Noute chérentai ét-i en peurdission

Transcription

Noute chérentai ét-i en peurdission
L’avenir du
patois
charentais
-Le parler
-L’écrire
RenéRibéraud
La Garnerie 17500 Mortiers Tel : 05 46 48 12 23
[email protected]
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Noute
chérentai
ét-i en
peurdission ?
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-Pouvons-nous parler d’avenir du patois charentais ?
Modifié le 19 02 2011 à 12 H
-Quelques questions substantielles.
-Est-il vraiment menacé de disparition et pourquoi ?
-Pouvons-nous encore le sauver et comment ?
-Avons-nous la volonté et la capacité de le sauver ?
-Devons-nous et pourrons-nous le transmettre aux générations futures ? Avons-nous
des solutions ?
-Faudrait-il penser à l’enseigner ?
-Avons-nous les outils nécessaires (moyens pédagogiques) pour le faire ?
-Nos glossaires et grammaires sont-ils adaptés pour les novices qui voudraient
s’initier au patois ?
Sachant que pour le conserver, mais surtout le perpétuer, cette fonction nous
incombant, à nous les patoisants et vous les spectateurs, en formant un tout, qui est
indissociable.
Que pouvons-nous faire tous ensemble (Patoisants et non patoisants) ?
L'avenir de notre patois charentais repose sur nos épaules !
Quel est votre avis sur toutes ces questions?
Notre but ne serait-il pas que le patois charentais trouve une unité et une cohérence
dans son écriture par rapport à sa prononciation ?
Pour ensuite qu’il soit :
-Parlé dans des soirées animées sous forme de monologues, scénettes, chansons
etc.…
-parlé dans des pièces de théâtre.
-Parlé lors des fêtes tel que le festival de Poullignac ou la fête du milla et ceci dans
un maximum de régions saintongeaises.
-Écrit en bon patois dans des articles de journaux, ainsi que dans des livres.
-Mis en vidéo, en son, ainsi qu’en écrit sur Internet.
-Qu’il continue à être défendu par une association telle que la S E F C O. !
-Quel est votre avis ?
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Voici les différents chapitres traités dans cet exposé.
-Le Poitevin-Saintongeais.
-Ses dangers. P 5
-Ses initiateurs. P 5
-Sa graphie. P 6
-Le patois charentais
-Son déclin depuis 150 ans. P 11
-Son état actuel. P 11
-Ses différentes appellations. P 12
-Comment nommer notre patois ? P 13
-Pour conserver ce patois charentais et le perpétuer, que devons nous faire ? P 13
-Nos désirs les plus chers pour l'avenir de notre patois. P 14
-Unité dans l’écriture du patois, pour une cohérence avec la prononciation. P 15
-Apprentissage d’une langue en général. P 16
-Quelques questions . P 18
-Les documents actuels en patois sont-ils adaptés à nos lecteurs. P 19
-Est-ce que tout a été fait en matière de phonétique et d'orthographe sur le patois
charentais dans nos écrits existants ? P 20
-Les différentes catégories de personnes intéressées par le patois. P 20
-Comment écrire le patois ? P 21
Lorsque j’ai commencé à préparer cet exposé, je ne voulais pas parler de ce que
nous allons voir en suivant. Je ne voulais pas faire ressurgir cette agressivité qui revient
régulièrement au sujet de notre Charentais, car d’une part je n’aime pas la violence, et d’
autre part je ne pense pas que cela serve le patois, bien au contraire.
Mais vu ce qui s’est passé dans la presse le 6 novembre 2010, je me sens obligé d’en
parler.
Car si nous ne réagissons pas, il arrivera ce que je redoutais depuis quelques
années !
C'est-à dire que notre saintongeais, ainsi que les différents patois des départements
voisins, seront déjà gommés et remplacés par une seule langue artificielle !
Voici ce que certains ont lu dans le journal Sud Ouest le 6 novembre 2010 à
l'occasion de la mort du grand Simounet.
A çhés fàetes
A voir ce titre en Saintonge, veut bien dire que notre charentais est en voie de
disparition et sera remplacé très prochainement par une langue morte : Le PoitevinSaintongeais.
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-Que veulent dire ces mots,
-Quelle est leur signification ?
-Où ont-ils été pris ?
-Cette phrase a-t-elle une signification particulière ?
-Quel est le rapport, le lien avec la disparition d’un saintongeais ?
Que de questions sans réponse pour nous saintongeais !
Face à cette situation, voici les différents titres que nous aurions pu trouver dans les
journaux :
-Le Grand Simounet a emporté à tout jamais, les derniers vestiges du seul dialecte
qui restait parmi tous ceux de la région Poitou-Charentes Vendée !
-Le 6 novembre 2010, date mémorable dans la fin des dialectes du Poitou-Charentes
Vendée !
-Le 6 novembre 2010, le glas a sonné pour les différents dialectes du PoitouCharentes Vendée !
Ce qui suit aurait pu être le contenu de l’article.
-Lors du décès du Grand Simounet, le 6 novembre 2010 le titre du journal Sud
Ouest est la preuve vivante que les différents dialectes de la région Poitou-Charentes
Vendée sont bels et bien disparus à tout jamais. Seul restera cet ensemble de mots réunis
dans un dictionnaire appelé Poitevin-Saintongeais qui sera étudié uniquement en tant que
langue morte !
A çhés fàetes ! Traduit mot à mot c’est égal à : A ces fêtes. Pour nous Saintongeais
cela ne veut rien dire, mais dans un petit coin du Poitou, cela veut dire : Au revoir.
Cette traduction a été prise dans le dictionnaire Poitevin-Saintongeais de Piveteau.
Quoi de plus naturel, pour quelqu’un ne connaissant pas le saintongeais, que d’aller
chercher dans un dictionnaire de saintongeais pour trouver les bons mots pour traduire du
Français !
Mais alors que peut bien être ce Poitevin-Saintongeais, dont certains Saintongeais
parlent tant ?
Le Poitevin-Saintongeais
Ce Poitevin-Saintongeais qui fait couler beaucoup d’encre !
Aux yeux de l’UPCP (Union Poitou-Charentes pour la Culture Populaire), le
Poitevin-Saintongeais, est censé regrouper les patois d’au moins 5 départements : La
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Charente, la Charente-Maritime, la Vendée, les Deux sèvres et la Vienne. A tout ceci il
faut aussi rajouter le nord Gironde, qui fait partie de la Saintonge (pays Gabaye).
Ce Poitevin-Saintongeais serait un patois commun à tous les habitants de ces cinq
départements. Ce qui voudrait également dire que tous les mots de ce patois unique,
seraient compris dans leur quasi-totalité par tous les patoisants des départements cités.
J’ai donc pris les 4 glossaires de la S E F CO dans lesquels sont répertoriés les mots
des départements : 16, 17, 79, 85 et le 86.
Chaque mot répertorié est suivi du numéro du département où il est employé.
J’ai donc cherché les mots patois, communs à ces 5 départements.
J’en ai répertorié seulement 4% !
Ce qui veut dire qu’il en reste 96%, répartis dans ces différents départements, mais
qui ne sont pas forcément communs aux 5.
Certains ne sont utilisés que dans 2, 3 ou 4 départements. Voire 1 seul.
(Un mot commun à deux ou plusieurs départements, est un mot qui a la même
définition que dans le ou les départements voisins, mais qui a en général une prononciation
différente.)
J’ai également compté, ceux qui étaient communs à 4 et 5 départements.
J’en ai répertorié environ 10%.)
Sachant que ces mots, dits '' communs '' ne s’écrivent et ne se prononcent pas de la
même façon.
Alors je dis : Est-ce suffisant, pour prétendre et faire croire aux habitants de ces 5
départements, qu’ils ont un patois qui leur est commun à tous ?
Mais quelles sont les raisons qui ont bien pu pousser quelques humains à créer cette
langue Poitevine-Saintongeaise ?
Peut-être des raisons politiques, sous lesquelles se cache le pouvoir des hommes,
appâtés par l’argent !
Quelles pourraient être les autres bonnes raisons ?
Des passionnés de la langue régionale ? Non certainement pas !
Graphie du Poitevin-Saintongeais.
Je voudrais simplement vous faire survoler cette graphie, dont peu de personnes
peuvent imaginer cette ‘’prouesse’’ linguistique venant de quelques intellectuels.
Dans la grammaire du Poitevin-Saintongeais, J’ai découvert : Une graphie, dite
normalisée ! Par qui ?
Le mot normalisation dans le Larousse a la définition suivante.
Ensemble de règles, résultant de l’accord, entre des producteurs et des usagers.
Où est l’'' accord '' dans le cas de cette graphie normalisée ?
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Cette graphie normalisée est expliquée dans la grammaire du Poitevin-Saintongeais
et elle n’est pas facile à assimiler car le principe est, que le mot a une écriture unique pour
les différents patois de la région Poitou-Charentes Vendée nord Gironde.
Il faut dire, que les principes de base de l’écriture, et de la prononciation (donc de la
graphie) du Poitevin-Saintongeais ne sont pas comme en Français :
-En Français nous avons : Un son qui correspond à une lettre ou à une association de
deux ou trois lettres !
-Mais en Poitevin-Saintongeais c’est totalement différent : C’est la lettre ou une
association de lettres qui correspondent à plusieurs réalisations phonétiques possibles !
Je pense que : ce que je viens de dire n’est pas très clair et demande des explications
ainsi que des exemples.
Prenons dans un dictionnaire de français ( Larousse) le mot :
-Râteau (ra-tô) n.m. Instrument d’agriculture…
Dans dictionnaire Robert :
-Râteau (rato) n.m. …
Nous pouvons donc dire qu’en Français, le mot est à la fois à écriture et
prononciation unique.
Prenons un dictionnaire de Poitevin-Saintongeais dans sa partie Français-Poitevin,
nous trouvons :
-Râteau n.m. Ratea.
Ici on trouve la correspondance en patois, du mot Français.
Dans la deuxième partie du dictionnaire Poitevin-Saintongeais (Poitevin-Français)
-Ratea n.m. Râteau.
Ici on trouve la correspondance en Français, du mot patois.
A première vue, on peut croire que l’écriture du mot, ainsi que sa prononciation,
sont uniques ; erreur sa prononciation n’est pas unique, elle n’est pas précisée et pour
cause :
Il faut savoir que le groupe de lettre : ea de Ratea fait partie d’une graphie dite
normalisée avec beaucoup d’autres, qui sont énumérées dans la grammaire du PoitevinSaintongeais.
ea se prononce soit : èa, éa, ia, è, ua ou a, mais en aucun cas ea comme c’est écrit.
Donc le mot : Ratea se prononcera soit : Ratèa, Ratéa, Ratia, Ratè, Ratua ou Rata,
mais surtout pas Ratea. La prononciation se fait suivant les différents patois des 5
départements. Chacun devra reconnaître son mot.
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Donc très important :
En Poitevin-Saintongeais les mots ne se prononcent pas comme ils s’écrivent. Il
vous sera donc indispensable de connaître parfaitement bien avant tout, cette grammaire,
de connaître aussi parfaitement votre patois (si vous en avez un), le tout additionné d’une
grande pratique, puis enfin vous pourrez lire et comprendre notre belle langue qui est notre
patois Saintongeais. Si vous n’avez pas la volonté de faire tout ceci, vous pouvez lire le
mot comme il s’écrit et alors là nous sommes en plein cœur d’une langue morte, qui est
notre Poitevin-Saintongeais !
Voici une partie de la graphie dite normalisée Poitevine-Saintongeaise.
(Dans ces groupes de lettres formant cette graphie, on y trouve soit : une voyelle et
une consonne ou deux ou trois voyelles, voire deux consonnes).
Il est aussi possible de trouver 1 voyelle ou une consonne
Oui c’est très compliqué
Voici comment se prononce l’association des lettres suivantes :
-Deux ou trois voyelles
àe : se prononce soit : eï, aï, aè, a ou é. Ex :Tàete.
ae : se prononce soit : aï, é, ou è. Ex :Jhamae.
ai : se prononce soit : eï, aï, é ou i. Ex : Beatai (deux graphie normalisée dans le
même mot) (Beauté).
àie : se prononce soit : eïe, aë, ie ou ée. Ex : Faticàie
au : se prononce : o. Ex : échaudi
àu : se prononce soit : ao, a, ou, ou o. Ex chevàu
ea : se prononce soit : èa, éa, ia, è, ua ou a. Ex : coutea
oa : se prononce soit : oa ou wa. Ex : poas
oe : se prononce soit : oé, wé, oï ou o. Ex : poessun
oé, oén : se prononce soit : oé ou oin
-Une voyelle et une consonne :
an : se prononce soit : an, on, ou in : Ex : chante
en : se prononce soit : an, on ou in : Ex : den
én : se prononce : in
én, éne / ene. Ex : chén, chéne, chene
eù : se prononce soit : eu ou u. Ex : çheù
in : se prononce in.
un : se prononce soit : on, an ou in. Ex : bessun
ùn : se prononce in. Ex : coumùn
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-Deux consonnes :
ch : se prononce : ch. Ex : chevàu
çh : se prononce soit : qui, tch, ti ou ch. Ex : çhau
gh : se prononce soit : gui, dji, ou y. Ex : ghére.
ll : l mouillé, souvent réduit à y. Ex : égall, ell, all.
pr : se prononce soit : per, por ou pre
-Une consonne et une voyelle :
di : se prononce soit : di ou dj
ti : se prononce soit : ti ou tch
-Une consonne :
r : (r voyelle) se prononce soit : er, or ou re.
r : peut être muet ex : paechour (péchour, péchou) ; vendre (vendre, vende)
x : se prononce : gz
-Une voyelle
é : se prononce soit : é ou è
Celui qui ne connaît pas nos différents patois, pourrait croire en voyant ces mots
écrit dans ce dictionnaire, qu’ils sont écrits en poitevin, en Vendéen ou en Deux-sèvrien,
erreur cette écriture est toute autre et ne satisfait personne de ces départements.
Dans le même mot il y a quelquefois deux, trois, quatre, jusqu’à cinq graphies dites
normalisées différentes.
Si l’on combine toutes les différentes prononciations possibles on peut arriver à une
multitude de solutions.
Exemple : enghillebaudàe
en : Trois prononciations différentes, possibles : an, on ou in
gh : Trois prononciations différentes, possibles : gui, dji, ou y
ll : l mouillé, souvent réduit à y. (ye)
au : se prononce : o. (rien à voire avec : àu qui se prononce soit : eïe, aë, ie ou ée.)
àe : Cinq prononciations différentes, possibles : eï, aï, aè, a ou é
Exemple : Séntunjheas
én : se prononce : in
un : se prononce soit : on, an ou in.
ea : se prononce soit : èa, éa, ia, è, ua ou a.
Le gros problème à mes yeux c’est que pour lire du Poitevin-Saintongeais : Il faut
en premier, bien observer le mot, pour pouvoir le reconnaître (ce qui n’est pas toujours
évident.) Ensuite réfléchir à la prononciation correspondant à ce mot dans notre patois
d’origine, si nous en avons un bien sûr, pour enfin essayer de le prononcer.
Moi qui pourtant, connais à peu près bien mon patois saintongeais, je n’arrive pas à
me faire à cette graphie.
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Alors imaginons quelqu’un, ne connaissant que moyennement le patois, cherchant
dans le dictionnaire ou dans la grammaire du Poitevin-Saintongeais, un mot qu’ il a
entendu ou qu’il a vu, pour en connaître la signification et pouvoir le prononcer comme il
faut, et bien, il est impossible qu’il s’en sorte.
Tout ceci pour dire que nos patois, sont à l’origine des langues maternelles vivantes
qui étaient en grande partie exclusivement parlées !
Alors qu’à l’UPCP, ils ont regroupé toutes ces langues bien vivantes, pour en faire
une seule, qui matériellement est imprononçable et indéchiffrable. Donc une langue, qui
est exclusivement écrite !
Comment appelle t-on une langue exclusivement écrite ?
Une langue morte !
Après toutes ces réflexions, est-ce correct de mettre sur le marché, un dictionnaire
de Poitevin-Saintongeais et prétendre faire croire au public de ces 5 départements, qu’ils
ont un patois commun ?
Je trouve qu’à l’UPCP, ils sont forts et en avance sur leur temps, car ils ont inventé
une langue morte !
J’ai bien peur qu’au lieu de servir le patois, certains individus ne s’en servent que
pour arriver à leurs fins !
Imaginons un seul instant, que nous regroupions dans une langue commune, la
France, l’Espagne, l’Italie, l’Allemagne et l’Angleterre pour faire un dictionnaire à écriture
du mot unique. Ce mot étant d’une orthographe différente, que ces 5 pays possèdent, mais
lorsque ce mot sera lu par un de ses habitants, il faudra qu’il le prononce comme il a
l’habitude de le faire dans son pays d’origine et ce, à la vitesse de lecture habituelle.
En conclusion:
Laissons vivre en paix les patois encore le temps qui leur reste, aidons les
éventuellement à prolonger leur vie, mais surtout, ne les enterrons pas avant qu’ils soient
morts !
Le gros problème est, que si quelqu’un entre dans une librairie et demande un
dictionnaire de saintongeais voire même une grammaire, on lui proposera les deux
seuls documents existants : le dictionnaire et la grammaire du Poitevin-Saintongeais.
Sur internet, on trouve également en ligne le Poitevin-Saintongeais.
Que pensez-vous du Poitevin-Saintongeais tel qu’il a été conçu ?
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Revenons à la sauvegarde de notre patois charentais.
-Faut-il croire tous ceux qui ont vu le patois mort et enterré il y a bien longtemps ?
-Voici ce qu’écrit L. Favre dans son glossaire du Poitou de la Saintonge et de
l’Aunis, en 1867 page LXXXI (81) et LXXXII (82):
Il y a une cinquantaine d’années (C'est-à-dire vers 1800), le noble, le bourgeois
poitevin ne parlaient à leurs fermiers qu’en patois. Cette bienveillante familiarité plaisait
alors. Elle blesserait aujourd’hui (Nous sommes en 1867).
Ce fait seul prouve que notre patois a fait son temps. Ce n’est plus qu’une langue
morte. Aussi, à de rares exceptions près, nous ne pouvons plus l’étudier que dans les
livres ou brochures qu’elle nous a laissés. Sont-ce des chefs-d’œuvre ? Notre patriotisme
local n’ira point jusqu'à dire oui ! Bien loin de là, nous devons déclarer que le patois n’a
produit que des œuvres assez médiocres…
Les compositions qui nous restent n’ont qu’un seul mérite, c’est de nous avoir
conservé le patois et de nous permettre de pouvoir l’étudier et de le connaître.
-Voici ce qu’écrit Marcel Pellisson dit Piâre Marcut en 1885, dans le livre : In
jharbot de bouquet Saintonjhouê, page 4 et 5.
Aujourd’hui donc que les avantages de l’instruction sont assurés en France jusque
dans le moindre hameau, il n’est plus douteux que le patois saintongeais ne soit
fatalement destiné à céder le pas à la langue de l’académie et à disparaître un jour
complètement de notre province. Aussi les philologues ont-ils à se hâter s’ils veulent en
recueillir les épaves à titre de documents des âges passés, à coté des silex préhistoriques
et des médailles de l’époque gallo-romaine, dont les archéologues enrichissent chaque
jour les collections et les musées.
Depuis plus d’un siècle que certains ont déjà enterré le patois, affaibli certes, mais
toujours parmi nous, moi je suis convaincu que nous pouvons et devons faire quelque
chose pour lui venir en aide, ne serait-ce que l’immortaliser dans de bonnes conditions !
Bulletin de santé
de notre Patois charentais
Le patois charentais est un grand malade, fragile, mais pas sur son lit de mort. Il
n’est pas à l’agonie, il est simplement atteint d’une maladie dite psychologique,
accompagnée d’une grande dépression, due au désintéressement que nous lui faisons subir.
Certains le maltraitent, le méprisent, pas volontairement bien sûr, mais par
méconnaissance.
Cette maladie ne se soigne ni chimiquement ni à grands coups de lois, mais au
contraire par une très grande attention que nous devons lui porter.
Il faut d’abord mieux le connaître pour mieux le comprendre. Je ne dis pas que l’on
pourra lui donner une cure de jouvence, mais nous pourrions l’accompagner dans son
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grand âge, car il a plusieurs siècles d’existence. N’oublions pas que ce vieillard a
accompagné dans leurs joies et leurs peines, nos ancêtres saintongeais, quotidiennement,
que ce soit au travail ou en famille et durant toute leur vie. Nous lui devons le respect qu’il
mérite, alors aidons-le à poursuivre sa mission encore quelques décennies. Il faut
immortaliser ce patois à l’aide de bons écrits, pour que l’on puisse parler de lui dans de
bonnes conditions, aussi longtemps que vivront les humains sur notre bonne vieille terre
Saintongeaise.
Il ne faut pas avoir peur du patois saintongeais, nous pouvons nous approcher de lui,
sans aucune crainte !
Le plus grand souhait, c’est que vous soyez envahis vous aussi, par le virus du
patois saintongeais, celui qui contamine tout les patoisants, qui ne peuvent plus s’en
séparer !
Le vieux Durathieur
Maintenant, je vous propose de bien nous imprégner de ce patois charentais.
Car plus on connaît un animal, une plante, une chose, une langue, moins on en a
peur, mieux on peut vivre à ses cotés.
Connaître, comprendre pour mieux transmettre.
-Qu’est ce que le charentais?
-Une langue ?
-Un patois ?
-Un dialecte ?
-Un parlanghe ?
Est-ce important de le définir ?
Faut-il le situer dans notre esprit ?
Tous les défenseurs des patois ou dialectes sont unanimes et veulent les appeler :
Langues régionales !
Peu importe l’appellation, l’important c’est de le sauver.
Malgré tout, j’ai bien peur que le mot langue nous amène à considérer notre patois
charentais comme une langue nationale. De par leurs conceptions, notre charentais, ainsi
que la plupart des patois n’a rien à voir avec une langue nationale dans laquelle chaque
mot est unique dans son écriture, sa prononciation et sa définition.
D’ailleurs si l’ U P C P a inventé cette langue Poitevine Saintongeaise, n’est-ce pas
dans le but de regrouper les différents patois de 5 départements, en un seul, pour que dans
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un avenir relativement proche, il y ait une seule prononciation avec l’écriture unique du
mot.
Le charentais a été pour nous une langue maternelle parlée autrefois, mais ne l’est
plus depuis quelques décennies.
Notre charentais n'a jamais eu de dictionnaire complet. Je veux surtout parler des
mots français utilisés en charentais, car dans notre parler nous utilisons beaucoup de ces
mots, qui n'ont pas forcement la même signification qu'en français et quelquefois pas tous
les sens que l'on retrouve dans le français.
Notre patois charentais possède seulement quelques glossaires, qui sont plus ou
moins complets dans lesquels nous y retrouvons seulement quelques mots en commun qui
ont une orthographe identique.
-Comment nommer notre patois ?
Est-ce :
-Du Poitevin-saintongeais ?
-Du Saintongeais ?
-Du charentais ?
-Du charentais-Gabaye ?
-Du Saintongeais-Gabaye ?
Il faut bien le nommer, et il faut malgré tout tenir compte de tout le nord Gironde
qui parle le Saintongeais.
Ces questions demanderont-elles une réponse ?
Aujourd’hui, je parlerai uniquement du devenir du patois. La dernière fois que nous
en avons parlé, nous avions épilogué sur son passé et cela avait été très bien fait.
-Pour conserver ce patois charentais, mais surtout le perpétuer, que devons
nous faire ?
-Devons-nous seulement le parler, donc le conserver uniquement oralement ?
-Ou bien devons-nous le parler et l’écrire ?
Quel est votre avis ?
Bien que le patois soit dit par certains, une langue orale uniquement, sa
prononciation d’origine ne sera bien conservée que lorsqu’il sera bien écrit.
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L’écrit me paraît être très important, car tous ceux qui pratiquent le patois, soit par
le biais de monologues, d’histoires, chansons ou par des dialogues comme le théâtre,
utilisent toujours des écrits.
Existe-t-il des anciennes langues qui ont été conservées uniquement oralement et
lesquelles ?
(Nous ne pouvons pas le savoir ; si elles ne sont plus parlées nous n’avons plus de
trace.)
Nos désirs les plus chers pour l'avenir de notre patois.
-Ne voudrions-nous pas que notre patois soit lu, compris, bien prononcé et écrit
dans de bonnes conditions par un maximum de personnes ? Ne serait-ce pas là notre
but ?
-Pour qu’il soit lu facilement il faut :
Qu’il soit écrit le plus simplement possible par rapport à notre langue principale qui
est le français, afin que sa lecture puisse être faite avec une prononciation proche de son
origine même par les novices du patois (Hormis les ''jhe'' et les ''che''...)
Que les mots aient une unité dans leur écriture, pour ne pas embrouiller le lecteur et
éviter qu’il se perde au sein d’une écriture anarchique, que ce soit l’orthographe, la
grammaire ou la conjugaison.
-Pour qu’il soit bien prononcé par rapport à son origine il faut :
Qu’entre l’écriture et la lecture, il y ait toujours une grande cohérence.
-Pour qu’il soit bien compris par l’oreille il faut :
Qu’il soit avant tout bien prononcé par les patoisants. Une bonne articulation est
nécessaire.
Également comme pour l’écrit, il faut une unité dans cette prononciation, tout en
respectant les quelques différences que l’on puisse trouver d’un bout à l’autre de la
Saintonge.
-Pour qu’il soit bien écrit il faut :
Que l’écrivain ait en main ou en mémoire l’orthographe, la conjugaison, la
grammaire, ainsi que toutes les particularités et finesses du patois. Donc de très bons
supports écrits (Glossaire et grammaire).
En conclusion : Que ce soit dans l’écoute, la lecture ou l’écrit du patois, il faudra
avoir la possibilité de consulter des documents, dans lesquels nous puissions y trouver tous
les mots utilisés, même ceux en français.
Donc il est plus important que jamais, que tous ces mots soient minutieusement
notés dans un document pour retrouver cette grande concordance entre prononciation et
écriture.
Quel est votre avis ?
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Le ''moteur'' de tout ceci, ce sont les patoisants que nous sommes.
Si nous avons la volonté de transmettre notre patois à nos descendants, il nous
faudrait être d’une grande rigueur pour aboutir à ce projet. Il faudrait donc se réunir, pour
ainsi se consulter entre nous et se corriger si nécessaire. Il est toujours plus facile de voir la
petite erreur commise par son voisin, que la sienne qui est parfois énorme.
Quand on ne communique qu'avec soi même, on peut écrire et prononcer n’importe
comment, on se comprend toujours !
Celui qui ne dialogue pas avec d’autres patoisants, fait des erreurs de prononciation.
-Pour tous ceux qui ne croient pas à cette cohérence entre l’écriture et la
lecture :
Imaginons un seul instant qu’en français, il n’y ait pas d’unité dans les différents
écrits que nous consultons régulièrement (et ceci quelle que soit la langue).
Que chaque article dans un journal, chaque document administratif, chaque livre,
soit écrit par leurs auteurs avec une orthographe, une conjugaison, une grammaire
différentes entre eux. (Voir même une graphie différente)
Une telle anarchie dans l’écriture ne serait pas concevable et serait bien loin
d’obtenir une bonne compréhension entre les humains.
Exemple d’une phrase écrite en français :
Je mange deux œufs à la coque avec du sel et du pain.
Cette même phrase écrite, ne respectant pas l’unité de l’écrit français :
jeu manje deus eux al a koc avèque du sail é du pin.
Cette même phrase écrite différemment :
Ge menje deu zeus à l’a quoc avaic du seil éh du pein.
Que pensez vous de cette orthographe ?
Si nous tolérions cette anarchie dans notre français, cela voudrait dire que nous
n’avons plus de grammaire, ni de conjugaison, ni d’orthographe, donc également plus de
dictionnaire possible.
Alors pourquoi nous pourrions tolérer une telle aberration linguistique dans notre
patois.
Quel est votre avis ?
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-Partant de tout ce qui a été dit, il me parait indispensable d’écrire notre
patois.
Ne serait-ce que pour l’immortaliser, puisque l’on dit toujours que les paroles
s’envolent et les écrits restent.
Une langue ne reste vivante que lorsqu’elle est maintenue en bon état, en bonne
prononciation, que lorsqu’il y a des échanges parlés entre plusieurs individus.
Il faut donc ; échanges et concertations entre patoisants !
Il me semblerait important de se réunir entre patoisants et non patoisants, faire des
groupes pour travailler l’écriture et la prononciation du patois charentais !
(Faire circuler un cahier pour récupérer l’adresse des gens qui veulent)
Qu’en pensez vous ?
Maintenant ; quelques généralités, que nous connaissons, mais qui pourront nous
permettre de mieux comprendre certaines choses !
-Les premiers pas d’une langue !
Au départ ce sont des sons qui sont émis par la bouche. De l’air est expiré par les
poumons, passe par les cordes vocales et ressort par la bouche, ces différents sons sont
produits en faisant travailler différemment les muscles de la bouche ainsi que de la langue.
C’est s’exprimer oralement.
Par la suite, toute civilisation a voulu transcrire ces sons graphiquement sur de la
pierre, du parchemin ou du papier.
Donc pour retranscrire ces sons sur un support matériel, tous les peuples, ont dû
coder ces sons d'une manière conventionnelle, en utilisant des signes graphiques.
Cette représentation graphique s’appelle une graphie.
Beaucoup de pays ont inventé des graphies différentes ; les Arabes, les Chinois, les
Grecs, les Russes etc.…Chaque pays en a un certain nombre.
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Le fait d'avoir beaucoup de signes permet de matérialiser beaucoup plus de sons.
En France nous en avons 26, c’est l’alphabet. Celui-ci est composé de consonnes et
de voyelles. Certaines voyelles sont accentuées, changeant ainsi leur prononciation : ex : é,
è et d’autres voyelles dont leur prononciation ne change pas : a, à.
L'écriture est purement et simplement une convention.
De nos jours les langues maternelles vivantes s'apprennent oralement dès la
naissance jusqu’à l’âge de 4 à 5 ans. Puis, au minimum, durant une bonne dizaine d'années
nous continuons à enrichir notre vocabulaire, tout en apprenant à lire et à écrire cette
langue maternelle.
Pour apprendre cette graphie, nous sommes allés à l’école. Chaque son correspond à
une graphie bien précise, soit une seule lettre comme les voyelles ''a, e, i, o, u'', plusieurs
voyelles : ''eu, oi, ou'', etc., ou un ensemble de lettres, comme les consonnes avec les
voyelles ''bla, du'' etc. Puis, lorsque nous connaissons notre graphie nous apprenons à lire
les écrits de notre langue qui sont transcrits dans une orthographe bien précise en
respectant également une grammaire rigoureuse.
(Il existe la méthode globale, pour l’apprentissage de la lecture, mais elle ne me
semble pas forcement bonne pour tout le monde)
Tous les mots de français sont répertoriés dans un dictionnaire et accompagnés de
leur prononciation.
La graphie française est une graphie dite normalisée car tout le monde la pratique
telle qu’elle est, depuis bien longtemps.
Seules les langues mortes se travaillent uniquement sur l'écriture.
Le patois charentais n’a jamais vraiment beaucoup été écrit, donc peu de nouvelles
graphies différentes du français, (Et je dirai heureusement) ni même d’orthographe
précise. La grammaire du patois se fait à l’oreille
Ce qui est bien dommage et me désole beaucoup, c’est qu’on se rapproche de plus
en plus de la langue française.
Voici quelques questions :
-Pensez-vous que le patois Charentais est bien écrit de façon à ce que lorsqu’il
est lu, sa prononciation en fonction de nos connaissances en français, soit proche de son
origine ?
-Devons nous conserver l’écriture anarchique du patois charentais telle que
nous la connaissons actuellement au risque que le lecteur ne s’y retrouve que très
difficilement ?
-Devons nous réglementer entièrement l’écrit du patois charentais ou
simplement l’améliorer si besoin ?
Quel est votre avis ?
-Après avoir vu tout ceci, pensez-vous que la création d’un glossaire complet ,
ainsi qu’une grammaire serait nécessaire et envisageable ?
-Encore un nouveau glossaire !
Écrire le mot le plus simplement possible pour que sa prononciation soit proche de
celle d’origine.
Puis, y faire figurer :
-La prononciation de chaque mot.
-De mettre une signification détaillée pour chaque mot, et d'utiliser ce mot dans
plusieurs phrases pour bien en saisir le sens et ainsi éclairer et sensibiliser ses lecteurs sur
la manière dont les phrases sont construites en patois, car elles sont bien souvent
différentes du français.
-Faire l’inventaire de tous les mots patois et non patois utilisés dans notre langage,
car il y a des mots de français que nous utilisons qui n’ont pas forcément le ou les mêmes
sens, qu’en français.
Si tout ceci n'est pas répertorié dans un ouvrage, comment pourrions-nous connaître
la signification des mots, ainsi que leur prononciation et leur orthographe, ainsi que leurs
règles grammaticales ?
Quel est votre avis ?
-Nos documents en patois sont-ils adaptés aux lecteurs actuels et futurs ?
Tous les documents que nous avons actuellement en notre possession sur le patois
charentais, sont de très bons supports techniques, uniquement destinés aux professionnels
que sont les patoisants. Ils sont inexploitables pour les novices. Il faut absolument
vulgariser ces écrits sur le patois pour qu’ils deviennent accessibles à tous.
Une documentation technique ne peut être lue et comprise que par un professionnel.
Lorsque la profession correspondant à cette documentation, disparaît, tous ces écrits
techniques ne peuvent qu’être entreposés aux archives, pour être parfois consultés par
quelques historiens spécialistes en la matière.
J’exagère peut-être un peu, mais je ne suis pas loin de la vérité !
Tous ces documents sur le patois ne sont plus adaptés aux lecteurs actuels et futurs.
Il y a 80 ans, ces documents s’adressaient à une majorité de lecteurs avertis, qui
connaissaient bien le patois.
Pour preuve, Doussinet (né en 1899) intitulait son premier livre : Le parler
savoureux de Saintonge. Dans le mot savoureux, on y trouve : saveur, goût, plaisir, joie,
bouquet, parfum, piquant et amusant. Pour qu’à la lecture de ces livres, on y trouve toutes
ces sensations, il faut vraiment être un connaisseur du patois. Tous ces mots et expressions
doivent absolument avoir été entendus et vécus pour qu’ils puissent apporter cette saveur
dont parle Doussinet. La preuve est, c’est que lorsqu’un patoisant moyen rencontre une
expression qu’il n’a jamais entendue, il passe à la suivante sans s’arrêter.
Les expressions citées par Doussinet, ne sont pas toujours traduites mot à mot et
quelquefois pas du tout, on y trouve simplement une signification en français.
Voici ce que j'ai relevé dans :
Doussinet : Les travaux et les jeux en vieille Saintonge p 52 :
eit’ de l’ord’ des chats : être du genre chat.
eit de la boune aspèce : être une bonne et brave bête qui profite bien.
eit’ bein aproufité : avoir bien grandi.
Doussinet : Les travaux et les jeux en vieille Saintonge p 53 :
thyitter les bœus buffer, réprer in p’tit : laisser les bœufs reprendre haleine, se
reposer un instant.
aller darrière les vaches, à la quoue des vaches : conduire les bêtes au pâturage.
Ce ne sont que quelques exemples.
Toutes ces expressions ne mériteraient-elles pas quelques explications pour ceux qui
sont moins patoisants?
Lorsque je prends les anciens écrits en vers, je ne trouve aucun plaisir à les lire. Il
n’y a aucune expression en patois, seuls le plus souvent, les mots le sont et non les
phrases. Par contre, on trouve très souvent le français à côté, on voit bien que ces auteurs,
à l’époque n’ont pas voulu se séparer de leur langue principale, à moins qu’ils aient pensé
que leurs lecteurs ne connaissaient pas très bien le patois. On peut donc bien voir que c’est
le français qui est traduit en patois et non le contraire.
Ce qui me prouve que tous ces écrits s’adressent à des gens avertis, c’est qu’aucun
des auteurs, n'aient pensé à faire un dictionnaire de français-patois, pour permettre de
rechercher les mots de patois à partir du français.
Seule la S E F C O en a édité un, mais il s’adresse encore une fois de plus,
uniquement aux patoisants. Le non patoisant devra absolument aller vérifier les mots dans
les quatre tomes des glossaires, pour en connaître leurs origines.
Les glossaires ou dictionnaires du patois sont également faits pour des connaisseurs
du patois. On n'y trouve ni la prononciation des mots, ni une définition très détaillée, ni
leur emploi dans plusieurs phrases, pour bien comprendre le ou les sens dans lesquels ils
doivent être utilisés.
-Est-ce que tout a été fait en matière de phonétique et d'orthographe sur le
patois charentais dans nos écrits existants ?
Je pense, à ce sujet, que tout a été dit et noté par les différents auteurs d’écrits en
patois (Pierre Jônain, Burgaud des marets, Marc Marchadier, Marcel Pellisson dit Piâre
Marcut, Georges Musset, Raymond Doussinet,) mais tout n’a pas été ''fait'', pour diverses
raisons.
Il faut savoir, que nous sommes appelés à avoir un public d'une grande diversité.
Aussi bien des connaisseurs que des novices et nous sommes là pour surveiller que tout le
monde y trouve son compte.
Je pense qu'il faudrait donc lister les différentes catégories de spectateurs, à qui nous
sommes et serons amenés à nous adresser pour conserver et transmettre notre patois ; Nul
ne doit être ignoré.
-Quelles sont ces différentes catégories ?
-Ceux qui connaissent très bien notre patois, qui savent le parler et qui essaient de
l’écrire. (Qui essaient, parce que chacun de nous a sa propre orthographe, donc chacun
essaie de l’écrire).
Pour ceux-là il faut que nous soyons très exigeants sur la prononciation, sinon, nos
spectateurs s'en dégoûteront très vite. Si les anciens ne venaient plus nous voir et nous
écouter, nous perdrions la totalité de notre public, car ce sont eux qui risquent
d’encourager nos jeunes d’aller ou de ne pas aller nous voir !
-Ceux qui savent le parler mais qui ne l’écrivent pas.
-Ceux qui connaissent moins bien notre patois, (qui l’ont entendu par leurs parents
ou grands-parents et veulent retrouver leurs racines)
-Ceux qui ne le connaissent pas du tout mais qui s’y intéressent (Qui veulent le
comprendre, le prononcer et l’écrire). Pour ceux-là, il faut trouver des sujets qui peuvent
attirer leur attention.
Il faut donc essayer de faire plaisir à tout le monde et ainsi de se mettre à leur
portée.
-Notre patois charentais, doit-on l’écrire phonétiquement ou simplement en
français?
-Deux pensées divergentes :
-Ceux qui veulent écrire le patois le plus près possible du français, pour ne pas
s’éloigner de leur bonne vieille langue maternelle et se sentir perdu.
Le risque pour le patois, c’est qu’il perde sa prononciation.
-Ceux qui veulent écrire le patois phonétiquement par rapport au français que nous
connaissons, pour que sa prononciation soit la plus près possible de son origine. Le risque
c’est qu’au premier coup d’œil, le rapprochement, entre le mot de patois par rapport au
mot de français, sera moins facile à faire.
A nous de choisir !
Ou bien nous voulons faire du patois et le sauver.
Ou bien nous voulons nous rapprocher du français et ainsi progressivement perdre
notre patois.
Qu'en pensez vous ?
Voici ce que dit L. Favre en 1867 dans son glossaire du Poitou de la Saintonge et de
l’Aunis, page XVIII :
-La plus grande difficulté pour écrire les patois, surtout ceux qui, comme le nôtre,
offrent peu de modèles, est de les orthographier de manière à en faciliter la
prononciation à ceux qui y sont étrangers.
L’orthographe de MM. Babu et Gusteau (de 1855) que l’on suit ordinairement,
est tout à fait défectueuse et irrégulière ; elle ne peut convenir qu’aux personnes du
pays.
C’est un poitevin qui le dit, parlant de son patois, mais c’est aussi valable pour notre
saintongeais.
Fin
De la première partie de l’avenir du patois !
Afin que nous puissions avancer dans la démarche vers ‘’l’avenir du patois’’, il
serait souhaitable que vous répondiez aux questions sur l’exposé que je vous ai fait
parvenir. Soyez honnêtes envers votre pensée et donnez-moi des réponses, (j’accepte
toutes les idées) pour que nous puissions progresser. Puis toutes les idées seront étudiées et
considérées, car chacun de nous à de bonnes raisons de voir les choses.
Vous pouvez diffuser mon exposé ainsi que le questionnaire à toutes les personnes
de votre entourage, patoisants et non patoisants.
Merci pour la réponse.
René Ribéraud
Les questions qui sont posées dans le contenu de l’exposé sur L’avenir du patois
charentais, le parler, l’écrire !
-Pouvons-nous parler d’avenir du patois charentais ? p3
-Est-il vraiment menacé de disparition et pourquoi ? p3
-Pouvons-nous encore le sauver et comment ? p3
-Avons-nous la volonté et la capacité de le sauver ? p3
-Devons-nous et pourrons-nous le transmettre aux générations futures ? Avons-nous des
solutions ? p3
-Faudrait-il penser à l’enseigner ? p3
-Avons-nous les outils nécessaires (moyens pédagogiques) pour le faire ? p3
-Nos glossaires et grammaires sont-ils adaptés pour les novices qui voudraient s’initier au
patois ? p3
-Que pouvons-nous faire tous ensemble (Patoisants et non patoisants) ? p3
-Notre but ne serait-il pas que le patois charentais trouve une unité et une cohérence dans
son écriture par rapport à sa prononciation ? p3
-Que pensez vous du Poitevin-Saintongeais tel qu’il a été conçu (pour celui qui le connaît)
? p10
-Faut-il croire tous ceux qui ont vu le patois mort et enterré, il y a bien longtemps ? p11
-Qu’est ce que le charentais? -Une langue ? -Un patois ? -Un dialecte ? -Un parlanghe ?
Est-ce important de le définir ? Faut-il le situer dans notre esprit ? p12
-Comment nommer notre patois ? Est-ce : -Du Poitevin-saintongeais ? -Du Saintongeais ?Du charentais ? -Du charentais-Gabaye ? -Du Saintongeais-Gabaye ? p13
-Pour conserver ce patois charentais, mais surtout le perpétuer, que devons nous faire ?
p13
-Devons-nous seulement le parler, donc le conserver uniquement oralement ? p13
-Ou bien devons-nous le parler et l’écrire ? p13
-Ne voudrions-nous pas que notre patois soit lu, compris, bien prononcé et écrit dans de
bonnes conditions par un maximum de personnes ? Ne serait-ce pas là notre but ? p14
-Que pensez-vous de l’anarchie que nous connaissons dans les différentes écritures du
patois ? p15
-Que pensez-vous de la cohérence entre l’écriture et la lecture ? p15
-Pensez-vous que le patois Charentais est bien écrit de façon à ce que lorsqu’il est lu, sa
prononciation en fonction de nos connaissances en français, soit proche de son origine ?
p18
-Devons nous conserver l’écriture anarchique du patois charentais telle que nous la
connaissons actuellement au risque que le lecteur ne s’y retrouve que très difficilement ?
p18
-Devons nous réglementer entièrement l’écrit du patois charentais ou simplement
l’améliorer si besoin ? p18
-Après avoir vu tout ceci, pensez-vous que la création d’un glossaire complet, ainsi qu’une
grammaire serait nécessaire et envisageable ? p18
-Nos documents en patois sont-ils adaptés aux lecteurs actuels et futurs ? p19
-Est-ce que tout a été fait en matière de phonétique et d'orthographe sur le patois
charentais dans nos écrits existants ? p20
-Quelles sont les différentes catégories de personnes intéressées par le patois ? p20
-Notre patois charentais, devons-nous l’écrire phonétiquement ou simplement en français?
P21
Je ferai une synthèse de toutes les réponses, dont je vous ferai par.
RenéRibéraud La Garnerie 17500 Mortiers. Tel : 05 46 48 12 23,
[email protected]