Samedi 23 février, 20h Fiesta criolla F iesta crio lla
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Samedi 23 février, 20h Fiesta criolla F iesta crio lla
Roch-Olivier Maistre, Président du Conseil d’administration Laurent Bayle, Directeur général Dans le cadre du cycle Le nouveau monde Jésuites et Amérindiens Du Mardi 19 au mardi 26 février 2008 Vous avez la possibilité de consulter les notes de programme en ligne, 2 jours avant chaque concert, à l’adresse suivante : www.cite-musique.fr Fiesta criolla | Samedi 23 février, 20h Samedi 23 février, 20h Fiesta criolla Cycle Le nouveau monde Jésuites et Amérindiens du mardi 19 au mardi 26 février À l’âge baroque, le Paraguay a connu l’une des plus intéressantes expériences humaines de toute l’Amérique latine avec la fameuse république jésuite du Paraguay qui dura jusqu’à l’expulsion de l’ordre en 1767. Les Indiens guaranis y étaient regroupés dans des missions ou « réductions » où les religieux développèrent un type d’économie très original, l’argent y étant remplacé par un système de monnaies naturelles (étoffes de coton, maté). À cet égard, le syncrétisme religieux fut l’un des traits dominants de la ferveur populaire dans l’Amérique coloniale. Ainsi les negrillas et guineos renvoient au dialecte imaginé à partir de la langue espagnole par les esclaves noirs et, par extension, désignent un type de villancico imitatif ou parodique sur des textes inspirés par Noël : une façon imagée de nous renseigner sur la manière dont l’événement sacré était perçu par cette population d’origine africaine. Et plus encore, il y a le pèlerinage de Santa Maria de Guadalupe au Mexique qui se développa à partir des visions que Juan Diego, paysan aztèque, eut en 1531 de la Vierge, apparue sous les traits d’une jeune Indienne. À la suite de ces visions, quelque six millions d’Aztèques se convertirent au catholicisme et la Madone de Guadalupe inspira des émules jusqu’en Bolivie, où un autre pèlerinage voué à la même Vierge de Guadalupe, en la ville de La Plata, rassemble depuis 1602 indigènes, métis, Espagnols américains (créoles) et Espagnols de la métropole. Célébré chaque année le 8 septembre et précédé d’une procession opulente animée par des danseurs et musiciens vêtus de costumes multicolores, cet événement dure en fait dix jours et tourne à la fiesta criolla, avec des salve et des villancicos naïfs, écrits en castillan. Sans doute paternaliste, la république jésuite du Paraguay a cependant permis aux populations indigènes de vivre en semi-autarcie pendant plus d’un siècle et demi. Aussi bien, théâtre et musique n’y étaient pas oubliés, comme le prouve le San Ignacio de Loyola de Domenico Zipoli, s’agissant du seul opéra de l’ère coloniale portant l’empreinte en profondeur des cultures originelles. Né en 1688, le Toscan Zipoli fut notamment l’élève d’Alessandro Scarlatti et de Bernardo Pasquini. Organiste en l’église des Jésuites à Rome en 1715, il devient à son tour jésuite en 1716 et part pour les missions du Paraguay dès 1717 pour se fixer à Córdoba comme compositeur et professeur auprès des populations indigènes, avant de mourir en 1726, seulement âgé de trente-sept ans. Son drame sacré San Ignacio se distingue des oratorios qu’il écrivit en Italie par un exotisme expressif dû aux conditions de sa création. On sait qu’il fut joué et chanté par des artistes amérindiens et que son succès fut très vif, relayé hors du Paraguay par le jésuite allemand Martin Schmid. Telle quelle, l’œuvre est un excellent exemple de métissage, au baroquisme affirmé. Au-delà, on remarquera que le style hispano-américain a été durablement source de rêve pour l’imaginaire européen. Et cela jusqu’en Angleterre où l’Indian Queen de Purcell (1695) se fait l’écho d’un songe exotique qui ne choisit pas vraiment entre Aztèques et Incas. Reste pour notre bonheur l’invention flamboyante de l’Orphée britannique qui mourut ici la plume à la main, laissant à son frère Daniel le soin de mener ce génial semi-opéra à son terme. Outre ce répertoire scénique, les jésuites veillaient, bien sûr, au service liturgique au quotidien, formant les indigènes à la pratique musicale et utilisant un instrumentarium local bien antérieur à la conquête. L’Ensemble Louis Berger, conduit par Ricardo Massun, réveille la messe anonyme San Ignacio, toute bruissante des timbres bigarrés des bajunes, ces flûtes de Pan sud-américaines de très grande taille que les Jésuites intégrèrent sans réticences au concert occidental. Roger Tellart MARDI 19 FÉVRIER - 20H SAMEDI 23 FÉVRIER - 20H Negrillas y Guineos Fiesta criolla Camerata Renacentista de Caracas Isabel Palacios, direction Ensemble Elyma Schola Cantorum Cantate Domino Compagnie Ana Yepes Gabriel Garrido, direction JEUDI 21 FÉVRIER - 20H Musique des missions jésuites MARDI 26 FÉVRIER, 20H Ensemble Elyma Gabriel Garrido, direction Ensemble Louis Berger Ricardo Massun, direction The Indian Queen Version de concert SAMEDI 23 FÉVRIER - 18H30 Procession Perú Andino Ensemble Louis Berger Schola Cantorum Cantate Domino Ensemble Elyma Opéra de Henry Purcell Livret de John Dryden et Robert Howard Reconstitution de Philip Pickett New London Consort Philip Pickett, direction Joanne Lunn, soprano Julia Gooding, soprano Tone Braaten, soprano Mark Chambers, contre-ténor Christopher Robson, contre-ténor Andrew King, ténor Joseph Cornwell, ténor Michael George, baryton-basse Simon Grant, baryton-basse Mark Rowlinson, baryton-basse SAMEDI 23 FÉVRIER – 20H Salle des concerts Fiesta criolla Ensemble Elyma Schola Cantorum Cantate Domino, direction Père Michaël Ghijs Compagnie Ana Yepes, direction Ana Yepes Gabriel Garrido, direction Bernardo Illari, transcriptions et réalisation musicale Jeff Castaing, costumes de la compagnie Ana Yepes Avec l’aimable autorisation du label K617 ‑ Le Couvent (Centre International des Chemins du Baroque à Sarrebourg). L’enregistrement de la Fiesta criolla est disponible sous la référence K617139 (distribution Harmonia Mundi). Fin du concert vers 21h35. 4 Détail du programme : Première partie Procession d’entrée à la Cathédrale : les Vêpres Todo el mundo en general D’après Francisco Corra de Arauxo (Séville, 1626) Premier salut : les chœurs angéliques Ángeles, ¡al facistol! Anonyme (Sucre, Bolivie) Paraninfos alados Roque Jacinto de Chavarría (1688-1719) Tota pulchra es, Maria Andrés Flores (1690-1754) Après-midi de comédies Morenita con gracia es María Juan de Araujo ? (1649 ?-1712) Cachua a dúo y a cuatro con violines y bajo al nacimiento de Christo Nuestro Señor Anonyme, transcrit par Martinez Compañon (Trujillo, Pérou, c. 1785) Cachua a voz y bajo al Nacimiento de Nuestro Señor Anonyme, transcrit par Martinez Compañon (Trujillo, Pérou, c. 1785) Second salut : la joie de la fête Alegría, risa, ¡ha! Roque Jacinto de Chavarría (1688-1719) Alégrese la tierra Roque Jacinto de Chavarría (1688-1719) Sub tuum præsidium Blas Tardío de Guzmán (c. 1695-1762) Cachua serranita Anonyme, transcrit par Martinez Compañon (Trujillo, Pérou, c. 1785) Intermède Tonada la lata a voz y bajo, para bailar cantando Anonyme, transcrit par Martinez Compañon (Trujillo, Pérou, c. 1785) Deuxième partie L’adoration de la Vierge María, todo es María – ¡Ay del alma mía! Andrés Flores – Anonyme, transcrit par Amédée François Frézier (Chili/Pérou, c. 1713) Troisième Salut : les oiseaux chantent à Marie (l’aube) Silgueritos risueños Roque Jacinto de Chavarría (1688-1719) Pajarillos, ¡madrugad! Roque Jacinto de Chavarría (1688-1719), arrangé par Manuel de Mesa (c. 1725-1773) La matutina estrella Anonyme, transcrit par Melchior M. Mercado (Moxos, Bolivie, XIXe siècle) Après-midi de taureaux Oigan las fiestas de toro Roque Jacinto de Chavarría (1688-1719) Danse des petits taureaux Anonyme, transcrit par Melchior M. Mercado (Moxos, Bolivie, XIXe siècle) samedi 23 février Quatrième salut : le triomphe de la Vierge Verset du huitième ton pour orgue Antonio Martin i Coll (Espagne, c. 1660-c. 1740) Toquen alarma Roque Jacinto de Chavarría (1688-1719) Salve Regina a 8 Anonyme, attribué à Blas Tardio de Guzmán (c. 1750) Fin de fête Lanchas pour danser Anonyme, transcrit par Martinez Compañon (Trujillo, Pérou, c. 1785) Fiesta criolla Il faut redire en préambule combien le syncrétisme religieux fut l’un des fondements de la foi populaire dans l’Amérique du Baroque colonial ; un syncrétisme plus que jamais présent, ce soir, dans cette reconstitution d’une solennité spécifique : la fête de Notre-Dame de Guadalupe. À l’origine de cette fiesta criolla de l’Altiplano, il y a l’histoire de Juan Diego, paysan aztèque du Mexique qui, en 1531, vit apparaître la Vierge sous les traits d’une jeune indienne. Celle-ci lui parla dans sa langue maternelle, lui demandant de faire construire une église qui serait dédiée à Santa Maria de Guadalupe, pèlerinage très populaire de l’Espagne métropolitaine. À la suite de ces apparitions, quelque six millions d’indigènes se convertirent au catholicisme et la Madone de Guadalupe, devenue l’un des lieux de dévotion les plus fréquentés de toute l’Amérique latine, inspira des émules jusqu’en Bolivie avec, précisément, le pèlerinage voué à la même Vierge de Guadalupe en l’ancienne ville de La Plata, également appelée Chuquisaca, aujourd’hui Sucre, en Bolivie. Célébré chaque année le 8 septembre – fête de la Nativité de la Vierge – depuis 1602, l’événement attire pèlerins et curieux venus du Pérou et de la Bolivie et, toujours fidèle aux motivations qui l’ont fait naître, dure en fait dix jours, incluant une suite d’actions rituelles fort anciennes. Précédée d’une procession opulente et bigarrée, elle est, aujourd’hui encore, la fête latinoaméricaine par excellence, lieu de convergence et de rencontre des cultures hispaniques, métisses et amérindiennes. Aussi bien rend-elle floues les frontières existant entre le sacré et le profane, supprimant momentanément les clivages sociaux et moraux et créant un espace distinct du quotidien où le rêve intemporel devient réalité. Sans doute, au départ, l’image de Notre-Dame de Guadalupe vient d’Estrémadure en Espagne, mais elle fut vite naturalisée amérindienne, emblème majeur de la société et des fêtes andines. Un peintre local, le moine Diego de Ocaña, en réalisa un portrait, en 1718, qui n’a de commun avec celui de la Vierge mexicaine que la couleur foncée de son teint, permettant ainsi aux indigènes de se reconnaître sans difficulté dans l’effigie. Et aujourd’hui comme hier, une population bigarrée accourt à la manifestation, apportant sa ferveur, son exubérance, bref, une couleur identitaire bienvenue. Ainsi, sans qu’en soient affadies les connotations proprement hispaniques, Guadalupe s’est élargi, au fil des temps, en un espace pluriethnique, lieu de confrontation privilégié entre Indiens, métis, Espagnols américains (les vrais créoles) et ressortissants de l’ancienne métropole, « chaque groupe revendiquant en la circonstance le contrôle des événements », selon Bernardo Illari. C’est la version originale de cette fête créole que Gabriel Garrido et les siens réveillent ce soir. Une version prétexte à tout un déploiement de villancicos et de salves naïfs en castillan, mêlés à d’autres musiques paraliturgiques et festives, autour de l’enfant du pays, le très doué Roque Jacinto de Chavarría (1688-1719), qui connaît ici la plus méritée des réhabilitations. Né lui-même à Chuquisaca, cet enfant naturel d’une métisse fut recueilli, à la mort de sa mère en 1695, par une institution charitable qui le fit entrer, étant donné sa jolie voix, dans la chapelle de la cathédrale de La Plata. Devenu instrumentiste (harpe et violon) à la mue, il obtint le titre de bachelier ès arts (sa culture générale semble avoir été samedi 23 février excellente) et entra dans les ordres tout en parachevant sa formation musicale avec Juan de Araujo. Au-delà, c’est son très rare talent qui le met au-dessus de la plupart de ses contemporains hispaniques et amérindiens. Dans la cinquantaine d’œuvres qu’il a laissées (surtout des villancicos polyphoniques en castillan), il explore et « orchestre » toutes les ressources du langage polychoral en fresquiste inspiré, parfois s’attachant à un mot ou à un refrain et le travaillant (à deux, trois, six, douze voix) en un contrepoint dense et superbement signifiant (et tout aussi éloquents sont les passages traités en solo). À son amour de la terre natale s’ajoute la composante hispanique de sa personnalité. Ainsi l’aficionado amoureux de la corrida réagit dans le très imagé Oigan las fiestas de toros mettant en scène une Vierge qui, sous l’habit du toréador, pare immanquablement les attaques du Mal, incarné par le taureau, tandis que Toquen alarma prend les armes avec enthousiasme, célébrant la victoire de Marie, la Vierge souveraine qui a sauvé l’Espagne du pouvoir des Maures. Sa sympathie pour ses frères indiens s’exprime dans l’usage de la langue indigène – le quechua –, outre son habileté à mettre en musique des paraphrases de salve et des litanies à Notre-Dame de Lorette en latin et en espagnol : un genre très apprécié localement et intégrant des citations de textes latins et de chant grégorien dans des compositions vernaculaires relevant du style villancico. Pour le reste, la cérémonie est conçue à la manière d’une « journée », comme dans le théâtre espagnol du XVIIe siècle (dont deux après-midi de comédies et de taureaux). Ainsi, une procession d’entrée accompagne le transfert de l’effigie de la Vierge dans la cathédrale, prélude aux compositions de Chavarría et à un choix de pièces anonymes ou empruntées à des contemporains de Chavarría, tels Andrés Flores et Blas Tardío de Guzmán. Le talent de ces derniers est manifeste, mais le plus captivant tient peut-être dans le ton populaire qui investit peu à peu le décor de la manifestation religieuse et culmine dans les rythmes de la Cachua serranita, à l’obsédante découpe litanique, réponse sans apprêts, mais combien fervente, des indiens à la conformité liturgique du motet Sub tuum præsidium de Tardío de Guzmán qui précédait. Et ici, l’on saluera comme il se doit les intuitions de Gabriel Garrido, de l’Ensemble Elyma et de leurs alliés qui rendent palpable une impression, non pas d’authenticité – mot parfaitement vain en la circonstance – mais de crédibilité, reflet de ce que cette fête créole a pu être dans son exotisme premier, au XVIIIe siècle, et qui se font les incontournables avocats de la vie au sanctuaire, au fil d’une démarche qui reste source de joie obstinée pour l’imaginaire. Roger Tellart Primera parte Première partie Procesión de entrada a la catedral: las vísperas Procession d’entrée à la Cathédrale : les Vêpres Todo el mundo en general Todo el mundo en general a voces, Reina escogida, digan que sois concebida sin pecado original. Que tout le monde, sans exception Que tout le monde, sans exception, À pleine voix, Reine élue, Dise que vous êtes conçue Sans le péché originel. Coplas Si mandó Dios verdadero al padre y la madre honrar, lo que nos mandó guardar él lo quiso hacer primero, y así, esta luz celestial en vos la dejó cumplida, pues él hizo concebida sin pecado original. Couplets Si le vrai Dieu a commandé D’honorer ses père et mère, Le commandement qu’il nous laisse, Il l’a voulu respecter le premier. Aussi, de cette lumière céleste, Vous a-t-il dotée, Puisque vous fûtes par lui conçue Sans le péché originel. Toda vos resplandecéis con soberano arrebol, y vuestra casa en el sol dice David que tenéis ; de resplandor celestial os cerró el Rey de la vida, Tout entière vous resplendissez D’un rose matinal et souverain, Et David dit que vous avez, Dans le soleil, votre maison ; D’un éclat céleste Vous a entourée le Roi de la vie, por haceros concebida sin pecado original. Parce qu’il vous a conçue Sans le péché originel. Todo el mundo en general a voces, Reina escogida, digan que sois concebida sin pecado original. Que tout le monde, sans exception, À pleine voix, Reine élue, Dise que vous êtes conçue Sans le péché originel. D’après Francisco Corra de Arauxo 10 samedi 23 février Primer Salve: Los coros angélicos Premier salut : les chœurs angéliques Ángeles, ¡al facistol! Ángeles, al facistol Serafines, al papel Virtudes, a la capilla que canta, que trina que suena, que suena bien; y en coros alegres y en tropa canora cantad, celebrad y decid de la Aurora cuantas gracias atesora desde que comenzó a ser. Venid, llegad, honrad esta vez el facistol el papel y capilla que canta que trina que suena bien, que suena bien. Anges, au lutrin ! Anges, à votre lutrin, Séraphins, à vos partitions, Vertus1, rejoignez la chapelle qui chante, qui trille, Qui sonne, qui plaît à l’oreille ; Et en des chœurs joyeux, Et en cohorte harmonieuse, Chantez, célébrez Et dites de l’Aurore Toutes les grâces qu’elle engrange, Depuis qu’elle a commencé à poindre. Venez, accourez, honorez en ce jour Le lutrin, La partition et la chapelle Qui chante, Qui trille Qui sonne bien, qui plaît à l’oreille. Coplas Hoy se celebra una Niña, bella luz, aunque Luzbel venenosa sierpe, se oponga, hace chanza a su pie. Es su belleza tan rara Couplets Aujourd’hui l’on fête une Fillette, Belle lumière, bien que Luzbel2, Venimeux serpent, s’y oppose, Se moque de son pied. Si rare est sa beauté que al verla el Dragón cruel más que el abismo la envidia, su mayor infierno fue, soberbio quiso atreverse y la Niña con desdén, al paso de su humildad le quebrantó su altivez. Qu’en la voyant, le cruel Dragon, Plus que l’abîme, la jalousie A pris pour son pire enfer. Dans son orgueil il a voulu se mesurer à elle Et la Fillette, avec dédain, Du simple fait de son humilité, A brisé net son arrogance. Venid, llegad, honrad esta vez el facistol el papel y capilla que canta que trina que suena bien, que suena bien. Venez, accourez, honorez en ce jour le lutrin, La partition et la chapelle Qui chante, Qui trille Qui sonne bien, qui plaît à l’oreille. Anonyme 11 Paraninfos alados Paraninfos alados, alados, venid venid puras inteligencias, llegad, llegad seráficas escuadras, volad, volad, querúbicas alturas, bajad, saludad, aplaudid, festejad, a la estrella, a la luna, y al Alba que entre candores alborea ya, venid, llegad, volad, bajad. Rasguen los aires los veloces vuelos y en métricos coros cantad, cantad suaves, atended, mirad, y escuchad que la Salve Regina se empieza a cantar, con tiernos bemoles, cromáticos, dulces cláusulas suaves y glosas extrañas, se ejecutarán, atended, escuchad, porque esparce sus luces el Alba desviando sombras de la Antigüedad, Messagers ailés, venez Messagers ailés, ailés, venez, Venez pures intelligences, accourez, Accourez séraphiques escouades, volez, Volez, chérubiques éminences, descendez, Saluez, Applaudissez, Fêtez L’étoile, La lune Et l’Aube Qui, parmi les candeurs, paraît déjà – Que les vols véloces déchirent les airs –3, Et en des chœurs bien mesurés, chantez, Chantez doucement, Prêtez attention, Regardez, Et écoutez : le Salve Regina L’on commence à chanter, Avec de tendres bémols, Chromatiques, de douces Et suaves clausules ; Et d’extraordinaires variations Vont être exécutées. Prêtez l’oreille, écoutez, Parce que ses lumières l’Aube répand En détournant des ombres de l’Antiquité, Et elle décoche, en ses rayons dorés, La flèche mortelle contre l’Averne4 qu’elle a déjà vaincu. y dispara en sus rayos dorados, la muerte al Averno que ha vencido ya, atended, escuchad, que la Salve Regina se empieza a cantar. Salve Regina, Salve flor de los campos, Salve, que por ser singular, Salve, ha logrado la dicha, Salve, de ser como deidad, Salve, atended, escuchad. Prêtez l’oreille, écoutez : Le Salve Regina L’on commence à chanter : Salve Regina Salut fleur des champs, Salut, car pour être unique, Salut, elle a obtenu le bonheur, Salut, d’être l’égale d’une divinité, Salut, Prêtez l’oreille, écoutez. 12 samedi 23 février Coplas Salve Azucena preciosa de cuya estirpe real se extendieron tus fragancias hasta la sacra Deidad Salve, aurora María, Salve, Estrella del mar, Salve, Tierra que, florida, produces amenidad de los sagrados rocíos que gracia te hacen brotar, Salve, Vara y Raíz, Salve, Arca y Maná. Salve, castísima Rosa, cuyos alientos le dan a la Iglesia los olores de la mayor suavidad. Salve, Lluvia y Rocío, Salve, Flor y Panal. Salve, Paloma amorosa, en cuyo nido verán de las pajas, hacer lecho a Dios en la humanidad, Salve, Oliva y Ciprés, Salve, Iris y Paz. Couplets Salut Lys précieux dont la souche royale A propagé les parfums Jusqu’à la Divinité sacrée, Salut, aurore Marie, Étoile de la mer, Toi qui, terre fleurie, Crées le charme à partir des rosées sacrées Qui la grâce font sourdre de ton sein, Salut, Hampe et Racine, Salut, Coffre et Manne. Salut, très chaste Rose, Dont les exhalaisons donnent à l’Église les odeurs De la plus grande suavité. Salut, Pluie et Rosée, Salut, Fleur et Rayon de miel. Salut, Colombe amoureuse, Dont on verra le nid fournir les pailles Qui serviront à faire le lit de Dieu parmi les hommes, Salut, Olive et Cyprès, Salut, Iris et Paix. Roque Jacinto de Chavarría Tota pulchra es, Maria Tu es toute belle, Marie Tota pulchra es, Maria, Et Macula originalis Non est in Te. Tu gloria Jerusalem. Tu laetitia Israel. Tu honorificentia populi nostri O Maria ! Virgo prudentissima, Mater clementissima. Ora pro nobis. Intercede pro nobis Ad Dominum Jesu Christum. Tu es toute belle, Marie, Et le Péché originel N’est pas en toi. Toi, la gloire de Jérusalem. Toi, joie d’Israël. Toi, honneur de notre peuple. Ô Marie ! Vierge très prudente, Mère très clémente. Prie pour nous. Intercède pour nous Auprès du Seigneur Jésus Christ. Andrés Flores 13 Tarde de comedias Après-midi de comédies Morenita con gracia es María Morenita con gracia es María, sí, sí, que yo me lo sé, sí, sí, que no puede ser, que es mas pura esta Niña que la luna es, que no puede ser, que no puede ser, que no, que si puede ser, que sí puede ser que si nace en candores de gracia su ser, (que si nace entre sombras blanco de Dios) es que sí, sí, que sí puede ser. Gracieuse brunette que Marie ! « Gracieuse brunette que Marie ! Si, si, moi, je le sais, oui, oui. – Cela ne peut être, Car elle est plus pure, cette Enfant, que la lune, – Elle l’est ! – Ce n’est pas possible, ce n’est pas possible ! Mais non ! – Mais si, c’est possible, Mais si, c’est possible, Car si naît, parmi les candeurs, son être de grâce, (Car si naît, parmi les ombres, la clarté de Dieu), C’est que, oui, oui, cela est possible. » Coplas Como el Sol la viste a su amanecer con sus bellos rayos franquea su tez. Que sí, que no, que sí puede ser, que de andar por las luces morenita es que sí puede ser. Couplets « Comme le Soleil, tu la vis à son lever ; Avec ses beaux rayons elle éclaircit son teint. Mais si. – Mais non. – Mais si, c’est possible, Car à force de marcher à la lumière, brunette elle devient, Mais si, c’est possible. Niña de los ojos del mismo Dios es, que da vida al cielo en su amanecer que no, que sí, que no puede ser, que si es mar de la Gracia, puerto de Dios es, que no puede ser. Fillette, elle est prunelle5 des yeux de Dieu lui-même Qui donne vie au ciel, dans son aube. Non. – Si. – Non, ce n’est pas possible… Car si elle est mer de la grâce, port de Dieu elle est… – Non, ce n’est pas possible. Anda esta zagala con tanta altivez Cette gamine marche avec tant de hauteur Que les hautes collines elle soumet de son pied. – Si. – Non. – Si, c’est possible, Car à force de marcher par les monts elle blondit comme le blé, Si, c’est possible. que a los altos montes dome[ñ]a su pie. Que sí, que no, que sí puede ser, que de andar por montes trigueñita es que sí puede ser. Gran Señora nace de reyes, porque su real estirpe del Rey David es. que no, que sí, que no puede ser, que si es puro espejo, Dios se mira en él, que no puede ser. Grande Dame elle naît de rois, parce que Son royal lignage est celui du Roi David. – Non. – Si. – Non, ce n’est pas possible… Car si elle est pur miroir, Dieu se mire en lui… Ce n’est pas possible… » Juan de Araujo ? 14 samedi 23 février Cachua a dúo y a cuatro con violines y bajo al nacimiento de Christo Nuestro Señor Niño il mijor que y logrado alma mía mi songuito por lo mucho que te quiero mis amores te y trajido. Cachua à deux et à quatre, avec violons et basse, dédiée à la Nativité du Christ Notre Seigneur Enfant, le meilleur qu’on puisse obtenir, Mon âme, mon petit cœur6, Pour te montrer combien je t’aime, Tout mon amour je t’ai apporté. Ay Jisos qui lindo mi niño lo está ay Jisos mi padre mi Dios achalay. Ah ! Jésus, si mignon, Oui, mon enfant, tu l’es ! Ah ! Jésus, mon Père, Mon Dieu, achalay7 ! Anonyme, transcrit par Martinez Compañon Cachua a voz y bajo al Nacimiento de Nuestro Señor Dennos licencia señores supuesto que es nochbuena para cantar y bailar al uso de nuestra tierra quillalla quillalla Cachua8 pour voix et basse9, pour la Nativité du Christ Notre Seigneur Donnez-nous la permission, messieurs dames, Puisque c’est la nuit de Noël, De chanter et de danser A la mode de chez nous. Quillalla quillalla quillalla… Anonyme, transcrit par Martinez Compañon Segundo Salve: La alegría de la fiesta Second salut : la joie de la fête Alegría, risa, ¡ha! Alegría, risa, ha, ha, ha, confúndanse las voces, los ecos, la armonía, cantando, repitiendo, con melodía, Salve, salve Regina, que raya, que llega, que nace pura y limpia la Aurora peregrina: Salve Regina. Madre piadosa, cándida, nítida, Vida, dulzura, deífica, ínclita, contra la Noche, Joie, rire, ha ! ha ! Joie, Rire, ha ! ha ! ha ! Que les voix se mêlent, Les échos, l’harmonie, En chantant, en répétant Mélodieusement, Salve, salve Regina Car voici que point, car arrive, Car naît pure et immaculée L’Aurore merveilleuse : Salve Regina, Mère miséricordieuse, Pure, éclatante, Vie, douceur, divine, Illustre, en face de la Nuit, 15 pálida tímida [vence a la Sierpe] rápida rígida porque de astuta, [mágica], lírica, quiere quitarnos audaz la vida oponiéndose altiva, voraz, soberbia, a Ti, que eres recién nacida, Alba Maria, Virgo divina, [E]spes et vita [E]stella pia Portus et via. Aurora bella, cándida, nítida dame tu Gracia, para que diga: « Salve Regina » Madre sagrada, deífica, ínclita, de quien vienen, ya sin fatiga, [E]spes et vita. ¿Qué sombra oscura, Pálida, tímida, Pâle, timide, Vainc le Serpent Rapide, inflexible, Parce que, par ruse, Magique, lyrique, Il nous veut ôter, avec hardiesse, la vie En s’opposant, hautain, Vorace, arrogant, À Toi, qui viens de naître, Aube Marie10 Vierge divine, Espérance et vie, Étoile bienveillante, Port et chemin. Aurore belle, Blanche, éclatante, Donne ta Grâce Pour que je puisse dire : « Salve Regina » Mère sacrée, Divine, illustre, De qui viennent Désormais sans peine, Espérance et vie. Est-il ombre obscure, Pâle, timide, habrá que pare cuando perciba, Virgo divina La Sierpe Negra, rápida, rígida, huye si advierte aun fugitiva alba María. Cuando mi alma, árida, frígida, vuelve y repite, por su alegría: [E]stella pia [Alba radiante], [mágica, lírica], [tú me aseguras, luz de mi vida, Portus et via]. Qui pourra demeurer quand elle apercevra, Vierge divine ? Le Serpent Noir, Rapide, inflexible, Fuit s’il aperçoit, même fugitive, Aube Marie. Quand mon âme, Aride, froide, Revient et répète, Pour sa joie : Étoile bienveillante, Aube radieuse, Magique, lyrique, Toi, tu me rassures, Lumière de ma vie, Port et chemin. Roque Jacinto de Chavarría 16 samedi 23 février Alégrese la tierra Alégrese la tierra, los montes y las selvas, los riscos y los prados, las aves y las fieras, pues se invoca sagrada la letanía regia de la hermosa María, castísima Azucena, y a grandes voces digan, Kyrie, Kyrie eleison, Christe eleison que a la Deidad sagrada piden misericordia, pues se interpone, Reina, la Hija, la Madre, la Esposa cuyo sagrario encierra de Dios todo el tesoro por ser María de la Gracia llena. Que la terre se réjouisse Que la terre se réjouisse, Les montagnes et les forêts, Les pics et les prés, Les oiseaux et les bêtes sauvages, Car on invoque, sacrée, La litanie royale De la belle Marie, Le très chaste lys, Et à pleine voix ils disent, Kyrie, Kyrie eleison, Christe eleison.11 Que, à la Divinité sacrée, Ils demandent miséricorde Puisqu’intercède, Reine, La Fille, la Mère, l’Épouse Dont le tabernacle renferme de Dieu Tout le trésor, Pour être Marie pleine de Grâce. Alégrese la tierra, los montes y las selvas, pues se invoca sagrada, la letanía regia. ¡Oigan! ¡Escuchen! ¡Atiendan! Que la terre se réjouisse, Les montagnes et les forêts, Car on invoque, sacrée, La litanie royale. Oyez ! Écoutez ! Prêtez l’oreille ! Que con armónicas voces se comienza, se comienza : Pater de caelis Deus, Filius redemptor mundi Deus, Spiritus, Sancte Deus, Sancta Trinitas unus Deus, miserere nobis. Car avec d’harmonieuses voix On commence, on commence : Dieu, le Père des cieux Dieu, le Fils rédempteur du monde, Dieu, le Saint-Esprit, Dieu unique en la Sainte Trinité, Prends pitié de nous. Sancta Maria, Sancta Dei genitrix, Sancta Virgo Virginum, ora pro nobis. Mater Christi, Mater divinae Gratiae, ora pro nobis. Mater purissima, Mater Castissima, ora pro nobis, pro nobis. Sainte Marie, Sainte Mère de Dieu, Sainte Vierge parmi les vierges, Prie pour nous. Mère du Christ, Mère de la Divine Grâce, Prie pour nous, Mère très pure, Mère très Chaste, Prie pour nous, pour nous. 17 Virgo prudentissima, Virgo veneranda, Virgo praedicanda, ora pro nobis. Regina Angelorum, Regina Patriarcharum, Regina prophetarum, Regina Apostolorum, Regina Martyrum, ora pro nobis. Regina Confessorum, Regina Virginum, Virgina sanctorum omnium, ora pro nobis. Vierge très prudente Vierge vénérable, Vierge célébrée, Prie pour nous. Reine des Anges, Reine des Patriarches, Reine des prophètes, Reine des Apôtres, Reine des Martyrs, Prie pour nous. Reine des Confesseurs, Reine des Vierges, Vierge de tous les saints, Prie pour nous. Roque Jacinto de Chavarría Sub tuum præsidium Sub tuum praesidium confugimus Sancta Dei Genitrix, Nostras deprecationes ne despicias, in necesitatibus, sed a periculis cunctis libera nos semper, Virgo gloriosa et benedicta. Nous avons recours à ta protection Nous avons recours à ta protection, Sainte Mère de Dieu, Ne rejette pas nos prières, Adressées dans nos besoins : Mais délivre-nous toujours De tous les dangers, Ô Vierge glorieuse et bénie. Blas Tardío de Guzmán 12 Cachua serranita Una sola No hay entendimiento humano que diga tus glorias hoy, y sólo basta decir que eres la Madre de Dios. Cachua de nos montagnes Une seule [femme] Il n’est point d’entendement humain Qui puisse, aujourd’hui, proclamer tes gloires ; Il suffit juste de dire Que tu es la Mère de Dieu. Todas A na na na na… Toutes [les femmes] A na na na na… Una sola En la mente de Dios Padre fuiste electa pura Madre del Verbo que se humanó tomando en Ti nuestra carne. Une seule Dans l’esprit de Dieu le Père Tu fus choisie pure Mère Du verbe qui s’est fait homme En prenant en Toi notre chair. 18 samedi 23 février Todos A na na na na… Tous [les hommes] A na na na na… Una Una eres en la substancia y en advocaciones varias pero en (La Plata) refugio y consuelo de las almas. Une [femme] Une, tu es, dans ton essence, Et plusieurs, à travers les vocables qui te désignent, Mais, à La Plata, refuge Et consolation des âmes. Todas A na na na na… Toutes A na na na na… Uno Tu manto con el Purgatorio Es con que el fuego le aplacas Al que por Madre te aclama, Y en sábado lo rescatas. Un [homme] Ton manteau, avec le Purgatoire, Est ce avec quoi le feu tu apaises Chez celui qui t’acclame pour Mère, Et le samedi tu le troques. Todos A na na na na… Tous [les hommes] A na na na na… Una No tiene la criatura como auxilio, si no clama, pues por tus ruegos se libra la sentencia más santa. Une [femme] La créature d’a point de secours Si elle ne t’implore pas, Car, grâce à tes prières, est prononcée La sentence la plus sainte. Todas A na na na na… Toutes A na na na na… Uno Más y más misericordia le muestras al que te aclama, y pues que somos tus hijos, ¡Llévanos a vuestra Patria! Un [homme] Chaque fois davantage tu fais preuve de miséricorde À l’égard de celui qui t’acclame, Et puisque nous sommes tes enfants, Conduis-nous dans votre Patrie ! Todos y todas A na na na na… Toutes et tous A na na na na… Anonyme, transcrit par Martinez Compañon 19 Entremés Intermède Tonada la lata a voz y bajo, para bailar cantando Oficiales de marina ya no toman la casaca porque se salen de noche a darle sebo a la lata! Tonada « La Lata », à danser tout en chantant13 Les officiers de marine Ne portent plus l’uniforme14 Parce qu’ils sortent la nuit Pour remplir la tirelire ! Toma que toma, toma mulata, tu que le dabas sevo a la lata; toma que toma, toma payteña, tu que le dabas sevo a la leña ; toma que toma, toma Señora, tu que le davas a mi amor gloria. Como eres mi china como eres mi samba como eres hechizo de todas mis ansias. Tiens, prends, prends mulâtresse, Toi qui me graissais le manche ; Tiens, prends, prends fille de Paita15, Toi qui savais chauffer mon bois16 ; Tiens, prends, prends ma dame, Toi qui faisais honneur à mon amour… Puisque tu es ma china17, Puisque tu es ma zamba, Puisque tu es ce sort jeté, Cause de tous mes tourments. Aran de que soy soldado pero no matriculado. Aran de que soy sargento pero no de este aposento. Aran de que soy alferez pero no de las mujeres. Aran de que soy teniente Arande18, je suis soldat… Mais sans matricule. Arande, je suis major19… Mais ne loge pas mes troupes en cette auberge. Arande je suis porte-étendard… Mais n’entretiens pas les femmes. Arande je suis «lieutenant»… pero no de la de enfrente. Mais pas de «celles d’en face». Tina, tina favores, tina, tina ya nadie? tina la sota tina, tina tina el caballo. corra la espada al oro, corra la copa al basto. Tina tina, atouts20, Tina, tina, plus personne ? Tina, la sale carte21, tina, Tina, tina, le cavalier22. Que l’épée aille droit au denier23, Que la coupe aille droit au bâton !24 Anonyme, transcrit par Martinez Compañon 20 samedi 23 février Segunda parte Deuxième partie La adoración de la Virgen L’adoration de la Vierge María, todo es María (coplas 1 & 2) María todo es María María todo es a Vos : toda la noche y el día se me va en pensar en Vos. Marie, tout est Marie (strophes 1 & 2) Marie, tout est Marie Marie tout est à Vous : Toute la nuit et tout le jour Je me prends à penser à Vous. Todos vos resplandecéis con soberano esplendor, y vuestra casa en el Sol dice David que tenéis. Vous, toute entière, vous resplendissez De votre souveraine splendeur, Et David dit que vous avez, Dans le soleil, votre maison. ¡Ay del alma mía! ¡Ay del Alma mía! ¡Ay linda Señora! Que cuando Tú naces, el mundo se alegra. Hélas ! pauvre âme mienne ! Hélas ! pauvre âme mienne ! Hélas ! belle Dame ! Car quand Toi tu nais, Le monde se réjouit. Las aves canoras cantan a la estrella que brilla en su cielo rayos que alborea. Les oiseaux mélodieux Chantent l’étoile Qui brille dans leur ciel, Qui, de ses rayons, fait poindre le jour. Las fuentes, con risa, con cristal y perlas, saludan la Fuente más clara y risueña. Les fontaines, en riant, Avec perles et cristal, Saluent la Fontaine La plus claire et la plus riante. Saludan las flores a su primavera, a la Flor del campo y blanca Azucena. Les fleurs saluent Leur printemps, La Fleur des champs Et le Lys blanc. Andrés Flores María, todo es María (coplas 3 & 4) Vuestro calzado es la Luna, vuestra vestidura el Sol, manto bordado de estrellas por corona el mismo Dios. María, todo es María (strophes 3 & 4) Votre soulier, c’est la Lune, Votre vêture, le Soleil, Manteau brodé d’étoiles avez Et, pour couronne, Dieu en personne. 21 Aunque le pese al Demonio y reviente Satanás alabemos a María sin pecado original. Même si cela pèse au Démon Et fait enrager Satan, Louons Marie Conçue sans péché. Anonyme, transcrit par Amédée François Frézier Tercer Salve: los pájaros cantan al alba María Troisième Salut : les oiseaux chantent à Marie (l’aube) Silgueritos risueños Silgueritos risueños, arroyuelos graciosos, florescitas suaves, saludad al Ave de las aves, al Ave de la aves. Cantad con primores, ¡cantad! Corred con cristales, ¡corred! Vertid los olores, ¡vertid! a la Flor de las flores, que luce la más dichosa, la Infanta María, de Jericó rosa; Petits chardonnerets pleins de gaîté Petits chardonnerets pleins de gaîté, Petits ruisseaux gracieux, Fleurettes douces, Saluez l’Oiseau des oiseaux, L’Ave des « ave »25. Chantez avec tout votre art, Chantez ! Coulez, cristallins, Courez ! Répandez les odeurs, Répandez ! Sur la Fleur des fleurs, Qui embellit la plus heureuse, L’Infante Marie, Rose de Jéricho ; Et, avec une douce harmonie, y, con dulce armonía, celebrad lo gracioso de este día; con risas; las aguas, con perlas; las flores, con ámbar; ¡háganle, háganle la salva! Célébrez la beauté de ce jour Avec des rires ; les eaux, avec des perles ; Les fleurs, avec de l’ambre ; Acclamez-la ! Acclamez-la ! Faites-lui honneur ! Coplas Avecillas que, trinando, sois de los prados vergeles, ecos dulces que con ellos dais al Alba parabienes. ¡háganle la salva! Arroyuelos cristalinos, que motiváis los vergeles, vertid le perlas preciosas al Alba que os las previ[e]ne. ¡háganle la salva! Couplets Petits oiseaux qui, en trillant, Êtes des prés et des vergers, Les doux échos car avec eux Vous savez complimenter l’Aube. Acclamez-la ! Acclamez-la ! Petits ruisseaux cristallins, Qui donnez vie aux vergers, Versez vos perles précieuses à l’Aube Qui vous les dispense. Acclamez-la ! Acclamez-la ! 22 samedi 23 février Florecillas que, en los mayos, bordáis pulidos tapetes a la flor que hoy ha nacido duplicados en septiembre. ¡háganle la salva! Fleurettes qui, En mai, Brodez de délicats tapis Pour la fleur qui est née en ce jour, Faites-en le double en septembre. Acclamez-la ! Acclamez-la ! Roque Jacinto de Chavarría Pajarillos, ¡madrugad! Pajarillos, madrugad, avecillas, gorjead, que ya el Alba ríe, alegrando los campos, con hebras doradas, esparciendo rayos de fecundidad, cantad, cantad en el facistol de esmeraldas que de laureles formáis, y a María divina saludad, cantad pajarillos, cantad, en el facistol de esmeraldas, « Salve Regina » entonad. Que los álamos prometen con el aura acompañar, Petits oiseaux, levez-vous tôt Petits oiseaux, levez-vous tôt, Petits oiseaux, gazouillez, Car déjà l’Aube rit, Rendant les champs joyeux, Avec leurs cheveux dorés, Dispersant des rayons de fécondité, Chantez, chantez au lutrin D’émeraudes Que vous créez à partir des lauriers, Et Marie divine, saluez, Chantez petits oiseaux, chantez, Au pupitre d’émeraudes, Entonnez le « Salve Regina » Que les peupliers promettent, Avec la brise, d’accompagner ; cantad, avecillas, cantad, cantad. Chantez, petits oiseaux, chantez, chantez. Dios te Salve, Reina nuestra, emperatriz soberana, que la Mancha Original lavaste por nacer Alba. Salve, Regina et fulgur, salve. Que Dieu te sauve, notre Reine, Impératrice souveraine, Toi qui la Tache originelle As lavée pour être née Aube. Salut, Reine et éclat, salut. De misericordias, Madre, en quien nuestra fe ancorada, logra en el mar de tu Nombre el puerto de su esperanza. Salve, mater et Maria, salve. Mère de miséricorde, Toi en qui notre foi est ancrée, Atteins dans la mer de ton Nom Le port de son espérance. Salut, mère et Marie, salut. Como en venenoso tósigo se esconde mejor la Atriaca, asi la vida y dulzura, por Ti en nuestra muerte amarga. Comme dans le poison qui tue Se cache mieux le Remède, Ainsi en est-il de la vie et de la douceur Pour Toi, dans notre mort amère. 23 Salve, antidoto et vita, salve. Pues desterrados divisan en tu invocación sagrada que son iniciales letras las mismas que a la manzana. Salve, fructum et planta, salve. Salut, antidote et vie, salut. Puisque, même exilés, ils perçoivent Dans ton invocation sacrée, Que les lettres qui commencent ton nom Sont les mêmes que pour le mot pomme, Salut, fruit et plante, salut. De aquesta valle de lagrimas, gota agota nuestras ansias dan el tributo aunque son inagotables tus arcas. Salve, Gaudium et Gratia, salve. De cette vallée de larmes, Goutte à goutte nos souffrances Paient le tribut bien que soient Inépuisables tes coffres. Salut, Joie et Grâce, salut. Hijos de Eva con suspiros, a vuestra clemencia llaman, mirad si podrás negarte cuando el aliento os consagran. Salve, Radix et Vara, salve. Les fils d’Ève, avec des soupirs, Ta clémence sollicitent, Vois si tu pourras refuser Quand leur souffle ils te dédieront. Salut, Racine et Bâton, salut. Ea, pues Señora en el Juicio, cual tutelar abogada de ese reino de Zafir, la posesión nos alcanza. Salve, Spes quae nos parca, salve. Allons, puisque Dame dans le Jugement, Comme avocate tutélaire, De ce royaume de Saphir, La possession nous obtient. Salut, Espérance qui nous préserve, salut. Y después de este destierro Et après cet exil Et cet assujettissement préordonné26, y sujección praeordinada, a Jesús bendito muéstranos como fruto de tu Aljaba. Salve, Amor et Gloria, salve. Jésus béni montre-nous Comme le fruit de ton Carquois. Salut, Amour et Gloire, salut. Clemente, Piadosa y Dulce, intercede, ruega, y clama, mirad que nombres tiernos no esperan promesas vanas. Salve, Regina et Alba, salve. Clémente, Pieuse et Douce, Intercède, prie et invoque, Sache bien que de tendres noms N’attendent point promesses vaines. Salut, Reine et Aube, salut. Que al militar tu estandarte si por Vuestro triunfo se alza, las que hoy clamorosas Salves serán en tu obsequio salvas. Salve, Aurora et [E]scala, salve. Car, en te servant, si ton étendard Pour ton triomphe est hissé, Ce qui n’est aujourd’hui que bruyants Salvés Sera, dans le respect qui t’est dû, des salves27. Salut, Aurore et Échelle, salut. Roque Jacinto de Chavarría (arrangement de Manuel de Mesa) 24 samedi 23 février La matutina estrella La matutina estrella ya viene precursora, de la luciente Aurora que abre las puertas a la luz del sol. L’étoile du matin L’étoile du matin Déjà vient, messagère De la brillante Aurore Qui ouvre les portes À la lumière du Soleil. Ya aparece el día y ya todo se humilla, doblando la rodilla para dar alabanzas al Creador. Déjà point le jour Et déjà tout s’incline En fléchissant le genou Pour adresser des louanges Au Créateur. Postrados y sumisos rogamos al Señor nos libre del dolor, nos guarde de los daños y del mal. Courbés et soumis, Nous prions le Seigneur : Qu’il nous délivre de la douleur, Qu’il nous préserve des périls Et du mal. Anonyme, transcrit par Melchior M. Mercado Tarde de toros Après-midi de taureaux Oigan las fiestas de toro Oigan las fiestas de toros que se juegan a una Infanta Oyez donc les fêtes taurines Oyez donc les fêtes taurines Qui se donnent en l’honneur d’une Infante Récemment née en Judée Et applaudie à Chuquisaca. recién nacida en Judea y aplaudida en Chuquisaca. ¡Vaya de fiesta, vaya! Quelle fête, vraiment ! Con fervor sus ciudadanos procuran el festejarla y, católicos, le rinden lo más serio de La Plata. ¡Vaya de fiesta, vaya! Avec ferveur ses habitants S’emploient à la célébrer, Et, catholiques, lui rendent Le plus bel hommage de La Plata. Quelle fête, vraiment ! A las fiestas, !plaza! ¡Vaya de silbos! ¡Vaya! que entra el ganado diciendo: ¡aparta, aparta! Y en caballitos ligeros de garbo, entran saltando y limpiando la plaza, con cascabeles, plumajes y cintas, A la fête ! Faites place ! Quels sifflets, vraiment ! Voici qu’entrent les bêtes, et l’on dit : Écartez-vous ! Écartez-vous ! Et, sur de petits chevaux légers à fière allure, On entre en sautant et en nettoyant la place. Avec grelots, plumages et rubans, 25 son de la fiesta la gloria y la gala. Guachi, (guachi), guachi toro ¡hao! Sont aussi de la fête, La gloire et l’élégance ! Guachi28, (guachi), guachi taureau, ohé ! ¡Aparta, (aparta)! ¡fuera! ¡aparta! Que entra el ganado rompiendo a carreras la florida plaza. Guachi, (guachi), guachi toro ¡hao! Écartez-vous ! (Écartez-vous !) Hors d’ici ! Écartez-vous ! Car voici qu’entrent les bêtes Détruisant par leurs courses la place fleurie. Guachi, (guachi), guachi taureau, ohé ! ¡Aparta, (aparta)! ¡fuera! ¡aparta! Que entra el ganado brotando rabia. Una fiera es el Barroso, El Colorado hace raya, ¡fuego, (fuego), (fuego)! ¡huyan (huyan) de aquese Pintado!, guachi, (guachi), guachi toro ¡hao! Écartez-vous ! (Écartez-vous !) Hors d’ici ! Écartez-vous ! Car entrent les bêtes écumant de rage. C’est un fauve que ce Barroso29 ! El Colorado se fait remarquer. Feu ! (feu !) feu ! Fuyez ! Fuyez Ce Pintado ! Guachi, (guachi), guachi taureau ! Un rayo es aquel Corneta, Y no es menos el Bragado, Guachi toro ¡hao! Encierren presto, presto, Que han de ser fiestas de garbo ¡Toquen! Un éclair, ce Corneta ! El Bragado le vaut bien ! Guachi taureau, ohé ! Qu’on les enferme vite, vite ! Car les fêtes doivent être réussies. Jouez ! ¡Toquen clarines! ¡Toquen clarines, toquen! Jouez clairons30 ! Jouez clairons, jouez ! ¡Vaya de fiesta y de canto! ¡Viva la Infanta Maria! ¡Viva! A quien damos la gloria y el aplauso. Quelle fête et que de chansons ! Vive l’Infante Marie ! Vivat ! À laquelle nous rendons gloire Et que nous applaudissons. Coplas ¡Toro fuera! iba el Barroso y sale desatinado embistiendo antes del fiat porque le picó el faciamus guachi toro ¡hao! Tiro fuerte al Damasceno, y ese polvo le ha cegado. La tierna Infanta in mente estando Couplets Lâchez le taureau ! El Barroso s’en allait Et il entre tout affolé En chargeant avant le fiat31 Parce que l’a piqué au vif le faciamus32. Guachi taureau, ohé ! Un puissant coup donné à El Damasceno Et cette poussière l’a aveuglé ! La tendre Infante in mente33 se trouvant, 26 samedi 23 février sin saber como muerte le ha dado. Guachi toro ¡hao! Sans savoir comment, la mort lui a donné. Guachi taureau, ohé ! Colorado ardiente y de su sombra espantado, al tulit da embestida, ya et hominem ha tocado. Guachi toro ¡hao! Entre El Colorado, ardent, Et par son ombre épouvanté, Au tulit34 attaque impétueusement, Déjà et hominem, elle l’a touché. Guachi taureau, ohé ! Salió herido de su astucia pues embistió, nolo grando. La tierna Infanta, in mente estando, su cerviz fiera le ha domeñado. Guachi toro ¡hao! Il est sorti blessé par sa ruse Car il a chargé nolo grando. La tendre Infante, in mente se trouvant, Sa farouche nuque a dompté. Guachi Taureau, ohé ! Negro sale, valiente, desde el principio bramando, y al praecepit que le embiste, ne comedas encontrando Guachi toro ¡hao! Déboule El Negro, courageux, Depuis le début mugissant, Et au praecepit qui le heurte, Et ne comedas35 rencontrant. Guachi taureau, ohé !… De su embestida furiosa, no tuvo mas que el amago. La tierna Infanta, in mente estando, a su osadía de pie le ha dado. Guachi toro ¡hao! … En fait d’attaque furieuse, On en reste à la menace. La tendre Infante, in mente se trouvant, Met fin à son audace au bon moment. Guachi taureau, ohé ! El Pintado sale a la plaza El Pintado entre dans l’arène Et en la voyant, hébété, Indifférent ad soporem, y de verla, atolondrado, indiferente ad soporem, ad Virago se ha llegado. Guachi toro ¡hao! Ad Virago s’en est allé. Guachi taureau, ohé ! Ardiendo el Pintado astuto, la embestida asegurando. La tierna Infanta, in mente estando, a su embestida le dará el pago. Guachi toro ¡hao! Brûlant, El Pintado rusé Assure son attaque. La tendre Infante, in mente se trouvant, Saura lui rendre la monnaie de sa pièce. Guachi taureau, ohé ! Echando fuego el Corneta, sale hecho una furia, un rayo, y al praecepit vobis Deus, con Sicut Dei le dio el salto. Guachi toro ¡hao! Crachant du feu, El Corneta Sort tel un éclair, fou furieux, Et au praecepit vobis Deus36, Avec Sicut Dei elle a donné l’assaut. Guachi taureau, ohé ! 27 Logró la fiera engañosa verter al género humano. La tierna Infanta, in mente estando, salió al empeño con Dios humano. Guachi toro ¡hao! Elle est parvenue, la bête fourbe, À renverser le genre humain. La tendre Infante, in mente se trouvant, A fait face37, avec Dieu fait homme. Guachi Taureau, ohé ! El bragado sale a la plaza, chispas de sí disparando, y Aurora, quasi con si agens, dio el rejón in verbum caro. Guachi toro ¡hao! El Bragado entre dans l’arène, Des étincelles jaillissant de lui, Et Aurore, quasi con si agens, A donné de la demi-lance in verbum caro. Guachi taureau, ohé ! Con el agua de la Gracia, quedó deshecho el Bragado. La tierna Infanta, ya alboreando. dio a su veneno antidotario Avec l’eau de la Grâce Est vaincu El Bragado. La tendre Infante, déjà se levant, A donné à son venin un antidote. Segundo estribillo ¡Viva! ¡Viva la Infanta María! Pues en las fiestas, triunfa del pecado. Second refrain Vivat ! Vive l’Infante Marie ! Car dans les fêtes [taurines] Elle triomphe du péché. Roque Jacinto de Chavarría Baile de toritos Danse des petits taureaux Anonyme, transcrit par Melchior M. Mercado Cuarto salve: Retorno de la imagen/el Nombre de María Quatrième salut : le triomphe de la Vierge Versículo del octavo tono para órgano Verset du huitième ton pour orgue Antonio Martin i Coll Toquen alarma Toquen, toquen alarma, guerra, guerra, al arma, que el valiente español (que el cristiano campeón) da la fuerte, sangrienta y feroz batalla, guerra, guerra, Sonnez l’alarme ! Sonnez, sonnez l’alarme Guerre, guerre, aux armes, Car le vaillant espagnol (Car le champion de la Chrétienté) Livre la difficile, Sanglante et féroce bataille. Guerre, guerre, 28 samedi 23 février y a su valor se oponen de galeras soberbias, sin número de escuadras. Resuenen los agudos pífanos con el rumor de belicosas cajas, al arma, al arma, y rompiendo los aires, las trompetas, se estrecha la sañuda, espantable refriega, de fusiles y balas, que despiden relámpagos de fuego, fuego, fuego, de la una y otra banda, al arma, al arma, que se estrechan, se embisten, avanza, que vencido el Moro y sus secuaces, van cayendo, cayendo a la fúnebre y triste cárcel desdichada. Et à son courage s’opposent, des galères arrogantes, Les innombrables escadres. Que retentissent les fifres aigus Et la rumeur des belliqueux tambours. Aux armes, aux armes ! Et tandis que cinglent les airs les trompettes, Elle se rapproche la furieuse, L’effrayante rencontre De fusils et de balles, Qui crachent des éclairs de feu. Feu, feu ! Depuis l’un et l’autre camp, Aux armes ! Aux armes ! Car ils ferment leurs rangs, s’affrontent. Elle avance, Une fois vaincus, le Maure et ses partisans, Tombent, tombent dans la funèbre, La triste et misérable prison. Victoria, victoria por María, Victoria, que defendió cristianas las armadas (las galeras de España) y su precioso Nombre Lleva el triunfo y la palma, viva, viva María, muera el moro, y vaya la morisma castigada. Victoire ! Victoire pour Marie, Victoire ! Car elle a défendu (Les armées chrétiennes) Les galères d’Espagne. Et son précieux Nom Porte en lui le triomphe et la palme, Vive, vive Marie ! Que meure le Maure ! Et que soient châtiés tous les siens. En la batalla, triunfaste, valiente español, porque de María el dulce Nombre fue de tu gloria laurel. Dans la bataille, tu as triomphé, Valeureux espagnol, parce que De Marie le doux Nom Fut de ta gloire le laurier. Es tu soberana espada la que le ha dado a entender a las católicas armas, el fiel escudo de su fe. Ta souveraine épée est Celle qui a révélé, Aux catholiques armes, La fidèle protection de leur foi. El impulso soberano a España con su poder, dio alientos de fortaleza, pues valiente león es. L’impulsion souveraine Donnée à l’Espagne, en plus de son pouvoir, Lui insuffla courage et force, Puisque courageux lion elle est. 29 María princesa ilustre, España al culto de te que pide su devoción, y le ministra su fe. Marie princesse illustre, Que l’Espagne te rende le culte Que réclame sa dévotion, Et lui dicte sa foi. Victoria, victoria por María, Victoria, que defendió cristianas las armadas (las galeras de España) y su precioso Nombre Lleva el triunfo y la palma, viva, viva María, muera el moro, y vaya la morisma castigada. Victoire ! Victoire pour Marie, Victoire ! Car elle a défendu (Les armées chrétiennes) Les galères d’Espagne. Et son précieux Nom, Porte en lui le triomphe et la palme, Vive, vive Marie ! Que meure le Maure ! Et que soient châtiés tous les siens. Roque Jacinto de Chavarría Salve Regina a 8 Salve Regina, Mater misericordiae, Vita, dulcedo, et spes nostra, salve. Ad te clamamus exsules, filii Hevae. Salve Regina à 8 voix Salut, ô Reine, Mère de miséricorde, Notre vie, notre douceur et notre espérance, salut ! Enfants d’Ève, nous crions vers toi du fond de notre exil. Ad te suspiramus, gementes et flentes in hac lacrimarum valle, Eja ergo, advocata nostra, illos tuos misericordes oculos ad nos converte. Vers toi nous soupirons, gémissant Et pleurant dans cette vallée de larmes. Ô toi, notre avocate, tournes vers nous Tes yeux compatissants. Et Jesum, benedictum fructum ventris tui Et après cet exil montres-nous Jésus, nobis post hoc exsilium ostende. O clemens, o pia, o dulcis Virgo Maria. Le fruit béni de tes entrailles. Ô clémente, ô bonne, ô douce Vierge Marie ! Anonyme, attribué à Blas T. de Guzmán Fin de fiesta Fin de fête Lanchas para bailar Lanchas pour danser Anonyme, transcrit par Martinez Compañon Les œuvres de Araujo, Chavarría, Flores, Tardío et Mercado Traduction : Pascal et Grégoire Bergerault proviennent des manuscrits déposés à l’Archivo de Sucre (Bibliothèque Nationale de Bolivie). Avec l’aimable autorisation du label K617 – Le Couvent (Centre International des Chemins du Baroque à Sarrebourg). L’enregistrement de la Fiesta criolla est disponible sous la référence K617139 (distribution Harmonia Mundi). 30 samedi 23 février Notes des traducteurs Théol. : un des ordres de la hiérarchie céleste. Plus précisément : cinquième chœur des anges. Nous conservons délibérément ici le nom espagnol qui désigne Lucifer afin de préserver le jeu de mots en chiasme (Bella / luz […] Luz / bel). 3 À défaut de conserver ici l’hyperbate, nous préservons dans notre traduction l’allitération expressive en [v] : veloces vuelos. 4 Lac d’Italie, près de Naples, sur les rives duquel les Anciens plaçaient une des entrées des Enfers et l’antre de la Sibylle de Cumes. 5 Il y a là un jeu de mots que nous essayons de restituer : niña en espagnol veut dire à la fois « fillette » et « prunelle » (ou « pupille »). 6 Martínez Compañón écrit bien « songuito », diminutif de « songuo » (« rusé, fourbe, sot »), ce qui n’est guère approprié quand il s’agit de l’Enfant Jésus ! Mais la graphie de l’évêque n’est pas toujours fiable dans le manuscrit. Aussi lui substituons-nous « sonquito » (diminutif de « sonco » : foie). Littéralement : « mon petit foie », diminutif affectif intraduisible littéralement. Martínez Compañón donne aussi « sonco » comme l’équivalent quechua de « corazón » (= « cœur ») dans son petit lexique de 43 mots incontournables, figurant dans le tome II (fol. 4) de son encyclopédie. 7 Mot quechua pour exprimer l’admiration : « qu’il est mignon, qu’il est joli ! » 8 Désigne une danse indienne bien connue au Pérou, mais aussi en Bolivie et en Équateur. 9 Il s’agit, bien entendu, de la basse continue. 10 En latin, dans le texte espagnol. 11 Seigneur, Seigneur prends pitié, Christ, prends pitié. 12 Danse indienne de Bolivie, de l’Équateur et du Pérou. 13 Texte impossible à traduire littéralement car il joue manifestement sur les mots et mélange les registres, avec une graphie pas très rigoureuse que nous avons retranscrite telle qu’elle est dans le manuscrit (doit-on comprendre « dar sebo »; ou « dar cebo » ?). On y trouve – outre une allusion aux militaires et à leurs amours indigènes (« zamba, mulata, china »…), plus ou moins régulières et, semble-t-il, incognito –, des références aux cartes de jeu espagnoles dont nous ne donnons pas, délibérément, dans notre traduction, les équivalents français, afin d’en préserver la symbolique sexuelle. Compte tenu de l’évidente coloration érotique de cette tonada (il en est au moins deux autres exemples dans le Codex de Trujillo, avec les tonadas « El Congo » et « El Conejo »), et faute de pouvoir vraiment trancher, nous conservons dans le titre le mot « lata » (« récipient de fer blanc », « bidon »… à moins qu’il ne s’agisse de « latte, épée » ou « morceau de bois »)… « Dar sebo a la lata », c’est – peut-être – littéralement : « fournir une bougie… au bidon » (« sebo » étant la substance graisseuse ou suif dont on faisait des bougies, tout comme « esperma » renvoyant ailleurs au « blanc de baleine » ou « spermaceti », mais aussi au « sperme »). C’est encore « donner du suif / de la graisse à la latte » (« graisser le manche » ?). L’expression « dar cebo » (avec un « c », cette fois), quant à elle, veut dire « donner à manger, alimenter » (« alimenter, nourrir la lampe, le bidon… ou la tirelire » !, car ces plaisirs se monnaient). Les deux expressions se rejoignent dans le registre grivois. 14 « Casaca » est ici polysémique. Le mot renvoie à une « casaque », voire à la veste de l’uniforme du militaire mais aussi, familièrement, à « casamiento » (= « mariage »). « Les officiers de marine… ne songent plus au mariage » (et pour cause !). 15 « Fille » du port de Paita, province ou département de Piura, au Pérou. Une légende ancienne et tenace soutient qu’à Paita, les clairs de lune sont plus beaux et plus romantiques que partout ailleurs, 1 2 31 d’où la très courante expression péruvienne « estar en la luna de Paita », c’est-à-dire « être dans la lune » ou encore « être amoureux ». 16 « Leña », tout comme « tronco », « tranca », « basto », sont couramment employés comme synonymes de « pénis ». 17 « Servante », « maîtresse », « concubine », mais aussi métisse descendante d’un Indien et d’une blanche ou l’inverse ; descendante d’une Indienne et d’un « zambo » (métis de nègre et d’indien ou l’inverse) ; descendante d’un Nègre et d’une mulâtresse ou l’inverse ; « Indienne », tout simplement. Ou encore « gamine », ou terme d’affection… Martínez Compañón donne, dans son Codex, diverses planches représentant plusieurs types de métis : fol. 41, 42, 45, 46, 47, 48… Le mot « china » renvoie aussi au « soufflet pour aviver le feu » ou bien encore au « vase de nuit »… au Pérou. Tout un programme ! 18 Mot élégiaque ou d’exhortation qu’on retrouve à plusieurs reprises dans le Codex. 19 « Sargento » renvoie ici à l’officier subalterne qui, dans les anciennes compagnies d’infanterie, venait en grade après le porte-étendard (« alférez ») et avait en charge l’instruction et le logement des soldats, tout en veillant à la discipline et à la comptabilité. 20 « Favores » est polysémique. On songe bien sûr aux « faveurs » (au sens érotique du terme de : « accorder ses faveurs») mais le mot appartient aussi au vocabulaire des cartes à jouer. « Palo de favor » renvoie, en français, à la « favorite », c’est-à-dire à la « couleur » privilégiée choisie d’avance et qui, si elle est atout, fait doubler la mise. « Palo de favor », c’est encore, littéralement, « bois, morceau de bois, ou pieu… dispensateur de faveurs » ! Faut-il faire un dessin ? La connotation érotique est encore perceptible au niveau des « couleurs » des cartes espagnoles, les unes s’avérant être des symboles masculins (« espadas », « bastos ») et les autres (« copa », « oro ») plutôt des symboles féminins ; les uns et les autres étant, on l’aura compris, complémentaires ! 21 « Sota », qui renvoie au « valet », signifie aussi en espagnol « femme insolente et dévergondée », voire « prostituée » (comme un écho à nos « mulata », « china » et « zamba » !). 22 « Caballo », que nous traduisons ici par « cavalier », correspond à la « dame » dans les jeux utilisés hors d’Espagne. L’adjonction du « y » ici, pour des raisons de métrique, sans doute, a un autre intérêt, eu égard au contexte. Il n’est pas sans rappeler un bien connu cri de bataille espagnol : « Sus y a ellos », c’està-dire « estamos con Jesús, y vamos contra ellos » (« Nous sommes avec Jésus et nous allons contre eux »). La « patte » d’un militaire est à vrai dire bien visible dans toute la composition qui parle d’un tout autre assaut ! Une chanson de salle de garde ? 24 Nous conservons donc, dans ces quatre derniers vers, le nom des cartes espagnoles, pour leur symbolique sexuelle… « Espada » (« épée »), « basto » (« bâton, gourdin »), « copa » (« coupe »), « oro » (« pièce d’or, denier »)… Ces « couleurs » correspondent respectivement au pique, au trèfle, au cœur et au carreau de notre jeu traditionnel. Comprendre : « Que le sexe masculin courre / aille droit au sexe féminin » et vice versa (chiasme). 25 Le poète joue encore sur les mots : le latin « Ave » (salut : cf. Ave Maria) et l’espagnol « ave » (oiseau). Nous profitons de la répétition pour restituer les deux sens qui se superposent dans le texte. 26 « Prédéfini » (Terme de théologie : détermination des événements futurs) 27 Nous avons ici le souci de préserver le jeu de mots qui réside au niveau de la paronomase salves / salvas. 28 Apostrophe de moquerie à l’égard du taureau. 29 En termes d’élevage et de tauromachie, barroso se rapporte à un taureau au poil fauve. Tous les taureaux du texte se trouvent désignés par un surnom pittoresque qui les caractérise. 23 32 samedi 23 février Il ne peut s’agir, à proprement parler, de « clairons » puisque l’instrument ne fait son apparition qu’après les guerres napoléoniennes, en France. On songera plutôt au clarino, sorte de trompette aiguë des XVIIe et XVIIIe siècles. 30 31 On aura reconnu ici le « Fiat lux ». Genèse 1:3 : dixitque Deus fiat lux et facta est lux (Dieu dit : Que la lumière soit et la lumière fut). À partir de cet endroit, on trouve d’autres expressions ou mots latins qui viennent ponctuer, souvent à propos, la corrida, tout en faisant référence à la Bible (cf. La Vulgate) et à des citations-clés, pour la plupart tirées de la Genèse, en rapport, notamment, avec la création d’Ève, avec le Jardin d’Eden et la tentation, et le péché originel... Le registre profane et le registre religieux se trouvent donc ici judicieusement mêlés, compte tenu de la thématique. . 32 Genèse 1:26 : et ait faciamus hominem ad imaginem et similitudinem nostram et praesit piscibus maris et volatilibus caeli et bestiis universaeque terrae omnique reptili quod movetur in terra (Puis Dieu dit : Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’il domine sur les poissons de la mer, sur les oiseaux du ciel, sur le bétail, sur toute la terre, et sur tous les reptiles qui rampent sur la terre). 33 Comprendre : « dans ses pensées », « absorbée »… 34 Genèse 2:21 : inmisit ergo Dominus Deus soporem in Adam cumque obdormisset tulit unam de costis eius et replevit carnem pro ea…(Alors l’Éternel Dieu fit tomber un profond sommeil sur l’homme, qui s’endormit ; il prit une de ses côtes, et referma la chair à sa place…) 35 Genèse 2:17 : de ligno autem scientiae boni et mali ne comedas in quocumque enim die comederis ex eo morte morieris (mais tu ne mangeras pas de l’arbre de la connaissance du bien et du mal, car le jour où tu en mangeras, tu mourras.) 36 Genèse 3:1 : sed et serpens erat callidior cunctis animantibus terrae quae fecerat Dominus Deus qui dixit ad mulierem cur praecepit vobis Deus ut non comederetis de omni ligno paradisi. (Le serpent était le plus rusé de tous les animaux des champs, que l’Éternel Dieu avait faits. Il dit à la femme : Dieu a-t-il réellement dit : Vous ne mangerez pas de tous les arbres du jardin ?) 37 Al empeño, qui est un terme de tauromachie, n’a pas de traduction en français : « obligation pour le cavalier de combattre à pied, dans certains cas ». 33 Gabriel Garrido Ses premières études musicales commencées très tôt dans un établissement pilote dans sa ville natale de Buenos Aires, le Colleguim Musicum, conduisent Gabriel Garrido à faire partie, à 17 ans, de l’ensemble Pro Arte, premier quatuor professionnel argentin de flûtes à bec. Après deux tournées en Europe, Gabriel Garrido décide d’y parfaire ses connaissances en musique ancienne et en direction d’orchestre. Étudiant à Zurich et à Bâle, il obtient sa « virtuosité instrumentale » à la Schola Cantorum Basiliensis, où il travaille également le luth, la guitare baroque et les instruments à anche de la Renaissance. Passionné par cette période, il est appelé à faire partie successivement des ensembles Ricercare et Hespèrion XX, avec lesquels il participe à de nombreux concerts et enregistrements. En 1980, Gabriel Garrido co-fonde l’ensemble Glosas, spécialisé dans la musique de la Renaissance, et crée, en 1981 à Genève, l’ensemble Elyma, groupe de recherche Il recevra la « Médaille Mozart » de l’Unesco pour son travail accompli Palais des Beaux-Arts de Mexico dans le cadre du Festival du centre historique en faveur du patrimoine baroque d’Amérique latine. En 2000, la Fondation Cini (Venise) accorde à Gabriel Garrido un prix spécial pour le développement de ses activités artistiques dans le domaine de la musique italienne. Durant une dizaine d’années, le Teatro Massimo de Palerme l’invite chaque année à présenter une création : on retiendra notamment le fastueux Vespro per lo Stellario della Beata Vergine de Bonaventura Rubino ; la reconstitution historique de La Dafne de Marco da Gagliano avec costumes, décors, gestuelle et « balli » originaux ; L’Orfeo de Claudio Monteverdi, dont l’enregistrement recevra, au travers des nombreux prix décernés, l’accueil unanime de la critique et restera une référence ; La Gerusalemne liberata, d’après le poème de Torquato Tasso et autour du Combattimento de Tancredi e Clorinda de Monteverdi ; en 1998, Il Ritorno d’Ulisse in Patria de de la ville de Mexico, en 2001. Le Teatro Colón de Buenos Aires lui fait une place d’honneur en lui offrant la direction de L’Orfeo de Monteverdi en juin 2001 et des Indes galantes de Rameau en 2002. En juillet 2003, Gabriel Garrido dirige le premier atelier de musique baroque latino-américaine dans le cadre du Festival de Grenade qui se conclura par un concert et l’enregistrement du disque Musique à la cathédrale de Oaxaca. 2003 marque également le début de la résidence de l’ensemble Elyma au Centre culturel de rencontres d’Ambronay, avec un programme de stages et de concerts s’articulant autour de la Selva morale de Monteverdi. L’enregistrement de l’intégrale de cette œuvre a paru en octobre 2005. Invité par le Kunsten Festival des arts de Bruxelles, il débute, la même année, un cycle CavalliMonteverdi, avec Gli amori d’Apollo e Dafne. C’est lors de la résidence au Festival des Flandres (Anvers), en en interprétation de musique baroque. Enseignant depuis 1977 au Centre de Musique ancienne de Genève, il a dirigé différents stages d’interprétation (Erice Sicile, Neubourg sur le Danube, Bariloche en Argentine). Prenant un congé sabbatique en 1992, Gabriel Garrido décide de consacrer ses connaissances musicologique et son expérience à la mise en lumière et à la diffusion d’un répertoire méconnu : la musique ancienne de l’Amérique latine. Ainsi, cette même année, débute un partenariat avec le label K617 pour l’enregistrement de ces musiques dans la série « Les Chemins du Baroque », que viendront récompenser de nombreux prix de la critique discographique. Monteverdi, dont le disque, paru en novembre de la même année, a été récompensé par de nombreux prix, tout comme l’enregistrement, en juillet 1999, du Vespro della Beata Vergine du même compositeur. L’œuvre sera reprise dans le cadre de l’Académie baroque européenne d’Ambronay que Gabriel Garrido dirigera en octobre 2000. Cette même année verra l’enregistrement du dernier opéra de la trilogie de Monteverdi : L’Incoronazione di Poppea. C’est également en 2000 que Gabriel Garrido est invité par le Grand Théâtre de Genève à diriger La Purpura de la rosa de Tomás de Torrejón y Velasco en coproduction avec le Théâtre de la Zarzuela de Madrid et programmé au août 2006, que l’enregistrement de la création Corpus Christi à Cusco a été réalisé. En septembre/octobre, Gabriel Garrido a dirigé l’Académie baroque européenne d’Ambronay autour de l’Ercole Amante de Cavalli incluant les ballets de Lully. Il a collaboré, en tant que chef invité, avec l’Orchestre des Pays de Savoie et l’Orchestre de la Communauté de Madrid. En 2007, il a dirigé une production avec mise en scène, La Barca de Venezia per Padova de Biancheri, avec le Quintette Kassiopea et l’ensemble Elyma. Une importante tournée a été programmée aux Pays-Bas, en collaboration avec l’Opéra d’Amsterdam. 34 samedi 23 février Compagnie Ana Yepes En 2000, Ana Yepes crée sa compagnie, afin de présenter des spectacles de danse dans les différents styles qu’elle développe, en toute liberté d’expression. La compagnie comprend des danseurs contemporains et des danseurs baroques, selon les créations. Éclats Baroques, spectacle composé de trois pièces courtes, morceaux choisis du répertoire baroque de la compagnie, pour six danseurs et bande son, fait partie de ses créations en cours, tout comme Éclats Contemporains, spectacle composé de pièces courtes, morceaux choisis du répertoire contemporain de la compagnie, pour quatre ou trois danseurs et bande son. En décembre 2005, la compagnie présente le Trio Narciso Yepes, récital de musique et danse anciennes espagnoles, en Espagne, au Corral de Comedias de Alcalá de Henares. En octobre 2005, la compagnie présente Fiesta, danses baroques sud-américaines pour six danseurs, dans le cadre du Festival d’Ambronay, avec l’ensemble Elyma dirigé par Gabriel Garrido. Elle participe également à la création de l’opéra contemporain Sampiero Corso à l’Opéra de Marseille, dans une mise en scène de Renée Auphan et Jean-Michel Criqui, sous la direction de Patrick Davin. En mai 2004, la compagnie présente Donaires, spectacle sur la danse baroque espagnole de l’époque de Cervantès, pour six danseurs et six musiciens, sous la direction musicale d’Ignacio Yepes. La création a lieu dans le cadre du Printemps des Arts à Nantes et fait l’objet d’une tournée à l’Automne Musical de Versailles, à l’Opéra de Rennes, au Théâtre de Caen, à l’Opéra de Bordeaux, au Festival d’Ambronay, au Festival Segni Barocchi de Foligno (Italie) et au Festival International Narciso Yepes de Ordino (Andorre). En octobre 2003, elle Ensemble Elyma Composé de chanteurs et instrumentistes spécialisés dans les présente, lors d’une tournée au Japon, musiques latines de la Renaissance Les Danses du roi, spectacle de danses et de l’époque baroque, Elyma baroques réunissant quatre danseurs, participe depuis plusieurs années à la sept musiciens et une chanteuse, qui redécouverte des musiques anciennes offre des danses de cour et de théâtre d’Amérique latine, de même qu’à de l’époque de Louis XIV. Ce spectacle a l’interprétation d’opéras italiens du XVIIe également fait l’objet d’une tournée en siècle. Ce beau terme grec « Elyma » Croatie en juillet 2005. En février 2002, est employé dans un texte de Sophocle la compagnie présente une création pour désigner une flûte en buis qu’ornait de danse contemporaine, Fantaisie pour une embouchure de cuir… Mais le mot, trois danseurs et une table, pièce en dans quelques textes grecs anciens, neuf scènes combinant solos, duos et signifie plus généralement une sorte de trios, sur une bande-son comprenant plante fourragère, proche du maïs, dont des musiques d’Arvo Pärt, Einojuhani la tige servait à fabriquer des flûtes, Rautavaara, Benjamin Britten, James désignant ensuite par métonymie la flûte MacMillan et Johann Sebastian Bach. elle-même. C’est ainsi que H. Cardanus En septembre 2000, la compagnie emploie ce terme pour désigner la flûte participe à la création de l’opéra à bec au milieu du XVIe siècle. Fondé contemporain Beatrix Cenci au Grand à Genève et y résidant depuis 1981, Théâtre de Genève dans une mise en l’ensemble Elyma est dirigé depuis lors scène de Francisco Negrín, sous la par Gabriel Garrido. L’ensemble s’est direction de Gisela Ben Dor. La Compagnie d’abord fait connaître comme un groupe a également au répertoire Résonances, de recherche d’interprétation sur la spectacle de danse contemporaine pour quatre danseurs en hommage à Narciso Yepes, sur une bande-son de ses enregistrements, créé en 1999. Chorégraphe et danseuse Ana Yepes Danseuse et assistante chorégraphe Anna Romaní Danseurs Ana Yepes Anna Romaní Caroline Ducrest Jean-Marie Belmont Olivier Collin Guillaume Jablonka 35 flûte à bec et son répertoire. Puis, à la lumière de travaux musicologiques toujours plus fructueux, la formation s’est rapidement élargie pour aborder un répertoire ancien et baroque étendu. La composition de l’ensemble varie afin de rendre aux musiques abordées leur authenticité temporelle et culturelle. Passionné de la voix, de la mythologie grecque et des folklores de la Méditerranée et d’Amérique du Sud, Gabriel Garrido partage avec l’ensemble Elyma le même intérêt pour une interprétation originale des musiques latines dans laquelle se fondent, avec un strict souci d’historicité, la ferveur, la joie et la passion qui leurs sont propres. À la suite de ses recherches approfondies, l’ensemble est invité à donner des concerts partout en Europe et en Amérique latine. Depuis les débuts de sa production discographique avec Tactus, puis Sinfonia et, à partir de 1992, avec K617, l’ensemble Elyma a remporté de nombreuses récompenses : Diapason d’or, Diapason d’or de l’année, 10 de Répertoire, Choc du Monde de la Musique, Grand Prix de l’Académie du disque, ffff de Télérama, Must du Compact Disc Magazine, Trimarg 95 (Consejo Argentino de la Música), Prix International du Disque Antonio-Vivaldi (Fondation Cini), Timbre de platine d’Opéra International, Grand Prix de l’Académie Charles-Cros. L’ensemble Elyma remercie la fondation BNP Paribas pour l’aide qu’elle lui a apportée durant de nombreuses années. L’ensemble Elyma reçoit le soutien de la Fondation Orange. Sopranos Mercedes Hernandez Barbara Kusa Violons Guadalupe Del Moral Benjamin Chenier Jorlen Vega Garcia Viole de gambe Andrea De Carlo Violone Diana Fazzini Flûte et traverso Diana Baroni Cornet et flûte à bec Judith Pacquier Hautbois et chirimias Nils Ferber Gilberto Caserio Bassons François De Rudder Pierre Marie Chemla Guitares, vihuelas, percussion Quito Gato Mezzo-sopranos Alicia Berri Luciana Cueto Contre-ténors Paulin Bündgen Fabian Schofrin Ténor Jaime Caicompai Baryton Alejandro Meerapfel Schola Cantorum Cantate Domino La Schola Cantorum Cantate Domino a été fondée en 1960 par le père Michaël Ghijs avec les anciens élèves de l’Institut Saint-Martin à Alost en Belgique. Son répertoire s’étend sur toute la musique occidentale de l’époque grégorienne à la musique contemporaine. Cantate Domino, qui dispose d’un pupitre remarquable de sopranos enfants, a collaboré avec des chefs tels que Seiji Ozawa, Claudio Abbado, Pierre Cao, Colin Davis et Philippe Herreweghe, dans le cadre de tournées dans le monde entier. Il a reçu les prestigieux titres d’ambassadeur des Flandres et d’ambassadeur culturel en Europe. Sopranos I Bernard Leyman Piet De Laender Alden Dolomingo Sopranos II Felix Leyman Gregory Staelpaert Simon Bomon Chitarrones, guitares Monica Pustilnik Eduardo Eguez Harpes Hannelore Devaere Manuel Vilas Rodriguez Clavecin Norberto Broggini Orgue Mathieu Dupouy 36 Altos Wouter Moors Eric Buys Colin De Pelsmaler Ténor Luc Claessens Basse Tomas Gabriel Et aussi… > Concerts Jeudi 10 avril, 20h > MÉDIATHÈQUE Mercredi 12 mars, 20h Chants de Jérusalem http://mediatheque.cite-musique.fr Georg Friedrich Haendel Concerto grosso op. 3 n° 4 Concerto pour orgue op. 4 n° 1 « Salve Regina », extrait des Vêpres carmélites Concerto pour orgue op. 4 n° 2 « Saeviat tellus inter rigores », extrait des Vêpres carmélites Première partie : Lamentations baroques Nous vous proposons… Gaëlle Le Roi, soprano Adolphe Attia, voix Ensemble Pulcinella Ophélie Gaillard, violoncelle, direction Maude Gratton, orgue Emmanuel Jacques, violoncelle David Sinclair, violone, contrebasse Thomas C. Boysen, théorbe … d’écouter : El Siglo de Oro en el nuevo mundo : villancicos y oraciones del S.XVII en Latinoamerica par l’Ensemble Elyma sous la direction de Gabriel Garrido • Fiesta criolla ou la restitution d’une grande fête musicale en l’honneur de la Vierge de Guadalupe à la Cathédrale de Sucre (1718) de Roque Jacinto de Chavarría, André Flores et Blas Tardio de Guzmán par l’Ensemble Elyma, Ars Longa de La Havane, Cors Vivaldi, Els Petits Cantors de Catalunya sous la direction de Gabriel Garrido • Musica de las fiestas de invierno : Fiestas indigenas par le Grupo de musica y danza de la communidad de la Purisima Conception Œuvres de François Couperin et Joseph-Hector Fiocco Samedi 29 mars, 20h Johann Sebastian Bach L’Art de la fugue Deuxième partie : La Passion selon les Églises orientales Pierre-Laurent Aimard, piano Sœur Marie Keyrouz, chant Ensemble de la Paix Mercredi 9 avril, 20h Samedi 19 avril, 20h Musiques pour un dieu unique Dietrich Buxtehude Le Jugement dernier Ali Ufki Trois Psaumes Claude Goudimel Trois Psaumes Salomone Rossi Hymne « Yimloch adonaï » Psaume 58 « Mizmo schir leyom schabat » Marcello Benedetto Miserere mei Deus Salmo cinquantesimo Johann Sebastian Bach Motet « Lobet den Herrn » Motet « Singet dem Herrn » Johann Sebastian Bach Motet « Singet dem Herrn » à 8 voix L’Arte del mondo Vocalconsort Berlin Pera-Ensemble Istanbul Werner Ehrhardt, direction > Citéscopie Samedi 29 et dimanche 30 mars Bach et L’Art de la fugue Conférences, ateliers, concerts… Les Folies Françoises Les Pages et les Chantres du Centre de Musique Baroque de Versailles Olivier Schneebeli, direction Patrick Cohën-Akenine, violon solo Christophe Einhorn, ténor Edwin Crossley-Mercer, baryton > Collège Musiques et rituels, approches ethnomusicologiques Cours du soir de 19h30 à 21h30, du 20 février au 25 juin. … de lire : Teocuicatl : chants sacrés des anciens Mexicains de Patrick Saurin • Instrumentos musicales precortesianos de Samuel Marti > Concert éducatif Samedi 29 mars, 11h Pour les enfants à partir de 10 ans Johann Sebastian Bach L’Art de la fugue Pierre-Laurent Aimard, piano > Musée > Zoom sur une œuvre Mardi 29 avril, 18h30 Henry Purcell Didon et Enée (acte II) Pascale Saint-André, musicologue Visites pour adultes : Mythes et musiques Cette visite, menée en compagnie d’une comédienne, explore les grands mythes ou légendes qui ont inspiré les compositeurs. Vendredi 29 février, vendredi 7 mars et jeudi 24 avril à 15h. Éditeur : Hugues de Saint Simon | Rédacteur en chef : Pascal Huynh | Rédactrice : Gaëlle Plasseraud | Stagiaire : Marilène Parrou | Maquette : Elza Gibus Imprimeur SIC | Imprimeur BAF | Licences no 757541, 757542, 757543 The English Concert Kenneth Weiss, orgue et direction Magali Léger, soprano