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■ Question
PRÉPARATION
m Ce que l’on vous demande
Repérer le point commun entre différents textes d’un corpus
• Il est très fréquent qu’on vous demande de trouver le point commun
entre les différents documents proposés, c’est-à-dire de justifier leur
regroupement.
©HATIER
• Pour ce type de question, vous devez passer en revue les divers éléments d’un texte. En effet, les documents peuvent :
– aborder le même thème : identifiez alors « de quoi parle le texte », son
sujet (exemple : la guerre, le voyage…) ;
– présenter une même situation (une dispute, une agonie, une victoire,
une déception…) ;
– mettre en jeu des personnages identiques (un père et son fils, des
époux…) ;
– appartenir au même genre littéraire (théâtre, poésie…) ;
– mettre en jeu la même forme de discours (récit, description…) ;
– s’inscrire dans le même registre (tragique, comique…) ;
– avoir la même visée (dénoncer un abus, blâmer…) ;
– appartenir au même mouvement littéraire et culturel (penser aux
documents iconographiques), (baroque, mouvement des Lumières…) ;
– se situer à une place identique dans l’œuvre (scènes d’exposition,
scènes de dénouement, débuts de roman…) ;
– se suivre chronologiquement, donc marquer une évolution.
• En règle générale, c’est un ou plusieurs de ces éléments qui justifient le
groupement des documents.
• Ici, vous devez trouver pour quelles raisons ces quatre documents ont été
réunis en trouvant leurs ressemblances.
• Vous devez chercher dans des directions variées. Interrogez-vous sur : le
sujet ; le genre littéraire ; le type de textes ; l’identité des personnages ; le
registre ; le message.
• En travail préliminaire, répertoriez sur un tableau à trois colonnes les différentes composantes de ces documents : thème, situation, personnages
(nombre et identité, rapports entre eux), registre…
• Relevez les éléments que vous retrouvez dans les quatre documents.
• Classez ces éléments et définissez-les. Justifiez votre réponse par des
références précises aux textes.
CORRIGÉ DE LA QUESTION
Attention ! Les indications entre crochets ne sont qu’une aide à la lecture et
ne doivent pas figurer dans votre rédaction.
Les quatre poèmes, l’un datant du XIXe siècle – « Mon rêve familier » de Verlaine –, les trois autres du XXe siècle, mais deux en prose – « J’ai tant rêvé de
toi » de Robert Desnos et « La Dame de carreau » de Paul Éluard –, l’autre
©HATIER
en vers réguliers – « Tant » de Claude Roy – ont pour point commun essentiel de célébrer la femme et l’amour ; ils s’inscrivent ainsi dans une tradition
poétique et lyrique longue de plusieurs siècles.
[Des poèmes denses et lyriques]
Cette relation amoureuse bouleversante s’exprime dans une forme poétique
dense – le sonnet pour Verlaine –, une prose poétique fragmentée, parfois
erratique dans les poèmes plus contemporains, où des versets dispersés
sur la page, réduits parfois à quelques mots (« Ô balances sentimentales »,
« aimant l’amour ») condensent cette expérience exceptionnelle.
Nous sommes ici au cœur de l’expression lyrique de l’amour : ces amantspoètes s’expriment tous à la première personne : le « je » du poète prédomine, le plus souvent en début de vers, sujet de verbes d’action qui exprime
sa peine, son angoisse et surtout son amour.
[Une femme mystérieuse, née des rêves du poète]
La femme qui en est l’objet n’est jamais nommée. Verlaine « ignore » son
nom et les autres poètes ne la désignent que par un pronom. Desnos la
tutoie, Verlaine, Éluard et Roy l’évoquent avec la distance qu’introduit la
troisième personne.
La femme apparaît ici comme une créature mystérieuse, ambiguë… Elle est
née des « rêves » de ces poètes, comme Aphrodite qui émerge de l’écume de
la mer : Verlaine confie « Je fais souvent ce rêve […] », Desnos se souvient
qu’il a « tant rêvé », Éluard « rêve toujours » et Roy confie « au sommeil » le
nom de l’aimée.
D’une vraie femme, elle a le « corps », la « bouche », les « lèvres », les
« yeux » (documents B et C), le « regard » (document A) et elle exerce une
fascination érotique sur certains des poètes qui souhaitent l’étreindre, la
caresser, l’embrasser.
Cependant, elle est aussi insaisissable, « ni tout à fait la même, ni tout à fait
une autre » (document A) et « ce n’est jamais la même femme » (document C).
Elle « per[d] sa réalité » (document B), devient aussi immatérielle qu’un spectre,
une « ombre », le « fantôme » des « voix chères qui se sont tues » (document
A) : elle rappelle le fantôme d’Eurydice que le poète Orphée essaya de
ramener « au jour » (document C, v.16) depuis le royaume des morts.
Les poètes vivent avec elle une relation paradoxale, contradictoire : à la fois
proche et « lointaine » – « ensemble » et « séparés », dit Claude Roy, « nous
sommes presque étrangers » (document C) –, idéalisée et singulière, c’est
parfois une femme maternelle et consolatrice, parfois une femme envoûtante, qui « hante » et « gouverne » (document B) le poète dans ses rêves.
©HATIER
[D’un poème à l’autre… échos et réécritures]
Cette parenté entre les quatre poèmes n’est pas due au hasard : il est évident
qu’au-delà de leur appartenance à une tradition du lyrisme amoureux, il existe
entre eux des échos dont le poème de Verlaine est la source d’inspiration.
C’est dans « Mon rêve familier » que Desnos, Éluard et Roy trouvent le thème
du rêve et de l’image de la femme. D’un poème à l’autre, ce sont aussi des
citations que les poètes introduisent çà et là, hommage à Verlaine, ou témoignage amical, signe de connivence entre poètes de la même génération, celle
des rêveurs éveillés du surréalisme. Éluard se souvient du « Je l’ignore » de
Verlaine et écrit « nous ignorions » et « ce ne fut qu’un battement d’aile » dans
son poème, devient, sous la plume de Roy : « Ce ne fut qu’un battement de
cil »…
C’est ainsi que les poètes peuvent, sans se renier, concilier expérience
authentique et jeu poétique…
■ Commentaire
PRÉPARATION
m Trouver les idées directrices
• Inspirez-vous des pistes fournies par les consignes. Faites aussi la
« définition » du texte (voir sujet 1, p. 26). De cette « définition », vous
pouvez tirer des pistes de recherche. Ici :
Poème en prose (genre) éloge (type) lyrique (registre) de la femme aimée
(thème), dans lequel le rêve prend le pas sur la réalité.
• Première piste
– Cherchez les marques du lyrisme (formes intensives, hyperboles, vocabulaire des sentiments, présence du poète…).
Le lyrisme
• « Lyrique » : signifie « qui porte la marque parfois exaltée des sentiments, des émotions ». À l’origine, le lyrisme désigne le chant que les
poètes accompagnaient de leur lyre.
• Le style lyrique se caractérise :
©HATIER
par...
exemples
la présence de certains thèmes la nature, l’amour, la mort...
humains
la situation d’énonciation
les indices personnels, notamment de la
1re personne, parfois mêlés à ceux de la 2e personne.
la syntaxe
(forme des phrases)
• les exclamations.
• les interrogations, dont les questions rhétoriques.
le vocabulaire
• le vocabulaire affectif (émotions, sentiments...).
• le vocabulaire du bonheur/du malheur...
le rythme des phrases ou des vers • les phrases parfois amples et oratoires, parfois
heurtées et déséquilibrées (marque de l’émotion).
• l’enjambement.
• coupes inhabituelles.
le jeu sur les sonorités
• les harmonies imitatives.
• les allitérations/assonances.
des figures de style
• figures de l’amplification et de l’exaltation : anaphores, répétitions, accumulations, gradations.
• les images frappantes (comparaisons et métaphores).
– Cherchez ensuite ce qui donne à la femme aimée sa réalité : situation
d’énonciation (analysez les indices personnels), vocabulaire du corps…
• Deuxième piste
– Analysez le vocabulaire du rêve, de l’apparence, de l’irréalité.
– Analysez les éléments paradoxaux, les mots qui a priori « ne vont pas
ensemble ».
– Montrez que le poète oscille entre certitude et doute (relevez pour cela les
termes modalisateurs, le mode de certains verbes…). Déduisez-en la puissance de l’imaginaire et analysez l’atmosphère que crée le rêve.
Les modalisateurs
• Les modalisateurs sont des mots ou des tournures qui expriment le degré
de certitude, de vérité ou de fausseté accordé à l’énoncé par celui qui écrit.
• Il peut s’agir :
– d’adverbes ou de locutions adverbiales : à coup sûr, certainement, sans
aucun doute, peut-être, vraisemblablement… ;
– de verbes ou d’expressions : être sûr, être certain, croire, s’imaginer,
penser… ;
– d’expressions comme c’était comme, avoir un air de, paraître, sembler…, il se peut que… il est évident que… ;
©HATIER
– de certains modes verbaux, notamment le conditionnel : il y aurait eu
des dégâts… ;
• Ils peuvent servir à exprimer une perception, une opinion ou un degré
de probabilité, ou encore à rendre crédibles des éléments fantastiques et,
ainsi, à faire croire à l’incroyable.
• Ils peuvent équivaloir à une comparaison ou à une métaphore, en
créant une analogie.
Construire un paragraphe : comment éviter la paraphrase ?
• Vous devez absolument éviter la paraphrase et ne jamais séparer le fond de
la forme : ne signalez jamais un procédé de style sans indiquer en même
temps l’effet qu’il produit sur le lecteur ou l’idée qu’il traduit. Un paragraphe
n’est complet que s’il comporte trois composantes indispensables : l’interprétation (ou idée sur le texte), une citation (indices relevés dans le texte) et
la qualification (ou caractérisation) de l’élément relevé.
• Voici un moyen mnémotechnique pour la bonne construction d’un
paragraphe :
I
C
Q
Idée
Citation
Qualification
• Dans le commentaire, reliez l’idée, la qualification et la citation.
Faire une introduction de commentaire
L’introduction d’un commentaire comporte quatre phases : phrase d’amorce, présentation du texte, teneur du texte, annonce du plan.
Dans l’introduction, il faut :
• intégrer le texte dans un ensemble plus large en rapport avec le texte
(époque, mouvement,…) ; nommer et replacer l’auteur dans son époque
(essayer de trouver un rapport entre l’époque et l’auteur ou entre l’époque
et le texte ; ne jamais donner de détails biographiques sur l’auteur qui
n’aient pas de rapport direct avec le texte).
• replacer l’extrait dans l’œuvre que l’on caractérise (pour cela, utiliser le
paratexte). Répondre le plus brièvement possible aux questions : qui ?
quoi ? où ? quand ? comment ?
• mentionner le texte : de quoi parle le texte (en une phrase brève) ? quelle
est sa teneur ?
• annoncer le plan (les deux ou trois centres d’intérêt retenus).
Attention ! Évitez les formulations trop lourdes comme « Je vais tenter
dans une première partie de montrer que … ».
©HATIER
CORRIGÉ DU COMMENTAIRE
Attention ! Les indications entre crochets ne sont qu’une aide à la lecture et
ne doivent pas figurer dans votre rédaction.
[Introduction]
Robert Desnos jouissait, dans le groupe des écrivains surréalistes, d’un
prestige particulier à cause de ses talents de rêveur éveillé. Il pouvait
s’endormir n’importe où et, sous hypnose ou spontanément, pratiquer l’écriture automatique !
Rêveur éveillé mais aussi amoureux passionné, il consacre un recueil « À la
mystérieuse », une femme qu’il aima intensément. Dans « J’ai tant rêvé de
toi », il décrit une expérience étrange : sa vie rêvée prend le dessus sur sa
vie réelle et la femme qu’il aime dans la réalité devient moins réelle que celle
qu’il retrouve dans ses rêves…
Desnos, tout en célébrant avec un lyrisme intense cette femme exceptionnelle, mythifiée, essaie de comprendre et de résoudre cette situation pour le
moins paradoxale.
[1. L’intensité d’un chant d’amour lyrique]
Desnos célèbre avec intensité lyrique son amour pour « la mystérieuse ».
[1.1 Un amour intense]
L’anaphore « J’ai tant rêvé de toi », qui, par quatre fois, ouvre les versets du
poème, constitue comme le refrain incantatoire d’un psaume lyrique.
D’autres expressions, reprises çà et là – les mots « ombre », « fantôme »,
les adverbes « peut-être », « sans doute », les allusions au « temps » – contribuent aussi à créer une atmosphère étrange, envoûtante. Le « je » du
poète prédomine pour affirmer avec force son amour « pour la voix qui (lui)
est chère », pour « la seule (femme) qui compte » pour lui.
Quand il évoque cette déjà longue relation amoureuse – « depuis des jours
et des années » –, l’affirmation de la force absolue de cet amour se marque
dans des expressions intensives et même hyperboliques – la reprise de
l’adverbe « tant », « plus ombre cent fois que l’ombre » – ou des termes très
forts (« hante », « gouverne »).
[1.2. L’amour pour une femme réelle]
Cette femme est une femme qui existe, bien réelle. En s’adressant directement à elle pour lui expliquer l’étrangeté de l’évolution de son amour, le
poète multiplie les marques de la deuxième personne ; par l’entremêlement
des marques de la première et de la deuxième personne, il impose à la fois
la présence de cette femme et la sienne propre.
©HATIER
Il rend sensible le rayonnement sensuel et érotique de cette « mystérieuse ». Lui qui a célébré dans d’autres vers Rrose Sélavy, femme
imaginaire mais anagramme transparent de Éros, c’est la vie, éprouve une
véritable jouissance à nommer, comme dans un blason précieux, le « corps »
de cette femme, son « front », ses « lèvres », sa « bouche ». La recherche du
contact amoureux par des sensations tactiles – le « baiser », l’étreinte – se
double du plaisir d’entendre la « voix qui [lui] est chère ». Il se dégage de cette
femme une véritable énergie vitale. C’est sur une image d’elle rayonnante,
« solaire », que s’achève le poème : le poète la voit portée « allègrement » par
la joie de vivre, et tournée vers l’avenir (« elle se promènera… »).
[2. Les paradoxes du rêveur amoureux]
La réalité fascinante de cette femme n’empêche pas le poète d’être confronté à une situation amoureuse paradoxale : amoureux fou, il la cherche et
la retrouve aussi dans ses rêves ; mais, pour ce rêveur invétéré, la femme
rêvée a fini par devenir plus réelle que la vraie femme qui disparaît, « corps
et biens » (c’est le titre du recueil auquel appartient ce poème) dans le
monde parallèle où s’est installé le rêveur-poète.
[2.1. Le rêve plus fort que la réalité]
Le poème est tout entier parcouru par une tension entre le rêve et la réalité.
D’un côté, le poète s’enfonce dans le monde du « sommeil », de « l’ombre »,
des « fantômes », de « l’apparence » dans lequel il a déjà « tant rêvé » ; de
l’autre côté, s’étend le monde « solaire » de la « vie », du « corps vivant », de
la « naissance » où l’on « se promène allègrement ».
Ces deux mondes parfois se touchent et de ces rencontres naissent des
situations – et des expressions – paradoxales : « l’apparence » est alors
« réelle », le poète « dor[t] debout » et la femme de chair et d’os est plus
lointaine que « les premières lèvres et le premier front venus ».
C’est une étrange expérience de dédoublement, quasi schizophrénique, que
vit le poète : son corps (en fait, il dit « le corps », ce qui semble le mettre
encore plus à distance) continue à jouer son personnage dans le théâtre du
réel, « exposé à toutes les apparences de la vie », mais le poète n’habite
plus son enveloppe sensible et sa vie est un songe…
Dès la première phrase, Desnos constate avec lucidité que les jeux sont
faits : « J’ai tant rêvé de toi que tu perds ta réalité. » L’abus de rêve a contaminé le réel, le passé altère le présent, et ce présent détermine l’avenir
que Desnos se fixe à la fin du poème. On a ici l’impression d’une fatalité
dont le poète, avec son penchant pour le rêve, assume l’entière responsabilité et que la syntaxe matérialise dans le lien inéluctable de cause à
conséquence « tant… que ».
©HATIER
[2.2. De la certitude au doute]
Cependant, après avoir posé cette certitude, le poète revient sur son affirmation, s’interroge, comme s’il parcourait en sens inverse le cheminement
qui l’a conduit à sa première conclusion.
Dans sa première question, plus rhétorique que réelle, il écarte l’adjectif
possessif « ton » ou « ta », et choisit le démonstratif (« ce corps », « cette
bouche »), ainsi qu’une expression indirecte et métonymique, plus impersonnelle, « la voix qui m’est chère », ce qui renforce cet effet de mise à
distance, d’éloignement.
Dans cette oscillation entre certitude et doute, le poète prend conscience
d’avoir atteint un point de non-retour : à la question « Est-il encore
temps… ? », il répond, quelques versets plus loin : « il n’est plus temps », « il
ne me reste plus… ». Le présent d’habitude « me hante et me gouverne »
marque sa dépendance de toxicomane du rêve. Mais, paradoxalement
encore et contre toute évidence, Desnos remet en question cette conclusion
par des « peut-être », rejetés en fin de vers, comme dans un souffle, par des
« sans doute ». Les gestes de l’amant que l’on attendrait dans le monde réel
sont, eux, évoqués au conditionnel et de façon négative : « mes bras ne se
plieraient pas aux courbes de ton corps », « je pourrais moins toucher ton
front » ; le contact physique est devenu impossible : dans le dernier verset, les
gestes de la familiarité amoureuse – « marché », « parlé », « couché » – qui
semblent témoigner par le dynamisme de leur rythme ternaire d’un élan
retrouvé, sont immédiatement renvoyés dans le monde du rêve et du
« fantôme » qui en est le compagnon.
Ces ambiguïtés, ces hésitations n’illustrent-elles pas l’étrange formule « Ô
balances sentimentales » qui divise le poème en deux et traduit le double
appel, qui partage le poète : celui du rêve et celui du réel ?
[2.3. Le bonheur dans le rêve]
Le dernier verset semble indiquer que le temps des certitudes – et des
choix de vie – est venu, malgré le retour, comme dans un souffle, de quelques doutes avec cette bizarre association de « peut-être, et pourtant »
qui reste comme en suspens. Le poids du passé, la familiarité prolongée
avec le « fantôme » tant aimé et compagnon de tant d’activités partagées
font définitivement pencher les « balances sentimentales » vers le monde
des « fantômes » et de l'« ombre » : la répétition de ces mots appuie
encore davantage l’omniprésence de ces ombres, comme un murmure de
voix confuses rendu indistinct par les assonances de sons nasalisés et
sourds (« fantômes », « ombres », « cent ») associés à des allitérations
répétées en [m].
©HATIER
Mais ce choix n’est pas vécu dans la souffrance : aucune plainte, mais
plutôt comme un soulagement, une libération, une énergie retrouvée dont
témoignent les répétitions incantatoires dans le dernier verset et l’hyperbole
de la comparaison « plus ombre cent fois que l’ombre ».
L’image finale de l’« ombre […] sur le cadran solaire » est toute surréaliste
par son caractère insolite et un certain humour : la femme aimée serait
comme la fine aiguille d’un cadran solaire qui projette son ombre au gré du
soleil et s’avance au fil des heures. Elle est surtout riche d’harmoniques que
chacun entendra selon sa sensibilité. Il y a ici d’abord un dynamisme lié à la
répétition de « se promène », de la joie avec « allègrement » et aussi de
l’optimisme dans le futur « se promènera » : la vie continuera… Enfin, le mot
« solaire » éclaire brillamment la chute du poème et marque l’apothéose
radieuse de la femme aimée.
[Conclusion]
Le philosophe grec Platon définissait le poète comme une « chose légère,
ailée ». Desnos semble avoir pris l’image au pied de la lettre en préférant
vivre son amour en rêveur-poète, léger comme une ombre. Paradoxe aussi
du poète – et de la poésie – qui dit une chose et souvent fait son contraire…
Au moment où il choisit de disparaître, de devenir invisible, il laisse, sous la
forme d’un poème, la trace la plus éclatante et définitive de sa disparition.
■ Dissertation
PRÉPARATION
m Comprendre le sujet
• Le sujet se présente sous la forme d’une allusion à l’un des textes du
corpus et d’une question ; la problématique est donc clairement isolée.
• Surlignez les mots-clés ; vous allez parler de « la poésie », mais sous quel
angle ? sa « vocation », ses « fonctions » : son rôle.
• Problématique générale : Quelle est la fonction de la poésie ?
• La consigne vous donne une partie de la réponse : « célébrer l’amour » :
Cherchez le sens de « célébrer » : honorer, faire l’éloge de, exalter, glorifier.
Cela vous met sur la voie du lyrisme (voir ci-dessus).
• Cherchez en quoi poésie et amour sont à rapprocher (voir sujet d’invention).
• Cherchez les points communs, travaillez sur la nature du poète aussi.
©HATIER
• Mais vous devez chercher d’autres « fonctions » de la poésie et dire votre
opinion (« selon vous ») : De quels thèmes peut-elle traiter ? Quelle est sa
mission ?
m Chercher des idées
• Reportez-vous au sujet 1, p. 39 pour la définition du poète et de la poésie.
• Reportez-vous au sujet 1, p. 40 pour des citations utiles sur la poésie.
CORRIGÉ DE LA DISSERTATION
Voici un plan détaillé dans lequel vous devez rajouter des exemples en fonction de votre expérience personnelle et à partir duquel vous pouvez vous
exercer à rédiger quelques parties du devoir.
Introduction
Amorce : Sous le signe d’Orphée… Orphée, avec sa lyre et ses chants élégiaques, émeut les dieux et la nature… Si l’on ouvre une anthologie
poétique, les poèmes consacrés à l’amour occupent une place prédominante (voir les rondeaux de Villon, Les Fleurs du Mal de Baudelaire, les
poèmes à Lou d’Apollinaire). L’amour serait-il la vocation de la poésie ?
En dehors de cette constatation purement statistique, on peut se demander si
la vocation de la poésie est de célébrer l’amour ou si elle a d’autres fonctions.
1. La poésie pour célébrer l’amour…
1.1. L’amour, thème universel
• Presque tous les adolescents et même les adultes mettent sous forme de
poésie ce sentiment dont ils n’arrivent pas à parler dans une forme ou des
termes quotidiens : l’amour, par l’exaltation qu’il entraîne, prédispose à
l’expression poétique (un état second pour une langue « seconde ») : c’est un
sentiment universel, capable de toucher tout être humain.
• Thème récurrent de la poésie, quelle que soit l’époque :
– l’amour peut revêtir plusieurs formes : amour précieux, passion inquiète,
amour heureux… ;
– c’est un sentiment qui emprunte tous les registres, et qui implique non
seulement des plaisirs, mais aussi des ruptures et des révolutions….
Ex. : Ronsard, célébrant Cassandre ou Hélène, célébrait l’amour à travers elles.
– l’amour célebré par les poètes baroques, précieux ;
©HATIER
– Les romantiques, dont l’amour est un des thèmes de prédilection, et à leur
suite, bien des poètes du XIXe et du XXe siècles qui ont poursuivi dans cette voie.
1.2. Qui d’autre que le poète peut mieux célébrer l’amour ?
• Le poète, un être plus sensible que les autres : non seulement il ressent
d’une façon plus intense, mais dispose des mots pour le dire.
• Le poète vit dans un autre monde, comme l’amoureux ; la poésie et
l’amour transportent vers l’ailleurs, dégagent des réalités quotidiennes.
• Le poète est un peu « fou » : l’amour implique la folie, la poésie aussi :
(voir Musset : « Amour, fléau du monde, exécrable folie », et Rimbaud : « À
moi l’histoire d’une de mes folies »).
• Le poète est un être irrationnel : la poésie fait appel à d’autres facultés que
l’intelligence, la raison ou la logique. Comme l’amour, elle est irrationnelle.
• Poésie et amour se nourrissent de rêves.
• Le poète est tiraillé entre l’idéal et le spleen ; c’est un être de
contradictions : or, l’amour, mélange de plaisir et de souffrance, inspire aussi
des sentiments contradictoires ; la poésie apparaît comme un remède aux
maux de la vie et de l’amour, or l’amour comporte souvent des déceptions.
1.3. Un instrument parfait : le langage poétique
• La poésie est propre à l’expression des sentiments : le poète exprime son
moi intérieur.
• La poésie suggère plus qu’elle ne dit explicitement, comme l’amour qui
prend souvent des détours pour s’exprimer.
• Les ressources du lyrisme pour communiquer au lecteur l’émotion ressentie,
et rendre compte de l’exaltation et de la passion (hyperboles, images…), sont :
– le vocabulaire affectif ;
– la dislocation des phrases par le bouleversement de la syntaxe logique
(impossible dans le roman).
• L’amour est indicible, la poésie traduit l’indicible.
• Images et figures, qui rendent l’amour plus concret, parfois indécises,
floues, indéfinissables comme l’amour.
• Le poème est une forme « dense » (plus que le roman par exemple),
courte, donc plus « condensée », plus forte.
• La poésie peut prendre des formes inédites, qui rendent compte de la
« surprise » de l’amour : les calligrammes d’Apollinaire (alliance du mot et du
graphisme).
• Genre proche de la musique : douceur musicale (Verlaine) et jeu sur les
rythmes du cœur. L’amour est aussi souvent le thème de chansons ; or,
chanson et poésie sont à la portée de tous.
©HATIER
→ Le poème est donc un moyen idéal pour célébrer l’amour, et cette célébration est une source perpétuelle d’inspiration pour les poètes.
2. D’autres fonctions, d’autres « vocations »…
2.1. Célébrer au sens large…
2.1.1. L’amour au sens large
La poésie célèbre l’amour entre homme et femme, mais aussi l’amour dans
son sens large, l’amour humain avec toutes ses variations et ses objets. La
poésie est une aventure de la pensée, de la sensibilité, du langage, une
célébration toujours portée par la passion, un désir–Éros :
• regret de la terre natale chez Du Bellay.
• combat pour la liberté et la république chez Hugo et les poètes de la résistance (prend la forme de la contestation).
• l’amour de la vie, du monde, des choses (Ponge).
• poésie de la célébration pure (Saint-John Perse).
2.1.2. D’autres thèmes, d’autres sujets de célébration ?
Mais la poésie ne se prête pas seulement à la célébration de l’amour :
• Elle peut célébrer l’histoire des hommes, exalter leur héroïsme ou leur
générosité, souvent dans un registre épique : voir Hugo dans La Légende
des siècles.
• Autres thèmes de la poésie : la nature, la fuite du temps, la beauté, la
poésie et l’inspiration, le travail du poète, la situation du poète et sa nature
particulière (voir Baudelaire, dans « L’Albatros »).
• La poésie peut être expression d’une douleur, d’un mal-être, de la tristesse, du mal de vivre… (voir Verlaine dans « Chanson d’automne ») ou
l’inverse (quand Ponge, dans Le Parti pris des choses, fait l’éloge humoristique du « Cageot » : on est loin de l’amour).
2.2. Un travail sur le langage et le parti de l’art pour l’art :
La poésie n’est pas seulement célébration. Elle a d’autres « vocations ».
2.2.1. « Rompre avec l’accoutumance » (Saint-John Perse), « dévoiler »
le monde (Cocteau), « déraciner les mots »
• La poésie, jeu verbal, invention (« déraciner les mots ») ; recherche sur le
langage (Rimbaud : « Voyelles » ; Queneau…).
2.2.2. Le culte de la Beauté : l’art pour l’art
• La poésie, pour les Parnassiens par exemple, est vouée à la description
artistique du monde, à la création d’une œuvre esthétique.
Ex. : Leconte de Lisle (« Le sommeil du condor ») ou José-Maria de Heredia
(« La conque »).
Transition : agréable, la poésie peut aussi être utile…
©HATIER
2.3. Un moyen d’explorer le monde, d’en dévoiler les mystères
et de lui redonner vie
La poésie est alors sous le signe non plus d’Orphée, mais d’Apollon, le dieu
qui passait pour élucider les mystères du monde.
La poésie est un moyen de connaissance, mais autre que scientifique et
rationnelle → elle permet d’explorer le monde et d’en dévoiler la face cachée :
• en redonnant leur pouvoir aux sensations (voir Baudelaire, dans « Parfum
exotique », Hugo dans « Fenêtres ouvertes » in L’Art d’être grand-père,
1877).
• en rompant avec l’habitude : « [La poésie] dévoile dans toute la force du
terme. Elle montre nues, sous une lumière qui secoue la torpeur, les choses
surprenantes qui nous environnent et que nos sens enregistraient
machinalement » (Cocteau) ; voir Ponge, Prévert, le mythe du poète voyant…
• en établissant des « correspondances » inattendues : voir « Correspondances » de Baudelaire (correspondances entre les sensations, mais aussi
entre le monde terrestre et le monde de l’idéal).
Transition : utile pour l’homme, la poésie est aussi utile pour son époque…
2.4. La poésie, « une arme chargée de futur » (Célaya)
Mais la poésie peut (et doit ?) aussi, dans des périodes critiques, prendre
part aux débats humains, s’engager.
2.4.1. Le poète est homme dans une époque
Dans certaines situations, le poète ne peut se taire, il vit dans une époque,
un monde qu’il doit rendre « meilleurs » (Hugo).
• « Et c’est assez pour le poète d’être la mauvaise conscience de son
temps » (voir Saint-John Perse).
• Engagement politique (voir D’Aubigné, La Fontaine, Hugo : Les Châtiments ;
poètes résistants).
• Engagement social et dénonciation des abus et injustices (Rimbaud :
« Les assis »).
• La force de la poésie en fait une arme à mettre au service de grandes
causes : dénoncer la guerre, l’injustice…
2.4.2. Pourquoi la poésie est-elle tout particulièrement apte à assumer
cette fonction ?
Ses ressources la rendent particulièrement apte à cette fonction :
• elle peut jouer sur des registres variés : satirique, ironique, lyrique, burlesque (Hugo dans Les Châtiments contre Napoléon III qui a assassiné la
liberté et la république, Boris Vian dans « Le Déserteur »).
• elle frappe les imaginations, surprend (par ses raccourcis, ses images…)
et persuade (sans passer par la logique).
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Conclusion
Empêcher un poète de parler d’amour, ce serait comme mettre un oiseau
en cage, même immense.
Mais les grands poètes ont su varier leur inspiration : Ronsard a écrit pour
Marie, mais aussi pour soutenir la cause des catholiques (dans les guerres de
Religion), Aragon a écrit pour les « yeux d’Elsa » mais aussi contre l’oppression allemande, Éluard a écrit pour Nush, mais aussi pour la « Liberté ». On ne
peut réduire la poésie à une fonction unique. La richesse de la poésie tient
moins à ce dont elle parle qu’à sa diversité et à son originalité.
■ Écriture d’invention
PRÉPARATION
m Comprendre le sujet
Repérer les contraintes de l’écriture d’invention et y répondre
• Pour chaque sujet d’écriture d’invention, vous devez vous interroger sur
les contraintes imposées par la consigne et sur les choix, les libertés
qu’elle vous laisse. Interrogez-vous :
– sur le sujet du texte ;
– sur le genre du texte à produire : scène de théâtre ? monologue ?
dialogue ? lettre ? discours ?… Vous devez respecter les caractéristiques
formelles du genre repéré ;
– sur la forme de discours (ou le type de texte) : récit ? description ?
argumentation ?…
– sur le registre du texte à produire : vous devez aussi vous demander si
certains mots de la consigne ne vous indiquent pas le registre à utiliser
(lyrique, pathétique, ironique…).
Si le texte à produire a un fond argumentatif, vous devez dès lors bien
définir la thèse ou l’opinion que vous soutenez.
Il vous faut choisir votre « stratégie argumentative » : est-ce plutôt
convaincre (en vous adressant à la raison du lecteur par un raisonnement
logique rigoureux) ou persuader (en vous adressant à la sensibilité du
lecteur, en l’émouvant et en faisant appel à ses sentiments) ?
– sur la situation d’énonciation : qui parle (ou écrit) à qui ? où ? quand ?
De cette situation, vous tirerez :
– le niveau de langue à utiliser (familier, neutre, soutenu) ; le style à
adopter et certains éléments spécifiques de votre texte ;
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– les buts (ou visées) du texte : informer ? soutenir une thèse ?
émouvoir ?
– d’éventuelles pistes de recherche qui vous seraient fournies par la
consigne (forme particulière…).
• Relevez tout autre mot qui vous donne une indication précise sur le
texte : il peut s’agir d’adjectifs (fantastique, réaliste…).
• Demandez-vous si les textes du corpus vous fournissent des indications (formulation du type : « à la manière de… »). Il faut alors analyser le
texte de base, en tirer les caractéristiques essentielles et se calquer sur
lui ; il peut aussi vous donner des circonstances, des pistes…
• Vérifiez bien que votre texte obéit à toutes les contraintes répertoriées.
• Il vous reste ensuite :
– des choix à faire (si, par exemple, le registre n’est pas précisé dans la
consigne, vous avez le choix) ;
– des idées à chercher pour nourrir le « fond » de votre texte ;
– des exemples à rassembler pour illustrer votre propos.
• Ici :
– Sujet : la poésie ; plus précisément : « inspiration poétique et amour ».
– Genre : préface.
La préface
• La préface est un texte placé au début d’un ouvrage et qui présente
cet ouvrage au lecteur.
• Ses différentes formes : elle peut être un « avertissement au lecteur »,
une dédicace, un prologue…
• Ses buts possibles :
– justifier l’entreprise d’écriture ou de publication de l’ouvrage ;
– justifier certaines caractéristiques de l’ouvrage ;
– répondre à des critiques, à un accueil défavorable, à la censure si
l’œuvre a été critiquée ou censurée ;
– donner des conseils de lecture, un « mode d’emploi » pour le lecteur ;
– exposer ses conceptions personnelles : elle prend alors la forme d’un
manifeste qui expose des perspectives et éventuellement des règles
(c’est un peu le cas dans le sujet que vous avez à traiter) ;
– être critique (si elle présente l’ouvrage d’autrui) ou autocritique (si on
présente son propre ouvrage).
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• Type de texte (ou forme de discours) : « démontrez » : discours argumentatif. Thèse que vous défendez : « Inspiration poétique (poésie) et amour
sont liés. » Vous devez donc chercher des arguments (voir plus bas).
• Registre : non précisé (choix à faire), mais on peut penser que vous devez
prendre un ton… poétique pour parler de poésie ! Le lyrisme conviendrait
aussi (il s’agit de parler de poèmes d’amour).
• Situation d’énonciation :
– qui ? Au choix, mais vous devez choisir une identité : un poète ? un directeur de collection ? un lycéen ? un professeur de lettres ? Vous pouvez
employer le « je » et prendre la parole en votre nom.
– à qui ? à des lecteurs (qui varient en fonction de votre identité : des
élèves ? des lecteurs de revue littéraire ?…). Vous pouvez utiliser le « vous »
pour impliquer vos lecteurs.
• Buts : défendre votre conception de la poésie, opérer un rapprochement
entre inspiration poétique et amour, mais aussi faire apprécier des poèmes
d’amour que vous avez aimés.
m Chercher des idées
• Rapprochement entre inspiration poétique et amour (recherche
d’arguments) :
– La poésie est propre à l’expression des sentiments : le poète exprime son
moi intérieur.
– La poésie fait appel à d’autres facultés que l’intelligence, la raison ou la
logique ; comme la passion amoureuse, elle est irrationnelle.
– L’amour implique la folie, la poésie aussi : voir Musset : « Amour, fléau du
monde, exécrable folie » et Rimbaud : « À moi l’histoire d’une de mes folies. »
– La poésie recourt par excellence au lyrisme, qui est propre à rendre
compte de l’exaltation et de la passion (hyperboles, images…).
– Poésie et amour se nourrissent de rêves.
– Poésie et amour transportent dans un autre monde, dégagent des réalités
quotidiennes.
– L’amour est indicible, or la poésie traduit spécifiquement l’indicible.
– L’amour est un mélange de plaisir et de souffrance, apporte souvent des
déceptions ; or la poésie peut apporter des remèdes aux maux de la vie.
– La poésie suggère plus qu’elle ne dit explicitement, comme l’amour qui
prend souvent des détours pour s’exprimer.
– Une citation intéressante : « Tant qu’il y aura des yeux reflétant les yeux
qui les regardent ; tant qu’une lèvre répondra en soupirant à la lèvre qui
soupire ; tant que deux âmes pourront se confondre dans un baiser ; tant
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qu’il existera une femme belle, il y aura de la poésie ! » (Becquer, La poésie
est éternelle).
• Réserve d’exemples (à compléter par vos poèmes préférés) :
– Les poètes de la Pléiade : Ronsard, « Je vous envoie un bouquet »,
« Comme on voit sur la branche au mois de mai la rose… », « Quand vous
serez bien veille… » ; Louise Labé : « Je vis, je meurs… » ;
– Marbeuf : « Et la mer et l’amour ont l’amer pour partage.. », les poètes
précieux (voir les blasons à la femme aimée) ;
– Les poètes romantiques : Hugo : « J’ai cueilli cette fleur pour toi sur la
colline… », Musset… ;
– Baudelaire : « Un hémisphère dans une chevelure » ; Verlaine : « Mon rêve
familier » ; Apollinaire : tous les poèmes à Lou (« Adieu », « Quatre jours, mon
amour, pas de lettres de toi… »), les calligrammes ; « Le Pont Mirabeau » ;
– Aragon : « Toute une nuit j’ai cru que mon âme était morte », « Il n’y a pas
d’amour heureux », « Cantique à Elsa », « Les yeux d’Elsa » ;
– Breton : « Ma femme à la chevelure de feu de bois… », « L’amour, la mort,
la vie » ;
– Mallarmé : « Apparition » ;
– Saint-John Perse : « Amers » (« Amour, amour qui tiens si haut le cri de ma
naissance… ») ;
– Jaccottet : « Lettre ».
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