Monsieur le Ministre du Travail de l`Emploi et de

Transcription

Monsieur le Ministre du Travail de l`Emploi et de
05/03/2012
Discours de M. le Maire de Loudéac
Inauguration du Centre Hospitalier Centre Bretagne
Vendredi 2 Mars 2012 – Hôpital de Kério
Monsieur le Ministre du Travail de l’Emploi et de la Santé, Monsieur
Xavier BERTRAND,
Monsieur le Préfet,
Messieurs les Parlementaires,
Monsieur le Député et Vice-Président de l’Assemblée Nationale, cher
Marc
Mesdames et Messieurs les Conseillers Régionaux,
Mesdames et Messieurs les Conseillers Généraux,
Mesdames et Messieurs les Maires des Côtes d’Armor et du Morbihan,
Monsieur le Maire de Pontivy et Président de Pontivy Communauté, cher
Jean-Pierre,
Monsieur le Maire de Noyal Pontivy, cher Michel HOUDEBINE,
Monsieur le Président de la Cidéral, cher Guy
Mes chers Adjoints,
Mesdames et Messieurs les Elus, chers collègues,
Monsieur Norbert Lassalle, ancien Maire de Saint-Gonnery,
Monsieur le Directeur de l’Agence Régionale de Santé Bretagne, Alain
GAUTRON,
Monsieur le Directeur de l’Hôpital Centre Bretagne, Jean-Pierre DUPONT,
Mesdames et Messieurs les membres du Conseil de surveillance,
Mesdames les Présidentes de l’ancien comité de défense de la santé de
Loudéac,
Mesdames, Mesdemoiselles, Messieurs,
Chers amis,
Le Maréchal de France – Jean DE LATTRE DE TASSIGNY avait fait
sienne une devise toute simple, mais ô combien percutante : « Ne pas
subir ».
Ne pas subir, mais au contraire toujours agir et résister, car résister
c’est exister !
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« Ne pas subir », voilà la formule qui pourrait le mieux résumer ce
formidable élan, qui a permis de transformer ce qui n’était alors que de
vastes étendues d’herbe entre Loudéac et Pontivy, en pôle de santé ultra
moderne pour tout le Centre Bretagne !
Chers amis, si nous sommes aujourd’hui réunis, en présence de Monsieur
le Ministre de la Santé, pour procéder ensemble à l’inauguration de ce
superbe hôpital, c’est bien parce que les costarmoricains du pays de
Loudéac ont la tête dure et qu’ils n’ont pas voulu subir !
Historique
Rappelez-vous : dès 1989 l’hôpital de Loudéac semblait condamné. Après
le départ de la maternité en 2000, le projet de fusion avec Pontivy allait
porter le dernier coup de grâce à notre Hôpital de proximité.
Pourtant des voix se sont élevées, comme au temps de la Révolte des
Bonnets Rouges en 1675 ou de la Chouannerie en 1793 pour dire NON à
des décisions arbitraires venues d’en haut !
Et c’est tout le pays de Loudéac qui est alors entré en rébellion, contre la
décision de l’Agence Régionale de l’Hospitalisation, qui consistait
finalement à dépecer l’hôpital de Loudéac au profit de celui de Pontivy,
comme avait été dépecé Hennebont pour Lorient, Auray pour Vannes.
Avec beaucoup de courage, nous avons alors dû affronter l’aveuglement
administratif et comptable, qui voyait dans la suppression du Centre
Hospitalier de Loudéac et dans une certaine mesure celui de Plémet,
l’occasion de faire des économies d’échelle sans se soucier des immenses
services rendus à la population, par la présence d’un hôpital de proximité,
dans un secteur sanitaire dérogatoire, le 8ème que nous avons encore
défendu récemment.
Je me souviens alors de Mme Annie PODEUR, qui était à l’époque la
Directrice de l’ARH Bretagne et avec qui nous avons bien ferraillé. Si nous
retenons tous d’elle l’image d’une « Dame de fer », je n’oublie pas les
mots prononcés lors de son départ, qui revenaient à nous féliciter pour le
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combat mené. Je regrette son absence aujourd’hui, car au final, j’ai gardé
un excellent souvenir d’une femme de caractère.
Largement relayée, notre action exemplaire a été reprise partout où des
structures hospitalières étaient en danger. Défenseurs d’une cause
désormais nationale, une vraie solidarité s’est nouée autour de la
Coordination de Défense des Hôpitaux de proximité, menée par le Maire
de Ste Afrique, Alain FAUCONNIER, en Aveyron contre l’hôpital de
Millau. Cela nous a alors conduit à manifester : à Paimpol dans les Côtes
d’Armor, à Luçon en Vendée, à Malestroit et Hennebont (à la montagne du
Salut) dans le Morbihan…
Pour tous ceux qui ont vécu ces péripéties, de près ou de loin, ce combat
mené contre la fatalité restera à jamais gravé dans la mémoire collective du
Centre Bretagne. Merci à tous ceux qui n’ont pas hésité à se lancer dans la
bataille !
Ce sursaut d’orgueil de toute une population attachée à son Hôpital est tout
à notre honneur ! Et c’est pourquoi, j’ai été fier de la Marianne d’Or qui
m’a été décernée en 2009 par Alain TRAMPOGLIERI, en récompense de
notre combat collectif pour l’Hôpital, en particulier avec l’appui du Comité
de défense et de 4 femmes de caractère : Danièle GARCIA, Annie
QUELVEN, Marie-José BOZEC et Paulette CROGUENNEC pour la
défense des personnels.
Action politique
Mon élection à la tête de la ville de Loudéac en 2001, m’a assurément
donné l’envergure nécessaire pour faire de ce combat, celui de toute ma
carrière politique, ayant été élu sur l’engagement respecté pris avec la
population de Loudéac lors de la campagne électorale !
Après avoir démontré le non-sens que représentait le projet de construction
d’une 3ème aile à l’Hôpital de Pontivy, alors situé en zone inondable, il a
fallu convaincre les pouvoirs publics de reconnaitre la spécificité de notre
territoire de santé et de construire un hôpital entre nos deux villes, à
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l’exemple de Foix et Pamiers, La Flèche et Sablé… Avec en particulier
une population traumatisée par le départ de la maternité vers Pontivy, et
malgré les deux manifestations octobre 98 et juin 99, rassemblant 12 000
personnes.
Pendant ce temps l’hôpital de Loudéac continuait de fonctionner et
notamment le service des urgences (24h sur 24 / 7 jours sur 7) rendant
d’immenses services à la population.
Ce pari un peu fou de construire un hôpital en rase campagne, est là pour
nous prouver le formidable levier que représente la chose politique, à
condition bien évidemment que tout le monde « tire » dans le même sens,
ce qui n’était pas le cas du côté costarmoricain.
Tous convaincus que l’avenir de Loudéac passait par son Hôpital, avec
Marc LE FUR, Guy LE HELLOCO, Luc CAVE alors Maire de Plémet et
d’autres élus du territoire, sans oublier l’engagement citoyen de toute une
population derrière nous, nous avons mis toutes nos forces dans la
bataille !
Plus que la défense d’une structure hospitalière, c’est la sauvegarde
d’une vraie médecine de proximité, d’une vraie qualité de vie, qui nous
a poussés à réagir.
Si nous avons finalement été écoutés, Dieu sait qu’il a fallu se battre pour
faire entendre notre voix : manifestations, pétitions, tocsin, conférences de
presse, rendez-vous ministériels, pose de la 1ère pierre à Saint Gonnery le
08 février 2003… en présence de 3000 personnes
10 ans après, nous pouvons sortir la tête haute ! En relayant l’expression
démocratique de nos concitoyens, nous avons réussi, à faire bouger les
lignes et à modifier le schéma public hospitalier d’alors. Soutenu à partir
de ce moment là par l’Etat, le 8ème secteur hospitalier de Bretagne était
définitivement approuvé, représentant 130 000 habitants. Restait à le doter
d’un Hôpital neuf à la hauteur de nos ambitions.
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Centre Hospitalier
Aujourd’hui : le résultat de notre lutte acharnée est flatteur et parle de luimême. Grâce à notre persévérance, s’est ouvert en 2005 l’un des plus
grands chantiers de Bretagne, depuis des décennies !
Un projet de 120 millions d’euros, dont la qualité fait aujourd’hui
l’unanimité et qui d’ici quelques mois va pouvoir recevoir ses premiers
patients.
Bravo aux architectes, maitres d’œuvres, techniciens, entreprises,
artisans, artistes, qui ont fait de ce projet une vraie réussite ! J’ai une
pensée pour René ANES, directeur adjoint dont l’épouse est ici
présente
En tant qu’élus locaux, nous savons combien l’argent public est devenu
une denrée rare, pourtant force est de constater que lorsque l’Etat s’engage
il tient ses promesses !
Merci Marc d’avoir su frapper aux bonnes portes et d’avoir réussi à ce que
le financement nécessaire à ce dossier complexe et ambitieux soit au
rendez-vous.
A travers vous Monsieur le Ministre, je tiens bien évidemment à remercier
très chaleureusement l’Etat, pour l’effort financier conséquent qui a été
réalisé ici même, au service de la santé des habitants du Centre Bretagne.
Merci !
N’oublions pas aussi que cet investissement public aura permis de donner
du travail à des centaines d’entreprises de notre région, durant tout le
temps de ce chantier pharaonique.
On a souvent présenté l’implantation du Logipôle à Loudéac (4000 repas et
5 tonnes de linge par jour) comme une compensation, pour nous c’est une
victoire supplémentaire ! Une victoire supplémentaire sur le chômage en
ces temps de crise économique, avec la création d’une vingtaine de
nouvelles embauches, 70 emplois au total.
Malgré ses quelques difficultés qui vont être résolues, j’en suis sûr, la
venue de la Polyclinique de Pontivy sur le site de Kério, formant ainsi un
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pôle public-privé novateur, est très révélatrice et prouve combien nous
avions vu juste !
Enfin, je salue le futur rattachement du Centre Médico Sportif à Kério,
grâce à la collaboration de nos voisins Pontivyens.
Désormais, c’est l’avenir du site hospitalier en centre-ville de Loudéac qui
va nous préoccuper et je compte sur l’efficacité des services de Monsieur
le Directeur du CHCB, pour nous proposer un scénario en adéquation avec
les besoins de nos administrés.
Kério
La solution de compromis étant souvent la meilleure, nous pouvons être
fiers d’avoir réussi à trouver une position médiane, en construisant un
hôpital neuf entre nos deux villes.
Encore fallait-il s’entendre sur le lieu : si St Gonnery avait l’avantage
d’être à équidistance de nos deux villes, c’est finalement Kério qui fut
choisi…
(6 km de Pontivy / 16 km de Loudéac). Mais l’heure n’est plus aux regrets.
Situé à proximité de la 2 x 2 voies et non loin de la chapelle Ste Noyale,
force est de reconnaitre que le lieu d’implantation de ce pôle de santé est
bien choisi.
Espérons que tous les patients admis au CHCB, trouvent en ce lieu les
compétences médicales, la fonctionnalité, le calme et le repos, afin de
rendre leur séjour plus agréable en milieu hospitalier et assurer ainsi, dans
la mesure du possible, leur guérison la plus complète ! Comme Ste Noyale
savait l’assurer.
J’ajoute d’ailleurs, que pour faciliter l’accès au pôle de santé de Kério pour
les patients et leurs proches, notre Communauté de communes a déjà mis
en place un service de transport à la demande, accessible à tous les
habitants de la Cidéral voire au-delà, n’est-ce pas Monsieur le Président.
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Une desserte par bus complète le dispositif et un jour peut-être le train
s’arrêtera à Kério ! Nous y travaillons.
Pontivy
Qu’on se le dise : les désaccords entre Loudéac et Pontivy appartiennent au
passé ! Finies les querelles de clocher, finies les rivalités qui ne font rien
avancer !
Ce nouvel hôpital que nous avons voulu et construit en commun, nous
allons désormais le partager et c’est tant mieux !
Ni costarmoricains, ni morbihannais, les 15 hectares que compte le site de
Kério, sont bel et bien Centre Breton ! Ils constituent désormais l’épicentre
de notre territoire.
Aussi, avec mon collègue Jean-Pierre LE ROCH, je me félicite aujourd’hui
de ce pont de plus, jeté entre Loudéac et Pontivy, comme le viaduc entre
Millau et St Afrique, et je souhaite que demain, nous puissions encore aller
plus loin !
Car après « l’entente cordiale », s’ouvre une nouvelle ère, celle du
rapprochement de nos deux villes, de nos deux territoires qui ont tant de
choses en commun.
Point de convergence de toutes nos énergies et symbole de l’unité
retrouvée, Kério doit désormais devenir le fer de lance de notre
développement territorial à l’échelle régionale.
Nous n’avons d’ailleurs pas attendu l’inauguration de notre Hôpital pour
entamer les démarches d’un possible rapprochement historique entre nos
deux communautés de communes, pour ne former qu’une seule
communauté d’agglomération Centre Bretagne à l’horizon 2014.
Merci Jean-Pierre pour ta clairvoyance, au-delà de tout esprit partisan.
Merci aussi à Monsieur Jean-Pierre DUPONT - Directeur de l’Hôpital, qui
avez cru avec votre équipe au projet et permis sa réalisation au-delà de
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toutes nos ambitions, grande satisfaction pour un directeur dans sa carrière
d’avoir contribué à réaliser un hôpital neuf.
Ensemble, je crois que nous avons réussi à faire du bon travail, en
parvenant à dépasser les vieux clivages que nous imposait la frontière
historique et administrative entre les Côtes d’Armor et le Morbihan. A
quand le département de l’Oust et du Blavet, Monsieur le Directeur ?
J’aurais cependant juste un petit regret… Je me suis aperçu que la
signalétique de l’Hôpital est double : français et breton… Alors, certes,
même si Kério est en terre bretonne, il aurait été judicieux de signaler
Kério en appartenance gallèse, c’est à dire tchério à l’instar de Loudia, il
n’est pas trop tard !
Conclusion
Au-delà de l’inauguration officielle de ce jour, je profite de l’occasion qui
m’est donnée pour vous annoncer, qu’en accord avec la direction de
l’Hôpital et comme je m’y étais engagé auprès des loudéaciens, une
journée « porte ouverte » va être organisée dans les mois qui viennent.
Merci Monsieur le Directeur.
Quoi de plus normal, en effet, que de permettre aux Loudéaciens et à tous
les habitants du Centre Bretagne, de visiter leur nouvel hôpital pour lequel
tant se sont battus ! J’ajoute que des cars seront mis à disposition depuis
Loudéac pour se rendre sur place.
Cette juste reconnaissance doit aussi s’apprécier d’un point de vue
pratique, si l’on considère que pour qu’un Hôpital fonctionne, il est
essentiel que les habitants alentour fassent le choix d’aller se faire
soigner dans cet hôpital de proximité !
J’en profite aussi pour saluer le dévouement du personnel hospitalier de
Loudéac comme de Pontivy, pour qui Kério va devenir leur lieu de travail
au quotidien. Souhaitons qu’ils trouvent à travers cette nouvelle structure
un outil adapté et moderne, (n’est-ce pas Monsieur LE HO, mon 1er
adjoint, infirmier anesthésiste) qui puisse faciliter l’admirable travail qu’ils
réalisent déjà au service des patients.
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Pour terminer, je dois vous avouer que j’ai longtemps rêvé de cette
inauguration. S’il m’est arrivé de douter, au plus fort de la bataille, j’ai
toujours gardé espoir d’offrir à notre territoire un bel hôpital et de rétablir
par la même occasion la dignité des costarmoricains du 8ème secteur !
Oui, je suis fier d’avoir contribué à écrire cette belle page de l’histoire de
notre Centre Bretagne et de permettre ainsi au plus grand nombre d’entre
nous de pouvoir bénéficier de soins de proximité et de qualité.
Encore Merci à tous ceux qui comme moi y ont cru !
Vive l’Hôpital de Kério,
Vive Pontivy,
Vive le territoire de Pontivy,
Vive Loudéac,
Vive le territoire de Loudia,
Vive le Centre Bretagne !
Merci pour votre attention et bonne découverte de notre pays Monsieur le
Ministre et que les cloches de Sainte Noyale sonnent à toute volée comme
le bourdon de Notre Dame de Paris dans les joyeux évènements.
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