Forum régional sécurité routière Synthèse du forum

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Forum régional sécurité routière Synthèse du forum
Forum régional
sécurité routière
Gimont – 15 novembre 2012
Synthèse du forum
CARSAT Midi-Pyrénées
DREAL Midi-Pyrénées
Forum régional sécurité routière
Synthèse
1. Ouverture de la journée
1.1. Accueil des participants par Pierre Duffaut, maire de Gimont
Je souhaite à tous, intervenants et participants, la bienvenue dans notre bastide gimontoise.
Aujourd'hui, je porte un message et des requêtes. La lutte contre l'insécurité routière est bien
l'affaire de tous. Quarante-sept jeunes ont perdu la vie sur les routes de Midi-Pyrénées en 2011. A
quelques années d'intervalle, la municipalité de Gimont a été endeuillée
par la mort de deux agents communaux qui faisaient partie de la même
« Ce n'est pas la route
famille. Ce terrible constat doit laisser la place au vécu de chacun, mais
qui tue. »
aussi aux réflexions.
La municipalité de Gimont a lancé plusieurs actions de prévention : heures
de fermeture différenciées lors de manifestations festives, transport des jeunes par bus vers les
boîtes de nuit, obligation de servir aussi des boissons non alcoolisées lors des manifestations, y
compris celles accueillant des adultes.
Il faut bien sûr sensibiliser les jeunes aux risques liés à l'alcool, mais aussi à ceux liés aux drogues
douces et à la fatigue. Nous, adultes, devons aider à l'information et à la prise de conscience des
jeunes, parce que nous sommes leurs référents et que nous devons prendre notre part de
responsabilité dans une transgression collective des règles à respecter.
On peut envisager de mettre en œuvre une charte de bonne conduite dans toutes les structures
éducatives et associatives. On peut aussi proposer aux jeunes qui viennent d'obtenir leur permis
de conduire une journée de sensibilisation aux risques et de rappel des réalités. Les solutions
existent. Ensemble, nous pouvons et nous devons les mettre en œuvre … .
1.2. Intervention de Laurent Boulet, DDT du Gers, directeur adjoint
La préfecture du Gers attache une importance toute particulière à la cause de la sécurité routière,
notamment sur les sujets des jeunes et des personnes âgées. Les chiffres de l'accidentalité routière
montrent une amélioration ces dernières années pour les 15-24 ans, mais on ne saurait s'en
satisfaire : en France, les jeunes représentent toujours 25 % des tués sur la route alors qu'ils ne
représentent que 13 % de la population, et la mortalité routière reste la première cause de
mortalité pour cette tranche d'âge. En Midi-Pyrénées, sur 5 ans, le nombre d'accidents et de
blessés a baissé, mais le nombre de morts reste globalement stable et chaque situation d'accident
est toujours un drame insoutenable.
Le Gers a déploré 11 morts sur la route en 2009, et 4 jeunes en moyenne trouvent la mort dans
des accidents chaque année. Ces chiffres doivent continuer à nous interpeler et nous devons
poursuivre nos efforts.
On sait qu'il est difficile de communiquer avec la tranche d'âge des 15-24 ans, et que les messages
peuvent parfois se révéler contre-productifs. Aujourd'hui, il nous faut échanger pour repérer les
actions innovantes et ensuite les reproduire.
1.3. Intervention de Étienne Guépratte, préfet du Gers
L'insécurité routière est un drame qui chaque jour brise des familles. Dans le Gers, nous déplorons
déjà vingt-et-un morts sur la route depuis le début de l'année, alors que nous avions compté vingtdeux décès pour toute l'année 2011. C'est là un problème sociétal majeur, et je remercie la DREAL,
les forces de sécurité, le secteur de l'éducation, les chercheurs, de leur travail sur ce sujet.
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Il faut que la culture de sécurité routière pénètre les esprits, et que tous nous changions notre
culture de la route.
Dans le Gers, j'ai adressé une lettre personnelle à 10.000 jeunes pour les sensibiliser à l'insécurité
routière. Les services de l’État poursuivent leurs actions d'information, de prévention, mais aussi
de répression, parce que la répression reste nécessaire et produit des résultats. Et le Gers va,
encore une fois, prendre une initiative nouvelle, en organisant en 2013 un forum départemental,
sorte d'états généraux de la sécurité routière, qui rassemblera tous les acteurs autour d'un langage
commun, cohérent et pédagogique.
Le Gers va poursuivre résolument ses efforts dans la lutte contre l'insécurité routière, en
s'adressant prioritairement aux populations particulièrement touchées que sont les jeunes et les
personnes âgées.
1.4. Intervention de Cathy Bernatets, CARSAT Midi-Pyrénées
La Caisse d'assurance retraite et de la santé au travail (CARSAT) est l'assureur des risques
professionnels des employeurs et salariés du régime général. En matière d'accidents du travail et
de maladies professionnelles, la CARSAT a trois missions : prévenir pour réduire les risques et
améliorer les conditions de travail, tarifer en fixant les taux de cotisation des entreprises en
fonction des risques liés à leur activité, réparer en prenant en charge les dépenses des victimes. En
Midi-Pyrénées, elle couvre 800.000 salariés, prés de 110.000 entreprises et 33 000 accidents de
travail et maladies professionnelles par an.
La CARSAT Midi-Pyrénées travaille depuis trois ans en partenariat avec la DREAL à l'organisation de
ce forum régional sécurité routière, parce que les accidents de la circulation restent la première
cause de mortalité au travail. La sécurité routière est donc un enjeu de taille pour les salariés, pour
les entreprises, pour les partenaires sociaux. Un accident de la route a un impact considérable, sur
le plan social mais aussi sur le plan financier (on estime à 400.000 € les coûts direct d'un accident
mortel). Parmi les salariés, les jeunes actifs, souvent en situation précaire, paient un lourd tribut
en matière de sinistralité : ils ont 2,5 fois plus de probabilité d'accident de travail que les autres
salariés. Or, l'accident du travail n'est pas une fatalité. L'entreprise peut et doit prendre en charge
ces risques et les maîtriser. Des outils existent. La CARSAT accompagne les entreprises, en
déployant la politique nationale de prévention, en repérant et en diffusant les bonnes pratiques, et
en expérimentant des dispositifs collectifs avec différents partenaires. En matière de risque routier
professionnel, la CARSAT décline une politique nationale orientée vers une mobilité sûre et
durable, que ce soit en milieu professionnel ou sur les trajets domicile-travail.
En Midi-Pyrénées, la CARSAT compte trente préventeurs, qui interviennent aux côtés des
entreprises sur des actions de contrôle, de conseil, de formation. La CARSAT organise également
des actions collectives pour toucher toutes les entreprises, notamment les plus petites. Elle
dispose enfin d'aides financières coercitives ou incitatives, et d'une documentation à destination
des entreprises.
Cette journée doit être l'occasion de diffuser et de dupliquer les bonnes idées. En matière de
risque professionnel, il ne suffit pas d'agir sur l'individu et ses compétences, il faut également
interroger l'organisation et les pratiques de l'entreprise.
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2. L'accidentalité des jeunes de 15 à 24 ans – Intervention de Sylvie
Paillard, DREAL Midi-Pyrénées
NB : les chiffres et données présentés ici sont issus de l'observatoire régional sécurité routière, et
portent sur la période 2007 à 2011, et la population « jeune » observée couvre la tranche d'âge des
15 à 24 ans.
En Midi-Pyrénées, on compte sur la période observée près de 13.000 accidents de la route, dont
5.311 accidents avec un jeune impliqué (conducteur, piéton, passager, …), qui ont fait 322 tués et
4.805 blessés.
Si les jeunes représentent 12 % de la population globale de Midi-Pyrénées, ils représentent 25 %
des tués et 29 % des blessés sur la route. Cette tranche d'âge est donc dramatiquement surreprésentée en matière d'insécurité routière, même si globalement, et comme au niveau national,
on observe en Midi-Pyrénées une tendance favorable de baisse du nombre d'accidents, de tués et
de blessés, y compris pour les jeunes.
Sur un plan géographique, et en rapportant les chiffres à la population départementale, on
constate une accidentalité des jeunes plus forte dans les Hautes-Pyrénées et le Gers, alors que le
nombre de tués est plus élevé que la moyenne régionale dans les départements du Gers, du Lot et
de Tarn-et-Garonne.
Si on regarde la répartition sur la semaine des accidents impliquant un jeune, on observe un
« pic » en fin de semaine (vendredi à dimanche).
S'agissant des créneaux horaires, on constate pour la tranche d'âge des 15-24 ans une surreprésentation des accidents ayant lieu la nuit : 40 % des accidents impliquant un jeune contre
33 % pour la population en général.
Concernant les catégories de véhicules, le type de véhicules majoritairement impliqué est la
voiture particulière ou utilitaire. Le cyclomoteur, impliqué dans 10 % des accidents en général, est
présent dans 18 % des accidents impliquant un jeune de 15 à 24 ans, et dans 24 % des accidents
impliquant un jeune de 15 à 17 ans.
Il faut souligner des écarts entre hommes et femmes bien plus marqués pour les jeunes que pour
l'ensemble de la population : les jeunes impliqués dans les accidents sont majoritairement de sexe
masculin, et on compte pour eux cinq fois plus de garçons tués que de filles.
Enfin, s'agissant de la présence du facteur alcool dans les accidents, on constate que 6 % des
usagers impliqués dans un accident ont un taux d'alcoolémie supérieur au taux légal, dont 58 % de
jeunes en délit et 11 % de jeunes en infraction. C'est à l'évidence une problématique spécifique de
l'accidentalité des jeunes en Midi-Pyrénées.
Globalement, et même si la situation évolue favorablement, les chiffres font apparaître quelques
spécificités : conduite de nuit, événements festifs, consommation d'alcool, et hétérogénéité des
comportements entre garçons et filles. Ces spécificités doivent constituer autant de pistes pour
guider les actions de prévention auprès des jeunes usagers de la route.
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3. Les jeunes, les conduites à risques et les usages de substances
psycho-actives – Intervention de David Mourgues, anthropologue,
coordinateur de projet spécialisé en prévention, Association
Clémence Isaure
3.1. Quelques éléments de constat
L'intervention de David
Les accidents de la route restent la première cause de mortalité des
Mourgues s'inscrit dans le
15-24 ans, devant le suicide. Pour 25 % des accidents mortels,
cadre du projet de
l'alcool est impliqué. Ce sont souvent des accidents de nuit, le weekprévention Axe Sud mené
end, avec un seul véhicule impliqué.
auprès des jeunes avec
En Midi-Pyrénées, 21 % des tués dans un accident de la route ont
l'association Clémence
entre 18 et 24 ans, alors qu'ils ne représentent que 9 % de la
Isaure, qui œuvre depuis 25
ans en matière de prévention
population régionale. 87 % des jeunes tués sur la route sont des
des conduites à risques et
garçons, et 20 % des accidents mortels avec alcool impliquent un
des usages de substances
jeune.
psycho-actives.
En matière de profils socio-économiques, une étude de l'OMS fait
apparaître au plan international une sur-représentation des garçons
issus de milieux économiquement défavorisés. En France, les jeunes en apprentissage sont plus
nombreux à déclarer des usages réguliers de substances psycho-actives que les autres jeunes. En
Haute-Garonne, sur la période 2008-2012, la moitié des conducteurs jeunes impliqués dans des
accidents sont des ouvriers, et les victimes en deux roues ayant entre 14 et 17 ans sont en majorité
des apprentis.
3.2. Les usages de substances psycho-actives
On constate un recul du tabac, mais un même niveau d'usage
entre hommes et femmes.
L'alcool est consommé plus tôt, avec une augmentation des
ivresses régulières et des comas éthyliques.
Les usages de substances psycho-actives sont en augmentation
chez les filles de milieu économique et culturel supérieur, alors
que pour les garçons les usages diminuent avec l'augmentation de
la position sociale.
La poly-consommation (alcool, tabac, cannabis) est en hausse
constante. Or, on sait que le mélange alcool et cannabis, dont les
molécules additionnées se potentialisent, multiplie le risque
routier par quinze. Ce fait est malheureusement très peu connu
des jeunes.
Un autre phénomène observé récemment est la consommation massive d'alcool sur un temps très
court (bindge drinking), pour « se mettre la tête à l'envers ».
Les drogues associées à la fête (ecstasy, amphétamines, cocaïne) ont chacune un usage limité à
certains types de fêtes et elle portent des valeurs sociétales (ne jamais être fatigué, résister). Là
encore, les effets réels et les risques de ces drogues sont souvent totalement méconnus des
jeunes.
« Si la conjugaison alcool et
cannabis n'augmente pas le taux
d'alcoolémie mesuré, elle
augmente considérablement les
effets sur l'organisme : un
individu présentant un taux
d'alcoolémie de 0,4 g/l et fumant
du cannabis conserve un taux
d'alcoolémie mesuré de 0,4 g/l
mais présente au volant un
comportement correspondant à
une alcoolémie de 1,4 g/l.»
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Enfin, on constate un usage de médicaments psychotropes (tranquillisants, somnifères), que 13 %
des jeunes utilisent sans ordonnance, souvent en puisant dans la pharmacie familiale.
3.3. Pourquoi prendre des risques lorsqu'on est jeune ?
« Faire sa jeunesse » représente un passage, même si dans nos sociétés les rites de passage sont
aujourd'hui plus flous et moins balisés, avec parfois un état de jeunesse qui se prolonge. Pourtant,
la tranche d'âge de 15 à 24 ans est le moment du passage à l'âge adulte, avec un point fort à 18
ans (majorité, permis de conduire). A partir de 14/15 ans, le jeune ressent le désir de se détacher
et d'aller construire sa vie différemment pour devenir adulte.
A cet âge, trois facteurs sont en mutation : le physique, le social et le psychique. Le système de
décision n'est pas encore stabilisé et ne sera construit que vers
« Il faut dire aux jeunes qu'ils
l'âge de 24 ans. C'est pourquoi l'émotion et la décision restent très peuvent s'éclater et épater leurs
liées chez le jeune alors que l'adulte dispose d'un réseau de
amis en faisant du sport. Tous,
décision net.
enfants mais aussi parents, nous
devons apprendre à dire non et
C'est aussi le moment de la construction du genre. Les garçons
à dire je. »
veulent être les meilleurs, avec des rites d’initiation tournés vers
l'extérieur (course, lutte, …), alors que les filles veulent apparaître comme uniques, avec des
conduites à risques plutôt tournées vers l'intérieur.
L'exploration des limites et les expériences nouvelles font partie du passage à l'âge adulte. Le
monde de la fête apparaît comme le monde de l'inversion, notamment en ce qui concerne les
valeurs sociales, un monde tel que les jeunes le voudraient.
L'influence des pairs est primordiale, et le jeune peut
« Il faut montrer aux jeunes qu'on
être amené, pour répondre aux normes du groupe
s'inquiète pour eux : « J'ai de la valeur si
d'appartenance, à prendre certains risques : fumer du
quelqu'un s'inquiète pour moi ». Les
tabac, rouler en scooter sans casque, consommer en
parents ne doivent pas hésiter à s'inquiéter
groupe des substances psycho-actives, … Le film « La
face à certains comportements et à
fureur de vivre » de 1957, avec James Dean et Nathalie
l'exprimer clairement. »
Wood, décrit ce
phénomène d'intégration autour de pratiques à risques,
Questions-réponses
dont le « chicken run », qui aura une issue fatale.
« Quel est le bon moment pour
intervenir « en amont » auprès des
Parfois, ces comportements sont le fait de jeunes en crise
jeunes ? »
qui éprouvent une réelle souffrance psychique et envoient
L'époque
du
collège semble être le
ainsi des signaux d'alarme à défaut d'être en capacité de
bon
moment.
Il ne faut pas
demander explicitement de l'aide. Les substances psychoactives sont alors utilisées en « automédication » comme un commencer trop tôt parce que les
jeunes ont aussi besoin
moyen de gestion de la souffrance psychique.
d'expérimenter des comportements,
Enfin, il faut rappeler l'existence de conduites ordaliques
et qu'on ne peut leur dire d'arrêter
chez des jeunes qui ne se sentent exister que lorsqu'ils
avant même qu'ils aient commencé.
mettent leur vie en jeu, avec l'idée que « quand on n'a pas la Les messages doivent encadrer le
sensation d'exister, on cherche à exister par les sensations ». moment du commencement, être
Les garçons mettent leur vie en danger, sur la route
cohérents entre eux et relayés par
tous les adultes (parents,
notamment, alors que les filles seront davantage sujettes à
enseignants, …). »
des comportements anorexiques ou boulimiques.
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Questions/réponses
«Quelle est la meilleure façon pour les adultes
de s'adresser efficacement aux jeunes ? »
La parole des adultes doit être crédible. Ils ne
doivent pas se contenter de dire qu'il faut faire
ceci ou ne pas faire cela, ils doivent donner des
arguments, expliquer. Aujourd'hui, les parents
ont des peurs pour leurs enfants : internet, la
route, les drogues, les jeux vidéo. Or, il faut
aussi en voir les atouts : internet développe de
nouvelles habiletés et de « nouvelles
intelligences », les jeux vidéo peuvent être un
espace pour se défouler, … Des études ont
montré la nécessité, dans notre pays, de
renforcer la parentalité, le soutien aux parents,
pour qu'ils reçoivent des éléments sur la
conduite à tenir face aux comportements de
leurs enfants, et qu'ils donnent une vision des
règles et des risques encourus.
Synthèse
3.4.
Une construction sociale des
conduites à risques ?
Un travail de recherche auprès de jeunes et de
récidivistes a permis de dresser deux constats :
• les messages et actions de prévention ne
sont ni assez ciblés ni adaptés aux publics
jeunes et aux cibles résistantes (récidivistes)
• l'accident n'est pas toujours une fatalité ou
le fruit du hasard, il résulte aussi d'une
construction sociale et d'influences
multiples : familiales, amicales,
professionnelles, relations garçons-filles,
difficultés sociales, …
On trouve ainsi parfois des familles endeuillées par
plusieurs accidents de la route, comme si l'accident
semblait « se reproduire » de génération en
génération.
L'Homme diffère totalement de l'animal en ce qu'il
est social, qu'il ne peut vivre seul, et la famille est son premier vecteur d'influence. Or, certaines
familles banalisent le fait de conduire sans permis, de conduire après avoir bu, ou de consommer
du cannabis. Il est donc impératif de travailler aussi avec les parents.
Le phénomène de construction sociale s'applique également au genre, avec par exemple des
« jeux à boire » pour les garçons, sorte de défis où le « pire de tout » pour le jeune est de refuser.
Pour les filles, même si elles sont souvent plus prévoyantes et arrivent plus tard dans les fêtes, il
faut rester vigilant car on peut là aussi constater des évolutions négatives.
Les rapports de séduction garçons/filles peuvent également avoir une influence. Pour un jeune,
rencontrer l'autre sexe n'est pas toujours facile et il peut être tenté de chercher une aide dans
l'effet désinhibiteur de l'alcool. Les amis, le groupe de pairs, auront parfois une mauvaise influence
sur le jeune, qui doit alors résister à la pression et gérer la contradiction entre vouloir appartenir
au groupe et savoir dire non. Cette contradiction devra être structurée.
Les contextes festifs déterminent des comportements, des valeurs, des usages, et parfois des
conduites à risques. Il appartient aux adultes présents (patrons de bars, personnels de sécurité, …)
de donner des repères.
Le milieu professionnel joue également un rôle. Le jeune qui débute dans un métier arrive dans
une culture professionnelle, la culture d'un métier, qui possède parfois des codes et des valeurs.
Ainsi, dans certaines entreprises, il est plutôt valorisant pour un garçon de boire de l'alcool le midi
avant de retourner travailler.
Les difficultés d'insertion et d'emploi génèrent du stress, et on sait aujourd'hui que le stress
favorise l'usage de substances et les conduites à risques, qui viennent en quelque sorte
rééquilibrer l'homéostasie du système nerveux.
Enfin, l'image, la publicité, la valorisation de la performance et des sports extrêmes, sont porteuses
de valeurs culturelles : être performant, ne jamais être fatigué. Ces valeurs peuvent inciter à
l'usage de cocaïne ou de boissons énergisantes. Le marketing ne fait rien par hasard, et la
génération actuelle, bien plus que la précédente, est massivement investie par les marques.
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Synthèse
3.5. Quelques recommandations pour agir efficacement auprès des jeunes
Questions-réponses
«L'influence du groupe de pairs est énorme.
Comment développer chez les enfants la
capacité à dire non ? »
On sait que l'éducation est déterminante, et
qu'il existe des groupes sociaux qui ne
connaissent pas les addictions. Il faut
expliquer au jeune qu'il peut s'autoriser à
dire non tout en ayant la volonté de
s'intégrer au groupe, et que ses vrais amis
comprendront ce non. Chez les filles, la
question de pouvoir et savoir dire non est
un enjeu supplémentaire face à certaines
situations où alcool et sexualité peuvent
être liés. La génération actuelle se pose
d'ailleurs beaucoup de questions sur la
sexualité.
développer les compétences sociales,
émotionnelles et cognitives des jeunes, et
notamment les capacités d'autorégulation, de
relation avec les pairs, de résistance à la
pression
cibler les actions et intervenir avec des
méthodes interactives et participatives (deux à
quatre fois plus efficaces)
favoriser le repérage et l'intervention précoce
impliquer les adultes au contact des jeunes
(enseignants et personnels d'éducation, maîtres
d'apprentissage, chefs d'entreprise,
professionnels de la fête et du sport, …) : les
adultes témoins de consommations et de
conduites à risques doivent montrer qu'ils ont
vu, pour porter les messages de prévention et
parce que ce type de comportement peut être un
signal envoyé par un jeune en souffrance psychique
sensibiliser et impliquer les parents en trouvant des modalités et des messages adaptés
agir en prévention en amont (scolaire, formation) et en aval (milieu professionnel), par
souci de cohérence
développer la réduction des risques dans les
Le projet Axe Sud cible plutôt les
contextes et milieux festifs
lycées professionnels et les CFA, dont
cibler les messages et les campagnes de prévention les publics sont sur-représentés dans
destinés aux jeunes
l'accidentalité routière, mais
l'intervention de David Mourgues
Si une charte sécurité routière est signée, elle devra être
peut être présentée dans tous les
signée aussi par les entreprises, car certaines catégories
établissements scolaires.
professionnelles ont des comportements à risques sur la
route.
4. Table ronde : éduquer les jeunes usagers de la route à la sécurité
routière
4.1. Le rôle de l'éducation nationale en milieu scolaire –
Denis Demersseman, référent sécurité routière pour l'académie, proviseur du
collège de Bellefontaine
La sécurité routière est une priorité pour l’Éducation nationale. Ce sujet fait l'objet d'un pilotage
national, un portail web a été ouvert pour mettre des outils à disposition, et un référent sécurité
routière est désigné dans chaque collège et lycée.
Les obligations faites aux établissements scolaires sont de faire passer aux élèves du premier degré
(école primaire) l'attestation de première éducation à la route (APER) qui sensibilise les enfants au
fait que la route n'est pas à prendre mais à partager, et aux élèves du second degré (collèges et
lycées) les attestations de sécurité routière (ASSR) 1 et 2. Dans chaque établissement du second
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degré, le référent sécurité routière est chargé de mettre en œuvre l'enseignement à la sécurité
routière en partenariat avec l'équipe éducative et les associations. L'ASSR est un véritable examen.
D'autres attestations existent : l'ASR pour les plus de 16 ans non scolarisés (le passage de l'ASR se
fait dans les GRETA), l'AER (attestation d'éducation à la route adaptée de l'ASSR pour les personnes
présentant une déficience visuelle).
L’Éducation nationale a également l'obligation d'amener les élèves à disposer d'un socle commun
de connaissances et de compétences : connaître les principes et les fondements de la vie civique et
sociale, avoir un comportement responsable, être capable de mobiliser ses ressources
intellectuelles et physiques dans diverses situations, faire preuve d’initiative.
L'objectif de ce dispositif est de parvenir à porter les messages de sécurité routière auprès de tous
les jeunes, mais aussi d'aborder des aspects citoyens, éthique, moraux. Des groupes de parole et
des cafés des parents permettent aussi de faire avancer le débat et de faire entendre la parole de
l'adulte. Il est également utile de donner la parole à des jeunes qui ont été victimes d'accidents et
qui peuvent représenter un autre vecteur pour faire cheminer la pensée des jeunes.
En lycées, les jeunes sont moins encadrés qu'au collège et se trouvent face à une liberté nouvelle.
Depuis deux ans, l’Éducation nationale a la volonté de systématiser les actions et a demandé aux
académies qu'au moins 7 % des lycées fassent remonter et évaluent des actions sécurité routière.
Pour 2012/2013, cet objectif sera porté à 25 %.
A titre d'exemple, le collège Bellefontaine, qui se situe dans un quartier « stigmatisé » de Toulouse,
a créé avec le Conseil général, la préfecture, la commune et la communauté urbaine, une piste
sécurité routière ouverte également à d'autres établissements. Des jeunes viennent ainsi passer
une journée au collège pour travailler sur trois ateliers (initiations à la sécurité routière, aux
premiers secours, à la conduite de cyclomoteurs). En 2010/2011, le collège a accueilli environ
1.000 élèves, et en 2011/2012 près de 1.400 enfants. La piste sécurité routière peut aussi être
ouverte aux associations. L'établissement projette de développer ce projet en accueillant d'autres
élèves, mais aussi en déplaçant ses outils pédagogiques sur des établissements très éloignés.
4.2. La prise en compte de la sécurité routière lors de l'apprentissage de la
conduite
Questions-réponses
« L'accidentalité des jeunes formés en conduite
4.2.1. Pierre Giuliani, DDT du Gers
accompagnée est-elle plus faible ? »
Les jeunes sont sur-représentés dans les accidents,
Un conducteur formé en conduite accompagnée
avec un risque maximum pendant la première
est 4 fois moins accidentogène et a un taux de
année de permis de conduire. Face à ce constat, la
réussite au permis de conduire plus élevé de
DDT du Gers a développé un outil pédagogique
70 %. La conduite accompagnée est le moyen de
pour porter le message auprès des jeunes lors des sensibiliser les jeunes et d'éviter des accidents, à
rendez-vous pédagogiques qui encadrent la
condition d'être inscrite dans un véritable cursus
conduite accompagnée. Ces rendez-vous
et que les parents prennent eux aussi le temps
pédagogiques réunissent l'élève, le formateur et
d'informer et d'encadrer leurs enfants.
les accompagnateurs (généralement les parents),
et constituent un moment propice de sensibilisation et d'échange. La DDT du Gers a réalisé un CDROM contenant des données nationales, des informations sur les spécificités du Gers en matière
de réseau routier (beaucoup de routes orientées est-ouest avec des phénomènes d'éblouissement,
de nombreux obstacles latéraux) ou en matière d'accidentalité locale (de nombreuses pertes de
contrôles du véhicule, …), des préconisations d'éco-conduite, des informations sur les sanctions,
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des fiches thématiques, des spots et messages des campagnes de sécurité routière. Cet outil est
mis à jour tous les ans et est distribué aux auto-écoles du Gers. Il peut aussi être mis à disposition
d'autres acteurs, comme l’Éducation nationale.
4.2.2. Gérard Massaglia, auto-école SARL Massaglia Labat à Gimont
La conduite accompagnée (AAC) comporte des rendez-vous pédagogiques organisés en deux
phases : conduite et échanges en salle. Lors de ces rendez-vous, les auto-écoles exploitent les
supports d'une mallette pédagogiques sur le permis à point, les risques liés à l'alcool, la fatigue, la
somnolence. Ces supports permettent d'échanger avec l'élève et ses accompagnateurs
(généralement les parents), pour faire passer des messages de prévention sur les risques
principaux en situation de conduite, en insistant notamment sur le risque d'accident de nuit le
week-end. L'aspect positif de la conduite accompagnée est reconnu par un partenariat avec les
assurances, qui permet de faire bénéficier les jeunes conducteurs formés en conduite
accompagnée d'une baisse de leur surprime d'assurance, et par une aide de l'Etat sur le
financement du permis (« permis à un euro par jour »).
4.2.3. Cathy Potenza, ANPAA du Gers
Questions-réponses
« On parle aux jeunes, mais
certains ont commencé à
consommer de l'alcool dès l'âge
de 12 ou 13 ans. Arrive t'on trop
tard ? »
Il n'est jamais trop tard, même
avec des adultes. Le fait qu'un
jeune fasse des expériences, y
compris malheureuses, n’exonère
pas les adultes de leur devoir de
prévention. Ça ne s'arrête jamais
et ça commence tout le temps. La
prévention n'est pas autre chose
que de l'éducation et tous les
parents doivent jouer leur rôle, y
compris par leur exemplarité.
L'association nationale de prévention en alcoologie et
addictologie (ANPAA) est présente sur tout le territoire français,
avec des missions de soin et de prévention. L'ANPAA du Gers
intervient en prévention auprès de tous les établissements
scolaires. Depuis 2009, elle intervient lors des rendez-vous
pédagogiques dans plusieurs auto-écoles, dans le cadre d'une
action financée sur le PDASR. Cette intervention est faite
conjointement avec la brigade motorisée de la gendarmerie,
parce que la consommation de substances psycho-actives va
souvent de pair avec un problème de rapport à la loi. Cette action
part du constat qu'il est facile de rencontrer les jeunes, mais
souvent beaucoup plus difficile de rencontrer leurs parents et les
autres adultes. Les rendez-vous pédagogiques de la conduite
accompagnée sont donc apparus comme un moment d'échange
collectif favorable pour parler aux jeunes et à leurs parents des
produits dangereux et des risques routiers associés leur
consommation. La motivation première de cette action est de
favoriser la création d'un vocabulaire commun entre les jeunes « La drogue douce reste
et leurs parents sur des thématiques qui les concernent tous :
une drogue. »
l'alcool, le cannabis, les médicaments, la fatigue, …
4.3. Les jeunes actifs et le risque routier professionnel - Cathy Bernatets,
ingénieur-conseil à la CARSAT Midi-Pyrénées
Les accidents de la route restent la première cause de mortalité au travail. En 2011 en France, pour
18 millions de salariés du régime général, on a déploré 800.000 accidents du travail, dont 10 % liés
à la route. Parmi eux, 945 ont été des accidents mortels, et 50 % d'entre eux étaient liés à la route.
Les trois-quarts des accidents routiers du travail ont lieu sur le trajet domicile travail, les autres
étant liés à la mission professionnelle (déplacement entre le lieu de travail ou le domicile et la
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mission). S'agissant des jeunes actifs de moins de 25 ans (régime général), on a dénombré plus de
1.000 accidents du travail liés à la route, 85 % en trajet (part plus élevée que pour les adultes), 15
% en mission.
On constate, dans ces accidents, une sur-représentation des deux roues motorisés. Des actions
ciblées sur ce sujet devront sans doute être envisagées dans le domaine professionnel.
4.3.1. Les jeunes actifs
Les jeunes actifs ont souvent une faible ancienneté dans leur poste, ce qui les place en situation de
décalage avec leur nouvel environnement professionnel et de vulnérabilité face aux situations
nouvelles. Par manque d'expérience et de repères, ils ne connaissent souvent pas bien leurs
limites, n'osent pas poser toutes les questions et ne distinguent pas toujours l'essentiel de
l'accessoire. Ils peuvent être amenés à imiter des comportements à risques, ont tendance à
méconnaître les dangers et à se sentir invulnérables. Ils travaillent souvent dans le cadre de
contrats de travail précaires et mal rémunérés. A noter : 44 % des intérimaires ont moins de 25
ans, souvent dans des secteurs d'activité à risques (BTP, industrie, …).
Entre 18 et 24 ans, un salarié a 2,5 fois plus de probabilité d'être victime d'un accident du travail,
et 14 % des accidents graves ou mortels concernent des salariés de moins de 3 mois d'ancienneté
à un poste.
Certains facteurs peuvent être des facteurs de risque en entreprise, comme un accueil insuffisant,
une quantité trop importante d'informations, un encadrement et un accompagnement insuffisants
ou inexistants, l'absence de documents de référence, ou un travail effectué de manière récurrente
dans l'urgence et la précipitation.
4.3.2. Le sur-risque du jeune apprenti
Près de 5 % des salariés du régime général sont en
apprentissage ou en formation continue. Or, la formation
par alternance induit des risques de trajets spécifiques dès
l'âge de 15 ans : multiplication des trajets entre les
différents lieux de formation, trajets variables lors des
séquences en entreprise, trajets très longs pour rejoindre
une entreprise ou un CFA dans le cas de filières rares. Par
ailleurs, l'apprentissage est une formation qui peut générer
une fatigue accrue et une hypovigilance génératrice
d'accidents, qui sont liées aux contraintes de travail
nouvelles pour le jeune (horaires, stress, intensité de
l'activité) et à ses nouveaux rythmes de travail (moins de
congés).
Face à ces risques, la CARSAT a mis en place des Codes de
bonnes pratiques de prévention qui ont été validés par les
partenaires sociaux. Mais ces actions n'ont de sens que si les
règles de droit s'appliquent : il faut que le salarié respecte le
Code de la route, et que l'entreprise lui permette de le
respecter. Rappelons que le chef d'entreprise a une
responsabilité envers la santé physique et mentale des
salariés de son entreprise.
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Questions-réponses
« Sait-on expliquer pourquoi le risque
routier est accru chez les jeunes en
apprentissage ? »
Ce risque accru a été constaté lors
d'une enquête anonyme auprès de
jeunes apprentis de 17 ans. Les raisons
sont peut-être à chercher dans la
lourdeur des emplois du temps et dans
un certain stress professionnel.
D'autre part, les jeunes apprentis
gagnent de l'argent et ont donc plus
de moyens financiers que d'autres
jeunes. Ils font aussi plus de trajets.
Enfin, leurs référents sont davantage
les maîtres d'apprentissage que les
parents. Mais on trouve aussi des
conduites à risque chez d'autres
catégories de professionnels (usage du
téléphone au volant chez les
commerciaux par exemple).
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4.3.3. La prévention du risque routier en entreprise
Les axes essentiels de la prévention sont de supprimer ou au moins de réduire les déplacements,
de les rendre moins dangereux, d'informer et de former les salariés.
En entreprise, quatre axes de travail peuvent être exploités : gérer les déplacements (horaires,
préparation, …), gérer les véhicules (équipements de sécurité, carnet de suivi, …), gérer les
communications et systèmes embarqués qui peuvent être générateurs d'accidents, gérer les
compétences.
S'agissant des jeunes, il est essentiel de vérifier les qualifications et aptitudes au poste, de prendre
le temps d'un véritable accueil dans l'entreprise, d'encadrer et de tutorer le jeune pour le
responsabiliser, le valoriser, le rassurer et le suivre.
Parmi les exemples d'action mises en œuvre en entreprises, citons la formation post-permis sur
l'entretien des véhicules et au perfectionnement à la conduite des utilitaires légers réalisée par le
CFA de Blanquefort (Aquitaine) pour les apprentis du BTP, et la conduite accompagnée mise en
place par les CFA du BTP en Alsace, avec la formation et l'accompagnement des enseignants et des
tuteurs en entreprise.
« Le sport est un excellent vecteur
de communication avec les jeunes.
On parvient difficilement à
déplacer des jeunes sur des actions
sécurité routière, mais on peut les
faire venir sur une action autour
d'un champion ou d'un exploit
sportif et en profiter pour leur
parler de sécurité routière.»
4.4.
La prévention dans le monde associatif :
l'expérience de l'association Moto Cap 46, école
de moto pour les jeunes - Gilles Algay, formateur
L'association Moto Cap 46 forme des jeunes à la pratique de la
moto tout-terrain, sur le domaine d'Auzole, un domaine privé de
70 hectares dans le Lot. L'association, qui accueille 45 élèves
tous les mercredis, est animée par un encadrant breveté. Les
élèves sont initiés à la moto et à la conduite dans un contexte
encadré et sécurisé, reçoivent un enseignement sur la réglementation et les équipements de
sécurité, et apprennent à maîtriser leur moto, à circuler en groupe et à adopter de bons
comportements et de bons réflexes.
Les jeunes sont aussi sensibilisés aux risques de « trafiquer » une moto ou un deux roues, et à la
nécessité de toujours porter un équipement adapté. La pratique sportive leur permet aussi de « se
défouler » en toute sécurité sur un terrain adapté et avec des motos correctement préparées, ce
qui peut leur éviter de le faire sur la route. Globalement, l'école de pilotage favorise un
comportement plus respectueux, plus responsable.
L'école d'Auzole a impact important dans le Lot puisqu'elle accueille des élèves de 5ème des
collèges qui préparent l'ASSR 1. Ce séjour, généralement organisé sur deux jours, comprend des
cours théoriques et une initiation à la pratique de la moto. C'est pour les élèves un temps fort de la
formation. Le Conseil général participe au financement de ces formations, ce qui permet de
ramener à 15 € seulement le coût du séjour pour les familles.
L'initiative prise dans le Lot au bénéfice des élèves est une initiative des services de l’État et a été
primée au niveau national comme une action forte et intéressante.
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5. Exemples d'actions de prévention de structures de prévention
accueillant des jeunes
5.1. Comité départemental de basket-ball de la Haute-Garonne –
Bernard Stein, président de la commission médicale du comité
Le comité départemental de basket-ball de la Haute-Garonne compte 63 associations et a délivré
plus de 9.000 licences pour la saison 2011-2012. Parmi ces licenciés, plus de 3.000 joueurs sont
susceptibles d'être concernés par la conduite automobile, et 1.000 de plus par la conduite de
cyclomoteurs. Le comité a lancé une action de prévention sur le thème de la consommation de
substances psycho-actives chez les 14-24 ans, avec l'appui de David Mourgues, anthropologue, et
de Serge Laye, psychologue, dans le cadre d'une sollicitation nationale de la mission
interministérielle de lutte contre le dopage et la toxicomanie (MILDT). L'objectif de cette action est
de réduire la consommation de substances psycho-actives, y compris alcool et cannabis, pour
prévenir les risques sur la santé, le risque de dopage et le risque routier. Une attention particulière
est portée au côté festif de la « 3ème mi-temps », parce qu'il est essentiel de faire passer auprès
des jeunes le message qu'il est normal de fêter une victoire mais qu'il faut le faire en sécurité.
Le public visé est constitué des entraîneurs et dirigeants des associations, l'équipe et l'entraîneur
constituant la «deuxième famille » d'un jeune. Il est essentiel de repérer et de dépister les signes
de dérapage donnés par un jeune, et de rester à son écoute.
« Il est essentiel que les adultes
rappellent la règle et les
Concrètement, les entraîneurs et dirigeants sont invités à mettre
interdits : il est interdit de se
en place des stratégies pour sécuriser la 3ème mi-temps, comme
doper, il est interdit de
l'organisation du covoiturage. Une réunion a été organisée à la
Maison du Basket pour les entraineurs et encadrants des clubs , et consommer des stupéfiants, il est
interdit de servir de l'alcool à
une affiche a été mise à disposition de tous les clubs. Ces actions,
quelqu'un qui est déjà en état
qui constituent un travail de première approche, devront être
d'ébriété manifeste.»
poursuivies dans le temps.
5.2. La prévention auprès des jeunes en difficulté, l'action de la Protection
Judiciaire de la Jeunesse Tarn-Aveyron - Christian Tieys, responsable de l'unité
éducative d'Albi, et Christian Sassus, directeur pédagogique de l'EPM de
Lavaur
La protection judiciaire de la jeunesse (PJJ), qui dépend du ministère de la Justice, a vocation à être
« pédagogue de la loi ». Elle assure sur décision de justice la prise en charge éducative des mineurs
et jeunes majeurs en danger ou qui font l'objet de mesures pénales. Les suivis peuvent s'exercent
dans des structures de placement (foyers, centres éducatifs, établissements pénitentiaires pour
mineurs ou EPM). Mais dans la grande majorité des cas les suivis sont exercés par des structures
de milieu ouvert. A Albi, une expérience a été menée auprès de jeunes condamnés à des mesures
de réparation. Dans le cas de délits mineurs, qui ont peu de réponses pénales, le procureur peut
proposer au jeune d'être soumis à une mesure de réparation plutôt que de se présenter devant le
juge. S'il accepte, le jeune est alors convoqué par la PJJ. Ces mesures de réparation ont trois
objectifs : favoriser la responsabilisation et la prise de conscience du jeune par rapport à l'acte qu'il
a commis, faire prendre en compte les victimes, et permettre une réparation symbolique qui
favorise l'estime de soi.
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Dans le cas d'infractions au Code de la route, c'est une action sécurité routière qui est proposée,
avec le partenariat de la préfecture du Tarn et d'acteurs de la sécurité routière. Les jeunes sont
reçus sur une journée, en petit groupe de trois ou quatre, pour une information et des échanges
sur l'accidentalité et la sécurité routière : analyse de fiches accidents, analyse d'une Enquête
Comprendre Pour Agir, projection d'un film réalisé par des jeunes, parcours avec les lunettes
simulatrices d'alcoolémie, échanges sur les comportements addictifs, passage au simulateur de
conduite. A l'issue de la journée, chaque jeune fait ensuite un bilan avec son éducateur.
Ce programme est mis en œuvre depuis un an. Quatre sessions ont déjà été proposées, au
bénéfice de treize jeunes de 13 à 18 ans ayant commis des infractions au Code la route, dont des
conduites sans permis. Sur ces treize jeunes, douze n'ont ensuite plus été revus par les services
judiciaires, ce qui est bon signe. Globalement, les quatre sessions se sont très bien déroulées et les
jeunes se sont parfaitement comportés. Interrogés sur ce qui les avait le plus intéressés, ils ont
mentionné les simulations et le film.
La PJJ prévoit de poursuivre cette action et de l'étendre à l'ensemble des jeunes faisant l'objet d'un
suivi. Des extensions seront également envisagées sur le sud du Tarn avec le tribunal de Castres et
avec l'EPM de Lavaur.
L'EPM de Lavaur prend en charge des mineurs reconnus coupables de délits de toute nature, y
compris routiers. L'établissement a souhaité mettre en œuvre des actions de prévention routière
auprès des jeunes incarcérés, et a pris contact avec des partenaires institutionnels (préfecture,
DDT) et des associations pour envisager avec eux les actions possibles pour informer et sensibiliser
les jeunes mais aussi favoriser leur insertion. Le choix a été fait de créer au sein de l'établissement
un centre d'examen du Code de la route. Aujourd'hui, l'EPM a déjà présenté huit jeunes à
l'examen, dont trois ont été reçus et cinq se présenteront à nouveau prochainement. Les jeunes
ont bénéficié de trois heures de Code par semaine, d'informations et d'échanges sur la sécurité
routière. Dans l'avenir, d'autres ateliers seront proposés sur les deux roues, l'assurance, … Ce
travail collectif favorise la prise de conscience des jeunes en matière de risques encourus, ainsi que
leur insertion future dans la société.
5.3. Une action de prévention au CFA de Foix : la réalisation d'un film sur les
violences routières - Sylvia Pujal-Honorat, directrice du CFA de Foix, et Claude
Baron, enseignant coordinateur du projet
Le centre de formation des apprentis (CFA) de Foix a réalisé en 2010 une action au bénéfice d'une
classe de pré-apprentis de 14/15 ans. Claude Baron, enseignant et coordinateur de cette classe, a
proposé de faire travailler les élèves sur un projet de sécurité routière, notamment parce que le
CFA de Foix déplorait chaque année le décès d'un de ses élèves sur la route. Ce projet offrait
l'avantage d'un travail pluridisciplinaire sur tous les enseignements du programme (français,
maths, informatique, …), et il permettait aussi de rendre les élèves véritablement acteurs. Les
élèves ont choisi de réaliser un film sur la vie de personnes accidentées de la route et ayant
conservé un handicap, en allant rencontrer et interviewer des victimes d'accidents de la route.
Toujours dans le cadre du projet, une journée de sensibilisation sécurité routière a été organisée
autour d'animations et d'une rencontre sportive entre jeunes valides et personnes en situation de
handicap. L'objectif du projet était double : sensibiliser les jeunes du CFA au risque routier mais
aussi à la notion de respect envers les personnes en situation de handicap. Les jeunes se sont
pleinement investis et ont été sensibles aux différentes actions menées. Leurs parents n'étaient
pas directement impliqués mais ont été informés, et ce projet a contribué à changer leur vision du
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handicap. Le film, réalisé par un professionnel avec le soutien financier des partenaires
institutionnels, est aujourd'hui achevé. Il a pour nom : « La vie d'après ... ». Il peut être remis aux
partenaires sécurité routière intéressés qui en feront la demande. La journée sécurité routière, qui
a eu beaucoup d'impacts positifs, sera renouvelée.
5.4. La prévention dans le milieu festif : la fête de la musique sans alcool à
Laissac en Aveyron - Eric Antoine, gendarme à la brigade territoriale de
Laissac, Nancy Courtial, responsable du centre social rural de Laissac,
Marlène Billières, responsable du Centre Intercommunal de Communication
et d'Information de Coussergues
En juin 2008, la ville de Laissac en Aveyron a organisé une soirée
« Dans certaines communes, ce
festive sans alcool à l'occasion de la fête de la musique, un festival sont des navettes qui ramènent
en centre-ville les jeunes qui
rock baptisé « Rock'n Route » et dont le slogan était « Soyez rock,
sortent de boîte de nuit. »
pensez route !». Dix-huit adolescents de la commune ont travaillé
pendant plusieurs mois pour faire de ce concert un événement
« En Tarn-et-Garonne, plusieurs festif en même temps qu'une action de prévention pour éviter
communes organisent désormais
certaines pratiques comme celle des « voitures bars » aux coffres
des fêtes sans alcool. Ce choix a
remplis de bouteilles d'alcool. Les jeunes ont préparé la
fait fuir certains jeunes, mais a
fait revenir les familles et les programmation du concert en contactant des groupes de
habitants. Il faudrait que les musiciens et ont eux-mêmes créé un groupe baptisé « Light
organisateurs, qui ne peuvent Apple ». Le concert a été donné comme prévu pour la fête de la
plus compter sur la recette du musique, avec des cocktails sans alcool, une tireuse à bière sans
bar, puisse disposer de
alcool, et la diffusion de messages de prévention. L'accès était
subventions ou d'aides de l'Etat, totalement gratuit pour le public. Cette action a été organisée
comme par exemple
avec le soutien financier des acteurs institutionnels et avec le
l'exonération de droits SACEM. » concours de l'ANPAA. Les bars et les commerçants de la commune
ont également aidé au financement de la soirée en vendant les produits dérivés.
L'opération n'a à ce jour pas été reconduite à l'identique à Laissac, mais d'autres actions de
prévention ont été réalisées et Rock'n Route sera peut-être reconduit par la nouvelle génération
des jeunes du village. Une action telle que Rock'n Route est l'occasion de porter les messages de
prévention auprès du public, qui se déplace
« Les préfectures disposent de fonds pour aider à
moins facilement sur des actions purement
l'organisation de fêtes sans alcool. Les organisateurs
sécurité routière. Pour être entendu, il faut
ne doivent pas hésiter à monter et à présenter des
savoir parler aussi d'autre chose, de musique
dossiers. Par ailleurs, l'association Avenir Santé
par exemple.
propose une aide logistique et un soutien financier
de 2.000 € aux organisateurs de soirées
responsables (opération Monte ta soirée).»
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6. Comment communiquer avec les jeunes sur le thème de la sécurité
routière ? Quelles approches de prévention ? - David Mourgues,
anthropologue, coordinateur de projet spécialisé en prévention –
Association Clémence Isaure
En matière de communication sécurité routière à destination des publics jeunes, il est essentiel de
proposer des messages adaptés et une communication la plus interactive et la plus participative
possible. Une étude a été conduite pour appréhender la perception qu'ont les jeunes de
campagnes de communication sécurité routière lancées depuis 2002. Les conclusions de cette
étude montrent que la perception réelle qu'ont les jeunes des messages et des visuels de ces
campagnes peut être très différente de celle qui était attendue par les concepteurs.
« Celui qui conduit, c'est celui qui ne boit pas »
(2002)
Sur une des affiches, un garçon portant un masque type
« smiley » porte sur son dos une jeune fille qui a trop bu.
Une partie des jeunes capte le message, alors que d'autres
voient dans les pupilles dilatées du personnage masculin
une marque de la consommation de substances opiacées …
Un même visuel peut donc être « décodé » de façons très
diverses.
•
•
« Dès deux verres, le risque existe » (décembre 2003)
Une partie des jeunes adhère au message, mais en discutant de la mesure
de deux verres d'alcool : « deux verres de quoi ? ». Sur le visuel, beaucoup
perçoivent surtout que le garçon « préfère le panneau à la jeune fille ... ».
Les messages de base line - « Changeons » - sont bien perçus par les jeunes,
même s'ils sont généralement minorisés (inscrits en petit en bas de
l'affiche).
• « La vie après l'accident, y pense t'on vraiment ? » (octobre 2004)
Cette époque marque le début des campagnes centrées sur l'accident, dans
l'idée des campagnes « trash » anglo-saxonnes. Cette affiche montre
uniquement un fauteuil roulant vide, avec un message sur l'accident de
« Julien ». Face à ce visuel, les jeunes perçoivent tout à fait la gravité et le
sérieux du message.
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D'autres affiches de la même campagne portent le même type de message,
mais sur un fond blanc sans visuel. Une partie des jeunes se concentre sur le
message, mais la majorité reste plus sensible aux affiches avec image.
•
« Cannabis et conduite » (mai 2006)
L'affiche montre une image d'accident avec le message
« Sur la route le cannabis fait 230 morts par an » et le
message de base-line « Changeons » . Cette affiche fait
débat chez les jeunes, un certain nombre estimant que
« 230 morts par an, c'est pas beaucoup, l'alcool en fait beaucoup plus ! », et
suggérant de lier alcool et cannabis dans les messages. Globalement, les
jeunes restent sceptiques sur les effets négatifs du cannabis.
En revanche, la référence faite au site internet « www.cannabisetconduite »,
qui donne une source d'informations utiles, est perçue beaucoup plus
positivement.
• « Soufflez, vous saurez » (décembre 2008)
L'affiche montre le dessin d'une voiture accidentée avec un éthylotest suggérant
une alcoolémie positive marquée par un visuel vert. Ce visuel pose un problème
de code graphique aux jeunes, la couleur verte représentant ici l'interdit alors
qu'elle signifie habituellement une autorisation.
En revanche, les jeunes adhèrent au principe de la mesure de l'alcoolémie et de
l'utilité de cette mesure.
•
« Un cyclo débridé, c'est un ado en danger » (juin 2011)
Face à l'affiche montrant un jeune en scooter, les
jeunes estiment que le cyclomoteur est en lui-même facteur de
danger et qu'il n'était pas utile d'introduire la notion de
débridage.
« Avant de monter dessus, apprenez à le maîtriser »
(2011)
La campagne préconise des heures de formation aux titulaires du
permis B qui veulent conduire un deux roues. Le visuel, qui
montre un conducteur de deux roues tentant de maîtriser son
véhicule comme un cheval sauvage, est très lié à l'imaginaire sur
la relation véhicule et puissance masculine et aux
représentations mentales très puissantes qui restent encore
présentes dans les esprits.
•
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• «Les coups de fil » (2008)
Des petits films montrent des personnes apprenant par un « coup de fil » qu'un de leur proche a
eu un accident sur la route. Cette campagne marque beaucoup les personnes qui la voient, y
compris les cibles particulièrement résistantes comme les récidivistes. Le décalage introduit en
montrant non pas les victimes, ni même leurs véhicules, mais leurs proches, « ceux auxquels on
tient », fait réfléchir. Les jeunes, qui éprouvent souvent un sentiment de toute-puissance, se
montrent sensibles à ces messages qui touchent à la filiation, à la famille, aux amis. Cette approche
par la filiation et le lien affectif a été beaucoup plus exploitée dans d'autres pays, en Australie et en
Nouvelle-Zélande notamment, avec de très bons résultats. L'OMS en parle comme d'une voie
exemplaire.
• « Quand ont tient à quelqu'un, on le retient » (2011)
Le message s'adresse là aussi à quelqu'un qui dans se situe dans la
périphérie affective, un membre de la famille, un ami. D'après les
réactions exprimées par les jeunes, c'est là un élément de
prévention qui les touche.
6.1. Prévention : rationalité ou émotion ?
En 2010, les neuro-sciences ont montré que la connaissance des messages sanitaires ne suffit pas à
produire un changement de comportement. Ces messages peuvent sensibiliser quelques
personnes, mais atteignent beaucoup plus difficilement les jeunes ou les cibles résistantes.
Aujourd'hui, nous sommes exposés à plusieurs centaines de messages publicitaires par jour. Si les
messages à haute valeur émotionnelle attirent davantage l'attention, ils sont au final moins
mémorisés, alors que des messages à faible valeur émotionnelle sont mieux retenus. Il faut donc
évoluer vers une communication construite sur un modèle « émorationnel », en conjuguant
émotion et rationalité pour obtenir à la fois l'attention et la mémorisation.
Les campagnes violentes, campagnes « trash », ont peu d'efficacité car notre cerveau va chercher à
nous protéger d'une image choquante en l'évacuant rapidement pour la remplacer par une image
positive. De plus, ces images peuvent induire un effet pervers chez certains jeunes, qui vont se
mettre à les collectionner.
Le « eye-tracking », qui étudie les mouvements oculaires en réaction à un visuel ou à un message,
montre que, pour être efficace, il est nécessaire de trouver un juste milieu entre des visuels ou des
termes chocs, et une sémantique appropriée pour la population cible, afin qu’elle s’y reconnaisse.
Dans tous les cas, il est impératif d'éviter le « jeunisme », qui, pour les jeunes, affaiblit la valeur. Il
faut parler clair, sans caricaturer le « parler jeune ».
6.2. Les recommandations
adopter des stratégies de « nudge » : pour favoriser les changements de comportements, il
faut laisser aux individus la possibilité de ne pas adhérer au message, laisser des
alternatives, aider à faire des choix et non les imposer
prendre en compte les notions de plaisir et de risque associés, par exemple en conjuguant
des messages de prévention à un événement festif
ne pas en rester à une simple information, mais favoriser la participation et l'interaction,
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investir le web et les réseaux sociaux
cibler les messages au plus près des publics et des milieux
toucher les jeunes par le biais de leur système relationnel et leur entourage (le groupe de
pairs, les proches, la famille, …), sachant que l'environnement peut influencer le
comportement
joindre au message des contacts, des liens, des pistes pour s'informer
impliquer les adultes en contact avec les jeunes
impliquer et sensibiliser les parents, pour qu'ils ne banalisent pas les conduites à risques
et n'hésitent pas à se montrer inquiets de ce que font leurs enfants
créer de la cohérence entre les messages diffusés à l'école, en formation puis en milieu
professionnel
Enfin, il est nécessaire d'insister aussi auprès des jeunes sur le risque légal, en rappelant que
l'usage d'alcool ou de cannabis est aujourd'hui sanctionné très sévèrement en cas d'accident sur la
route ou au travail.
7. Conclusion – Sylvie Paillard, DREAL Midi-Pyrénées
Cette journée a été construite pour permettre à tous de partager un constat et des éléments de
connaissance, et de faire des allers-retours entre approches théoriques et actions de terrain. Elle
nous permet de prendre pleinement conscience que l'accidentalité des jeunes n'est pas une
fatalité ou le fruit du hasard, mais qu'elle peut être la conséquence d'un contexte familial, social,
de genre. Les actions de prévention doivent reposer sur une cohérence assumée de la part de tous
les adultes : parents, enseignants, entraîneurs sportifs, employeurs. Les interventions ont aussi
montré l'importance de l'interactivité dans les campagnes et dans les messages, pour rendre les
jeunes actifs et acteurs de leurs décisions, et leur laisser leur libre-arbitre. Enfin, nous avons vu que
la conduite peut aussi être un formidable vecteur d'espoir pour des jeunes en difficulté.
En savoir plus …
. Association Clémence Isaure. 42, rue des Champs Elysées 31 500 Toulouse
Tél : 05 61 61 65 50 - [email protected] - www.clemence-isaure.org
. Fédération Addiction - www.federationaddiction.fr
. Portail Education nationale sécurité routière:
www.eduscol.education.fr/education-securite-routiere
. Avenir Santé : www.avenir-sante.com
. Monte ta soirée : www.montetasoiree.com
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DREAL Midi-Pyrénées
Toulouse – Janvier 2013