Chers amis, Je suis malheureusement dans l`impossibilité d`être

Chers amis,
Je suis malheureusement dans l’impossibilité d’être présente aujourd‘hui au Sénat à Paris en raison
des lourdes responsabilités institutionnelles qui m’incombent en tant que maire, dans une île
lointaine et marquée par sa longue destinée frontalière, qui a d’autant plus aggravé son isolement et
les problématiques y-afférentes.
Je suis particulièrement heureuse et fière d’accepter le Passeport de Citoyenneté Universelle que
vous avez eu la gentillesse de m’accorder. A mes yeux, ce passeport sera un outil de plus afin de
conférer davantage de force à une petite île comme Lampedusa dans son rôle de passerelle entre
l’Afrique et l’Europe. Lampedusa, lieu de salut pour les nombreuses personnes contraintes à
entreprendre un voyage inhumain, où celles-ci pourront déposer une demande d’asile, pour pouvoir
simplement mener une vie.
Ce passeport sera une raison d’espérer chaque fois que nous récupèrerons des personnes noyées en
mer et une motivation supplémentaire pour ne jamais cesser de revendiquer la possibilité d’offrir un
accueil digne aux rescapés, aux vivants.
Ce passeport aura aussi pour raison d’être de mieux diffuser l’idée que les politiques de fermeture
livrent les réfugiés demandeurs d’asile aux mains de réseaux criminels de traite des êtres humains,
infligeant mort et souffrance. Que les politiques actuelles en matière d’asile et de migration sont
inhumaines à l’égard des réfugiés et des migrants et en même temps injustes envers les
communautés d’accueil, condamnées à leur sort d’espace frontalier et à une marginalité sociale.
Qu’un développement solidaire serait au bénéfice de tous, tant pour ceux qui fuient que pour ceux
qui accueillent.
Je vous attends à Lampedusa et tiens à vous faire part de ma plus profonde reconnaissance pour
votre geste à mon égard et pour la mission essentielle que vous menez."
Giusi Nicolini, Maire de Lampedusa et de Linosa