19/02/2010 Bilan économique 2009 - Fédération Française du prêt
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19/02/2010 Bilan économique 2009 - Fédération Française du prêt
BILAN économique 2009 sommaire édito L’année 2009 a été l’une des plus difficiles qu’ait connue l’économie mondiale et ce contexte récessif a entraîné un recul de la consommation d’habillement dans de nombreux pays occidentaux. Le marché français du prêt-à-porter féminin n’a pas échappé à ce phénomène avec une baisse de 3,3 % en euros courants de la consommation par rapport à 2008 et un ralentissement global des achats en quantités de 1,9 %. Dans un contexte de crainte du chômage et d’arbitrages serrés entre les différents postes de consommation, il apparait à ce jour irréaliste de pronostiquer une véritable reprise de la consommation de mode féminine en 2010 et il faudra sans doute attendre 2011 pour que cette dernière retrouve une dynamique positive. Pourtant la mode, synonyme de changement, de vie et de jeunesse, n’a rien perdu de son potentiel mais le marché traverse aujourd’hui une phase de profonds bouleversements, des facteurs plus structurels venant s’ajouter aux aléas conjoncturels. Ainsi l’essor spectaculaire des ventes sur Internet en liaison avec le développement de l’offre sur la Toile et une forte demande de bonnes affaires, émanant notamment des femmes actives, modifie durablement la donne pour les acteurs. Par ailleurs et de façon plus paradoxale, la crise consacre un certain retour des marques. Ces dernières, face à un marché saturé de produits de qualité très médiocre mais aussi face à la montée des préoccupations sociales et environnementales, font figure de repères et rassurent les consommatrices. La French Touch devrait attirer de nouveau la clientèle internationale alors que le dynamisme des économies émergentes, notamment asiatiques devrait soutenir le développement international des acteurs de la mode Française. Néanmoins, ces potentiels à l’exportation sont contrebalancés par les difficultés rencontrées au Japon et par le manque de vigueur de la consommation européenne. 4 CHIFFRES CLES / FFPAPF 4 5 CONSOMMATION, DISTRIBUTION : LES POINTS MARQUANTS DE L’ANNEE 2009 8 EDITORIAL LES CHIFFRES ESSENTIELS DE L’ANNEE 2009 : BUDGETS PAR FEMME ET PAR AGE, COMMERCE EXTERIEUR 10 LES PRODUITS PHARE DE LA MODE AU CENTRE DES ATTENTIONS DES CONSOMMATRICES 12 6 LES ACCESSOIRES, UN SIGNAL DE MODE A PART ENTIERE LA MODE RESPONSABLE LES NOUVEAUX MARCHES, CHINE, BRESIL, COREE DU SUD, INDE, DE VERITABLES RELAIS DE CROISSANCE A NE PAS NEGLIGER LES NOUVEAUX COMPORTEMENTS D’ACHAT : SOLDES ET PROMOTIONS, INTERNET LES PERSPECTIVES ET DEFIS DE L’ANNEE 2010 DEFINITIONS DES CIRCUITS DE DISTRIBUTION Finalement en 2010, deux notions tendent à regagner de l’importance aux yeux des femmes, la qualité et la créativité des collections. Elles devraient conditionner davantage les succès et les échecs des acteurs du secteur. Jean-Pierre Mocho DEFINITIONS DES ZONES D’ECHANGES COMMERCIAUX SOURCES Président de la Fédération LES PARTICIPANTS A LA REDACTION 13 14 16 18 20 23 23 23 23 FÉDÉRATION FRANÇAISE DU PRÊT À PORTER FÉMININ c regrouper chiffres clés de l’année 2009 ( )( )( ) ( )( )( ) ( ) milliards d’euros 11,6 Le montant accordé par les Françaises à leurs achats de prêt-à-porter en 2009. - 3,2% En 2009, pour la seconde année consécutive, la consommation d’habillement a diminué de 3,2 %. 63% Des femmes estiment que la crise a modifié leur comportement d’achat vestimentaire. 424 euros Dépense en moyenne d’une femme âgée de 13 ans ou plus pour ses achats de prêt-à-porter en 2009. - 10,7% 33,3% Baisse sensible des ventes à l’étranger des entreprises françaises de prêt-à-porter féminin. Les prix barrés comptent à eux seuls pour 33,3% du chiffre d’affaires du prêt-à-porter féminin 5 à 8% Ainsi les produits responsables pourraient représenter 5 à 8 % de la consommation de mode en 2015. Se regrouper, partager les savoir-faire et les compétences, construire, se rassembler autour d’objectifs communs pour aller plus loin, tel est l’ADN de la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin qui n’a de cesse d’anticiper les mutations de la société pour mieux les appréhender. Son rôle a toujours été de promouvoir les entreprises dans leur ensemble, de les accompagner dans leur développement, de leur donner les moyens d’accroître leur chiffre d’affaires et leur notoriété, tout en respectant leur identité et leur personnalité. Représentante de cette vie portée par la création et l’industrie, la Fédération Française du Prêt à Porter Féminin se pose également comme un interlocuteur privilégié du gouvernement et des pouvoirs publics. Engagée, elle voit dans le vêtement l’illustration des évolutions de vie, des nouveaux comportements qui engendrent, entre autres, plus de transparence et d’éthique, depuis la fabrication jusqu’à la vente. Elle favorise la création en soutenant un savoir-faire français et en nouant des conventions et échanges avec les capitales mondiales. La Fédération Française du Prêt à Porter Féminin se fait, depuis 1929 et aujourd’hui plus encore, rassembleur de tous les acteurs de la mode, du textile et de l’habillement, à l’écoute de toutes les cultures et de toutes les disciplines sans diktat et avec énergie. En soutien indéfectible d’une profession indispensable à la vie et à l’avenir de la société. CONTACTS : Jean-Pierre MOCHO, Président François-Marie GRAU, Secrétaire Général Patrice LAMOUREUX, Directeur du Service aux Entreprises Patricia BRAFMAN, Directrice Internationale Sophie ALLISY-BISCHOFF, Directrice Marketing France et International Constance DUBOIS, Directrice Adjointe de la Communication Tél. 01 44 94 70 00 www.pretaporter.com 4 5 BILAN ÉCONOMIQUE 2009 - GRANDS POINTS MARQUANTS DE L’ANNÉE 2009 n’achètent tout simplement pas. De fait, d’après une enquête exclusive de l’IFM , 63 % des femmes estiment que la crise a modifié leur comportement d’achat vestimentaire : 35 % d’entre elles pensent que la crise leur a appris à acheter des vêtements plus intelligemment, 23 % déclarent qu’elle les a poussées à n’acheter que des articles à prix barrés et seule une minorité d’entre elles (5 %) a vraiment le sentiment de beaucoup se priver au niveau de ses achats de mode. LA CRISE BOUSCULE LES CIRCUITS TRADITIONNELS. INTERNET JOUE LE ROLE DE TRUBLION é consommation, distribution : les points marquants de 6 l’annee 2009 2009, UNE ANNEE PARTICULIEREMENT DIFFICILE POUR LE SECTEUR DE L’HABILLEMENT 260 000 postes en 2009 au premier semestre et 100 000 au second, devrait encore en perdre 80 000 au cours du premier semestre 2010. L’année 2009 a été l’une des plus difficiles qu’ait connue l’économie mondiale et ce contexte récessif a entraîné un recul de la consommation d’habillement dans de nombreux pays occidentaux. La France n’a pas échappé à ce phénomène : ainsi en 2009, pour la seconde année consécutive, la consommation d’habillement a diminué de 3,2 % en valeur par rapport à l’année précédente. Dans ce contexte, aucun segment de marché, qu’il s’agisse de l’habillement pour homme (-4,2 % en valeur par rapport à 2008), pour femme (-2,8 %) ou pour enfant (-2,2 %) n’a été épargné par le recul de la consommation. Pour 2010, les prévisions de l’IFM anticipent un recul de la consommation d’habillement, de moindre ampleur que l’an passé (-1 % par rapport à 2009) car une véritable reprise de la consommation ne pourra s’enclencher que lorsque les chiffres de l’emploi connaîtront une réelle amélioration. Or, selon l’INSEE, l’économie française, après avoir perdu LES FRANCAISES AIMENT LA MODE MAIS LA CRISE MODIFIE LEUR COMPORTEMENT D’ACHAT En 2009, le montant accordé par les Françaises à leurs achats de prêtà-porter, soit 11,6 milliards d’euros, a baissé de 3,3 % par rapport à 2008. Il s’agit d’un recul un peu moins prononcé que celui observé l’année précédente (-5,0 %). Simultanément, la consommation en nombre de pièces a ralenti (-1,9 % par rapport à 2008 après -3,3 %). Pour autant, l’intérêt des consommatrices françaises pour la mode ne s’est pas s’émoussé comme le prouve la croissance à deux chiffres des achats des must have des collections ! Mais attention, les Françaises ne font pas pour autant de folie en matière de dépenses et les prix moyens d’achat de ces articles restent sous contrôle. Quant aux autres vêtements, ceux qui ne sont pas sous les feux de la rampe, elles repoussent de toute évidence les achats à plus tard ou bien chiffre d’affaires en ligne. La concurrence qu’ils affrontent est cependant multi canal : sur la Toile, les acteurs sont toujours plus nombreux, tandis que dans le monde réel, la compétition avec les chaînes s’intensifie au fur et à mesure que ces dernières avancent leurs pions dans des villes de plus en plus petites, empiétant ainsi sur leur clientèle d’origine. En 2009, la grande distribution alimentaire, se classe à la cinquième place avec une part de marché en valeur de 5,9 %, stable par rapport à 2008. Certaines grandes enseignes d’hypermarchés se lancent aujourd’hui dans la création de formats de magasins plus petits, qu’elles implantent au cœur des grandes villes pour se rapprocher de leurs clients, mais qui ne distribuent guère d’habillement. En 2009, les chaînes spécialisées sont le premier circuit de distribution avec 32,7 % des sommes dépensées en prêt-à-porter féminin. Après avoir subi pour la première fois en 2008 une érosion L’AVANCEE DES PURE-PLAYERS DOPE LES RESULTATS de leur part de marché en valeur (-0,2 point par rapport à 2007), DES AUTRES CIRCUITS elles regagnent du terrain en 2009 (+0,6 point). Leur développePantalons*, jeans et caleçons 41,8% ment, à l’instar des grandes enseignes internationales telles Zara, Monoprix, seule enseigne classée dans les magasins populaires, recueille et imperméables 11,8% Manteaux H&M ou Uniqlo, passe désormais par l’ouverture de nouvelles bou1,4 % de part de marché en valeur, soit 0,1 point de plus qu’en 2008. Elle 11,6% Robes tiques et par le canal Internet car les ventes dans les magasins,Tailleurs à concurrence en centre ville. et ensemblesdirectement les enseignes de mode 9,8% surface comparable, ne progressent plus. Les GSS grande diffumode féminine se Jupes Le chiffre d’affaires des magasins de sport en 9,1% Anoraksredresse et blousons 5,6%à 2008), ce qui sion, troisième circuit de distribution, recueillent 10,8 % de part de légèrement en 2009 (+1,7 % par rapport 2,3% Blazers, vestes marché en valeur, chiffre stable par rapport à 2008. Les enseignes permet de retrouver une part de marché1,5% en valeur équivabermudas Shorts etleur Kiabi, La Halle ou C&A font d’ailleurs partie du top 10 des enAutres**lente à celle de l’année 2007, soit 4,7 %. 6,5% seignes diffusant du prêt-à-porter. En période de crise, les prix bas Les marchés et foires parviennent, en 2009,100,0% à stabiliser leur part *pantalons villemarché et loisirs en valeur en 2009 (4,3 % des sommes dépensées en proposés par ce circuit sont très appréciés des consommatrices de ** y compris vêtements de protection en cuir ou daim mais ils pèsent sur le chiffre d’affaires. Pour remédier à cette siprêt-à-porter (manteaux, blousons, vestes)féminin). Source IFM tuation, ces enseignes se lancent dans une course au m2, dans les Mais le fait le plus remarquable de l’année 2009 est la remontée villes de taille moyenne. des autres circuits de distribution, dont la part de marché atteint 4,7 % en valeur en 2009, en hausse de 0,8 point par rapport DES CIRCUITS MULTIMARQUES A LA PEINE à 2008. Cette catégorie regroupe des formes très hétérogènes de distribution et le résultat d’ensemble est lié à la vive progresLe commerce de détail indépendant se classe au second rang sion des ventes en ligne de prêt-à-porter féminin réalisées par les avec 20,3 % des sommes dépensées en 2009 mais il cède 0,6 pure players, en particulier sur le créneau des ventes privées de point de part de marché par rapport à 2008. Il a du mal à gérer en créateurs et de marques ■ 2009, la montée en puissance des prix barrés. Pour autant ce circuit pourrait profiter des nouvelles orientations de la mode de l’hiver prochain vers des produits plus structurés, en proposant des articles conjuguant créativité et qualité. Les grands magasins, qui jouent résolument la carte du haut de gamme, voire du Structure de la distribution luxe et des créateurs de mode, obtiennent 5,3 % de part de Prêt a porter : parts de marche en valeur des circuits marché en valeur soit 0,8 point de moins qu’en 2008. En 2010, de distribution (en % des sommes depensées en 2009) le retour de la clientèle étrangère devrait favoriser les ventes, notamment dans les magasins-phare de la capitale. 4,7% 4,7% LA GRANDE DISTRIBUTION MALMENEE CHAINES SPECIALISEES ET GSS GRANDE DIFFUSION MAGASINS INDEPENDANTS 4,3% 6,7% La vente à distance, avec une part de marché en valeur de 9,9 % en 2009, soit 0,4 point de moins qu’en 2008, est le quatrième circuit de distribution de mode féminine. Elle bénéficie directement en période de crise de la progression des achats rationnels au détriment des achats coup de cœur mais les prix barrés utilisés massivement pour séduire les consommatrices, pèsent sur les marges et le chiffre d’affaires. Les acteurs de la vente à distance poursuivent leur mutation en réalisant une part croissante de leur VENTE A DISTANCE 43,5% SUPERS ET HYPERMARCHES GRANDS MAGASINS ET MAG POPULAIRES 5,9% MARCHES ET FOIRES MAGASINS DE SPORT 9,9% AUTRES CIRCUITS Source : IFM 20,3% 7 c BILAN ÉCONOMIQUE 2009 - RÉCAPITULATIF DES CHIFFRES ESSENTIELS 2009 chiffres essentiels de l’année 2009 : budgets par femme et par âge, commerce extérieur LES BUDGETS DE PRET A PORTER FEMININ 1995 1996 PAR FEMME ET PAR TRANCHES D’AGES 1997 1998 En 2009, une femme âgée de 13 ans ou plus dépense en moyenne 1999 424 euros pour ses achats de prêt-à-porter. 2000 2001 LA CRISE AFFECTE LES DEPENSES DE MODE DES FEMMES 2002 AGEES DE 13 A 49 ANS MAIS PAS CELLES DES SENIORS 2003 2004 Les adolescentes et les jeunes femmes, de 13 à 24 ans, sont de 2005 grandes consommatrices de mode : elles représentent 2006en 2009, 16,8 2007 de prêt-à% des femmes de plus de 13 ans mais 24 % des dépenses 2008 porter féminin en valeur. Avec un budget supérieur de 46,1 % à la -2,0% dépenses (logement, transport, communication…). 0,1% Au-delà de 49 ans, les budgets moyens par femme remontent 2,1% progressivement pour culminer chez les jeunes retraitées (601,4% 69 ans). Dans l’ensemble, les budgets des seniors de 50 à 69 2,2% ans sont supérieurs à la moyenne (459,1 euros en 2009) et les 2,7% dépenses en prêt-à-porter féminin de cette génération de -0,7% femmes, en hausse de +3,7 % en 2009 par rapport à 2008, 1,3% bénéficient de l’effet positif de la démographie. -2,2% 0,9% COMMERCE EXTERIEUR3 : LE DEFICIT COMMERCIAL EN 0,5% PRET-A-PORTER FEMININ ATTEINT UN NIVEAU RECORD EN 2009 0,4% 0,8% -4,1% En 2009, le déficit de la balance commerciale en prêt-à-porter fémi- IFMchaine et trame atteint un niveau record, soit 1,56 milliard d’euros, moyenne (620 euros), les adolescentes de 13 à 18source ans qui: panel viventdistributeur génin néralement chez leurs parents, sont les plus dépensières en matière en hausse de +9,4 % par rapport à 2008. Ce résultat recouvre un de prêt-à-porter mais les jeunes femmes de 19 à 24 ans, avec 590 recul sensible des exportations (-10,7 % en euros courants par rapeuros, ne sont pas en reste. Dans leur ensemble, les dépenses de port à 2008) et un ralentissement des importations (-3,7 %), mode des 13-24 ans ont diminué de 9,9 % par rapport à 2008. EN 2009, LE RECUL DE LA CONSOMMATION DE MODE Les femmes de 25 à 49 ans, qui comptent pour 38,5 % de la poOBSERVE DANS DE NOMBREUX PAYS AFFECTE LES EXPORTATIONS pulation féminine française âgée de plus de 13 ans, contribuent FRANCAISES DE PRET A PORTER FEMININ par leurs achats à seulement 36,5 % du chiffre d’affaires du prêtà-porter. Dans cette tranche d’âge, le budget moyen par femme Dans un environnement économique international très dégradé qui se est de 403 euros, chiffre inférieur de 5 % à la moyenne française. traduit par un recul de la consommation d’habillement dans de nomCes femmes mènent souvent de front vie professionnelle et vie breux pays matures, les entreprises françaises de prêt-à-porter fémifamiliale. Elles disposent de peu de temps et leur budget mode est nin enregistrent une baisse sensible des ventes à l’étranger (- 10,7 %) grignoté par la famille, les enfants et les autres postes de et ce malgré la légère dépréciation de l’euro face au dollar, le cours Prêt-à-porter : budget moyen par femme et par âge en euros en 2009 620 590 457 421 385 382 374 436 491 424 244 13-18 ans 19-24 LE REPLI DE LA CONSOMMATION DE PRET A PORTER FEMININ DANS L’HEXAGONE MODIFIE LES STRATEGIES DE SOURCING DES DONNEURS D’ORDRE 25-29 30-34 35-39 40-44 45-49 50-59 60-69 70 et + Budget moyen ) En 2009, les importations françaises de prêt-à-porter féminin ont diminué tant en euros courants (-3,7 % par rapport à 2008, après +2,7 % l’année précédente) qu’en nombre de pièces (-2,1 % par rapport à 2008, après +3,5 % l’année précédente), ce qui se traduit par une légère baisse des valeurs moyennes à l’importation (-1,6 %). Pour la première fois en 2009, l’Asie représente plus de la moitié des importations françaises en euros (51,9 %). Le sourcing de proximité souffre de cette évolution comme en témoigne le recul des importations françaises de prêt-à-porter féminin en provenance des pays de l’Union Européenne (-8,7 % en euros courants en 2009 par rapport à 2008) et des pays du pourtour méditerranéen (-7,3 %). Enfin, depuis deux ans, les montants importés de Roumanie, 67 millions d’euros en 2009, s’affaiblissent (-21,8 % par rapport à 2008, après -19,9 % l’année précédente) ■ Exportations Prêt-à-porter féminin : Repartition des exportations francaises selon les zones d'échanges Chiffres essentiels en 2009 PIECES DE DESSUS ( moyen de l’euro étant passé de 1,471 dollars en 2008 à 1,393 dollars en 2009. L’Union Européenne à 27 est de loin le principal débouché à l’exportation des marques de mode françaises (60,3 % des montants exportés en 2009). Les ventes françaises aux pays de l’ex-UE à 15 (56 % des exportations en valeur en 2009) affichent un recul de 5,8 % en euros courants par rapport à 2008 tandis que celles destinées aux nouveaux pays membres de l’UE (4,3 % des exportations en valeur), diminuent de 2,4 %. Cinq pays européens, cités par ordre d’importance décroissante, arrivent en tête du palmarès des pays clients de la France : l’Italie, l’Espagne, la Belgique, l’Allemagne et le Royaume-Uni. ZONES D'ECHANGES UE à 27 ex-UE à 15 12 nouveaux pays UE Pantalons*, jeans et caleçons 41,8% Paneuromed Manteaux et imperméables 11,8% Balkans occidentaux* Robes 11,6% Pays du pourtour méditerranéen 9,8% Tailleurs et ensembles Jupes 9,1% dont pays du Maghreb Anoraks et blousons 5,6% dont Turquie Blazers, vestes 2,3% Autres pays zone Paneuromed 1,5% Shorts et bermudas Pays du Golfe** Autres** 6,5% Russie, Biélorussie, Ukraine 100,0% Asie *pantalons ville et loisirs ** y compris vêtements Chine de protection en cuir ou daim (manteaux, blousons, vestes) Japon Source IFM Inde Autres pays Asie Amérique Amérique du Nord Amérique Centrale et du Sud Autres Pays TOTAL Part dans le total Exportations Variation des exportations en % en millions d'euros en % 2008 2009 2009/2008 2008 2009 1 524,9 1 440,7 -5,5% 57,0% 60,3% 1 418,9 1 337,2 -5,8% 53,1% 56,0% 106,0 103,5 -2,4% 4,0% 4,3% Pantalons*, jeans et caleçons 41,8% 253,2 Manteaux 229,3 -9,4% 9,5% 9,6% et imperméables 11,8% 3,9 Robes 3,0 -23,8% 0,1% 11,6%0,1% 114,5 Tailleurs et ensembles 113,2 -1,2% 4,3% 4,7% 9,8% 9,1% 35,1 Jupes 43,1 +23,0% 1,3% 1,8% 5,6% 20,6 Anoraks et blousons 14,2 -31,0% 0,8% 0,6% Blazers, vestes 2,3% 134,8 Shorts et bermudas 113,2 -16,0% 5,0% 4,7% 1,5% 161,6 Autres** 137,5 -14,9% 6,0% 5,8% 6,5% 143,6 98,6 -31,4% 5,4% 4,1% 100,0% 334,0 *pantalons 283,8 -15,0% 12,5% 11,9% ville et loisirs en cuir ou daim 0,9% 23,8 ** y compris vêtements 27,5 de protection +15,5% 1,2% (manteaux, blousons, vestes) 139,9 Source IFM 124,4 -11,1% 5,2% 5,2% 2,9 1,7 -42,3% 0,1% 0,1% 167,4 130,2 -22,2% 6,3% 5,4% 190,1 150,4 -20,9% 7,1% 6,3% 184,3 138,8 -24,7% 6,9% 5,8% 5,8 11,6 +100,1% 0,2% 0,5% 66,8 48,9 -26,8% 2,5% 2,0% 2 674,2 2 389,2 -10,7% 100,0% 100,0% *Albanie, Croatie, Macédoine, Bosnie Herzégovine, Serbie, Montenegro, Kosovo **Bahrein, Koweit, Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Iran, Irak, Yemen SOURCE : DOUANES FRANCAISES Prêt-à-porter : répartition des exportations en valeur en 2009 6,3% Prêt-à-porter : répartition des importations francaises en valeur en 2009 2,7% 2,0% 11,9% ex-U.E. à 15 20,8% 4,1% 5,8% 56,0% 12 nouveaux membres UE Zone paneuromed Pays du Golfe Russie, Biélorussie, Ukraine Russie, Biélorussie, Ukraine 9,6% ex-U.E. à 15 12 Nouveaux membres UE Zone paneuromed Asie Asie 51,9% Amérique Amérique 5,2% Autres Autres 4,3% Source : IFM Source : IFM 18,4% 0,4% 8 Source : base de données IFM Source : douanes francaises Source : douanes francaises 9 BILAN ÉCONOMIQUE 2009 - GRANDS POINTS MARQUANTS DE L’ANNÉE 2009 dernières années. Les achats de tailleurs et ensembles retrouvent une orientation positive (+10,9 % en nombre de pièces après -26,4 % l’année précédente). Les achats de coupe-vent et de doudounes rebondissent (respectivement de +22,3 % et +31,2 % en 2009 en nombre de pièces sur une référence 2008, il est vrai relativement basse) - les achats de doudounes ayant été favorisées par un hiver particulièrement rigoureux. De leur côté, les gilets sans manche confirment leur succès auprès des consommatrices : les volumes d’achat progressent de 52 % en 2009 pour dépasser la barre des les créateurs mettent en effet en avant dans leurs collections des vêtements sobres, classiques et élégants l 6 millions de pièces. Enfin, on notera en 2009, le redressement des achats d’imperméables (+7 % en quantité par rapport à 2008, après un recul de 1,9 % l’année précédente). Si les Françaises se précipitent vers les produits phare des collections, comme l’an passé, elles traquent les meilleurs prix : ainsi cinq familles d’articles à succès en 2009 enregistrent des baisses de prix par rapport à l’année précédente, ces dernières s’échelonnant de 1 % en euros courants pour les gilets sans manches, à plus de 8,0 % pour les tailleurs et les leggings. La baisse des prix atteint en 2009, 4,4 % pour les robes et 7,2 % pour les imperméables. Quant aux autres pièces de dessus, elles souffrent en 2009 de l’attentisme des femmes en période de crise et de leur focalisation sur les articles phare des collections. les produits phare de la mode au centre des attentions des consommatrices En 2009, les consommatrices ont acheté dans l’ensemble moins de pièces de dessus (-4,8 % en volume par rapport à 2008) : elles concentrent leurs achats sur les incontournables de la saison et reportent les autres achats. Ainsi dans un contexte morose, les robes et les leggings ne connaissent pas la crise : en effet, les 10 ventes de petites robes, courtes, portées avec des collants opaques ou des leggings, enregistrent, depuis 2006, toujours des progressions à deux chiffres (+15,9 % en 2009 en nombre de pièces après +12,5 % l’année précédente). Quant aux leggings, leurs volumes d’achat ont été multipliés par 2,6 au cours des deux Les petites pièces de dessus, moins onéreuses dans l’ensemble que les grosses pièces de la garde robe féminine jouent en période de crise le rôle d’accessoires de mode, pour renouveler les tenues des consommatrices. Ainsi l’année 2009 met fin à deux années de baisse des achats en nombre de pièces sur ce segment (+0,6 % en volume par rapport à 2008, après -6,4 % en 2008 et -2,3 % en 2007). En 2009, les chemisiers ont toujours le vent en poupe : les achats bondissent de +24,1 % en nombre de pièces par rapport à 2008 après +10,8 % l’année précédente. Simultanément, on observe un timide redressement des ventes de petits hauts sans manches (caracos, débardeurs) (+2,1 % en 2009 par rapport à 2008), après deux années de fort recul. Les sweatshirts et les polos, en baisse l’an passé, se redressent vigoureusement (respectivement +16,9 % et +17,2 % en nombre de pièces). Les consommatrices boudent en revanche les autres petites pièces. Ainsi les tee-shirts, pullovers, gilets et cardigans diminuent respectivement de -3,3 % et -6,6 % en volume par rapport à 2008. les accessoires, un signal de mode a part entière LA « IT SHOE » PREND LE RELAIS DU « IT BAG », LES SACS CREATIFS ET ABORDABLES ONT LE VENT EN POUPE Les Françaises sont de grandes consommatrices de chaussures : elles achètent en moyenne six paires par an (plus que les Allemandes, les Anglaises ou les Italiennes qui n’en achètent que quatre). Aujourd’hui, la chaussure devient un véritable relais de croissance pour les marques de mode et les marques de luxe. De ce fait, les impulsions créatives sont fortes, et les nouveautés visibles sur les podiums et dans de nombreuses pages des magazines. Cette créativité doublée d’une forte visibilité génère l’apparition de « must have » saisonniers. Les marques et enseignes plus abordables surfant sur cette vogue de modèles fortement créatifs sont les gagnantes dans un contexte où la concurrence s’intensifie. Quant au phénomène des It-bags, sous l’effet d’une offre pléthorique et de la crise, il tend à s’essouffler. Aujourd’hui, la demande s’oriente vers les « valeurs sûres », produits historiques des marques de luxe. Simultanément, on assiste à la montée de sacs saisonniers, à la fois créatifs et abordables, particulièrement appréciés des consommatrices ■ 11 l la mode responsable Depuis deux ans, la mode se met au vert. Projets éthiques et responsables bourgeonnent de toutes parts, chez les distributeurs comme chez les marques. Le coton bio pousse au premier plan, mais on cultive aussi les ventes au profit d’associations, on défriche le terrain pour accueillir des règlementations grimpantes (Reach, recyclage), des besoins croissants de garanties (audits sociaux et environnementaux), et un semis de programmes internes d’économies de papier et d’énergie. Et pourtant, la notion de mode responsable s’apparente à un OMMI (Objet Marketing Mal Identifié) : sa valeur ajoutée reste floue pour les consommateurs qui, en conséquence, ne sont pas souvent prêts à payer plus cher, 12 alors que les offres des marques et des distributeurs empruntent souvent les mêmes étroits sentiers : le bio, le commerce équitable, les dons à des associations sur quelques produits créent peu de différenciations. Et, en octobre 2009, 38 % des Français ne connaissaient pas l'existence d'une offre de vêtements équitables et/ou bio. Seuls 21 % de nos concitoyens ont déjà acheté des vêtements bio ou éthiques et, au sein de ces acheteurs, les "convaincus" (10 à 12 % de la population française) comptent développer leurs achats dans l'avenir. Les femmes diplômées des catégories sociales supérieures sont surreprésentées dans ce groupe. Mais l'on voit parallèlement monter le poids des "sceptiques" (environ le quart de la population) qui connaissent l'existence des produits bio ou éthiques sans être attirés par ces offres. Les prix sont jugés plus élevés et le style souvent trop basique. En fin d'année 2009, la part dans la consommation de mode des produits considérés comme responsables (bio, éthiques, équitables, recyclés…) oscillait entre 1 et 1,5 %, alors qu'elle était proche de 0 en 2007, où seuls quelques acteurs jouaient un rôle de défrichage sur de très faibles volumes. Même si les marques s’impliquent de plus en plus sur ce sujet, et si la mode responsable a aujourd’hui franchi un net cap en termes de volume et de visibilité, il est probable que le développement de ce type de consommation procèdera par pa- liers : après un temps de consolidation et repositionnement des offres en 2011 et 2012, une nouvelle accélération pourrait intervenir dès 2013 sous l'impulsion des acquisitions d'expériences, des actions collectives et d'une modération des prix liée à l'effet de volume et aux investissements réalisés en amont sur les matières "durables". Ainsi les produits responsables pourraient représenter 5 à 8 % de la consommation de mode en 2015. A l’échelle de l’ensemble de la consommation d’habillement, la mode responsable est une jeune pousse à la croissance lente mais prometteuse ■ 13 BILAN ÉCONOMIQUE 2009 - GRANDS POINTS MARQUANTS DE L’ANNÉE 2009 Le développement international représente, pour les marques de prêt-à-porter féminin, un formidable relais de croissance. Cependant, tous les pays n’offrent pas le même potentiel en termes de consommation. Si la crise économique et financière a eu pour principale conséquence un tassement, voire un recul de la consommation d’habillement dans les marchés dits « matures », les nouveaux marchés, correspondant aux économies les plus dynamiques, requièrent aujourd’hui plus que jamais une attention particulière. Quatre d’entre eux méritent d’être retenus : la Chine, l’Inde, le Brésil et la Corée du Sud. Il s’agit de pays à forte croissance économique disposant d’une population importante. l les nouveaux marchés, Chine, Brésil, Corée du sud, Inde 14 La Chine, un marché en très forte croissance : la Chine, avec ses 510 millions de femmes de plus de 15 ans, est vouée à devenir le premier marché de la planète. Après avoir longtemps été considéré comme l’atelier du monde, ce pays se présente aujourd’hui sous l’angle de la consommation intérieure. Trois décennies de très forte croissance économique, autour de 10 % par an, ont permis l’émergence d’une classe moyenne consommatrice. Certes, le chemin à parcourir pour atteindre des niveaux de consommations par habitant comparables à ceux des pays développés est encore long, mais la Chine offre déjà des possibilités intéressantes. Le marché de l’habillement connaît une trajectoire d’évolution très rapide, passant de 50 milliards d’euros en 2005 à 70 milliards en 2008. Le marché féminin de la mode est évalué à 30 milliards d’euros par an, ce qui correspond à une dépense de près de 60 € par femme et par an. 70 % des ventes, en volume, de vêtements sont réalisées dans la distribution organisée. Les inégalités de revenus sont très importantes. En ne prenant que les 10% de Chinoises les plus riches, qui représentent 70 millions de femmes, le niveau des dépenses vestimentaires par tête est proche de 300€ par an. Il est donc important de cibler cette population particulière. Celle-ci, principalement urbaine, se trouve concentrée dans quelques grandes villes, comme Pékin, Shanghai et Tianjin. Les riches consommatrices chinoises sont particulièrement jeunes et sensibles aux campagnes marketing des marques étrangères. Il s’agit pour le moment d’une consommation de mode visant à exhiber son statut social et son niveau de revenu. ploi en Inde, dominée par les services, favorise le travail des femmes et ainsi leur niveau de formation et leur émancipation. L’Inde du sud, qui est une société principalement matriarcale, offre des débouchés plus aisés pour les entreprises françaises du prêt-à-porter féminin. Depuis 2007, l’Inde connaît un véritable essor des centres commerciaux : 42 shopping malls de plus de 50 000 m2 ont été érigés dans le pays en trois ans. Le Brésil, un marché proche de la maturation. Avec près de 200 millions d’habitants, le Brésil offre un potentiel de consommation très important. Depuis le début des années 1960, le pays connaît une urbanisation continue et, aujourd’hui, la population urbaine représente 86 % de la population totale. Depuis le début des années 2000, l’économie brésilienne enregistre une croissance économique supérieure à +4 % par an. Les dépenses de consommation des ménages ont ainsi triplé entre 2002 et 2008. Cependant, les inégalités de revenus restent très élevées : 26% de la population vit sous le seuil de pauvreté. A l’inverse, les 10% les plus riches sont à l’origine de 43% des dépenses de consommation. Le niveau des dépenses d’habillement et de chaussures peut être estimé à près de 30 milliards d’euros. Les 10 % des femmes les plus riches, représentent un marché vestimentaire de 7 milliards d’euros, ce qui correspond à une dépense d’environ 700 euros par femme et par an - par comparaison, la dépense moyenne des femmes pour leur habillement et chaussures est d’environ 95 euros par an. Cette cible privilégiée pour les marques du prêt-àporter féminin se concentre principalement à Sao Paulo et à Rio de Janeiro. La mode tient une place particulière au Brésil, comme en témoigne le nombre croissant de créateurs, qui commencent même à s’exporter en Europe et aux Etats-Unis : il est vrai que le culte du corps et de la beauté fait partie intégrante de la culture brésilienne. La distribution de mode est assurée principalement par le commerce indépendant (60% du marché). la Chine, le premier marché de la planète. L’Inde, un marché en développement. L’Inde apparaît comme un marché complexe. La croissance économique a été moins vigoureuse qu’en Chine (+6 % par an en moyenne depuis 1980) et un fossé s’est créé aujourd’hui entre les deux pays. En 2008, le marché féminin de la mode est estimé à 5,5 milliards d’euros, ce qui représente une dépense moyenne de 14 € par an et par femme. L’Inde est un pays dans lequel les inégalités de revenus sont très élevées : c’est en effet le pays d’Asie qui compte le plus grand nombre de milliardaires, soit 50 personnes en 2009. Mais simultanément, 300 millions de personnes vivent avec moins de 1$ par jour. La classe moyenne, de type occidental, avec des revenus se situant entre 5 000 et 10 000$ par an représente tout au plus 20 millions de familles. L’appétit de consommation est cependant présent, dans une Inde en mutation rapide. La structure de l’em- La Corée du Sud, un marché mature ouvert sur l’occident. La Corée du Sud, pays de 50 millions d’habitants, offre une toute autre physionomie. Il s’agit aujourd’hui de la 12ème puissance mondiale avec des niveaux de croissance économique se situant autour des 4% par an. La crise économique mondiale n’a pas entraîné dans ce pays de récession mais un ralentissement de la croissance. Aujourd’hui, 80% de la population est urbaine et 40% vit dans l’agglomération de Séoul. Le niveau de développement économique permet aux Coréens du sud de disposer d’un salaire moyen 2 200$ par mois. Ce contexte économique favorise le développement d’un marché de la mode féminine qui s’élève à près de 10 milliards d’euros en 2008, ce qui correspond à un budget annuel par femme de 480 euros. Les femmes disposent aujourd’hui d’une position discriminée dans leur pays : leur place est peu reconnue et leurs salaires, à poste et expérience équivalents, sont inférieurs de 38% à ceux des hommes. Aujourd’hui, elles restent célibataires de plus en plus tard et cherchent à affirmer leur place dans la société. Cette évolution peut profiter aux entreprises de prêt-à-porter féminin dont l’offre est susceptible de répondre à ces nouvelles aspirations ■ 15 BILAN ÉCONOMIQUE 2009 - GRANDS POINTS MARQUANTS DE L’ANNÉE 2009 saisonniers. Côté promotions (14,1 % des ventes en valeur en 2009), le phénomène remarquable a été, en 2009, l’intensification de leur utilisation dès la rentrée de septembre pour redonner des couleurs au marché. Dans ce contexte, les consommatrices dont les exigences en matière de prix s’accroissent tout au long de l’année, même en dehors des périodes de soldes ou de promotions, ont tendance à considérer qu’un prix réduit est normal. La multiplication des prix barrés peut même parfois engendrer, chez certaines d’entre elles, un sentiment de méfiance vis-à-vis de la légitimité des prix. LE BILAN GLOBAL 2009 DES SOLDES ET PROMOTIONS EST MITIGE SAUF SUR INTERNET Enfin, si le bilan global des soldes et promotions est mitigé en 2009, les prix barrés sur Internet obtiennent un grand succès. En 2009, leur part dans les achats de prêt-à-porter en ligne atteint 58,8 % et leur montant a quasiment doublé en un an ! Selon une enquête menée par Benchmark group pour le compte du site de vente privée Brandalley, auprès de ses membres (dont 80 % sont des femmes), une forte majorité des internautes ont choisi Internet durant les soldes de l’hiver 2010 parce que les prix y sont plus avantageux, mais aussi pour des raisons de praticité et de confort. l D’UNE FACON GENERALE, LA MODE, SUR INTERNET, NE CONNAIT PAS LA CRISE … lescomportements nouveauxd’achat : Dans un contexte de ralentissement général de la consommation (-3,2 % en 2009 par rapport à 2008), les achats de prêt-àporter féminin sur Internet explosent (+30,4 % par rapport à 2008, après +11,7 % en 2008). Ils représentent désormais 6,3 % des sommes dépensées par les Françaises dans ce secteur, soit 1,6 point de plus que l’an passé. Le développement spectaculaire du nombre de ventes privées sur le Net (déstockage de grandes marques à prix réduit notamment sur le site leader Venteprivée.com ou de ses challengers à l’instar de Brandalley), l’intérêt des consommatrices pour le marché de l’occasion en ligne en période de crise et la présence sur la Toile d’un nombre croissant d’acteurs, qu’il s’agisse des marques de mode, des enseignes traditionnelles avec des magasins ou de pure-players contribuent à ce résultat. LES FEMMES ACTIVES, DE 25 A 59 ANS PLEBISCITENT INTERNET POUR LEURS ACHATS DE MODE Les jeunes femmes de 13 à 24 ans, friandes de shopping en groupe, ne sont pas sur-consommatrices sur la Toile. Néanmoins, elles sont très connectées au Net, s’y renseignent avant d’entamer une sortie shopping dans les chaînes qu’elles affectionnent tout particulièrement. Elles dénichent ainsi les produits repérés et désirés. C’est en revanche la cible des 25-44 ans (insertion dans la vie professionnelle, arrivée à l’âge de la maternité), qui a le plus transféré ses achats sur la Toile. Dans cette tranche d’âge, les achats en les prix barrés sur Internet obtiennent un grand succès ligne représentent 9,4 % des dépenses ! Naturellement, les femmes de cette génération achètent également sur Internet des vêtements pour leurs enfants (facilité et confort d’achat). Internet joue un rôle croissant également chez les 45-59 ans (7,9 % de leurs achats en 2009) : cette cible qui dispose d’un peu plus de temps libre, les enfants ayant grandi, entretient un rapport assez boulimique avec la mode, mais ne trouve pas toujours l’offre qui lui correspond dans les magasins et aime chercher sur la Toile des produits différenciants. Chez les plus de 60 ans, Internet joue encore un faible rôle (2,1 %). Et demain ? Avec l’évolution rapide des technologies, les consommatrices achèteront sans doute une partie de leur garde robe sur leurs Smartphones ou sur les tablettes numériques … ■ soldes et promotions, internet EN 2009, PLUS DU TIERS DES ACHATS EN VALEUR DE PRET A PORTER FEMININ SONT REALISES A PRIX BARRES Soldes et promotions de prêt-à-porter féminin, femmes de 13 ans et plus avec un pic naturellement durant les mois de soldes traditionnels, janvier et juillet (respectivement 66,3 % et 62,1 %). (en % du chiffre d'affaires annuel) Les consommatrices sont attentives aux prix et la crise stimule leur côté rationnel. En 2009, la part des prix barrés dans les dépenses de prêt-à-porter féminin atteint un nouveau niveau record, 33,3 %, chiffre en hausse de +0,6 point par rapport à 2008. L’examen détaillé du poids des prix barrés dans le chiffre mensuel du prêt-à-porter féminin révèle la contribution significative des prix barrés au chiffre d’affaires tout au long de l’année, au minimum, 18,4 % au cours du mois d’avril 2009 (nouvelles collections d’été), 16 Les soldes comptent en 2009 à eux seuls pour 19,2 % du chiffre d’affaires du prêt-à-porter féminin, progressant de 0,5 point par rapport à 2008 à la suite de l’instauration des soldes flottants. Si les soldes sont évidemment nécessaires pour écouler les stocks des distributeurs, ils ne permettent pas à eux seuls de soutenir la consommation. Par ailleurs, en 2009, les distributeurs ont eu recours de façon dispersée aux semaines de soldes supplémentaires, ce qui a eu tendance à diminuer l’impact des soldes Pièces de dessus Petites pièces de dessus Total prêt-à-porter femmes 13 ans et plus 2003 27,1 27,5 27,2 2004 27,0 26,8 26,9 2005 27,6% 28,5% 27,9% 2006 32,1% 29,7% 31,2% 2007 29,5% 29,9% 29,6% 2008 33,1% 32,1% 32,7% 2009 33,3% 33,4% 33,3% SOURCE : IFM 17 BILAN ÉCONOMIQUE 2009 - GRANDS POINTS MARQUANTS DE L’ANNÉE 2009 Plus paradoxalement, la crise a consacré un retour des marques dans les préférences des femmes après des années de désamour. Face à une inondation du marché par des produits banalisés de piètre qualité et à une montée des préoccupations environnementales et sociales, les marques font figure de repères, rassurent, apportent une caution. En ouvrant leurs propres boutiques et en s'affichant sur Internet, elles ont amorcé de nouvelles relations avec les femmes. Pour renforcer ce rayonnement, il leur faut maintenant consolider leur réseau de détaillants multimarques, mis à mal par la crise et l'absence d'appui des banques, tout en développant la synergie entre les magasins et la vente en ligne. De leur côté, les chaînes spécialisées ne progressent plus qu'en ouvrant de nouveaux points de vente, leurs résultats à champ comparable ayant suivi la courbe baissière du marché. Avec la montée en puissance des ventes en ligne, cette croissance extensive pourrait conduire à des réajustements drastiques. Et si la crise n'a pas fondamentalement modifié la tendance globale de la distribution, elle révèle des écarts tout à fait inhabituels de performances entre les enseignes : les gagnants affichent des progrès parfois insolents tandis que d'autres font grise mine. Rien n'est vraiment comme avant ! Et, outre les aspects liés aux emplacements et aux stratégies déployées, qu'est ce qui fait que les femmes sont tentées par une l les perspectives et défis de l’année 2010 Après deux années de baisse de la consommation de mode féminine sur un rythme dépassant 3% l'an, le premier trimestre 2010 a affiché une nouvelle baisse, plus modérée cependant (environ 2 %). Dans le contexte de ralentissement du pouvoir d'achat et de crainte du chômage qui devrait prévaloir au moins jusqu'au deuxième semestre, il apparaît irréaliste de pronostiquer une véritable reprise du marché français en 2010. Les achats des femmes manqueront encore de tonus, même si les comparatifs d'une année sur l'autre vont mécaniquement s'améliorer compte tenu de la faible référence de l'année 2009 : au final, le bilan de 2010 devrait encore accuser une baisse, de l'ordre de 1,5% en valeur si l'on ose se risquer à l'exercice hautement incertain de la prévision. Il faudrait ainsi attendre 2011 pour que la consommation de mode féminine retrouve une dynamique positive. Cependant, les nuages noirs sont derrière nous et, après s'être serrées la ceinture parfois plus que nécessaire, les Françaises 18 semblent être plus nombreuses à exprimer leur appétence pour la mode. Ainsi dans une enquête réalisée par l'IFM en novembre 2009, 40% des femmes déclaraient se faire plaisir avant tout quand elles achètent un vêtement, quitte à réduire d'autres dépenses, contre moins de 35% une année plus tôt. Synonyme de changement, de vie et de jeunesse, la mode n'a rien perdu de son potentiel mais le marché fait face aujourd'hui à de profonds bouleversements, des facteurs conjoncturels s'additionnant à des éléments plus structurels tels que l'envolée des ventes en ligne. En premier lieu, les contraintes budgétaires ont poussé les femmes à déployer des trésors d'ingéniosité pour rendre conciliables leurs envies et leur porte-monnaie : en jouant la carte des soldes et promotions, en maîtrisant une certaine boulimie improductive, en recherchant les "bons plans" sur Internet, les femmes sont devenues plus intelligentes et en ont tiré un certain plaisir. Il faudra faire avec car il est probable que, par un effet d'hystérésis, ces comportements perdureront après la crise. la crise a consacré un retour des marques offre et pas par une autre ? C'est la collection, le produit, toujours le produit ! Ce dernier semblerait même avoir repris de l'importance après une certaine inflation de la composante immatérielle. Ainsi, les arbitrages des consommatrices restant serrés en 2010 entre les différents postes budgétaires, la créativité et la qualité de l'offre conditionneront de plus en plus les succès et les échecs. La question des prix ne peut être éludée. Après des années de déflation liée à l'éloignement des zones de sourcing et à la faiblesse du dollar face à l'euro, un certain plancher pourrait être atteint, d'autant que les prix de certaines matières premières flambent. Dès lors que les marges finissent par en pâtir, la hache de la guerre des prix pourrait s'émousser. Il s'agira pour chaque marque et enseigne de trouver le prix "juste" en fonction de sa clientèle et de combiner désirabilité et qualité avec accessibilité. Les consommatrices y trouveraient la rassurance dont elles ont besoin, après une période de doute sur l'objectivité des prix. Enfin, la French touch devrait attirer de nouveau les clientes américaines et russes, après l'effondrement de ces marchés observé en 2009, tandis que l'insolente santé des économies émergentes, notamment asiatiques, soutiendra le développement international des acteurs de la mode française. Mes ces potentiels seront en partie contrebalancés par de nouvelles difficultés vers le Japon, enlisé dans la déflation, et par le manque de vigueur de la consommation dans les principaux pays européens : ainsi, à l'exportation comme sur le marché français, la palette des coloris de l'année 2010 restera dominée par la demi-teinte ■ 19 BILAN ÉCONOMIQUE 2009 - GRANDS POINTS MARQUANTS DE L’ANNÉE 2009 DEFINITIONS DES CIRCUITS DE DISTRIBUTION DEFINITIONS DES ZONES D’ECHANGES COMMERCIAUX Les indépendants multimarques sont des boutiques non reliées en réseau donc sans enseigne commune, et choisissant leur assortiment auprès de différentes marques et fournisseurs, en fonction de leur image et de leur clientèle. L’UE à 27 • L’UE à 15 : France, Allemagne, Italie, Espagne, Royaume-Uni, Belgique, Autriche, Portugal, Danemark, Suède, Finlande, Irlande, Pays-Bas, Luxembourg, Grèce • 12 nouveaux membres de l’UE : Pays Baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), Pologne, Hongrie, Slovénie, République Tchèque, Slovaquie, Malte, Chypre, Bulgarie, Roumanie. La zone paneuromed regroupe • les Balkans occidentaux : Albanie, Croatie, Macédoine, Bosnie Herzégovine, Kosovo, Serbie, Monténégro • les pays du pourtour méditerranéen (hors nouveaux membres de l’UE): pays du Maghreb (Maroc, Tunisie, Algérie), Turquie, Egypte, Libye, Israël, Jordanie, Liban, Syrie • les autres pays : Suisse, Norvège, Islande, Liechtenstein, Iles Féroé, St Marin, Andorre, Ceuta Les pays du golfe • Bahreïn, Koweït, Oman, Qatar, Arabie Saoudite, Emirats Arabes Unis, Iran, Irak, Yémen Russie, Biélorussie, Ukraine La zone Asie regroupe • la Chine • le Japon • l’Inde • les autres pays d’Asie : Bangladesh, Afghanistan, Pakistan, Népal, Bhoutan, Corée du Nord et Sud, Hong Kong, Macao, Taïwan, Mongolie, Vietnam, Cambodge, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Indonésie, Sri Lanka, Laos, Brunei, Myanmar L’Amérique regroupe • l’Amérique du Nord (Etats-Unis, Canada…) • l’Amérique Centrale et du Sud, qui regroupe tous les autres pays du continent américain. Les autres pays regroupent tous les pays non cités précédemment (pays d’Afrique (hors pays du pourtour méditerranéen), Océanie, CEI (hors Russie, Biélorussie, Ukraine), autres. Les chaînes (GSS grande diffusion ou chaînes spécialisées) sont des réseaux de magasins comportant au moins quatre points de vente à la même enseigne, conçus en grande majorité à partir d'un concept commun. Elles sont spécialisées dans le textile-habillement et distribuent principalement les produits griffés aux marques de la "tête de réseau". • Les GSS grande diffusion sont des chaînes de surface moyenne de plus de 400 m², situées le plus souvent en périphérie (Kiabi, Gémo, La Halle…). • Les chaînes spécialisées regroupent les enseignes de centre-ville et centre commercial opérant sur des surfaces inférieures à 400 m2 et les enseignes Zara et H&M, situées sur le même univers de concurrence. Les hypermarchés sont des magasins de détail à rayons multiples d’au moins 2 500 m2 de surface de vente en libre-service. Les supermarchés sont des magasins d’alimentation dont la superficie se situe entre 400 et 2 500 m2 de surface de vente au détail en libre-service. Les grands magasins peuvent, surtout en province, comporter des rayons alimentaires. Les plus grands d’entre eux possèdent un assortiment qui peut atteindre des centaines de milliers de références. Ils font au minimum 400 m2 de surface et il s’agit le plus souvent de vente en libre-service. Les magasins populaires (Monoprix) sont des magasins de détail à rayons multiples limitant leur assortiment aux articles de grande vente et qui offrent généralement, en plus des secteurs textiles et bazar, des rayons alimentaires, le plus souvent en libre service. La vente à distance : les produits vendus sont présentés en image sur des catalogues en papier ou numérisés qui paraissent à des rythmes réguliers. Commandés par courrier, téléphone ou Internet, les articles choisis sont livrés au domicile de l'acheteur ou dans les boutiques "relais" les plus proches. Les marchés et foires sont des ensembles de commerçants non sédentaires dont le seul point commun est d'être réunis sur un même lieu, pas forcément porteur de thème. Autres circuits : les magasins d'usine, la vente à domicile ou sur les lieux de travail, via les comités d'entreprise, les pure-players Internet (vente-privée.com, E-bay…). La vente sur Internet est répartie selon l'activité principale de la marque ou enseigne : vente à distance (La Redoute, 3 Suisses…), chaîne spécialisée (Promod), grande surface grande diffusion (Kiabi). Les sites ne vendant que sur Internet (comme eBay ou les sites de vente de marques dégriffées) sont comptabilisés dans les "autres circuits". 20 21 Avertissement. Evolution méthodologique de la base de données consommateurs IFM. Les modifications de la base entraînent pour l’année 2009, des ruptures de séries, aussi limitées que possible. Depuis septembre 2009, la moitié des 2000 enquêtes mensuelles alimentant la base de données sont réalisées via Internet, les autres demeurant traitées face à face au domicile de l’interviewé. Cette modification a notamment pour objectif de mieux suivre les achats de la population urbaine qui se révèle fortement consommatrice, ce qui amène à revoir le niveau de la consommation globale d’habillement qui est réévalué de 17 % environ. Cette évolution permet de se rapprocher du niveau de dépenses des ménages fourni par l’INSEE. Cette réévaluation a fait l’objet d’une rétropolation qui permet de fournir de nouveaux historiques cohérents avec les évolutions passées. TOUTES LES PHOTOS UTILISÉES POUR LE BILAN ÉCONOMIQUE DE 2009 SONT DE PHILIPPE SEBIROT, POUR PRÊT-À-PORTER PARIS® - 2009 SOURCES Pour les besoins de la rédaction de cette étude, réalisée par l'Institut Français de la Mode, les principales sources consultées ont été les suivantes : • Base de données consommateurs de l'Institut Français de la Mode : consommation et distribution. • Direction générale des douanes : commerce extérieur. • Institut National de la Statistique et des Etudes Economiques (INSEE) : environnement économique LES PARTICIPANTS A LA REDACTION : Evelyne Chaballier, Directeur des Etudes Economiques et Prospectives de l’IFM, Perspectives et défis de 2010. Nathalie Gennérat, consultant à l’IFM, Consommation, distribution : les points marquants de l’année 2009. Les chiffres essentiels de l’année2009 : budgets par femme et par âge, commerce extérieur Les produits phare de la mode au centre des attentions des consommatrices Les nouveaux comportements d’achat : soldes et promotions, Internet • Christel Carlotti, consultant à l’IFM : La mode, futile et responsable • Mehdi Tritar, économiste à l’IFM : Les nouveaux marchés : Chine, Brésil, Corée du Sud, Inde, de véritables relais de croissance à ne pas négliger. • Hélène Kassimatis, professeur à l’IFM Les accessoires, un signal de mode à part entière. Création et maquettes : RGB - www.rgb-editions.fr CONTACTS : Jean-Pierre MOCHO, Président François-Marie GRAU, Secrétaire Général Patrice LAMOUREUX, Directeur du Service aux Entreprises Patricia BRAFMAN, Directrice Internationale Sophie ALLISY-BISCHOFF, Directrice Marketing France et International Constance DUBOIS, Directrice Adjointe de la Communication www.pretaporter.com 5, rue de Caumartin 75009 Paris - Tél. 01 44 94 70 00