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Conférence de presse 60ème anniversaire de la Sécurité Sociale
le 5 octobre 2005
Intervention du Président du Conseil d’Administration
de la Caisse d’Allocations Familiales de la Meuse
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En fêtant ses 60 ans, la Sécurité Sociale a la volonté de montrer et
démontrer qu’elle est bien là présente pour tous et tous les jours, à travers :
ü les Caisses Primaires d’Assurance Maladie,
ü les Caisses d’Allocations Familiales,
ü les Unions de Recouvrement,
ü les Caisses de la Branche Vieillesse,
pour participer très largement à la satisfaction des besoins exprimés par :
ü les assurés sociaux,
ü les allocataires,
ü les bénéficiaires,
ü les partenaires,
mais également accompagner et soutenir :
ü l’Etat,
ü les Collectivités Territoriales.
dans leur volonté de développer une protection sociale de haut niveau dans
notre pays.
Cette simple énumération montre à quel point la Sécurité Sociale
couvre tous les évènements de la vie (de l’avant naissance à l’après mort) et
touche l’ensemble de la population.
Sans la Sécurité Sociale, bien des chocs économiques et sociaux
durant ces 60 années auraient eu des conséquences importantes sur
l’évolution de notre nation et notre société.
Même si certains le contestent aujourd’hui, notre système de protection
sociale et donc notre Sécurité Sociale est l’un des plus performants et
efficaces.
Bien sûr, une vision uniquement comptable de notre Sécurité Sociale à
travers le discours maintes fois entendu d’une Sécurité Sociale qui coûte trop
cher et ne fait pas la preuve de son efficacité, a fini par ternir son image
auprès de certains.
Pourtant, les Anglais traversent la Manche pour se faire soigner en
France, d’autres citoyens de la communauté européenne n’hésitent pas à
payer très cher les prestations offertes par notre système de protection
sociale.
Avec un taux de natalité à 1,9, la France est largement en tête des
pays européens et se trouve de fait en position beaucoup plus favorable
pour assurer ses responsabilités intergénérationnelles.
Pour autant tout système est perfectible et depuis le 50ème anniversaire
de la Sécurité Sociale, des efforts considérables ont été faits pour que nos
diverses institutions sociales s’adaptent et prennent en compte les évolutions
permanentes de notre société moderne.
La Branche Famille n’a pas été avare dans cette volonté d’adaptation
et d’accompagnement.
Un dossier «presse» complet sur l’activité et les champs d’intervention
de la Caisse d’Allocations Familiales de la Meuse vous a été remis.
La Branche Famille de la Sécurité Sociale tient ainsi une place
essentielle dans l’accès aux différents modes d’accueil des jeunes enfants.
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Sans la Sécurité Sociale, les mères de famille ne pourraient maintenir ou
accéder à l’activité professionnelle.
La CAF intervient dans le financement des crèches et des équipements
de loisirs avec une participation de 60 % en investissement et 40 % en
fonctionnement de ce type de structures, elle prend également en charge
les cotisations sociales des assistantes maternelles et employées de maison
qui accueillent des enfants, verse une indemnité pour le congé parental et
des prestations directes aux parents pour les aider à faire face à leurs frais qui
peuvent être considérables.
Cet engagement de la Sécurité Sociale pour soutenir l’articulation
entre vie professionnelle et vie familiale doit se poursuivre tant les besoins de
structures d’accueil pour les plus jeunes et moins jeunes sont grands.
Malheureusement, la nouvelle Convention d’Objectifs et de Gestion
2005/2008 signée le 26 juillet 2005 entre l’Etat et la CNAF est porteuse de
sérieuses inquiétudes sur la capacité des Caisses d’Allocations Familiales à
poursuivre ce soutien à l’articulation entre vie professionnelle et vie familiale.
D’ores et déjà, une remise en cause des critères retenus pour la
signature des Contrats Temps Libres avec les collectivités territoriales risque de
réduire ce champ d’intervention jusque là prioritaire des CAF.
Il nous est demandé dès à présent de surseoir à toutes décisions de
création ou d’extension de Contrats Temps Libres, mais également de
reconduire pour un an seulement les contrats actuellement en cours et
venant à expiration en 2005.
Notre inquiétude ne peut que grandir quant la Convention d’Objectifs
et de Gestion 2005/2008 précise que les Contrats Petite Enfance devront être
alignés sur les Contrats Temps Libres pour 2008.
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Le Conseil d’Administration de la Caisse d’Allocations Familiales de la
Meuse m’a donné mandat dans sa séance du 26 septembre 2005 de
sensibiliser dès à présent les allocataires, les élus et responsables du
mouvement associatif, sur ce début de remise en cause de la politique
familiale dans les secteurs de la Petite Enfance et des Contrats Temps Libres.
Je profite de l’occasion qui m’est offerte au cours de cette conférence
de presse ayant pour objet le 60ème anniversaire de la Sécurité Sociale pour
préciser que les besoins des familles sont encore insuffisamment couverts en
matière d’accueil collectif de la petite enfance en Meuse.
De même, l’accompagnement des jeunes et des parents est
aujourd’hui vital pour notre société.
Comme pour les questions de santé, la Sécurité Sociale ne peut être la
seule à participer au développement du bien être des parents et de leurs
enfants. Des politiques publiques ambitieuses doivent être développées au
niveau de l’Etat, des collectivités territoriales et celui des entreprises.
Pour apporter plus et mieux aux familles, il faut des moyens. Ce n’est
pas en supprimant 1 500 emplois dans la Branche Famille de la Sécurité
Sociale d’ici 2008 que cet objectif sera atteint.
La Branche Famille dépense la totalité de ses ressources au service des
familles, ces dernières sont donc insuffisantes pour faire face à la demande.
Les dépenses sociales doivent prendre une plus large place dans le
P.I.B., c’est crucial pour les familles.
Rappelons qu’en 1946, le taux de cotisation des allocations familiales
était de 12 %, porté à 16,75 % en 1951, pour décroître régulièrement et
stationner à 5,40 % depuis 1991.
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Depuis cette date, s’ajoute aux recettes de la Branche Famille de la
sécurité Sociale 1,1 point de C.S.G.
Indexées depuis de nombreuses années sur la seule évolution
prévisionnelle des prix, les allocations familiales ont perdu considérablement
de leur pouvoir d’achat et leur montant ne correspond plus à une
compensation substantielle des frais d’entretien et d’éducation qu’entraîne
la présence d’un ou plusieurs enfants.
Les organisations syndicales et le mouvement familial militent pour le
versement des allocations familiales à caractère universel dès le premier
enfant et leur revalorisation conséquente.
Le nombre d’enfants souffrant de pauvreté en France selon le conseil
de l’emploi, des revenus et des coûts, oscille entre 1 et 2 millions suivant que
l’on prend en compte (ou pas) les prestations familiales dans les ressources
des familles pauvres.
Pour conclure, j’émets le vœu que pour le 70ème anniversaire de la
Sécurité Sociale, l’on ait retrouvé et remis en application les principes de
solidarité et d’universalité retenus par les fondateurs en 1945.
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