planche 101: démystifier les chartes techniques
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planche 101: démystifier les chartes techniques
PLANCHE 101: DÉMYSTIFIER LES CHARTES TECHNIQUES C’est décidé, vous voulez vous procurer un nouveau flotteur. Bonne nouvelle, mais comme c’est un achat important et qu’il est de plus en plus difficile d’essayer les planches avant, il devient donc impératif de bien comprendre les différentes catégories de planches ainsi que les chartes techniques publiées par les différents fabricants. Voici donc un petit guide pratique qui permettra d’y voir plus clair! Quatre grandes catégories Les planches à voile modernes sont habituellement réparties en quatre grandes catégories: le “wave”, le “freewave”, le “freeride” et le “race”. Bien comprendre les différences entre celles-ci s’avère très important pour amorcer une recherche fructueuse. Afin de mieux visualiser la chose, nous placerons ces catégories sur une échelle de gauche à droite. Voyez la figure 1 au bas de la page à ce sujet. Les planches typées “wave” à l’extrémité gauche privilégient la maniabilité avant tout et la vitesse de pointe maximale ne sera donc pas le critère recherché. Concrètement on aime autant que ces modèles ne soient pas trop rapides. En gros si on observe une planche de ce genre, on constatera qu’elle a une forme bananée de l’avant à l’arrière. On dira que cette planche a beaucoup de “rocker”, comme une chaise berçante (“rocking chair” en anglais). À l’opposé de notre charte, les planches “race” privilégient la vitesse pure et tant pis si elles sont plus difficiles à faire tourner. À l’inverse des pures “wave”, les “race” seront plutôt plates entre le pied de mât et l’arrière de la planche. On dira qu’elles ne possèdent très peu de, ou même aucun “rocker”. Voisin de la catégorie “wave”, le “freewave” s’améliore au point de vue vitesse de pointe mais ceci au prix d’une légère perte de maniabilité. En gros, on obtient ce résultat en diminuant le “rocker”. Ces planches sont très populaires sur nos plans d’eau en litrage variant de 80 à 115 litres, donc quand le vent est assez déchaîné. Vient ensuite le “freeride” qui gagne en vitesse par rapport au “freewave” mais encore ici en compromettant un peu plus de maniabilité. C’est possible en aplatissant toujours plus le “rocker” mais pas complètement. On retrouve habituellement dans ce créneau les planches les plus adaptées à nos conditions de vents moyens ou faibles, ceci en taille 115 à 165 litres. En fait, il y a tellement Chez AHD tous les pains de mousse sont shapés de manière très précise par une machine à fraiser numérique. Par la suite, la stratification du pont et de la carène sera réalisée en une seule opération par une presse de 3 tonnes utilisant un moule chauffé à 50° de modèles proposés dans cette catégorie un peu fourre-tout qu’on peut la diviser en deux sous-catégories distinctes, le “freemove” pour ceux qui sont plus près du “freewave” et le “freerace” pour les modèles plus près du pur et dur “race”. Si on regarde chez AHD par exemple, les Fast Forward sont résolument “freeride” avec une légère tendance “freemove” ce qui les rend si faciles à jyber. À l’inverse les Free Race sont aussi des “freeride” mais orientées “freerace” (...). Mais pas aussi drastiquement que les SL-2 par contre, qui sont des bombes ultimes de vitesse, fondamentalement “race” à 100%. Les AHD Freewave sont résolument “freewave” (...) et les DGW sont purement “wave”. Les fabricants ont souvent la bonne idée de nous présenter les caractéristiques de leurs différents modèles sur un tableau ordonné selon cette échelle, donc du plus “wave” au plus “race”. Technologie Cette donnée réfère à la méthode utilisée pour la fabrication de la planche. Plusieurs dénominations ont été créées par le marketing et même s’il peut exister des différences notables au sein d’une grande catégorie de construction, on peut dire qu’il existe présentement sur le marché trois méthodes éprouvées. La méthode la plus populaire a été introduite dans les années 1990 par le manufacturier Cobra de Thaïlande qui fabrique depuis ce temps, en sous-traitance, la plupart des planches dessinées par les “shaper” des différentes marques comme Starboard, JP, Exocet et Fanatic pour ne nommer que celles-là. Les “shaper” construisent donc à la main différents prototypes qui seront testés, souvent à Hawaï, et quand le produit est à point, on reproduira la forme de leur carène dans un moule. Seulement le dessous de la planche est moulé, le dessus quant à lui sera fini à la main à l’aide de gabarits ce qui peut occasionner de légères différences entre les planches mais rien de dramatique. Avec cette technique de fabrication il est possible pour les “designer” de développer et de multiplier les différents modèles rapidement car les moules sont peu dispendieux à produire, la majeure partie du travail de finition sur le flotteur étant faite manuellement (toutes les imperfections sont sablées à la main). Avec les années, cela nous a donné de très bonnes choses... et de moins bonnes. Toutes les planches du célèbre manufacturier sont à la base des “sandwich fibre de verreépoxy”. Pour plus de légèreté et de rigidité, dans un deuxième temps, on substituera à divers degrés des matériaux plus nobles comme le bois ou la fibre de carbone. Il n’est donc pas rare de voir la même planche disponible en plusieurs constructions différentes, du bas de gamme très souvent décevant à cause de son poids élevé au nec plus ultra. C’est vraiment dans la construction haut de gamme que la méthode Cobra prend tout son sens avec des planches très rigides et très légères, ce qui les WAVE FREESTYLE-WAVE (FREEMOVE) FREERIDE (FREERACE) RACE MANIABLE RAPIDE Fig 1. Voici notre fameuse échelle de catégories de planches. Plus nous allons vers la gauche, plus les planches sont maniables. À l’inverse, plus nous allons vers la droite et plus les planches sont rapides. Au Vent Fou 3839 St-Jean-Baptiste, Mtl, H1B 5V4 Tel: (514) 640-3001 www.auventfou.com courriel: [email protected] septembre ‘12 PAGE 1 rend extrêmement nerveuses et vivantes mais malheureusement plus fragiles. Elles ont donc un charme fou pour le planchiste aguerri, pour les autres, sortez votre époxy ! Malheureusement, depuis qu’on a atteint une certaine maturité dans le domaine de la planche à voile le problème est souvent le suivant : quand les designers essaient d’améliorer un aspect de la planche, comme la vitesse par exemple, ils perdent presque toujours d’un autre côté, comme la maniabilité ou le confort général. On a donc quelque fois l’impression de tourner en rond avec certaines marques sans oublier le risque de tomber sur une mauvaise année/modèle… Mais ça on le sait juste après. On a déjà vu des modèles qui faisaient l’unanimité, dans tous les tests, être remplacés l’année suivante. Pas toujours facile à suivre pour le planchiste récréationnel. La deuxième grande méthode de fabrication est le thermoformé de Bic sport qui offre une résistance définitivement supérieure aux impacts et aux égratignures mais avec comme inconvénient un poids plus élevé que la plupart des créations de Cobra sauf pour leurs “sandwich” d’entrée de gamme qui sont souvent plus lourds. On les reconnait facilement au joint qui les ceinture. La fine peau de thermoformé (ASA) qui recouvre le composite verre/carbone associée aux renforts unidirectionnels de carbone apporte aux planches une rigidité satisfaisante et surtout une excellente résistance aux chocs ponctuels. C’est le matériel idéal pour celui qui ne veut pas plancher avec l’inquiétude de briser sa planche à chaque “débarque”. Les planches en thermoformé sont souvent moins dispendieuses à l’achat (il y a beaucoup moins de travail manuel impliqué dans la fabrication) et les modèles ont toujours dû faire leur preuve au préalable en recherche et développement car le moule est très onéreux à produire. On ne peut se permettre d’erreur! La troisième grande méthode de fabrication est proposée par AHD et se veut un mélange des deux autres méthodes. AHD a construit sa réputation légendaire sur une méthode de moulage exclusive qui permet de reproduire très précisément à la fois le pont et la carène (le dessus et le dessous) en une seule opération. On obtient donc des planches en “sandwich epoxy carbone” qui sont toutes parfaitement identiques et dont seulement les numéros de série diffèrent. C’est possible pour AHD de dévellopper les moules de haute précision nécessaire à l’opération et de les rentabiliser car leur philosophie en matière de développement est la suivante: tant qu’une innovation représentant une vraie avancée et non une astuce marketing ne deviendra disponible, les modèles resteront inchangés, sauf au niveau des graphiques. Le bon coté est le suivant: concrètement ça veut dire que la planche AHD que vous achetez cette année ne sera probablement pas démodée l’an prochain. En fait, pourquoi changer quelque chose qui fonctionne à la perfection ? On en parle moins ces années-ci, mais AHD enduit la coquille en “sandwich epoxy carbone” Les planches Bic en CTS construites en France sont presqu’aussi performantes que les modèles en sandwich/epoxy “à la Cobra” mais beaucoup plus résistantes aux chocs de ses planches de la série Fast Forward d’une couche protectrice de type plastique ASA. Le résultat est le suivant, on obtient un produit alliant les meilleures caractéristiques des deux mondes, rigidité et solidité, au prix de quelques grammes supplémentaires. Pensez à une boule de crème glacée sur un cornet (la planche en epoxy carbone) que l’on tremperait dans le chocolat fondant (le plastique ASA)... Largeur Les planches ont beaucoup élargi au début des années 2000 pour un volume donné. Certains modèles, d’une même série mais de volumes différents, ne diffèrent souvent entre eux que par leur largeur (et quelques fois un peu par l’épaisseur) mais partagent à peu près tous la même longueur. Augmenter la largeur permet à la planche de planer plus vite, d’augmenter sa stabilité et surtout de la munir de plus grandes voiles, une nécessité par vents légers. À l’inverse trop de largeur rend le flotteur plus lent et plus difficile à contrôler à haute vitesse car il aura tendance à rebondir quand le vent forcit. Encore ici, c’est une question de dosage par rapport à l’utilisation et aux conditions visées. Longueur En contrepartie, les planches ont beaucoup raccourci au début des années 2000, le but recherché étant d’obtenir une plus large plage d’utilisation, donc de rendre le flotteur plus efficace dans plus de conditions différentes de vents. Voici comment l’évolution est venue. Jusqu’en 1990, une grosse partie du volume se trouvait traditionnellement devant le pied de mât. En réfléchissant un peu, les fabricants ont commencé à dessiner les nez plus pointus, en se disant qu’en situation de planning ce volume était inutile car il ne touche pas à l’eau. Le résultat obtenu fut le suivant, une planche au nez mince, qui conserve le même volume à l’arrière, là où sont les “footstraps”, mais doté d’un litrage global plus faible. Exemple : En 1992, Bic a accouché de la Vivace 96 litres, en gros en “trimant” le nez de la Adagio 106 litres, deux planches partageant le même “derrière”. Il y avait clairement un avantage, une planche de 96 litres était maintenant capable de supporter les mêmes grandes voiles qu’une 106 litres, grâce à un volume arrière identique, mais du même coup elle était très à l’aise avec des plus petites voiles comme on s’attend d’une 96 litres. Ces planches furent baptisées “no nose”, mais ce n’était qu’un début. Dans un deuxième éclair de génie, les designers se sont dits : pourquoi ne pas simplement amputer ce nez effilé, clairement inutile en situation de planning. C’est ainsi qu’est arrivée la deuxième révolution : les planches ont carrément raccourci. Prenons encore l’exemple de notre Vivace 96 litres et amputons lui le nez, la voilà rendue à 85 litres. La largeur et le volume à l’arrière n’ont pas changé pourtant. Donc cette planche peut théoriquement supporter les mêmes voiles qu’une ancienne 106 litres tout en étant aussi à l’aise avec des petites voiles qu’une 85 litres. On comprend maintenant pourquoi les petites planches modernes peuvent supporter des voiles plus grandes qu’avant. Ces nouvelles proportions entre la longueur et la largeur furent appliquées à toutes les gammes avec succès et pour les plus grosses planches ce fut toute une révolution. On s’est retrouvés avec des modèles très stables pour les planchistes en apprentissage mais qui pouvaient se transformer en redoutables bêtes de vents légers dès qu’on y montait une grande voile entre 7.5 et 10 m.. Wow ! Qui aurait pensé, au début des années 2000, que dorénavant l’achat d’une planche pour débutant deviendrait un achat à long terme ? C’est pourtant bien ce qui est arrivé. Avec le temps, les fabricants nous ont offert toute une gamme de ces planches pour débutants qu’on a pu diviser en deux catégories, les planches “écoles” et les “raceable”. Les premières vous rendront champion dès le premier jour mais vous allez probablement vous en tanner rapidement. Vaut mieux alors la louer dans une école de planches. Par contre les “raceable” seront un peu plus difficiles au début mais permettront des performances époustouflantes dès que vous serez plus à Au Vent Fou 3839 St-Jean-Baptiste, Mtl, H1B 5V4 Tel: (514) 640-3001 www.auventfou.com courriel: [email protected] septembre ‘12 PAGE 2 l’aise et que vous l’aurez munie d’une grande voile. Exemple : pour un expert, la AHD Fast Forward 160 est une planche qui lui permettra de planer dès 10 nœuds et d’avoir beaucoup de plaisir avec de grandes voiles. La AHD Zen par contre s’avère l’achat idéal pour le débutant qui appréciera sa stabilité, le doux pad en EVA et la dérive escamotable qui permet une utilisation hybride, donc aussi à l’aise pour aller n’importe où sur le lac même en sous-planning dérive sortie, qu’en utilisation au planning. Le secret est le suivant, sous le pad de la Zen on retrouve la Fast Forward 160 ! C’est la même planche, tirée du même moule. Elle est juste légèrement plus lourde à cause du système de dérive rétractable. Conclusion, la Zen est une vraie “raceable”, c’est-à-dire une planche performante que vous allez conserver longtemps et avec laquelle vous allez apprendre tous les rudiments du sport. Voici une planche résolument Freeride, un brin Freemove, la AHD Fast Forward est un classique que l’on connait bien, parfait pour nos conditions. D’ailleurs, la revue Planche Mag spécial test 2011 fût unanime : “Plus légère du groupe, l’AHD marie accessibilité, facilité à piloter dans le jibe et confort en navigation. Cinq ans après, l’AHD séduit toujours” l’aileron se cale rigidement dans la planche. On dit presque car le boitier à rainure (“US box”) est encore utilisé sur les très petites Volume planches n’offrant pas l’épaisseur nécessaire pour installer les autres systèmes. Le volume détermine la capacité de flottaison On compte donc actuellement trois différents d’une planche lorsqu’elle est à l’arrêt, donc la standards, en plus de l’ancien à rainure. Procharge qu’on peut mettre dessus avant qu’elle bablement le plus populaire, le système “Power commence à caller. Il est calculé en plongeant box” (AHD, JP, Exocet, Fanatic, F-2, Mistral et le flotteur dans un bassin d’eau et en mesurant, autres) nécessite seulement une vis (souvent en litres, la quantité de liquide déplacé. Voici de 45 mm mais il y a de plus en plus de vacomment ça fonctionne. En eau non salée, la riantes) qui est insérée au milieu de l’aileron à règle est la suivante : un litre supporte un kilo partir du dessus de la planche. Probablement (physique secondaire 4). Donc une planche de le plus facile à utiliser, ce système ne supporte 100 litres devrait supporter… 100 kilos, poids toutefois pas les ailerons de plus de 52 cm total. Par contre, il faut soustraire le poids de au risque d’arracher le boîtier. Le deuxième la planche elle-même et aussi le poids du standard se nomme “Tuttle” et existe en vergréement. Concrètement, supposons que la sion “régulière” ou “deep”. C’est le système le planche pèse 8 kilos et que le gréement en plus solide car il nécessite l’utilisation de deux pèse 12, on peut prédire sans risque d’erreur Type de boîtier d’aileron vis. Les ailerons sont toutefois plus difficiles que notre planche de 100 litres supportera 80 à insérer et à retirer de ce type de boitier. kilos ou 176 livres (100-8-12 = 80) avant de Après l’apparition des premiers funboards de De plus, un sablage est souvent nécessaire commencer à caler sous l’eau, ceci à l’arrêt tailles plus élevées que le traditionnel 85 litres pour les ajuster à la perfection. Et quant à la complet. Fort de ces notions, on peut évidem- d’Hawaii, l’industrie s’est rendue compte que longueur des vis, elles diffèrent en fonction de ment déduire qu’une planche plus légère flot- le bon vieux boîtier à rainure (avec une vis à l’épaisseur de chaque planche. Fait à noter, les tera un peu plus (si la planche de notre exemple l’avant de l’aileron) ne tenait pas la route, sur- ailerons “Tuttle réguliers” peuvent être utilisés avait pesé 6 kilos, elle aurait pu supporter 82 tout avec l’utilisation d’ailerons toujours plus sans problème dans un boitier “Deep Tuttle”, il kilos au lieu de 80). Intéressant à savoir, la grands et plus rigides. D’ailleurs, dans le bon s’agit de se munir de vis plus longues. Naturelplanche flotte un peu plus si vous naviguez vieux temps, il n’était pas rare de carrément lement, les ailerons “Deep Tuttle” ne fonctionen eau salée. arracher le boîtier de la planche au milieu du neront pas dans les boitiers “Tuttle réguliers” lac et de perdre l’aileron. Rien pour se sentir ces derniers n’étant pas assez profonds. La Le poids en confiance. Donc dans le but de se démar- plupart des compagnies qui utilisent le système quer, les fabricants ont travaillé chacun de leur “Power box” vont installer des boitiers “Deep On a souvent pensé que seuls les planchistes côté pour régler le problème et sont arrivés Tuttle” dans leurs grosses planches qui nécesavancés pouvaient apprécier les planches plus avec des solutions presque identiques, mais sitent l’utilisation d’ailerons plus grands que légères. Honnêtement ce n’est pas le cas et on malheureusement incompatibles entre elles. 52 cm. Les fabricants qui utilisent le système pourrait même dire qu’il existe un poids moyen Depuis ce temps, les ailerons sont presque “Tuttle” (principalement Starboard) vont aussi idéal pour chaque volume de planche. Plus le tous sécurisés par le dessus de la planche et opter pour le “Deep Tuttle” sur leurs grosses poids est bas, plus vous obtenez une planche leurs têtes sont coniques ; plus on visse, plus planches. Le troisième type de boitier a été abandonné par son concepteur, mais on retrouve encore beaucoup de planches sur le marché qui l’utilisent. Le “Trim box” popularisé par Bic est un système où l’on enclenche le devant de l’aileron dans une cale mobile et sécurise le derrière au moyen d’une vis habituellement longue de 35 mm. Ce système offrait l’avantage de pouvoir avancer ou reculer l’aileron comme Voici les différents types de boitiers utilisés par les fabricants. De gauche à droite, nous dans un boitier à rainure, ce qui changeait le comportement de la planche, mais concrèteavons le deep tuttle, le tuttle régulier, le trim box et finalement le power box nerveuse et vraiment plaisante sous vos pieds mais gare aux erreurs, car ces modèles sont plus fragiles et moins résistants à long terme. À l’inverse, une planche trop lourde par rapport à l’idéal est plus difficile à mettre au planning et même les planchistes intermédiaires s’en rendent compte. Pourtant sur papier la différence n’a pas l’air si grande. Un bel exemple chez JP: à 6,4 kilos la Allride 106 Pro edition est une planche magique (à traiter avec précaution), à 6,9 kg la version FWS est parfaite pour la plupart des gens : performante et assez résistante. La version ES à 7,7 kilos (20% de plus que la Pro) par contre est vraiment décevante. Il y en avait quelques-unes à Margarita l’an dernier et tous les clients en mesure de naviguer sur cette planche étaient unanimes : elles étaient difficiles à mettre au planning. Au Vent Fou 3839 St-Jean-Baptiste, Mtl, H1B 5V4 Tel: (514) 640-3001 www.auventfou.com courriel: [email protected] septembre ‘12 PAGE 3 ment, peu de gens en profitaient. Bic a maintenant abandonné ce type de boitier au profit du “Deep Tuttle” sur tous ses modèles. Vous allez aussi retrouver le “Trim box” sur certaines vieilles Fanatic, mais elles sont assez rares, le fabricant ayant changé pour le “Power box” assez rapidement. Grandeur de voile recommandée Comme on vient juste de le voir, les fabricants ont travaillé fort pour rendre leurs planches plus versatiles et étendre la plage de voiles utilisables. Alors, il est maintenant coutume de publier cette donnée cruciale pour chaque modèle. En fait, c’est un des premiers éléments que vous devriez vérifier. En effet, si vous utilisez une voile de taille supérieure à la plus grande recommandée par le fabricant vous verrez que votre planche sera difficile à mettre au planning et votre vitesse de pointe sera nettement inférieure comparé à un autre planchiste qui utiliserait la même voile, mais avec la bonne planche. À l’opposé, une planche trop grosse pour votre voile aura tendance à rebondir et vous vous sentirez comme sur le dos d’un taureau dans une corrida ! Respecter les recommandations du fabricant vous assure des comportements planche/gréement prévisibles et balancés. Voici un cas où il est permis de tricher. Quand vous êtes en apprentissage, il est normal d’utiliser une voile plus petite que la plage publiée pour votre planche tant que vous n’avez pas encore parfaitement maîtrisé les techniques de harnais et de waterstart. Au moment où ces techniques seront assimilées vous allez devoir utiliser une voile nettement plus grande pour le même niveau de vent si vous voulez planer. Par contre, votre voile plus petite n’aura pas été une dépense inutile car elle sera nécessaire avec une futur planche de grands vents. En conclusion, avec le temps, votre grosse planche pour apprendre deviendra votre planche de vents légers et votre petite voile pour apprendre deviendra votre voile de vents forts. C’est pourquoi depuis le début des années 2000 rien n’est perdu dans l’équipement que vous vous procurez. Ça vaut donc la peine d’investir dans du bon matériel que vous allez garder longtemps. Force du vent (noeuds) Voile moyenne 0-5 Bronzage 5-10 9.0 à 11.0 10-15 7.0 à 9.0 15-20 5.5 à 6.5 20-25 5.0 25-30 4.5 30-35 4.0 35+ 3.5 Petit lexique de paramètreS de planche Dans la description textuelle de leurs produits, les fabricants utilisent toutes sortes d’expressions qui nous laissent souvent un peu perplexe. Vous verrez aussi qu’une plus grande valeur d’un ingrédient amène toujours son effet négatif. Il est donc absolument impossible de vraiment dissocier tous les paramètres, les variantes de leur combinaison ayant des effets infinis sur le comportement d’un flotteur. Voyons donc ensemble de quoi il en retourne. Le outline C’est le contour de la planche. Un outline étroit et droit privilégie la vitesse et l’accélération tandis qu’un outline rond favorise la maniabilité. Le pont C’est le dessus de la planche. Il peut être plat, mais la plupart sont plus ou moins bombés. En plus d’ajouter un certain confort, les ponts bombés permettent une flottaison axée au milieu de la planche tout en conservant les rails plus minces pour augmenter le contrôle et la facilité à exécuter les jybes. La carène C’est le dessous de la planche. Il sera plat sur une section plus ou moins longue. Un plat important permet un bon départ au planning, mais trop implique que la planche sature en collant à l’eau. Une zone de plat plus reculée autorise de meilleures accélérations tandis qu’une zone plus avancée favorise les débutants. Le rocker (de la queue) Le rocker désigne la valeur de la courbe arrière de la carène, soit la section derrière le plat. Il se définit par la mesure de la hauteur entre le plancher et la queue lorsque la planche est déposée sur une surface parfaitement plane. Le mot rocker vient de “rocker chair” pour chaise berçante. Mettez votre flotteur sur le plancher et pesez sur le derrière de la planche, vous verrez ce que je veux dire. Si votre planche a beaucoup de “berçant”, elle sera très facile à faire tourner, mais la mise au planning et la vitesse de pointe seront diminuées proportionnellement. Si votre planche n’offre aucun berçant, elle sera une bombe de vitesse, mais plus difficile à faire tourner. Le scoop (du nez) Le scoop se veut la mesure de la courbe dans le nez de la planche et se mesure de la même façon que le rocker. Un flotteur a toujours besoin d’un certain scoop pour se maintenir au dessus de la ligne d’eau. De plus, un modèle conçu pour les vagues nécessitera un plus grand scoop pour prévenir l’enfournement. Une planche de ce genre s’avèrera plus maniable mais plus technique à mettre au planning. À l’inverse un scoop plus tendu favorise le planning, la vitesse et l’efficacité au près. La ligne de rocker/scoop, en plus de la longueur et de la position du plat s’avèrent être les éléments clés du design d’une planche. Le vé Le vé fait en sorte que le centre de la planche soit plus profond dans l’eau que les côtés. Il est utilisé pour favoriser le passage d’un rail à l’autre et sera plus présent sur les modèles nécessitant plus de maniabilité. Le vé favoriserait aussi la tenue de cap en enlevant un peu de pression sur l’aileron. Généralement, il est plus prononcé vers l’arrière de la planche. Pour les planches de vitesse présentant généralement un fond plat, on peut supposer que le vé aurait un effet négatif de ralentir le flotteur. Les concaves Les concaves se présentent comme des vé arrondis vers le cœur de la planche. Ils ont pour effet de caler le flotteur sur les rails ce qui procure un effet de confort, un départ au planning plus facile et une impression de conduire une planche plus légère et qui colle moins à l’eau. Malheureusement, cet effet se produit au détriment d’une vitesse de pointe inférieure. Les rails Ce sont les côtés du flotteur. Plus ils sont arrondis, plus ils vont loin vers l’intérieur de la carène et plus ils sont minces, plus la planche tournera facilement et sera facile d’accès. À l’inverse, s’ils sont bien droits, épais et affilés (carrés) la planche sera alors plus facile à mettre au planning et sera plus rapide. Les rails prennent presque toujours une forme qui évolue entre l’arrière et l’avant. La plupart des flotteurs présentent des rails assez droits et affilés vers la queue, ce qui permet à l’eau de s’évacuer plus efficacement. Voile moyenne utilisée par un planchiste de 175 lbs Au Vent Fou 3839 St-Jean-Baptiste, Mtl, H1B 5V4 Tel: (514) 640-3001 www.auventfou.com courriel: [email protected] septembre ‘12 PAGE 4