La rougeole, la rubéole et les oreillons Un rappel des analyses
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La rougeole, la rubéole et les oreillons Un rappel des analyses
x u qui courent a m Les Bulletin de santé publique, région des Laurentides, destiné aux professionnels de la santé Vol. 21 N° 2, mars 2014 La rougeole, la rubéole et les oreillons Un rappel des analyses recommandées La rougeole, la rubéole et les oreillons sont des MADO et tous les cas suspects doivent être déclarés à la Direction de santé publique sans attendre la confirmation par le laboratoire. En effet, dans un contexte où ces maladies circulent peu au Québec, le diagnostic doit être confirmé même si l’évaluation clinique est en faveur de l’une de ces infections. Voici donc un rappel des analyses recommandées pour chacune de ces maladies. Afin d’exercer la surveillance et de détecter les éclosions, la confirmation du diagnostic de la rougeole, de la rubéole et des oreillons par le laboratoire est nécessaire. La rougeole Depuis l’administration d’une deuxième dose de vaccin contre la rougeole à 18 mois, les éclosions sont rares au Québec. Toutefois, une épidémie de rougeole sévit actuellement aux Philippines : 3 cas ont été déclarés au Canada chez des voyageurs revenant de ce pays, et 3 cas secondaires sont survenus. Le Québec n’est donc pas à l’abri d’éventuels cas de rougeole. Pour toute personne chez qui on suspecte une rougeole sur la foi des signes et symptômes rencontrant la définition de cas clinique, soit: gfièvre ≥ 38,3 oC, et gtoux, ou coryza, ou conjonctivite, et géruption maculopapulaire généralisée d’une durée minimale de 3 jours, voici un tableau des analyses recommandées pour confirmer le diagnostic. Analyses recommandées Échantillons Délais pour les prélèvements Recherche des IgM et titrage des IgG anti-rougeole* et recherche des IgM pour rubéole et parvovirus B19** Sang Pas moins de 3 jours après le début de l’éruption Culture*** Écouvillon nasopharyngé ou de gorge ou urine (50 à 100 ml dans un contenant stérile) Quatre jours ou moins après le début de l’éruption Sept jours ou moins après le début de l’éruption * En l’absence d’un voyage récent dans une région endémique ou en-dehors d’un contexte d’éclosion, une élévation du titre des IgG sur un 2e sérum prélevé de 10 à 20 jours suivant le premier confirmera le diagnostic. En effet, l’IgM peut-être faussement positif chez des cas isolés. ** Puisque la symptomatologie peut-être moins marquée chez une personne immunisée, le diagnostic différentiel prend en compte la rubéole et l’érythème infectieux. ***Permet de confirmer le diagnostic et de caractériser la souche virale pour déterminer si elle est indigène ou importée. Seul test fiable en présence d’une immunisation récente contre la rougeole. Puisque la rougeole est hautement contagieuse et se transmet par aérosols, il est prudent d’aviser le centre de prélèvements avant l’arrivée du patient ou d’attendre la fin de la période de contagiosité pour l’y référer. La rubéole Les oreillons Puisque la rubéole ne circule plus au Québec, les interventions de santé publique sont rarement indiquées avant la confirmation des cas par le laboratoire. Le type de prélèvements ainsi que les délais à respecter pour effectuer ces prélèvements sont similaires à ceux de la rougeole. Le RT-PCR est la méthode privilégiée pour la confirmation en laboratoire des cas d’oreillons. Il est effectué par écouvillonnage buccal ou par écouvillonnage autour du canal de Sténon, et ce, dans les 5 jours suivant l’apparition des symptômes. L’isolement du virus par culture peut aussi être fait à partir d’un échantillon d’urine (50 ml dans un contenant stérile) prélevé dans un délai de 5 à 14 jours suivant l’apparition des symptômes. Chez des cas isolés n’ayant aucun lien avec un cas d’oreillons confirmé ou n’ayant pas séjourné, au cours des trois semaines précédant le début des symptômes, dans une région où il y a des cas d’oreillons, un résultat d’IgM positif doit être interprété avec prudence. Dans ces cas, la détection d’une augmentation significative des IgG contre le virus des oreillons confirmera le diagnostic. Le premier sérum sera prélevé aussitôt que possible et le second, de 10 à 21 jours suivant le premier. En présence d’une vaccination récente, la confirmation des cas de rougeole, de rubéole et d’oreillons devra s’appuyer sur la détection du virus sauvage dans un échantillon clinique approprié puisque les IgM induits par la vaccination peuvent être détectés pendant au moins 1 mois. L’exclusion Les cas déclarés sur la base du diagnostic clinique doivent être exclus du milieu fréquenté, école, service de garde ou autre. L’exclusion doit être respectée pour toute la période de contagiosité. Durée de l’exclusion suivant l’apparition des symptômes Rougeole........................ 4 jours Rubéole........................... 7 jours Oreillons.......................... 5 jours L’étiquette respiratoire : il faut y penser ! Des nouvelles de l’efficacité du vaccin antigrippal 2013/2014 contre l’influenza A(H1N1) Tout patient se présentant pour de la fièvre accompagnée de toux ou d’un rash doit recevoir un masque chirurgical dès son arrivée en milieu de soins et être placé dans une section retirée de la salle d’attente. Si on suspecte la rougeole, il doit être placé dans une salle d’examen fermée à défaut d’une chambre à pression négative. Bien que l’influenza A(H1N1) ait été détectée à chaque année depuis la pandémie de 2009, c’est la première saison où ce sous-type constitue la grande majorité des virus influenza circulants, soit 90 %. Ceci a été observé non seulement au Québec mais dans tout le Canada et aux États-Unis. Malgré les quelques mutations observées dans le virus depuis 2009, le vaccin a fourni une protection substantielle (74 %) réduisant des trois quarts les consultations pour influenza A(H1N1). Ces résultats ont été obtenus par les réseaux sentinelles de cinq provinces canadiennes dont fait partie le réseau GMF du Québec. Source : Gouvernement du Québec, bulletin Flash grippe Vol. 4 no.5, 21 février 2014 Les maux qui courent Bulletin de santé publique, région des Laurentides, destiné aux professionnels de la santé Information Tél.: 450 436-8622 Téléc.: 450 569-6305 Responsable de la publication Denise Décarie, médecin Collaborateurs Jean-Luc Grenier, médecin Francine Levac, médecin Joëlle Sauriol, infirmière Andrée Chartrand, infirmière Révision Gilles Chaput, communications Publication Direction de santé publique 1000, rue Labelle, bureau 210 Saint-Jérôme (Québec) J7Z 5N6 ISSN 1201-6276