10. La Chine

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10. La Chine
10. La Chine et le monde depuis 1919.
(Chapitre 7, pp. 222-257)
L'Histoire de la Chine ne doit pas être étudiée simplement à partir de la vision qu'en a l'Occident et de leurs relations. Sa décadence des XVIII et XIX° siècles n'est qu'un épisode bref dans
sa longue histoire et l'avènement du Parti Communiste et de Mao Tsé Toung prend tout son sens
si on le replace dans la suite des périodes de renforcement du pouvoir de Pékin sur ses marges et
de fermeture aux influences occidentales après des épisodes temporaires d'affaiblissement et
d'éclatement du pays entre seigneurs de guerre. La période actuelle est ainsi le simple retour à sa
juste place de l'Empire du Milieu dans le concert des nations.
Dans un 1er temps, au début du XX° siècle, les Chinois réagissent à la décadence de leur
empire face aux puissances coloniales en adoptant les modes occidentales comme l'ont fait avant
eux les Japonais ; mais ce mouvement de réforme plonge la Chine dans le désordre et la guerre
civile aggravés par les menées belliqueuses du Japon et la participation à la SGM.
A partir de 1949 et la victoire du PCC, la Chine se lance dans une expérience radicale de
révolution communiste qui en fait un modèle révolutionnaire dans le monde entier malgré les
épisodes dramatiques qui marquent cette expérience de dictature totalitaire et sa fermeture quasi
absolue au reste du monde.
Une 3ème période s'ouvre avec la disparition de Mao : la Chine se consacre alors au développement économique à marche forcée tout en préservant la dictature du parti unique, élaborant
un hybride politique original et pragmatique, le "socialisme de marché" ; ce développement est au
service d'un renouveau nationaliste qui voit la Chine bousculer ses voisins régionaux et les pôles
de la Triade dont la toute puissance est rejetée.
1. La naissance dans la douleur de la Chine moderne (1919-49).
A la différence de l'Empire voisin du Japon, la modernisation de l'Empire chinois selon le
modèle occidental ne se fit pas facilement, ne serait-ce qu'à cause de l'immensité du territoire et
de la population, et provoqua une longue guerre civile entre les tenants du modèle libéral et ceux
du modèle communiste inspiré de l'URSS.
a. La République chinoise :
- décadence de l'Empire mandchou des Qing : période de fermeture à l'étranger ;
mi-XIX°, défaites lors 2 guerres de l'opium entraînent signature des traités inégaux, en particulier avec GB et France, pour forcer l'ouverture du pays au
commerce, système des "concessions" (dossier pp. 232-3) ; en même temps que
le Japon de Meiji, impératrice Tseu Hi ouvre le pays et tente de le réformer à
l'occidentale pour restaurer puissance impériale ; mais Japon vainc la Chine et
s'empare de la Corée et de Formose (Taïwan), nouvelle humiliation; d'où la révolte des "boxers" en 1898 qui entraîne une nouvelle intervention occidentale ;
- révolution et création de la République chinoise par Sun Yat Sen en 1912 et son
parti, le Kuomintang;mais débouche sur luttes entre seigneurs de la guerre; à
partir de 1917, depuis le Sud, Sun et le KMT réorganisent la république qui entre en guerre du côté des Alliés contre l'Allemagne, mais le Japon aussi ; d'où la
déception des Chinois car Traité de Versailles donne les possessions allemandes
dans le Shandong au Japon et place la Chine sous domination japonaise ; de
plus perte du Tibet et de la Mandchourie indépendants de facto ;
- mouvement du 4 mai 1919 (dossier p. 228-9) : manifestations d'étudiants place
Tian Anmen ; pouvoir obligé de reculer ; protestation des milieux intellectuels,
programme de rénovation culturelle de la Chine contre le confucianisme traditionnel, adoption d'une langue simplifiée dans l'administration ; mais aussi nationalisme exacerbé ; à partir de 21, aile gauche du mouvement fonde le PCC à
Shanghai ;
b. La guerre civile à partir de 1927 :
- Tchang Kai Chek succède à Sun ; conquiert le pouvoir du Nord en 1926 grâce à
l'appui du Komintern qui l'aide à former son armée révolutionnaire ; KMT et
PCC sont alors alliés ;
- mais en 27 TKC rompt le front uni avec le PCC lors de grandes grèves de Shanghai, violente répression, épuration du KMT de tous ses éléments communistes
ou gauchistes ; départ des conseillers soviétiques ;
- début des combats entre le pouvoir internationalement reconnu de TKC et l'Armée Rouge dans le sud du pays ; création en 31 d'une République soviétique de
Chine dirigée par Mao ; "longue Marche de" Maodu sud vers le nord pour
échapper à l'anéantissement lorsque l'armée nationaliste encercle et détruit ses
bases (7.000 survivants sur 100.000 hommes);
- Mao déjà multiplie les purges pour discipliner le PCC au prix de milliers de morts ;
impose sa pensée comme seule ligne idéologique au prix de milliers de morts ;
intellectuels forcés de mettre leur art au service de la révolution et du peuple ;
c. La 2GM et la guerre de libération :
- 1931 : début de l'invasion de la Mandchourie par les Japonais ; puis en 37, début
de la guerre, massacres de Nankin (voir texte 1 p. 230) ; accord entre les 2
Chine, Armée rouge intégrée à l'armée nationaliste devant l'urgence ; nombreux
revers militaires des nationalistes, pratiques dictatoriales voire fascisantes et corruption généralisée alors que la guérilla communiste dans le nord connaît certains succès et se bat + efficacement contre Japonais, d'où le problème pour les
EU de savoir qui soutenir ; voir carte 3 p. 231 ;
- KMT dans le camp des vainqueurs en 45, siège au Cons de Séc, mais guerre civile
reprend dès la défaite du Japon en 45 : dans 1er temps, succès du KMT reconnu
par URSS, pourparlers avec PCC organisés par EU pour réconcilier les 2 parties
; mais combats éclatent immédiatement ; communistes ont organisé les "bases
rouges" où une société nouvelle est créée par l'alliance des 4 classes antiimpérialistes et antiféodales (prolétariat ouvrier, paysannerie pauvre, petite
bourgeoisie et capitalistes nationaux) ;
- victoire définitive de Mao : face aux nationalistes mieux équipés et soutenus par
l'occident, tactique payante de la guérilla ; en même temps redistribue les terres
et punit la corruption des cadres locaux, immense popularité, nombreuses dé-
fections dans les rangs nationalistes ; nombreuses défections dans les rangs nationalistes ; TKC chassé de Pékin et du Nord finit par perdre aussi le sud, Nankin, Canton ; se réfugie à Taïwan sous la protection des EU ;
- proclamation de la RPC le 1er octobre 49 sur la place Tien An Men ; guerre civile
+ guerre contre le Japon = environ 5M de morts ; mais pour la 1ère fois depuis
longtemps pays réunifié ; un parti de 4,5M de membres aux ¾ paysans appuyé
sur Armée Rouge : comment gérer villes, industries et pays tout entier à partir
de l'expérience des bases rurales ?
2. L'expérience révolutionnaire maoïste (1949-78).
Comment passer de l'expérience de la lutte de guérilla et de l'organisation collectiviste des
campagnes à la création et à la gestion d'un Etat moderne capable d'entraîner le développement
d'une société et d'un territoire immenses ?
a. Un nouveau stalinisme ?
- création d'un régime stalinien classique :alliance forcée avec URSS qui presque
seule reconnaît le nouveau régime etbesoin du soutien économique et militaire
pour reconstruire son pays, donc peu de latitude pour définir son propre régime communiste(Traité d'amitié en 50, aide économique massive) ; donc derrière dictature du prolétariat (parti unique), culte de la personnalité et pouvoir
du seul secrétaire général du parti ; Bureau Politique, Assemblée Nationale Populaire mais aussi rôle du commandement militaire ; épurations successives et
nombreuses de la population permet de lutter contre la corruption et la bureaucratie mais surtout permet d'asseoir la dictature du part (des millions de morts) ;
- dès 50, guerre de Corée contre EU + invasion du Tibet indépendant de fait +
soutien aux Vietminh contre la France + refus de l'indépendance de Taïwan,
comme pour URSS et son syndrome tsariste, reconstitution de l'Empire Qing
fonde politique nationaliste chinoise ; idéologie sert à habiller classique volonté
de puissance impériale ;
- d'où choix d'un développement productiviste industriel mal adapté au pays, création d'un complexe d'industries lourdes et militaro-industriel avec des experts
soviétiques dans un pays essentiellement paysan ; de 53 à 57, 1er plan quinquennal à la soviétique, 60% des investissements à l'industrie lourde ; d'où des progrès spectaculaires pour acier, électricité, transports, mais retard de l'agriculture
s'accroît face au boom démographique ; de + forte dépendance vis-à-vis de
l'URSS et de ses experts ; collectivisation de l'économie s'accélère ;
b. La rupture avec l'URSS et la création d'un modèle communiste alternatif :
- Mao cherche modèle alternatif de développement et a asseoir son pouvoir contre
ses rivaux de la révolution (là aussi, cf. Staline et les grands procès de Moscou),
par ex. épisode des "Cent fleurs" en 56-7 qui cherche à faire collaborer intellectuels et experts, au même moment que le mouvement de déstalinisation en
URSS (XXème Congrès) se termine par une sévère épuration car débouche sur
une critique radicale et de son pouvoir et de celui du PCC, désormais profonde
méfiance envers les intellectuels dans la Chine maoïste ; décision de développer
bases industrielles à marche forcée en remplaçant expertise et sources d'énergie
par enthousiasme révolutionnaire paysan ;
- contre avis d'une grande partie des cadres, adoption du "Grand bond en
avant"(58): conversion au slogan "marcher sur ses 2 jambes", création des
communes populaires comme bases de l'activité industrielle, autarcie économique pour pallier le manque d'infrastructures de transport et de capitaux, mais
aussi remplace tous les cadres administratifs, vie collective forcée des familles ;
conclusion, entre 10 et 15M de morts de famine ;rupture avec l'URSS mais aussi élimination de Mao après l'échec : perd son poste de Prés de la Rép au profit
de Liu Shaoqi et de Deng Xiaoping, lutte de clans sévère, retour à des pratiques
économiques et sociales moins utopiques ; mais Mao reste quand même Sec
Gal du PCC ;
- la révolution permanente : retour de Mao sur devant de la scène laborieux : en 634 tente de lancer un "Mouvement d'éducation socialiste" et son Petit Livre rouge,
65-69, mais échoue à remettre en cause les cadres du parti ; nouvel essai réussi
cette fois en 65-9: "Révolution culturelle" appuyée sur "gardes rouges" (étudiants et lycéens) contre le "révisionnisme" des cadres anciens comme cela s'est
passé en URSS ; destructions violentes des cadres traditionnels de la culture
chinoise ;appui de l'Armée rouge nécessaire à stabiliser la situation d'anarchie
provoquée : désormais militaires en majorité au Bureau Pol. ; élimination violente des rivaux de Mao : Liu Shaoqi, Lin Biao, Deng Xiaoping ;
- conclusion : + de 2M de morts, des millions de déplacés dans les campagnes, interruption de la formation universitaire ; quand Mao meurt en 76, élimination
rapide de la "bande des quatre", dont sa veuve, qui cherchaient à prolonger leur
pouvoir en réactivant la révo. cult. ;
c. Un modèle révolutionnaire mondial :
- dans 1er temps, alignement inconditionnel sur politique soviétique ; en particulier
dans guerre de Corée en 50-3 ; mais avec déstalinisation, Mao critique leadership soviétique, Khrouchtchev accusé de "révisionnisme petit-bourgeois" ; avec
grand bond en avant, divorce devient définitif, modèle alternatif de communisme, celui de la révolution permanente ; isolé de tous les pays socialistes (sauf
Albanie) comme des pays capitalistes ; conflit devient ouvert en 69 sur le fleuve
Oussouri, plusieurs dizaines de morts des 2 côtés pour la possession d'une île
fluviale ; état d'hostilité a poussé la Chine à se doter des armes nucléaires
(Bombe A en 64, H en 67) ;
- développe alors son rôle comme chef de file des pays du Tiers Monde à Bandung
à partir de 54 et dans le non alignement ; n'empêche pas la dégradation des relations avec son voisin indien, conflits frontaliers en 62 ; rôle de Chou En Laï ici
primordial : voyage en Afrique en 63-4 pour signer des accords économiques,
du coup ces pays reconnaissent la Chine communiste comme légale, ce qui affaiblit Taïwan et leurs alliés américains ; (à noter que Paris aussi reconnaît Pékin
dès 64) ; Tanzanie cherche à suivre modèle de développement chinois après son
indépendance ; participation aux guérillas d'Angola et du Mozambique ;
- le maoïsme occidental; en 63, PCC officialise rupture avec PCUS et essaie de débaucher les militants communistes des autres pays Mao sans grand succès ; avec
Révolution culturelle Mao devient icône des jeunesses occidentales gauchistes, à
côté de Trotski ; forment ce que l'on appelle les "gauchistes" très violemment
antistaliniens ; voir leur participation très active à mai 68 (voir La gauche prolétarienne formée en grande partie à l'ENS) ;
- pragmatisme diplomatique :en 71, ONU remplace officiellement Taïwan par Pékin, en même temps lent rétablissement des relations avec EU, diplomatie du
ping-pong en 71-2 et visite de Nixon à Pékin, reconnaissance diplomatique en
78 ; alliance objective contre URSS ; théorie des "3 mondes" qui fait de la Chine
un pays intermédiaire entre les pays développés dominants et les pays dominés
du Tiers Monde ;
3. La réémergence de la puissance chinoise (1979 à nos jours).
L'ouverture prudente et progressive de la Chine au monde capitaliste après la mort de Mao
et l'abandon du primat de l'idéologie sur les considérations pratiques et réalistes permet à la Chine
de retrouver sa puissance économique et de laver ses humiliations passées, pendant que le maintien de la dictature politique du PCC continue d'assurer l'unité du pays derrière une révérence de
façade à Mao dont pourtant l'œuvre est complétement trahie. Ce système du "socialisme de marché" a permis jusqu'à présent de combler les deux principaux besoins du pays. Mais cette contradiction dans les termes mêmes de ce régime peut-elle longtemps être acceptée par la population ?
a. Le pragmatisme de Deng Xiaoping :
- les "4 modernisations" en 79: agriculture, industrie, science, défense nationale ;
abandon de la planification et du secteur public, libération des prix ;
- des ZES à l'ouverture totale des provinces côtières : d'abord Shenzen puis Haïnan
avant de l'étendre ; à quoi s'ajoute le retour réussi (?) de Hong Kong dans la patrie (97), "1 pays 2 systèmes" ; prélude à un retour pacifique de Taïwan ? ;
- intégration au FMI (1980)et à l'OMC (2001) ; invention du "socialisme de marché" ; obsession de maintenir croissance économique pour assurer un minimum de paix sociale : surtout depuis 2008, avec colossal plan de relance (400
Md €), croissance du PIB de l'ordre de 10%/an, mais inflation grimpe à 6% et
hausse irrépressible des salaires (près de 30%/an dans certaines régions), déficit
public officiel 17% du PIB, réel de 90%, système bancaire fragile et dans l'impasse (400.000 PME dépendent des prêts des banques privées illégales mais autorisées, taux très élevés, alors que banques d'Etat ne prêtent qu'aux grandes entreprises d'Etat à taux bas, d'où une vaste spéculation immobilière qui joue sur
le différentiel des taux) ;
b. Le maintien de la dictature communiste :
- écrasement du Printemps de Pékin : étudiants réclament la 5ème modernisation
(politique) ;
- verrouillage du parti par les héritiers de Deng ; pragmatisme chinois permet de
préserver la dictature politique du Parti Communiste et développer la liberté
économique, peur de l'expérience soviétique de 1989 de l'effondrement de tout
son système par des réformes mal maîtrisées : pendant que l'URSS de Gorbatchev implosait, PCC procédait à la répression sanglante des opposants : massacre de la place Tien An Men en 89 ;
- luttes actuelles de pouvoir au Bureau Politique ;
c. Le développement d'une nouvelle puissance géopolitique :
- puissance mondiale émergente conteste pouvoir de la Triade ;asiatisme ? valeurs
propres à la civilisation asiatique sans référence aux droits de l'homme réputés
occidentaux,en particulier la soumission à la communauté ;mot d'ordre "aux
couleurs de la Chine" pour contrer universalisme américain ; refus des interventions occidentales dans affaires intérieures : en particulier au Tibetoccupé depuis 1959 ; révoltes de 2008 à l'occasion des JO de Pékin réprimées sévèrement
;
- activité diplomatique intense pour laver l'honneur du Céleste Empire ; mais diplomatie chinoise fait profil bas pour rassurer ses voisins, selon le slogan "dissimuler l'éclat et nourrir l'obscurité", abandonner la revendication de leadership
mondial du Tiers Monde ; tentative de Soft Power (cf. création des 300 instituts
Confucius) ; idée de créer une Communauté d'Asie Orientale (ASEAN +
Chine, Japon et Corée S) car déjà + ½ de leur commerce se fait entre eux et
moyen d'éviter un condominium EU-Chine ;
- mais puissance régionale menaçante ; large consensus populaire dans le pays : retrouver l'expansion impériale de la dynastie des Qing, laver l'humiliation des
traités inégaux du XIXème; et aussi exigence de la repentance du Japon pour ses
crimes de guerre ; mais puissance chinoise menaçante pour la région : 2ème budget militaire mondial (120 Md$, mais 700 pour EU), conflits territoriaux avec
l'Inde (Sikkim (20), Cachemire (21), Himalaya), le Vietnam et les Philippines
(îles Spratly et Paracel (22)) et le Japon (îles Senkaku (23)) ; Mer de Chine méridionale aussi stratégique que Golfe Persique : 70.000 navires/an et ressources
en hydrocarbures alléchantes ;
"Le Mouvement du 4 mai est né à l'appel de la révolution mondiale, à l'appel de la révolution russe, à l'appel de Lénine. Il fait partie de la révolution prolétarienne mondiale de l'époque.
Avant le Mouvement du 4 mai (qui a eu lieu après la première guerre impérialiste en 1914 et la
révolution russe de 1917), le rôle de dirigeant politique de la révolution démocratique bourgeoise
de Chine appartenait à la petite bourgeoisie, à la bourgeoisie et à leurs intellectuels.
A ce moment-là, le prolétariat chinois n'était pas encore entré dans l'arène politique comme
une force de classe, consciente et indépendante ; il ne faisait encore que suivre la petite bourgeoisie et la bourgeoisie en participant à la révolution. Tel a été par exemple le rôle du prolétariat à
l'époque de la révolution de 1911.
Après le Mouvement du 4 mai, bien que la bourgeoisie nationale chinoise continuât à
prendre part à la révolution, le rôle de dirigeant politique de la révolution démocratique n'appartenait déjà plus à la bourgeoisie mais au prolétariat chinois. A ce moment-là, le prolétariat, en
raison de sa propre maturité et de l'influence de la révolution russe, était déjà devenu une force
politique consciente et indépendante. Le Parti communiste chinois a lancé le mot d'ordre "A bas
l'impérialisme !" et il a mené seul la révolution agraire."
Mao Tse Toung, La Démocratie nouvelle, 1940.
Identifiez avec précision ce texte et montrez-en l'intérêt pour comprendre la guerre civile
chinoise.