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IZMIR UN SYSTEME DE TRANSPORT INTEGRE PERFORMANT VERSION PROVISOIRE Mots clés : Gouvernance urbaine ; Intégration des systèmes de transport Monographie rédigée par Camille MARTINET sur la base de l’intervention de Aysin Nalân YETMEN, Municipalité d’Izmir (conférence de Barcelone, 2011). Propriété intellectuelle de CODATU Dernière mise à jour : 25/07/2012 Izmir UN SYSTEME DE TRANSPORT INTEGRE PERFORMANT Izmir, située à l’ouest de la Turquie sur les côtes de la mer Egée, est la troisième agglomération du pays par son nombre d’habitants. Desservies par plusieurs lignes ferroviaires, elle est le deuxième port du pays après Istanbul. Afin de soulager la congestion routière (+ 52 % de véhicules motorisés entre 1998 et 2005) dans la métropole en pleine croissance, la municipalité a décidé de mettre en place un grand projet d’intégration des systèmes de transport : « Transformation dans les transports ». Turquie Population : 72 752 000 hab. Superficie : 783 562 km² Densité : 92,8 hab. / km² Taux d’urbanisation : 69,60 % Taux de croissance annuel de la population urbaine (2005-2010) : 1,93 % PIB / habitant : 10 094,1 $ IDH : 0,699 / 1 Taux de motorisation : 95 véhicules pour 1 000 hab. Véhicules par kilomètre de route : 29 Accidentologie : 0,62 accident mortel pour 10 000 hab. Izmir Population : 4 000 000 hab. (2010) Superficie : 11 810 km² Densité : 340 hab. / km² Longueur des lignes : Métro : 14,2 km Sources : Banque Mondiale – PNUD – Aysin Nalân YETMEN – Urbanrail.net Mots clés : Gouvernance urbaine ; Intégration des systèmes de transport D’après l’intervention d’Aysin Nalân YETMEN, Chef du département Planification et Transports, Municipalité d’Izmir (conférence de Barcelone, 2011)1. En Turquie, il n’existe pas de structure nationale chargée de la coordination en matière de transports urbains2. Chaque municipalité détient la compétence en matière de développement et de gestion des transports urbains. Il est fréquent d’avoir le même établissement public qui soit à la fois opérateur direct de transports publics et autorité de gestion des transports privés. UN SYSTEME DE TRANSPORT INTEGRE – LE PROJET « TRANSFORMATION DANS LES TRANSPORTS » La stratégie de la ville turque depuis le début des années 1990 est de mettre en place un système de transport totalement intégré. Elle débuta en 1991 lorsque les minibus privés ne sont autorisés à desservir que les zones rurales. L’année 1999 marque un tournant dans les transports publics à Izmir : un système de paiement électronique des services de transport est mis en place. Il est contrôlé par ESHOT et la Direction 1 2 Le transport public intégré à Izmir – Aysin Nalân YETMEN Mission économique d’Ankara – 2008 générale de la Municipalité Métropolitaine d’Izmir. Le système de billetterie qui était en place causait des problèmes : coût important pour les usagers, manque de prévention contre la fraude et absence de collecte de données de voyage. La carte « Kentkart » avait pour objectif d’y remédier. En effet, jusque là, il fallait acheter des billets papier à usage unique pour les trajets en bus et des jetons pour les trajets en ferry. Voyager en bus ou en ferry avec la « Kentkart » permettait d’obtenir des tarifs avantageux par rapport aux utilisateurs des tickets papier. La plupart des passagers l’utilisaient pour bénéficier de réductions sur les correspondances. La « Kentkart » a constitué une étape importante avant le lancement en 2000 du grand projet d’Izmir en matière de transports : « Transformation dans les transports ». En 2000, la municipalité d’Izmir a lancé son programme « Transformation dans les transports » afin de remanier les transports publics qui étaient sous-utilisés. La voiture individuelle a pris de plus en plus de place dans la métropole turque au cours de ces dix dernières années (le nombre de véhicules motorisés a augmenté de 52 % entre 1998 et 20053). A Izmir, le taux de motorisation était de 126 voitures pour 1 000 personnes en 20084 alors qu’en Turquie, il était de 95 pour 1 000. Cela a conduit à des problèmes de congestion. L’objectif du programme est d’améliorer l’intégration entre les différents modes de transport et de rendre les transports publics attractifs aux yeux des habitants et particulièrement le transport ferroviaire et maritime afin de décharger le réseau routier. Ainsi, lors de la première phase du programme, bus et ferries ont été intégrés dans le réseau des transports collectifs d’Izmir et la « Kentkart » était utilisable pour ces deux modes. La tarification des bus a été revue. Désormais elle n’est plus forfaitaire mais relative à la distance parcourue selon 4 zones (bus de longue distance, de moyenne distance et de courte distance et les bus de raccordement). Les bus de raccordement offrent un voyage à bas prix et relient les pôles entre les centres de transfert, les universités, le centre commercial, les nouvelles stations de métro et les ferries. Au niveau du transport maritime, la flotte de ferries a été développée, de nouveaux quais ont été aménagés et des parkings-relais ont été mis en place. Au mois de mai 2000, la ville a vu naître sa première ligne de métro. L’implantation d’un métro léger d’une longueur de 11,5 km représente la première phase du projet de la ville de construire 50 km de ligne. « Bombardier a conçu, construit tunnels, viaducs et stations, installé et mis en service l’ensemble du système »5. Il peut transporter jusqu’à 17 700 passagers par heure et par direction. Il a rapidement dépassé les prévisions initiales qui étaient de 40 000 voyages par jour. Dès avril 2011, 100 000 voyages avaient lieu par jour. Le projet a été financé par des crédits à l’exportation du Royaume-Uni, de la Suède et de l’Allemagne et des prêts commerciaux de consortiums bancaires internationaux. Depuis le 30 mars 2012, le tracé a été prolongé de 2,3 km. Sa mise en service a lancé la deuxième phase du projet « transformation des transports ». Désormais, bus, ferry et métro font partie d’un unique réseau. Le réseau de bus a dû être restructuré de nouveau afin que l’intégration entre l’ensemble des modes soit la meilleure possible. En 2004, les tickets de bus papier qu’utilisaient les usagers occasionnels ont définitivement été abandonnés. Ils ont été remplacés par la « carte conducteur ». Mais cette carte a créé d’autres 3 www.turkstat.gov.tr Tüik Izmir Directorate of Izmir Region. 5 http://www.bombardier.com/fr/transport/produits-et-services/systemes-de-transport/systemes-devehicules-legers-sur-rail/izmir--turquie?docID=0901260d80014594 4 problèmes car le conducteur de bus était obligé de manipuler de l’argent ce qui réduisait la vitesse commerciale et diminuait la sécurité. Cette année-là les « frontières » où s’exerce l’autorité de l’ESHOT ont été étendues. Les points de vente de la « KentKart » se multiplient à travers la ville et au niveau des quais et terminaux de bus. Les usagers bénéficiant de la gratuité (personnes âgées, fonctionnaires, personnes handicapées, etc.) doivent également utiliser une carte électronique « KentKart » afin que les données concernant leurs trajets soient traitées. En 2008, une nouvelle politique tarifaire est mise en place. Après un premier voyage payé plein tarif, le tarif est à moitié prix pour les correspondances pendant 90 minutes. En août, un seul et même ticket suffit. En 2012, la politique tarifaire a encore évolué car pour les transports dans le centre, suite à une première validation, il est possible de se déplacer avec l’ensemble du réseau librement pendant 90 minutes. En revanche, pour l’usage des autobus provinciaux, il faut à nouveau payer. En 2010, c’est au tour du train de banlieue d’être intégré au réseau et de rejoindre le dispositif « Kentkart ». Ainsi l’ensemble du réseau de transports publics d’Izmir est réuni dans un même système. On voit alors les pôles multimodaux se multiplier : 5 stations de changement entre les ferries et les bus, 4 entre bus et métro et 16 entre bus et trains de banlieue. En parallèle de ces opérations, ESHOT lance régulièrement des campagnes de communication sur les bénéfices qu’apportent les transports collectifs. Selon Aysin Nalân YETMEN, un système de transport public intégré ne présenterait que des avantages. Les avantages sont les suivants : - Réduction du trafic des bus et donc de la pollution dans la ville Des transports moins chers Un service meilleur et plus rapide Un temps d’attente aux arrêts moins long Des économies pour les citoyens grâce à des tarifs calculés en fonction de la distance. Une meilleure productivité et une vitesse commerciale en croissance - Des transports beaucoup plus efficaces et une mobilité plus intense - Une augmentation des recettes (47 %) - La « Kentkart » permet de recueillir des données sur les déplacements et de fournir suite à leur traitement des statistiques utiles pour la planification future de l’ensemble du réseau6. LES PROJETS D’après son plan directeur des transports de l’aire métropolitaine à horizon 20307, Izmir a pour projet : - D’étendre son réseau de trains de banlieue de 108 km puis de connecter tous les sites industriels et touristiques. Un projet de réhabilitation d’une ligne du réseau de trains de banlieue allant du nord au sud de la métropole pour la transformer en réseau urbain express est en cours. 550 000 voyageurs circulent chaque jour sur cette ligne de 79 kms. La Banque Européenne d’Investissement finance le projet à hauteur de 150 millions d’euros 8. - De développer un tramway moderne pour diminuer le nombre d’autobus dans la circulation routière. - D’aménager de nouveaux sites de débarquement pour augmenter l’efficacité des ferries. La municipalité a également pour projet d’aménager les arrêts de bus avec des systèmes intelligents et d’intégrer les minibus (2012), le tramway (2015) et planifier l’intégration des taxis à l’ensemble du réseau. Le tableau ci-dessous présente les parts modales des différents modes de transports en 2005 et les parts modales à atteindre grâce au projet « Transformation dans les transports ». 6 Eltis – Faciliter les transports publics à Izmir : la carte de transport « Kentkart » http://www.izmir.bel.tr/en/projelerb.asp?pID=84&psID=0 8 Mission économique d’Ankara – 2008 7 CONCLUSION Entre 1999 et 2003, le nombre d’usagers des transports publics a augmenté de 14 %. En 2003, 36 millions de personnes ont utilisé le réseau9 et depuis 2007, le nombre de passagers ne cesse d’augmenter. Le nombre d’usagers du métro et du ferry a augmenté. Pour les autobus, suite a une baisse de fréquentation en raison d’une restructuration intensive , le nombre d’usagers a ensuite augmenté ce qui montre l’importance d’une bonne intégration du système de transport public. 9 Eltis – « Transformation in transportation » in Izmir