Y CLE REGIONAL D`ECHANGE ET DE QUALIFICATION REUSSITE
Transcription
Y CLE REGIONAL D`ECHANGE ET DE QUALIFICATION REUSSITE
JOURNEE REGIONALE du 22 Mars 2007 « La mise en œuvre des projets de développement social urbain sur les territoires » Dossier documentaire Sommaire PROGRAMME DETAILLE DE LA JOURNEE ASSOCIATION DES MAIRES VILLE & BANLIEUE DE FRANCE : MANIFESTE DES VILLES DE BANLIEUE, 6 FEVRIER 2007 DELEGATION INTERMINISTERIELLE A LA VILLE / CONJUGUER : SYNTHESE DE L’ETUDE : LA POLITIQUE DE LA VILLE ET L’INTERCOMMUNALITE VALERIE LETARD ET RENE VANDIERENDONCK : LES ORIENTATIONS DU CONSEIL REGIONAL EN MATIERE DE POLITIQUE DE LA VILLE : COURRIER ADRESSE AUX COMMUNES ET INTERCOMMUNALITES, JANVIER 2007 IREV / DIDIER VANONI, FORS RECHERCHE SOCIALE QUEL DEVELOPPEMENT SOCIAL POUR LES TERRITOIRES FRAGILES ?, NOTE DE SYNTHESE DU GROUPE DE TRAVAIL, OCTOBRE 2006 – JANVIER 2007. RESSOURCES : • BIBLIOGRAPHIE SELECTIVE • LISTE DES PARTICIPANTS Y DEVELOPPEMENT SOCIAL ET URBAIN : LES COMPTES-RENDUS DU DEBAT REGIONAL 2006 • « QUEL DEVELOPPEMENT SOCIAL ET URBAIN POUR DEMAIN ? » JEUDI DE LA VILLE DU 9 MARS 2006 • « ELABORER COLLECTIVEMENT UN PROJET DE DEVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN », JEUDI DE LA VILLE DU 6 JUILLET 2006 CLE REGIONAL D’ECHANGE ET DE QUALIFICATION REUSSITE EDUCATIVE JEUDI DE LA VILLE DU 22 MARS 2007 « LA MISE EN ŒUVRE DES PROJETS DE DEVELOPPEMENT SOCIAL URBAIN SUR LES TERRITOIRES » 8h15 Accueil 9h00 Présentation de la journée Frédéric Tréca, Directeur de l’IREV 9h15 Le manifeste de l’association des maires Ville et Banlieue de France Interpellation et propositions pour une politique ambitieuse en faveur des quartiers les plus fragiles, ce manifeste élaboré par des maires de toutes tendances politiques et de toutes régions s’adresse aux candidats à l’élection présidentielle. Damien Carême, Maire de Grande-Synthe, Vice-président de l’association des Maires Ville et Banlieue de France Renée Feltin, Déléguée Générale de l’association des Maires Ville et Banlieue 10h00 ATELIERS La mise en œuvre des projets au travers de trois ateliers thématiques introduits par des expériences régionales ou nationales et enrichis d’illustrations issues des territoires Quel projet de développement social pour les territoires les plus fragiles ? Les territoires fragiles régionaux : définition, caractéristiques, enjeux. Comment éviter le « décrochage » de certains territoires ? Quels types d’action spécifiques mettre en œuvre ? Quelle solidarité inter-territoire ? Quels modes d’action ? Introduction : Synthèse issue d’un séminaire de l’IREV, Didier Vanoni, Cabinet Fors Recherche sociale Animation : Samuel Thyrion, IREV Quelle ingénierie sur les territoires ? Comment définir l’ingénierie nécessaire sur un territoire ? Ingénierie de proximité et/ou ingénierie de projet ? Quelles compétences pour quelles missions ? Comment évaluer les besoins en fonction des réalités sociales et des ressources locales ? Dans quelles conditions les collectivités doivent-elles porter cette ingénierie ? Introduction : Présentation du référentiel des métiers du développement local, UNADEL en collaboration avec l’association Géants Animation : Michèle Esposto, Délégation Interministérielle à la Ville Territoires et institutions : quelles relations ? Comment l’institution reconnaît-elle le projet de territoire ? Qu’est ce que les territoires attendent des institutions ? Comment l’institution participe-t-elle à l’élaboration du projet ? Comment contribue-t-elle à alimenter le projet de territoire ? Quel pilotage ? Comment adapte-t- elle son intervention aux spécificités des territoires ? Introduction : La mise en œuvre des projets de développement social urbain en Bretagne - Pays de Loire, Brigitte Maltet, RésOVilles (centre de ressources Politique de la Ville) Animation : Frédéric Tréca, IREV 12h15 Déjeuner 13h45 Politique de la ville et intercommunalités La mise en œuvre de la compétence « Politique de la Ville » par les intercommunalités : typologie. Cette étude menée par la DIV fin 2006 analyse la diversité des engagements des intercommunalités disposant d’un contrat de ville, d’une ZUS, ou d’un projet de rénovation urbaine. Arnold Stassinet, DIV 14h15 La région et la politique de la ville - Quelles orientations ? Quels modes d’intervention ? En introduction : Restitution des ateliers du matin Animateurs des ateliers Présentation des questions des professionnels (responsables politique de la ville des communes et des intercommunalités) sur le positionnement et les modes d’intervention de la Région Aurélie Jaulin, IREV Avec la participation de : René Vandierendonck, Vice-président du Conseil Régional Nord Pas-de-Calais en charge de l’aménagement du territoire et de la politique de la ville Valérie Létard, Présidente de la commission aménagement du territoire et politique de la ville Et de présidents de communautés d’agglomération de la région - La place de la politique de la ville dans la politique de développement régional. La présence et les modalités d’intervention sur les territoires : financement, géographie prioritaire… Les initiatives spécifiques : appel à projet, accompagnement… Le lien renouvellement urbain – développement social La mobilisation du droit commun régional : culture, formation professionnelle, santé Débat avec la salle 16h30 Conclusion 6 Février 2007 Manifeste des villes de banlieue Pourquoi ce manifeste Propositions pour les villes de banlieue 1. Ressources des collectivités locales 2. Aménagement du territoire 3. Intercommunalité 4. Ile-de-France 5. Habitat et logement 6. Cohésion sociale 7. Réussite éducative 8. Prévention et sécurité 9. Insertion et emploi 10. Laïcité, parité, lutte contre les discriminations Pourquoi ce manifeste Nous sommes au début du XIIIème siècle. Le mot « banlieue » fait son entrée dans notre langue pour qualifier « cet espace d’une lieue autour de la ville où s’exerce le droit de ban », c’est-à-dire sa juridiction et sa loi communes. La banlieue signifie alors, littéralement, le droit de la ville, et le droit à la ville pour les territoires qui l’entourent. Au lendemain de la deuxième guerre mondiale, l’on doit reloger les Français et ceux que l’on fait venir pour reconstruire le pays. Des territoires périphériques se développent au-delà des faubourgs urbains, parfois exnihilo, parfois à partir de villages se couvrant de cités en quelques années. La banlieue est devenue une dépendance de la ville. Pendant 20 ans, sur fond de croissance et de prospérité générales, la banlieue tient bon. Mais les vents de la crise mondiale et du chômage de masse commencent à fissurer l’édifice. Et l’énergie municipale ne suffit plus : les maires de ces communes jeunes se battent pour en faire de vraies villes sans en avoir les pouvoirs. Ville et Banlieue se crée pour les faire entendre et relayer par les pouvoirs publics. Cela s’embrase de façon sporadique. Aux assises de Bron, initiées par Banlieues 89, le Président de la République annonce la création d’un ministère de la Ville pour soigner la banlieue. Et cette histoire de « ban-lieue » devenue synonyme de « bannissement social » résonne alors comme une promesse. Novembre 2005. Les banlieues s’enflamment encore et brûlent ce qu’elles avaient, avec leurs élus, arraché à l’égoïsme des « centres » de pouvoir. Aux provocations des uns, répond l’aveuglement des autres. La banlieue est devenue, jusqu’à ses propres yeux, le référent négatif de la société française. Nous sommes à la veille d’échéances politiques majeures. Un moment rare où, fût-ce pour fustiger, chacun écoute. Alors, cela nous incite à parler : nous qui sommes à la tâche de la banlieue depuis deux ou trois mandats, traversant en hussards d’ombre la vie politique, y compris dans nos propres partis. Peu interrogés hors des épisodes dramatiques, souvent plaints ces derniers mois il est vrai, par des éditorialistes s’étonnant de l’impuissance collective. Qu’avons-nous appris et que voulons-nous faire entendre aujourd’hui ? Un. L’on n’a pas pris la mesure du mal. Chez nous, précipitent en une alchimie inédite, le travail raréfié, la relégation métropolitaine, les familles « dé-recomposées », les identités écartelées, les vieillesses déçues et les jeunesses trahies, l’abandon de l’Etat et la faiblesse des villes. L’on échoue chez nous plutôt qu’on s’y installe, avec toute la misère du monde. Alors, cessons de faire croire à un simple problème d’urbanisme, ou à l’échec de tel ou tel modèle politique. Le chantier de la mondialisation maîtrisée commence ici et maintenant. Deux. Le procès fait à la politique de la ville nous paraît malhonnête. Depuis 25 ans, elle a servi à parer au plus pressé et à faibles coûts, et acheter la tranquillité des centres. Qu’on ne lui reproche donc pas de n’avoir pas su restaurer la machinerie de l’appareil méritocratique. Ou de n’avoir pas su faire monter ses 5 millions d’habitants dans l’ascenseur social. Trop pauvre, marginale et impuissante à mettre en mouvement les vrais leviers de l’efficacité politique, économique et sociale, trop à l’image de ses bénéficiaires, elle n’en a jamais eu les moyens. Trois. Le problème des banlieues n’est pas celui de nos villes, mais a minima celui de la France. Il est impératif qu’elle accepte de le regarder comme une cause nationale, en décidant enfin d’y investir. Alors seulement, serons-nous en mesure de dépasser le stade incantatoire de l’égalité des chances. De mesurer les inégalités réelles pour nous y attaquer collectivement. Nos propositions dépassent le domaine de la politique de la ville ; elles concernent tous les chantiers politiques qu’il faut savoir conduire ensemble, si nous voulons retrouver le chemin de la capacité politique, et nos concitoyens des banlieues, celui de la confiance en notre République. 2 Propositions pour les villes de banlieue Instaurer une péréquation financière nationale et locale permettant aux villes de banlieue, ayant sur leur territoire les populations les plus pauvres, d’offrir à leurs habitants un service public local comparable à la moyenne des villes françaises. Mettre les banlieues, au-delà de la politique de la ville, dans la logique de l’aménagement du territoire et du développement. Organiser dès 2007 un CIADT des villes de banlieue. Faire des villes de banlieue, à l’occasion de leur renouvellement urbain, des villes-phares de l’habitat et du développement durables. Accorder une priorité nationale à la desserte des villes de banlieue mal reliées aux réseaux efficaces de transports en commun. Redessiner des intercommunalités proches de la réalité des bassins d’emploi et d’habitat, pour lisser les disparités dans les agglomérations, au lieu de favoriser les regroupements ségrégatifs, comme souvent en Ile-de-France. Appliquer la loi SRU (article 55) pour développer l’offre de logements sociaux accessibles dans toutes les communes des agglomérations. Privilégier fiscalement les communes qui bâtissent. Etendre le renouvellement urbain aux quartiers d’habitat indigne. Rapprocher quartiers en difficulté et pôles de richesse économique par des programmes ciblés de formation professionnelle et des dessertes efficaces. Lever les blocages administratifs et financiers à la création de petites entreprises, et les accompagner. Faire de la lutte contre l’échec scolaire, une cause nationale. Créer des collèges et lycées d’excellence en banlieue, des internats éducatifs dans chaque agglomération. Remettre en activité la police de proximité, faire évoluer la formation de la police, retisser des liens de confiance avec la population . Développer les systèmes alternatifs à l’incarcération, les sanctions éducatives, tout en s’attaquant à la rénovation des prisons. Soutenir ceux qui concourent à faire de la banlieue le symbole des mixités réussies. Défendre la laïcité des espaces et des services publics pour promouvoir une société ouverte, démocratique, fraternelle, tournant le dos aux formes diverses de séparatisme culturel. Promouvoir les villes de banlieue qui font de la lutte contre toutes les discriminations une priorité politique, en donnant l’exemple dans leurs services municipaux et dans leurs villes. Rassembler dans un Ministère des Territoires, la ville, le logement, l’aménagement du territoire et la Direction générale des collectivités locales. 3 1. Ressources des collectivités Corriger l’inégalité fondamentale que représente la disparité de ressources entre les communes urbaines « Autonomie » des collectivités locales et « péréquation de leurs ressources » sont toutes les deux inscrites dans la Constitution (article 72-2). Pourquoi s’alarmer alors de tout ce qui peut entamer le premier de ces principes et s’insurger, au nom de la liberté, contre les mesures qui pourraient contribuer à établir le second ? La liberté sans les moyens de la liberté n’est qu’injustice. En ce sens, l’engagement des pouvoirs publics sur des objectifs quantifiés et progressifs de péréquation dans le calcul des dotations est décisif pour les villes de banlieue. Il conditionne pour les maires le maintien d’une offre de services publics pour les populations qui en ont le plus besoin ainsi que la prévisibilité de leurs ressources à moyen et long terme. Réviser la fiscalité locale Instaurer un rapport annuel du gouvernement sur l’évolution de la péréquation, présenté chaque année au Parlement comme cela se fait au regard de l’autonomie des collectivités. Ouvrir la Conférence des finances publiques à l’ensemble des associations d’élus. Exiger qu’elle inscrive à son ordre du jour l’inégalité financière des collectivités, tant en « pouvoir d’achat » de services au public qu’en capacité à faire face à leurs compétences. Autonomiser la DGCL par rapport au Ministère de l’Intérieur, en la localisant dans un Ministère des Territoires. Réformer les instances de responsabilité et de régulation Ce que nous proposons 1.1. 1.2. Contribuer à la stabilisation des relations entre l’Etat et les collectivités locales, par : • la revalorisation automatique des bases des impôts locaux dans la loi de finances, en l’indexant sur le taux d’augmentation des prix • l’indexation du taux de croissance des concours de l’Etat sur le PIB à 100%, qui assure un maintien des prélèvements obligatoires par rapport à la production nationale et permet de faire face aux transferts de compétences. Délier les taux des impôts locaux. La généralisation progressive de la taxe professionnelle unique (TPU) crée des liaisons entre des collectivités « personnes morales » disposant de l’autonomie de décision. La dé-liaison des taux permettrait aux intercommunalités (EPCI) d’augmenter leurs taux sans augmenter ceux des communes membres. 4 1.3. 1.4. Réformer la taxe professionnelle, impôt injuste pour les entreprises et incertain pour les collectivités. Et cela en : • supprimant le plafonnement de la TP à 3,5 % de la valeur ajoutée ou assurant la prise en charge par l’Etat du coût du plafonnement. engageant une réforme profonde de la TP, dont l’assiette fiscale serait désormais la valeur ajoutée. • Revoir la base de la taxe d’habitation (TH) avec une double référence, à la valeur locative et au revenu des ménages : • • Réduire progressivement les écarts de taux, car les taux appliqués sont aujourd’hui sans relation avec le service rendu par les communes. Imaginer une TH à taux unique (calquée sur la TPU qui paraît une mesure de bon sens) car les services dont bénéficient les habitants sont, pour une large part, ceux de l’agglomération. S’orienter vers un impôt d’Etat partagé en direction des collectivités, complément ou substitut à la taxe professionnelle : partage de la TVA ou partage d’un impôt sur le revenu. Accroître l’efficacité des dispositifs de péréquation dans les dotations • soit l’on considère que le socle rénové de la DGF est bon tel qu’il est (basé sur des critères de population, de potentiel financier et de superficie communale) et il faut faire porter la réforme sur la partie déjà consacrée à la péréquation en rendant la DSU plus importante et plus efficace. L’augmentation annuelle de la DGF devrait ainsi être affectée en grande partie aux dotations de péréquation qui la composent. Porter les concours de péréquation à 25% de la Dotation globale de fonctionnement versée aux communes par l’Etat. Il s’agit de rendre la DGF, dispositif aujourd’hui largement plus compensateur que péréquateur, plus efficace en augmentant et en concentrant la DSU, ou en s’attaquant à la structure même de la DGF : • soit l’on considère qu’il faut revoir la structure de la DGF elle-même et y intégrer d’autres éléments de péréquation prenant en compte les ressources et les charges réelles des collectivités. Quelle que soit la méthode retenue, nous demandons que la péréquation entre collectivités soit significativement augmentée. Revoir le mécanisme du Fonds de solidarité de la région Ile-de-France, (FSRIF) pour sécuriser les ressources et la progression de celles-ci. A terme, élargir la méthode FSRIF ainsi révisée à l’ensemble des régions. Etendre la solidarité envers les communes les plus vulnérables Rembourser dans l’année aux communes la TVA qu’elles ont avancée Créer un fonds de garantie spécifique pour l’indemnisation des violences urbaines et contribuer ainsi à une meilleure assurance des collectivités les plus exposées. 5 2. Aménagement du territoire Inscrire le renouvellement urbain dans une politique ambitieuse d’aménagement, d’équipement et de transport pour les banlieues Dans nos agglomérations, les logiques de ségrégation territoriale et sociale s’avèrent cumulatives. Pour les combattre, il faut promouvoir le polycentrisme des agglomérations : par des incitations d’Etat et des subventions aux grands équipements et aux infrastructures dans les sites reconnus prioritaires de la politique de la ville. Les documents de planification spatiale engageant l’Etat (contrats de projet, directives territoriales d’aménagement…), les schémas directeurs des collectivités (schémas régionaux d’aménagement du territoire, SCOT, contrats d’agglomération…) doivent aller dans ce sens du polycentrisme des aires urbaines, pour changer le rôle des villes de banlieue. Donner aux communes de banlieue des moyens de management et d’ingénierie adaptés Prendre en compte l’ensemble des capacités résidentielles, des besoins en équipements et en espaces publics des agglomérations au titre du renouvellement urbain. Diversifier la stratégie de l’ANRU Mettre en oeuvre des politiques locales de déplacement en faveur des banlieues : via les PDU, PDE et PDA, rechercher les tracés structurants, améliorer la qualité de service (cadences, confort, sécurité), favoriser les alternatives à l’usage de la voiture particulière (intermodalité, modes doux, covoiturage) et développer la tarification sociale. Obtenir le retour de l’Etat dans le financement des grands réseaux d’infrastructures, clé de la mobilité durable au sein des agglomérations. Seul un financement pérenne pourra remédier à l’enclavement des quartiers périphériques et à l’exclusion de leurs habitants Réengager l’Etat dans le développement des transports en commun d’agglomération S’appuyer sur les leviers que constituent les équipements de transports, les équipements universitaires, culturels ou sportifs à fort rayonnement, pour provoquer de nouvelles dynamiques économiques, urbaines et sociales au sein des agglomérations… Pour inverser la tendance au mal développement et à la disqualification urbaine. Investir fortement dans les villes de banlieue Ce que nous proposons 2.1. 2.2. 2.3. 2.4. Pérenniser les nouveaux métiers générés par la politique de la ville à la croisée de l’économique, de l’urbain et du social : chefs de projet, agents de développement et de médiation, chargés de prévention… Répondre à la complexité des enjeux des villes de banlieue : via les crédits d’études attachés au renouvellement urbain, via un engagement préférentiel des agences d’urbanisme ou grâce à de nouvelles marges de recrutement direct par les communes. 6 3. Intercommunalité Rendre les agglomérations plus démocratiques et solidaires dans des intercommunalités plus La France a fait le choix d’un pouvoir bicéphale à l’échelle locale, communal et intercommunal. Commune et agglomération sont reconnues comme des instances légitimes de gestion et de projet. Même si la seconde concentre l’essentiel de la prospective et des politiques de développement, il existe sur des sujets comme l’habitat ou la politique de la ville, une double légitimité et des politiques au moins coordonnées. Dès lors le problème est double. D’une part contenir l’augmentation simultanée des budgets communaux et intercommunaux ; mais les marges sont limitées car souvent l’intercommunalité permet de mettre en œuvre des politiques qui n’existaient pas ou peu au niveau communal : collecte et traitement des déchets, politique environnementale, transports, politique de développement économique… D’autre part, mettre l’intercommunalité au service de la solidarité territoriale. Sur ce point, il reste beaucoup à faire. défavorisées Démocratiser l’intercommunalité Renforcer l’implication des intercommunalités dans la politique de la ville, compétence partagée entre commune et agglomération. Cette politique représente environ 1% des financements de l’intercommunalité, mais finance 30% des dispositifs de la politique de la ville. Rendre systématique l’observation des effets des mécanismes de solidarité sur les territoires de l’intercommunalité. La DSC, partie décentralisée de la péréquation, dépend trop des contextes politiques locaux et ses critères ne sont pas toujours satisfaisants. Il conviendrait de redéfinir les critères impératifs de calcul de cette dotation, en comptant le revenu pour un tiers, et le potentiel fiscal ou financier pour un deuxième tiers. Son montant devrait représenter un minimum du budget de l’intercommunalité. Conforter la Dotation de solidarité communautaire (DSC) reversée par l’intercommunalité aux communes dans son montant et sa répartition. Renforcer les effets de mutualisation et de redistribution des ressources au sein des intercommunalités Demander à l’Etat de veiller à l’intégration intercommunale de toutes les communes éligibles à la DSU. Elargir, notamment en Ile-de-France, le périmètre des intercommunalités d’aubaine qui refusent de jouer leur rôle dans l’exercice de la solidarité territoriale en laissant de côté les communes « pauvres » de leur secteur d’appartenance géographique. Mobiliser les préfets dans le cadre des « schémas départementaux d’orientation de l’intercommunalité », pour des périmètres d’intercommunalités cohérents dans le développement des territoires et efficaces dans la péréquation des ressources entre communes. Intégrer les zones « puissantes » Ce que nous proposons 3.1. 3.2. 3.3 Rechercher un système mixte d’élection qui confère une légitimité démocratique visible aux conseillers communautaires : le gouvernement d’agglomération souffre aujourd’hui d’un déficit démocratique au regard des pouvoirs qui sont les siens. 7 4. Ile-de-France Pour de nouvelles polarités urbaines dans les banlieues d’Ile-de-France La région capitale enregistre les plus forts contrastes entre une concentration de ressources quartiers de relégation à l’écart des réseaux de valorisation individuelle ou collective. Si l’Ile-de- patrimoniales, économiques et financières d’un côté, et de l’autre, des communes pauvres ou des France continue d’attirer de nouvelles populations et des entreprises de dimension mondiale, elle laisse partir une part de sa population pour laquelle elle est devenue trop « difficile à vivre ». A terme, la gentrification de Paris et de la petite couronne rendra le cœur de l’agglomération « interdit de résidence » aux populations modestes. Les émeutes urbaines de 2005 auront au moins suscité une prise de conscience : le sort des banlieues est vital pour Paris comme pour la région, dont la cohésion l’occasion de la révision du Sdrif et les réflexions ouvertes par la Conférence métropolitaine sociale et l’attractivité apparaissent désormais en jeu. L’on ne peut donc pas laisser passer pour tenter de changer la donne francilienne. Maintenir le mécanisme régional de péréquation des ressources communales à la hauteur des disparités franciliennes Par la réalisation de « vrais » logements sociaux dans les secteurs qui en sont dépourvus : ce qui passe par l’intégration de logements très aidés (PLAI et PLUS et pas seulement PLS) dans les programmes de construction neuve lancés en Ile-de-France, à commencer par l’Ouest parisien et francilien. Par le lancement de programmes de logements dans les secteurs bien desservis de la région : sur les axes majeurs, autour des gares et des nœuds de transports en commun Amplifier la production de logements pour plus de solidarité et de mixité Ce que nous proposons 4.1. 4.2. Revisiter le Fonds de solidarité de la région Ile-de-France en cherchant à accroître ses capacités redistributives : abondement global du FSRIF, révision des mécanismes de financement et des critères d’éligibilité. 8 4.3. 4.4. 4.5. Mobiliser Etat et collectivités autour des sites en difficulté d’Ile-de-France Les collectivités publiques doivent tomber d’accord sur une liste de sites prioritaires qui exigent un investissement partenarial massif, sans négliger les quartiers qui relèvent de la prévention de ces mêmes difficultés S’engager ensemble, sur la base de ses moyens et compétences propres, dans les projets de renouvellement urbain et contrats urbains de cohésion sociale Mobiliser le secteur privé sur ces sites, à partir de mécanismes contractuels et dérogatoires du type de ceux des zones franches urbaines Aider à la réalisation rapide des infrastructures, équipements et services faisant défaut en prenant appui sur les projets urbains des collectivités ainsi que sur leurs PRU Peser pour un aménagement polycentrique du territoire francilien Négocier dans le cadre de la révision du SDRIF, l’aménagement des nouveaux pôles de centralité en petite et grande couronne, ainsi que leur raccordement aux villes périphériques de leur aire de développement. Assurer la desserte de ces pôles au plan régional et local, et leur liaison avec le cœur de l’agglomération ; réaliser des liaisons de banlieue à banlieue sur les axes de mobilité de ces bassins de vie, notamment pour desservir les zones d’emploi. Implanter dans ces pôles de grands équipements éducatifs, universitaires et de formation, culturels et sportifs, de santé publique. Avec la même vigilance quant à leur accessibilité locale et régionale. Assurer l’intégration territoriale des secteurs et des populations marginalisés, par le développement de « programmes de développement passerelles » Favoriser la diffusion des pôles de richesse économique à des bassins de vie élargis : par l’extension des zones d’activité aux secteurs en difficulté, l’amélioration de la desserte des zones d’emploi et la formation professionnelle des personnes à qui ces nouveaux emplois pourraient être proposés. Permettre aux nouveaux grands équipements de périphérie de remplir leur vocation régionale, nationale ou internationale sans sacrifier l’intérêt à court et moyen terme des populations locales Organiser, à partir des intercommunalités de projet, des SCOT, des aires de développement vivantes et vivables pour l’ensemble de leurs populations : avec, pour les nouveaux pôles urbains, un degré d’autonomie croissant à mesure que l’on s’éloigne du cœur de l’agglomération. 9 5. Logement et habitat Mettre en oeuvre une politique nationale de logement pour tous En France, la crise du logement recouvre trois phénomènes aux effets cumulatifs : une difficulté générale d’accès au logement, qui concerne même les couches moyennes supérieures, a fortiori en Ilede-France ; un manque crucial de logements très sociaux, sous condition de ressources, contribuant à exclure durablement certaines personnes du logement ; une spécialisation de plus en plus forte des territoires, avec une concentration des logements très sociaux dans les mêmes villes ou les mêmes quartiers, délaissés de ce fait par les familles en situation de le faire. Pour nous, maires de banlieue, il s’agit donc de mettre en oeuvre un droit au logement pour tous ; de privilégier, à travers les politiques publiques, la construction de logements les plus sociaux ; enfin de localiser ces logements sociaux dans les communes qui en sont le plus dépourvues. Compte tenu de cette situation, aucune collectivité ne peut remplacer réellement l’Etat comme garant de la solidarité sur ce champ. Renforcer la politique article 55, afin qu’elle concerne les logements très sociaux Lutter contre l’étalement urbain par une offre de logement attractive à proximité des pôles d’emploi, de services et de transports. Encourager la construction de logements et les maires bâtisseurs, afin de tenir l’objectif de réalisation de 400 000 logements par an ; et ceci avec la moitié des logements mis à disposition sous conditions de ressources : ce qui équivaudrait à un accroissement net du parc HLM de 80 000 à 100 000 logements annuels. Construire plus, construire mieux Ce que nous proposons proposons 5.1. 5.2. Le développement du parc social est une nécessité absolue et l’article 55 de la loi SRU y contribue. Mais une réponse réalisée grâce à une production massive de logements accessibles au seuls ménages de catégorie intermédiaire amplifie les difficultés dans les quartiers précarisés. Il faudrait donc : Réserver les PLS principalement aux sites en renouvellement urbain et aux secteurs tendus. Pour les autres communes relevant de l’article 55, exiger un pourcentage de 25% de logements très sociaux : PLAI et PLUS. Transférer le Droit de Préemption Urbain à l’Etat et faire que les préfets puissent se substituer aux maires défaillants : s’il y a double carence et si la commission nationale créée par la loi ENL considère que les explications fournies par les communes ne sont pas recevables Maintenir la mutualisation des obligations à l’échelle de l’agglomération (ainsi que le prévoit la loi ENL), mais entre communes soumises à l’article 55. 10 5.3. 5.4. 5.5. 5.6. 5.7. Assouplir la logique des projets de rénovation Limiter le rythme des démolitions quand cela paraît nécessaire Favoriser des audits techniques indépendants pour vérifier l’état des bâtiments proposés à la démolition Faire en sorte que la rénovation urbaine ne soit pas synonyme de sur-taxation des habitants. Obtenir que les locataires devant changer de logement dans le cadre des démolitions voient leur quittance globale maintenue. Ces locataires subissent à la fois aujourd’hui des augmentations de loyer, de charges, de taxe d’habitation. Privilégier l’habitat durable L’objectif pour les villes de banlieue est double: une plus grande attention à l’impact environnemental de la construction et un souci du confort et de la charge financière imposée aux ménages les plus modestes ( économie d’énergie, intégration paysagère) Encourager les formes innovantes de l’habitat, en intégrant la HQE et les objectifs d’efficacité énergétique Réorienter les efforts et les aides de l’Etat sur ces mêmes objectifs, notamment dans les opérations ANRU. Adapter la politique foncière à ces objectifs Mettre la politique foncière au service de la production de logements aidés. En particulier : Rendre attractifs les coûts du foncier de l’Etat et des entreprises publiques, pour les communes réalisant un pourcentage significatif de logements sociaux Taxer de manière progressive le foncier urbanisable non libéré Généraliser les Etablissements Publics Fonciers. Eradiquer l’habitat indigne Etendre le Programme national de rénovation urbaine (PNRU) aux quartiers anciens, en mobilisant ANRU et ANAH. En effet, les politiques de démolition initiées dans le cadre des opérations ANRU ne doivent occulter ni l’intervention sur le parc existant (opérations ANRU et hors ANRU) ni l’intervention sur le parc privé. Or la PALULOS (prime à l’amélioration de logements à usage locatif et à l’occupation sociale) a presque disparu hors secteur de rénovation urbaine. Lutter contre l’habitat indigne avec le concours de l’ANAH et de l’ANRU, et des procédures appropriées d’expropriation accélérée. Mesures diverses Poursuivre la politique de déduction fiscale pour le locatif privé avec : • Un minimum de surface (40 m2) • Une déduction fiscale forfaitaire sur deux ans • Un loyer plafond type PLS + 20% • Un revenu plafond PLS 11 6. Cohésion sociale Maintenir et activer les moyens de la politique de la ville L’économie mondialisée suscite un développement paradoxal : si les écarts se réduisent entre les grands ensembles continentaux ou entre les nations européennes, les inégalités se creusent au plan local dans des périmètres étonnamment restreints, au sein des aires urbaines, entre les plus riches et les plus pauvres. Et les banlieues ne sont pas à l’origine des difficultés, elles en sont les victimes. Si la politique de la ville ne suffira pas à régler la question des banlieues, nous pensons qu’il faut la conforter et non la faire disparaître. La politique de la ville sera efficace si elle réoriente les autres politiques publiques nationales et fait vivre, à l’échelle locale, le réseau des solidarités actives. Favoriser la citoyenneté en confortant la vie associative et la participation démocratique Contribuer à la dynamisation des territoires et des hommes, par l’investissement nécessaire à un renversement des logiques de disqualification (grands projets d’équipement / moyens et projets éducatifs ambitieux…) et à un changement d’image des quartiers en difficulté Assurer de façon prioritaire, la correction des inégalités entre les territoires (par la péréquation financière) comme entre les individus (par les politiques de l’emploi, du logement, de l’action éducative, de la lutte contre les discriminations…) pour restaurer la confiance de tous dans le pacte républicain Reprendre au sein de chaque ministère concerné – Travail, Logement, Ville, Equipement, Aménagement du territoire, Education nationale, Intérieur, Justice…- les motifs et les objectifs des lois Borloo pour quantifier les engagements nécessaires Mobiliser les moyens de droit commun des différents ministères au service des banlieues et des quartiers Amplifier l’observation des territoires, la capitalisation des ressources d’ingénierie à l’échelle locale, nationale et internationale. Améliorer l’alimentation des collectivités en données, méthodes et outils d’ingénierie. Coordonner les travaux de l’Observatoire national des ZUS animé par la DIV et ceux de l’Observatoire des territoires animé par la DIACT. Pérenniser une politique territoriale co-financée et co-animée par l’Etat, garant de la solidarité nationale à l’égard des plus vulnérables. Et cela avec deux inflexions majeures : une évolution des zonages, et une approche plus globale de questions stratégiques comme le logement et les transports. Maintenir une politique de la ville spécifique Ce que nous proposons 6.1. 6.2. 6.3. Faire reconnaître la valeur de la vie associative, vecteur privilégié de participation… alors que beaucoup d’associations ont été fragilisées par des coupes budgétaires, des retraits de subventions, ou des exigences administratives absurdes. Faire en sorte que des dispositifs de dialogue soient mis en place partout… sans demander aux habitants des quartiers d’habitat social plus qu’à ceux du centre ville dans le registre de l’exigence participative. 12 7. Education Conforter et diversifier les moyens de la réussite éducative L’on discute aujourd’hui de la carte scolaire sans s’alarmer de ce dont elle témoigne : une montée en puissance de la ségrégation résidentielle. L’on doit donc tenter de corriger à la marge le phénomène, en redessinant autrement la carte. Mais l’on doit surtout s’attaquer à la fois aux ségrégations résidentielles et scolaires, avec des instruments appropriés aux inégalités à l’œuvre. Sans rêver d’une mixité sociale à court terme, les maires des villes de banlieue sont prêts à relever le défi de la réussite scolaire et professionnelle des élèves de leur commune… mais avec les moyens collectifs de l’excellence éducative ! C’est la condition pour répondre aux difficultés d’apprentissage et d’acculturation, au décrochage et à l’échec scolaires. Tenir l’objectif de la mixité sociale à l’école Proposer à des personnalités du monde de la recherche, de l’art, de la science, du sport, de parrainer un établissement difficile : et de s’engager à y intervenir sur une période donnée pour stimuler le goût d’apprendre et l’initiative pédagogique. Primer les jeunes enseignants qui s’engageraient au bout d’un an d’expérience, à demeurer dans un établissement ou une zone « sensible », comme les enseignants très diplômés et expérimentés s’engageant à y rester ou à y revenir pour une période d’au moins 5 ans : bonifications de salaire, avancements de carrière, points de retraite, allègements d’horaires, primes à la formation, ou aides au logement ou au transport. Rétribuer également l’innovation pédagogique et l’engagement des équipes dans des logiques de projet éducatif ouvert sur la ville, valorisant l’ensemble de l’espace urbain Implanter des filières valorisantes et de prestige dans les communes en difficulté : classes préparatoires, universités, établissements supérieurs. Développer les partenariats avec ces établissements pour y faire entrer des élèves de ces communes, sur la base d’une information et d’une préparation spécifiques Développer l’excellence éducative en banlieue Ce que nous proposons 7.1. 7.2. Développer l’offre éducative dans les établissements de banlieue (voir ci-dessus) Réaffirmer la valeur de la carte scolaire en révisant son périmètre pour que le rayon de recrutement des établissements couvre un spectre de populations socialement plus diversifié. Implanter, dans la même logique, les nouveaux établissements dans des secteurs géographiquement et socialement intermédiaires. 13 7.3 7.4. Amplifier la lutte contre l’échec scolaire et soutenir la parentalité Maintenir les classes et sanctuariser les moyens des établissements en ZEP, REP ou labellisés « ambition réussite », même en cas de baisse des effectifs scolaires, comme cela se produit souvent dans le cadre du renouvellement urbain. Interdire le déclassement des ZEP qui réussissent. Amplifier les moyens des établissements en ZEP ou REP : par exemple, limiter le nombre moyen d’élèves par section à 20 et développer le soutien en très petits groupes. Concentrer les moyens d’intervention sur les apprentissages fondamentaux de l’école primaire et du premier cycle du collège Accélérer la mise en place des dispositifs personnalisés de « réussite éducative » (soutien scolaire individualisé, prise en charge sanitaire et psychologique, internats de réussite éducative) en y impliquant activement les établissements d’enseignement. Répondre à la rupture scolaire par une offre de parcours alternatifs et de dispositifs personnalisés organisés à l’intérieur des établissements scolaires Proposer des dispositifs de soutien aux parents des enfants en difficulté personnelle, comportementale ou scolaire. Inciter à la constitution de groupes de parents, via les associations de parents d’élèves ou les autres associations. Développer l’accueil et « la participation partenariale » des parents à l’école : guides de l’accompagnement scolaire, plages de dialogue instituées, parents-relais… Préparer la sortie du système scolaire obligatoire et multiplier les dispositifs de « deuxième chance » Anticiper au collège, avec les enfants et les familles, le devenir de ceux qui s’apprêtent à mettre un terme à leur formation à 16 ans. Instaurer un livret d’orientation 15/25 ans consignant la réflexion individuelle sur le devenir scolaire et professionnel, le cursus de formation suivis par le jeune, mais aussi des stages, des expériences professionnelles et sociales, de tous ses acquis, savoir faire… Objectif : ne plus laisser un jeune quitter le cursus scolaire obligatoire sans une passerelle établie avec l’univers professionnel. Condition de réussite : que les partenaires sociaux (éducation, formation, entreprises, collectivités publiques) s’en fassent une obligation. Multiplier les expériences d’« écoles de la deuxième chance » pour proposer aux 16/25 ans sortis sans diplôme du système de la scolarité obligatoire d’acquérir une formation qualifiante. Puisque perdure chez nous un système scolaire bâti sur des processus de tri négatif et d’élimination en cascade, il faut re-pêcher, ré-insérer les « éliminés », à partir de nouveaux contrats éducatifs, dans la dynamique gagnante formation-activité. 14 8. Prévention et sécurité Des règles claires, des moyens forts, des réponses durables Au-delà de la famille et de l’école, la prévention de la délinquance résulte de l’action des communes : non seulement par les aides et moyens fournis aux parents et aux enseignants, mais par les politiques publiques permettant aux jeunes d’apprendre à vivre en citoyens. Action sanitaire et sociale, éducation, culture, sports, loisirs… fabriquent au quotidien une prévention de la délinquance durable. Le rôle du maire est là et nous refusons d’en faire un shérif local. Cette dérive serait porteuse d’un triple risque : pour le maire, pour la tranquillité publique dans sa commune, et pour le principe constitutionnel de la séparation des pouvoirs. Que l’on s’en tienne donc à la stricte partition des compétences dans l’action collective. Pour le reste, nous demandons une réponse forte à la délinquance des jeunes : des moyens de prévention adaptés à la pauvreté des quartiers, une police qui ne confonde pas surveillance et harcèlement, des peines qui respectent le devoir d’éducation, des structures de rétention adaptées à leurs publics. Renforcer les dispositifs éducatifs de prévention Confier au maire la coordination effective du dispositif local puisqu’il est le mieux à même de garantir la continuité de l’action publique entre prévention de la délinquance et maintien de la sécurité publique. Mais il faut lui reconnaître une place centrale dans le réseau des partenaires de la prévention : acteurs du travail social, Département, CAF, et bien sûr, Police, Justice et Education nationale, bailleurs de logements et transporteurs... Alors, le partage de l’information stratégique entre ces acteurs devient impératif, comme la restitution au maire de l’action de chacun d’entre eux. Permettre au maire de coordonner effectivement les dispositifs de terrain Ce que nous nous proposons 8.1. 8.2. Développer la prévention primaire dès la petite enfance, à l’école et autour de l’école, l’encadrement socio-éducatif en général, et le soutien à la parentalité, car ces dispositifs additionnés ont démontré leur efficacité Professionnaliser et pérenniser les métiers et fonctions de la médiation : médiateurs sociaux, agents de prévention, de médiation ou d’ambiance dans les espaces publics, correspondants de nuit 15 8.3. 8.4. Ne pas réprimer sans éduquer les jeunes délinquants : refuser l’enfermement, carcéral ou hospitalier, comme remède universel aux troubles de l’ordre social ; et, parce qu’elles manquent cruellement, réaliser des structures fermées destinées aux jeunes de façon nouvelle et différenciée de celles destinées aux adultes Renforcer la valeur éducative des sanctions, notamment celles s’adressant aux mineurs : réparation pénale, travaux d’intérêt général et toutes alternatives à l’incarcération. S’agissant des TIG, ne pas se contenter de donner l’agrément aux communes mais leur donner surtout, via le CNFPT, les compétences professionnelles permettant aux fonctionnaires territoriaux d’accompagner les jeunes qui leur seraient envoyés. Renforcer en qualité et en quantité les forces de sécurité, redéployer territorialement les moyens de la police et de la justice Revoir la formation des forces de police affectées aux quartiers difficiles pour leur permettre de mieux tenir leur rôle dans la prévention de la délinquance, l’exercice de l’autorité vis à vis des jeunes, la gestion des conflits, l’instauration d’un lien de confiance entre la population et sa police Affecter des effectifs suffisants au service de la tranquillité urbaine pour permettre à la police d ‘assurer aussi bien la dissuasion de la délinquance que l’investigation des faits commis et l’interpellation des personnes suspectées. Répartir ces effectifs de façon plus adaptée à la géographie de l’insécurité et de la délinquance. Toutes les communes en difficulté, y compris périphériques, doivent disposer de commissariats de police et de capacités humaines suffisantes. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, en dépit de leur contribution aux charges de logement ou d’équipement de la police nationale… En aucun cas le développement des polices municipales ne doit justifier le désengagement de l’Etat. Réactiver les Maisons de la justice et du droit (MJD), instruments efficaces et rapides dans le rappel du droit comme dans le traitement des incivilités : comme réponse éducative et pénale à la délinquance. Réinventer la police de proximité pour assurer la continuité de l’action publique entre prévention et répression Dans son action de proximité, la police doit pouvoir prévenir par la dissuasion un certain nombre d’infractions et intervenir sur davantage de faits. Elle doit contribuer à sécuriser visiblement l’espace public que constitue la rue. Elle doit enfin permettre de rapprocher la police du terrain de la délinquance, de retisser des liens de confiance avec la population, et des relations de respect mutuel avec les jeunes. 16 9. Insertion et emploi Pour l’insertion professionnelle et sociale de toutes les personnes sans emploi Il faut rétablir deux vérités sur le chômage et l’accès à l’emploi dans les banlieues. D’une part, ces questions s’y posent avec plus d’acuité qu’ailleurs parce que les niveaux de formation y sont souvent très bas, et que les difficultés « d’employabilité personnelle » se doublent souvent de problèmes de logement, de santé ou de mobilité. Situation face à laquelle les communes ne disposent que de moyens d’action limités et relatifs. D’autre part, il faut cesser de croire à l’existence d’un seul et même public en difficulté car il existe au moins trois catégories de populations auxquelles il faut apporter des réponses spécifiques et différenciées : les jeunes sortis du système éducatif sans diplôme ou avec de très faibles niveaux de qualification ; les « actifs » précaires, chômeurs intermittents, temps partiels contraints, travailleurs pauvres ; et les jeunes diplômés, de plus en plus nombreux, que les discriminations à l’embauche empêchent d’accéder à l’emploi. Pour ces trois publics, nous réclamons à la fois une politique globale d’aménagement et de développement à l’échelle des agglomérations (cf. chapitre 2) ; et une politique spécifique d’insertion et d’accès à l’emploi à l’échelle des quartiers et des ZUS. Revitaliser ces mêmes politiques d’insertion Accélérer la réalisation des Maisons de l’Emploi prévues par le Plan Borloo, avec une réflexion sur leur lieu d’implantation et une implication de tous les partenaires de l’emploi ; en veillant enfin au non-désengagement de l’Etat de ces structures Rapprocher les services économiques et des services sociaux des collectivités, et ceuxci des entreprises elles-mêmes, pour faciliter l’insertion professionnelle et sociale des personnes éloignées de l’emploi Mieux organiser et coordonner les politiques d’insertion Ce que nous proposons 9.1. 9.2. Recenser les opportunités d’emploi et de formation offertes par les opérations de renouvellement urbain et leur articulation avec les PLIE d’agglomération : jouer sur les clauses d’insertion des marchés publics pour favoriser la formation et l’emploi des jeunes en difficulté Redonner une dimension réelle et opérationnelle au dispositif d’insertion censé accompagner le versement du RMI 17 9.3. 9.4. 9.5. Relancer les contrats aidés pour les jeunes très éloignés de l’emploi Prolonger le dispositif des emplois jeunes, contrats d’avenir et autres contrats aidés parce que seul l’emploi public ou para-public – direct ou indirect, par le biais d’associations, de coopératives ou d’entreprises prestataires de services d’intérêt général – paraît, dans un premier temps, en mesure de répondre à deux enjeux : Satisfaire aux besoins des populations, notamment en termes de prévention, de médiation, d’éducation et de loisirs, en assurant des services eux-mêmes producteurs de lien social Restaurer l’employabilité d’un certain nombre de jeunes et de personnes très éloignées de l’emploi et qui ne peuvent espérer trouver d’emblée de stage ou de travail en entreprise. Requalifier les territoires en déshérence économique Poursuivre, évaluer et au besoin étendre le dispositif des ZFU Amplifier les moyens de l’EPARECA en simplifiant ses procédures d’intervention pour faciliter la relance du commerce dans les ZUS Privilégier l’économie sociale et solidaire, les emplois de services et ceux qui combinent réinsertion des personnes et requalification des quartiers Aider les jeunes diplômés des quartiers Amplifier la lutte contre les discriminations à l’embauche en généralisant les méthodes et les acquis des dispositifs de type ESPERE : « engagement du service public de l’emploi pour la réussite et l’égalité des chances » Accompagner, par des dispositifs spécifiques, les jeunes diplômés des quartiers à la recherche d’un premier emploi (notamment par des parrainages individualisés). Aider les créateurs d’entreprises potentiels par des exonérations de charges. 18 10. Laïcité, parité, lutte contre les discriminations Pour une régénérescence républicaine et démocratique à partir des banlieues Parce qu’elles sont historiquement des lieux d’accueil et d’immigration, les banlieues sont les laboratoires vivants de la multiculturalité et de l’identité française en gestation. Dès lors, soit l’on misera sur l’organisation communautaire pour pallier les défaillances de l’intégration, au risque du développement séparé, voire de l’affrontement religieux ou culturel ; soit l’on cherchera partout – à l’école, à l’hôpital, dans l’espace public ou l’entreprise - à rassembler autour d’un projet démocratique partagé, fondé sur l’humanisme laïc : pour que chacun puisse avec les mêmes chances, trouver librement sa place dans une société ouverte, riche de sa diversité acceptée. Laïcité Ce que nous proposons 10.1. Défendre la laïcité, la neutralité de l’espace public et des services publics Enseigner et expliquer la laïcité, faire valoir ses bénéfices pour la collectivité, rappeler ce qu’elle apporte dans sa neutralité même, à la liberté et à la fraternité : car la laïcité rassemble, protège le bien commun, donne accès à l’universel alors qu’elle est de plus en plus présentée par ceux qu’elle oblige comme une source d’oppression ou d’empêchement. Défendre la laïcité dans les services publics : édicter des règles claires pour enseigner et vivre ensemble à l’école, dans une logique d’émancipation individuelle, mais aussi à l’hôpital, ou dans les administrations ; accorder des aménagements permettant aux croyants de pratiquer leur foi sans transiger sur les principes de neutralité, d’égalité des citoyens, de non-différenciation des sexes… ainsi que le propose le groupe de travail présidé par André Rossinot (rapport du 13 septembre 2006) ou que certaines municipalités l’ont mis en œuvre à travers des guides à l’usage des agents territoriaux. 10.2. Instaurer, à l’école et dans la cité, un enseignement civique universel du fait religieux Promouvoir la diversité culturelle et le dialogue entre les civilisations afin que l’espace public redevienne un espace de tolérance, d’enrichissement collectif, de pacification des relations sociales Apprendre à connaître la culture des autres pour décrypter les enjeux du monde et mieux vivre ensemble. Combattre ainsi l’ignorance et la méconnaissance mutuelles qui confortent les incompréhensions, les préjugés et les accusations les moins légitimes. 19 Parité Ce que nous proposons 10.3. Instaurer dans les villes, un rapport annuel sur la situation comparée des femmes et des hommes (hiérarchie, catégories, salaires) Fixer des objectifs de progrès et imposer une mesure objective, régulière, partagée de l’évolution de la situation : le baromètre lui-même devant être conçu avec la participation des personnels ou de leurs représentants. 10.4. S’appuyer sur les institutions et politiques publiques pour susciter à l’échelle locale, une société effectivement paritaire S’appuyer sur l’exemplarité de l’institution municipale pour contractualiser avec les acteurs adoptant la même démarche : établissements via les aides publiques, entreprises via la commande publique, associations via les dossiers de subvention. 10.5. Poursuivre la réforme des règles électorales vers une meilleure représentation des femmes dans la vie publique locale et territoriale Imposer la parité dans les exécutifs des villes, intercommunalités, départements et régions : pour passer d’une parité institutionnelle à une parité démocratique, de la prise de décision elle-même. Lutte contre les discriminations Lancer un débat public national, avec campagnes d’information et de sensibilisation Ce que nous proposons 10.6. Provoquer une prise de conscience générale et une mobilisation de la société tout entière, une dynamique d’initiatives multiples à travers le pays 10.7. Affecter des moyens publics d’Etat aux collectivités (moyens intellectuels, techniques, institutionnels et financiers) Développer les actions nécessaires au plus près des publics et des personnes concernées : information, formation d’acteurs, organisation et management de la diversité… 10.8. Engager les communes de banlieue sur la diversité Lancer une Charte de la diversité ou signer celle lancée en 2004 par l’Institut Montaigne pour les entreprises Commencer à réformer les pratiques de l’administration publique locale: logement, recrutement, gestion des carrières… 10.9. Mobiliser transversalement les institutions présentes dans les agglomérations Conformément à l’esprit de la loi de cohésion sociale et à la mise en place de l’ACSE, travailler localement sur l’ensemble des territoires (communes, agglomérations) et pas seulement sur les quartiers en ZUS. A ce titre, la matrice des CUCS (ville/Etat pouvant associer d’autres partenaires) constitue un outil privilégié. 20 Synthèse de l’étude DIV / CONJUGUER La politique de la ville et l’intercommunalité Un peu d’histoire. Puis à l’issue des assises de Banlieues 89 qui eurent lieu à Bron les 4 et 5 décembre 1990 le président de la République posait comme principe de base de « lutter contre la ségrégation et développer les solidarités intercommunales ». Le XIème Plan qui porte sur la période 1994-1999 verra la signature de 214 contrats de ville. Cependant l’échelle reste communale, malgré quelques contrats intercommunaux qui relèvent plus de la juxtaposition de programmes communaux de territoires limitrophes que de projet de coopération intercommunale à proprement parler. À cet égard la loi n°95-115 du 4 février 1995 d’orientation pour l'aménagement et le développement du territoire ainsi que la loi n° 96-987 du 14 novembre 1996 sur la mise en œuvre du Pacte de relance pour la ville (PRV) et ses décrets sur la géographie prioritaire du 26 décembre 1996 vont introduire une évolution majeure par la création de la géographie prioritaire : 51 ZUS sur 750 seront intercommunales, la géographie primant en cela sur les limites communales. Issue du rapport Sueur et du CIV de décembre 1998, la circulaire2 du Premier ministre précise les différentes échelles du projet. Elles résultent d’une combinaison entre des interventions sur les territoires prioritaires définis localement et des politiques structurelles déployées au niveau intercommunal. « Il [le contrat] reposera dans toute la mesure du possible sur une démarche intercommunale, s'appuyant sur les EPCI quand ils existent et qu'ils disposent des compétences essentielles à la mise en oeuvre de la politique de la ville, ou d'une intercommunalité de projets reposant sur des structures de coopération ad hoc plus souples ». L’agglomération sans droit : Les rapports que la politique de la ville entretient avec l’agglomération en tant qu’espace urbain ne sont pas nouveaux. On pourrait même les dater précisément : la circulaire du Premier ministre issue du CIV du 22 mai 1989 1 précise pour la première fois la dimension nécessairement intercommunale que les dispositifs de la politique de la ville doivent désormais prendre à l’occasion de la signature des nouveaux contrats État-Ville. En effet, cette circulaire définit comme principe d’intervention pour la politique de la ville (à l’horizon du 31 décembre 1993), le quartier, la commune et l’agglomération. Pour la première fois un acte réglementaire destiné aux préfets - auxquels les élus locaux sont soumis contractuellement- inscrit le territoire supra-communal que constitue l’agglomération dans le champ d’intervention de la politique de la ville. Cette qualification n’appelle toutefois pas d’implication directe d’un Établissement public de coopération intercommunale (EPCI) quand celui-ci existe. Toutefois, elle constitue la première prise en compte de l’intercommunalité. Ainsi la reconnaissance de la compétence de l’EPCI en tant que structure politicoadministrative de projet est bel et bien de confier à celui-ci le pilotage de la politique de la ville. Cette compétence est désormais en voie d’être acquise dès lors que la politique de la ville participe même du projet de développement et d’aménagement du territoire. Cette première inscription sera confirmée par les dispositions de la loi du 12 juillet 19993 et codifiées dans les articles L 5215-20 du CGCT pour les communautés urbaines, et L 5216-5 pour les communautés d’agglomération. En février 1998, Jean-Pierre Sueur remet son rapport intitulé « Demain la ville », préconisant 50 propositions susceptibles de redonner une « ambition » à la politique de la ville. Parmi ces propositions figure la création de conseils d’agglomération élus par les habitants pour résoudre une partie des problèmes rencontrés quotidiennement par les 5 millions de personnes vivant dans des quartiers dits « en difficulté ». Cette nouvelle orientation est le produit de l’expérience tirée des Contrats État-Ville dans le cadre des opérations de développement social des quartiers. Approcher l’exclusion sociale et territoriale des quartiers en difficulté à partir d’une échelle plus globale permet surtout d’apporter des réponses plus pertinentes et d’y engager de nouveaux partenaires. Sont ainsi signées 136 conventions de quartiers et environ 130 conventions ville-habitat. Sont lancés également, à titre expérimental, 13 contrats de ville qui préfigureront les nouvelles procédures qui seront engagées et intégrées aux futurs contrats de plan État-régions. Au cours de l’année 2006, la délégation interministérielle à la ville a pris l’initiative de mesurer le niveau de l’engagement intercommunal dans la politique de la ville. Considérant que pour une bonne part d’entre elles les intercommunalités avaient été constituées après la signature des contrats de ville 2000-2006, il revenait à l’État d’apprécier au mieux comment l’intérêt communautaire avait été défini dans le champ de la politique de la ville, afin que soit précisément déterminé ce qui relevait de la compétence exclusive de l’EPCI et ce qui revenait 2 Circulaire du Premier ministre du 31 décembre 1998 relative aux contrats de ville 2000-2006, publiée au J.O n° 12 du 15 janvier 1999 page 726 / NOR: PRMX9903379C 3 LOI no 99-586 du 12 juillet 1999 relative au renforcement et à la simplification de la coopération intercommunale, J.O n° 299 du 26 décembre 1999 ; page 19336. L’agglomération dans le droit : La circulaire suivante, du 17 août 1990, relative à la prévention de la délinquance marque une nouvelle étape : en précisant que le « recentrage doit accompagner la définition d’un plan global d’action au niveau de la ville ou de l’agglomération qui soit réellement l’expression d’un travail inter partenarial. » ce texte s’inscrit également dans le champ de l’intercommunalité. Circulaire n°3465/SG du 22 mai 1989 relative au programme d’actions du Comité interministériel des villes et du développement social urbain. 2 1 1 ou continuait de revenir à la commune.. Cela d’autant plus que la loi de 2004 contraignaient les intercommunalités à procéder à cette définition avant le 18 août 2006 sous peine que l’ensemble des compétences considérées soient effectivement transférées à l’EPCI (coordination et animation des dispositifs contractuels de la politique de la ville ou de prévention de la délinquance et prise en charge des dépenses y afférentes). Par ailleurs, dans le cadre des CUCS4 il convenait d’évaluer la contribution de la solidarité financière intercommunale pour les communes disposant d’une ZUS. Ceci d’autant plus que la réforme de la DSU visant à renforcer le soutien financier aux communes dont les charges socio-urbaines sont les plus lourdes monte en puissance. La délégation interministérielle s’est employée à établir un état des lieux le plus exhaustif possible sur l’année la plus récente (2004) à partir d’une étude cherchant à établir une typologie de la compétence « politique de la ville » exercée au sein des EPCI dans le cadre des contrats de ville du 2000-2006 et dont on rend compte ici des premiers résultats. Pour cette étude la DIV s’est appuyée sur un comité de pilotage constitué de représentants de l’État et des collectivités territoriales, pour l’essentiel les principales associations d’élus 5 Cette collaboration a été particulièrement fructueuse dans la conception, l’élaboration, et la diffusion de cette étude avec un taux de réponses parmi les plus élevés au regard de celles qui sont régulièrement réalisées auprès des collectivités territoriales. L’étude sur le contenu et le champ de la compétence qu’exercent les EPCI au titre de la politique de la ville. La méthode retenue : L’échantillon, Cette étude a été réalisée à partir d’une enquête qui a débuté au printemps 2006 auprès de 285 EPCI.. L’enquête a pris en compte les 14 communautés urbaines (CU), les 164 communautés d’agglomération (CA) dont la politique de la ville constitue une compétence de plein droit. Ont été également interrogés les 6 syndicats d’agglomération nouvelle (SAN) et les 101 communautés de communes sélectionnées en fonction de l’existence sur leur territoire d’un contrat de ville, ou d’au moins une ZUS ou encore d’un projet de l’ANRU6 4 CUCS : Contrats Urbains de Cohésion sociale qui succèdent aux contrats de ville à partir de 2007 5 Pour l’Etat : Direction générale des collectivités territoriales (DGCL) du ministère de l’Intérieur, Délégation interministérielle à la compétitivité des territoires (DIACT, ex-DATAR)et le Centre d’analyse stratégique (CAS, ex-commissariat général au Plan). Pour les collectivités territoriales : Association des maires de France (AMF), Associations des maires des grandes villes de France (AMGVF), Association des communautés urbaines de France (ACUF), Association des communautés de France (ADCF), Fédération des maires des villes moyennes (FMVM) et Associations des maires « Ville & Banlieue » de France (AMVBF). Projet à titre dérogatoire selon l’article 6 du règlement général de l’ANRU 6 3 CA 22 52 88 2 164 CC 0 1 12 88 101 CU 9 1 3 1 14 Total 31 55 105 94 285 Source Etude DIV-CONJUGUER SAN 0 1 2 3 6 Tableau 1 : répartition des EPCI enquêtés par taille et statut juridique des intercommunalités Plus de 200.000 habitants Entre 100.000 et 200.000 habitants Entre 50.000 et 100.000 habitants Moins de 50.000 habitants Total Le questionnaire, Le questionnaire aborde quatre thèmes principaux (institution et compétences, maîtrise d’ouvrage et maîtrise d’œuvre des dispositifs, management et organisation du service en charge de la politique de la ville, aspects financiers) ; il comporte également des questions ouvertes portant notamment sur les dispositifs locaux de péréquation mis en œuvre par le truchement de la dotation de solidarité communautaire (DSC), ou bien encore sur le positionnement de l’EPCI dans la chaîne de décision institutionnelle. Les réponses, CU 9 1 3 1 14 / 14 100% SAN 1 2 1 4/6 67% Total 27 38 84 58 207 / 285 73% Le taux de réponse a été largement supérieur aux enquêtes généralement menées dans ce domaine : 73 % des EPCI enquêtés ont répondu ce qui correspond à 80 % de la population de l’échantillon (tableau2). 1 9 54 64 / 101 63% CC Tableau 2 : nombre d’EPCI répondants et taux de réponses Réponses au questionnaire CA Plus de 200.000 habitants 18 Entre 100.000 et 200.000 habitants 35 70 Entre 50.000 et 100.000 habitants Moins de 50.000 habitants 2 Total 125 / 164 En % des EPCI ciblés 76% Source Etude DIV-CONJUGUER Les résultats de l’enquête Le cadre politique et administratif de l’exercice de la compétence en matière de politique de la ville : Les contrats de villes sont généralement antérieurs à la création ou à la transformation de l’EPCI et l’engagement intercommunal dans la politique de la ville ne correspond pas toujours à une contractualisation directe entre l’État et la structure intercommunale. Cependant dans un 4 cas sur deux la signature du contrat traduit un affichage politique fort de l’EPCI sur cette compétence. Il peut également être la conséquence de transferts de charges et de compétences au moment de la création ou de la transformation de l’établissement. L’analyse du cadre politique et juridico-administratif est également révélatrice du niveau de cet engagement. On appréciera différemment celui-ci selon que l’exécutif de l’EPCI a désigné en son sein, ou non, un vice-président explicitement chargé de ce secteur ou bien encore quand le « délibératif » a prévu, ou non, une commission où ces questions comme toutes les délibérations s’y rapportant font l’objet d’un examen spécifique. On notera que les CC ne constituent pour la plupart ni commission ni ne forment de délégation spécifique pour une compétence qui n’est pas désignée comme telle par le CGCT et, qui plus est, n’a pas de caractère obligatoire. En revanche, 80% des CU et près de 2 CA sur 3, qui au demeurant sont des intercommunalités proprement urbaines ont une commission spécifique ou non et un vice-président à la délégation exclusive ou non sur cette compétence. Ceci révèle la réelle prise en compte de la politique de la ville par les EPCI urbains. Tableau 3 Commission et vice-président 16% 6% 42% CA 1% 3% 6% CC 21% 100% 14% 50% 14% CU 50% 100% 17% 0% 33% SAN 12% 5% 28% Existence d’une commission et d’un vice-président Politique de la Ville, en % des EPCI de l’échantillon Commission seule 90% 100% Total Vice-président seul 36% 100% Source Etude DIV-CONJUGUER 55% 100% Ne se prononcent pas Total Les compétences exercées par les EPCI Même si le législateur a déterminé la compétence des communautés urbaines et des communautés d’agglomération pour exercer de plein droit la compétence en matière de politique de la ville (art. L 5215-20 et art. L 5216-5), cette appréciation est encore insuffisante pour traduire la réalité de l’engagement intercommunal qui n’en est qu’à ses débuts. Tableau 4 Répondants 74% CA 117 70% 100% 30% CC 10 83% 100% 17% CU 6 100% 100% 0% SAN 1 32% 100% 68% 134 Les EPCI qui ont repris la définition du CGCT OUI 26% 100% Total NON Total Source Etude DIV-CONJUGUER L’enquête révèle également que pour apprécier cette compétence générique « politique de la ville » il convient de en s’appuyer sur un faisceau d’indices : maîtrise d’ouvrage et maîtrise 5 d’œuvre des dispositifs, formes d’organisation et de gestion, ou encore modes et montant des financements pris en charge par l’intercommunalité. La connaissance de ces différents paramètres permet d’évaluer l’étendue des domaines d’intervention ou l’implication de la structure dans les dispositifs de la politique de la ville. La répartition des engagements financiers entre l’intercommunalité et la commune illustre ce type d’indice, de même que le soutien technique ou les charges de gestion transférées. La collaboration technique par la voie du recours à l’ingénierie ou à l’assistance technique reste encore le mode de rapport privilégié entre les EPCI et les communes, même si la participation financière prend et tendra à prendre de plus en plus de place (tableau 5). Nombre de répondants 27% 18% 21% 32% 13% CA 71 11% 9% 14% 14% 17% CC 35 8% 31% 46% 54% CU 13 Total 121 20% 17% 21% 29% 12% Source Etude DIV-CONJUGUER SAN 2 Tableau 5: Le rôle que se donnent les EPCI dans le cadre de la définition de leur compétence Gestion Animation Participation technique Participation financière Contribution dans la réflexion (Plusieurs réponses possibles) L’étude montre également que pour évaluer le plus précisément une compétence à caractère générique il convient de l’apprécier au moyen des autres compétences plus fonctionnelles déjà prises en charge par l’EPCI. Ainsi convient-il de mesurer le degré de l’intégration communautaire au regard de la définition des enjeux stratégiques du territoire et surtout de la maîtrise d’ouvrage des opérations de développement économique avec la conduite des zones d’aménagement économique (ZAE), ou d’aménagement du territoire au moyen des zones d’aménagement concerté (ZAC). L’engagement communautaire s’apprécie également pour ce qui relève de l’équilibre de l’habitat et de la politique du logement, par la place prise par l’EPCI dans l’animation de certains dispositifs juridiques ou financiers comme la gestion foncière communautaire ou encore par la substitution de l’EPCI aux communes dans les organismes publics bailleurs (OPHLM/OPAC). Le niveau d’engagement de l’EPCI dépend également de son statut puisqu’en fonction de celui-ci (CC, CA ou CU s’observe une gradation de l’intégration et de l’engagement communautaire comme chef de file de la politique de la ville sur son territoire (tableau 6). 51% CA 104 81% 100% 20% CC 41 33% 100% 67% CU 12 0% 100% 100% SAN 2 55% 100% 45% Total 159 49% 100% Tableau 6 Les EPCI chef de file Politique de la Ville sur leur territoire Répondants OUI NON Total Source Etude DIV-CONJUGUER Lecture : 51% des CA répondantes se considèrent comme chef de file de la politique de la ville sur leur territoire. 6 C’est en matière d’emploi et d’insertion, d’habitat et de logement que les intercommunalités s’estiment le plus souvent fondées à intervenir car ces domaines correspondent aux compétences obligatoires du CGCT7 (Graphique 1). Viennent ensuite la prévention de la délinquance et la rénovation urbaine, matières où plus de la moitié des intercommunalités interrogées s’estiment tout autant légitimes à intervenir que les communes membres notamment pour ce qui relèvent des dispositifs de prévention dans les transports publics ou pour certaines animations sportives sur des sites sportifs déclarés d’intérêt communautaire. 20% 40% 60% 80% 100% Graphique 1 : La traduction de la compétence politique de la ville en termes de domaines de compétences exercées par l’EPCI Emploi / insertion Habitat/logement Prévention de la délinquance Rénovation urbaine 0% Plus de 80% des 285 EPCI qui ont répondu à cette enquête interviennent au titre de la politique de la ville sur le secteur de l’emploi et de l’insertion par l’économique. L’explication de ce phénomène trouve sa source dans l’engagement des intercommunalités dans les missions locales et dans les plans locaux d’insertion par l’économique (PLIE) où elles se sont progressivement substituées aux communes à l’occasion des transferts de charges ou en prenant directement l’initiative de ces dispositifs lorsque ceux-ci n’existaient pas avant la création de l’EPCI. L’engagement des intercommunalités de projet en matière d’habitat et de logement correspond surtout à la réalisation des programmes locaux de l’habitat (PLH) ou au transfert de compétences en matière de droit de l’urbanisme (instruction des permis de construire) ou encore au pilotage d’opérations dans le secteur du logement en substitution des communes ou des districts au sein des offices publics d’HLM. L’engagement dans le champ de la prévention de la délinquance correspond au pilotage des dispositifs de prévention par les intercommunalités dans la mise en œuvre de leur compétence transports (AOT). Cf. supra Ainsi, les EPCI enquêtés estiment que l’intercommunalité apporte une valeur ajoutée dans les domaines de l’habitat et du logement, de l’emploi et de la formation ou dans ceux du développement économique et des transports. Toutes compétences qui leur sont reconnues à titre obligatoire ou optionnel. Mais un paradoxe apparait concernant la prévention de la délinquance : si les EPCI estiment pouvoir apporter une valeur ajoutée en matière de prévention et de sécurité, ils considèrent que cette compétence est difficilement gérable en l’état actuel du droit. 7 7 Les données financières de l’enquête L’enquête a été conçue à partir d’un cadre financier d’analyse qui s’appuie sur des éléments exhaustifs : DGF 2005-2006 et comptes administratifs 2004 des EPCI. Il en ressort une grande hétérogénéité des EPCI impliqués dans la politique de la ville. À cet égard on notera que seules 101 communautés de communes sur les 2 285 existantes composent l’échantillon des 285 EPCI interrogés. Ces CC ne sont pas représentatives de l’ensemble des communautés de communes puisqu’elles ont à faire face à un dysfonctionnement urbain et social particulier alors que les autres CC ont à faire face à des problématiques d’ordre plus proprement rural. Il convient d’être attentif aux spécificités des CC dans l’interprétation des résultats globaux de l’enquête qui ne rendent pas forcément compte de l’impact comme du rôle des seules structures intercommunales urbaines de référence que sont les CU et les CA. C’est pourquoi le rapport au poids démographique des structures reste une nécessité à chaque fois que la problématique de la politique de la ville est étudiée pour les EPCI. Les EPCI urbains, CA,CU et SAN, disposent d’une capacité financière certaine qui se traduit par une épargne nette importante. Ils participent à hauteur de 30 % aux dépenses inscrites aux contrats de ville et aux conventions ANRU. Cependant le poids de la politique de la ville dans l’ensemble des dépenses des EPCI concernés reste limité puisque les dépenses de fonctionnement au titre de la politique de la ville représentent 3,3 % des dépenses de fonctionnement des EPCI et 8,8 % de leurs dépenses d’investissement. Ces indicateurs moyens permettent d’apprécier le poids financier de l’intercommunalité dans la politique de la ville et de rénovation urbaine. Cependant, ils sont très variables selon la nature juridique des EPCI, puisque ce sont essentiellement les CU et les CA qui mobilisent les moyens les plus importants alors que les CC, selon leurs propres dires, ne sont que très peu impliquées dans les dispositifs de rénovation urbaine. En revanche, la position de chef de file de l’intercommunalité peut être appréciée au regard des volumes financiers qu’ils mobilisent en tant que maîtres d’ouvrage sur des grosses opérations. Mais cet élément n’est cependant pas suffisant pour traduire cette notion au contenu juridique et constitutionnel encore flou dont il appartiendra à la jurisprudence ou au législateur d’en préciser ultérieurement les contours. Enfin des critères plus proprement financiers comme la fiscalité et la richesse du territoire ou le niveau d’intégration communautaire ont été pris en compte pour apprécier le rôle de l’intercommunalité dans la politique de la ville et le rapporter à l’importance des quartiers prioritaires dans la démographie de ces villes ( part des ZUS dans leur population totale). 8 Population ZUS en % de la population totale 0% 10% 20% 40% Groupe 1 30% Coefficient d'Intégration Fiscale 50% 70% Groupe 2 60% 80% Graphique 2 : Coefficient d’intégration fiscale de l’EPCI / Population ZUS de l’intercommunalité 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% La taille des pastilles est proportionnelle à l’engagement des structures intercommunales dans les dispositifs dont elles assurent la maîtrise d’ouvrage au titre de la politique de la ville. Sur le graphique ci-dessus, deux groupes d’intercommunalités ont été mis en évidence : le groupe 1 qui correspond principalement à des communautés d’agglomération dont le CIF se situe entre 30 et 40 % et pour lesquelles 10 à 20% de la population totale sont situés en ZUS ; le groupe 2 correspond à un niveau d’intégration communautaire supérieur pour une part équivalente de la population située en ZUS. On notera la forte proportion des communautés urbaines déclarées comme chef de files, plus spécialement sur les opérations lourdes de rénovation urbaine. La corrélation établie entre le niveau de compétences détenues par l’établissement et le niveau d’intégration fiscale révèle que l’intercommunalité est un outil de péréquation de la richesse locale. Elle reflète également la capacité de l’intercommunalité à mobiliser les instruments financiers de la rénovation urbaine en s’appuyant sur le principe d’équité porté par l’ensemble urbain politico-administratif que constitue l’EPCI. Coefficient d’Intégration Fiscale : Le transfert de compétences et donc de dépenses des communes vers un Etablissement Public de Coopération Intercommunale (E.P.C.I.) implique que celui-ci dispose de recettes. 9 En ce qui concerne les EPCI à fiscalité propre, l’importance des transferts de compétences peut alors être mesurée par le rapport entre les impôts locaux prélevés par l’EPCI et la totalité des impôts prélevés par les communes et l’EPCI. Ce rapport, appelé coefficient d’intégration fiscale (CIF), caractérise le « poids » de l’EPCI à fiscalité propre. Il est une mesure économique de l’intégration communautaire de l’EPCI en raison de la liaison entre compétences transférées et impôts perçus. Il est un élément de calcul de la dotation d’intercommunalité qui est d’autant plus importante que ce coefficient est élevé. Par exemple, un CIF de 0,35 indique que pour 1 € versé par les contribuables, 35 centimes sont à destination de l’EPCI à fiscalité propre. La compétence exercée en propre par l’EPCI est financée par les ressources mutualisées sur l’ensemble du territoire par : - la TPU déduction faite de l’attribution de compensation versée aux communes correspondant au montant de la TP perçue par la ville avant l’instauration de la TPU et des charges transférées par les communes à l’EPCI, - et/ou les parts additionnelles sur impôts ménages TH, TFPB, TEOM ou REOM - la DGF des intercommunalités et la dotation de compensation de la suppression de la part salaires de la TP - les produits des ressources tarifaires. On admet couramment qu’un CIF au delà de 0,4 / 0,5 produit un effet de seuil au delà duquel il y a une accélération quantitative et qualitative manifeste de l’intégration communautaire. La nature juridique de l’EPCI et le niveau d’intégration communautaire induisent leur implication dans la politique de la ville - En premier lieu, le régime juridique de l’institution intercommunale correspond à une gradation de l’intégration des compétences des communes dans la structure intercommunale (CC, CA, CU). Selon les dispositions du CGCT, la politique de la ville est inexistante ou facultative pour une CC, obligatoire mais avec une détermination préalable de l’intérêt communautaire pour les CA et plus strictement obligatoire pour les communautés urbaines. L’étude a en effet montré que l’implication des EPCI en faveur de la politique de la ville dépend de plusieurs facteurs : - En second lieu, le niveau de l’intégration communautaire qu’il soit mesuré économiquement au moyen du CIF, ou bien apprécié au regard de l’histoire districal de l’EPCI, est déterminant pour expliquer le niveau d’implication de l’intercommunalité dans la politique de la ville. Il apparaît ainsi que les ressources de l’EPCI, d’ailleurs corrélées avec le CIF, sont aussi en relation avec l’activité de l’EPCI dans la politique de la ville : plus le CIF est élevé, plus les ressources sont importantes et plus les EPCI sont positionnés comme chefs de file et prennent en charge de nombreux dispositifs. 10 - Par ailleurs, l’âge des EPCI compte également et favorise la signature d’un contrat de ville ; en revanche, il ne les détermine pas comme chef de file. En revanche, on notera qu’un faible pourcentage de la population en ZUS, voire l’absence de ZUS sur le territoire communale ou intercommunale n’induit pas ipso facto la disparition ou la faiblesse de l’activité politique de la ville de l’EPCI. La solidarité intercommunale s’opère d’abord par des actions hors le champ propre de la Politique de la Ville Parmi les premières conclusions à laquelle conduit l’analyse exhaustive de la situation financière des EPCI, il convient de considérer que la solidarité entre les communes à l’intérieur d’un même EPCI s’opère véritablement en marge de la politique de la ville, dans son acception classique. C’est en effet par le truchement de la gestion des charges transférées et de leur développement que l’EPCI opère la redistribution des ressources sur le territoire. Au delà, c’est le pilotage de l’ensemble des opérations d’aménagement du territoire et d’équilibre de l’habitat par l’EPCI qui permettront au nouvel ensemble territorial de gommer les inégalités territoriales les plus criantes. Pour ce faire, il devra disposer des moyens politiques (instruments de planification), juridiques (définition des compétences d’intérêt communautaire dans les secteurs considérés) et financiers (programmations budgétaires et fiscalité) nécessaires à l’accomplissement de cette mission. La relative jeunesse des EPCI urbains induit également une certaine fragilité institutionnelle qui à ce stade ne leur permet pas d’afficher de telles ambitions. Pour l’heure, ils se livrent consensuellement à une redistribution des ressources et à une répartition des dépenses communes qui leur permettent d’asseoir progressivement cette légitimité indispensable sur le territoire en se gardant bien qu’elle leur soit contestée. Une étape ultérieure permettra d’entrer dans une phase de consolidation indispensable. Au niveau des ressources, la dotation de solidarité communautaire (DSC) est la solution de péréquation la plus utilisée. Pourtant, elle ne prend que très peu en compte les critères favorisant les communes présentant des problématiques propres à la politique de la ville ; ainsi, aucun EPCI n’a retenu le poids de la population ZUS comme facteur de calcul de la DSC même si exceptionnellement certains ont retenu le nombre de logements sociaux ou de bénéficiaires de l’APL et de l’AL dans la commune destinataire. Globalement, les critères réellement péréquateurs, c'est-à-dire qui tiennent compte à la fois de l’insuffisance des ressources et du niveau des charges sont peu utilisés. Au contraire, dans de nombreux cas la répartition de la DSC paraît régie par des critères aux effets « contre-péréquateurs » avérés comme cela peut être le cas en opérant une restitution partielle du produit de la TPU. On aurait également pu penser que la répartition territoriale des investissements aurait pu conduire à une meilleure péréquation de la dépense, mais cette répartition spécifique des investissements au profit des territoires concernés par la politique de la ville n’a pas pu être suffisamment vérifiée par l’enquête pour qu’une telle conclusion puisse en être tirée. En réalité, la stratégie des EPCI est plus globale que la simple addition des compétences. Les EPCI par leur politique des transports, du logement, des zones d’activité, de la tarification des services (eau, ordures ménagères), vont avoir un effet significatif sur l’accès à l’emploi, à 11 l’amélioration de l’habitat ou aux services des populations ou des quartiers concernés par la politique de la ville. Cependant, l’enquête semble montrer que les EPCI n’expriment pas cette évidence dans leurs réponses au questionnaire. Ils ont généralement voulu en rester aux actions dans le cadre strict de la politique de la ville. Le plus souvent, les EPCI souhaitent exprimer qu’ils opèrent une égalité de traitement entre tous les habitants de leur territoire : zones populaires ou quartiers favorisés. Ils considèrent que c’est sous cette forme qu’ils effectuent une solidarité financière d’ordre général et non spécifique à une population déterminée. Cette position de « solidarité générale » a d’ailleurs été reprise récemment par les universitaires (MM. Gilbert et Guengant) dans une étude sur les effets péréquateurs de l’intercommunalité. Quand elle s’opère par la dépense au titre de la compétence politique de la ville, la péréquation n’est pas forcément la plus significative, vu la faiblesse des sommes en jeu. L’intercommunalité à l’heure des contrats urbains de cohésion sociale (CUCS) La préparation des contrats urbains de cohésion sociale intervient dans une période particulière pour les intercommunalités de projet. Après l’enthousiasme qui a suivi l’adoption de la loi Chevènement, la création des intercommunalités marque le pas aujourd’hui. Cet effet est mécanique puisque le territoire national est couvert à près de 80% par un EPCI. Seule la région Île de France, la zone la plus urbanisée qui concentre le plus de ZUS, accuse un retard qui ne sera vraisemblablement comblé qu’après le prochain renouvellement des conseils municipaux à l’horizon 2008, voire à l’horizon 2012, date à laquelle il reviendra à l’État d’arrêter la carte de l’intercommunalité au niveau national. La reconnaissance du fait intercommunal dans la politique de la ville est donc en partie dépendante de la consolidation du mouvement en cours et du rebond attendu en Île de France. C’est dans ce contexte de glissement progressif de certains éléments de la compétence politique de la ville des communes vers les EPCI que les CUCS ont été créés et sont en passe d’être finalisés. Le mandat à venir sera donc déterminant pour consolider l’intercommunalité dans ses périmètres comme dans le contenu de ses missions. Beaucoup dépendra également de la formalisation des CUCS et du rôle de chef de file qu’y prendra l’intercommunalité de projet. Or si l’intercommunalité est bien évoquée dans la circulaire ministérielle du 24 mai 2006 relative à l’élaboration des CUCS, le rôle qui lui est confié semble plus secondaire ou subsidiaire que principal. La place prise par le maire dans les dispositifs de prévention de la délinquance semble aller dans le même sens. De tels paradoxes ou revirements participent encore d’une certaine confusion chez les acteurs quant à l’interprétation de la compétence politique de la ville ou du traitement des dispositifs de la prévention de la délinquance notamment sur la pertinence des territoires à prendre en considération et des échelons institutionnels correspondants pour les traiter. Il reviendra nécessairement à l’État de mieux préciser ses intentions sur cette question. 12 Quel développement social sur les territoires « fragiles » ? Note de synthèse du groupe de travail Quel développement territoires fragiles ? social pour les Note de synthèse du groupe de travail Dans la continuité des travaux engagés sur le Développement Social de Territoire, l’IREV a organisé d’octobre 2006 à janvier 2007 un groupe de travail intitulé : quel développement social pour les territoires les plus fragiles1 ? Quatre journées d’échanges ont eu lieu avec des acteurs agissant au quotidien sur quatre territoires « fragiles ». Composé d’une vingtaine d’acteurs, ce groupe rassemblait des personnes d’institutions (Etat, Département, CAF, associations…), de champs et de cultures professionnels différents (emploi, logement, politique de la ville, formation professionnelle, travail social…). Ils avaient également en commun de bien connaître les réalités de leurs territoires, d’être engagés dans des projets de développement territorial….. Ce document se veut le reflet des échanges qui ont eu lieu dans le cadre de ce groupe de travail et de l’examen de quelques données statistiques qui ont pu être rassemblées à cette occasion. La démarche ne prétendait pas produire un diagnostic exhaustif et précis de la situation socio-économique des territoires envisagés, mais devait permettre d’organiser les débats afin de dégager des pistes de réflexion et des propositions d’action en matière de développement territorial. Cette note de synthèse2 a été rédigée par Didier Vanoni du Cabinet FORSRecherche Sociale, co-animateur de ce groupe de travail. Les finalités de la démarche La démarche visait à faire émerger, au niveau régional, le concept de « territoire fragile » afin d’en faire un objet spécifique de l’action publique. Pour cela, quatre territoires ont servi de supports aux réflexions menées dans le cadre des groupes de travail : le Douaisis, l’Audomarois, Bruay - Béthune et le Sambre-Avesnois. Dans une perspective opérationnelle, l’objectif était de déterminer quels axes de développement sont envisageables sur ces territoires, en conciliant l’approche sociale et le développement économique. Trois questions clés ont donc dû être abordées : que recouvre la notion de fragilité ? Qu’estce qui distingue ces territoires « fragiles » du reste de la région, autant en ce qui concerne leurs difficultés que leurs ressources et leurs potentialités ? Quelle articulation peut-on promouvoir entre des actions à finalité économique et d’autres à vocation sociale ? 1 Le document de présentation de la démarche est disponible sur http://www.irev.fr, rubrique « Programmes d’actions > Programme Développement Social de Territoire (2005-2007) » 2 Les comptes-rendus des rencontres ainsi qu’une note de travail détaillée ont également été produits >1 Quel développement social sur les territoires « fragiles » ? Note de synthèse du groupe de travail 1. Des formes différentes d’expression de la fragilité sur les 4 territoires concernés Il est important de rappeler au préalable que les constats et analyses présentés dans ce document correspondent à la perception d’un ensemble d’acteurs d’horizons, de cultures et d’institutions différents. Leur perception de la fragilité résulte d’une part d’échanges et de débats issus de diagnostics et de données objectives, ainsi que d’une analyse de leurs expériences et pratiques professionnelles. Sans être « scientifiques », ces éléments constituent cependant un éclairage important et significatif. Dans le Douaisis, la fragilité se caractérise par un décalage croissant entre les modes actuels de développement et des logiques obsolètes d’organisation sociale et économique notamment héritées du « paternalisme minier ». Les difficultés d’accès à la santé, la faible mobilité des habitants, leur faible niveau de qualification qui ne correspond plus aux emplois proposés, l’inadaptation de l’habitat aux besoins des familles… sont autant de symptômes visibles de ce décalage qui ne fait que s’accentuer. La Sambre-Avesnois se distingue, quant à elle, par le morcellement important de ses institutions politiques, qui fait obstacle à l’agencement optimum des dispositifs et des actions menées. Le manque de vision stratégique globale et l’absence de cohésion entre les territoires qui composent le Sambre-Avesnois s’expriment notamment dans le souséquipement en matière de réseaux et de transports. Là encore, le manque de mobilité des habitants, qui provient autant d’obstacles structurels que de barrières psychologiques, et le décalage croissant entre les emplois proposés et le faible niveau de qualification des habitants font naître le risque d’une paupérisation croissante du territoire : alors que les plus jeunes, les plus aisés et les plus mobiles quitteront le territoire, celui-ci verra rester les personnes âgées et les plus pauvres. L’examen des données statistiques montre qu’il faut savoir décoder les indicateurs économiques pour pouvoir déceler la « pauvreté cachée » ou du moins la vulnérabilité des territoires. Ainsi, certains indicateurs plutôt positifs au regard des chiffres régionaux peuvent masquer d’importantes disparités infra-territoriales et un examen plus poussé peut mettre en relief les signes avant coureurs d’un possible délitement de la situation. C’est le cas de l’Audomarois, dont l’emploi local dépend fortement de l’industrie verrière, susceptible à plus ou moins court terme d’être délocalisée ce qui entraînera, avec la chute de ses sous-traitants, le déclin rapide de l’ensemble de l’économie du territoire. D’autres « niches » de difficultés sont visibles : le manque de personnels médicaux, l’augmentation des contrats précaires, le déclin des commerces… sont autant de signes de la fragilité cachée de ce territoire. La situation de Béthune-Bruay présente des similitudes avec celle de l’Audomarois : malgré des données sociales supérieures à la moyenne régionale, des disparités importantes existent entre les deux villes centre de la zone. L’importance du chômage des jeunes et du chômage de longue durée s’avère être un facteur d’exclusion majeur, qui pénalise le développement du territoire malgré une reconversion économique apparemment mieux réussie qu’ailleurs. >2 Quel développement social sur les territoires « fragiles » ? Note de synthèse du groupe de travail Au vu de ces décalages entre des modalités de développement économique nouvelles et le profil d’une main d’œuvre peu qualifiée et peu mobile, dont l’expérience ne correspond plus aux métiers proposés, il est devenu impératif de prendre en compte : - la capacité des dispositifs de développement social à établir des passerelles avec le secteur marchand, afin que les entreprises n’élargissent plus systématiquement leurs recrutements aux territoires voisins ; - la gestion des évolutions démographiques du territoire, marqué par l’arrivée de jeunes ménages qui ne travaillent pas sur la zone et/ou par l’afflux (réel ou potentiel) de ménages précaires attirés par des logements peu chers et par le vieillissement de la population dans certaines zones rurales et urbaines ; - la nécessité de mener une politique de développement social qui engage les individus dans une logique de réinsertion progressive dans des formes et des normes d’emploi qui ont évolué plus vite que leurs représentations. 2. Les caractéristiques de la fragilité : l’existence de difficultés importantes mais aussi de situations paradoxales Les territoires fragiles se caractérisent à la fois par l’importance des difficultés auxquelles sont confrontées leurs populations et par l’existence de paradoxes et de clivages qui interdisent des modes d’intervention trop univoques ou « standardisés ». • Développement des emplois de service et instabilité des formes de travail Les quatre territoires considérés comportent des points communs : la perte d’emplois industriels stables au profit d’emplois de services aux particuliers (éducation, santé, action sociale) ou de services aux entreprises. Ces derniers, en forte croissance, traduisent l’externalisation de certaines missions et donc la substitution d’emplois au sein des entreprises par des emplois d’interim destinés aux mêmes activités. Cette substitution du contrat commercial au contrat de travail n’est pas sans conséquence : elle génère la flexibilité et l’instabilité de l’emploi. • Imaginer une diversification stratégique pour éviter les impasses de développement Dans tous les territoires, il est important de réfléchir à la diversification des orientations du développement économique. L’exemple de l’Audomarois montre la fragilité d’un développement économique trop dépendant d’un seul secteur d’activité qui s’avère peu durable à long terme. Des emplois non délocalisables dans le domaine de la santé, de l’éducation, de l’action sociale, s’appuyant sur des tendances démographiques lourdes, pourraient constituer des sources de développement économique davantage pérenne. Il faut cependant garder à l’esprit que ce type d’emploi peut s’avérer de médiocre « qualité » en termes de salaires, de conditions de travail (généralisation du temps partiel) ou de stabilité. Alors qu’il s’agit d’un phénomène en croissance rapide, peu de données statistiques sont produites à l’heure actuelle sur cette pauvreté laborieuse, les travailleurs pauvres n’entrant pas dans les catégories de l’aide sociale institutionnelle dont les bénéficiaires sont les seuls comptabilisés (minima sociaux, aides au logement, allocations, etc.). >3 Quel développement social sur les territoires « fragiles » ? Note de synthèse du groupe de travail 3. La capacité des territoires à agir sur eux-mêmes Les acteurs de terrain se disent relativement pessimistes quant à la pertinence des actions et des dispositifs mis en place actuellement sur les territoires dont la principale fonction, à leurs yeux, se borne à contenir l’exclusion et la pauvreté dans des limites acceptables. Faute de stratégie politique globale et d’une véritable logique de projet, aucune réelle dynamique de changement ne leur semble pouvoir être enclenchée. A des appréciations subjectives, relatives au fatalisme ou à la résignation des populations et de la classe politique locale, a été ajouté le constat d’un manque de capacité de mobilisation citoyenne et institutionnelle autour de projets qui aillent à l’encontre du décrochage de ces territoires. Davantage qu’un manque de ressources pour l’action, c’est l’absence de véritables projets politiques dans le champ du développement social local qui a été le plus souvent pointée par les participants aux groupes de travail, ainsi que le morcellement des politiques publiques. Et même si certains espaces bénéficient d’une concentration de ressources et de moyens en ingénierie, telles les ZUS, cela demeure insuffisant, certains besoins n’étant pas couverts notamment dans les zones urbaines anciennes ou dans certains territoires ruraux ou périurbains. 4. Un développement social spécifique aux territoires fragiles Si les groupes de travail ont relevé les faiblesses et les impasses de l’action publique sur les territoires étudiés, ils ont aussi évoqué les registres où celle-ci gagnerait à se redéployer. • Aux origines des difficultés des territoires dits « fragiles » : des constats généraux Les diagnostics établis dans les quatre territoires montrent la prégnance de difficultés globales : - le dynamisme économique et la croissance de l’emploi sur les territoires n’ont pas empêché le chômage de se maintenir et la pauvreté de progresser ; - on note une déconnexion entre les nouvelles tendances économiques (nouveaux métiers, nouveaux secteurs d’activité) et les profils des actifs, notamment leur niveau de qualification et leur expérience professionnelle, éléments pénalisants auxquels s’ajoute le manque de mobilité. Par ailleurs, les interactions entre ces territoires et la métropole lilloise renvoient à des échanges inéquitables : des ménages viennent s’implanter, mais ils sont relativement modestes et ne participent pas véritablement à la vie locale car ils ne travaillent pas là où ils résident, ni à proximité. Les jeunes les plus mobiles et les plus qualifiés quittent le territoire pour la métropole, de même que les activités à forte valeur ajoutée, aggravant ainsi le phénomène de paupérisation. • Des spécificités territoriales à prendre en compte… >4 Quel développement social sur les territoires « fragiles » ? Note de synthèse du groupe de travail Sur chaque territoire, la fragilité revêt des formes particulières : elle n’est pas le résultat simple et systématique de leur héritage commun, et elle ne déclenche pas les mêmes besoins ni les mêmes réponses. Chaque territoire a ses spécificités, qui déterminent en partie les actions devant être menées dans une perspective de développement social. Le Douaisis se caractérise ainsi par une fragilité ambiguë : les difficultés, notamment issues de son passé minier subsistent et imposent de travailler sur le lien social et sur la représentation de soi, et de mener d’importants efforts structurels concernant notamment la reconversion des logements vétustes et inadaptés. La zone de Béthune et Bruay, malgré un tissu économique moteur, présente une accumulation de difficultés sociales préoccupantes, notamment en terme de chômage des jeunes et de chômage de longue durée. L’Audomarois est un territoire bénéficiant d’un bon dynamisme économique, mais qui s’avère vulnérable en raison de sa spécialisation. Quant au Sambre-Avesnois, guetté par un exode massif de ses populations les plus mobiles susceptible de le priver des dernières ressources qui lui restent, il risque un enclavement et un décrochage à relativement court terme. • … mais des logiques communes à mettre en place Réduire la « fracture sociale », voilà quel est l’enjeu pour ces territoires fragiles. Le développement social doit pouvoir créer des liens nouveaux entre les secteurs de l’économie et du social en posant les bases d’un environnement porteur (accès à l’emploi, formation, développement culturel) qui permette de remobiliser les habitants et de favoriser les changements de trajectoires, grâce à une intervention mieux coordonnée des intervenants sociaux et grâce à des passerelles établies avec le monde de l’entreprise. 5. Comment enclencher un processus de développement social territorial ? Quelques axes d’intervention possibles Dans des contextes locaux où les habitants, dévalorisés, semblent avoir perdu confiance en leurs propres capacités, l’un des principaux leviers à actionner consiste justement à « mettre en mouvement les individus » en amenant les intervenants sociaux à dépasser les simples logiques de prestation et d’animation et les cloisonnements sectoriels : mobilité, lutte contre l’assistanat, développement de la participation à la vie collective, promotion sociale des adultes et des enfants… sont autant de formes que peut prendre cette « mise en mouvement ». Quelques axes d’intervention pourraient ainsi être intégrés à la réflexion sur les perspectives de développement territorial : - favoriser l’ouverture et la mobilité sous toutes ses formes (internet, transports, offre culturelle, etc.) ; >5 Quel développement social sur les territoires « fragiles » ? Note de synthèse du groupe de travail - favoriser la participation des habitants à la vie locale, accompagner les intervenants du secteur sanitaire et social dans la mise en œuvre de projets collectifs, valoriser les initiatives citoyennes d’éducation populaire ; - Encourager les territoires à se doter d’une véritable stratégie de développement culturel ; - permettre aux structures de l’Education nationale d’engager un rapprochement entre les jeunes et le monde économique ; - donner plus de cohérence à l’intervention des acteurs de l’emploi … Point de vue et questionnements de l’IREV Si la « fragilité territoriale » ne répond pas à une norme établie3, ce concept permet de (re)mettre à jour et de (ré)aborder globalement un certain nombre d’enjeux invitant une fois de plus à repenser l'action publique de manière différente au regard de ces spécificités. Pour envisager la "mise en mouvement" de ces territoires et enclencher des dynamiques durables de développement social de ces territoires le groupe de travail a avant tout identifié des réponses visant à optimiser les moyens existants (remise à niveau du droit commun, renforcement des politiques spécifiques, mise en cohérence ou coordination des interventions…) Pourtant au vu des enjeux et des processus de dégradation sociale à l’œuvre, les réponses à construire ne sont-elles pas d’un autre ordre ? Au-delà des mesures et des procédures existantes, l’enjeu n’est-il pas de revisiter nos manières et nos modalités d’entrer dans des démarches de développement ? Certains fondements, certaines entrées pourraient y contribuer : - - - Développer des outils permettant une compréhension dynamique des territoires et des modes de vie de leurs habitants qui permette l’élaboration d’un projet pour l’avenir du territoire et ses populations (≠ diagnostic partagé) et le pilotage partagé du projet de territoire Faire évoluer les systèmes institutionnels et managériaux, améliorer la lisibilité interne des organisations… en vue de la mobilisation et de la mise en cohérence des différentes politiques publiques sur les territoires Qualifier les acteurs, inscrire les métiers, les compétences et les fonctions dans une logique de projet. C’est à travers l’affirmation et l’expérimentation de la « culture du développement » qu’il sera possible de sortir d’une « culture du dispositif » - co-construire les conditions d’un pilotage partagé, politique et technique des politiques publiques à l’échelle pertinente - … 3 Le groupe de travail aura en effet permis de qualifier cette notion. L’expression de la fragilité territoriale est diverse d’une part (les difficultés peuvent être symboliques ou réelles), la fragilité peut être intrinsèque (enclavement, sous équipement, absence de ressources endogènes …) ou relative (un quartier dans une ville dynamique ; selon l’échelle de territoire de référence : la région,la métropole, l’agglomération, l’arrondissement, la ville, le bassin d’emploi…) >6 « La mise en œuvre des projets de développement social urbain sur les territoires » Jeudi de la Ville 22 mars 2007 Bibliographie sélective Retrouvez ces éléments bibliographiques sur notre site internet : http://www.irev.fr Développement social urbain • Conduire et évaluer les politiques sociales territorialisées/CAUQUIL Guy. Paris : Dunod, 2004. 249 p. « Territoire, projet, développement social, contrat, décentralisation, participation, évaluation… » Ces termes évoquent les multiples mutations qui dessinent le paysage des politiques sociales locales en ce début de XXIe siècle. Cet ouvrage original leur est consacré. Partant d’une analyse approfondie des nouveaux enjeux que la territorialité des politiques sociales pose à la gouvernance publique et aux pratiques professionnelles, il passe en revue une série d’expériences conduites par les consultants du CIRESE. Celles-ci montrent comment avancer dans la contractualisation de projets sociaux de territoire, ou encore dans la participation des habitants à ces politiques publiques de proximité. (Présentation éditeur). • Le renouvellement de la politique de la ville. Dossier, La documentation française. Depuis près de 30 ans, des dispositifs spécifiques tentent d'apporter des réponses aux maux des quartiers défavorisés des grandes villes françaises. Après la crise des banlieues de 2005, qu'en estil de la politique de la ville ? Après la définition de la politique de la ville, le présent dossier aborde son évolution ; La rénovation urbaine : un tournant ; La lutte contre les discriminations et pour l'égalité des chances ; Les violences urbaines de 2005. En ligne sur : http://www.ladocumentationfrancaise.fr:80/dossiers/politique-ville/index.shtml> • Assistance technique à maîtrise d’ouvrage pour la réalisation d’une typologie de la compétence « politique de la ville » exercée au sein des ECPI dans le cadre des contrats de ville 2000-2006 : rapport final provisoire/CHOMENTOWSKI Victor, O’NEIL David, MAGNARD Rémi, VIELHESCAZE Camille. Paris : Conjuguer, DIV, novembre 2006. Pour appréhender la diversité des engagements de l’institution intercommunale, la DIV propose une évaluation exhaustive du champ de l’intérêt communautaire dans chacun des 285 EPCI concernés par la politique de la ville. Cette étude propose donc un inventaire précis de la situation des intercommunalités sur cette compétence. • La politique de la ville (1970-2005) : 35 ans d’expérimentations/ Dossiers politiques publiques – Vie-publique.fr Depuis ses prémisses dans les années 70 jusqu’aux émeutes urbaines de novembre 2005, la politique de la ville est restée une "politique incertaine" (Marie-Christine Jaillet, 2000) quant à l’objet qu’elle se donne, aux perspectives qui sont les siennes, à son statut dans l’action publique. Jeudi de la Ville du 22 mars 2007 « La mise en œuvre des projets de développement social urbain sur les territoires» -1- Le rappel de son histoire fait apparaître une série d’oscillations : du quartier à l’agglomération, d’un Etat animateur, voire autoritaire, à l’effacement de l’Etat au profit des maires, d’une politique d’exception à une politique à visée d’abord pédagogique, du développement autocentré du quartier à sa remise à hauteur de la norme environnante. En ligne sur : http://www.vie-publique.fr/politiques-publiques/politique-ville/index/ • Evaluation nationale de l’expérimentation des projets sociaux de territoire/ A. SAUVAYRE, D. VANONI. DIV, 2005. Evaluation des PST sur une vingtaine de sites, qui permet de repérer les points forts du processus qui a amené les différents acteurs à agir en partenariat et à embrayer sur les attendus de l’expérimentation. • Rapport d’information fait au nom de la mission commune d’information sur le bilan et les perspectives d’avenir des politiques conduites envers les quartiers en difficulté depuis une quinzaine d’années. ANDRE Pierre. Paris : sénat, 2006. (Les rapports du sénat, n°49). 719 p. Bibliothèque des rapports publics – La Documentation française A la suite des événements de l'automne 2005, qui se sont rapidement propagés à de nombreux quartiers en difficulté de communes franciliennes, notamment dans le département de la SeineSaint-Denis, puis dans plusieurs villes de province, le Sénat a autorisé la création d'une mission commune d'information sur le bilan et les perspectives d'avenir des politiques conduites envers les quartiers en difficulté depuis une quinzaine d'années. Ce rapport, afin d'améliorer la qualité de la vie dans les quartiers en difficulté, émet 70 propositions autour de sept orientations : poursuite de la rénovation urbaine et lutte contre la ségrégation spatiale ; meilleure réponse aux besoins prioritaires d'éducation afin d'offrir aux jeunes les mêmes chances de réussite scolaire ; accompagnement personnalisé lorsque la situation de l'emploi est difficile dans les zones urbaines sensibles ; restauration de la sécurité dans les quartiers difficiles grâce notamment, à la police de proximité ; réalisation d'actions en faveur de la cohésion sociale ; estimation des volets financier et budgétaire de ces politiques ; évolution institutionnelle pour une meilleure gouvernance locale. En ligne sur : http://www.senat.fr/rap/r06-049-1/r06-049-1.html • 254 p. Sociologie critique de la politique de la ville/Chevalier Gérard. Paris : l’harmattan, 2005. S'attache, après un panorama de l'histoire de la politique de la ville en France, à la période 19902001 en s'appuyant sur une recension analytique des mesures annoncées et des lois votées. Montre l'évolution des discours, des méthodes et des finalités de cette politique. • Repenser la solidarité : l’apport des sciences sociales/PAUGAM serge. PUF. Paris, 2007. (Le lien social). 980 p. Cinquante universitaires, conscients de l'enjeu représenté par les questions relatives à la solidarité, ont réfléchi sur les réformes à envisager pour que les politiques de réduction des inégalités garantissent au mieux le maintien du lien social. Etudes et propositions sur les politiques familiales, la protection sociale, l'emploi durable, les discriminations, les ségrégations urbaines, etc. • Faire société : la politique de la ville aux Etats-Unis et en France/DONZELOT Jacques, MEVEL Catherine, WYVEKENS Anne. Paris : Seuil, 2003. 362 p. En comparant les politiques de la ville dans ces deux pays, J. Donzelot veut montrer les limites de la politique française qui souvent traite des lieux, alors que la politique américaine, plus incitative, se base sur les habitants en leur apprenant à se faire mutuellement confiance. Cet ouvrage veut aider à sortir d'une certaine complaisance et découvrir de nouveaux moyens d'action. • Le ghetto français : enquête sur le séparatisme social/MAURIN Eric. Paris : Seuil, 2004. 96 p. Utilisant des données originales, cet ouvrage tente de mesurer la ségrégation spatiale en France, que l’auteur estime très forte. Il explore ensuite les conséquences possibles de ce séparatisme social sur la réussite scolaire et professionnelle, en s’appuyant principalement sur des enquêtes et expériences anglo-saxonnes. Il examine enfin de manière critique les politiques publiques destinées à réduire ce séparatisme ou à en minimiser les conséquences et fait quelques propositions à cet égard. (Présentation éditeur). Jeudi de la Ville du 22 mars 2007 « La mise en œuvre des projets de développement social urbain sur les territoires» -2- • Cohésion sociale et agglomérations : un choc culturel en chantier. Les cahiers du DSU N°45, 2006. 47 p. La politique de la ville a connu de fortes évolutions ces dernières années. Le repositionnement de l’état confirme la montée en responsabilité des collectivités territoriales. Ces changements amènent les agglomérations à être en première ligne des problèmes de solidarité territoriale. Ce nouveau numéro des Cahiers du DSU interroge les politiques locales de cohésion sociale des agglomérations en Rhône-Alpes. Un dossier complet pour construire concrètement les projets solidaires de territoire à cette échelle. • La politique de la ville : une trajectoire de développement urbain durable/BRODACH Ai, GOFFI Mélanie. (article). La politique de la ville en France valorise une approche stratégique multiforme des difficultés urbaines. Cette approche passe par la définition de territoires prioritaires d’intervention, avec une recherche de solutions à une échelle plus vaste que celle du quartier. La démarche est partenariale : elle doit réunir tous les acteurs locaux et associer les habitants dès la phase d’élaboration des politiques. Ces éléments sont des caractéristiques essentielles de la déclinaison concrète des opérations de renouvellement urbain, concrétisant les ambitions et les exigences de la politique de la ville, engagées depuis quelques années déjà. En ligne sur : http://developpementdurable.revues.org/document.html?id=1493 • Manifeste des maires ville et banlieue de France/ Association des maires ville et banlieue de France. Février 2007. Interpellation et propositions pour une politique ambitieuse en faveur des quartiers les plus fragiles, ce manifeste élaboré par des maires de toutes tendances politiques et de toutes régions s’adresse aux candidats à l’élection présidentielle pour rappeler à leur souvenir les émeutes de novembre 2005. • Développement économique et qualification des territoires/BREANT Marc, GUILLERMO Martin. Profession Banlieue, 2006. 68 p. Les stratégies de développement économique au niveau local s’articulent aujourd’hui autour de 3 modèles : La concentration d’activités dans les zones industrielles ou artisanales La spécialisation autour d’une activité en lien avec la présence sur le territoire d’un savoir-faire professionnel Le développement des spécificités du territoire en lien avec des savoir-faire industriels, l’histoire et l’identité du territoire. Ces stratégies de qualification des territoires sont valorisées par une politique de la ville et une politique de développement économique en adéquation l’une avec l’autre. • Habitat en devenir : la rénovation urbaine sous l’objectif des professionnels et des habitants/ Les entreprises sociales pour l’habitat. Paris : La documentation française, 2006. 248 p. Les Entreprises sociales pour l'habitat, qui regroupent 292 sociétés anonymes et fondations d'HLM, ont souhaité réaliser un travail de mémoire sur les opérations de renouvellement urbain qu'elles ont engagées et réalisées. Des photographes ont dressé un état des lieux de 12 sites amenés à être transformés ou en cours de rénovation, de Aulnay-sous-Bois à Vandoeuvre-lès-Nancy Conduite politique du projet urbain/ Institut des villes. Paris : La documentation française, 2006. 216 p. Le projet urbain détermine les affectations du territoire communal nécessaires aux différentes activités de la ville et de ses habitants. Des élus restituent leurs expériences en la matière. Sont également présentés dix projets qui sont parvenus à des résultats visibles de rénovation urbaine : Aulnay-sous-Bois, Grand Avignon, Les Mureaux, Maubeuge, Perpignan, Rennes... • • Le développement social local et la question des territoires/DENIEUL Pierre-Noël, LAROUSSI Houda. Paris : L’Harmattan, 2005. (Logiques sociales). 271 p. Permet de comprendre les relations établies entre la question sociale et le territoire. Explique les différentes notions de développement social local, développement social de quartier, développement social urbain, développement local, territoires et territorialisation, gouvernance locale et développement durable. Offre une synthèse des connaissances et des points de repères sur le sujet. Jeudi de la Ville du 22 mars 2007 « La mise en œuvre des projets de développement social urbain sur les territoires» -3- • Programmes européens et développement social urbain 2007-2013/centre de ressources politique de la ville PACA, résOvilles, Pays et quartiers d’aquitaine.Juin 2006. 31 p. Ce document synthétise les enseignements d'un cycle interrégional de 4 séminaires, mené par Pays et Quartiers d'Aquitaine, le Centre de ressources politique de la ville PACA et RésO Villes, dans le cadre du programme national d'assistance technique de la Délégation interministérielle à l'aménagement et à la compétitivité des territoires. Entre juillet 2005 à février 2006, des services de l'Etat, des élus et des responsables de collectivités territoriales, des représentants de l'Union Européenne, de la DIACT et de la DIV, mais aussi des associations, des chercheurs et des partenaires européens, ont partagé des constats et fait des propositions pour anticiper et préparer la politique européenne de cohésion en faveur des villes pour la période 2007-2013. Ingénierie : • Circulaire du DIACT du 23 janvier 2007 relative à l’ingénierie territoriale dans les contrats de projets. Le texte apporte des points de repère qui permettront aux préfets de sélectionner les opérations qui pourront bénéficier d'un soutien mais surtout il pose les principes d'une ingénierie qui doit bénéficier avant tout à la qualité des projets. L'Etat réservera son soutien aux projets d'investissement inscrits au volet territorial des contrats de projet Etat Région, dans les 6 thématiques spécifiques précisées par la circulaire du premier ministre du 6 mars 2006. La circulaire met l'accent sur l'importance de la coopération intercommunale et insiste sur les articulations qui doivent être organisées entre pays et EPCI, entre EPCI voisins afin de veiller à la cohérence des projets et favoriser la coopération entre milieux urbains et ruraux. La contribution financière des structures locales à l'ingénierie de projet constituerait un gage de cette articulation. Le texte insiste sur le rôle de l'ingénierie publique des services déconcentrés de l'Etat et demande à ses agents de faire porter leur investissement sur la valorisation des données dont dispose l'Etat dans le cadre de portés à connaissance et sur l'investissement dans des domaines émergents (TIC, bioénergie) sur lesquels ils doivent être en capacité d'apporter information, conseils juridiques et techniques. En ligne sur : http://i.ville.gouv.fr/divbib/doc/IngTerrit_CProjet230107.pdf • Référentiel de compétences « cœur des métiers »/Groupe de travail « référentiel » de la plate-forme « métiers du développement territorial », Anne Killi. Pantin : UNADEL. ETD, 2005. 30 p. Référentiel qui formalise le cœur des métiers du développement territorial, leur socle commun, mais également leurs singularités. • Une nouvelle ambition pour les villes, de nouvelles frontières pour les métiers/BREVAN Claude, PICARD Paul. Paris : DIV, 2000. 178 p. Rapport à Monsieur Claude Bartolone ministre délégué à la ville dans le cadre d’une mission relative à l’évolution des métiers intervenant dans la politique de la ville : métiers du développement social, nouveaux métiers et en particulier métiers de la médiation, et métiers plus traditionnels contribuant à la territorialisation de l’action publique. En ligne sur : http://i.ville.gouv.fr/divbib/doc/rapbrevanpicard.pdf • Circulaire du 24 mai 2006 relative à l’élaboration des Contrats Urbains de Cohésion Sociale (CUCS). En ligne sur : http://www.irev.fr/fr/actu/details_une.aspx?id=800 • Contrats Urbains de Cohésion Sociale 2007-2009. Guide méthodologique. Paris : DIV, 2006. Au sommaire : A propos de la géographie prioritaire A propos des articulations entre les CUCS et … A propos des financements et circuits financiers En ligne sur : http://www.ville.gouv.fr/infos/dossiers/cucs.html Jeudi de la Ville du 22 mars 2007 « La mise en œuvre des projets de développement social urbain sur les territoires» -4- Nord Pas-de-Calais • Le grand tournant. Nord-Pas-de-Calais 1975-2005/VELTZ Pierre, DAVEZIES Laurent. Editions de l’Aube, novembre 2004. (Collection l’Aube Nord). 163 p. Avec pour point de départ un rapport de l'OREAM publié en 1970, les auteurs analysent les évolutions économiques et sociales de la région Nord-Pas-de-Calais, en s'appuyant sur la crise industrielle, les chocs sociodémographiques et la transformation de l'espace régional. • Quel développement social et urbain pour demain ? Tourcoing : IREV, 2006. 37 p. Actes du jeudi de la ville du 9 mars 2006. Synthèse qui présente les acquis à capitaliser et les clés de compréhension des enjeux repérés collectivement au cours des échanges de la journée. Au sommaire : Le développement social et urbain au regard des enjeux socio-économiques régionaux/ DAVEZIES Laurent Le développement social urbain vu du local Le développement social et urbain ailleurs/ JACQUIER Claude Diversité et lutte contre les discriminations L’articulation des projets urbains et du développement social La position des institutions Synthèse/DUMORTIER Jean-Bernard • Elaborer collectivement un projet de développement social et urbain Tourcoing : IREV, 2006. Actes du Jeudi de la Ville organisé le 6 juillet 2006 présentant les enjeux et les modalités de la définition d’un projet de développement social urbain (R. Epstein), la restitution des ateliers de travail sur « l’évaluation au service du projet », « l’observation des territoires », « les modes de coopération et la mobilisation du droit commun », « la place du monde associatif ». Une partie est également consacrée aux modalités d’intervention de l’Etat et à la mise en œuvre des Contrats Urbains de cohésion sociale • Quel développement social pour les territoires les plus « fragiles » ? Note de synthèse du groupe de travail Tourcoing : IREV, mars 2007 • Schéma régional d’aménagement et de développement du territoire/ CONSEIL REGIONAL NORD-PAS-DE-CALAIS. 2006. Le SRADT a été adopté lors de la séance plénière du Conseil régional le 22 novembre 2006. La place de la Région comme chef de file dans la mise en oeuvre de la compétence aménagement du territoire s'est renforcée au cours de cet exercice. Globalisant par nature, le SRADT a permis de mobiliser la société régionale pour se définir collectivement un avenir. En ligne sur : http://www.2020.nordpasdecalais.fr/2020.asp?frm=mise_en_oeuvre.htm • Programmes opérationnels FEDER et FSE 2007-2013 En ligne sur : http://www.nord.pref.gouv.fr/page.php?P=data%2Factions_de_l_etat%2Feurope%2Fla_politique_r egionale_europee%2F2007-2013%2Fprogrammes_operationnels_f.e.d%2F Où retrouver ces informations ? IREV 23 avenue Roger Salengro – TOURCOING (Métro : Ligne 2, Dir. CH DRON, station Bourgogne) Consultation sur rendez-vous du lundi au vendredi Contact : Morgane PETIT, Tél. : 03.20.25.10.29 / E-Mail : [email protected] Site web : http://www.irev.fr Jeudi de la Ville du 22 mars 2007 « La mise en œuvre des projets de développement social urbain sur les territoires» -5-