La sécurité routière au collège et au lycée

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La sécurité routière au collège et au lycée
La sécurité routière au collège et au lycée
Un âge à risque
Chaque mois, en France, 180 jeunes de 15 à 24 ans meurent à la suite d'un accident de la route. Autrement dit, chaque mois, c'est
l'effectif de six classes qui disparaît. C'est aussi plus de 26 % des tués pour moins de 15 % de la population.
L'âge du collège précède juste cette période de grand risque où les jeunes paient très cher leur début d'autonomie dans leurs
déplacements. C'est aussi l'âge de la contestation qui rejette volontiers toute consigne et toute contrainte.
C'est pour ces raisons que l'enseignement des règles de la sécurité routière, commencé à l'école élémentaire, doit se poursuivre au
collège et au lycée. C'est bien là le rôle des enseignants. Leur vocation à être des éducateurs n'est en effet pas récente, elle était déjà
bien admise et vécue à l'époque de Jules Ferry, elle a été confirmée en 1935 par Anatole de Monzie, prédécesseur de Jean Zay, qui a
modifié l'appellation du ministère : « Éducation Nationale à la place d' « Instruction Publique » (et Beaux-Arts).
Au collège
Pour lutter contre ce qui ne doit pas être accepté comme une fatalité, le ministère de l'Éducation Nationale et le ministère des
Transports ont pris, depuis 1997, un certain nombre de mesures. Afin de permettre aux élèves, actuels et futurs usagers de la route,
d'acquérir des comportements responsables, il est prévu de leur dispenser un enseignement des règles de sécurité routière. Le but est
moins de leur apprendre le Code de la Route que de les faire réfléchir aux comportements qui peuvent mettre en cause leur propre vie
et celle de leurs concitoyens.
Cet enseignement doit obligatoirement s'intégrer dans le cadre des horaires et des programmes en vigueur dans les établissements
d'enseignement public ou privé sous contrat.
À l'usage des professeurs des classes de 5ème et de 3ème des collèges, a été élaboré un livret de préparation à l'attestation de sécurité
routière. Bien illustré, en tous points tout à fait remarquable, il concerne la presque totalité des disciplines : mathématiques, français,
éducation civique, géographie, technologie, sciences physiques, éducation physique et sportive, anglais, allemand, espagnol.
Les élèves, à partir de fiches, doivent être appelés à travailler sur des exercices abordant de nombreux thèmes : les accidents en
chiffres, vitesse et distance d'arrêt, vitesse moyenne, freinage, l'alcool, les accidents et l'importance du comportement des usagers, la
sécurité des piétons, les deux roues dans la circulation, le cyclomoteur, le casque, les panneaux de signalisation, la chasse aux idées
fausses, notamment à propos de la ceinture de sécurité, etc..
On ne peut que rendre hommage aux organismes, associations et aux professeurs qui ont élaboré ce document. La question se pose de
savoir toutefois si l'enseignement et l'éducation préconisés sont effectivement dispensés dans toutes les disciplines de tous les
collèges. Faute de quoi, nous semble-t-il, l'efficacité de ce dis-positif serait fortement compromis. On ne peut que regretter, aussi,
l'absence de manuel à l'usage des élèves.
Au lycée
Age de l'autonomie dans les déplacements
L'âge du lycée est, pour beaucoup, celui du cyclomoteur et de la conduite accompagnée avec tous les risques que nous connaissons.
C'est dire combien l'enseignement de la sécurité routière y est primordial. Peu d'enseignements n'ont à ce point, pour les élèves,
d'application aussi immédiate et aussi vitale.
Le ministère de l'Éducation nationale a diffusé tout récemment, bien tardivement à notre avis, une brochure à l'usage des professeurs
de seconde et de première concernant l'éducation civique, juridique et sociale. Dans le thème « exercice de la citoyenneté » figure,
parmi d'autres, et pour les seules classes de première, une fiche « sécurité routière et citoyenneté ».
Partant du fait que plus de 90% des accidents ont pour origine le non-respect du code de la route, la problématique consiste en une
appropriation du problème par l'élève, afin de susciter sa réflexion sur l'utilité de la règle et le sens du droit. D'où la démarche
proposée en cinq étapes.
Prise de conscience
La première étape de la démarche est la prise de conscience. Elle peut être conduite à travers des enquêtes de proximité sur les
accidents de la route survenus localement au cours d'une période récente. Ce qui permet de dresser un tableau des principales causes
d'accidents, de les repérer et de les analyser au regard du code de la route.
Approche juridique
La deuxième étape est centrée sur l'approche juridique et l'examen des réglementations qui n'ont pas été respectées (vitesse, priorité,
entretien du véhicule, port de la ceinture et du casque, état d'imprégnation alcoolique du conducteur). Pourraient être analysées ensuite
les raisons probables du non-respect de la réglementation.
Notion de préméditation
Une troisième étape pourrait être l'occasion d'une réflexion sur l'application au code de la route de la notion juridique de préméditation
et de faute délibérée en mettant en avant que certains comportements, sont constitutifs d'une véritable préméditation (débridage des
cyclomoteurs par exemple)
page 1/2 Comparaisons internationales
Une dernière étape devrait être réservée aux comparaisons internationales.
Approche technique
Nous suggérons d'ajouter à cette démarche, comme au collège, un volet technique qui tienne compte du bagage mathématique et
scientifique des élèves. Sans prendre de temps supplémentaire, il s'agirait, dans les diverses disciplines, de choisir des exercices qui
fassent référence aux situations que l'on peut rencontrer sur la route : vitesse et énergie cinétique, violence du choc, temps de réaction,
distance de freinage, débit des voies, analyse des statistiques d'accidents, effets perturbant de l'alcool, de la drogue, de la fatigue etc.
Conclusion
La démarche proposée semble intéressante. Nous regrettons toutefois qu'au regard de l'étendue du programme d'éducation civique,
juridique et sociale, la sécurité routière n'ait pas la place qui devrait être la sienne : elle ne fait l'objet, en classe de première, que d'un
seul « sous-thème » sur les vingt-et-un qui sont présentés... Et, comme au collège, nous déplorons qu'aucun manuel ne soit prévu pour
les élèves.
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