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Fiche pédagogique
classiques
Bel-Ami
de Guy de Maupassant
SOMMAIRE
Fiche pédagogique réalisée
par Jean-Marie Sapet,
agrégé de lettres classiques
et enseignant au lycée
en Seine-et-Marne.
Fiche 1 › L’incipit d’un roman réaliste
Fiche 2 › L’apothéose finale
Fiche 3 › Le dîner au Café Riche
Fiche 4 › La visite aux parents
Fiche 5 › Pour aborder le commentaire
Fiche 6 › Autour de l’œuvre
Fiche 7 › D’un texte à l’autre
Fiche 8 › Du texte à l’image
Fiche 9 › Du livre au film
Fiche 10 › Évaluation : préparer le bac
"LES LIAISONS
DANGEREUSES POUR
UNE NOUVELLE GÉNÉRATION"
GLAMOUR UK
VÉNÉNEUX.
SULFUREUX.
DANGEREUX.
BEL
AMI
ROBERT
p. 2
p. 3
p. 4
p. 5
p. 6
p. 7
p. 8
p. 9
p.10
p.12
PATTINSON
UMA
THURMAN
KRISTIN
SCOTT THOMAS
CHRISTINA
RICCI
ET
COLM
MEANEY
D’APRÈS LE ROMAN DE GUY DE MAUPASSANT
AU CINÉMA LE 27 JUIN
© BEL AMI DISTRIBUTION LIMITED 2010
D’après
D’ap
près le chef-d’œ
chef-d’œuvre
œuvre de Maupas
Maupassant,
ssant,
disponible en
Introduction : parcours pédagogique
Bel-Ami s’intègre doublement aux nouveaux programmes du lycée :
• en seconde, le roman est à la croisée du réalisme et du naturalisme, donc au centre
du premier objet d’étude. Disciple et ami de Flaubert puis de Zola, Maupassant a en effet
tracé sa propre voie romanesque et présenté, dans quelques textes théoriques,
sa conception du roman réaliste.
• en première, par ailleurs, Bel-Ami offre un personnage de roman extrêmement riche :
Duroy est non seulement un personnage marquant dont les motivations et la psychologie
sont détaillées par Maupassant, mais son parcours dans le milieu du journalisme,
de la politique et des affaires permet de replacer le livre dans « le contexte littéraire,
historique et culturel » dont il est un reflet fidèle.
La fiche suit un parcours qui intègre ces deux éléments et aborde tous les exercices
à maîtriser (lecture analytique, commentaire, dissertation).
Les références
L’édition de référence du livre pour les pages indiquées au cours de cette fiche : Bel-Ami,
collection Folioplus classiques, numéro 211.
Le film : Bel Ami, de Declan Donnellan et Nick Ormerod (2012). Avec Robert Pattinson,
Christina Ricci, Kristin Scott Thomas, Uma Thurman et Colm Meaney.
> Retrouvez toutes nos fiches pédagogiques sur le site
www.cercle-enseignement.com
Bel-Ami / Guy de Maupassant
1
Fiche 1
Lecture analytique : l’incipit d’un roman réaliste
(classes de 2nde et de 1re)
Objectifs :
› analyser un extrait
› s’entraîner à l’entretien oral
⇢ Texte étudié : incipit du roman (jusqu’à « … tombé dans le civil », p.10)
L’étude de cet incipit permet d’entrer de plain-pied dans un roman réaliste et donne à voir du héros
l’essentiel de ce qui va le caractériser par la suite : pouvoir de séduction sur les femmes, caractère
dynamique et obsession pour l’argent.
I. Pour guider votre analyse
1. Un cadre réaliste
a) Relevez les indices spatiaux et temporels qui
permettent de situer la scène. Que vous apprennent-ils ?
b) Qu’est-ce qui permet de situer les personnages
socialement ?
c) En quoi la première phrase permet-elle de parler
d’un début in medias res ?
2. L’entrée en scène du héros
a) À quel temps sont la plupart des verbes des quatre
premiers paragraphes, dont Duroy est le héros ?
Quelle impression cela crée-t-il ?
b) Étudiez tout ce qui caractérise la démarche et
l’attitude de Duroy. Quelle impression cela donne-t-il
du personnage ?
c) Comment sa médiocrité apparaît-elle néanmoins ?
3. Les femmes et l’argent
a) Le rapport du héros avec les femmes est esquissé
dans cet extrait : qu’est-ce qui le caractérise ?
b) Relevez le champ lexical de l’argent dans le passage :
que nous apprend-il sur la situation du héros et sur
ses habitudes ?
c) La focalisation change dans l’extrait : repérez les
passages où se manifeste un narrateur omniscient et
ceux où domine la focalisation interne, puis indiquez
ce que cela montre des préoccupations de Duroy,
notamment sur l’argent.
II. Pour faire le point
Ce texte est bien un incipit : il donne toutes les
informations nécessaires pour situer le cadre et le
personnage principal, dans une optique réaliste marquée,
comme en témoignent toutes les précisions sur les lieux
ou l’apparence des protagonistes. C’est aussi un début
dynamique et ouvert pour le personnage qui apparaît
comme un conquérant.
Enfin, deux des thèmes fondamentaux du roman sont
présentés dès son début : le comportement prédateur
de Duroy à l’égard des femmes qui semblent toutes
succomber à son charme et sa préoccupation principale,
à savoir la réussite par l’argent.
III. De l’écrit à l’oral
Questions en vue de l’entretien oral :
a) Bel-Ami, roman d’apprentissage ?
b) L’argent dans le roman.
c) Duroy apparaît-il comme un héros ou comme
un anti héros ?
d) Bel-Ami, roman réaliste ou naturaliste ?
2
Fiche 2
Lecture analytique : l’apothéose finale
Objectifs :
› écrire un texte d’invention
⇢ Texte étudié : scène finale (à partir de « Lorsque l’office fut terminé… », p. 388).
Cet extrait peut être étudié parallèlement à l’incipit dont il est le pendant.
On retrouve dans cet extrait, mais dans une situation différente, les mêmes éléments : Duroy devenu Du Roy
a amélioré sa situation sociale, ce qui se traduit par le changement de lieux, mais il continue d’être mû
par la volonté d’aller plus haut encore, et ne cesse d’utiliser les femmes pour son plaisir et sa réussite.
Pour situer l’extrait
À présent divorcé de Madeleine, débarrassé d’Henriette Walter dont il avait fait sa maîtresse et après avoir
enlevé sa fille Suzanne pour forcer ses parents à lui accorder sa main, Bel-Ami peut épouser Suzanne en
grandes pompes à l’église de la Madeleine, celle du Tout-Paris de l’époque.
1. Un triomphe
a) Beaucoup d’éléments apparentent cette scène
à un triomphe à l’antique ou à une cérémonie de
couronnement. Relevez les champs lexicaux et les
figures d’analogie de cette scène.
b) Relevez le champ lexical du regard et classez
ses éléments en fonction de qui regarde.
Quelles conclusions pouvez-vous en tirer ?
c) « Il allait lentement, d’un pas calme, la tête haute,
les yeux fixés sur la grande baie ensoleillée
de la porte. » : analysez la construction de cette
phrase et montrez comment son rythme traduit
la solennité de l’instant.
2. Un être sans morale
a) Comment apparaît la femme de Duroy ?
b) En quoi la scène apparaît-elle comme une
profanation du caractère sacré de la cérémonie ?
c) Dans le paragraphe « Elle était pleine de monde…
Il ne pensait qu’à lui. », que suggère l’anaphore ?
3. Un être de désir, encore et toujours
a) Relevez le champ lexical du désir et justifiez sa fréquence.
b) Relevez les occurrences du discours direct.
Que nous apprennent-elles à propos de la sincérité
du personnage de Du Roy ?
c) Sur quoi la fin du roman est-elle ouverte ?
La fin du roman voit le héros, devenu baron Georges
Du Roy de Cantel, triompher à la manière d’un roi
dont le peuple acclamerait le couronnement. Malgré
le caractère lumineux de l’événement, l’absence de
conscience morale du personnage s’exprime sur tous les
plans – à l’égard de sa femme, de la religion et de Dieu
lui-même. Le fait est que, comme l’annonçait l’incipit
par le caractère dynamique et conquérant de son
apparition dans le roman, Duroy reste un être de désir
et d’insatisfaction dont la volonté de réussir semble
ne connaître aucune limite.
III. À vous d’écrire : écriture d’invention
Jean Le Dol, nouveau protégé de Madeleine, assiste
au mariage de Du Roy et Suzanne et rédige un article
sans complaisance sur cette union et sur le marié.
Il est nécessaire de relire le dernier chapitre pour avoir
bien en tête les éléments factuels.
Il s’agit d’un article de journal portant sur un événement
précis : les faits devront donc être détaillés (le lieu,
la cérémonie, les membres de l’assistance, l’officiant, etc.).
Plutôt que les attaques frontales, on peut supposer
que le journaliste choisira les sarcasmes et les tournures
allusives.
3
Fiche 3
Lecture analytique : le dîner au Café Riche
(classes de 1re)
Objectifs :
⇢ Texte étudié : extrait situé dans la première partie, chapitre 5, de « Les huîtres
d’Ostende furent apportées… », p. 89, à « … les pauvres maris ! », p. 90.
L’intérêt de cet extrait est de montrer l’art du romancier qui mêle descriptions et analyse psychologique
en jouant sur les différentes formes de discours rapporté. S’y dévoile également Bel-Ami le séducteur.
Pour situer l’extrait :
Georges Duroy vient de commencer modestement son travail à La Vie française. La femme de Forestier
lui a conseillé de rendre visite à son amie Mme de Marelle qui l’invite à dîner, en compagnie des Forestier,
au Café Riche. On vient de les installer dans un cabinet privé et voici qu’arrivent les premiers plats.
1. La nourriture et le désir
a) Relevez le champ lexical de la nourriture.
Que remarquez-vous ?
b) Plusieurs de ses éléments sont rapprochés du corps
féminin : dressez la liste des diverses comparaisons,
métaphores ou personnifications qui permettent
ces rapprochements.
c) Quels renseignements ces éléments donnent-ils sur
la psychologie des personnages ?
2. L’art du discours
a) Sur quoi porte la conversation ? Le mot est-il
prononcé ?
b) Relevez et classez les différentes utilisations des
discours rapportés (direct, indirect et indirect libre,
discours narrativisé).
c) Quel effet cette abondance de parole produit-elle
dans cette scène ?
3. Séduire
a) Comment se tient et se comporte Forestier ?
b) Qu’est-ce qui, dans son attitude et sa manière
de parler, traduit le désir de séduire chez Duroy ?
c) Après le discours de Duroy, les deux femmes sont
silencieuses : montrez comment la phrase
« Elles le contemplaient… du secret. » décrit
un silence éloquent. Intéressez-vous par exemple
à sa construction et aux figures de style.
Dans cet extrait qui appartient encore au début du roman,
le cadre du repas permet de faire émerger le thème
de la relation amoureuse, mais dans son aspect secret.
Le texte est construit de manière très savante dans
une alternance de discours rapportés qui permettent
de saisir les pensées véritables des personnages,
au-delà de leurs paroles. Ce qui apparaît ainsi,
c’est un véritable jeu de séduction : les convives
se dévoilent, tant dans leurs attitudes que dans leurs
paroles, en particulier Duroy. Les deux personnages
féminins et le héros apparaissent ici sous leur vrai jour.
1. Comment apparaît le couple dans Bel-Ami ?
2. Quelle image de la société de l’époque le roman
donne-t-il ?
3. Arrive-t-il à Duroy d’être sincère ?
4. Bel-Ami, une apologie du plaisir ?
4
Fiche 4
Lecture analytique : la visite aux parents
(classes de 1re et de 2nde éventuellement)
Objectifs :
⇢ Texte étudié : extrait situé dans la deuxième partie, chapitre 1, de la p. 225,
« Ce fut un long déjeuner… » à la p. 226, « … leur gaîté ? »).
Cet extrait permet de voir la dette de Maupassant à l’égard du naturalisme, mais aussi de comprendre comment
les origines modestes de Duroy, fils de paysans normands, déterminent bien des aspects de son caractère –
arrivisme, roublardise plutôt qu’intelligence, importance accordée à l’argent.
L’extrait peut en outre être étudié parallèlement au dîner au Café Riche de la première partie : ce second repas
est comme un négatif du premier, tant sur le plan des faits eux-mêmes que des réflexions qu’ils suscitent chez
les personnages.
Pour situer l’extrait :
Le début de la deuxième partie du roman fait suite à la mort de Forestier. Après le retour à Paris et le temps
nécessaire au deuil, Madeleine finit par épouser discrètement Duroy. Peu après, ils rendent visite aux parents
de ce dernier, à Canteleu, village normand où ils vivent toujours.
1. Une scène naturaliste
a) Relevez les éléments relatifs au déjeuner : qu’est-ce
qui indique la simplicité et la rusticité du repas ?
b) Quels traits physiques et moraux de la mère Duroy
font d’elle un type naturaliste ?
c) Par quelle figure de style s’exprime la trivialité des
histoires du père Duroy ? Donnez-en une explication
précise.
2. Une scène théâtrale
a) Découpez l’extrait en fonction des points de vue
adoptés. Quelle impression cela donne-t-il au lecteur ?
b) Comment est distribuée la parole dans cet extrait ?
c) Dans la fin de l’extrait, relevez les indices du discours
indirect libre. Pourquoi ce genre de discours est-il
choisi ici ?
3. La valse des sentiments
a) « Georges, qui les connaissait toutes… du fumier. » :
quelles remarques pouvez-vous formuler à propos de
cette longue phrase et de la manière dont elle insiste
sur la nostalgie de Duroy ?
b) Sur quel champ lexical est construit le jugement
de la mère Duroy sur sa bru ?
c) Pourquoi les réflexions de Madeleine sont-elles
surtout exprimées sous forme de questions ?
Dans un cadre réaliste qui met en lumière les origines
modestes du héros, la scène est construite dans la
succession régulière des points de vue : celui du père
Duroy, de Georges, de sa mère puis de sa femme.
Avec en bruit de fond le « robinet » des histoires du père,
les trois autres personnages sont enfermés dans le silence
de leurs pensées. Ainsi, Duroy est perdu dans la nostalgie
de son enfance, tandis que les deux femmes se jugent
l’une l’autre, la mère comme une paysanne haineuse,
et Madeleine, perdue dans le flot de ses pensées,
retrouvant ses propres origines au milieu de ses beauxparents misérables.
1. Quelle image de la société Bel-Ami donne-t-il ?
2. Quel rôle jouent les différentes évocations de la
province dans le roman ?
3. Que peut-on dire de la vision du couple dans Bel-Ami ?
4. Comment apparaît l’idée de réussite dans le roman ?
5
Fiche 5
Pour aborder le commentaire
(classes de 2nde)
Objectif :
› S’initier à la pratique du commentaire littéraire
⇢ Texte étudié : première partie, chapitre 5, de « En le quittant, elle demanda… », p. 114,
à « … Je vais chercher un joint. », p. 116.
Situation de l’extrait
Plein de honte, Duroy vient d’avouer à Mme de Marelle qu’il préfère ne pas passer la soirée dehors
parce qu’il manque d’argent. L’extrait débute à la fin de leur rendez-vous galant.
I. À la recherche d’indices
1. Tempête dans un crâne
a) Comment évoluent les sentiments de Duroy dans
ce passage ?
b) « C’était un louis de vingt francs ! » : que traduit
la ponctuation dans cette phrase ?
c) Relevez les occurrences du discours direct dans
le passage : à qui les propos sont-ils principalement
adressés ?
2. L’engrenage
a) Relevez les éléments qui permettent de suivre
le déroulement chronologique des événements :
que servent-ils surtout à ponctuer ?
b) Étudiez la manière dont évoluent les mentions
qui sont faites de l’argent – précision des sommes,
énumération des dépenses.
c) Quelles sont les préoccupations principales de Duroy
le lendemain de sa découverte du louis d’or ?
3. Une détermination branlante
a) Établissez la structure logique du discours que Duroy
destine à sa maîtresse, à la fin de l’extrait. Qu’est-ce
que cela traduit apparemment chez lui ?
b) « Il dirait à sa maîtresse… » : justifiez l’emploi de ce
temps.
c) Qu’est-ce qui empêche Duroy de mettre son dessein
à exécution ?
II. À vous d’écrire : le commentaire
Rédigez en trois paragraphes la première partie
du commentaire de cet extrait qui répondrait à cette
question : en quoi cet extrait montre-t-il le rapport
de Duroy à l’argent ?
Appuyez-vous sur les questions qui précèdent pour
construire ce que vous allez rédiger. N’oubliez pas que
chaque affirmation doit s’appuyer sur un élément du
texte qui la justifie de manière précise. Ménagez des
transitions entre les différentes sous-parties en utilisant
les mots des liaison appropriés (ensuite, en outre,
par ailleurs, aussi, également…).
6
Fiche 6
Autour de l’œuvre
Objectifs :
› prendre des notes
› faire des recherches sur internet (B2i)
Les questions visent d’une part à amener l’élève à profiter des rubriques du dossier de l’édition en Folioplus
classiques que sont la chronologie, l’étude des mouvements réaliste et naturaliste et la rubrique sur Bel-Ami comme
roman de mœurs. Toutes les réponses aux trois premières séries de questions figurent dans le dossier. La quatrième
série vise à faire aborder aux élèves quelques grands thèmes qui parcourent le roman : les questions peuvent être
traitées comme autant d’exposés à présenter en classe.
I. L’auteur
1. Quels romanciers ont exercé une influence sur
Maupassant et à quels moments de sa vie ?
2. Dans quels genres littéraires Maupassant a-t-il exercé
ses talents d’écrivain ?
3. Combien de romans a-t-il écrits et à quelles dates ?
4. Où Maupassant passait-il fréquemment du temps ?
Ces lieux apparaissent d’une manière ou d’une autre
dans Bel-Ami.
II. Le contexte littéraire
1. Quand le réalisme apparaît-il, dans la peinture
et dans le domaine littéraire ?
2. Quels reproches a-t-on formulés à l’encontre
du réalisme au moment de son essor ?
3. Sur quoi s’appuie Zola pour fonder la « méthode
expérimentale » du romancier naturaliste ?
4. Comment Maupassant se distingue-t-il des romanciers
naturalistes ?
III. Les caractéristiques du genre
1. Comment Georges Duroy se sert-il des femmes tout
au long du roman ?
2. De quelle manière Mme de Marelle et Mme Forestier
se différencient-elles l’une de l’autre ?
3. Quels liens le journal La Vie française entretient-il avec
le monde de l’argent ? Et avec celui du pouvoir politique ?
4. Quelles critiques adresse Maupassant au milieu
du journalisme à travers son roman ?
IV. L’œuvre et ses thèmes
1. Quelle image de la femme Maupassant donne-t-il
dans son roman ?
2. Dans Bel-Ami se croisent des gens de toutes origines
sociales : faites-en le tableau.
3. Quelle vision de la presse de 1885 le roman donne-t-il ?
B2i : À vos claviers
1. Gustave Courbet est le représentant le plus important du courant réaliste en peinture : dans quel musée parisien
beaucoup de ses œuvres sont-elles conservées ? Cherchez sur son site les tableaux Un enterrement à Ornans,
L’Atelier du peintre et L’Homme blessé et précisez ce qui en fait des peintures réalistes.
2. Les personnages de Bel-Ami évoluent dans un Paris en mutation, depuis que le baron Haussmann remodèle
la ville. Le photographe Charles Marville a laissé des témoignages précieux sur le Paris des années 1860 et 1870.
Trouvez des photographies qu’il a prises et qui témoignent de ces transformations.
3. Après le réalisme, c’est l’impressionnisme qui domine en peinture. Gustave Caillebotte, collectionneur et peintre
lui-même, a beaucoup peint Paris dans les années 1880. Vous n’aurez pas de mal à trouver des reproductions
de ses œuvres sur Internet : elles vous donneront un aperçu de l’époque de Bel-Ami.
7
Fiche 7
D’un texte à l’autre
Objectifs :
› mettre en relation des textes
› s’entraîner à la dissertation
⇢ Travail préparatoire : lecture à la maison des extraits suivants et réponse aux questions de la première
partie (extraits reproduits dans le dossier de l’édition en Folioplus classiques).
• Honoré de Balzac, Le Père Goriot, p. 442 à 444 ;
• Joris-Karl Huysmans, À rebours, p. 449 à 451 ;
• Émile Zola, L’Argent, p. 451 à 453.
L’objectif est de mettre en relation les trois textes suivants et de comprendre les différentes manières,
pour des romanciers réalistes, naturalistes ou associés à ces courants, de traiter le thème de l’argent,
fondamental au XIXe siècle.
I. Situer chaque extrait
1. Balzac : Comment se marquent les étapes
de l’évolution sociale du père Goriot ?
2. Huysmans : Quel champ lexical domine dans l’extrait ?
3. Zola : À en croire l’enthousiasme débordant
de Saccard, à quoi ressemble le nouveau siège
de sa banque ?
II. Mettre en relation les textes
1. De quelle manière Mme Vauquer, Des Esseintes
et Saccard expriment-ils leur rapport à l’argent ?
2. Quel est le registre dominant dans chacun des
extraits ?
III. Pour aller plus loin
Entraînement à la dissertation
Le critique Louis Forestier écrit à propos de Bel-Ami
que « ce roman de la réussite est aussi un roman noir ».
Votre lecture du livre vous permet-elle de partager
ce point de vue ?
Classe de seconde
Vous traiterez partiellement ce sujet en rédigeant
d’abord une introduction de dix lignes environ qui
comprendra une présentation du contexte dans lequel
le roman a été écrit, la question que pose le sujet
et le plan du devoir. Vous rédigerez ensuite la première
partie du développement : devront y figurer trois
arguments illustrés d’exemples précis empruntés à
l’œuvre, ainsi qu’une conclusion partielle. N’oubliez pas
de ménager une transition entre chaque argument.
Classe de première
Vous traiterez intégralement le sujet en suivant les conseils
donnés ci-dessus.
8
Fiche 8
Du texte à l’image
Objectifs :
› analyser une image
› mettre en relation image et texte
› faire des recherches sur internet (B2i)
L’image étudiée est reproduite sur la couverture du livre. Il s’agit du tableau de Jean Béraud intitulé Après la faute.
I. Comprendre l’image
Les questions figurent dans la rubrique du dossier
intitulée « Regarder le tableau », p. 462.
II. Mettre en relation le livre et le tableau
1. Le décor vous fait-il penser à l’un des intérieurs
décrits dans le roman ? Pourquoi ?
2. À quelle scène du roman peut-on associer l’image ?
3. (Classe de 1re) Pourquoi le personnage féminin
ne peut-il pas être Mme de Marelle ?
4. (Classe de 1re) Quelle vision de la société de l’époque,
également présente dans le roman, ce tableau
donne-t-il ? Donnez une réponse argumentée
en vous appuyant précisément sur les éléments
du roman qui entrent dans ce cadre.
B2i
Le peintre Jean Béraud a beaucoup représenté la vie
parisienne de la fin du XIXe siècle. Parmi les
représentations de Paris par ce peintre, que vous
trouverez sur Internet, choisissez-en une qui vous
semble liée à Bel-Ami et expliquez votre choix de façon
argumentée.
9
Fiche 9
"LES LIAISONS
DANGEREUSES POUR
GLAMOUR UK
Du livre au film
VÉNÉNEUX.
SULFUREUX.
DANGEREUX.
BEL
AMI
ROBERT
PATTINSON
UMA
THURMAN
KRISTIN
SCOTT THOMAS
CHRISTINA
RICCI
ET
COLM
MEANEY
D’après
D’ap
près le chef-d’œuvre
œuvre de Maupassant,
Maupasssant,
disponiblee en
Objectifs :
› analyser un film
› comparer une adaptation cinématographique au roman
d’où elle est tirée
Les questions servent à accompagner le film et non à l’étudier dans le détail. Elles supposent que le livre a été lu.
I. L’affiche
1. Quel aspect du personnage l’affiche met-elle en avant ?
2. Quelle position les personnages occupent-ils les uns par rapport aux autres ?
En quoi est-ce significatif ?
II. Le déroulement du film
1. Quels épisodes développés par Maupassant
ne figurent pas dans le film ?
2. Expliquez les raisons de ces choix.
III. Les lieux
1. Les scènes d’extérieur sont rares dans le film.
Dressez la liste des principaux lieux fermés – ceux
qui reviennent le plus souvent – et regroupez-les
en différentes catégories, suivant la fonction
qu’ils occupent. On peut par exemple distinguer
les lieux de plaisir des lieux de travail ou de ceux
du spectacle social.
2. Comment se décompose l’espace à La Vie française ?
3. Pourquoi la maison au bord de la mer a-t-elle
un statut à part ?
Bel-Ami / Guy de Maupassant 10
Fiche 9
"LES LIAISONS
DANGEREUSES POUR
GLAMOUR UK
Du livre au film (suite)
VÉNÉNEUX.
SULFUREUX.
DANGEREUX.
BEL
AMI
ROBERT
PATTINSON
UMA
THURMAN
KRISTIN
SCOTT THOMAS
CHRISTINA
RICCI
ET
COLM
MEANEY
D’après
D’ap
près le chef-d’œuvre
œuvre de Maupassant,
Maupasssant,
disponiblee en
IV. Duroy et les personnages masculins
1. Qu’est-il arrivé à la moustache de Georges Duroy ?
2. Le patron du journal, M. Walter chez Maupassant,
est devenu M. Rousset. Comment expliquez-vous
ce changement de nom ?
3. Plusieurs personnages masculins de second plan,
mais qui jouent un rôle dans la vie de Duroy,
sont totalement absents du film. Lesquels ?
4. Cela modifie-t-il la construction du personnage
de Duroy ?
V. Les femmes de Bel-Ami
1. Comment les différences entre Madeleine Forestier,
Clotilde de Marelle et Virginie Rousset sont-elles
marquées visuellement ?
2. À quelles occasions se retrouvent-elles
simultanément dans la même scène ?
Ces scènes sont-elles conformes à ce qui
se passe dans le roman ?
3. Quelle fonction remplit la scène érotique entre Duroy
et Madeleine ?
VI. Prolongements
1. On peut montrer aux élèves un extrait d’une autre
version de Bel-Ami, par exemple celle de Philippe
Triboit, disponible en DVD, avec Sagamore Stévenin
dans le rôle-titre. C’est l’occasion de comparer le jeu
des acteurs et la plus ou moins grande fidélité
au roman des deux adaptations.
2. Jean Renoir a signé en 1936 un chef-d’œuvre
avec Une partie de campagne, moyen métrage
de 40 minutes tiré de la nouvelle de Maupassant
qui porte le même titre. On peut montrer le film
aux élèves, puis leur faire lire la nouvelle et ainsi
axer l’étude sur l’esthétique du cinéaste plutôt
que sur l’œuvre de l’écrivain.
Fiche 10
Évaluation : préparer le bac
(classes de 1re)
Objectif :
› s’entraîner à l’épreuve écrite du baccalauréat
Corpus de textes
Texte A
⇢ Guy de Maupassant, Bel-Ami, 1885 (deuxième
partie, dernier chapitre, de « L’évêque avait
terminé sa harangue… », p. 387, à la fin).
Texte B
⇢ Émile Zola, L’Assomoir, 1876.
L’extrait qui suit est l’incipit du roman.
Gervaise avait attendu Lantier jusqu’à deux heures
du matin.
Puis, toute frissonnante d’être restée en camisole à l’air
vif de la fenêtre, elle s’était assoupie, jetée en travers
du lit, fiévreuse, les joues trempées de larmes. Depuis
huit jours, au sortir du Veau à deux têtes, où ils
mangeaient, il l’envoyait se coucher avec les enfants
et ne reparaissait que tard dans la nuit, en racontant
qu’il cherchait du travail. Ce soir-là, pendant qu’elle
guettait son retour, elle croyait l’avoir vu entrer au bal
du Grand-Balcon, dont les dix fenêtres flambantes
éclairaient d’une nappe d’incendie la coulée noire des
boulevards extérieurs ; et, derrière lui, elle avait aperçu
la petite Adèle, une brunisseuse qui dînait à leur
restaurant, marchant à cinq ou six pas, les mains
ballantes comme si elle venait de lui quitter le bras pour
ne pas passer ensemble sous la clarté crue des globes
de la porte.
Quand Gervaise s’éveilla, vers cinq heures, raidie,
les reins brisés, elle éclata en sanglots. Lantier n’était pas
rentré. Pour la première fois, il découchait. Elle resta
assise au bord du lit, sous le lambeau de perse déteinte
qui tombait de la flèche attachée au plafond par une
ficelle. Et, lentement, de ses yeux voilés de larmes, elle
faisait le tour de la misérable chambre garnie, meublée
d’une commode de noyer dont un tiroir manquait,
de trois chaises de paille et d’une petite table graisseuse,
sur laquelle traînait un pot à eau ébréché. On avait
ajouté, pour les enfants, un lit de fer qui barrait
la commode et emplissait les deux tiers de la pièce.
La malle de Gervaise et de Lantier, grande ouverte
dans un coin, montrait ses flancs vides, un vieux chapeau
d’homme tout au fond, enfoui sous des chemises
et des chaussettes sales ; tandis que, le long des murs,
sur le dossier des meubles, pendaient un châle troué,
un pantalon mangé par la boue, les dernières nippes
dont les marchands d’habits ne voulaient pas. Au milieu
de la cheminée, entre deux flambeaux de zinc dépareillés,
il y avait un paquet de reconnaissances du mont-depiété, d’un rose tendre.
C’était la belle chambre de l’hôtel, la chambre du premier,
qui donnait sur le boulevard.
Cependant, couchés côte à côte sur le même oreiller,
les deux enfants dormaient. Claude, qui avait huit ans,
ses petites mains rejetées hors de la couverture, respirait
d’une haleine lente, tandis qu’Etienne, âgé de quatre ans
seulement, souriait, un bras passé au cou de son frère.
Lorsque le regard noyé de leur mère s’arrêta sur eux,
elle eut une nouvelle crise de sanglots, elle tamponna
un mouchoir sur sa bouche, pour étouffer les légers cris
qui lui échappaient. Et, pieds nus, sans songer à remettre
ses savates tombées, elle retourna s’accouder à la
fenêtre, elle reprit son attente de la nuit, interrogeant
les trottoirs au loin.
Texte C
⇢ Marguerite Duras, L’Amant, 1984.
L’extrait qui suit est emprunté aux premières pages
du roman : la narratrice, maintenant une femme mûre,
se remémore sa jeunesse dans l’ancienne colonie
française d’Indochine, suite à la remarque d’un inconnu
sur sa beauté.
J’ai quinze ans et demi, il n’y a pas de saisons dans
ce pays-là, nous sommes dans une saison unique,
chaude, monotone, nous sommes dans la longue zone
chaude de la terre, pas de printemps, pas de renouveau.
Je suis dans une pension d’État à Saigon. Je dors et
je mange là, dans cette pension, mais je vais en classe
Fiche 10
Évaluation : préparer le bac
(classes de 1re)
au-dehors, au lycée français. Ma mère, institutrice,
veut le secondaire pour sa petite fille. Pour toi
c’est le secondaire qu’il faudra. Ce qui était suffisant
pour elle ne l’est plus pour la petite. Le secondaire et
puis une bonne agrégation de mathématiques.
J’ai toujours entendu cette rengaine depuis mes
premières années d’école. Je n’ai jamais imaginé que
je pourrais échapper à l’agrégation de mathématiques,
j’étais heureuse de la faire espérer. J’ai toujours vu ma
mère faire chaque jour l’avenir de ses enfants et le sien.
Un jour, elle n’a plus été à même d’en faire de
grandioses pour ses fils, alors elle en a fait d’autres,
des avenirs de bouts de ficelle, mais de la sorte,
eux aussi, ils remplissaient leur fonction, ils bouchaient
le temps devant soi. Je me souviens des cours de
comptabilité pour mon petit frère. De l’école Universelle,
tous les ans, à tous les niveaux. Il faut rattraper,
disait ma mère. Ça durait trois jours, jamais quatre,
jamais. Jamais. On jetait l’école Universelle quand
on changeait de poste. On recommençait dans
le nouveau. Ma mère a tenu dix ans. Rien n’y a fait.
Le petit frère est devenu un petit comptable à Saigon.
L’école Violet n’existant pas à la colonie, nous lui devons
le départ de mon frère aîné pour la France.
Pendant quelques années il est resté en France
pour faire l’école Violet. Il ne l’a pas faite. Ma mère
ne devait pas être dupe. Mais elle n’avait pas le choix,
il fallait séparer ce fils des deux autres enfants.
Pendant quelques années il n’a plus fait partie
de la famille. C’est en son absence que la mère a acheté
la concession. Terrible aventure, mais pour nous les
enfants qui restaient, moins terrible que n’aurait été
la présence de l’assassin des enfants de la nuit, de la nuit
du chasseur.
On m’a souvent dit que c’était le soleil trop fort pendant
toute l’enfance. Mais je ne l’ai pas cru. On m’a dit aussi
que c’était la réflexion dans laquelle la misère plongeait
les enfants. Mais non, ce n’est pas ça. Les enfantsvieillards de la faim endémique, oui, mais nous, non,
nous n’avions pas faim, nous étions des enfants blancs,
nous avions honte, nous vendions nos meubles,
mais nous n’avions pas faim, nous avions un boy
et nous mangions, parfois, il est vrai, des saloperies,
des échassiers, des petits caïmans, mais ces saloperies
étaient cuites par un boy et servies par lui et parfois
aussi nous les refusions, nous nous permettions ce luxe
de ne pas vouloir manger.
Sujet II. À vous d’écrire : le commentaire
I. Après avoir pris connaissance de l’ensemble
des textes, vous répondrez d’abord à la question
suivante : de quelle manière les romanciers donnent-ils,
dans l’ensemble de ces textes, une image de la société ?
II. Vous traiterez ensuite, au choix, l’un des sujets
suivants :
• Commentaire : vous commenterez le texte d’Émile
Zola (texte B).
• Dissertation : la seule fonction du personnage de
roman est-elle de refléter la société dans laquelle il vit ?
Vous répondrez en vous appuyant sur les textes du
corpus et sur d’autres œuvres que vous avez étudiées.
• Écriture d’invention : Après avoir lu un roman,
un lecteur adresse un courrier au romancier pour lui
reprocher la vision très pessimiste qu’il donne de la
réalité. Il reçoit ensuite la réponse du romancier qui
défend sa position. Rédigez la lettre du lecteur et celle
du romancier l’une après l’autre, chacune devant
compter trente lignes au plus.

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