DES SOURIS A CAT COPAINS-MENIER MULTI
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DES SOURIS A CAT COPAINS-MENIER MULTI
A près la prestation de Pussy Cat comme choriste d’Annie Philippe, le 20 octobre 2008 au PJM, je l’ai revue sur scène lors du 25e anniversaire de Juke Box Magazine, le 20 octobre 2009. Ce qui m’avait poussé à lui dire que je la trouvais plus belle encore qu’en 1966 où je l’avais vue en concert à la Locomotive avec son groupe les Pussy Cat, dont la bassiste Jocelyne Delion – coïncidence – allait être mon assistante chez Polydor de 1977 à 1983. La voix de Pussy Cat est magnifique. Que ce soit en solo dans « Needles And Pins » d’après les Searchers ou « Keep On Running » du Spencer Davis Group, ou en duo ou comme choriste de notre ami commun Noël Deschamps. Ils reprennent ensemble le classique « She’s Not There » des Zombies qu’ils ont tous deux enregistré sous le titre « Te Voilà », chez RCA, sur les conseils de leur directeur artistique, le talentueux et regretté Gérard Hugé. En 1960, Gérard Hugé sillonne l’Algérie avec Danyel Gérard. Tous deux, militaires, y donnent des concerts, parfois avec le bel Olivier Despax. Puis Gérard devient le batteur d’un des meilleurs groupes de l’épopée du rock’n’roll français en 1961-62, les Pingouins, dont je fréquente deux autres membres. D’une part, le chanteur Lou Vincent (qui, après son service militaire, en tant que Thierry Vincent reprend en solo brillamment les Beatles, Paul Anka, Billy Fury, Don Covay, les Coasters, Drifters, Four Tops, Yardbirds, Animals...). Par la suite, je le croise souvent lorsqu’il passe de l’autre coté de la barrière, comme producteur d’Au Bonheur Des Dames qui, comme les Pingouins, interprètent l’inoubliable « Oh ! Les Filles ». D’autre part, le bassiste Dominique Blanc-Francard (père de Sinclair, frère de Patrice, grâce à qui j’ai présenté, après quatre ans à Europe 2, Cœur De Rocker sur Europe 1 à l’été 1992 et ai travaillé avec Eddie Barclay) dont j’ai fait la connaissance quand il officiait au Pop Club de José Artur sur France Inter. Dominique, au studio du château d’Hérouville, réalise la prise de son de mes premier et troisième 45 tours, jouant de la guitare sur « Mauvaises Pensées » en 1971. nie Bird, Antoine, Memphis Slim et les Lionceaux. [dans le cadre de mes multi-activités, j’avais été l’interprète entre le créateur de « Sweet Little Sixteen » et les organisateurs de cette tournée, les patrons de la Locomotive]. Puis RCA a publié mon premier super 45 tours solo, « Ce N’Est Pas Une Vie ». Robinson et Alain Baschung. Du 4 novembre, à Amiens, au 5 décembre, à Tours, avec Hugues Aufray, Eric Charden, Pascal Danel, Michel Delpech, Karine, Stone, Tom & Jerry et les Sharks, Pussy Cat partage l’affiche du périple Inventaire 66, organisé pour les Copains-Menier, qui traverse vingt villes de France. COPAINS-MENIER MULTI-INSTRUMENTISTE Sur ce disque, réalisé par Gérard Hugé, elle est accompagnée par des musiciens de Johnny Hallyday dont Micky Jones (guitare), Gérard Papillon Fournier (basse) et Tommy Brown (batterie). Claude Righi (ex-parolier de Ronnie Bird) adapte « Ce N’Est Pas Une Vie » d’après « Sha La La La Lee » des Small Faces, qui passe régulièrement à Salut Les Copains sur Europe N°1 au printemps 1966. Ce EP propose également « Les Temps Ont Changé » (« Have Courage Be Careful »), l’excellent « Stop ! » des Moody Blues et « Mais Pourquoi... », très valable reprise du « You’re No Durant l’automne, Pussy Cat met en boîte l’excitant « Vive La Mariée », version française de « Kicks », le tube américain de Paul Revere & The Raiders, adapté par Gilles Thibaut, associé à « Mais La Vie Continuait » (« So Lonely » des Hollies, parolé par Manou Roblin), qui sort uniquement sur un simple promo, passant inaperçu. Dommage ! Il y avait pourtant là du tube dans l’air. Pussy est aussi une vraie musicienne, multi-instrumentiste, elle joue de la guitare, de la batterie, du piano, de l’harmonica, du tambourin : C’est vrai que mon envie de faire comme les garçons n’a pas été facile. Déjà pour trouver des musiciennes, ce qui m’a forcé à apprendre à maîtriser plusieurs instruments, surtout la guitare avec laquelle j’ai commencé à composer des chansons puis la batterie pour reprendre au pied levé une batteuse défaillante. J’avais le meilleur professeur qui soit puisque Gérard était lui-même au départ batteur de jazz et avait accompagné plusieurs artistes. On sent l’énorme osmose entre Pussy Cat, l’artiste, et Gérard Hugé, son pygmalion. Gérard et Evelyne-Pussy se marient en toute discrétion le 17 décembre 1966. Ce formidable accord subsiste encore aujourd’hui bien que Gérard Hugé nous ait hélas quittés le 14 juin 1992. Le 19 février 1967, Pussy Cat chante « Vive La Mariée » dans A Tous Vents à la télé, avec Lucky Blondo, Valérie Lagrange, Sullivan et les Sharks. Gérard Hugé dirige alors les Sharks sur un excellent EP de Ronnie Bird, « Tu En Dis Trop », avec « C’Est Un Hold Up » (« Headline News » d’Edwin Starr) et « Je Serre Les Poings », deux titres cosignés par Pussy Cat sous son nom de jeune fille, Evelyne Courtois. Elle ne publie qu’un seul super 45 tours cette année-là avec deux morceaux des Hollies, « Arrêt D’Autobus » (« Bus Stop », également repris par les Diamants) et « Si Vous Avez Déjà Aimé » (« Have You Ever Loved Somebody », aussi interprété par les Searchers). « J’Avais Juré » est la reprise de « Listen People » des Herman’s Hermits, une autre composition de Graham Gouldman déjà responsable de « Bus Stop ». Le slow « Je Te Dirai » est une création de Christian Schaeffer et Jean-Claude Decamp. Pussy Cat adapte « Little Boy » de Phil Spector pour les Crystals en « Laisse-Moi » sur le second super 45 tours du groupe féminin les Op’4. Le 8 mars elle interprète « Ce N’Est Pas Une Vie », en s’accompagnant à la batterie, à Tête De Bois & Tendres Années avec Richard Anthony, les Birds, Charlots, Jacques Dutronc, Michel Fugain, Johnny Hallyday, Casey Jones, Eddy Mitchell, Sheila et Sullivan. DES SOURIS A CAT La Parisienne Evelyne Courtois, future Pussy Cat, a vu le jour le 14 juin 1947. A l’automne 1962 elle a le choc de sa vie en assistant au Milk Shake Show à l’Olympia avec les Pirates de Dany Logan. Pour Noël, elle se fait offrir une guitare par ses parents, et commence à écrire des chansons. En 1964, avec Laurette Del Castillo et Jocelyne Delion dite Toto Houé, elle fonde les Petites Souris, toutes trois tenant les guitares, rejointes par Denise Herlich (basse) et Deguy (batterie). Elles font leurs débuts sur le tremplin du Golf Drouot. En mars 1965, les Petites Souris, premier groupe de rock féminin français, signent chez RCA, sous la direction de Gérard Hugé, et enregistrent un unique super 45 tours, ainsi que l’indicatif du Musée de Salut Les Copains diffusé plusieurs fois par jour sur Europe N°1. Ce EP contient les ballades « Ce N’Est Pas Triste » et « Joue », sur des paroles de Jacques Chaumelle, Gérard Hugé signant la musique du premier titre, Paul Rako (orchestrateur de Ronnie Bird) celle du second. Evelyne Courtois compose les deux autres, « Cette Mélodie Que L’Orchestre Joue » et le rythmé « On Te Le Dit, Il T’Aime », sur un texte de Gilles Thibaut (de l’équipe Johnny Hallyday-Sylvie Vartan). Après un gala, à Montargis avec les Surfs, pendant l’été, Denise Herlich et Deguy s’en vont, voyant Toto Houé et Evelyne Courtois reprendre basse et batterie. A l’automne 1965, les Petites Souris deviennent les Pussy Cat, soit Laurette Del Castillo (guitare), Toto Houé (basse), Evelyne Courtois (batterie, chant) et Annie (orgue). Elles animent durant deux semaines le Bilboquet puis le club Pierre Charron et la Locomotive. Le 26 novembre elles sont à l’Olympia avec Noël Deschamps, Nino Ferrer, Donovan et Tom Jones. Pussy Cat raconte : RCA a choisi ce pseudonyme quand Tom Jones est venu en France en promotion alors qu’il faisait un tabac avec « What’s New Pussy Cat ? ». C’est sous ce nom qu’on a fait, en février 1966, une tournée avec Chuck Berry, Ron12 Good » de la Noire américaine Betty Everett popularisé par les Swinging Bue Jeans en Angleterre deux ans plus tôt. Pussy Cat est alors sollicitée de toutes parts : télés, radios, concerts... Avec Bernard Tapy, elle passe à la Foire de Nancy. Le 25 juin 1966 à Paris, à l’Alhambra, elle se produit pour les Copains-Menier avec Tom Jones, Ronnie Bird, Noël Deschamps, Pascal Danel, Dani, Tom & Jerry, Stella et les Sharks. En juillet elle est en tournée avec Tom Jones et Tom & Jerry, croisant pour certains galas Ronnie Bird, notamment à Nice et à Marseille. Le 30 juillet à la TV, elle chante « Ce N’Est Pas Une Vie » dans le show Tom Jones aux côtés de Marianne Faithfull, Françoise Hardy, Serge Gainsbourg, Eric Charden et Zouzou. Le 14 août, elle passe dans le Musicorama d’Europe N°1 qui réunit les Moody Blues, le Spencer Davis Group, Noël Deschamps et autres Cinq Gentlemen. Pousse (C’est le surnom qui m’est resté de mon aventure musicale, confie-t-elle) connaît bien les Moody Blues de Denny Laine dont elle a repris brillamment « Stop ! » et « And My Baby’s Gone », adapté en « Adieu My Baby », un cinquième morceau enregistré pour son premier super 45 tours mais non édité. Durant l’été, sur son deuxième EP, « Je N’Ai Pas Pleuré », sur un texte de Gilles Thibaut et une musique de Tommy Brown, elle déborde d’émotion. Deux autres titres font la part belle aux onomatopées, « La La Lu » et « Ba Ba Ba... Boof » (« Never Gonna Love Again »). Enfin, « Moi Je Préfère Ma Poupée » est signé Eileen TE VOILA En février 1968 elle revient avec deux excellentes faces. « Dans Ce Monde De Fou » est une composition originale qu’elle signe avec Sonny Silver (alias Gérard Hugé). En face B, le percutant « Aucune Fille Au Monde » (« Power Of Love »), avec un chant des plus rock rarement entendu dans la langue de Molière et une bonne guitare psychédélique, est souvent diffusé à Salut Les Copains. Le 10 mars on la voit sur le petit écran dans Dim Dam Dom avec « Dans Ce Monde De Fou » aux côtés de Michel Polnareff, Jacques Dutronc, Serge Gainsbourg, les Moody Blues, etc. Le 11 avril, Pussy Cat est au générique de Jeudimage avec Eric Charden. Toujours au goût du jour, en juillet, Pussy enregistre le rhythm’n’blues « Chance », qu’elle écrit avec Gérard Sonny Silver Hugé, et le sophistiqué « On Me Dit », qu’elle cosigne avec Patrick Dietsch, tout comme l’envoûtant « Le Plus Fort » qui restera longtemps inédit. Pus-