CONSOMMATION DE COMPLEMENTS ALIMENTAIRES EN

Transcription

CONSOMMATION DE COMPLEMENTS ALIMENTAIRES EN
Centre de Recherche pour l’Étude et l’Observation des Conditions de Vie
CONSOMMATION DE COMPLEMENTS
ALIMENTAIRES EN FRANCE
Exploitation de l’enquête INCA2 par le CREDOC
Avril 2010
Département « Consommation »
dirigé par Pascale HÉBEL
142 rue du Chevaleret – 75013 PARIS – http://www.credoc.fr
Sommaire
Introduction ........................................................................................................................... 2
I.
Enjeux de santé publique ............................................................................................... 4
1.
Modification des consommations alimentaires ........................................................... 4
2.
Déficiences dans la population française ................................................................... 4
3.
Les populations à risque ............................................................................................ 8
Les femmes plus particulièrement touchées par le risque de déficience ......................... 8
Le risque de déficience évolue différemment suivant le nutriment avec l’âge ................10
Les population les plus pauvres plus souvent soumise au risque de déficience ............11
Les femmes suivant un régime courent plus de risque de déficience nutritionnelle .......12
4.
Les motifs de consommation de compléments alimentaires......................................13
5.
Freins à l’utilisation de compléments alimentaires en France ....................................14
II.
Le marché français des compléments alimentaires .......................................................16
1.
Restrictions du marché par la législation ...................................................................16
Niveau international .......................................................................................................16
Niveau européen ...........................................................................................................17
Niveau français .............................................................................................................17
2.
III.
1.
Evolution du marché des compléments alimentaires.................................................18
Consommation de compléments alimentaires en France en 2005 ............................20
Les consommateurs de compléments alimentaires ...................................................20
Hétérogénéité des résultats d’enquête sur les compléments alimentaires .....................20
Un filtrage nécessaire des données INCA2 sur les compléments alimentaires ..............20
Profil des consommateurs de compléments alimentaires ..............................................20
Profil alimentaire des consommateurs de compléments alimentaires ............................24
2.
IV.
Les apports et contributions nutritionnels des compléments alimentaires .................25
Bibliographie .............................................................................................................33
1
Résumé de la méthodologie
En raison de la baisse des besoins énergétiques et de l’évolution des comportements
alimentaires (baisse générationnelle de la consommation de fruits et légumes et de produits
bruts en général (dont la viande rouge, le poisson)), les apports en nutriments sont de moins
en moins bien couverts, et les déficiences ne feront que s’accroître. Les compléments
alimentaires sont destinés notamment à compléter ou pallier les déficiences nutritionnelles
en vitamines et minéraux, dans le but de rester en bonne santé et de prévenir certains
désagréments liés à ces déficiences.
L’absence de perception homogène des compléments alimentaires aboutie à des résultats
d’étude contradictoire. L’enquête INCA2 de l’AFSSA a ici servi de base pour l’étude de la
consommation alimentaires et de compléments, ceux-ci ont été filtrés afin de ne pas prendre
en compte les produits avec AMM.
Les besoins nutritionnels moyens (BNM) ont servi à définir la déficience nutritionnelle. Les
limites de sécurité retenues proviennent de l’EFSA. Ces limites ont été appliquées sur les
apports nutritionnels de la population en 19 nutriments évalués.
Les taux de pénétrations des compléments alimentaires (vitamines et minéraux, plantes et
éléments naturels, oméga3), leurs apports nutritionnels, leurs contributions à l’apport
nutritionnel total ont été calculés. Des profils de consommateurs de compléments
alimentaires ont pu être définis. La relation entre la consommation de compléments
alimentaires et une diminution du risque de déficience à été étayée.
Les résultats montrent des niveaux de risques de déficiences nutritionnelles élevés dans la
population sur une majorité des nutriments évalués. 16% des adultes et 6% des enfants sont
consommateurs de compléments alimentaires. Ils respectent mieux les recommandations,
car d’une part ils ont une alimentation plus équilibrée nutritionnellement et moins
énergétique, d’autre part grâce aux apports des compléments alimentaires qui peuvent
contribuer jusqu’à un tiers des apports en vitamines D, C et B1. Certaines sous population
présentent en revanche, de par leur comportement alimentaire des risques accrus de
déficiences nutritionnelles. Nous avons alors cherché à caractériser ces populations.
Les apports nutritionnels provenant des compléments alimentaires restent relativement
faibles vis-à-vis des apports alimentaires (moins d’un tiers). Les limites de sécurité sont
rarement atteintes (moins de 3% des consommateurs), et pour un nombre limité de
nutriments. Bien évidement, les dépassements de limite de sécurité (tout comme les
2
déficiences) doivent être imputés dans une large proportion aux aliments, et non aux
compléments.
Introduction
La santé alimentaire d’une population est mesurée à travers les apports en nutriments,
vitamines et minéraux, essentiels au bon fonctionnement de l’organisme. Les apports
nécessaires en chacun de ces nutriments ont été définis selon l’âge et le sexe par l’AFSSA.
Les seuils associés à chaque nutriment sont définis comme les Besoins Nutritionnels
Moyens (BNM), qui indiquent une déficience au niveau de la population.
Grâce à l’enquête INCA2 réalisée en 2006, qui associe une mesure des apports alimentaires
à une table nutritionnelle CIQUAL2, il est possible d’estimer les apports nutritionnels de la
population française, et donc le pourcentage de personnes ayant des risques de déficience.
La consommation de compléments alimentaires aide à combler les déficits en vitamines et
minéraux. L’enquête INCA2 permet de quantifier la consommation de compléments
alimentaires dans la population française. Un complément alimentaire est une « denrée
alimentaire dont le but est de compléter le régime alimentaire normal et qui constitue une
source de nutriments ou d’autres substances ayant un effet nutritionnel ou physiologique
… sous forme de doses… » (directive 2002/46).
Une nomenclature a été réalisée à partir de la base des compléments alimentaire de
l’INSEE. Cette nomenclature exclue les produits avec Autorisation de Mise sur le Marché
(AMM). Elle se décompose en quatre classes, Plantes et éléments naturels (219 produits),
Vitamines et minéraux (162 produits), Oméga3 (15 produits), Autres compléments
alimentaires (15 produits). La méthodologie INCA2 propose une mesure des quantités de
compléments alimentaires consommées sur 12 mois par la population française. Chaque
complément est associé à une table nutritionnelle permettant d’évaluer l’ensemble des
apports nutritionnels complémentaires. La population se segmente alors en consommateur
et non-consommateur de compléments alimentaires, permettant, ainsi d’évaluer les
différents équilibres nutritionnels de ces deux groupes.
3
Enjeux de santé publique
1.
Modification des consommations alimentaires
Les enquêtes CCAF et INCA, s’accordent sur des évolutions des comportements
alimentaires allant dans le sens d’une baisse de la consommation des produits nontransformés. Cette tendance de fond a pu être observée depuis 45 ans par l’INSEE : « Le
repas depuis 45 ans : moins de produits frais, plus de plats préparés » (INSEE première N°
1208 - SEPTEMBRE 2008).
Ces évolutions lentes sont dues à des effets de génération observés sur les fruits, les
légumes, les viandes et les poissons, et de façon générale sur les produits de base. Elles
accompagnent une évolution des modes de vie, caractérisée par une activité physique et
des besoins énergétiques moindres.
Ce nouvel équilibre entre les besoins nutritionnels et les apports alimentaires pose la
question des déficiences nutritionnelles dans la population française et des moyens d’y
remédier.
Le respect des BNM pour chaque nutriment est calculé pour chaque individu en fonction de
son âge et de son sexe. Les résultats montrent que la population française est exposée à
des déficiences nutritionnelles importantes sur certains nutriments. Plus de 40% de la
population adulte est susceptible de présenter des déficiences sur les vitamines et minéraux
suivant : Béta-carotène, Cuivre, Iode, Magnésium, Vitamines C, D et E.
Les adultes
consommateurs de compléments alimentaires apparaissent significativement moins exposés
au déficiences pour le Béta-carotène, le Cuivre, le Magnésium, les Vitamines B1, B6, B9, D
et E.
2.
Déficiences dans la population française
La population française n’est pas homogène dans ses besoins nutritionnels. L’âge et le sexe
influent naturellement sur les mécanismes métaboliques rendant certains nutriments plus
nécessaires. De même, les enfants ont des besoins spécifiques du fait de leur croissance.
Du point de vue de l’ensemble de la population, les risques de déficiences nutritionnelles se
répartissent de la façon suivante.
4
Figure 1 : Pourcentage des populations d’adultes et d’enfants consommateurs ou non de
compléments alimentaires courant des risques de déficiences (pourcentage d’individus <
1
BNM )
Adultes
consommateurs de CA
Vitamine D
Rétinol
Magnésium
Iode
Béta-carotène
Cuivre
Vitamine C
Calcium
Zinc
Vitamine E
Fer
Sélénium
Vitamine B9
Vitamine B1
Vitamine B5
Vitamine B6
Vitamine B2
Vitamine B12
Phosphore
Vitamine B3
NON consommateurs de CA
82,2%
62,2%
49,4%
47,4%
39,1%
38,4%
32,5%
27,4%
26,7%
25,5%
25,1%
23,8%
21,0%
12,5%
12,4%
11,3%
8,9%
3,1%
2,1%
1,7%
Vitamine D
Rétinol
Magnésium
Béta-carotène
Vitamine C
Iode
Cuivre
Vitamine E
Vitamine B9
Calcium
Sélénium
Zinc
Fer
Vitamine B1
Vitamine B6
Vitamine B5
Vitamine B2
Vitamine B12
Vitamine B3
Phosphore
84,3%
63,3%
60,7%
56,9%
51,1%
48,0%
46,0%
41,0%
35,0%
33,2%
30,2%
23,3%
20,6%
19,8%
18,1%
11,3%
9,3%
3,4%
2,6%
1,4%
Source : Enquête INCA2
Enfants
consommateurs de CA
Vitamine D
Rétinol
Béta-carotène
Cuivre
Vitamine C
Calcium
Magnésium
Iode
Zinc
Vitamine E
Sélénium
Vitamine B9
Fer
Vitamine B2
Vitamine B6
Vitamine B1
Vitamine B5
Vitamine B3
Phosphore
Vitamine B12
85,7%
60,3%
57,9%
48,2%
46,0%
43,8%
43,2%
42,9%
35,2%
33,2%
25,6%
20,9%
15,1%
9,1%
8,8%
8,5%
6,3%
4,0%
2,7%
2,3%
NON consommateurs de CA
Vitamine D
Béta-carotène
Rétinol
Cuivre
Vitamine C
Calcium
Zinc
Magnésium
Iode
Vitamine E
Sélénium
Vitamine B9
Fer
Vitamine B6
Vitamine B2
Vitamine B1
Vitamine B5
Vitamine B3
Phosphore
Vitamine B12
94,5%
70,6%
67,3%
57,6%
53,4%
47,6%
43,6%
42,5%
41,5%
40,9%
31,8%
29,1%
18,5%
12,4%
11,8%
11,7%
10,7%
4,2%
3,1%
1,8%
Source : Enquête INCA2
1
BNM : besoins nutritionnels moyens, égaux à 0,77*ANC.
5
On comprend alors qu’en France le risque de déficience est réel et concerne la majeure
partie de la population. Les déficiences pour la vitamine D sont à relativiser pour les
personnes exposées au soleil. En effet, cette vitamine peut être synthétisée par l’organisme
au niveau de la peau par l’absorption d’Ultra-Violets. Ce mécanisme physiologique devient
prédominant quand la luminosité le permet (entre Juin et Octobre en France). « En raison de
la double origine de la vitamine D, alimentaire et endogène, et des fluctuations saisonnières
de la production cutanée, il est difficile de déterminer un apport nutritionnel à conseiller pour
les populations d’enfants et d’adultes s’exposant normalement au soleil. » (ANC pour la
population française, 3ème édition TEC&DOC p. 234).
On observe de manière générale sur l’ensemble des nutriments et dans les différentes
populations, une diminution du risque de déficience avec la consommation de compléments
alimentaires. Néanmoins, cet effet bénéfique n’a pas le même impact chez les enfants et
chez les adultes. On constate en effet, de fortes diminutions du risque de déficience chez les
adultes consommant des compléments alimentaires pour la vitamine C (baisse de 19 % du
risque), vitamine E (baisse de 15 %), vitamine B9 (baisse de 14 %) et pour le magnésium
(baisse de 11 %).
6
Figure 2 : Pourcentage des populations d’adultes consommateurs ou non de compléments
alimentaires courant des risques de déficiences, différences significatives marquées par
l’étoile
90
84
82
80
70
60
51
50
41
40
35
32
30
26
21
20
18
20
12
12
9
10
3
9
3
11
11
3
2
0
conso N.C. conso N.C. conso N.C. conso N.C. conso N.C. conso N.C. conso N.C. conso N.C. conso N.C. conso N.C.
Vitamine B1 Vitamine B12 Vitamine B2
Vitamine B3
Vitamine B5
Vitamine B6
Vitamine B9
Vitamine C
Vitamine D
Vitamine E
70
61
60
50
48
47
46
49
38
40
33
30
30
27
27
25
24
23
21
20
10
2
1
conso
N.C.
0
conso
N.C.
Calcium
conso
N.C.
Cuivre
conso
N.C.
Fer
conso
Iode
N.C.
conso
N.C.
Magnesium
Phosphore
conso
N.C.
Sélénium
conso
N.C.
Zinc
Source : Enquête INCA2
En revanche, chez les enfants la baisse du risque de déficience est plus apparente sur le
cuivre (baisse de 10%), la vitamine D (baisse de 9%) et le Zinc (baisse de 8%).
7
3.
Les populations à risque
Malgré l’omniprésence du risque de déficiences sur certains nutriments comme le Fer, le
magnésium et le calcium, il est possible de distinguer certaines sous-populations
particulièrement touchées.
Les femmes plus particulièrement touchées par le risque de déficience
Chez les enfants, une distinction fille / garçon permet d’observer des risques toujours plus
élevés chez les filles, notamment pour l’iode (50% de déficience chez les filles contre 33%
chez les garçons). Chez les femmes adultes, la proportion d’individus a risque de déficience
en iode est nettement plus élevée que chez les hommes (35% contre 0%). Chez les jeunes
femmes de 25 à 34 ans, la proportion atteint même 70%.
Une distinction apparait chez les adultes, concernant la diminution du risque de déficience
avec la consommation de compléments alimentaires. L’effet de la consommation de CA est
significativement bénéfique chez les femmes pour le béta-carotène, le calcium, le cuivre, le
fer, le magnésium, le sélénium, les vitamines B2 B6 B9 C et E. Chez l’homme, pour le
calcium, le cuivre, l’iode, le magnésium, le zinc, les vitamines B1, B6, B9, C et E.
8
Figure 3 : Pourcentage des populations d’adultes consommateurs ou non de compléments
alimentaires courant des risques de déficiences, différences significatives marquées par une
étoile
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
Femme
Homme
Femme
Béta-carotène
Homme
Femme
Calcium
Homme
Femme
Cuivre
Homme
Femme
Fer
Homme
Femme
Iode
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
0,00
Homme
Magnésium
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
Femme
Homme
Sélénium
Femme
Homme
Vitamine B1
Femme
Homme
Vitamine B2
Femme
Homme
Vitamine B6
Femme
Homme
Vitamine B9
Femme
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
conso
N.C.
0,00
Homme
Vitamine C
Source : Enquête INCA2
9
Le risque de déficience évolue différemment suivant le nutriment avec l’âge
Avec l’âge, les risques de déficiences évoluent différemment selon le nutriment. On observe
les tendances à l’augmentation du risque sur le calcium et les vitamines B1 et B12. En
revanche pour les autres nutriments, le risque n’augmente pas, voire diminue, c’est le cas du
béta-carotène et de la vitamine B9. Dans la majorité des cas, les déficiences atteignent un
maximum entre 18 et 24 ans. Cas du cuivre, de l’iode, du magnésium, du phosphore, du
rétinol, des vitamines B12, B5, B9, C et E. Les différences selon l’âge apparaissent
significatives pour tous les nutriments, à l’exception da la vitamine B3.
Figure 4 : Pourcentage de la population française présentant un apport inférieur au BNM pour
chaque nutriment, suivant l’âge
Age
3 - 17 ans
18 - 24 ans
25 - 49 ans
50 - 64 ans
plus de 65
ans
Age
3 - 17 ans
18 - 24 ans
25 - 49 ans
50 - 64 ans
plus de 65
ans
Age
3 - 17 ans
18 - 24 ans
25 - 49 ans
50 - 64 ans
plus de 65
ans
Age
3 - 17 ans
18 - 24 ans
25 - 49 ans
50 - 64 ans
plus de 65
ans
Bétacarotène
69,8%
75,3%
57,2%
47,2%
44,5%
Calcium
Cuivre
Fer
Iode
47,4%
37,7%
23,1%
28,1%
58,6%
57,1%
60,2%
52,9%
31,1%
36,4%
18,3%
36,4%
36,6%
2,8%
2,3%
41,5%
61,1%
45,2%
47,2%
48,3%
Sélénium
Rétinol
Zinc
31,4%
32,7%
24,3%
24,5%
46,8%
66,9%
77,2%
62,6%
60,6%
60,5%
43,1%
35,3%
20,3%
21,8%
29,3%
Magnésium Phosphore
42,5%
75,1%
58,2%
51,5%
62,7%
Vitamine B1
11,5%
14,8%
16,0%
18,6%
27,4%
3,1%
5,2%
1,6%
0,7%
0,5%
Vitamine
B12
1,9%
4,2%
2,4%
1,6%
7,7%
Vitamine B2 Vitamine B3 Vitamine B5
11,7%
16,3%
9,4%
5,6%
10,2%
Vitamine B6 Vitamine B9 Vitamine C
12,2%
20,8%
16,2%
11,0%
26,0%
28,7%
48,9%
35,8%
25,2%
27,6%
53,0%
56,5%
51,9%
41,4%
44,4%
4,2%
4,0%
2,9%
1,6%
1,9%
10,5%
20,9%
11,5%
7,9%
11,3%
Vitamine D
Vitamine E
94,0%
92,7%
85,8%
77,8%
84,0%
40,5%
45,5%
38,3%
33,2%
43,6%
Source : Enquête INCA2
10
Les populations les plus pauvres plus souvent soumise au risque de déficience
Un effet du revenu apparait de manière significative pour une douzaine de nutriments. Les
populations aux plus bas revenus courent alors systématiquement un risque de déficience
plus important : hausse de 9 % en moyenne.
Malgré une omniprésence des déficiences dans la population française, les risques
nutritionnels apparaissent plus particulièrement dans certaines catégories de la population.
Ces carences découlent d’habitudes alimentaires particulières que l’on peut mettre en lien
avec le sexe, l’âge et le revenu.
Figure 5 : Pourcentage d’adultes présentant des déficiences alimentaires selon le revenu :
présentation des nutriments pour lesquels l’effet revenu est significatif (dans un model à effet
simple)
100%
moins de 990 €/mois
990 à moins de 1600€/mois
1600 à moins de 2200€/mois
2200 à moins de 3100€/mois
plus de 3100€/mois
80%
67%
64%
60%
57%
56%
53%
51%
46%
40%
42%42%
40%
40%
37%
39%
36%
36%
32%
30%
26%
26%
22%
20%
26%
23%
20%
19%
17%
32%
29%
30%
24%
24%
24%
22%
23%
22%20%
20%
17%
17%
16%
19%
18%
16%
13%
10%9%
8%
5%
15% 16%
11%
12%
11%10%
7%
3%2%2%
1%
B9
m
in
e
B6
e
m
in
ta
Vi
B5
ta
Vi
e
m
in
ta
m
in
e
B2
Vi
B1
ta
e
m
in
ta
Vi
c
Zi
n
ph
os
Ph
Vi
e
Sé
lé
ni
um
or
m
si
u
né
ui
C
Fe
r
M
ag
C
al
ci
u
m
vr
e
0%
Source : Enquête INCA2
Le comportement alimentaire est fortement lié au revenu du foyer. Il en découle une
surexposition aux risques de déficiences des populations aux plus faibles revenus,
significative pour 12 nutriments sur les 19 testés.
11
Les femmes suivant un régime courent plus de risque de déficience nutritionnelle
Les populations suivant un régime alimentaire hypocalorique à finalité amaigrissante ou non,
voient aussi leur risque de déficience augmenter. En séparant les populations suivant leur
apports énergétiques, au-dessus ou en deçà de l’apport énergétique moyen des personnes
suivant un régime, on conclut que près de 80 % des personnes aux faibles apports ne
respectent pas les besoins nutritionnels moyens du magnésium, et environ 71% de l’iode et
du rétinol. Contre respectivement 45%, 34% et 58% chez les personnes ayant des apports
énergétiques normaux.
Les femmes suivant un régime hypocalorique sont plus soumises aux risques de déficiences
sur l’ensemble des nutriments.
Figure 6 : Pourcentage de la population féminine adulte présentant un apport inférieur au BNM
pour chaque nutriment, suivant leur apport calorique (seuil de 1600 kcal/jour)
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ <
1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600
kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j
Vitamine B1
Vitamine B2
Vitamine B3
Vitamine B5
Vitamine B6
Vitamine B9
Vitamine B12
Vitamine C
Vitamine D
Vitamine E
12
100,00
90,00
80,00
70,00
60,00
50,00
40,00
30,00
20,00
10,00
0,00
NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ < NRJ > NRJ <
1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600 1600
kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j kcal /j
Calcium
Béta-carotène
Cuivre
Fer
Iode
Magnésium
Phosphore
Rétinol
Sélénium
Zinc
Source : Enquête INCA2
4.
Les motifs de consommation de compléments alimentaires
La population féminine au régime dont le comportement alimentaire laisse place à des risques accrus
de déficiences nutritionnelles est par ailleurs une cible privilégiée du marché des compléments
alimentaires. L’analyse des motifs de la consommation de compléments alimentaires attestent en effet
que la recherche de tonus et la lutte contre la fatigue sont les premières raisons de consommation.
Figure 7 : Dans quel but consommez-vous des compléments alimentaires ?
31,2
Lutter contre fatigue
Résoudre pbs de santé particuliers
19,0
Rester en bonne santé, lutter contre maladies
11,6
Augmenter, entretenir son capital beauté
0,0
Combler des besoins particuliers liés à grossesse
0,0
42,3
22,1
18,0
7,4
5,6
3,9
Combattre stress
4,0
Femme
Homme
3,3
Equilibrer son alimentation courante
2,8
Autre but
3,1
3,3
Compléter apports alimentaires insuffisants (cause régime)
2,2
Résoudre pbs liés au travail, examens
1,8
3,7
4,6
1,2
Ne sait pas
0,0
Combler des besoins particuliers liés à activité sportive
0,3
0
8,7
5
10
15
20
25
30
35
40
45
Part de la population en %
13
Source : Enquête INCA2
Figure 8 : Pourquoi avez-vous consommé des compléments alimentaires au cours de l'année?
(Plusieurs réponses possibles en %) Bases: 297 en 2006 et 404 en 2009
62,4
Pour accroître mon tonus, ma vitalité
Pour faciliter le digestion, le confort intestinal
30,4
39,3
35,9
37,9
38,8
37,0
Pour lutter contre le stress
Pour nourrir ma peau, mes cheveux, mes ongles
Pour améliorer mon sommeil
34,3
Pour compenser le déséquilibre de mon alimentation
47,9
47,4
31,3
30,5
29,8
28,3
25,9
Pour améliorer ma circulation
Pour d'autres raisons
Pour combattre les effets de l âge
2009
2006
23,6
Pour combattre la déprime
21,5
Pour améliorer ma mémoire
(Items non-posés en 2006)
20,7
Pour ma silhouette
18,6
Pour soulager les troubles féminins (syndrôme prémenstuel, d
17,9
21,4
Pour accompagner mon régime minceur
Pour bronzer
41,9
11,4
8,5
Source : CREDOC, Enquêtes L’alimentation par la santé 2006 et 2009
5.
Freins à l’utilisation de compléments alimentaires en France
Selon l’étude du CREDOC (Mathé et al, 2008) portant sur les représentations de
l’alimentation chez les Français, des raisons culturelles expliquent, en partie, la relative
faiblesse du taux de pénétration des compléments alimentaires en France.
En effet, d’un point de vue culturel, les anglo-saxons sont plus nombreux à consommer des
compléments alimentaires parce que leur approche à l’alimentation est plus préventive et
surtout, leur relation à la santé revêt une dimension plus personnelle. Comparativement, les
Français accordent une plus grande importance au plaisir du partage et à la tradition, dans
leur alimentation.
Cette différence s’explique grandement par l’influence religieuse dans la représentation de
l’alimentation. En France, pays à dominance catholique, la communauté est privilégiée aux
dépens de l’individu tandis qu’au sein des nations anglo-saxonnes, la prégnance de la
culture protestante place l’individu au centre des préoccupations.
14
Ce frein culturel se traduit alors par la méfiance et la confusion grandissantes des
consommateurs à l’égard des compléments alimentaires. La part de Français considérant
que les compléments alimentaires ont des effet crédibles a diminué d’environ 4 points entre
2006 et 2009 (53% à 48,9%). Ici, la récente multiplication des enquêtes menées par les
associations de consommateurs a fortement influencé l’opinion des ménages. D’ailleurs 60
% des Français continuent de penser que les compléments alimentaires vont trop loin dans
leurs vertus thérapeutiques comparativement à la réalité. Les Français ne savent pas si les
compléments alimentaires doivent être considérés comme des médicaments ou des
aliments. Ils jugent toutefois que l’exagération des firmes porte sur chacune des deux
promesses d’équilibre et d’amélioration de la santé. 52,2 % des Français jugent que les
compléments alimentaires contribuent à l’équilibre alimentaire, soit environ 5 pts de moins
qu’en 2006. On observe la même évolution quant à l’opinion sur la capacité à améliorer la
santé.
Figure 9 : En matière de santé, diriez-vous que les compléments alimentaires… (Réponse en
%: Oui tout à fait+Oui plutôt -plusieurs réponses possibles-)
70%
61,1%
50%
53,0%
48,9%
60,1%
56,9%
60%
54,4%
52,2%
60,5% 59,6%
54,6%
2006
40%
30%
2009
20%
10%
0%
ont des effets
crédibles
scientifiquement
devraient être
préscrit
seuleument par
des médecins ou
des pharmaciens
contribuent à
l'équilibre
alimentaire
permettent
vont trop loin sur
d'améliorer l'état
les vertus
de santé
thérapeutiques
Source : Enquête la Santé par l’Alimentation, CREDOC, 2006 et 2009
Par ailleurs, la culture française veut que l’alimentation se suffise a elle-même. Ce frein
culturel se traduit dans le milieu scientifique par la méfiance affichées vis-à-vis des
compléments alimentaires. « [Dans] les situations où le complément alimentaire correspond
15
à un apport nutritionnel supplémentaire. Il peut s’agir de nutriments ou de microconstituants
connus ou suspectés pour posséder certaines propriétés bénéfiques qui s’ajoutent à
l’alimentation habituelle. Les principes de santé publique demandent que la pertinence de
cette supplémentation soit démontrée. Il existe en effet actuellement des erreurs flagrantes,
telle la supplémentation systématique en fer des femmes enceintes. Il est également
important de protéger le consommateur en définissant clairement la limite de toxicité ».
(Conclusion de la journée de réflexion sur les compléments alimentaires, SFN 2009). Le site
de l’AFSSA se montre aussi très clair dans son positionnement face aux compléments
alimentaires : « Pour la très grande majorité de la population, une alimentation équilibrée
suffit à apporter tous les nutriments nécessaires à la santé. Il n'y a donc pas de bénéfice
démontré à consommer des compléments alimentaires alors même que l'on manque
d'études qui permettraient, lors de prises régulières et prolongées, de montrer leur innocuité
et que des signalements d'effets indésirables aigus ont été rapportés. » (Anses, 2010).
Le marché français des compléments alimentaires
6.
Restrictions du marché par la législation
Niveau international
La réglementation concernant les compléments alimentaires n’est pas harmonisée à l’échelle
mondiale, et ce malgré les efforts réalisés par l’association internationale des compléments
alimentaires iadsa.org pour informer les Etats sur les meilleures pratiques en matière de
réglementation des compléments alimentaires. Au Japon, en dépit d’un contrôle du ministère
de la Santé, il n’existe pas de réglementation stricto-sensu au sujet de la production,
importation, distribution et consommation des compléments alimentaires. De même aux
Etats-Unis, depuis 1994, les compléments alimentaires sont reconnus comme des aliments.
La production puis la vente ne sont pas soumises à l’obtention d’une autorisation de la Food
and Drug Administration. La FDA conserve néanmoins le droit de retirer des produits mis sur
le marché en cas de dangerosité avérée.
Néanmoins lors de la session tenue en juillet 2005, la Commission du Codex Alimentarius
définit des indications internationales relatives à la composition, au conditionnement et à
l’étiquetage des compléments alimentaires à base de vitamines et de sels minéraux,
disponibles sur le site du Codex Alimentarius : codexalimentarius.net
16
Niveau européen
La définition des compléments alimentaires de la directive 2002/46 se complète de
l’imposition de différentes mesures de prévention (étiquetage complet, interdiction
d’attribution aux CA de propriétés de prévention, avertissement quant au caractère nonsubstituable à une alimentation diversifiée etc…). De plus, la directive dresse deux listes
dites « positives » de nutriments (vitamines et minéraux) et leur formes d’apport pouvant être
utilisés pour la fabrication de compléments alimentaires. La communauté européenne fixe
aussi des critères de pureté, des limites de dosage (portion journalière) et l’obligation
d’étiqueter la dose journalière recommandée. Toutefois, les dispositions européennes
relatives à la composition en nutriments ou substances à but physiologique
portent
uniquement sur les vitamines et sels minéraux, pour les autres, fautes de d’harmonisation, la
l’Europe se positionne sur les réglementations nationales.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les compléments alimentaires sont également soumis
à la législation générale des aliments avec des normes en matière de contaminants et de
résidus de pesticides à respecter, une liste « positive » d’additifs utilisables ; la mise en
œuvre obligatoire d’un système de qualité sécurité basé sur les principes de l’HACCP (
analyse des risques et maîtrise des points critiques), le respect du règlement relatif aux
allégations de santé, le déclenchement réseau d’alerte européen en cas de problèmes
graves de sécurité, avec des conditions d’emploi harmonisées.
Niveau français
En France le décret n°2006/352 du 20 mars 2006, complète la directive européenne en
étendant le principe de liste positive aux « plantes et préparations de plantes » ainsi
qu’autres nutriments (acides aminés par exemple) et substances à but nutritionnel ou
physiologique. Ce décret rend obligatoire la notification à la DGCCRF de tout complément
commercialisé en France. Les arrêtés du 9 mai 2006 et du 14 juin 2006 reportent les listes
positives de vitamines et minéraux de la Directive en droit français et précisent les limites
maximales nationales en attendant l’harmonisation européenne qui aurait du intervenir en
2010. Enfin en 2010, la loi HPST a créé un système de nutrivigilance imposant aux
professionnels de santé de déclarer à l’AFSSA tout effet indésirable grave susceptible d’être
lié à la consommation de compléments alimentaires ou d’autres aliments fonctionnels à
l’instar des systèmes de vigilance qui existent pour les autres produits de santé.
17
7.
Evolution du marché des compléments alimentaires
La définition des compléments alimentaires varie selon les Etats. Aussi, la mesure du
marché et sa mise en perspective internationale souffrent d’approximations. Toutefois, les
principales tendances du marché peuvent être appréhendées.
En 2006, le marché mondial des compléments alimentaires représentait 68 Mds $. A titre de
comparaison, le marché du bio et celui des aliments fonctionnels équivalent chacun à
75 Mds $ et 85 Mds $. Le marché des compléments alimentaires a cru de 5% par rapport à
2005 pendant que le marché global de l’alimentation santé augmentait de 7% (Nutrition
Business Journal). En 2008 et 2009, la croissance du marché a certainement ralenti en
raison de l’inflation puis de la récession économique. Néanmoins depuis 2000, les
compléments alimentaires constituent tendanciellement un marché en pleine croissance.
Selon les sources, l’Asie du Pacifique et l’Amérique du nord se partagent deux tiers à 75%
du marché global. En dehors des notables différences socio-culturelles et démographiques
ces deux régions profitent d’une forte souplesse règlementaire concernant les compléments
alimentaires. Cet environnement est plus strict en Europe, d’où une part de marché estimée
entre 15% et 30%. Sur le Vieux continent, l’Allemagne et l’Italie comptent les plus grands
consommateurs de compléments alimentaires (42% de part de marché en valeur à elle deux
selon Capsugel). L’ensemble des pays Scandinavie, le Royaume-Uni et la France ont
chacun une part de marché variant de 10% à 13%.
Figure 10 : Evolution de la répartition des CA par circuits de distribution (2002-2009)
1089 M €
Taux de croissance annuel
moyen sur la période: 8%
1025 M €
894 M €
759 M €
550 M €
101
110
119
42
101
120
123
86
81
106
103
80
73
102
1065 M €
1020 M €
120
100
61
103
126
120
119
119
129
71
100
116
Autres (VPC, e-commerce, ventes
directes)
Parapharmacie
GMS
Magasins spécialisés
120
Pharmacie
113
594
422
464
2004
2005
639
628
604
2007
2008
2009
337
2003
2006
Source : SDCA 2009
18
En France, les compléments alimentaires représentent un total de 1 020 M€. Le marché
français suit la tendance du marché mondial : entre 2002 et 2009, le taux de croissance
annuel moyen s’élève à environ 9%. La pharmacie constitue le circuit de distribution le plus
utilisé mais aussi le plus dynamique en terme de croissance. Au niveau des segments de
marché, les produits dont les promesses sont liées à la minceur dominent sensiblement tous
les circuits de distribution. En termes de composition, les plantes et éléments naturels
représentent environ la moitié du marché. Toutefois, leur part diminue régulièrement au profit
des complexes.
REGLEMENTATION
Freins règlementaires
En Europe, la France disposait de la réglementation la plus sévère en matière de
compléments alimentaires. En effet, des nutriments, plantes ou substances à but
physiologique
autorisés dans d’autres pays de la communauté européennes étaient
systématiquement refusés en France. C’était le cas, par exemple pour les plantes si elles
n’appartenaient pas à la liste des 34 plantes médicinales inscrite à la pharmacopée et
autorisée à la vente libre. (reliquat de l’interdiction des herboristes en 1942). Alors que la
Belgique autorisait 320 produits à la vente libre
Les évolutions règlementaires récentes ont permis de faire évoluer ces freins :

Le Décret no 2006-352 du 20 mars 2006 a introduit la procédure permettant de faire
fonctionner le principe européen de la reconnaissance mutuelle tout en évitant les
discriminations à rebours pour les productions nationales

Les décrets 2008 839 et 841 ont sorti du Monopole pharmaceutique quelques 145
plantes
(y compris certaines qui étaient de tout temps d’usage traditionnel en
alimentation) et permettant de faire sortir automatiquement du monopole les plantes
qui seront autorisées dans les compléments alimentaires en application du décret de
2006
Une certaine insécurité juridique demeure néanmoins du fait de jurisprudences évolutives
sur la limite médicaments / Aliments . Bien qu’une doctrine jurisprudentielle ait été établie par
la Cour de Justice des Communautés européennes, l’application de cette doctrine diffère
d’un Etat à l’autre, et en France, d’une Cour d’Appel à l’autre.
19
Consommation de compléments alimentaires en France en
2005
8.
Les consommateurs de compléments alimentaires
Hétérogénéité des résultats d’enquête sur les compléments alimentaires
On peut s’étonner des contradictions que font apparaitre les chiffres sur les consommateurs
de compléments alimentaires provenant de différents organismes et institutions. Les taux de
pénétrations varient entre 40% (Synadiet) et 16% (CREDOC). Ces différences s’expliquent
avant tout par l’absence de perception homogène du concept de compléments alimentaires
et de l’étendue de ses gammes de produits. Ainsi, lors de l’enquête INCA2, de nombreux
médicaments ont été comptabilisés parmi les compléments alimentaires. Cette confusion
dans l’esprit des consommateurs, se prolonge dans les résultats des études telles que celle
de l’AFSSA qui conserve la perception du consommateur comme définition du complément
alimentaire.
Un filtrage nécessaire des données INCA2 sur les compléments alimentaires
La présente étude, réalisée par le CREDOC à partir de l’enquête INCA2 de l’AFSSA, est
basée sur un filtre des produits mentionnés, permettant d’extraire les médicaments avec
autorisation de mise sur le marché de la liste des compléments alimentaires. Concrètement,
environ un tiers des produits (représentant plus de la moitié des consommations chez les
enfants, et 37% des consommations adultes) ont été retirés de l’étude INCA2 pour chiffrer la
consommation de compléments alimentaires en France.
Profil des consommateurs de compléments alimentaires
Du point de vue de la consommation de compléments alimentaires, la France parait en
retard par rapport à d’autres pays. Avec seulement 15,7 % d’adultes et 5,6 % d’enfants
consommateurs de compléments alimentaires, la population française est loin derrière les
Etats-Unis avec un taux de pénétration de 65%. Cette faible consommation se concentre sur
certaines classes de la population que l’enquête INCA2 permet d’analyser.
Le sexe apparait comme un facteur très influent dans la consommation de compléments
alimentaires : 22 % des femmes ont consommé des compléments alimentaires au cours des
12 derniers mois, contre seulement 8% des hommes. Cet effet du sexe n’apparait qu’à l’âge
adulte, les enfants montrant des taux de pénétration proches, autour de 5%. Quelques soit le
20
type de compléments (vitamines et minéraux ou éléments naturels), les femmes sont
significativement plus consommatrices que les hommes.
Concernant l’effet de l’âge, les taux de pénétration atteignent leur maximum entre 18 et 24
ans, avec un taux de 20%, près de 5 points au dessus des plus de 25 ans.
La CSP montrent aussi des différences, avec des extrema de 23% pour les artisans /
commerçant / chef d’entreprises et 13% pour les employés. Les différences apparaissent
significatives pour la consommation de plantes et éléments naturels seulement.
Figure 11 : Hiérarchisation des taux de pénétration des compléments alimentaires
chez les adultes
Taux de pénétration des CA selon le sexe
25%
22%
20%
15%
10%
8%
6%
5%
5%
0%
Homme
Femme
ENFANTS
Homme
Femme
ADULTES
21
Taux de pénétration des CA selon la CSP
ADULTES
Artisan, commerçant, chef d'ent,
23,5%
Ouvriers
17,5%
Prof, lib,, cadre
17,5%
Prof, intermédiaire
16,0%
Autres inactifs
15,2%
Retraités, anciens actifs
13,6%
Agriculteurs
13,3%
Employés
12,9%
8,3%
8,2%
ENFANTS
Prof, intermédiaire
Artisan, commerçant, chef d'ent,
Prof, lib,, cadre
7,0%
Agriculteurs
6,5%
Employés
5,6%
Autres inactifs
4,3%
Ouvriers
3,6%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
Taux de pénétration des CA selon l’âge
25%
20%
20%
16%
15%
15%
14%
10%
6%
5%
0%
3-17 ans
ENFANTS
18-24 ans
25-49 ans
50-64 ans
plus de 65 ans
ADULTES
Source :
Enquête INCA2
22
Taux de pénétration des CA selon l’indice d’activité physique
20%
18%
18%
16%
15%
14%
13%
12%
10%
8%
7%
6%
5%
5%
Modéré
Elevé
4%
2%
0%
Bas
Bas
ENFANTS
Modéré
Elevé
ADULTES
Source : Enquête INCA2
La distinction Petit-Moyen-Grand consommateurs de compléments alimentaires permet de
trouver les facteurs qui influencent positivement ou négativement la consommation. Les
PMG sont définis par les quantités consommées sur 12 mois. Un petit consommateur de
compléments alimentaires consomme moins de 3 unités de CA par mois (24,6 % des
consommateurs), un Moyen moins d’une unité par jour (42,6 % des consommateurs), un
Grand plus d’une unité par jour (32,8% des consommateurs). Les unités sont définies pour
correspondre à différents formats (comprimé, ampoule, dose de poudre, …)
Les compléments alimentaires sont préférentiellement utilisés par des personnes attentives
à leur santé. Ainsi les normaux pondéraux et les personnes maigres sont plus souvent
consommatrices que les personnes en surpoids ou obèses. Le taux de pénétration est
significativement supérieurs de 12 points entre les personnes en surpoids et les personnes
maigres (respectivement 10,6 % et 22,5 %).
23
Figure 12 : Taux de pénétration des compléments alimentaires suivant l’IMC
ADULTES
Obèses
14,3%
En surpoids
10,6%
18,4%
Normopondéraux
22,5%
Maigres
ENFANTS
Obèses
1,2%
En surpoids
2,7%
6,0%
Normopondéraux
7,2%
Maigres
0%
5%
10%
15%
20%
25%
Source : Enquête INCA2
Le Grand consommateur type se définit alors comme une femme artisane, commerçante ou
chef d’entreprise, de corpulence maigre, et habitant dans le Sud-est de la France. Un petit
consommateur est un homme retraité au salaire modeste, dont l’activité physique est
modérée.
Profil alimentaire des consommateurs de compléments alimentaires
Les consommateurs de compléments alimentaires sont plus attentifs à leur santé que les
autres. Leur consommation alimentaire en est une autre preuve. L’enquête INCA2 lie la
consommation alimentaire à la consommation de compléments sur les mêmes individus. Il
est ainsi possible de distinguer le profil alimentaire des consommateurs et non
consommateurs de compléments alimentaires. Il apparait alors que les consommateurs de
compléments alimentaires privilégient des groupes alimentaires réputés sains et rejettent
relativement certains groupes alimentaires orientés principalement sur le plaisir. Ainsi, il
consomme significativement plus d’ultra-frais laitiers, de céréales, de poissons, de pains et
panifications sèches et de margarine. En revanche, il évite les abats, le jambon, les
condiments et sauces, les fromages, les pâtisseries et gâteaux, les pommes de terre et
apparentés.
24
Figure 13 : relation entre la consommation de compléments alimentaires et le profil alimentaire
(consommation significativement supérieure (+) ou inférieure (-) des consommateurs de
compléments alimentaires
Enfants
Adultes
Conso / Non Conso :
Conso / Non Conso :
+ abats, biscuits sucrés ou salés et barres
+ UFL, autres céréales, poissons, pain et
panification sèche, margarine
PMG :
- abats, chocolats, jambon, condiments et
sauces, fromages, pâtisseries et gâteaux, huile,
pomme de terre et apparentés
 Abats, vollailes et gibiers, ultra-frais laitier,
Légumes (hors pommes de terre), sandwich et
casse croute, fruits, viennoiseries
 compote et fruits, fromage, pizza quiches et
pâtisseries salées, pâtisseries et gâteaux, eaux,
riz blé dur ou concassé,
PMG :
 Soupes et bouillons, compotes et fruits cuits,
autres graisses, charcuterie, eaux, autres
céréales, fruits, pates, glaces et desserts
glacés, pain et panifications sèches
 café, autres boissons chaudes, condiments
et sauces, fromages, œuf et dérivés,
Source : Enquête INCA2
9.
Les apports et contributions nutritionnels des compléments alimentaires
Les apports nutritionnels sont la conséquence des profils alimentaires. Les personnes
consommatrices de compléments alimentaires ont des habitudes alimentaires différentes.
Leur régime alimentaire est globalement de meilleure qualité nutritionnelle que ceux des
autres consommateurs, mais certaines déficience peuvent apparaitre du fait du rejet de
certains aliments.
25
Figure 14 : Tableau des principaux contributeurs alimentaires chez les adultes
Premiers aliments contributeurs
fromages
ultra-frais laitier
lait
eaux
pain et panification sèche
légumes (hors pommes de terre)
Total
Calcium
20,4%
11,3%
11,0%
10,4%
5,5%
5,2%
63,8%
Premiers aliments contributeurs
pain et panification sèche
café
légumes (hors pommes de terre)
eaux
fruits
viande
Total
Magnésium
9,6%
9,4%
7,7%
6,0%
5,4%
4,7%
42,8%
Premiers aliments contributeurs
légumes (hors pommes de terre)
soupes et bouillons
fruits
plats composés
boissons fraîches sans alcool
condiments et sauces
Total
Béta-carotène
60,3%
15,2%
6,2%
6,1%
2,9%
1,3%
91,9%
Premiers aliments contributeurs
fruits
légumes (hors pommes de terre)
boissons fraîches sans alcool
pommes de terre et apparentées
plats composés
soupes et bouillons
Total
Vitamine C
26,9%
22,1%
21,9%
7,8%
3,7%
2,7%
85,1%
Premiers aliments contributeurs
abats
charcuterie
beurre
fromages
pâtisseries et gâteaux
œufs et dérivés
Total
Rétinol
28,8%
20,3%
10,0%
9,7%
5,8%
3,6%
78,3%
Premiers aliments contributeurs
poissons
œufs et dérivés
fromages
pizzas, quiches et pâtisseries salées
pâtisseries et gâteaux
beurre
Total
Vitamine D
38,3%
9,9%
8,2%
6,1%
4,3%
4,2%
71,1%
Source : Enquête INCA2
La plus faible consommation en abas et charcuterie des consommateurs de compléments
alimentaires les prives d’une ressource essentielle de rétinol, augmentant leur risque de
déficience pour ce nutriment.
Grâce à la table CIQUAL, il est possible d’estimer les apports nutritionnels provenant de
l’alimentation et des compléments alimentaires. On peut tirer plusieurs conclusions de
l’analyse des apports nutritionnels. En premier lieu, il apparait que les compléments
alimentaires représentent une part non-négligeable mais rarement majoritaire de l’apport
nutritionnel total (aliment + complément) des consommateurs de compléments. Notamment
pour les macronutriments et l’énergie, l’apport des compléments représente en moyenne
moins de 3,5% de l’apport total. En revanche, les vitamines et minéraux connaissent une
grande variabilité dans leurs apports complémentaires, les plus fortes contributions
concernant la vitamine D (37%), la vitamine B1 (32%) et la vitamine C (30%).
26
Figure 15 : Contributions nutritionnelles provenant de l’alimentation et des compléments
alimentaires chez les consommateurs de compléments alimentaires
Enfants
Nutriments
Energie calorique estim, CIQUAL en kcal/j avec polyols et ac org
Eau en g/j
Protéines en g/j
Glucides disponibles en g/j
Glucides simples en g/j
Amidon en g/j
Nutriments
Fibres en g/j
Lipides en g/j
Acides gras saturés en g/j
Acides gras
monoinsaturés
en g/j en kcal/j avec polyols et ac org
Energie
calorique
estim, CIQUAL
Acides
Eau
en gras
g/j polyinsaturés en g/j
Cholesterol
Protéines
enen
g/jmg/j
Alcool en disponibles
g/j
Glucides
en g/j
Sodium en
mg/j en g/j
Glucides
simples
Magnesium
en mg/j
Amidon
en g/j
Phosphore
Fibres
en g/jen mg/j
Potassium
en mg/j
Nutriments
Lipides
en g/j
Nutriments
calciumgras
en mg/j
Acides
saturés en g/j
Acides
gras monoinsaturés en g/j
Fer en mg/j
Acides
polyinsaturés
en Nutriments
g/j en kcal/j avec polyols et ac org
Manganese
en mg/j
Energiegras
calorique
estim, CIQUAL
Energie
calorique
Cholesterol
en mg/jestim, CIQUAL en kcal/j avec polyols et ac org
Cuivre
Eau enen
g/jmg/j
Eauen
enen
g/jg/j
Alcool
zinc
mg/j
Protéines
en g/j
Protéines
en
g/j estim, CIQUAL en kcal/j avec polyols et ac org
Sodium
mg/j
Selenium
en
microg/j
Energie
calorique
Glucidesen
disponibles
en g/j
Glucides
disponibles
en g/j
Magnesium
en mg/j
Iode
en g/j
microg/j
Eau
en
Glucides
simples
en g/j
Glucides
simples
en
g/j
Phosphore
en
mg/j
Retinol
en
microg/j
Protéines
en
g/j
Amidon en g/j
Amidon
g/jmg/j
Potassium
en
Beta
carotene
en microg/j
Glucides
disponibles
en g/j
Fibres
enen
g/j
Fibres en
g/j
calcium
en
mg/j
vitamine
dsimples
en
Glucides
en g/j
Lipides
g/j microg/j
Lipides
en
g/j
Fer
en mg/j
vitamine
e en
mg/j en g/j
Amidon
en
g/jsaturés
Acides
gras
Acidesen
gras
saturés
Manganese
mg/j en g/j en g/j
vitamine
cg/j
enen
mg/j
Fibres
Acides
gras
monoinsaturés
Acidesen
gras
monoinsaturés
eng/jg/j
Cuivre
mg/j
Vitamine
b1
thiamine enen
mg/j
Lipides
en
g/jou
Acides
gras
polyinsaturés
Acides
gras
polyinsaturés
enmg/j
g/j
zinc
en gras
mg/j
vitamine
b2 ou
riboflavine
Acides
saturés
Cholesterol
en
mg/j en g/j en
Cholesterol
en
mg/j
Selenium
en
microg/j
vitamine
b3
niacine en mg/j
Acides
gras
monoinsaturés
en g/j
Alcool en
g/jou
Alcool
en
g/j
Iode
en
microg/j
vitamine
b5
ou
ac
pantotheniq
en mg/j
Acides
gras
polyinsaturés
en
g/j
Sodium en mg/j
Sodiumen
en
mg/j
Retinol
vitamine
b6microg/j
ou
pyridoxine
en mg/j
Cholesterol
en
Magnesium
enmg/j
mg/j
Magnesium
en
mg/j
Beta
carotene
en
microg/j en microg/j
vitamine
ou
cobalamine
Alcool
enb12
g/jen
Phosphore
mg/j
Phosphore
en
mg/jen microg/j
vitamine
dou
en
microg/j
vitamine
b9
folates
Sodium
en
mg/j
Potassium
en
mg/j
Potassium
en
mg/j
vitamine
e
en
mg/j
Magnesium
en
mg/j
calcium en mg/j
calcium
en
mg/j
vitamine
c en
mg/j
Phosphore
en
mg/j
Fer
en mg/j
Fer en mg/j
Vitamine
b1en
ou
thiamine
en mg/j
Potassium
Manganese
enmg/j
mg/j
Manganese
enriboflavine
mg/j
vitamine
b2mg/j
ou
en mg/j
calcium
en
mg/j
Cuivre
en
vitamine
b3
ou
niacine
en
mg/jNutriments
Cuivre
en
mg/j
Fer
en
mg/j
zinc en mg/j
vitamine
b5enou
ac
pantotheniq en mg/j
zinc en mg/j
Manganese
en
mg/j
Selenium
microg/j
vitamine
b6
pyridoxine en mg/j
Selenium
enoumicrog/j
Cuivre
mg/j
Iode
enenmicrog/j
vitamine
b12
ou cobalamine
en microg/j
Iode
enmg/j
microg/j
zinc
en
Retinol
en
microg/j
Energie
calorique
estim, CIQUAL
en kcal/j avec polyols et ac org
vitamine
b9
ou
folates
en microg/j
Retinol
en
microg/j
Selenium
en
microg/j
Beta
carotene
en microg/j
Eau en
g/j
Beta
carotene
en microg/j
Iode
en
microg/j
vitamine
den
eng/j
microg/j
Protéines
ddisponibles
microg/jen g/j
Retinol
ene
microg/j
vitamine
en mg/j
Glucides
Beta
carotene
en microg/j
vitamine
cesimples
en mg/j
Glucides
en g/j
vitamine
c
en
mg/j
vitamine
db1
en
microg/j
Vitamine
ou
thiamine en mg/j
Amidon en
g/j
vitamine
e
en
mg/j
Vitamine
b1
ou
thiamine
en
vitamine
b2
ou
riboflavine
enmg/j
mg/j
Fibres en g/j
vitamine
cb3
en
mg/j
b2
riboflavine
en mg/j
vitamine
ou
niacine
en mg/j
Lipides en
g/j
Vitamine
b1
thiamine
enmg/j
mg/jen mg/j
b3 ou
niacine
vitamine
b5
ac
pantotheniq
Acides gras
saturés
en en
g/j
vitamine
b2
riboflavine
en
mg/j
b5 ou
ac pantotheniq
en
vitamine
b6
ou
pyridoxine
enen
mg/j
Acides gras
monoinsaturés
g/j mg/j
vitamine
b3
ou
niacine
en
mg/j
b6
ou
pyridoxine
en
mg/j
vitamine
b12
ou
cobalamine
Acides gras polyinsaturés en
g/jmicrog/j
vitamine
pantotheniq
mg/j
9ou
ou
folates
en microg/j
vitamine
b12
ouac
cobalamine
enenmicrog/j
vitamine
b9b5
ou
folates
en microg/j
Cholesterol
en
mg/j
vitamine
b6g/j
pyridoxine
en mg/j
vitamine
b9
ouou
folates
en microg/j
Alcool en
vitamine
b12mg/j
ou cobalamine en microg/j
Sodium en
vitamine
b9 ou folates
en microg/j
Magnesium
en mg/j
Phosphore en mg/j
Potassium en mg/j
calcium en mg/j
Fer en mg/j
Manganese en mg/j
Cuivre en mg/j
zinc en mg/j
Selenium en microg/j
Iode en microg/j
Retinol en microg/j
Beta carotene en microg/j
vitamine d en microg/j
vitamine e en mg/j
vitamine c en mg/j
Vitamine b1 ou thiamine en mg/j
vitamine b2 ou riboflavine en mg/j
vitamine b3 ou niacine en mg/j
vitamine b5 ou ac pantotheniq en mg/j
vitamine b6 ou pyridoxine en mg/j
vitamine b12 ou cobalamine en microg/j
vitamine b9 ou folates en microg/j
Adultes
Alimentation
Complément
alimentaires
% d'apports des
CA
Alimentation
1867,99
1467,12
70,37
215,30
104,24
104,78
Alimentation
13,34
79,71
33,91
28,31
1867,99
10,92
1467,12
280,03
70,37
0,53
215,30
2243,47
104,24
222,47
104,78
1114,47
13,34
2393,80
Alimentation
79,71
Alimentation
871,66
33,91
28,31
10,45
Alimentation
10,92
2,09
1867,99
1867,99
280,03
1,14
1467,12
1467,12
0,53
8,68
70,37
70,37
2243,47
41,92
1867,99
215,30
215,30
222,47
112,90
1467,12
104,24
104,24
1114,47
538,22
70,37
104,78
104,78
2393,80
2578,87
215,30
13,34
13,34
871,66
2,21
104,24
79,71
79,71
10,45
9,84
104,78
33,91
33,91
2,09
79,02
13,34
28,31
28,31
1,14
1,17
79,71
10,92
10,92
8,68
1,76
33,91
280,03
280,03
41,92
15,16
28,31
0,53
0,53
112,90
5,05
10,92
2243,47
2243,47
538,22
1,57
280,03
222,47
222,47
2578,87
4,54
0,53
1114,47
1114,47
2,21
240,03
2243,47
2393,80
2393,80
9,84
222,47
871,66
871,66
79,02
1114,47
10,45
10,45
1,17
2393,80
2,09
2,09
1,76
871,66
1,14
15,16
1,14
Alimentation
10,45
8,68
5,05
8,68
2,09
41,92
1,57
41,92
1,14
112,90
4,54
112,90
8,68
538,22
1867,99
240,03
538,22
41,92
2578,87
1467,12
2578,87
112,90
2,21
70,37
2,21
538,22
9,84
215,30
9,84
2578,87
79,02
104,24
79,02
2,21
1,17
104,78
9,84
1,17
1,76
13,34
79,02
1,76
15,16
79,71
1,17
15,16
5,05
33,91
1,76
5,05
1,57
28,31
15,16
1,57
4,54
10,92
5,05
4,54
240,03
280,03
1,57
240,03
0,53
4,54
2243,47
240,03
222,47
1114,47
2393,80
871,66
10,45
2,09
1,14
8,68
41,92
112,90
538,22
2578,87
2,21
9,84
79,02
1,17
1,76
15,16
5,05
1,57
4,54
240,03
1,48
0,08%
2032,48
0,00
0,00%
2424,55
0,15
0,22%
79,49
0,94
0,43%
219,27
Enfants
0,03
0,02%
99,59
0,00
0,00%
114,24
Complément
% d'apports
0,07
0,50% des Alimentation
17,82
alimentaires
CA
0,06
0,08%
84,69
0,00
0,00%
33,63
0,00
0,00%
30,92
1,48
0,08%
2032,48
13,09
0,00
0,00%
2424,55
0,00
0,00%
315,57
0,15
0,22%
79,49
0,00
0,00%
9,82
0,94
0,43%
219,27
1,02
0,05%
2720,55
0,03
0,02%
99,59
Enfants
4,76
2,09%
287,67
0,00
0,00%
114,24
Enfants
4,37
0,39%
1208,41
0,07
0,50%
17,82
0,38
0,02% des Alimentation
2891,38
Complément
% d'apports
0,06
0,08%
84,69
Complément
% d'apports des Alimentation
Enfants
alimentaires
CA
2,09
0,24%
915,67
0,00
0,00%
33,63
alimentaires
CA
0,00
0,00%
30,92
0,12
1,13%
12,81
Complément
%
d'apports
des
Alimentation
0,00
0,00%
13,09
0,04
1,81%
3,21
1,48
0,08%
2032,48
1,48
0,08%
2032,48
alimentaires
CA
0,00
0,00%
315,57
0,01
0,87%
1,49
0,00
0,00%
2424,55
0,00
0,00%
2424,55
0,00
0,00%
9,82
0,26
2,92%
9,90
0,15
0,22%
79,49
0,15
0,22%
79,49
1,02
0,05%
2720,55
1,42
3,28%
52,76
1,48
0,08%
2032,48
0,94
0,43%
219,27
0,94
0,43%
219,27
4,76
2,09%
287,67
0,58
0,51%
125,45
0,00
0,00%
2424,55
0,03
0,02%
99,59
0,03
0,02%
99,59
4,37
0,39%
1208,41
4,75
0,87%
601,90
0,15
0,22%
79,49
0,00
0,00%
114,24
0,00
0,00%
114,24
0,38
0,02%
2891,38
56,58
2,15%
3617,78
0,94
0,43%
219,27
0,07
0,50%
17,82
0,07
0,50%
17,82
2,09
0,24%
915,67
0,12
4,99%
2,67
0,03
0,02%
99,59
0,06
0,08%
84,69
0,06
0,08%
84,69
0,12
1,13%
12,81
0,35
3,42%
11,83
0,00
0,00%
114,24
0,00
0,00%
33,63
0,00
0,00%
33,63
0,04
1,81%
3,21
17,34
17,99%
102,06
0,07
0,50%
17,82
0,00
0,00%
30,92
0,00
0,00%
30,92
0,01
0,87%
1,49
0,09
6,84%
1,20
0,06
0,08%
84,69
0,00
0,00%
13,09
0,00
0,00%
13,09
0,26
2,92%
9,90
0,07
3,70%
1,80
0,00
0,00%
33,63
0,00
0,00%
315,57
0,00
0,00%
315,57
1,42
3,28%
52,76
0,49
3,11%
17,53
0,00
0,00%
30,92
0,00
0,00%
9,82
0,00
0,00%
9,82
0,58
0,51%
125,45
0,16
3,02%
5,39
0,00
0,00%
13,09
1,02
0,05%
2720,55
1,02
0,05%
2720,55
4,75
0,87%
601,90
0,10
5,78%
1,72
0,00
0,00%
315,57
4,76
2,09%
287,67
4,76
2,09%
287,67
56,58
2,15%
3617,78
0,03
0,75%
5,23
0,00
0,00%
9,82
4,37
0,39%
1208,41
4,37
0,39%
1208,41
0,12
4,99%
2,67
8,11
3,27%
297,71
1,02
0,05%
2720,55
0,38
0,02%
2891,38
0,38
0,02%
2891,38
0,35
3,42%
11,83
4,76
2,09%
287,67
2,09
0,24%
915,67
2,09
0,24%
915,67
17,34
17,99%
102,06
4,37
0,39%
1208,41
0,12
1,13%
12,81
Enfants
0,12
1,13%
12,81
0,09
6,84%
1,20
0,38
0,02%
2891,38
0,04
1,81%
3,21
0,04
1,81%
3,21
0,07
3,70%
1,80
2,09
0,24%
915,67
0,01
0,87%
1,49
0,49
3,11%
17,53
0,01
0,87%
1,49
Complément
%
d'apports
des
Alimentation
0,12
1,13%
12,81
0,26
2,92%
9,90
0,16
3,02%
5,39
0,26
2,92%
9,90
alimentaires
CA
0,04
1,81%
3,21
1,42
3,28%
52,76
0,10
5,78%
1,72
1,42
3,28%
52,76
0,01
0,87%
1,49
0,58
0,51%
125,45
0,03
0,75%
5,23
0,58
0,51%
125,45
0,26
2,92%
9,90
4,75
0,87%
601,90
1,48
0,08%
2032,48
8,11
3,27%
297,71
4,75
0,87%
601,90
1,42
3,28%
52,76
56,58
2,15%
3617,78
0,00
0,00%
2424,55
56,58
2,15%
3617,78
0,58
0,51%
125,45
0,12
4,99%
2,67
0,15
0,22%
79,49
0,12
4,99%
2,67
4,75
0,87%
601,90
0,35
3,42%
11,83
0,94
0,43%
219,27
0,35
3,42%
11,83
56,58
2,15%
3617,78
17,34
17,99%
102,06
0,03
0,02%
99,59
17,34
17,99%
102,06
0,12
4,99%
2,67
0,09
6,84%
1,20
0,00
0,00%
114,24
0,35
3,42%
11,83
0,09
6,84%
1,20
0,07
3,70%
1,80
0,50%
17,82
17,34
17,99%
102,06
0,07
3,70%
1,80
0,49
3,11%
17,53
0,06
0,08%
84,69
0,09
6,84%
1,20
0,49
3,11%
17,53
0,16
3,02%
5,39
0,00
0,00%
33,63
0,07
3,70%
1,80
0,16
3,02%
5,39
0,10
5,78%
1,72
0,00
0,00%
30,92
0,49
3,11%
17,53
0,10
5,78%
1,72
0,03
0,75%
5,23
0,00
0,00%
13,09
0,16
3,02%
5,39
0,03
0,75%
5,23
8,11
3,27%
297,71
0,00
0,00%
315,57
0,10
5,78%
1,72
8,11
3,27%
297,71
0,00
0,00%
9,82
0,03
0,75%
5,23
1,02
0,05%
2720,55
8,11
3,27%
297,71
4,76
2,09%
287,67
4,37
0,39%
1208,41
0,38
0,02%
2891,38
2,09
0,24%
915,67
0,12
1,13%
12,81
0,04
1,81%
3,21
0,01
0,87%
1,49
0,26
2,92%
9,90
1,42
3,28%
52,76
0,58
0,51%
125,45
4,75
0,87%
601,90
56,58
2,15%
3617,78
0,12
4,99%
2,67
0,35
3,42%
11,83
17,34
17,99%
102,06
0,09
6,84%
1,20
0,07
3,70%
1,80
0,49
3,11%
17,53
0,16
3,02%
5,39
0,10
5,78%
1,72
0,03
0,75%
5,23
8,11
3,27%
297,71
Complément
alimentaires
% d'apports des
CA
8,91
0,44%
0,01
0,00%
2,90
3,52%
7,06
3,12%
Adultes
0,25
0,25%
0,04
0,04%
Complément
% d'apports
0,13
0,74% des
alimentaires
CA
1,03
1,20%
0,03
0,08%
0,01
0,05%
8,91
0,44%
0,04
0,29%
0,01
0,00%
0,34
0,11%
2,90
3,52%
0,01
0,12%
7,06
3,12%
11,07
0,41%
0,25
0,25%
Adultes
16,87
5,54%
0,04
0,04%
Adultes
10,61
0,87%
0,13
0,74%
5,15
0,18%
Complément
% d'apports
1,03
1,20% des
Complément
% d'apports des
Adultes
CA
alimentaires
24,20
2,57%
0,03
0,08%
alimentaires
CA
0,01
0,05%
1,32
9,37%
Complément
%
d'apports
0,04
0,29%
0,09
2,86%
8,91
0,44% des
8,91
0,44%
alimentaires
CA
0,34
0,11%
0,04
2,66%
0,01
0,00%
0,01
0,00%
0,01
0,12%
1,42
12,56%
2,90
3,52%
2,90
3,52%
11,07
0,41%
5,41
9,31%
8,91
0,44%
7,06
3,12%
7,06
3,12%
16,87
5,54%
4,04
3,12%
0,01
0,00%
0,25
0,25%
0,25
0,25%
10,61
0,87%
19,32
3,11%
2,90
3,52%
0,04
0,04%
0,04
0,04%
5,15
0,18%
284,20
7,28%
7,06
3,12%
0,13
0,74%
0,13
0,74%
24,20
2,57%
1,44
35,02%
0,25
0,25%
1,03
1,20%
1,03
1,20%
1,32
9,37%
3,70
23,84%
0,04
0,04%
0,03
0,08%
0,03
0,08%
0,09
2,86%
44,30
30,26%
0,13
0,74%
0,01
0,05%
0,01
0,05%
0,04
2,66%
0,57
32,20%
1,03
1,20%
0,04
0,29%
0,04
0,29%
1,42
12,56%
0,53
22,57%
0,03
0,08%
0,34
0,11%
0,34
0,11%
5,41
9,31%
1,74
9,04%
0,01
0,05%
0,01
0,12%
0,01
0,12%
4,04
3,12%
0,82
13,15%
0,04
0,29%
11,07
0,41%
11,07
0,41%
19,32
3,11%
0,58
25,26%
0,34
0,11%
16,87
5,54%
16,87
5,54%
284,20
7,28%
0,46
8,09%
0,01
0,12%
10,61
0,87%
10,61
0,87%
1,44
35,02%
26,11
8,06%
11,07
0,41%
5,15
0,18%
5,15
0,18%
3,70
23,84%
16,87
5,54%
24,20
2,57%
24,20
2,57%
44,30
30,26%
10,61
0,87%
1,32
9,37%
Adultes
1,32
9,37%
0,57
32,20%
5,15
0,18%
0,09
2,86%
0,09
2,86%
0,53
22,57%
24,20
2,57%
0,04
2,66%
1,74
9,04%
0,04
2,66% des
Complément
%
d'apports
1,32
9,37%
1,42
12,56%
0,82
13,15%
1,42
12,56%
alimentaires
CA
0,09
2,86%
5,41
9,31%
0,58
25,26%
5,41
9,31%
0,04
2,66%
4,04
3,12%
0,46
8,09%
4,04
3,12%
1,42
12,56%
19,32
3,11%
8,91
0,44%
26,11
8,06%
19,32
3,11%
5,41
9,31%
284,20
7,28%
0,01
0,00%
284,20
7,28%
4,04
3,12%
1,44
35,02%
2,90
3,52%
1,44
35,02%
19,32
3,11%
3,70
23,84%
7,06
3,12%
3,70
23,84%
284,20
7,28%
44,30
30,26%
0,25
0,25%
44,30
30,26%
1,44
35,02%
0,57
32,20%
0,04
0,04%
3,70
23,84%
0,57
32,20%
0,53
22,57%
0,13
0,74%
44,30
30,26%
0,53
22,57%
1,74
9,04%
1,03
1,20%
0,57
32,20%
1,74
9,04%
0,82
13,15%
0,03
0,08%
0,53
22,57%
0,82
13,15%
0,58
25,26%
0,01
0,05%
1,74
9,04%
0,58
25,26%
0,46
8,09%
0,04
0,29%
0,82
13,15%
0,46
8,09%
26,11
8,06%
0,34
0,11%
0,58
25,26%
26,11
8,06%
0,01
0,12%
0,46
8,09%
11,07
0,41%
26,11
8,06%
16,87
5,54%
10,61
0,87%
5,15
0,18%
24,20
2,57%
1,32
9,37%
0,09
2,86%
0,04
2,66%
1,42
12,56%
5,41
9,31%
4,04
3,12%
19,32
3,11%
284,20
7,28%
1,44
35,02%
3,70
23,84%
44,30
30,26%
0,57
32,20%
0,53
22,57%
1,74
9,04%
0,82
13,15%
0,58
25,26%
0,46
8,09%
26,11
8,06%
Source : Enquête INCA2
27
Figure 16 : Apports provenant de l’alimentation (bleu) et des compléments alimentaires (jaune)
chez les consommateurs et non consommateurs de compléments alimentaires
Comparaison des apports et de leur provenance pour le Béta carotène, la vitamine B9 et le
Magnésium
4500,00
4000,00
3500,00
3000,00
2500,00
2000,00
1500,00
1000,00
500,00
0,00
conso
non conso
conso
Beta carotene en microg/j
non conso
conso
vitamine b9 en microg/j
non conso
Magnesium en mg/j
Comparaison des apports et de leur provenance pour la vitamine C, le sélénium, la vitamine
B3, le fer, la vitamine E et le zinc.
160,00
140,00
120,00
100,00
80,00
60,00
40,00
20,00
0,00
conso
non conso
vitamine c en mg/j
conso
non conso
Selenium en microg/j
conso
non conso
vitamine b3 nen mg/j
conso
non conso
Fer en mg/j
conso
non conso
vitamine e en mg/j
conso
non conso
zinc en mg/j
Source : Enquête INCA2
28
Comparaison des apports et de leur provenance pour les vitamines B5, B12, D, B2, B6 et B1
7,00
6,00
5,00
4,00
3,00
2,00
1,00
0,00
conso
non conso
vitamine b5 en mg/j
conso
non conso
vitamine b12 en microg/j
conso
non conso
vitamine d en microg/j
conso
non conso
vitamine b2 en mg/j
conso
non conso
vitamine b6 ou
pyridoxine en mg/j
conso
non conso
Vitamine b en mg/j
Source : Enquête INCA2
Dans un deuxième temps il est intéressant de comparer ces apports entre consommateurs
et non-consommateurs de compléments. On retrouve alors les conséquences des profils
sociodémographiques et alimentaires des consommateurs de compléments dans les apports
nutritionnels. On constate que les consommateurs de CA ont une alimentation moins riche
en macronutriments (glucides, protéines, lipides) induisant des apports caloriques moindres.
En revanche, leurs apports en vitamines et minéraux sont plus importants, dans la majorité
des cas, indépendamment de la prise de compléments. Ainsi, leur alimentation est de
meilleure qualité nutritionnelle. Malgré cela, les compléments alimentaires permettent de
compenser les faibles apports de certains micronutriments comme le zinc et les vitamines B5
et B12.
29
Figure 17 : Apports nutritionnels des consommateurs et non consommateurs de compléments
alimentaires
Pour les principaux macronutriments :
Enfants
Nutriment
Quantité journalière totale en g/j
Energie calorique estim, CIQUAL en kcal/j avec
polyols
Eau
en et
g/jac org
Protéines en g/j
Glucides disponibles en g/j
Glucides simples en g/j
Amidon en g/j
Fibres en g/j
Lipides en g/j
Acides gras saturés en g/j
Acides gras monoinsaturés en g/j
Acides gras polyinsaturés en g/j
Cholesterol en mg/j
Alcool en g/j
Non Conso
1747,6
1762,8
1371,0
67,3
205,4
97,8
102,1
12,5
73,9
31,7
26,1
10,0
265,3
0,3
Conso
1864,1
1868,0
1467,1
70,4
215,3
104,2
104,8
13,3
79,7
33,9
28,3
10,9
280,0
0,5
Adultes
Non Conso
Conso
2722,8
2185,8
2258,9
87,8
230,8
94,1
130,7
17,4
90,2
37,0
32,2
13,4
347,1
13,6
2860,8
2032,5
2424,6
79,5
219,3
99,6
114,2
17,8
84,7
33,6
30,9
13,1
315,6
9,8
Pour les principaux minéraux :
Enfants
Nutriment
Sodium en mg/j
Magnesium en mg/j
Phosphore en mg/j
Potassium en mg/j
calcium en mg/j
Fer en mg/j
Manganese en mg/j
Cuivre en mg/j
zinc en mg/j
Selenium en microg/j
Iode en microg/j
Non Conso
2131,1
209,1
1055,5
2247,4
799,6
10,2
1,9
1,0
8,2
38,0
104,8
Conso
2243,5
222,5
1114,5
2393,8
871,7
10,5
2,1
1,1
8,7
41,9
112,9
Adultes
Non Conso
Conso
3014,2
292,3
1278,3
2984,0
913,8
13,2
2,9
1,4
10,8
53,0
125,8
2720,5
287,7
1208,4
2891,4
915,7
12,8
3,2
1,5
9,9
52,8
125,4
Pour les principales vitamines :
Enfants
Nutriment
Retinol en microg/j
Beta carotene en microg/j
vitamine d en microg/j
vitamine e en mg/j
vitamine c en mg/j
Vitamine b1 ou thiamine en mg/j
vitamine b2 ou riboflavine en mg/j
vitamine b3 ou niacine en mg/j
vitamine b5 ou ac pantotheniq en mg/j
vitamine b6 ou pyridoxine en mg/j
vitamine b12 ou cobalamine en microg/j
vitamine b9 ou folates en microg/j
Non Conso
436,5
2038,9
1,8
9,1
76,8
1,1
1,6
14,4
4,6
1,5
3,9
225,4
Conso
538,2
2578,9
2,2
9,8
79,0
1,2
1,8
15,2
5,0
1,6
4,5
240,0
Adultes
Non Conso
Conso
720,7
3281,9
2,6
11,4
91,1
1,2
1,9
18,9
5,7
1,7
5,9
284,5
601,9
3617,8
2,7
11,8
102,1
1,2
1,8
17,5
5,4
1,7
5,2
297,7
Source : Enquête INCA2
30
Les aspects de sécurité :
Les compléments alimentaires sont destinés à compléter ou pallier les déficiences
nutritionnelles en vitamines et minéraux, dans le but de rester en bonne santé et de prévenir
certains désagréments liés à ces déficiences. Ces nutriments, qui font partie intégrante de
l’organisme, doivent être présents dans des concentrations appropriées. Les premières
mesures ont alors été prise en calculant les BNM puis les ANC, afin d’assurer un contrôle
des déficiences de la population. Bien évidement exempt de toute propriété toxique pour
l’organisme à faible dose, les institutionnels de la santé publique telles que l’AFSSA
s’interrogent désormais sur la toxicité éventuelle de ces nutriments pour de fortes doses,
définissant ainsi leurs limites de sécurité. Ces nouvelles préoccupations épidémiologiques
sont venues avec la progression de la consommation de compléments alimentaires en
France et montrent les craintes suscitées par l’arrivé d’un nouveau mode de consommation
alimentaire dans les milieux scientifiques français. Les limites de sécurité sont très rarement
dépassées par les consommateurs (moins de 3%). La proportion de consommateurs qui est
au dessus de cette limite est significativement plus forte chez les consommateurs de
compléments alimentaires pour la vitamine D et le Zinc.
Figure 18 : Pourcentage d’adultes dépassant les limites de sécurité en apport nutritionnel,
selon la consommation ou non de compléments alimentaires, différences significatives entre
conso/non conso indiquées par une étoile
3,50
3,00
2,50
2,00
1,50
1,00
0,50
0,00
conso
N.C.
Calcium
conso
N.C.
Cuivre
conso
N.C.
Iode
conso
N.C.
Rétinol
conso
N.C.
Vitamine B6
conso
N.C.
Vitamine B9
conso
N.C.
Vitamine D
conso
N.C.
Vitamine E
conso
N.C.
Zinc
Source : Enquête INCA2
31
De même que la diminution du risque de déficience avec la consommation de
compléments alimentaires ne peut être imputée aux seuls compléments mais doit
prendre en compte l’ensemble de l’alimentation, le dépassement des limites de sécurités
par les consommateurs de compléments alimentaires devrait être vu comme une
conséquence de l’ensemble de leur mode de consommation alimentaire. La relation
entre dépassement des limites de sécurité et consommation de compléments
alimentaires semble d’ailleurs dépendre d’autres facteurs : pour la vitamine D et le Zinc,
les consommateurs de compléments sont significativement plus nombreux à dépasser la
limite de sécurité, mais on constate dans le cas du rétinol que les consommateurs de
compléments alimentaires ont moins tendance à dépasser ces limites. Cependant, toute
relation de cause à effet serait prématurée, étant donné l’absence de focus sur les
apports des personnes dépassant les limites. Par ailleurs, le cas du rétinol n’apparait pas
significatif au seuil de 5%.
32
Bibliographie
INSEE : « Le repas depuis 45 ans : moins de produits frais, plus de plats préparés » (INSEE
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MARTIN A. : « ANC pour la population française », 3ième édition 2000, TEC&DOC
MATHE T., PILORIN T. et al. CREDOC « Du discours nutritionnel aux représentations de
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SFN : « Conclusions de la journée de réflexion sur les compléments alimentaires » in SFN
sur internet sf-nutrition.org
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