planche 101: démystifier les chartes techniques

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planche 101: démystifier les chartes techniques
PLANCHE 101: DÉMYSTIFIER LES CHARTES TECHNIQUES
C’est décidé, vous voulez vous procurer un
nouveau flotteur. Bonne nouvelle, mais comme
c’est un achat important et qu’il est de plus en
plus difficile d’essayer les planches avant, il
devient donc impératif de bien comprendre les
différentes catégories de planches ainsi que les
chartes techniques publiées par les différents
fabricants. Voici donc un petit guide pratique
qui permettra d’y voir plus clair!
Quatre grandes catégories
Les planches à voile modernes sont habituellement réparties en quatre grandes catégories:
le “wave”, le “freewave”, le “freeride” et le
“race”. Bien comprendre les différences entre
celles-ci s’avère très important pour amorcer
une recherche fructueuse. Afin de mieux visualiser la chose, nous placerons ces catégories
sur une échelle de gauche à droite. Voyez la
figure 1 au bas de la page à ce sujet.
Les planches typées “wave” à l’extrémité
gauche privilégient la maniabilité avant tout
et la vitesse de pointe maximale ne sera donc
pas le critère recherché. Concrètement on aime
autant que ces modèles ne soient pas trop
rapides. En gros si on observe une planche
de ce genre, on constatera qu’elle a une forme
bananée de l’avant à l’arrière. On dira que cette
planche a beaucoup de “rocker”, comme une
chaise berçante (“rocking chair” en anglais). À
l’opposé de notre charte, les planches “race”
privilégient la vitesse pure et tant pis si elles
sont plus difficiles à faire tourner. À l’inverse
des pures “wave”, les “race” seront plutôt plates
entre le pied de mât et l’arrière de la planche.
On dira qu’elles ne possèdent très peu de, ou
même aucun “rocker”.
Voisin de la catégorie “wave”, le “freewave”
s’améliore au point de vue vitesse de pointe
mais ceci au prix d’une légère perte de maniabilité. En gros, on obtient ce résultat en
diminuant le “rocker”. Ces planches sont très
populaires sur nos plans d’eau en litrage variant de 80 à 115 litres, donc quand le vent est
assez déchaîné. Vient ensuite le “freeride” qui
gagne en vitesse par rapport au “freewave”
mais encore ici en compromettant un peu plus
de maniabilité. C’est possible en aplatissant
toujours plus le “rocker” mais pas complètement. On retrouve habituellement dans ce
créneau les planches les plus adaptées à nos
conditions de vents moyens ou faibles, ceci en
taille 115 à 165 litres. En fait, il y a tellement
Chez AHD tous les pains de mousse sont shapés de manière très précise par une machine
à fraiser numérique. Par la suite, la stratification du pont et de la carène sera réalisée en
une seule opération par une presse de 3 tonnes utilisant un moule chauffé à 50°
de modèles proposés dans cette catégorie un
peu fourre-tout qu’on peut la diviser en deux
sous-catégories distinctes, le “freemove” pour
ceux qui sont plus près du “freewave” et le
“freerace” pour les modèles plus près du pur
et dur “race”.
Si on regarde chez AHD par exemple, les Fast
Forward sont résolument “freeride” avec une
légère tendance “freemove” ce qui les rend si
faciles à jyber. À l’inverse les Free Race sont
aussi des “freeride” mais orientées “freerace”
(...). Mais pas aussi drastiquement que les
SL-2 par contre, qui sont des bombes ultimes
de vitesse, fondamentalement “race” à 100%.
Les AHD Freewave sont résolument “freewave” (...) et les DGW sont purement “wave”.
Les fabricants ont souvent la bonne idée de
nous présenter les caractéristiques de leurs
différents modèles sur un tableau ordonné
selon cette échelle, donc du plus “wave” au
plus “race”.
Technologie
Cette donnée réfère à la méthode utilisée
pour la fabrication de la planche. Plusieurs dénominations ont été créées par le marketing et
même s’il peut exister des différences notables
au sein d’une grande catégorie de construction,
on peut dire qu’il existe présentement sur le
marché trois méthodes éprouvées.
La méthode la plus populaire a été introduite
dans les années 1990 par le manufacturier Cobra de Thaïlande qui fabrique depuis ce temps,
en sous-traitance, la plupart des planches
dessinées par les “shaper” des différentes
marques comme Starboard, JP, Exocet et
Fanatic pour ne nommer que celles-là. Les
“shaper” construisent donc à la main différents
prototypes qui seront testés, souvent à Hawaï,
et quand le produit est à point, on reproduira
la forme de leur carène dans un moule. Seulement le dessous de la planche est moulé, le
dessus quant à lui sera fini à la main à l’aide
de gabarits ce qui peut occasionner de légères
différences entre les planches mais rien de dramatique. Avec cette technique de fabrication il
est possible pour les “designer” de développer
et de multiplier les différents modèles rapidement car les moules sont peu dispendieux à
produire, la majeure partie du travail de finition
sur le flotteur étant faite manuellement (toutes
les imperfections sont sablées à la main). Avec
les années, cela nous a donné de très bonnes
choses... et de moins bonnes.
Toutes les planches du célèbre manufacturier
sont à la base des “sandwich fibre de verreépoxy”. Pour plus de légèreté et de rigidité,
dans un deuxième temps, on substituera à divers degrés des matériaux plus nobles comme
le bois ou la fibre de carbone. Il n’est donc pas
rare de voir la même planche disponible en
plusieurs constructions différentes, du bas de
gamme très souvent décevant à cause de son
poids élevé au nec plus ultra. C’est vraiment
dans la construction haut de gamme que la
méthode Cobra prend tout son sens avec des
planches très rigides et très légères, ce qui les
WAVE FREESTYLE-WAVE (FREEMOVE) FREERIDE (FREERACE) RACE
MANIABLE
RAPIDE
Fig 1. Voici notre fameuse échelle de catégories de planches. Plus nous allons vers la gauche, plus les planches sont maniables.
À l’inverse, plus nous allons vers la droite et plus les planches sont rapides.
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rend extrêmement nerveuses et vivantes mais
malheureusement plus fragiles. Elles ont donc
un charme fou pour le planchiste aguerri, pour
les autres, sortez votre époxy !
Malheureusement, depuis qu’on a atteint
une certaine maturité dans le domaine de la
planche à voile le problème est souvent le suivant : quand les designers essaient d’améliorer
un aspect de la planche, comme la vitesse par
exemple, ils perdent presque toujours d’un
autre côté, comme la maniabilité ou le confort
général. On a donc quelque fois l’impression
de tourner en rond avec certaines marques
sans oublier le risque de tomber sur une mauvaise année/modèle… Mais ça on le sait juste
après. On a déjà vu des modèles qui faisaient
l’unanimité, dans tous les tests, être remplacés
l’année suivante. Pas toujours facile à suivre
pour le planchiste récréationnel.
La deuxième grande méthode de fabrication
est le thermoformé de Bic sport qui offre une
résistance définitivement supérieure aux impacts et aux égratignures mais avec comme
inconvénient un poids plus élevé que la plupart
des créations de Cobra sauf pour leurs “sandwich” d’entrée de gamme qui sont souvent plus
lourds. On les reconnait facilement au joint
qui les ceinture. La fine peau de thermoformé
(ASA) qui recouvre le composite verre/carbone
associée aux renforts unidirectionnels de carbone apporte aux planches une rigidité satisfaisante et surtout une excellente résistance aux
chocs ponctuels. C’est le matériel idéal pour
celui qui ne veut pas plancher avec l’inquiétude
de briser sa planche à chaque “débarque”. Les
planches en thermoformé sont souvent moins
dispendieuses à l’achat (il y a beaucoup moins
de travail manuel impliqué dans la fabrication)
et les modèles ont toujours dû faire leur preuve
au préalable en recherche et développement
car le moule est très onéreux à produire. On
ne peut se permettre d’erreur!
La troisième grande méthode de fabrication
est proposée par AHD et se veut un mélange
des deux autres méthodes. AHD a construit
sa réputation légendaire sur une méthode de
moulage exclusive qui permet de reproduire
très précisément à la fois le pont et la carène (le
dessus et le dessous) en une seule opération.
On obtient donc des planches en “sandwich
epoxy carbone” qui sont toutes parfaitement
identiques et dont seulement les numéros de
série diffèrent. C’est possible pour AHD de
dévellopper les moules de haute précision
nécessaire à l’opération et de les rentabiliser
car leur philosophie en matière de développement est la suivante: tant qu’une innovation
représentant une vraie avancée et non une
astuce marketing ne deviendra disponible, les
modèles resteront inchangés, sauf au niveau
des graphiques. Le bon coté est le suivant:
concrètement ça veut dire que la planche
AHD que vous achetez cette année ne sera
probablement pas démodée l’an prochain.
En fait, pourquoi changer quelque chose qui
fonctionne à la perfection ?
On en parle moins ces années-ci, mais AHD
enduit la coquille en “sandwich epoxy carbone”
Les planches Bic en CTS construites en France sont presqu’aussi performantes que les
modèles en sandwich/epoxy “à la Cobra” mais beaucoup plus résistantes aux chocs
de ses planches de la série Fast Forward d’une
couche protectrice de type plastique ASA. Le
résultat est le suivant, on obtient un produit
alliant les meilleures caractéristiques des
deux mondes, rigidité et solidité, au prix de
quelques grammes supplémentaires. Pensez
à une boule de crème glacée sur un cornet (la
planche en epoxy carbone) que l’on tremperait
dans le chocolat fondant (le plastique ASA)...
Largeur
Les planches ont beaucoup élargi au début
des années 2000 pour un volume donné.
Certains modèles, d’une même série mais
de volumes différents, ne diffèrent souvent
entre eux que par leur largeur (et quelques
fois un peu par l’épaisseur) mais partagent à
peu près tous la même longueur. Augmenter
la largeur permet à la planche de planer plus
vite, d’augmenter sa stabilité et surtout de la
munir de plus grandes voiles, une nécessité par
vents légers. À l’inverse trop de largeur rend
le flotteur plus lent et plus difficile à contrôler
à haute vitesse car il aura tendance à rebondir
quand le vent forcit. Encore ici, c’est une question de dosage par rapport à l’utilisation et aux
conditions visées.
Longueur
En contrepartie, les planches ont beaucoup
raccourci au début des années 2000, le but
recherché étant d’obtenir une plus large plage
d’utilisation, donc de rendre le flotteur plus efficace dans plus de conditions différentes de
vents. Voici comment l’évolution est venue.
Jusqu’en 1990, une grosse partie du volume
se trouvait traditionnellement devant le pied de
mât. En réfléchissant un peu, les fabricants ont
commencé à dessiner les nez plus pointus, en
se disant qu’en situation de planning ce volume
était inutile car il ne touche pas à l’eau. Le
résultat obtenu fut le suivant, une planche au
nez mince, qui conserve le même volume à
l’arrière, là où sont les “footstraps”, mais doté
d’un litrage global plus faible. Exemple : En
1992, Bic a accouché de la Vivace 96 litres, en
gros en “trimant” le nez de la Adagio 106 litres,
deux planches partageant le même “derrière”.
Il y avait clairement un avantage, une planche
de 96 litres était maintenant capable de supporter les mêmes grandes voiles qu’une 106
litres, grâce à un volume arrière identique, mais
du même coup elle était très à l’aise avec des
plus petites voiles comme on s’attend d’une 96
litres. Ces planches furent baptisées “no nose”,
mais ce n’était qu’un début.
Dans un deuxième éclair de génie, les designers se sont dits : pourquoi ne pas simplement
amputer ce nez effilé, clairement inutile en
situation de planning. C’est ainsi qu’est arrivée
la deuxième révolution : les planches ont carrément raccourci. Prenons encore l’exemple
de notre Vivace 96 litres et amputons lui le
nez, la voilà rendue à 85 litres. La largeur et
le volume à l’arrière n’ont pas changé pourtant. Donc cette planche peut théoriquement
supporter les mêmes voiles qu’une ancienne
106 litres tout en étant aussi à l’aise avec des
petites voiles qu’une 85 litres. On comprend
maintenant pourquoi les petites planches
modernes peuvent supporter des voiles plus
grandes qu’avant.
Ces nouvelles proportions entre la longueur
et la largeur furent appliquées à toutes les
gammes avec succès et pour les plus grosses
planches ce fut toute une révolution. On s’est
retrouvés avec des modèles très stables pour
les planchistes en apprentissage mais qui pouvaient se transformer en redoutables bêtes de
vents légers dès qu’on y montait une grande
voile entre 7.5 et 10 m.. Wow ! Qui aurait pensé,
au début des années 2000, que dorénavant
l’achat d’une planche pour débutant deviendrait
un achat à long terme ? C’est pourtant bien ce
qui est arrivé.
Avec le temps, les fabricants nous ont offert
toute une gamme de ces planches pour débutants qu’on a pu diviser en deux catégories,
les planches “écoles” et les “raceable”. Les
premières vous rendront champion dès le
premier jour mais vous allez probablement
vous en tanner rapidement. Vaut mieux alors
la louer dans une école de planches. Par contre les “raceable” seront un peu plus difficiles
au début mais permettront des performances
époustouflantes dès que vous serez plus à
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l’aise et que vous l’aurez munie d’une grande
voile. Exemple : pour un expert, la AHD Fast
Forward 160 est une planche qui lui permettra
de planer dès 10 nœuds et d’avoir beaucoup
de plaisir avec de grandes voiles. La AHD Zen
par contre s’avère l’achat idéal pour le débutant qui appréciera sa stabilité, le doux pad en
EVA et la dérive escamotable qui permet une
utilisation hybride, donc aussi à l’aise pour aller
n’importe où sur le lac même en sous-planning
dérive sortie, qu’en utilisation au planning. Le
secret est le suivant, sous le pad de la Zen on
retrouve la Fast Forward 160 ! C’est la même
planche, tirée du même moule. Elle est juste
légèrement plus lourde à cause du système de
dérive rétractable. Conclusion, la Zen est une
vraie “raceable”, c’est-à-dire une planche performante que vous allez conserver longtemps
et avec laquelle vous allez apprendre tous les
rudiments du sport.
Voici une planche résolument Freeride, un brin Freemove, la AHD Fast Forward est un classique que l’on connait bien, parfait pour nos conditions. D’ailleurs, la revue Planche Mag
spécial test 2011 fût unanime : “Plus légère du groupe, l’AHD marie accessibilité, facilité
à piloter dans le jibe et confort en navigation. Cinq ans après, l’AHD séduit toujours”
l’aileron se cale rigidement dans la planche.
On dit presque car le boitier à rainure (“US
box”) est encore utilisé sur les très petites
Volume
planches n’offrant pas l’épaisseur nécessaire
pour installer les autres systèmes.
Le volume détermine la capacité de flottaison
On compte donc actuellement trois différents
d’une planche lorsqu’elle est à l’arrêt, donc la
standards, en plus de l’ancien à rainure. Procharge qu’on peut mettre dessus avant qu’elle
bablement le plus populaire, le système “Power
commence à caller. Il est calculé en plongeant
box” (AHD, JP, Exocet, Fanatic, F-2, Mistral et
le flotteur dans un bassin d’eau et en mesurant,
autres) nécessite seulement une vis (souvent
en litres, la quantité de liquide déplacé. Voici
de 45 mm mais il y a de plus en plus de vacomment ça fonctionne. En eau non salée, la
riantes) qui est insérée au milieu de l’aileron à
règle est la suivante : un litre supporte un kilo
partir du dessus de la planche. Probablement
(physique secondaire 4). Donc une planche de
le plus facile à utiliser, ce système ne supporte
100 litres devrait supporter… 100 kilos, poids
toutefois pas les ailerons de plus de 52 cm
total. Par contre, il faut soustraire le poids de
au risque d’arracher le boîtier. Le deuxième
la planche elle-même et aussi le poids du
standard se nomme “Tuttle” et existe en vergréement. Concrètement, supposons que la
sion “régulière” ou “deep”. C’est le système le
planche pèse 8 kilos et que le gréement en
plus solide car il nécessite l’utilisation de deux
pèse 12, on peut prédire sans risque d’erreur Type de boîtier d’aileron
vis. Les ailerons sont toutefois plus difficiles
que notre planche de 100 litres supportera 80
à insérer et à retirer de ce type de boitier.
kilos ou 176 livres (100-8-12 = 80) avant de
Après l’apparition des premiers funboards de De plus, un sablage est souvent nécessaire
commencer à caler sous l’eau, ceci à l’arrêt tailles plus élevées que le traditionnel 85 litres pour les ajuster à la perfection. Et quant à la
complet. Fort de ces notions, on peut évidem- d’Hawaii, l’industrie s’est rendue compte que longueur des vis, elles diffèrent en fonction de
ment déduire qu’une planche plus légère flot- le bon vieux boîtier à rainure (avec une vis à l’épaisseur de chaque planche. Fait à noter, les
tera un peu plus (si la planche de notre exemple l’avant de l’aileron) ne tenait pas la route, sur- ailerons “Tuttle réguliers” peuvent être utilisés
avait pesé 6 kilos, elle aurait pu supporter 82 tout avec l’utilisation d’ailerons toujours plus sans problème dans un boitier “Deep Tuttle”, il
kilos au lieu de 80). Intéressant à savoir, la grands et plus rigides. D’ailleurs, dans le bon s’agit de se munir de vis plus longues. Naturelplanche flotte un peu plus si vous naviguez vieux temps, il n’était pas rare de carrément lement, les ailerons “Deep Tuttle” ne fonctionen eau salée.
arracher le boîtier de la planche au milieu du neront pas dans les boitiers “Tuttle réguliers”
lac et de perdre l’aileron. Rien pour se sentir ces derniers n’étant pas assez profonds. La
Le poids
en confiance. Donc dans le but de se démar- plupart des compagnies qui utilisent le système
quer, les fabricants ont travaillé chacun de leur “Power box” vont installer des boitiers “Deep
On a souvent pensé que seuls les planchistes côté pour régler le problème et sont arrivés Tuttle” dans leurs grosses planches qui nécesavancés pouvaient apprécier les planches plus avec des solutions presque identiques, mais sitent l’utilisation d’ailerons plus grands que
légères. Honnêtement ce n’est pas le cas et on malheureusement incompatibles entre elles. 52 cm. Les fabricants qui utilisent le système
pourrait même dire qu’il existe un poids moyen Depuis ce temps, les ailerons sont presque “Tuttle” (principalement Starboard) vont aussi
idéal pour chaque volume de planche. Plus le tous sécurisés par le dessus de la planche et opter pour le “Deep Tuttle” sur leurs grosses
poids est bas, plus vous obtenez une planche leurs têtes sont coniques ; plus on visse, plus planches.
Le troisième type de boitier a été abandonné
par son concepteur, mais on retrouve encore
beaucoup de planches sur le marché qui
l’utilisent. Le “Trim box” popularisé par Bic est
un système où l’on enclenche le devant de
l’aileron dans une cale mobile et sécurise le
derrière au moyen d’une vis habituellement
longue de 35 mm. Ce système offrait l’avantage
de pouvoir avancer ou reculer l’aileron comme
Voici les différents types de boitiers utilisés par les fabricants. De gauche à droite, nous dans un boitier à rainure, ce qui changeait le
comportement de la planche, mais concrèteavons le deep tuttle, le tuttle régulier, le trim box et finalement le power box
nerveuse et vraiment plaisante sous vos pieds
mais gare aux erreurs, car ces modèles sont
plus fragiles et moins résistants à long terme.
À l’inverse, une planche trop lourde par rapport
à l’idéal est plus difficile à mettre au planning et
même les planchistes intermédiaires s’en rendent compte. Pourtant sur papier la différence
n’a pas l’air si grande. Un bel exemple chez
JP: à 6,4 kilos la Allride 106 Pro edition est une
planche magique (à traiter avec précaution), à
6,9 kg la version FWS est parfaite pour la plupart des gens : performante et assez résistante.
La version ES à 7,7 kilos (20% de plus que la
Pro) par contre est vraiment décevante. Il y en
avait quelques-unes à Margarita l’an dernier
et tous les clients en mesure de naviguer sur
cette planche étaient unanimes : elles étaient
difficiles à mettre au planning.
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ment, peu de gens en profitaient. Bic a maintenant abandonné ce type de boitier au profit
du “Deep Tuttle” sur tous ses modèles. Vous
allez aussi retrouver le “Trim box” sur certaines
vieilles Fanatic, mais elles sont assez rares,
le fabricant ayant changé pour le “Power box”
assez rapidement.
Grandeur de voile recommandée
Comme on vient juste de le voir, les fabricants
ont travaillé fort pour rendre leurs planches
plus versatiles et étendre la plage de voiles
utilisables. Alors, il est maintenant coutume
de publier cette donnée cruciale pour chaque
modèle. En fait, c’est un des premiers éléments
que vous devriez vérifier. En effet, si vous
utilisez une voile de taille supérieure à la plus
grande recommandée par le fabricant vous
verrez que votre planche sera difficile à mettre
au planning et votre vitesse de pointe sera
nettement inférieure comparé à un autre planchiste qui utiliserait la même voile, mais avec
la bonne planche. À l’opposé, une planche
trop grosse pour votre voile aura tendance à
rebondir et vous vous sentirez comme sur le
dos d’un taureau dans une corrida ! Respecter
les recommandations du fabricant vous assure des comportements planche/gréement
prévisibles et balancés.
Voici un cas où il est permis de tricher. Quand
vous êtes en apprentissage, il est normal
d’utiliser une voile plus petite que la plage
publiée pour votre planche tant que vous
n’avez pas encore parfaitement maîtrisé les
techniques de harnais et de waterstart. Au
moment où ces techniques seront assimilées
vous allez devoir utiliser une voile nettement
plus grande pour le même niveau de vent si
vous voulez planer. Par contre, votre voile plus
petite n’aura pas été une dépense inutile car
elle sera nécessaire avec une futur planche de
grands vents. En conclusion, avec le temps,
votre grosse planche pour apprendre deviendra votre planche de vents légers et votre
petite voile pour apprendre deviendra votre
voile de vents forts. C’est pourquoi depuis le
début des années 2000 rien n’est perdu dans
l’équipement que vous vous procurez. Ça vaut
donc la peine d’investir dans du bon matériel
que vous allez garder longtemps.
Force du vent
(noeuds)
Voile moyenne
0-5
Bronzage
5-10
9.0 à 11.0
10-15
7.0 à 9.0
15-20
5.5 à 6.5
20-25
5.0
25-30
4.5
30-35
4.0
35+
3.5
Petit lexique de paramètreS de planche
Dans la description textuelle de leurs
produits, les fabricants utilisent toutes sortes
d’expressions qui nous laissent souvent un
peu perplexe. Vous verrez aussi qu’une
plus grande valeur d’un ingrédient amène
toujours son effet négatif. Il est donc absolument impossible de vraiment dissocier
tous les paramètres, les variantes de leur
combinaison ayant des effets infinis sur le
comportement d’un flotteur. Voyons donc
ensemble de quoi il en retourne.
Le outline
C’est le contour de la planche. Un outline étroit et droit privilégie la vitesse et
l’accélération tandis qu’un outline rond
favorise la maniabilité.
Le pont
C’est le dessus de la planche. Il peut être
plat, mais la plupart sont plus ou moins
bombés. En plus d’ajouter un certain confort,
les ponts bombés permettent une flottaison
axée au milieu de la planche tout en conservant les rails plus minces pour augmenter le
contrôle et la facilité à exécuter les jybes.
La carène
C’est le dessous de la planche. Il sera plat
sur une section plus ou moins longue. Un
plat important permet un bon départ au
planning, mais trop implique que la planche
sature en collant à l’eau. Une zone de plat
plus reculée autorise de meilleures accélérations tandis qu’une zone plus avancée
favorise les débutants.
Le rocker (de la queue)
Le rocker désigne la valeur de la courbe
arrière de la carène, soit la section derrière
le plat. Il se définit par la mesure de la hauteur entre le plancher et la queue lorsque
la planche est déposée sur une surface
parfaitement plane. Le mot rocker vient de
“rocker chair” pour chaise berçante. Mettez
votre flotteur sur le plancher et pesez sur le
derrière de la planche, vous verrez ce que
je veux dire. Si votre planche a beaucoup de
“berçant”, elle sera très facile à faire tourner,
mais la mise au planning et la vitesse de
pointe seront diminuées proportionnellement. Si votre planche n’offre aucun berçant,
elle sera une bombe de vitesse, mais plus
difficile à faire tourner.
Le scoop (du nez)
Le scoop se veut la mesure de la courbe dans
le nez de la planche et se mesure de la même
façon que le rocker. Un flotteur a toujours besoin d’un certain scoop pour se maintenir au
dessus de la ligne d’eau. De plus, un modèle
conçu pour les vagues nécessitera un plus
grand scoop pour prévenir l’enfournement.
Une planche de ce genre s’avèrera plus maniable mais plus technique à mettre au planning.
À l’inverse un scoop plus tendu favorise le
planning, la vitesse et l’efficacité au près. La
ligne de rocker/scoop, en plus de la longueur
et de la position du plat s’avèrent être les éléments clés du design d’une planche.
Le vé
Le vé fait en sorte que le centre de la planche
soit plus profond dans l’eau que les côtés. Il
est utilisé pour favoriser le passage d’un rail
à l’autre et sera plus présent sur les modèles
nécessitant plus de maniabilité. Le vé favoriserait aussi la tenue de cap en enlevant
un peu de pression sur l’aileron. Généralement, il est plus prononcé vers l’arrière de
la planche. Pour les planches de vitesse
présentant généralement un fond plat, on peut
supposer que le vé aurait un effet négatif de
ralentir le flotteur.
Les concaves
Les concaves se présentent comme des vé
arrondis vers le cœur de la planche. Ils ont
pour effet de caler le flotteur sur les rails ce
qui procure un effet de confort, un départ au
planning plus facile et une impression de
conduire une planche plus légère et qui colle
moins à l’eau. Malheureusement, cet effet se
produit au détriment d’une vitesse de pointe
inférieure.
Les rails
Ce sont les côtés du flotteur. Plus ils sont arrondis, plus ils vont loin vers l’intérieur de la
carène et plus ils sont minces, plus la planche
tournera facilement et sera facile d’accès. À
l’inverse, s’ils sont bien droits, épais et affilés
(carrés) la planche sera alors plus facile à
mettre au planning et sera plus rapide. Les
rails prennent presque toujours une forme qui
évolue entre l’arrière et l’avant. La plupart des
flotteurs présentent des rails assez droits et
affilés vers la queue, ce qui permet à l’eau de
s’évacuer plus efficacement.
Voile moyenne utilisée par un planchiste
de 175 lbs
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