La jeunesse en Italie
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La jeunesse en Italie
La jeunesse en Italie : aperçu des politiques et actions mises en place Maria Chiara Di Palma Présidence du Conseil des ministres Département de la jeunesse Rome, Italie Stefania Rota Présidence du Conseil des ministres Département de la jeunesse Rome, Italie Message de la ministre de la Jeunesse La génération Erasmus L’un des premiers objectifs de la politique de jeunesse du gouvernement italien est de promouvoir le dialogue interculturel parmi les nouvelles générations. Un avenir caractérisé par la paix et le respect d’autrui se construit – et se construira – avec ces jeunes générations. La possibilité de connaître une variété de cultures est donc une opportunité unique pour les jeunes Européens. Les jeunes qui quittent l’école et commencent des études universitaires aujourd’hui représentent la première génération à avoir le privilège de voyager, d’acquérir une expérience personnelle et de se retrouver face à face avec d’autres jeunes Européens. Tout ceci est possible à un coût raisonnable, avec d’excellents avantages dans le cadre de programmes d’échange pour les études, les voyages et le travail. Les jeunes d’aujourd’hui sont la première génération à pouvoir voyager à travers le continent sans devoir changer de monnaie. L’accès facile à la mobilité à « bas prix » est l’une des grandes chances offertes par notre époque ; nos jeunes ne doivent pas en être exclus. Pour la première fois dans l’histoire du monde, ce privilège est accessible à tous et notamment à un grand nombre de jeunes de toute l’Europe, à qui il permet de se sentir chez eux à Berlin comme à Paris. Il s’agit, sans l’ombre d’un doute, d’une révolution. Pour la première fois dans l’histoire de l’Europe, toute une génération de citoyens européens grandit avec un esprit, une éducation et des opportunités d’apprentissage et d’emploi à dimension européenne. C’est précisément pour cela que je suis convaincue qu’une action de concert avec les instances européennes responsables des politiques destinées aux jeunes générations doit viser l’offre concrète d’expériences formatrices, sectorielles, dont l’intérêt est plus que jamais évident. La génération actuelle est souvent appelée « la génération Erasmus » ; grâce aux efforts conjoints de tous les gouvernements européens, je souhaite que ce phénomène se confirme et s’amplifie. Giorgia Meloni Ministre de la Jeunesse Rome, Italie 1 La jeunesse en Italie 1 En janvier 2008, les jeunes de 15 à 35 ans ne représentent que 24 % de la population totale en Italie (59,6 millions de personnes) ; c’est le plus faible pourcentage parmi tous les Etats membres de l’UE, hormis l’Allemagne. Le nombre de jeunes migrants qui résident dans le pays est en hausse, le pourcentage étant passé de 8 % en 2007 à 9,4 % en 2008. La majorité des 25-34 ans (58,6 %) vivent toujours au domicile familial. Les raisons en sont diverses et vont du chômage et d’un salaire insuffisant à l’insécurité de l’emploi et au coût élevé du logement. L’insertion sur le marché du travail est toujours extrêmement précaire pour les jeunes et en particulier pour ceux qui résident dans le sud du pays. Dans la tranche d’âge des 15-34 ans, on compte 7,11 millions de travailleurs et 945 000 demandeurs d’emploi ; les jeunes (15-24 ans) sans emploi sont encore plus nombreux (6,051 millions). Au vu de ces chiffres, il apparaît clairement que le taux d’emploi varie fortement entre le groupe des 15-24 ans et celui des 25-34 ans, qui affichent des taux d’emploi respectifs de 24,4 % et 70,1 %. La différence est particulièrement marquée entre les hommes et les femmes : le taux d’emploi est inférieur de 9,7 % pour les femmes de 15-24 ans et il s’élève à 20,8 % au sein du groupe des 25-34 ans. Il s’avère que les jeunes peu qualifiés sont désavantagés sur le marché du travail, contrairement à ceux qui sortent de l’école. Comparés à ces deux groupes, le taux d’emploi des jeunes diplômés de l’université est inférieur de 1,8 % et le taux de chômage supérieur de 2 %. Selon des données datant de 2005, chez les jeunes de 15 à 34 ans, 59,2 % tirent un revenu de leur travail avec une différence significative entre les hommes (67,3 %) et les femmes (50,8 %), et selon la zone géographique 2 . Concernant les différences liées à la typologie de l’emploi, pour presque la moitié des jeunes, le salaire est versé par un employeur, tandis qu’un cinquième des diplômés (environ 19 %) exercent une activité indépendante dont ils tirent un revenu. S’agissant de la participation à la société et à la politique 3 , 10,2 % des jeunes prennent part à des activités non rémunérées pour des associations ou des groupes de bénévoles. Les jeunes femmes tendent à s’impliquer davantage que leurs homologues masculins (11,2 % contre 9,3 %) et 8,7 % (femmes et hommes confondus) participent à des réunions de formation dans ce domaine. Le pourcentage de personnes qui déclarent prendre part à des réunions de partis politiques est beaucoup plus faible (3,9 %), même si les chiffres sont bien plus élevés concernant les jeunes qui rapportent parler de politique toutes les semaines (47,5 % des hommes et 34,1 % des femmes) et qui suivent l’actualité politique au moins une fois par semaine (63 % des hommes et 54,9 % des femmes). La télévision est la principale source d’information politique pour les jeunes (92,9 %), suivie par la presse écrite (51,8 %) et la radio (38 %). Source : Rapport sur la jeunesse 2008 – Analyse et interprétation de la situation de la jeunesse italienne, Gouvernement italien – Ministère de la Jeunesse, divers auteurs, Université de Rome La Sapienza, Rome, mai 2009. 2 Le pourcentage maximum est de 73,3 % dans le Nord-Est et le minimum de 44,8 % dans le Sud. 3 Source : Enquête multidimensionnelle 2007 de l’Istat sur les aspects de la vie quotidienne. 1 2 Selon les jeunes, les problèmes majeurs en Italie sont le chômage, la criminalité, la pauvreté, l’immigration des non-ressortissants de l’UE et le manque d’efficacité du système de santé. Il semble que la santé des jeunes soit conforme à la norme en la matière, puisque 83,9 % d’entre eux ne souffrent d’aucune maladie chronique et que 70,3 % n’ont pas de problème de poids. En ce qui concerne les styles de vie, 30,8 % des jeunes affirment pratiquer un sport de façon régulière et 14,8 % de façon occasionnelle. Il y a une différence flagrante entre les femmes et les hommes pour ce qui est de la consommation d’alcool comme la bière, le vin et les alcools forts. En effet, chez les jeunes, 58,5 % des femmes ne boivent pas de bière contre 28,9 % des hommes. Parallèlement, 63,5 % des femmes ne boivent pas de vin contre 41,3 % des hommes. Les chiffres sont encore plus marquants pour les spiritueux, avec 78,6 % des femmes qui n’en consomment pas contre 54,6 % des hommes. L’évolution de la politique de jeunesse italienne L’article 31 de la Constitution italienne ratifie la volonté de l’Etat de protéger la maternité, l’enfance et la jeunesse en appliquant des mesures spécifiques et en favorisant les institutions nécessaires. Au fil des ans, cet engagement n’a pas cessé d’imprégner les choix politiques et législatifs qui ont déterminé les interventions des gouvernements successifs. A cette fin, une réelle évolution s’est manifestée dans les choix politiques de l’Italie, même si, effectivement, la protection de la jeunesse se traduisait au départ par des interventions destinées à influer directement sur les phénomènes qui sont l’expression du malaise des jeunes, tels que la consommation de drogues, l’alcoolisme et l’abandon scolaire. Ces dernières années, des mesures en faveur des jeunes générations ont été définies ; elles sont axées sur la prévention de ce malaise et le développement et la concrétisation du « potentiel » des jeunes. Dans ce cadre, il est nécessaire d’adopter des actions et des mesures visant à faciliter davantage l’entrée des jeunes sur le marché du travail, ainsi que de proposer un soutien économique aux jeunes couples pour l’acquisition de leur première maison et des incitations (« primes ») à la naissance. Les premières initiatives pour les jeunes générations ont été mises en place aux niveaux local, municipal et régional à la fin des années 1970. Mais ce n’est qu’à partir des années 1980 que les interventions de ce type sont devenues de plus en plus structurées et multithématiques. De fait, pendant cette période, une approche transversale a été adoptée pour faire face aux problèmes de la jeune génération, et ce dans plusieurs domaines : soutien aux jeunes entrepreneurs, formation professionnelle et personnalisée, tourisme et sports, entre autres. De plus, cette approche est devenue plus incisive à la suite de la réforme du Titre V de la Constitution. Celle-ci a attribuée les pouvoirs législatifs et administratifs concernant tous les domaines mentionnés ci-dessus – y compris la politique de jeunesse – aux régions, qui ne sont pas soumises au pouvoir exclusif de l’Etat. L’élaboration de la politique de jeunesse à un niveau plus centralisé est une tendance plus récente. En effet, c’est seulement en 1996 que les compétences en matière de politique de jeunesse ont été rassemblées et confiées à une structure compétente au sein du Cabinet du Premier ministre : le Département des affaires sociales. Il a ensuite été transféré au ministère du Travail et des politiques sociales après les élections de 2001. 3 Puis, en 2006, la compétence pour les secteurs de la jeunesse et du sport a été attribuée à une structure créée spécifiquement : le Département pour la politique de la jeunesse et les activités sportives (Dipartimento per le politiche giovanili e le attività sportive). En 2008, le gouvernement a décidé expressément de créer un nouveau département qui ne serait plus chargé dans le même temps de la jeunesse et des sports 4 , mais qui se consacrerait exclusivement à la mise en œuvre de mesures et d’interventions au service des intérêts des jeunes générations. Dans ce but, le Département de la jeunesse (Dipartimento della gioventù) a été créé le 8 mai 2008 par un décret du Premier ministre, M. Silvio Berlusconi, et confié à Mme Giorgia Meloni, ministre sans portefeuille. Mme Giorgia Meloni, plus jeune ministre de l’histoire de la République italienne, a été nommée pour s’acquitter de la mission et des responsabilités, notamment la direction et la coordination, qu’implique chaque initiative en rapport avec la politique de jeunesse, y compris les aspects juridiques. Parmi les missions qui ont été confiées à la ministre de la Jeunesse, en l’absence de compétences légalement attribuées aux autres ministres, figurent les suivantes : a) promouvoir et coordonner les efforts du gouvernement en vue de garantir la réalisation des politiques en faveur des jeunes dans tous les domaines, dont les suivants : économie, impôts, travail, développement social et humain, éducation, formation professionnelle et culture, ainsi que les domaines concernés par la coordination des programmes financés par l’Union européenne ; b) promouvoir et coordonner les actions du gouvernement concernant les échanges internationaux de jeunesse ; c) promouvoir et coordonner les rôles de manière à lutter contre la délinquance et le malaise des jeunes et de les traiter dans toutes les sphères, y compris les domaines de l’économie, des impôts, du travail, du développement social et humain, de l’éducation, de la formation professionnelle et de la culture ; d) exercer les fonctions prévues à l’article 46 du decreto-legislativo (décret qui doit être approuvé par le Parlement) du 30 juillet 1999, n° 300, qui porte sur la coordination des politiques relatives aux jeunes générations ; e) exercer les fonctions de direction et de supervision de l’Agence nationale italienne du programme communautaire Jeunesse (Agenzia nazionale italiana del programma comunitario Gioventù) en vertu de l’article 5 du decreto-legge (décret qui a force de loi) du 27 décembre 2006, n° 297, modifié, ayant abouti à la loi du 23 février 2007, n° 15, ainsi qu’assurer la présidence du Forum italien de la jeunesse ; f) exercer les fonctions prévues à l’article 1, paragraphe 556, de la loi du 23 décembre 2005, n° 266, récemment modifiée en vertu de l’article 1, paragraphe 1293, de la loi du 27 décembre 2006, n° 296, sur la question de la sensibilisation de la population au phénomène de dépendance et sa prévention ; g) exercer les fonctions prévues à l’article 1, paragraphes 72, 73 et 74, de la loi du 24 décembre 2007, n° 247, sur la question du financement facilité pour répondre aux besoins qui découlent d’une activité particulière, ou plutôt, pour développer les activités d’entreprise innovantes ; h) s’acquitter des tâches relatives au financement prévues à l’article 19, paragraphe 2, du decreto-legge du 4 juillet 2006, n° 223, modifié, ayant abouti à la loi du 4 août 2006, n° 248. 4 La responsabilité des questions de sport a été confiée à d’autres bureaux autonomes placés sous la direction du SousSecrétaire d’Etat au sport, Rocco Crimi. 4 Actions centralisées Le Département de la jeunesse veille à l’application des actes administratifs qui affèrent aux missions attribuées à la ministre de la Jeunesse. Le Département est chargé spécifiquement des missions suivantes : affirmer le droit des jeunes à exprimer, notamment sous une forme associative, leurs besoins et leurs intérêts, et le droit à participer à la vie publique ; promouvoir les droits des jeunes au logement, au savoir et à l’innovation technique, ainsi que favoriser et soutenir l’emploi des jeunes et la création d’entreprise ; encourager et soutenir, dans le domaine de la jeunesse, les activités artistiques, les initiatives culturelles, les loisirs, les voyages culturels et les études ; favoriser et faciliter l’accès des jeunes aux projets, aux programmes et aux financements communautaires internationaux ; gérer le Fonds pour la politique de jeunesse (Fondo delle politiche giovanili) 5 ; gérer le Fonds national pour les communautés de jeunes (Fondo Nazionale per le Comunità giovanili) et l’Observatoire du malaise des jeunes lié aux dépendances (Osservatorio per il disagio giovanile legato alle dipendenze) 6 ; gérer le Fonds comme stipulé à l’article 1, paragraphes 72, 73 et 74 de la loi du 24 décembre 2007, n° 247 ; représenter le gouvernement dans les organes communautaires et internationaux sur les questions relatives à la politique de la jeunesse. Le Département se divise en deux bureaux. 7 De manière plus spécifique, les décisions politiques se traduisent en une série d’actions et de mesures, telles que : l’appel d’offres concernant l’assistance technique du Département et des régions pour l’objectif Convergence, afin de mettre en place des activités centrales et transversales à partir du Plan de réorganisation et de renforcement des capacités de la jeunesse (Piano di riorganizzazione e rafforzamento delle CAPACITA’ PER LA GIOVENTU) ; l’appel d’offres concernant l’assistance technique du Département de la jeunesse, pour mener à bien une série d’actions pour soutenir les zones sous-utilisées (Aree Sottoutilizzate), en lien avec la pleine application des accords de programme-cadre (Accordi di Programma Quadro, APQ) ; l’appel d’offres pour l’attribution aux régions du service de soutien (objectif Convergence), afin de mettre en œuvre des activités régionales dans le cadre du Plan de réorganisation et de renforcement des capacités de la jeunesse susmentionné ; Jeunesse pour les Abruzzes (Giovani per l’Abruzzo) : un projet destiné aux jeunes des régions touchées par le tremblement de terre pour favoriser la création du Village de jeunesse (Villaggio della Gioventù). Cette initiative permet aux jeunes des Abruzzes de recommencer à zéro après le séisme du 6 avril 2009, grâce à des activités comme le sport, la musique, l’art et la culture ; Article 19, paragraphe 2, du decreto-legge du 4 juillet 2006, n° 223. Article 1, paragraphe 556, de la loi du 23 décembre 2005, n° 266, modifiée en vertu de l’article 1, paragraphe 1293, de la loi du 27 décembre 2006, n° 296. 7 Bureau I - Gestion d’interventions pour la jeunesse et des affaires générales – concernant la mise en œuvre d’interventions financières sur les questions de jeunesse, entre autres ; Bureau II - Politique de jeunesse. 5 6 5 les camps de jeunesse (Campi giovani) 2009 : une initiative ouverte aux jeunes âgés de 16 à 22 ans qui leur propose, de juin à septembre, de travailler pendant une semaine pour et avec l’environnement, en guise de service rendu à la population et à toute l’Italie. Les camps de jeunesse ont été créés et mis en place en collaboration avec le corps des sapeurs-pompiers, la marine italienne et la garde côtière italienne qui sont tous placés sous l’autorité du ministère italien de l’Intérieur ; le communiqué public visant à faire connaître les projets élaborés pour promouvoir une culture d’entreprise chez les jeunes : les projets mis en œuvre sur le territoire national ciblent les étudiants de 18 à 30 ans ; l’appel d’offres « Sécurité routière » (Sicurezza Stradale), pour favoriser les projets destinés à améliorer la sécurité routière grâce à la formation, des projets de publications et la sensibilisation des jeunes. L’objectif est de promouvoir des modèles de comportement responsable en matière de conduite, dans le respect des règles du Code de la route ; le communiqué public concernant le projet Jeunes acteurs (Giovani Protagonisti), conçu pour favoriser les projets visant à soutenir la créativité et la place des jeunes, à développer une culture du mérite et de l’excellence chez les jeunes générations, et en faveur d’une participation active à la vie sociale, culturelle et économique de la communauté ; l’appel d’offres « Création de méthodes d’enrichissement intellectuel et d’approfondissement linguistique et professionnel à l’étranger pour les jeunes résidant en Italie et pour les jeunes Italiens qui résident à l’étranger » (Realizzazione di percorsi di arricchimento curriculare ed approfondimento linguistico e professionale all’estero per giovani residenti in Italia e, al contempo, in Italia per giovani italiani residenti all’estero). Cette initiative propose à ces jeunes de participer à des stages et des séminaires de perfectionnement linguistique et/ou d’enrichir leurs connaissances de la langue dans le pays d’accueil. L’objectif de ce projet est d’améliorer les compétences professionnelles et linguistiques ainsi que de créer un outil pour développer la solidarité entre compatriotes. En outre, plusieurs conventions et accords ont été passés avec les institutions publiques et de recherche afin de concrétiser diverses mesures. Ces mesures consistent à déployer une stratégie globale de prévention et de réduction des risques liés à l’usage récréatif de drogues et d’alcool en boîte de nuit, tout en apportant une aide aux jeunes ; à mettre en place un portail d’information qui propose une assistance aux projets d’entreprise des jeunes ; à mener à bien des projets de formation dans le domaine de la médiation culturelle et pour l’intégration des jeunes migrants de deuxième génération. Les jeunes : information et participation L’accès à l’information et sa facilité d’utilisation constituent les conditions nécessaires pour que les jeunes puissent mettre à profit les possibilités et les défis qui se présentent à eux à l’échelle nationale et internationale et dans divers domaines. Un réseau complet de services d’information destinés aux jeunes est en place en Italie depuis 1981 et il existe actuellement dans tout le pays 1170 bureaux, connus sous le nom de « Informagiovani », tant dans les grandes villes que dans les petites municipalités. Les services offerts sont gratuits et concernent une grande variété de secteurs, tels que la recherche d’emploi, les programmes de formation, les programmes européens de mobilité, le bénévolat, le sport, les loisirs et la culture. D’après les résultats d’une enquête préliminaire réalisée en 2008, les jeunes s’informent 6 principalement sur la recherche d’emploi, la formation, la mobilité et les loisirs (musique, théâtre et voyages). La Commission nationale de coordination (Coordinamento nazionale), gérée par l’Association nationale des municipalités italiennes (Associazione nazionale dei comuni d’Italia - ANCI), est chargée de la coordination, du suivi et de l’évaluation des services proposés par Informagiovani. Les jeunes peuvent aussi se procurer des renseignements sur les programmes, les activités, les offres de formation professionnelle et la mobilité sur les sites internet spécialisés (www.portaledeigiovani.it, par exemple), ainsi que sur les sites plus généraux comme ceux du Département de la jeunesse (http://www.gioventu.it/), de l’Agence nationale pour le programme européen Jeunesse en action (www.agenziagiovani.it) et du réseau de centres Eurodesk (www.eurodesk.it). Dans certains cas, les jeunes non seulement bénéficient des services d’information mais y contribuent aussi activement en fournissant et en diffusant des informations. On peut citer comme exemple le Forum national de la jeunesse 8 qui propose sur son site une grande variété d’informations sur divers domaines d’intérêt pour les jeunes (http://www.forumnazionalegiovani.com). Exemple institutionnel de la participation des jeunes, le forum en ligne du Département de la jeunesse est ouvert à tous les jeunes qui souhaitent exprimer leurs points de vue sur un sujet spécifique. Il est régulièrement mis à jour en fonction des demandes de ses participants. De plus, les jeunes Italiens s’informent grâce à la Radio des jeunes (Radio gioventù), station de radio en ligne qui diffuse un programme hebdomadaire sur les expériences positives des jeunes. Ils peuvent y participer, s’informer sur la présentation des projets du gouvernement qui les concernent directement, prendre connaissance des appels d’offres, des projets et des examens d’entrée, ainsi que poser des questions à des personnes qui ont une expérience directe des campagnes sociales et rencontrer divers invités. La ministre de la Jeunesse encourage la participation des jeunes à la vie politique et sociale par le biais de réunions régulières du Forum national de la jeunesse, des associations de jeunesse et des sections de jeunesse des partis politiques, qui s’intéressent tous à divers aspects du Pacte européen pour la jeunesse. Certains des projets mis en avant par le Forum national de la jeunesse sont financés par le Département de la jeunesse via le Fonds national pour la politique de jeunesse. De façon plus générale, les voies de participation pour les jeunes sont variées. La première sphère d’apprentissage de la participation est l’école, où les élèves peuvent assumer les fonctions de délégués de classe dès l’âge de 11 ans ; un dialogue avec les institutions au niveau national est garanti par le Forum national de l’association des élèves (Forum nazionale delle associazioni di studenti) instauré par la ministre de l’Education en 2002. Les étudiants participent à plusieurs niveaux des organes de décision du système universitaire et sont représentés au niveau national par le Conseil national des étudiants (Consiglio nazionale degli studenti universitari). 8 Le Forum italien de la jeunesse, reconnu par le Parlement italien en vertu de la loi du 30 décembre 2004, n° 311, est la plate-forme nationale des organisations italiennes de jeunesse et assure la représentation de plus de 3,5 millions de jeunes. Par ailleurs, le Forum national de la jeunesse fait partie du Forum européen de la jeunesse (YFJ) qui représente les intérêts des jeunes Européens au sein des institutions internationales. 7 Au niveau local, de nombreuses municipalités ont œuvré en faveur de l’instance consultative de la jeunesse – désormais présente sur tout le territoire national avec 400 bureaux – qui encourage le dialogue avec les autorités locales et représente les intérêts des jeunes, leurs propositions et points de vue sur des sujets qui les concernent par le biais de dispositifs de consultation. Il existe des conseils de jeunesse dans sept régions (Basilicate, Campanie, Emilie-Romagne, Piémont, Toscane, Val d’Aoste et Vénétie) et quelques parlements régionaux pour les jeunes et/ou les étudiants (Pouilles, Ligurie, Toscane et Abruzzes). Afin de renforcer le dialogue avec les jeunes, le Département de la jeunesse veut créer un Conseil national de la jeunesse (Consiglio nazionale della gioventù), qui agira comme un médiateur officiel entre le gouvernement et le Parlement ainsi que d’autres organisations économiques et sociales, en donnant une voix aux jeunes sur toutes les questions qui les concernent directement et en offrant un espace politique approprié à toutes les institutions de représentation qui sont réparties parmi les autorités locales italiennes (l’instance consultative de la jeunesse, les conseils municipaux de jeunes, jusqu’aux diverses agences ANCI). Actuellement examiné par le Parlement, un projet de loi présenté par la ministre de la Jeunesse pour la communauté des jeunes 9 vise à encourager la création de lieux de réunion où les jeunes peuvent exprimer librement leurs personnalités, élargir leurs aptitudes artistiques, se socialiser, se former, échanger des points de vue et apprendre à participer. Les accords APQ qui ont été passés par le Département de la jeunesse, les gouvernements régionaux et les autorités des provinces (Union des provinces italiennes – UPI ; ANCI) diffèrent au niveau des nombreuses mesures qu’ils promeuvent et qui visent notamment à renforcer la participation des jeunes à la vie publique, à faire en sorte que les jeunes soient des citoyens actifs et responsables, à développer un dialogue structuré et à promouvoir l’échange interculturel. La participation italienne aux activités internationales En tant qu’Etat membre de l’Union européenne et du Conseil de l’Europe, l’Italie participe au débat international sur la politique de jeunesse à différents niveaux. Au sein de la sphère européenne, l’engagement politique se traduit par la contribution aux travaux du Conseil de l’Union européenne – en prenant part à des conseils pour l’éducation, la culture et la jeunesse – ainsi que par des tâches préparatoires au sein du groupe de travail sur la jeunesse au cœur du Conseil. En outre, l’Italie participe à plusieurs manifestations pour l’échange d’opinions qui sont toutes soutenues par la Commission européenne et la Présidence du Conseil de l’Union européenne, comme des conférences10 , des réunions avec les directeurs généraux du secteur de la jeunesse et des groupes de réflexion. Ce projet de loi, approuvé par le Bureau du Premier ministre le 1er août 2008, est actuellement examiné par les deux chambres du Parlement. 10 Voici des conférences auxquelles l’Italie a participé l’année dernière : Séminaire sur la santé et le bien-être des jeunes (Marly Le Roi, 8-11/12/2008) ; conférence sur la mobilité des jeunes volontaires dans l’Union européenne (Prague, 11-13/03/2009) ; conférence sur la santé des jeunes organisée par la Commission européenne (Bruxelles, 9-10/07/2009) ; Conférence européenne sur la coopération à venir dans le domaine de la jeunesse (Stockholm, 12-14/09/2009). 9 8 L’Italie contribue également à la mise en application du programme européen Jeunesse en action, au niveau européen en tant que membre de ce programme, mais aussi au niveau national en tant qu’autorité de contrôle interne de l’Agence nationale de la jeunesse. 11 En 2008, l’Agence nationale de la jeunesse a mis en œuvre plusieurs actions du programme communautaire Jeunesse en action. Elle a aussi soutenu une série d’initiatives à l’échelle nationale, comme la promotion d’une participation active des jeunes, la sensibilisation des jeunes et le renforcement de leur connaissance des questions et politiques européennes de jeunesse actuelles, l’active promotion de la semaine européenne de la Jeunesse, qu’assure au premier chef la Commission européenne, et l’implication dans le processus de décision du plus grand nombre de jeunes. Dans le secteur de la jeunesse du Conseil de l’Europe, l’Italie est membre du Comité directeur européen pour la jeunesse, ainsi que d’organes officiels de cogestion, comme le Conseil mixte sur la jeunesse, et du Comité de programmation pour la jeunesse. La ministre de la Jeunesse a concouru à l’adoption de la Déclaration de Kiev, en participant aux travaux de la 8e Conférence des ministres de la Jeunesse du 10 au 11 octobre 2009 à Kiev. Enfin, l’Italie encourage la sensibilisation et l’échange en matière de politique de jeunesse au niveau international, en jouant un rôle actif dans le développement d’un réseau de chercheurs et du réseau du Centre européen de connaissances sur les politiques de jeunesse, qui sont tous deux soutenus par le partenariat entre la Commission européenne et le Conseil de l’Europe. L’Agence italienne de la jeunesse a été créée par le decreto legge du 27 décembre 2006, n° 297 (GU n° 299 du 27 décembre 2006) qui met en application la Décision 1719/2006/CE du Parlement européen et du Conseil. 11 9