Caractéristiques socio-démographiques et pratiques sexuelles à
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Caractéristiques socio-démographiques et pratiques sexuelles à
Médecine d’Afrique Noire 1ère Revue Médicale Internationale Panafricaine Octobre 2013 1953 - 2013 / 60e Anniversaire Caractéristiques socio-démographiques et pratiques sexuelles à risque chez les hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes à Bangui, République Centrafricaine M.B. SIMALEko1, S.P. CAMENGo5, J.D.D. LoNGo1, A. BACko RICHARD1, M. BéTCHEM1, G. GRESENGUET1,4, L. BéLEC2,3, D. PIETTE6 Résumé Objectif : Montrer l’existence des hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) et décrire leurs caractéristiques sociodémographiques ainsi que leurs pratiques sexuelles à risque. Patients et méthode : Nous avons mené une étude transversale, d’une durée d’un an, au Centre National de Référence des Infections Sexuellement transmissibles et de la Thérapie Antirétrovirale de Bangui. Cette étude a concerné uniquement les hommes ayant des rapports sexuels avec les autres hommes. Les variables étudiées étaient, les caractéristiques sociodémographiques, les comportements sexuels et prise de risques face au VIH. Les données recueillies à l’aide d’une fiche pré-établie avaient été analysées à l’aide du logiciel SPSS 12.0. 1. Centre National de Référence des Infections Sexuellement Transmissibles et de la thérapie antirétrovirale, Bangui, Centrafrique 2. Laboratoire de Virologie, Hôpital Européen Georges Pompidou, Paris, France 3. Faculté de Médecine Paris Descartes, Paris, France, 4. Faculté de médecine de Bangui, Centrafrique 5. Service gastroentérologie, Hôpital de l’amitié, Bangui, Centrafrique. 6. Univ libre de Bruxelles, Belgique Résultats : Cent-trois HSH étaient inclus. L’âge variait entre 15 et 40 ans, avec une médiane à 23 ans. Soixante-quatre pour cent des HSH avaient un niveau d’étude secondaire, 55% avaient un niveau de connaissance moyen sur le VIH, 70% avaient leurs premiers rapports sexuels avant 16 ans, 98% avaient eu leurs premiers rapports sexuels sans préservatif ; 46% de leurs premiers partenaires sexuels étaient des hommes plus âgés. Cinquante pour cent des HSH ont au moins 3 partenaires sexuels au cours du dernier mois. Sept pour cent des HSH n’utilisaient jamais les préservatifs lors des rapports sexuels occasionnels. Cinquante-six pour cent des HSH sont bisexuels, 48% ont un profil uniquement réceptif au Mots-clés : Pratique sexuelle, VIH, prévention cours des rapports. Les pratiques sexuelles les plus fréquentes chez les HSH étaient : pénétration anale (98%), fellation (91%), baiser profond (92 %), doigt-anus (86%). Conclusion : Les HSH en République Centrafricaine, jusqu’alors insoupçonnés, représentent un groupe bien identifiable avec des pratiques à risque bien connues. Abstract Socio demographic characteristics and sexual risk practices among men who have sex with men in Bangui, Central African Republic Aim: To show the existence of men who have sex with men (MSM) in Bangui, and to describe their socio-demographic characteristics and their sexual practices at risk. Patients and method: We conducted a cross-sectional study, for a period of one year, in the National Reference Center for Sexually Transmitted Diseases and Antiretroviral Therapy in Bangui. Were included, men who have sex with men. The studied variables were sociodemographic characteristics and sexual risk practices. Data collected using a survey form pre established had been analyzed using SPSS 12.0 software. Copyright © 2013 APIDPM Santé Tropicale. Tous droits réservés Keywords: Sexual practices, HIV, prevention • Caractéristiques... • Results: A total of 103 MSM were included. Their median age was 23 years (range, 15-40); 64% had received secondary education; 55% had low level information about HIV; 70% claimed having their first sexual intercourse before the age of 16 years; 50% had three or more sexual partners the last month; 56% defined themselves as bisexual. Most of them (98%) didn’t use condom at their first sexual intercourse; 7% never used condom at occasional sexual intercourse; 46% had sexual intercourse with a male sexual partner older than them. Sexual practices included anal sex (98%); fellatio (91%); French kiss (92%), and anal fisting (86%). Conclusion: Population of MSM in Central African Republic, previously unsuspected, is clearly identifiable as a group with well-known risk practices. Introduction En occident dès les débuts de l’épidémie du sida, une réponse s’est très vite organisée autour des groupes “dits à risques” en raison de la nature épidémiologique du sida dans certains pays où les homosexuels sont plus touchés que le reste de la population. A l’inverse, en Afrique dans le cadre du sida, la réflexion sur les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes reste encore fraîche. Pendant longtemps les études réalisées sur le continent ne concernaient que trois modes principaux de contamination : mère/enfant et sexuel (à travers les rapports hétérosexuels non protégés). De même, l’épidémie y a été considérée comme étant de nature hétérosexuelle du coup sous-estimée dans la communauté homosexuelle. Ce manque d’intérêt scientifique ne concerne pas seulement l’homosexualité mais aussi des populations telles que les détenus ou les usagers de drogue par voie intraveineuse, comme si ce n’était pas africain. Pour mémoire ce n’est que dans les années 2000 que vont émerger les premières études sur les minorités sexuelles. Ces études ont permis de soutenir non seulement l’existence de pratiques sexuelles entre hommes en Afrique, mais aussi d’une large mesure, ces travaux ont mis l’accent sur les difficultés rencontrées par les hommes à “pratiques homosexuelles” (avec des taux de séroprévalence très élevés dans des pays tels le Sénégal, le kenya, etc.) quant à l’accès aux services de soins et plus largement quant à leur santé 410 sexuelle. Ces groupes à haut risque joueraient un rôle important dans la dissémination de l’infection à VIH. Les actions de prévention en milieu HSH, constitue dès lors un levier important pour la lutte contre le VIH. En effet, il a été établi que la mise en place d’actions visant ces populations vulnérables constitue l’une des clés pour lutter contre l’épidémie du VIH, car des actions orientées spécifiquement auprès des HSH ont un impact sur l’épidémie à l’échelle nationale en population générale. Confrontée à une épidémie généralisée, avec une prévalence de 4,9% selon le MICS4 (Enquête à indicateurs multiples de 4e génération) de 2010, la RCA est un pays où la situation de l’homosexualité n’est pas documentée. Cette étude permet de décrire les pratiques sexuelles à risque face au VIH, des Hommes ayant des Rapports sexuels avec des Hommes. A partir des pratiques, des actions de prévention pourraient être développées en direction de ces derniers ; ce qui contribuerait sans doute à réduire la prévalence de l'épidémie à VIH dans la population générale en RCA. Matériels et méthode Nous avons réalisé une étude transversale au Centre National de Référence des Infections Sexuellement transmissibles et de la Thérapie Antirétrovirale (CNRIST/TAR), du 2 mai 2010 au 2 mai 2011, incluant des hommes ayant des • Médecine d’Afrique Noire • 2013, Vol.60, N°10 • Copyright © 2013 APIDPM Santé Tropicale. Tous droits réservés • Caractéristiques... • rapports sexuels avec des Hommes (HSH) à Bangui, République Centrafricaine. premier rapport, la fréquence d'utilisation des Identification de la population d’étude Le contact avec les leaders de la communauté a été facilité par le réseau des personnes vivant avec le VIH. Au cours d’une réunion de retrouvailles, les leaders ont introduit l’équipe du centre par une présentation officielle. Ceci a permis à l’équipe de participer aux différentes réunions de solidarité, aux soirées dansantes, aux retrouvailles et créer un climat de confiance entre les HSH et l’équipe d’enquête. Des séances de sensibilisations sur les activités du CNRIST/TAR et d’incitation au dépistage ont été organisées. Inclusion : Les HSH se rendant au CNRIST/ TAR, approuvés par leurs leaders, consentants, ont été enrôlés de manière consécutive. Taille de l'échantillon : La taille de l’échantillon de convenance était de 103. Résultats Administration du questionnaire L’interview par questionnaire standardisé a été conduite en privé par deux médecins de l’équipe dès le premier jour de l’accès du client au CNRIST/TAR. Ils ont recueilli les caractéristiques socio-démographiques, notamment, l'âge, les lieux de résidence, le niveau d'instruction, la profession, la situation matrimoniale ; le comportement sexuel et prise de risques, notamment, l'âge au premier rapport sexuel, le sexe du partenaire au Tableau 1 : Proportion des HSH selon leur tranche d’âge Tranches d’âge Proportions (%) 15-19 11 20-24 50 25-29 23 30-34 12 35-39 3 40 et plus 1 préservatifs, les pratiques sexuelles. Caractéristiques sociodémographiques Cent-trois HSH ont été inclus. L’âge variait entre 15 et 40 ans, avec une médiane à 23 ans. Le tableau 1 présente la proportion des HSH selon leur tranche d’âge. Selon le niveau d’instruction, 63% avaient un niveau d’étude secondaire, 21% de niveau primaire et 10% avec un niveau supérieur. Six pour cent n’avaient jamais été à l’école. Concernant la situation matrimoniale, nous avons noté que, 81% des HSH étaient célibataires, 18% vivaient en union libre et 1% était dans la catégorie divorce/séparé/veuf. Pratiques sexuelles à risque Soixante-dix pour cent des HSH avaient eu leurs premiers rapports sexuels avant 16 ans ; 98% avaient eu leurs premiers rapports sexuels sans préservatif. Quarante-six pour cent de leurs premiers partenaires sexuels étaient des hommes et plus âgés. Cinquante pour cent des HSH ont au moins 3 partenaires sexuels au cours du dernier mois. Vingt-huit pour cent des HSH utilisaient rarement les préservatifs lors des rapports sexuels occasionnels, alors que 7% n’en utilisaient jamais. Cinquante-six pour cent des HSH étaient bisexuels. Quarante-huit pour cent avaient un profil uniquement réceptif au cours des rapports. Les pratiques sexuelles les plus fréquentes chez les HSH étaient, la pénétration anale (98%), la fellation (91%), le baiser profond (92 %) et l’intromission anale du doigt (86%). Discussion Cette étude qui est la toute première en République Centrafricaine prouve que les HSH existent. • Médecine d’Afrique Noire • 2013, Vol.60, N°10 • Copyright © 2013 APIDPM Santé Tropicale. Tous droits réservés 411 • Caractéristiques... • Elle est identique aux études réalisées au Zim- raient source de biais. En réalité, dans notre babwe [1, 2], au Nigéria [3], au Botswana [4], étude, nous avons constaté que la gratuité des au Cameroun [5] et au Sénégal [6]. soins accordés aux HSH était une occasion Nous avons enrôlé un faible nombre des HSH pour ces derniers de faciliter l'accès à ces soins au cours de cette étude, lié au problème d'iden- à leurs parents qui n'étaient pas HSH. tification. Cette situation est due probablement 412 à la difficulté de leur accès aux soins. En effet, La moitié des HSH avait un âge compris entre la stigmatisation et la discrimination dont fait 20-24 ans. Ceci est un élément important, car l’objet la plupart des HSH les poussent à ca- nous découvrons des sujets de plus en plus cher leur homosexualité [7, 8] ; Les études jeunes qui s’auto-désignent comme “homo- socio-comportementales et épidémiologiques sexuels”. Cette situation est identique à celle réalisées en Afrique, notamment au Sénégal décrite au Nigéria avec une médiane d’âge à [9, 10] ; au Cameroun [5] ; au Ghana [11] ; et 22 ans [14], au Malawi dont les âges sont au Togo [12] ; présentent des résultats simi- compris entre 17-32 ans [15] et au Sénégal où laires. Elles ont permis de soutenir non seule- 80% des sujets avaient moins de 30 ans [16]. ment l’existence de pratiques sexuelles entre Ceci pourrait s’expliquer d'une part, du fait que hommes en Afrique, mais aussi d’une large les conditions de l'enquête telles que la confi- mesure, ces travaux ont mis l’accent sur les dentialité, la présence des HSH pairs et jeunes, difficultés rencontrées par les hommes à “pra- facilitent l'expression et l'adhésion des sujets tiques homosexuelles” dans le cadre d’accès plus jeunes ; d'autre part, que les jeunes sont aux services de soins et plus largement à leur plus accessibles que des personnes qui occu- santé sexuelle. Ces problèmes sont liés au sta- pent un rang important dans la société. Ces tut illégal et illégitime de l’homosexualité dans derniers qui mènent en général une vie de la majorité des pays africains. couple stable, verraient leur position sociale En effet, l’homosexualité est passible de peines déstabilisée suite à la divulgation de leur ho- de prison et d’amendes notamment au Séné- mosexualité. Leur stratégie serait donc de gal, en Gambie, en ouganda, au Zimbabwe, vivre leur sexualité dans la clandestinité. au Cameroun, etc. Et les HSH sont victimes de Dans notre étude, 81% sont célibataires et violences de la part des populations locales, ce 64% ont un niveau d’étude secondaire. Il a été qui les pousse à dissimuler leur homosexualité. démontré que les jeunes qui acceptent leur Afin de faciliter l'identification des HSH dans homosexualité en adhérant à ce type d'étude, notre étude, nous avons eu recours à une stra- sont majoritairement célibataires [15] et de- tégie spécifique, celle relative à l’utilisation des meurent ainsi loin de mener une vie de couple pairs éducateurs dont l’approbation condition- stable. Ils ont par ailleurs un bon niveau d'ins- nait l’inclusion des sujets de l'étude. Cette stra- truction [16]. De nombreux travaux ont en tégie d’identification et d’inclusion semble la effet noté un investissement éducatif des ho- meilleure, comparativement à celle dont l’ap- mosexuels masculins supérieur à la moyenne probation n’est pas obligatoire [13]. en vue de s’orienter vers des métiers réputés En effet, l'inclusion par les pairs a un double plus tolérants à l'égard de l'homosexualité et avantage. Le premier étant de créer un climat avec pour conséquence une mobilité sociale de confiance afin d'attirer les HSH qui ont peur ascendante spécifique [17, 18]. de se présenter au niveau du centre. Concernant les pratiques sexuelles à risque, Le second est de contrôler le recrutement et nous avons relevé que la plupart (70%) a eu d'éviter ainsi d’enrôler les "faux HSH" qui se- son premier rapport sexuel avant 16 ans, et • Médecine d’Afrique Noire • 2013, Vol.60, N°10 • Copyright © 2013 APIDPM Santé Tropicale. Tous droits réservés • Caractéristiques... • Références près de la moitié avec des hommes plus âgés qu’eux. Aussi, la quasi-totalité des HSH (98%) a eu son premier rapport sexuel sans préservatifs. Nous constatons donc que les HSH ont en général leurs premiers rapports homosexuels alors qu’ils sont encore mineurs et naïfs. Ils subissent ainsi la pression des personnes âgées avec lesquelles ils ont des rapports non-protégés. Cette situation les rend plus vulnérables aux IST/VIH. Dans notre étude, 28% des HSH utilisent rarement les préservatifs lors des rapports occasionnels. Ce résultat est proche des résultats trouvés au Malawi [15] où 32,5% n’utilisaient pas toujours les préservatifs. En effet, il apparaît de plus en plus clairement que l’utilisation des préservatifs n'est pas systématique chez les HSH. La majorité préférerait le plaisir par le rapport non-protégé que de limiter ce dernier par le port du préservatif. Nous avons relevé une fréquence élevée de bisexuels (56%) au cours de cette étude. En effet, plus de la moitié d’entre eux, entretient des rapports sexuels avec les hommes et les femmes au cours des trois derniers mois. Au Sénégal un taux de 53,7% au cours des six derniers mois a été retrouvé [16]. Ceci corrobore avec l'idée selon laquelle, les HSH, afin de dissimuler leurs identités dans la communauté, sont obligés d’avoir une «couverture sociale» (en se mariant par exemple ou en ayant plusieurs conquêtes féminines). L'homosexualité reste en Afrique subsaharienne une réalité multiforme, comme le montre diverses études anthropologiques recensées par GUEBoGUo [19]. Le multi partenariat est un phénomène fréquent parmi les HSH. Aucun sujet de notre étude n’a déclaré avoir un seul partenaire. Le 1. GELFAND M. Apparent absence of homosexuality and lesbianism in traditional Zimbabweans. Cent Afr J Med 1985, 31 : 137-138. 2. GELFAND M. The infrequency of homosexuality in traditional Shona Society. Cent Afr J Med 1979, 25, 201-202. 3. ORUBULOYE IO, OMONIYI OP, SHOKUNBI WA. Sexual networking, STDs and HIV/AIDS in four urban goals in Nigeria. Health Transition minimum de partenaire par HSH au cours du dernier mois était de trois. En Chine [20], les deux-tiers des enquêtés étaient engagés dans le multi partenariat. on constate, en effet que, par rapport à la population générale, le nombre de partenaires sexuels des HSH est beaucoup plus élevé. Plusieurs observations ont indiqué que la multiplication des partenaires n'est pas uniquement liée au seul désir de consommation sexuelle. Mais que pour beaucoup d’homosexuels, la participation aux réseaux d’échanges sexuels est un élément essentiel de leur socialisation par rapport à la vie homosexuelle. Conclusion En République Centrafricaine, les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, jusqu’alors insoupçonnés, représentent un groupe bien identifiable. Leur accessibilité a été rendue possible par une stratégie impliquant leurs pairs leaders. Ils étaient majoritairement jeunes avec un bon niveau d'éducation pouvant faciliter la transmission des informations de prévention. Les facteurs de risque individuels d’infection par le VIH, mondialement connus ont été bien identifiés, particulièrement les pénétrations anales, la fréquence élevée de partenaires, la faible utilisation des préservatifs. Il a été noté par ailleurs que leurs premiers rapports sexuels étaient précoces, avec en général des partenaires plus âgés. Il est plus que jamais important de prendre en compte les HSH dans les programmes de lutte contre le VIH en Centrafrique et de développer des actions de prévention basées sur leurs comportements sexuels et prises de risques. Review 1995, 5 (Suppl.) : 123-129. 4. EHLERS VJ, ZUYDERDUIN A, OOSTHUIZEN M J. The well-being of Gays, lesbian and bisexuals in Botswana. J Adv Nurs 2001, 35 : 848-856. 5. HENRY E. et coll. Factors associated with unprotected anal intercourse (UAI) among men who have sex with men (HSH) in Douala, Cameroun. Sex Transm Infect. 2010 ; 86 : 136–140. • Médecine d’Afrique Noire • 2013, Vol.60, N°10 • Copyright © 2013 APIDPM Santé Tropicale. Tous droits réservés 413 • Caractéristiques... • 6. SAME-SEX SEXUALITY IN AFRICA A case study from Senegal. AIDS 14. MERRIGAN M, AZEEZ A, et coll. 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