Bonnes vacances après un semestre survolté
Transcription
Bonnes vacances après un semestre survolté
LA PHRASE PORTRAIT « On parle de réduire les démarches administratives. Or, en réalité, c’est de plus en plus compliqué, et long » LE CHIFFRE Philippe Chiambaretta Casser les codes p. 12 80! C’est le nombre de sites présentés par des communes au jury d’« Inventons la métropole », qui pourrait faire l’objet de plusieurs vagues pour éviter l’engorgement Jean-Michel Wilmotte, architecte SUR NOTRE SITE Sadev 94 / Veolia / Epamarne Plaine Commune développement Safran / Epadesa / Orée / IAU Stif / Altarea Cogedim / Acadie CCI Paris Ile-de-France / Stratec Setec / Benchwise / Fresq Chambre des notaires de Paris Durapole / CCI Paris Ile-de-France Cemex / L’Oréal / Siredom EuropaCity / Agence Paris climat Airparif / Epamsa / Cisco / RATP SNCF immobilier / FFR / UPS lejournaldugrandparis.fr ENTREPRISES / TERRITOIRES / INNOVATIONS / ATTRACTIVITÉ SOMMAIRE ENTREPRISES ACTUALITÉS P. 2 À 4 La Porte de Montreuil bientôt requalifiée en quartier de ville Jean-Michel Wilmotte, architecte « C’est à partir de la gare qu’il faut développer la ville » Dietmar Feichtinger présente le nouveau siège de Veolia, Porte d’Aubervilliers CRÉATEURS Fidelise Pertes électriques Wattstrat Scénarios énergétiques Seligo Valorisation des déchets P. 5 DÉBAT P. 6-7 Benoît Clocheret, directeur général d’Artelia « Nous sommes le bras droit technique de la SGP » TERRITOIRES ACTUALITÉS P. 8 À 11 1er Forum économique du Grand Paris : l’enjeu financier Anita Sauer, directrice générale du directoire de Foncière commune « Nous nous situons très en amont des opérations d’aménagement » L’Ile-de-France accentue son soutien aux territoires ruraux Ligne 18 : la commission d’enquête demande des aménagements Bonnes vacances après un semestre survolté l’heure de boucler les valises, on Un jour avec les maires d’Est Ensemble, le lendemesure le chemin parcouru au cours main dans le T12 à la rencontre de son président des mois écoulés. « Tous sur le pont Michel Leprêtre, sans oublier les présidents de » semble avoir été le mot d’ordre Département, à l’image de sa récente visite à Crégénéral au cours de ce premier teil, chez Christian Favier. semestre. Dans le secteur privé, la baisse des marges Et il faudrait être fou – ou aveugle – pour ne pas avive la concurrence et les réorganisations d’état-ma- voir le mouvement à l’œuvre. Il suffit, pour cela, jor. Du côté des institutions, la Région a ouvert moult de nous lire (vous êtes d’ailleurs de plus en plus chantiers, tout comme les nombreux, merci !) : la Départements, qui se savent Porte de Montreuil prochaimenacés. Paris a multiplié nement réaménagée, pour par Jacques Paquier les initiatives. Et les maires y désacraliser la voiture ; rédacteur en chef f ra n c i l i e n s , d a n s le u r la transformation de la ensemble, se démènent, en Porte d’Aubervilliers, illusmatière d’urbanisme notamment, compétence qu’ils trée par la présentation aux élus du nouveau siège ne veulent lâcher pour rien au monde. de Veolia, signé Dietmar Feichtinger, splendide La métropole du Grand Paris n’a pas chômé non de sobriété ; la transformation prochaine des plus. A l’image d’« Inventons la métropole », qui Mureaux, l’avancement de Campus Grand Parc… fera reparler de lui dès octobre au Pavillon Baltard. Le rythme s’accélère. Il en va du Grand Paris Mais sur tous les bancs du Parlecomme de la France : face à l’amment, on considère que la loi devra pleur des enjeux qu’il représente, les être corrigée, en particulier pour politiques doivent dépasser les straredéfinir la répartition des rôles entre tégies personnelles. C’est d’ailleurs Pour beaucoup la métropole et la Région. Pour beauce que font la plupart des élus franl’échelon coup, l’échelon métropolitain doit ciliens, contrairement aux tentatives, métropolitain être avant tout un niveau de coordipiteuses, de ceux qui, au plan natiodoit être un nation, d’articulation. Le président nal, ont voulu tirer profit des attentats niveau de de la MGP semble, d’ailleurs, s’insde Nice. Pour certains, le repos s'imcoordination, crire dans cette logique. Le maire de pose. Bonnes vacances à tous. ■ d’articulation, Rueil-Malmaison remplit son agenda Le prochain numéro du journal du et rien d’autre de rencontres de travail avec les élus. Grand Paris sera publié le 29 août. À ÉDITORIAL ISSN : 073-3454 NUMÉRO 86 | DU 25 JUILLET AU 28 AOÛT 2016 | 20 € AMÉNAGEMENT La priorité, pour Frédérique Calandra, est « d’en finir » avec les anneaux enjambant le périphérique et de « créer une liaison simple et droite via un boulevard urbain » entre les rues d’Avron et de Paris. En bref Actualités grammés pour 2019 en vue d’une mise en service en 2020. Econom ie c i rc u la i re. Le guide. L’association Orée publie un premier « guide touristique » de l’économie circulaire en Ile-deFrance qui illustre, en 20 destinations, différents types d’initiatives en la matière. L’ ouvrage, réalisé avec le soutien de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) IIe-de-France et la direction régionale et interdépartementale de l’environnement et de l’énergie (DRIEE) Ile-de-France en partenariat avec le comité francilien de l’économie circulaire, propose 20 « découvertes insolites ». Logement social. Convention. Au ministère du Logement, le 13 juillet, les représentants d’ICF La Sablière, d’Immobilière 3F, de SA HLM Toit et Joie et du groupe Polylogis ont signé avec les représentants de l’Etat, Emmanuel Cosse, ministre du Logement, et Jean-François Carenco, une convention pour accélérer et améliorer la production de logement social en Ile-de-France. La Défense. Restructuration-extension. La foncière Eurosic lancera à la rentrée la restructuration-extension de l’immeuble Michelet à Puteaux. Deux ans de travaux seront nécessaires pour reconfigurer intégralement le bâtiment et y ajouter deux étages « suspendus » au sommet. Grand Paris : le film ! Et Paris devient... le Grand Paris ! Pour le faire voir et savoir au monde entier, la préfecture de la région Ile-deFrance, la métropole du Grand Paris et de la Société du Grand Paris ont fait réaliser « Créons ensemble la métropole du Grand Paris », un court métrage de David le Glanic. © JGP Cité Descartes : lot B1. Epamarne a annoncé, le 18 juillet, le choix du groupement composé de l’agence Cobe urbanisme architecture paysage, de Tolila + Gilliland atelier d’architecture et de Franck Boutté consultants pour la maîtrise d’œuvre du lot B1, situé dans la ZAC de la Haute Maison à Champs-sur-Marne. PARIS La Porte de Montreuil bientôt requalifiée en quartier de ville Le projet d’aménagement vise à faire de la Porte de Montreuil un « lieu de vie et de destination ». a priorité pour Frédérique Calandra, maire du 20 e arrondissement, est « d’en finir » avec les anneaux enjambant le périphérique et de « créer une liaison simple et droite via un boulevard urbain » entre les rues d’Avron et de Paris. Acté depuis l’an dernier, ce nouveau franchissement – dont le L coût est estimé entre 30 et 40 millions d’euros – pourrait développer sur une quarantaine de mètres de large une piste cyclable dans les deux sens, des traversées piétonnes sur les bords et, soit une 2×2 voies, soit une 2×3 voies. La désignation de la maîtrise d’œuvre en cours d’appel d’offres interviendra en fin d’année. Les travaux sont pro- YVELINES Pas de ZAC pour « gagner du temps » Moins abouties, les principales orientations du projet urbain global sont néanmoins fixées. « L’idée majeure est de casser la fonction de quartier dortoir et de faire venir des activités économiques en s’appuyant sur l’arc de l’innovation, détaille Frédérique Calandra. Il faut retrouver de l’urbanité là où domine la voiture et créer des occupations positives des espaces publics. » Les innovations devront porter sur un large spectre : les usages, en donnant une nouvelle fonction aux anneaux trop coûteux à démolir, la réponse aux besoins sociaux, l’économie, et enfin les bâtiments qui devront être isolés phoniquement et énergétiquement. Pour « gagner du temps », l’opération de requalification de la Porte de Montreuil ne s’effectuera pas dans le cadre d’une ZAC. En effet, le Conseil de Paris a autorisé Frédérique Calandra à « appliquer la loi du 17 février 2009, adoptée pour l’accélération des programmes de construction et d’investissement publics et privés, qui permet une optimisation des procédures administratives ». L’étude urbaine se déroulera de fin 2016 à début 2018, la vente des premiers terrains à bâtir débutera en 2019 et les premiers travaux en 2020. ■ FABIENNE PROUX SEINE-SAINT-DENIS Le centre-ville des Mureaux en pleine rénovation Pierrefitte : 4e vente de lots sur la ZAC des Tartres La commune yvelinoise va mener simultanément deux opérations de renouvellement urbain et d’amélioration de l’habitat en vue notamment de se préparer à l’arrivée du RER E. L’une concerne des logements privés sur le centre-ville historique, et l’autre des immeubles d’habitat social au sud de la gare. Grâce au prolongement du RER E vers l’ouest francilien, Les Mureaux ne seront plus qu’à 20 min de La Défense d’ici à 2024. Aussi, l’amélioration du centre-ville devient un véritable enjeu urbain. La ville veut redonner, non seulement de la « cohérence » à son centre étiré entre le nord et le sud de la gare, qui va être totalement rénovée en prévision de l’arrivée d’Eole, mais aussi de l’attrait en valorisant ses bords de Seine. Ainsi une passerelle doit être construite au-dessus du fleuve pour relier Meulan-en-Yvelines. Par ailleurs, deux programmes vont réhabiliter tant l’habitat que des secteurs délabrés de la ville. ■ F.P. La SEM Plaine Commune développement et l’OPH Seine-Saint-Denis ont signé récemment un acte de vente pour une opération de 28 logements sociaux, qui s’inscrit dans le programme Anru « 1 pour 1 », acquéreur/bailleur : OPH Seine-Saint-Denis, architecte : Nakache & Orihuela Architectes (Paris). Les logements sont organisés en quatre lots allant du R+2 à R+4 positionnés à l’est de la parcelle, le long de la digue des Potagers, et offrant de larges ouvertures vers le grand paysage et les jardins familiaux, au sud de l’opération. Il s’agit de la 3e opération de logements sur le secteur nord de la ZAC, dit « des Terrasses » et qui vient accompagner le programme d’Osica, dont la livraison est prévue en septembre 2016. Les travaux devraient débuter en septembre 2016 pour une livraison en 2018. « C’est la 4e vente de lots sur la ZAC, la prochaine vente interviendra au profit du conseil départemental de Seine-Saint-Denis pour la construction d’un gymnase », précise Plaine Commune développement. ■ J.P. 2 | Le journal du Grand Paris | N° 86 | Du 25 juillet au 28 août 2016 AMÉNAGEMENT QUESTIONS À… Jean-Michel Wilmotte Architecte « C’est à partir de la gare qu’il faut développer la ville » lieux de communication sont devenus chaleureux : autrefois, on fuyait les gares, maintenant, on s’aperçoit qu’elles constituent un lieu d’échange, de croisement, un lieu de vie. Ce sont de nouvelles places essentielles. JGP : A la demande de Paris-Ile de France Capitale Economique, vous venez de réaliser une vidéo © JGP JGP : Quel regard portez-vous sur le Grand Paris ? Jean-Michel Wimotte : Je pense que c’est la bonne solution d’étudier quels vont être les moyens de communication d’un lieu à un autre avant de « réinventer » la ville. On commence par injecter le sang dans les veines : le transport est vraiment la clé du développement. Le Grand Paris a le mérite de mettre en réseau les différentes couronnes parisiennes. A partir de ces nœuds urbains, de grandes plateformes vont se créer autour de la ville, nouveaux lieux de développement et de vie. Je prends un exemple : en banlieue est, un maire nous a appelés pour travailler sur un ensemble d’immeubles. Voyant qu’une gare du Grand Paris allait s’arrêter là, nous avons complètement changé notre projet, l’orientant vers la station, vers le transport, et non pas lui tournant le dos. C’est à partir de la gare qu’il faut développer la ville. On voit bien que les « Autrefois on fuyait les gares, maintenant on s’aperçoit qu’elles constituent un lieu d’échange, de croisement, un lieu de vie. Ce sont de nouvelles places essentielles », estime Jean-Michel Wilmotte. LES CHIFFRES DE LA SEMAINE 25 000 véhicules électriques recensés en Ile-de-France, selon une étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme (IAU), soit 0,5 % du parc francilien. 500 MW, tel est l’impact estimé des véhicules électriques sur le réseau de distribution à l’horizon 2030, estime l’IAU. 52 200 montrant ce que l’on pourrait faire pour réinventer l’axe autoroutier entre Roissy et la Porte de la Chapelle. Pouvez-vous nous expliquer ce projet ? On a imaginé comment l’axe Roissy-Porte de la Chapelle pourrait devenir un nouveau signal de ce que Paris est en train de devenir. Une vraie vitrine de la France, de son dirigeants d’entreprise étrangers [hors autoentreprises] sont à la tête d’une entreprise active à Paris au 31 décembre 2014, soit 14 % des 363 800 dirigeants d’entreprise, rapporte l’Apur. savoir-faire, de son état d’esprit, de sa philosophie, de sa culture. A la fois en matière de technologie, de luxe, et de recherche. Tout doit être là. Entre Roissy et la Porte de la Chapelle, on traverse des terrains sur lesquels étaient autrefois des usines automobiles : on peut mettre en exergue cette histoire et ce savoirfaire. On peut aussi mettre en valeur la présence des grandes entreprises françaises et les compétences nationales bien spécifiques. Il s’agit de rapprocher les différents fleurons de notre industrie de cette grande artère, d’en faire de nouveaux Champs-Elysées. Cette autoroute deviendra ainsi un élément de communication, une vitrine. JGP : Vous semble-t-il que le temps de l’aménagement du territoire demeure trop lent en France ? On parle sans cesse de simplification. On parle de réduire les démarches administratives. Or, en réalité, c’est de plus en plus compliqué, et long. Nous pourrions prendre exemple sur le modèle londonien où la demande d’obtention du permis est moins bureaucratique, avec à la fois bien moins de formalités et une démarche informatisée. En France, tant que l’on n’avancera pas vers une réelle simplification, on ne s’en sortira pas. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES PAQUIER AÉRONAUTIQUE LA PHRASE Un appel à projets pour le développement économique de la région « Je peux porter témoignage de la Le pôle de compétitivité ASTech Paris région a lancé, le 18 juillet, un appel à projets d’initiatives technologiques dans les domaines de l’aéronautique, du spatial et de la défense, favorables au développement économique régional. Le pôle francilien dédié à l’aérospatial cherche ainsi « à accompagner l’ensemble des initiatives technologiques de l’aéronautique, du spatial et de la défense porteuses d’innovations sur les produits ou procédés, bénéfiques au développement économique régional ». Les entreprises intéressées ont jusqu’au 30 septembre pour déposer des dossiers dans les thématiques suivantes : les matériaux et leurs procédés de fabrication ; les procédés d’assemblage ; les technologies liées à l’avion électrique et aux nouvelles générations de systèmes embarqués. ■ R.R. montée en puissance de l’intérêt des investisseurs internationaux pour le Grand Paris au cours des deux ou trois dernières années » Laurent Vigier, président de CDC international capital Le journal du Grand Paris | N° 86 | Du 25 juillet au 28 août 2016 | 3 ENTREPRISES / ACTUALITÉS SEINE-SANT-DENIS Dietmar Feichtinger livre le nouveau siège de Veolia, Porte d’Aubervilliers C’est un bâtiment d’une étonnante sobriété, laissant une large place au béton apparent et au bois, de 45 000 m2, qui a été présenté le 19 juillet aux élus, Porte d’Aubervilliers, par l’architecte autrichien Dietmar Feichtinger. J’ propriétaire des lieux. « La désignation du nouvel urbaniste de la ZAC par la SEM, l’agence Anyoji Beltrando, a permis de consolider la réflexion menée par Plaine Commune et la ville d’Aubervilliers sur la programmation de l’opération, qui sera actualisée mi-2016 et permettra de poursuivre les ambitions tertiaires du secteur », fait valoir Plaine Com- Safran electronics & defense regroupe ses activités à Eragny Safran vient de transférer ses activités d’Argenteuil à côté de Cergy-Pontoise (Val d’Oise). Près de 1 500 personnes travaillent sur ce technocampus, prémices du cluster régional « Defence systems valley ». S Un auditorium de 200 places Le bâtiment, qui accueillera quelque 2 000 employés du groupe Neutralité des couleurs, béton apparent et bois sont les marqueurs du nouveau siège de Veolia. VAL D’OISE ecret défense oblige, Safran a quitté Argenteuil en toute discrétion et regroupé ses équipes à une vingtaine de kilomètres à l’ouest, sur la commune mune développement. Six lots – dont les constructibles peuvent aller jusqu’à 45 000 m2 – sont encore disponibles sur ce secteur, qui verra bientôt du métro (L12) et du tramway (T8). d’Eragny. Un nouveau bâtiment a été construit entre celui qu’occupait déjà Safran electronics & defense et celui que le groupe a racheté. Au total, 1 500 ingénieurs, cadres et techni- 4 | Le journal du Grand Paris | N° 86 | Du 25 juillet au 28 août 2016 © JGP ai souhaité concevoir un bâtiment iconique, expression du bien-être. Créer un lieu de vie qui rassemble les gens suppose de veiller à la qualité de l’environnement dans lequel on évolue, c’est aussi pourquoi j’ai créé plusieurs jardins, à différents niveaux, afin d’introduire la nature en ville. Nous avons voulu bâtir un fond de scène sur lequel la vie peut se développer », indiquait Dietmar Feichtinger (MOE), l’architecte du nouveau siège du groupe Veolia à Aubervilliers, présenté aux élus mardi 19 juillet. Ce très vaste campus, de 45 000 m2 SDP sur un terrain de 20 000 m2, situé juste derrière la Porte d’Aubervilliers, étonne par sa sobriété qui va jusqu’à une neutralité dans le choix des couleurs, quasiment absentes, le béton apparent et le bois (chêne, robinier et tilleul) constituant ses seules teintes. Plaine Commune développement est intervenue sur ce projet, débuté il y a deux ans, en tant qu’assistante à maîtrise d’ouvrage auprès d’Icade, ciens travailleraient désormais sur ce nouveau technocampus. Selon la ville d’Argenteuil, les personnels ont été transférés tandis que le déménagement des derniers équipements est en cours. « Le devenir du site n’est pas encore arrêté », préviennent les services de la ville. Un coup dur pour Argenteuil qui perd l’un de ses fleurons industriels, mais une belle opportunité pour Cergy-Pontoise. « Même si une ville perd et une autre gagne, le Val d’Oise reste gagnant dans l’affaire », fait valoir Jean-François Benon, directeur général du Comité d’expansion économique du Val d’Oise (Ceevo). D’autant que Cergy doit accueillir, d’ici à la fin de l’année, le siège du futur cluster régional Veolia à l’automne, en provenance de l’avenue Kleber, de Nanterre, Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), Paris 18e et Saint-Maurice (Val-deMarne), comporte trois entrées distinctes permettant son ultérieure subdivision. Il offre de très grands espaces, hall d’accueil en forme de vitrine donnant sur le canal, salle du conseil, auditorium de 200 places, réfectoire. Des lamelles verticales, mobiles, protègent ses façades du soleil. Trois jardins, situés à trois niveaux différents, agrémentent le site. Un soin particulier a été porté à l’acoustique des lieux, grâce notamment à une ventilation douce. Pas de faux plafonds mais des faux planchers de 13 cm de hauteur, dans ce siège construit par l’entreprise Bateg, sous maîtrise d’œuvre d’Artelia dont les travaux, entrepris en avril 2014, ont coûté 120 millions d’euros (HT). Le siège de Veolia fait partie de la ZAC Canal-Porte d’Aubervilliers, conduite par la SEM Plaine Commune développement pour le compte de Plaine Commune, dans le cadre d’une convention d’aménagement qui a pour objet de requalifier la Porte d’Aubervilliers en un pôle d’activités économiques, commerciales et tertiaires. Plaine Commune développement a réalisé, en collaboration avec l’agence TER et Berim, les espaces publics attenant aux programmes livrés, qui représentent aujourd’hui plus de 3,6 ha. ■ JACQUES PAQUIER dédié aux activités de la sécurité et de la maîtrise des risques. Lisibilité de la filière La concentration des activités de Safran electronics & defense à Eragny et de ses sous-traitants, invités à se rapprocher de leur donneur d’ordre, conforte le « Defence systems valley » en projet depuis queques années. « Ce regroupement accroît également la lisibilité de la filière », convient Jean-François Benon. Près de 400 entreprises du Val d’Oise gravitent dans le secteur de la sécurité. Outre des entreprises, ce cluster réunira des directeurs de la sécurité de grands groupes parmi lesquels BNP Paribas, Airbus et La Poste. ■ FABIENNE PROUX CRÉATEURS Le ministère de l’Environnement a son incubateur green tech ls sont 37 à avoir été retenus dans le cadre de l’initiative lancée par la ministre de l’Environnement. Près de 120 candidatures ont été reçues pour participer à ce programme, opéré par l’Ademe, qui s’adresse aux entreprises de moins de 36 mois. Une petite quinzaine est située en Ile-de-France (voir exemples ci-dessous). Objets connectés, équipement en photovoltaïque, choix de matériaux de construction, vélo électrique, analyse de la qualité de l’air... les projets I © D. DELAPORTE/ÉCOLE DES PONTS PARISTECH La ministre de l’Environnement Ségolène Royal a annoncé, le 29 juin, les « jeunes pousses » lauréates de l’appel à projets « Green tech verte » qui vise à « faciliter la transition écologique grâce au numérique ». Au programme : économie d’énergie, énergies renouvelables, bâtiment, transport, etc. sélectionnés présentent une grande diversité. Parmi les secteurs les plus représentés, le transport arrive en tête (27 %), devant le bâtiment (19 %) et l’économie circulaire (16 %). Soutien technique Un accompagnement financier pouvant aller jusqu’à 150 000 euros de fonds de préamorçage sera accordé et « un second financement pouvant aller jusqu’à 500 000 euros permettra de soutenir les projets les plus prometteurs », précise le ministère. Le soutien Les start-up seront hébergées à l’incubateur de l’Ecole des ponts et chaussées à Champs-sur-Marne. sera également technique avec un accès à l’ensemble des ressources scientifiques et techniques du ministère, ainsi qu’à son réseau (écoles d’ingénieurs, IGN, Météo-France, etc.). Les lauréats intégreront, en septembre prochain, l’incubateur du ministère situé dans les locaux de l’Ecole des ponts et chaussées à Champs-surMarne (Seine-et-Marne). ■ R.R. FIDELISE Pertes électriques WATTSTRAT Scénarios énergétiques SELIGO Valorisation des déchets La société a développé une plateforme afin d’évaluer les pertes dans les réseaux électriques. Faire des économies ou éviter des investissements coûteux aux entreprises ou aux collectivités. Tel est l’objectif de Fidelise qui a développé une solution d’analyse énergétique, plus rapide que les campagnes de mesures classiques. « Avec les projets du Grand Paris, une hausse importante de la consommation électrique est attendue à l’échelle de la région, réduire les pertes pourrait permettre d’alléger la contrainte du gestionnaire du réseau », affirme Mathieu Perchais, cofondateur. La start-up souhaite développer la partie « matériel » de son offre et élargir son réseau d’installateurs électriciens utilisateurs de sa technologie. Wattstrat a mis au point un logiciel permettant de simuler la consommation et la production énergétiques. « Nous souhaitons simplifier la vie des décideurs sur les questions énergétiques », annonce Alexis Bergès, cofondateur. Dans ce but, la société développe un logiciel permettant aux acteurs publics ou privés de tester des scénarios de consommation et de production énergétiques afin, par exemple, de réaliser des plans climat. Un bilan énergétique ou d’émission de CO2, heure par heure ou commune par commune, illustré de graphiques ou de cartes, peut ainsi être réalisé en quelques clics. Cet outil doit être commercialisé à l’automne, puis doit continuer à évoluer afin d’aller de plus en plus vers la prévision plutôt que la scénarisation. La plateforme transactionnelle Seligo vise à mettre en relation des entreprises productrices de déchets avec des opérateurs de traitement. La valorisation des déchets est aujourd’hui organisée par des contrats de long terme. La start-up, créée par un ancien de Veolia, vise à rendre ce marché plus dynamique. Avec l’objectif d’inciter à la valorisation, elle développe une plateforme – qui sera testée après l’été en Grande-Bretagne – sur laquelle les opérateurs peuvent vendre leur capacité de traitement et ainsi augmenter leur activité. Les producteurs de déchets, du BTP par exemple, « peuvent ainsi rapidement trouver un exutoire », signale Thomas Paris, le fondateur, qui présente sa solution comme « un outil d’aide à la décision ». Date de création : 2016 Date de création : 2014 Dirigeant : Mathieu Perchais Dirigeant : Benjamin Topper Date de création : 2016 Site web : www.fidelise.fr Site web : www.wattstrat.com Dirigeant : Thomas Paris Contact : [email protected] Contact : [email protected] Contact : [email protected] Le journal du Grand Paris | N° 86 | Du 25 juillet au 28 août 2016 | 5 DÉBAT INTERVIEW « Nous sommes le bras droit technique de la SGP » Artelia est l’une des chevilles ouvrières des travaux du Grand Paris express. Benoît Clocheret, son DG, décrit les JGP : Que représente le Grand Paris pour votre société ? Benoît Clocheret : Beaucoup ! La construction du Grand Paris, et tout particulièrement du Grand Paris express (GPE), touche en effet à beaucoup de nos métiers : l’ingénierie des infrastructures de transports tout d’abord, avec la construction du métro dont nous allons reparler ; l’aménagement ensuite, avec des projets de construction autour des nouvelles gares ; mais aussi l’eau et l’environnement, avec l’impact de ces projets sur les réseaux d’eau et sur les écoulements. Toutes les entités d’Artelia sont donc concernées et mobilisées pour le Grand Paris, ville et transport, bâtiment et industrie, eau et environnement. © DR JGP : De quelle façon êtes-vous impliqués dans cet immense chantier ? Nous avons remporté, en 2013, un contrat fondateur de 16 ans avec la missions du spécialiste de l’ingénierie qui intervient en assistance à la maîtrise d’ouvrage de la Société du Grand Société du Grand Paris (SGP) pour l’assistance à maîtrise d’ouvrage et de conduite générale d’opérations pour les lignes 15, 16 et 17. Nous sommes le mandataire du groupement Artemis, constitué à cette occasion avec nos partenaires Arcadis et BG ingénieurs conseils. JGP : Que signifie concrètement cette tâche d’assistance à maîtrise d’ouvrage ? Nous sommes, en quelque sorte, le bras droit technique de la SGP pour l’ensemble des chantiers qu’elle réalise et va devoir réaliser pour ces trois lignes. Artemis conseille, organise, planifie, réalise le suivi budgétaire et financier, pilote les maîtres d’œuvre des différents tronçons et assure l’interface entre les tronçons, et donc les maîtres d’œuvre. C’est un chantier énorme et, du reste, environ 170 personnes (et très certainement 200 à l’horizon de fin 2016) travaillent à temps plein sur cette mission d’AMO pour la SGP. QU’EN PENSE-T-IL ? GRAND PARIS EXPRESS 170 personnes travaillent à temps plein sur cette mission d’AMO pour la SGP LES « RÉINVENTER » Cela mobilise tant d’acteurs, pendant tant de temps, tant du côté des compétiteurs que du maître d’ouvrage des projets, qu’il faudra sans doute aménager ces concours pour ne pas épuiser les énergies Artelia coordonne notamment les problématiques foncières, les autorisations de travaux et les permis de construire de plusieurs lignes du Grand Paris express. 6 | Le journal du Grand Paris | N° 86 | Du 25 juillet au 28 août 2016 Paris mais aussi dans l’aménagement de projets autour des gares et en matière d’eau et d’assainissement. JGP : Où en sont les chantiers ? La montée en puissance a été extrêmement rapide puisque l’on est passé à des milliers de personnes mobilisées en moins de trois ans. Plus personne aujourd’hui ne doute que ces lignes se feront et la volonté politique ne s’est jamais démentie. L’ensemble des lignes ou tronçons de ligne a vu son financement approuvé et ses études et procédures avancer selon le calendrier prévu. Les premiers travaux de génie civil commencent même au sud de Paris. JGP : Quelles sont les phases critiques ? Tous les tronçons ne se trouvent pas au même niveau d’avancement et nous devons gérer l’ensemble. Pour la ligne 15 sud, les maîtres d’œuvre ont été désignés en même temps que nous et les premiers travaux débutent. Nous sommes désormais en pleine phase de consultation des marchés de travaux. Pour les autres, nous avons travaillé à partir de l’attribution des contrats de maîtrise d’œuvre, pour les piloter. Nos sujets sont techniques, avec la conception des ouvrages, la planification des chantiers sur chaque tronçon, mais nous coordonnons aussi les problématiques foncières, les autorisations de travaux et les permis de construire, le dévoiement des réseaux, l’évacuation des sols excavés... JGP : Quels points vous semblent particulièrement intéressants ? La SGP nous a mobilisés pour la mise en place d’une maquette numérique. Elle servira à la fois pour la conception et la construction, mais aussi ensuite tout au cours de la vie d’une gare, par exemple. Construire des maquettes numériques auxquelles sont associées des bases de données sur chaque élément les constituant (technologie baptisée BIM, traduction anglaise de modélisation des données DÉBAT REPÈRES 1993 : Diplômé de l’Ecole nationale des ponts et chaussées 2010 : Présidentdirecteur général de Safege, filiale ingénierie de Suez environnement 2014 : Rejoint la direction générale d’Artelia Benoît Clocheret © JGP Directeur général d’Artelia du bâtiment) reste un outil très innovant dans le bâtiment, mais est encore plus précurseur dans le domaine des infrastructures ! JGP : Comment faire en sorte pour que les marchés profitent également aux entreprises de taille modeste ? Il faut réfléchir aux méthodes d’allotissement pour trouver un équilibre entre la compétence technique requise, la tenue des délais, le nombre d’interlocuteurs, et la nécessité d’associer des entreprises de taille modeste, sous forme de groupement ou d’association, avec des majors. C’est un sujet évidemment sensible auquel la SGP est très attentive de manière à concilier au mieux tous les impératifs. JGP : Et la ligne 18 ? Pour la ligne 18 (qui reliera Orly à Versailles), la SGP a lancé l’an dernier deux appels d’offres, l’un pour l’assistance à maîtrise d’ouvrage et l’autre pour la maîtrise d’œuvre (infrastructures et systèmes). Nous avons concouru pour la maîtrise d’œuvre infrastructures et avons remporté en partenariat le contrat en début d’année, dans le cadre d’un groupement baptisé Icare. Cela nous permettra aussi de démontrer un autre volet de notre savoir-faire, encore plus technique, et de conforter notre place de référence en ingénierie des transports ferrés ! JGP : Ces chantiers vous donnentils une visibilité accrue à l’export ? Bien sûr, et c’est un élément important qui résulte à la fois de l’ampleur du sujet et de la notoriété mondiale de la ville de Paris. Avoir son nom associé à un projet de cette envergure per- met de compléter la notoriété d’Artelia à l’international, notoriété bâtie déjà à l’époque où nous avions travaillé sur les métros du Caire et d’Athènes. JGP : Etes-vous présents sur les autres sujets de transports importants dans la région ? Oui, effectivement. Nous sommes maître d’œuvre sur la partie insertion urbaine de la Tangentielle ouest, qui reliera Saint-Cyr-l’Ecole à Achères. Nous sommes aussi engagés dans le projet de tram-train Massy-Evry. JGP : Votre deuxième grand métier, c’est l’aménagement. Les nouvelles préoccupations ― comme les smart cities qui nécessitent des collaborations énergétiques ― ne remettent-elles pas en cause les façons de concevoir ce métier, de lancer des Un actionnariat salarié à 97 % Née en 2010 de la fusion entre Ceteba et Sogreah, Artelia se revendique totalement indépendante. Et de fait, 97 % de son actionnariat est contrôlé par les salariés de la société. Environ 500 salariés, essentiellement cadres et dirigeants sont actionnaires directs, tandis que quelque 1 300 autres salariés sont actionnaires via un fonds commun de placement. Les 3 % d’actions restantes sont contrôlées par un partenaire bancaire, le Crédit Mutuel CIC. La société emploie désormais plus de 3 500 personnes dans le monde, pour un chiffre d’affaires légèrement supérieur à 400 millions d’euros (68 % France, 32 % international). appels d’offres pour des îlots et non plus seulement sur des lots ? Pour l’instant, les projets d’aménagement liés au Grand Paris express en sont à leur tout début. Mais oui, les procédures changent. Nous accompagnons du reste tout à la fois l’EPA Paris-Saclay et EuropaCity sur ce type de questions ; un travail d’ailleurs qui intègre urbanisme et ingénierie, notamment sur les aspects de performance énergétique. Mais si la performance énergétique se conçoit sur des quartiers ou des îlots, elle se construit aussi dans les bâtiments : nous avons ainsi réalisé une mission de performance énergétique pour le site Balard, et avons aussi remporté, avec Engie Cofely, un important marché pour la rénovation énergétique de 140 écoles de la ville de Paris. JGP : Que pensez-vous des initiatives de type « Réinventer Paris » ou « Réinventer la Seine » ? Elles sont le reflet d’une recherche de solutions innovantes, notamment stimulée par le souhait de positionner Paris de façon dynamique pour une candidature aux JO de 2024 : c’est une réponse à ceux qui croiraient que Paris n’est qu’une ville musée ! Elles sont très intéressantes mais ont une limite qui doit faire réfléchir l’ensemble des acteurs : elles mobilisent tant d’acteurs, pendant tant de temps, tant du côté des compétiteurs que du maître d’ouvrage des projets, qu’il faudra sans doute les aménager pour ne pas épuiser les énergies. Mais l’intention de départ, à savoir stimuler la créativité, est louable et positive. C’est une invitation à la remise en cause, donc à l’amélioration. JGP : Votre troisième métier, c’est l’eau. Un métier d’actualité ! Effectivement ! Nous intervenons sur tout le cycle de l’eau et les grands ouvrages hydrauliques sur les fleuves et en mer. L’an dernier, nous avons gagné la réalisation d’une modélisation numérique de l’écoulement de la Seine de l’amont à l’aval de Paris, projet très attendu de notre client. Et avons participé à l’opération Séquana. Dans ce domaine, nous sommes aussi candidat sur le projet du Canal Seine-Nord Europe, entre Compiègne et Aubencheul-au-Bac. Avec 107 km de canaux à grand gabarit, c’est un projet d’envergure majeure, un peu notre second Grand Paris ! ■ PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES PAQUIER Le journal du Grand Paris | N° 86 | Du 25 juillet au 28 août 2016 | 7 TERRITOIRES / ACTUALITÉS © DR « Il existe peu de projets à travers le monde aussi ambitieux » que le Grand Paris, estime Chiara Corazza. ÉVÉNEMENT 1er Forum économique du Grand Paris : l’enjeu financier Chiara Corazza, DG de Paris-Ile de France Capitale Economique, et Laurent Vigier, PDG de CDC international capital, ont débattu du financement des projets du Grand Paris lors du 1er Forum économique du Grand Paris, organisé le 4 juillet dernier par La Tribune et Le journal du Grand Paris. Extraits. aris-Ile de France Capitale Economique sillonne la planète, accompagnée d’acteurs économiques français et internationaux, qui sont les meilleurs ambassadeurs pour susciter l’intérêt auprès de leurs homologues, des décideurs internationaux, sur les opportunités d’investissement, a rappelé Chiara Corazza, directeur général de ParisIle de France Capitale Economique (PCE). Nous sommes en l’occurrence très complémentaires de ce que font les pouvoirs publics. Nous nous rendons ainsi plusieurs fois par an dans les pays du Golfe, y compris l’Arabie Saoudite, aux Etats-Unis, au Japon, en Corée, en Inde, en Turquie, au Brésil, en Chine, etc. et, bien entendu, en Europe. Le projet du Grand Paris est indispensable parce que les infrastructures réalisées permettent de mettre en valeur et de donner une visibilité internationale à ce que j’appelle les pépites du Grand Paris. » « Dans ce cadre, depuis des années, nous observons quels sont les critères d’investissement des investisseurs grâce à une série d’études de benchmark. On demande ainsi régulièrement à 520 grands investisseurs internationaux pourquoi ils investissent à tel endroit, quelles sont leurs motivations et leurs intentions à trois ans. Cela nous permet aussi de nous diffé- P rencier par rapport à nos concurrents. Depuis la crise, les critères des investisseurs ont complètement changé. Quel est leur premier critère ? C’est assurément la stabilité politique et la sécurité juridique. Nous avons donc, après le Brexit, une opportunité à saisir compte tenu de l’incertitude qui plane en Angleterre. La première chose que nous devons faire pour en tirer parti, en l’espèce, c’est de montrer la fiabilité et la stabilité de notre système. Cela signifie, par exemple, de ne pas faire des lois rétroactives. » Qualité des infrastructures « Depuis la nuit des temps, les gens souhaitent se déplacer et transporter les marchandises. Les talents, la richesse se concentraient autrefois dans les villes portuaires. Les guerres se faisaient entre Sparte, Carthage, Athènes, puis Venise, Gênes, Pise, Anvers ou Istanbul. Aujourd’hui, la concurrence sévit entre les grands hubs aéroportuaires, ferroviaires et autoroutiers. Le troisième critère important, lié aux deux premiers, c’est l’accessibilité du marché, des consommateurs, des clients. Or il se trouve que Paris-Ile de France est au centre d’un marché de 500 millions de consommateurs avec un système d’infrastructures extrêmement performant », a souligné 8 | Le journal du Grand Paris | N° 86 | Du 25 juillet au 28 août 2016 également Chiara Corazza. […] « A l’origine du Grand Paris, il y a eu un mouvement spontané de nombreuses entreprises membres de ParisIle de France Capitale Economique qui, en 2005-2006, n’ont pas totalement adhéré au schéma de développement de la Région Ile-de-France (Sdrif), qui parlait peu de croissance et de développement économique. Ces entreprises se sont alors demandé comment elles pouvaient agir pour faire de Paris Ile-de-France une métropole phare du XXI e siècle. Cela requiert tout d’abord d’assurer aux projets du Grand Paris une bonne visibilité. Comment voulez-vous, par exemple, que les Chinois ou les Américains localisent Saclay sur une carte, quand la plupart des Français euxmêmes ne le connaissent pas ? Nous avons donc commencé à travailler sur le sujet, à porter à l’international l’excellence de ce territoire, en insistant également sur la nécessité de l’appeler Paris-Saclay pour capitaliser sur la marque de Paris. Nous avons organisé différents groupes de travail, dont un présidé par Augustin de Romanet, alors directeur général de la Caisse des dépôts, qui a souligné que le principal handicap de Saclay était sa desserte. Comment bâtir une Silicon valley, un nouveau MIT à la française sans une desserte de qualité ? Tout le projet du Grand Paris consiste donc à relier et à valoriser ces pépites, nombreuses, autour du Grand Paris. Qu’il s’agisse de Paris-La Défense, de ParisRoissy ou de Paris-Marne-la-Vallée quoi de mieux qu’un réseau de transport performant pour mettre tout cela en valeur ? », a poursuivi le directeur général de PCE. « Le Grand Paris constitue un projet de développement économique d’une envergure exceptionnelle. En réalité, il existe peu de projets, à travers le monde, aussi ambitieux qui bénéficieront, au cours des prochaines années, de 50 milliards d’euros d’investissement public. » ■ JACQUES PAQUIER LAURENT VIGIER : « LE GRAND PARIS A PERMIS D’INVERSER LA TENDANCE » « Le Grand Paris existait avant la fin des années 2000, avec dix millions de personnes vivant dans l’agglomération, sans que l’on parle du Grand Paris en tant que tel. Mais ce territoire métropolitain était en perte de vitesse par rapport à Francfort, Londres, ou Berlin. La perception internationale du projet du Grand Paris a permis d’inverser ces tendances. En l’occurrence, le travail de pédagogie réalisé par PCE, à travers de nombreux road-shows et des travaux et études multiples, a été absolument décisif. Je peux porter témoignage de la montée en puissance de l’intérêt des investisseurs internationaux au cours des deux ou trois dernières années. […] Contrairement à ce que l’on entend parfois, nous n’avons pas perdu de temps avec les problématiques d’organisation territoriale car il y avait un temps incompressible d’études, qui a donc été mis à profit pour faire connaître ce projet. La Caisse est naturellement partie prenante du Grand Paris comme acteur stratégique de ce territoire. La Caisse jouera le rôle qu’elle a toujours joué, de catalyseur et d’accélérateur. Sept filiales sont à l’œuvre, quatre milliards pour l’infrastructure du Grand Paris, la SNI avec Grand Paris habitat, Icade, toutes ces entités de la Caisse sont mobilisées et interviendront dans différents segments du projet. » ■ TERRITOIRES / ACTUALITÉS En bref Transport QUESTIONS À… Anita Sauer Directrice générale du directoire de Foncière commune YVELINES Liaison Saint-Cyr-Satory L’EPA Paris-Saclay a confié la maîtrise d’œuvre de la liaison de transport public Saint-Cyr-Satory à Arcadis ESG et à l’agence Devillers et associés, indique-t-il le 18 juillet. Ce projet de reconversion de la voie ferrée militaire entre la gare de Saint-Cyr-l’Ecole et le plateau de Satory « vise à renforcer l’offre de transport en commun pour le futur quartier de Satory ouest », qui doit être desservi par la ligne 18 du Grand Paris express, signale l’EPA. Les études de maîtrise d’œuvre doivent être réalisées cette année en vue d’un achèvement de l’infrastructure en 2020. « Nous nous situons très en amont des opérations d’aménagement » JGP : Quelle est la spécificité de votre modèle ? Notre modèle économique consiste à acquérir le foncier, à le porter pendant au moins sept ou huit ans, pour pouvoir, pendant cette période d e p o r t a ge , re m b o u rs e r le s emprunts, ou a minima régler leurs intérêts et se constituer une réserve pour indemniser les locataires, qu’il s’agisse de commerces ou d’activité, à la fin de l’opération. Ce sont donc des fonciers très particuliers, loués ou louables facilement, en bon état, parce que la société a son propre équilibre économique. Lorsque l ’ o p é ra t i o n d ’ a m é n a ge m e n t démarre, il nous faut, en effet, indemniser les locataires sur la base d’un montant qui varie en fonction de la rentabilité de leur activité, qui peut être importante. Nous devons donc porter assez longtemps le foncier concerné pour que ce modèle économique fonctionne. JGP : Quels sites vous intéressent en particulier ? Les fonciers autour des gares, bien sûr, celle de Pleyel notamment, étaient visés au départ. Aujourd’hui, on s’élargit vers La Courneuve Six-Routes, autour du tracé des tangentielles. Il est à noter que notre modèle suppose que les gens soient vendeurs, nous ne bénéficions pas de déclaration d’utilité publique (DUP) puisque JGP : Quelles sont la forme juridique et la gouvernance ? Nous avons été créés en février 2014 et avons choisi de constituer une SAS de portage foncier à long terme. Il s’agit d’une société distincte de Plaine Commune, filiale de l’Epfif et de la SEM Plaine Commune développement, dotée d’un capital de dix millions d’euros (1,5 million de la SEM, 8,5 de l’Epfif). En considérant que nous investissons nos fonds propres à hauteur de 10 % pour chaque opération, cela donne une force de frappe de 100 millions d’euros. Ce qui n’est pas énorme. Chaque décision requiert l’unanimité. Les fonciers concernés doivent être situés sur le territoire de Plaine Commune. Bruno Beschizza, maire d’Aulnay- Anita Sauer, directrice générale de Foncière commune. nous nous situons en amont des opérations d’aménagement. Plaine Commune a, par ailleurs, signé un contrat de développement territorial (CDT) qui contient un plan stratégique foncier où sont consignées les mutations à venir au cours des dix prochaines années. Ce sont sur ces secteurs stratégiques que nous cherchons à intervenir prioritairement. L’idée est ensuite de revendre l’opération d’aménagement au prix coûtant, sans réaliser de plus-value. CDG EXPRESS Examen à la rentrée La commission du développement durable de l’Assemblée nationale examinera, le 20 septembre, le rapport de Philippe Duron (PS) sur le projet de loi relatif au CDG express, qui pourrait ensuite passer en séance publique dès la semaine suivante. Le premier article a pour objet de ratifier l’ordonnance du 18 février 2016 relative à la réalisation de cette liaison directe entre la gare de l’Est et Roissy. Le second article permet à l’État de désigner, par voie d’appel d’offres, l’exploitant ferroviaire chargé de cette ligne. © JGP JGP : A quoi sert Foncière commune, récemment créée ? Anita Sauer : Au départ, elle provient d’une réflexion de Plaine Commune : des nouvelles gares vont voir le jour avec le Grand Paris express, entraînant des mutations, créant des effets d’aubaine qui peuvent attiser la spéculation. Face à ce constat, Plaine Commune a souhaité se donner les moyens d’anticiper ces mutations foncières. L’établissement public foncier d’Ile-de-France (Epfif) travaille beaucoup sur Plaine Commune, par le biais de conventions, pour acquérir des parcelles en vue d’opérations d’aménagement futures. Mais l’Epfif n’acquiert du foncier qu’en vue d’opérations d’aménagement connues. Or certaines des emprises que souhaite acquérir Plaine Commune concernent des opérations qui ne sont pas encore lancées. Par ailleurs, l’Epfif porte ses acquisitions trois, cinq, voire sept ans au maximum. Plaine Commune nous a demandé de travailler avec elle à la création d’un véhicule de portage foncier opérant sur un temps plus long, sur un modèle différent. sous-Bois, préside le conseil de surveillance de la SAS Foncière commune, à la suite de Stéphane Peu, maire adjoint de Saint-Denis et vice-président à EPT Plaine Commune. Patrick Braouezec, président de l’EPT Plaine Commune, est vice-président du conseil de surveillance. Notre première acquisition porte sur un montant de 5,7 millions d’euros : il s’agit du bâtiment loué actuellement à La Plateforme du bâtiment, sur le secteur Pleyel Saint-Denis. ■ PROPOS RECUEILLIS PAR JACQUES PAQUIER STIF Financement Les besoins de financement du Syndicat des transports d’Ile-de-France, qui prévoit près de 15 milliards d’euros d’investissement sur les dix prochaines années pour acquérir et rénover les matériels roulants, ont été évoqués lors du conseil du 13 juillet. Selon différents scénarios envisagés, « la hausse tarifaire moyenne oscillerait entre 2,3 % et 3,3 % par an sur la mandature actuelle contre entre 6,7 % et 6,9 % sur la prochaine mandature », estime-t-il. Le journal du Grand Paris | N° 86 | Du 25 juillet au 28 août 2016 | 9 TERRITOIRES / ACTUALITÉS En bref Institutions COLLECTIVITÉ EuropaCity. La Région « vigilante et exigeante ». Le conseil régional d’Ile-de-France a exprimé un avis positif sur le projet EuropaCity mais a demandé certaines garanties autour de l’emploi, de l’offre commerciale et de l’environnement. « Si la Région « est favorable aux investissements qui contribuent à son développement », elle entend être « vigilante et exigeante » sur ce projet qui devra être en adéquation avec tous les acteurs présents sur le territoire, au profit des habitants du territoire et au-delà de l’ensemble des Franciliens », indique-t-elle. Expo U. « Nous sommes prêts », voilà le message que Jean-Christophe Fromantin, député-maire de Neuilly-sur-Seine et coprésident d’Expofrance, a voulu faire passer, le 13 juillet, à propos de la candidature française à l’organisation de l’Exposition universelle de 2025. L’Ile-de-France accentue son soutien aux territoires ruraux Lors de la commission permanente du 12 juillet, le conseil régional a voté des soutiens aux territoires ruraux. Près de 850 millions ont été attribués, à cette occasion, en faveur des transports, des lycées, etc. près le Pacte rural adopté en mars dernier, les élus régionaux ont voté, lors de la commission permanente, le financement de 11 contrats avec des communes de la grande couronne pour trois millions d’euros. Lors de la séance plénière des 7 et 8 juillet, deux nouvelles aides ont été créées dans le cadre de ce pacte, afin de défendre le commerce de proximité dans les territoires ruraux. L’une s’adressera aux commerçants pour leurs projets de création, de développement ou de reprise d’activité ; la seconde aux communes et aux intercommunalités qui s’engagent dans des opérations de revitalisation de quartiers commerciaux. A 157 millions pour les transports Lors de la commission permanente, 63,58 millions d’euros ont été votés en faveur de la formation professionnelle, de l’apprentissage et de l’emploi, afin notamment d’ouvrir 602 nouvelles places en CFA, dont 398 sur les premiers niveaux bac et pré-bac, « soit les deux niveaux sur lesquels l’apprentissage connaît le plus de difficulté », précise le conseil régional. Sur les 34,03 millions d’euros destinés au développement économique et de l’innovation, 12,2 millions iront aux lauréats des appels à projets PM’up de septembre 2015, et 6 millions à BPIfrance pour la mise en œuvre du nouveau prêt croissance TPE. Les financements les plus importants validés à cette occasion concernent toutefois les transports, avec notamment 157 millions d’euros pour les prolongements du RER E à l’ouest, des lignes 11 et 14 du métro et la réalisation du tramway T9 (Paris-Orly-ville). Le 12 juillet ont également été votés les financements de plusieurs projets culturels (18 millions d’euros) ; de dispositifs favorisant l’inclusion sociale des Franciliens et des aides aux établissements d’études sanitaires et sociales (60 millions) ; de dispositifs sociaux dédiés aux lycéens et étudiants et à la construction/rénovation d’établissements (60,3 millions). ■ RAPHAËL RICHARD Bulletin d’abonnement Je souhaite m’abonner pour un an, je choisis ma formule : Abonnement web Solo Tarif annuel 780 € HT (796,38 € TTC) soit 2,1 € par jour Abonnement web Multiutilisateurs 700 € HT (714,70 € TTC) par utilisateur soit 1,90 € par jour • Accès au site Internet • Newsletter quotidienne • L’hebdo en PDF • Les archives en PDF Abonnement web & édition papier 960 € HT (980,16 € TTC) soit 2,6 € par jour + L’hebdo papier (48 numéros/an) Adresse de livraison : Mode de paiement : Nom : …………………………………………………………………………………………………………… Organisme : ………………………………………………………………………………………………… Adresse : ……………………………………………………………………………………………………… CP/Ville : ……………………………………………………………………………………………………… Pays (si hors France) : ………………………………………………………………………………… Téléphone : ………………………………………………………………………………………………… Email de l’abonné ou de l’administrateur : ..................................................................... @ ............................................................... Chèque bancaire à l’ordre de JGPmedia Virement bancaire au Crédit Mutuel Code IBAN : FR761 02780 6031 000205 8220209 Carte bancaire American Express Mastercard Visa N° : …………………………………………………………………………………………………………………… Code de sécurité (3 derniers chiffres au dos) : Date d’expiration : _ _ / _ _ _ _ Signature Cachet Abonnement en ligne : visitez la rubrique abonnement du site www.lejournaldugrandparis.fr Retournez ce bulletin à : JGPmedia – 27 rue du Chemin vert, 75011 Paris // contact : [email protected] 10 | Le journal du Grand Paris | N° 86 | Du 25 juillet au 28 août 2016 TERRITOIRES / ACTUALITÉS TRANSPORT Ligne 18 : la commission d’enquête demande des aménagements A la suite de l’enquête publique sur la ligne 18 du Grand Paris express, la commission d’enquête demande différents aménagements au projet afin d’en limiter les nuisances. u 21 mars au 26 avril derniers s’est tenue l’enquête publique sur la ligne 18, préalable à l’obtention d’une déclaration d’utilité publique, qui a permis de recueillir 4 481 observations, courriers et courriels. D’une longueur de 35 km dont 14 en aérien et comportant neuf nouvelles gares, cette ligne doit relier la gare Aéroport d’Orly à Versailles Chantiers. Malgré le nombre important de demandes du public de mettre en souterrain tout ou partie de la section prévue en viaduc, la commission d’enquête, dans son rapport mis en ligne le 19 juillet, s’est prononcée en faveur du tracé en extérieur, le passage en tunnel entraînant « un surcoût non négligeable » et « un retard certain à la réalisation du projet dont l’urgence paraît cependant avérée ». Son avis, favorable, est néanmoins assorti de trois réserves et de plusieurs recommandations à l’endroit de la Société du Grand Paris (SGP). D © DIANA ROSA’S KALEIDOSCOPE Systèmes antibruits complémentaires La première réserve appelle cette dernière à faire réaliser des études indépendantes afin d’identifier, par des simulations et des mesures physiques in situ, les zones les plus vulnérables du parcours – sur les parties en souterrain comme en viaduc – en vue d’y prévoir des systèmes antibruits complémentaires aux solutions déjà envisagées. L e s d e u x a u t re s ré s e r ve s concernent le tracé retenu qui, d’une part, pose problème sous le quartier de la Bretonnière à Voisins-le-Bretonneux du fait de « risques certains dus à l’instabilité du sous-sol sous les pavillons de ce quartier ». La commission d’enquête demande à la SGP de retenir le tracé alternatif sous le golf national. D’autre part, elle s’inquiète de la destruction de l’immeuble du Centre Huit, appartenant à l’Eglise protestante unie de Versailles, causée par l’implantation de la future gare de Versailles Chantiers. Parmi les autres remarques figurent notamment les demandes de certaines collectivités, dont le conseil départemental de l’Essonne, pour que soient prévues des mesures conservatoires permettant, au niveau de la gare Aéroport d’Orly, le prolongement ultérieur de la ligne 18 vers l’est jusqu’au RER D et d’implanter une gare dans le quartier Camille Claudel à Palaiseau. ■ RAPHAËL RICHARD La commission d’enquête est favorable au tronçon en viaduc de la ligne 18, malgré les demandes de passage en souterrain. AGENDA Les événements du développement économique en Ile-de-France 29 SEPTEMBRE Smart Manufacturing Paris Saclay 2016 L’Estaca Campus Paris-Saclay accueille l’événement interpôles sur l’industrie du futur en Ile-de-France. Au programme : fabrication additive, sciences humaines et sociales et digitalisation de l’industrie avec des témoignages d’entreprises et d’écoles comme Centrale Nantes ou l’Institut MinesTélécom. Estaca Campus Paris-Saclay (Yvelines) 8 ET 9 NOVEMBRE Smart City + Smart Grid Smart Grid-Smart City se tient conjointement à IBS (Intelligent building systems) : sur deux jours, retrouvez toutes les applications, solutions et innovations en haut et très haut débit, les réseaux intelligents pour les villes et les territoires, l’efficacité énergétique et les bâtiments intelligents. 30 NOVEMBRE - 2 DÉCEMBRE Simi 2016 La 15e édition du Salon de l’immobilier d’entreprise se déroulera à Paris du 30 novembre au 2 décembre. Il est l’occasion chaque année, pour les acteurs de l’immobilier et de l’aménagement francilien, de présenter leurs projets, d’assister à des conférences et de participer à des débats. En 2015, il a réuni 26 040 professionnels et 420 exposants, dont 69 nouveaux. A cette occasion seront décernés, par un jury composé exclusivement de directeurs immobiliers de grandes entreprises françaises, les Grands prix Simi 2016, parrainés par Generali real estate, qui récompensent les immeubles de bureaux et logistique de l’année. Paris - Palais des Congrès Paris – Porte de Versailles 8 ET 9 NOVEMBRE Mobility for business Vitrine de la mobilité professionnelle sous toutes ses formes, c’est grâce à l’implication et à l’exigence de tous que Mobility for business doit son succès depuis sa création et permet aujourd’hui de réunir plus d’une centaine de sociétés leaders dans leur domaine et 4 000 visiteurs/acheteurs en recherche de solutions innovantes et concrètes. Paris – Porte de Versailles 8 ET 9 NOVEMBRE IBS event Durant deux jours, Intelligent building systems (IBS) permettra à tous les professionnels d’être au plus près des préoccupations du marché : du bâtiment intelligent au bâtiment interactif : mutations, environnement, adéquation énergétique, interaction entre bâtiment intelligent et smart grid ; conception du bâtiment : efficacité, coût, cycle de vie et rénovation ; mise en œuvre, exploitation et maintenance du smart building : compétence, savoir-faire, services, comptage, réseau, sécurité, pilotage et optimisation des procédés ; usages et marchés du smart building : acteurs, management de projet, performance d’exploitation et productivité ; tendances technologiques du marché : objets connectés, protocole, l’interopérabilité, software et maquette numérique (BIM). veille technique, au service des fabricants, des équipementiers et des assembleurs, qui souhaitent rencontrer en face-à-face les fournisseurs de solutions en métallurgie, plasturgie, électronique et services à l’industrie. Paris Nord Villepinte Paris – Porte de Versailles DU 6 AU 9 DÉCEMBRE Midest Midest est la plateforme de référencement de fournisseurs internationaux de sous-traitance industrielle. C’est un salon de création de partenariats et de N°| 1Du|2515 octobre 2014 Le journal du Grand Paris | N° 86 juillet au 28 août 2016| | 11 11 XXXX / XXXX COULISSES / PORTRAIT Philippe Chiambaretta, architecte. Paris métropole. Rapprochement. L’idée d’une fusion entre le syndicat mixte d’études Paris métropole et l’Association des maires d’Ilede-France (Amif), lancée par Stéphane Beaudet, fait son chemin. Pourquoi pas s’il s’agit d’une addition, avance un élu. Plus prosaïquement, cette « rationalisation » pourrait permettre à Paris métropole de considérer l’avenir sous de meilleurs auspices. La subvention de la Région, prévue à hauteur de 340 000 euros lors du débat d’orientation budgétaire, a été finalement revue à la baisse pour s’élever, in fine, à 50 000 euros. Inventons la métropole. Algoé rempile. C’est un orfèvre en la matière qui vient de remporter l’appel d’offres en vue de l’assistance à maîtrise d’ouvrage de l’organisation d’« Inventons la métropole », en la personne d’Algoé. Nicolas Ledoux, son directeur, avait déjà accompagné la capitale pour « Réinventer Paris ». Paris Région entreprises. Robin Rivaton nommé. Sabine Enjalbert s’apprête à quitter la tête de Paris Région entreprise (PRE), «pour mener un projet personnel». Robin Rivaton, ex-conseiller attractivité et développement économique de Valérie Pécresse, vient d’être nommé directeur adjoint de PRE et aurait vocation à prendre la direction de l’institution régionale. Dév.-éco. La solution par les territoires. La suppression par la loi NOTRe de la clause de compétence générale dont bénéficiaient jusqu’à présent les départements leur vaut notamment de ne plus pouvoir intervenir en matière de développement économique. Quid des agences départementales actives sur ce sujet ? Dans le Val-de-Marne, la solution pourrait passer par les établissements publics territoriaux, qui mutualiserait cette structure… en partenariat avec le conseil départemental. © C. SAUNDERS/PCA-STREAM En bref Coulisses gieuse expérience, il crée à 38 ans son agence, installée aujourd’hui dans une ancienne imprimerie du Marais. Composée d’une équipe pluridisciplinaire de 35 architectes et designers, PCAStream aborde l’architecture par la recherche et la réflexion avant l’action. « Je voulais m’atteler à la question du pourquoi on fait les choses et pas seulement du comment, explique Philippe Chiambaretta, mais trouver un sens à ce que l’on fait devait résulter d’une quête, ce travail est tout aussi important que celui de construire. » Anthropocène En s’entourant d’anthropologues, de philosophes, de sociologues, d’écoPORTRAIT nomistes, de designers, d’artistes, il lance Stream, une revue et un laboratoire d’idées et de réflexions qui lui offrent une « vision kaléidoscopique » de la société en mesure d’anticiper les grandes mutations contemporaines Face aux mutations de la société et à l’urbanisation mas- et l’impact des activités humaines sur sive, l’architecte parisien apporte des regards différents l’écosystème évoqué par le concept d’anthropocène. Le succès du Stream sur les questions du monde de demain. building, un bâtiment en bois mixant les activités, se présente comme « un auréat de « Réinventer plaque l’univers rude des mathéma- hommage » à cette méthode innovante Paris » avec le Stream tiques et de l’économie pour se dédier qui consiste à ne pas faire les choses building, puis du à la peinture. « Je cherchais une voie uniquement pour « suivre les modes », Mipim 2016 avec l’im- de réinsertion dans la mais à se fonder sur meuble tertiaire du création », se justifie ce BIO EXPRESS des arguments éthiques #cloud.paris, sélectionné pour la réha- passionné d’art contemet scientifiques. « Les bilitation du 52 Champs-Elysées, porain qui parcourt, à 1987 Diplôme de prochains travaux de l’Ecole des ponts et m a î t re d ’ œ u v re d u T r i p o d e à ses (rares) moments chaussées Stream porteront par Issy-les-Moulineaux… L’empreinte de libres, les biennales exemple sur l’intérêt éco2000 Diplôme Philippe Chiambaretta s’imprime pro- d’art du monde entier. nomique et écologique d’architecture gressivement dans le paysage franciPuis sa route croise de la construction bois, lien. Diplômé d’architecture à l’ap- celle de l’architecte cata- 2001 Création de et sur le sens de dévelopl’agence PCA-Stream proche de la quarantaine, il a suivi un lan Ricardo Bofill, dont per de l’agriculture parcours tout autant sinueux que riche il va diriger le Taller de urbaine à Paris », argue avant de se révéler dans la fabrique de Arquitectura de Paris Philippe Chiambaretta la métropole. « A la sortie du bac, j’hé- pendant dix ans. Une dont les fortes convicsitais entre l’art, le cinéma, l’architec- vie « passionnante » qui tions l’empêchent parture, la photo et, au final, je me suis l’amène à conduire des projets de la fois de prendre du recul. « C’est une laissé tenter par le défi et le prestige des Colombie à la Suède en passant par personnalité atypique du monde de grandes écoles, raconte-t-il, bon en les Etats-Unis et avoir une approche l’architecture qui réfléchit différemmath, j’ai voulu relever le challenge et transversale de l’architecture, le fonde- ment, comprend vite et donne une savoir jusqu’où je pouvais aller. » ment de sa démarche. « L’architecture dimension tant intellectuelle que cultuAprès une formation d’ingénieur à devient un métier de rêve quand elle relle à ses réponses », assure Bertrand l’Ecole des Ponts, une expérience touche aux enjeux globaux de la poli- Julien-Laferrière, directeur d’Ardian dans la finance à Wall street, puis un tique, de la finance, de l’économie, de Real Estate, qui l’a recruté chez master en économie et technique la création et de la pensée », admet-il, Ricardo Bofill. « Il marquera très cerdécroché au Massachusetts institute ne se voyant pas simple « dessinateur tainement l’architecture des dix proof technology (MIT) de Boston, il de bâtiment ». Fort de cette presti- chaines années. » ■ FABIENNE PROUX Philippe Chiambaretta Casser les codes L Société éditrice JGPmedia au capital de 100$000 euros, 27 rue du Chemin Vert - 75011 Paris Tél. 01 75 77 87 25 - Dépôt légal à parution CPPAP : 1116 T 92553 - ISSN : 073-3454 12 | Le journal du Grand Paris | N° 86 | Du 25 juillet au 28 août 2016 Directeur de la publication : Jacques Paquier Rédacteur en chef délégué : Raphaël Richard Ont participé à ce numéro : J. Michon, F. Proux, M. Cataldi (correctrice) Directrice de clientèle : Dominique Pillas Conception graphique : Rampazzo & Associés Imprimerie : ISI Print, 15 rue F. de Pressensé, 93210 La Plaine-Saint-Denis