L`enfer est pavé de bonnes intentions Réponse

Vol. 20 No. 2 2009
Meinung der Leser / Courrier des lecteurs
L’enfer est pavé de bonnes intentions
Claude-André Mayor, Morges
Je viens de lire avec surprise dans le dernier
bulletin des Médecins Suisse l’article «Introduction de la déclaration obligatoire de
la rubéole» par Jean-Luc Richard et Virginie
Masserey.
… La recherche des IgM spécifiques de la
rubéole constitue l’examen de choix pour
la confirmation microbiologique (en fait il
serait plus juste de parler de confirmation
sérologique (!?))
On peut notamment y lire: l’OFSP recommande aux médecins de faire confirmer
au laboratoire toute suspicion de rubéole
Comme justement signalé dans l’article
«La rubéole se caractérise par des signes
et des symptômes non spécifiques; exan-
Réponse
Virginie Masserey Spicher, Berne
Nous remercions Claude-André Mayor
pour sa lecture attentive de notre article.
Notre intention était de clarifier pour les
médecins praticiens le contexte et les
objectifs de l’introduction récente de la
déclaration obligatoire pour la rubéole. Il
nous a paru important de communiquer
sur les fondements de cette décision afin
de favoriser la compréhension, l’adhésion
et la participation des médecins à cette
surveillance. Quant à la recommanda-
tion de faire confirmer au laboratoire
toute suspicion de rubéole, nous sommes
conscients de ses limites. Nous savons
en effet la difficulté d’établir des critères
cliniques de suspicion de rubéole. Nous
faisons confiance au jugement du clinicien pour l’identification des situations
correspondant à une suspicion clinique
(par exemple patient non ou incomplètement vacciné avec une clinique évocatrice, peu d’arguments pour un autre
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thème maculo-papulaire, adénopathies et
une fièvre modérée.» bref du tout banal que
nous croisons quotidiennement dans nos
consultations, alors que les cas de rubéole
sont extrêmement rares.
Allons nous donc devoir piquer toutes nos
fièvres de 3 jours et tous nos exanthèmes
viraux? c’est juste de la folie.
Ainsi si l’intention est louable, sa réalisation
est totalement irréaliste (…)
diagnostic, un contexte épidémique…)
ou justifiant un diagnostic étiologique en
raison des risques pour le foetus ou l’entourage (femmes enceintes). Il s’agit en
substance d’éviter que le diagnostic de
«rubéole» soit attribué sans vérification
en laboratoire, et qu’autant que possible,
les cas de rubéole qui surviennent encore
en Suisse puissent être recensés de manière spécifique.
Correspondance:
Virginie Masserey Spicher
Jean-Luc Richard
Section Vaccinations
Office fédéral de la santé publique
Berne
[email protected]