Séance 3 Shining.pub
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Séance 3 Shining.pub
SHINING Stanley Kubrick 1980 On pourra reprendre, pour commencer, le questionnement de la séance 1, ce qui permettra de repérer l’information soulignée dans l’introduction. Problématique (et introduction) : Shining est un film d’horreur, fantastique. Il ne fait pas peur, mais il génère un sentiment d’angoisse diffus. Tous les ingrédients du fantastique sont présents mais ils ne fonctionnent pas selon les attentes du spectateur. En quoi Shining est-il différent d’un film d’horreur classique et qu’est-ce qui provoque l’angoisse dans Shining? Documents : 5 extraits du film. (en version française, pour que tous les élèves suivent… S’ils ont visionné le film en V.O., ils se rendent compte par eux-mêmes de la différence. Sinon, on pourra leur faire remarquer incidemment que la fin de la course poursuite dans le labyrinthe - les cris bestiaux de Jack - est en « V.O. », même dans la version française) Activités : Cours dialogué. Les questions du professeur sont guidées par les traces écrites que vous trouverez ci-dessous. Durée : 2 heures I. L’analyse du récit 1. Les intertitres Document 1 La datation des premiers chapitre reste assez précise, malgré les ellipses entre l’entretien et le jour de la fermeture, le jour de la fermeture et « un mois après ».. Par la suite, les titres ne sont plus que des noms de jours. Le temps est « perdu ». On remarque aussi une construction du temps en « entonnoir » : on passe du mois à l’heure. Le temps s’accélère donc à la fin, lorsque la folie a pris le dessus sur la raison. Enfin, le dernier intertitre (July 4th Ball 1921), seule date précise du chapitrage, brouille les pistes et plonge le spectateur dans une dimension fantastique. Le temps est devenu circulaire : la date est complète mais pourquoi 1921, alors que visiblement l’ensemble du récit se déroulait dans les années 80? Le temps a explosé et le personnage de Jack se retrouve emprisonné dans le temps. 2. L’entretien avec le directeur Extrait 1 : l’entretien Le récit de Shining déjoue les attentes des amateurs de fantastique. Il ne se présente pas comme le dévoilement d’un mystère, mais comme l’accomplissement progressif d’un programme. L’entretien d’embauche permet à Kubrick d’annoncer le programme par la voix du directeur de l’hôtel : la possible répétition d’un massacre, renforcé par les visions de Dany. Mais même s’il sait ce qui va se passer par avance, le spectateur n’en ressent pas moins de tension ni d’angoisse. Il se demande comment le programme va s’accomplir tout en redoutant l’échéance. II. Quelques symboles du fantastique 1. Le pacte avec le Diable Extrait 2 : le barman de la Gold Room Wendy accuse le père d’avoir frappé son fils. Jack se dirige vers le bar. Il sait très bien qu’il ne trouvera pas de bouteille. Il s’y rend pourtant, signe de l’emprise de l’hôtel sur son cerveau surmené. L’Overlook choisit cette occasion pour lui envoyer son premier émissaire, le barman Lloyd. Jack donne son âme au diable pour un verre d’alcool. Le pacte est signé, il ne pourra plus s’en défaire (voir la scène de la soirée mondaine dans la Gold Room où tout est offert par l’hôtel). Lloyd est-il réel? Est-ce une illusion? Toujours est-il qu’à la fin de la scène Jack semble réellement saoul, alors qu’il n’y a visiblement pas de bouteilles d’alcool dans le bar. 2. Le double Extrait 3 : Le petit déjeuner de Jack Rencontrer son double, c’est rencontrer la mort. Kubrick joue beaucoup avec les miroirs tout au long du film et dès le générique. Il y a deux Jack : celui de la réalité et celui qui apparaît dans le miroir. L’homme a donc deux personnalités qui s’affrontent : celle d’un écrivain dépressif et celle, monstrueuse, dont l’hôtel a pris possession. Ce qui pourrait expliquer que le personnage ne s’étonne jamais de ce qui lui arrive, contrairement à ce qui se passe dans la plupart des romans fantastiques ou le narrateur personnage doute de sa santé mentale. 3. Le labyrinthe Le symbole du labyrinthe hante l’ensemble du film. Rappel de la légende du labyrinthe crétois. Kubrick (ou l’hôtel Overlook) : Dédale Jack : Minotaure Dany : Thésée Wendy : Ariane Extrait 4 : Danny sur son tricycle Relever l’importance de la bande son : alternance de bruit (celui des roues du tricycle sur le parquet) et de silence (lorsque Dany roule sur le tapis). Le son renforce le sentiment d’angoisse du spectateur. Celui-ci est renforcé par les mouvements et la hauteur de la caméra, le point de vue. Si « quelque chose » suit Dany lorsqu’il joue, le bruit des roues et les tapis empêchent de l’entendre... Extrait 5 : Le labyrinthe de verdure. Le labyrinthe est un piège : vu de l’extérieur, on pense que l’on peut en sortir. Une fois à l’intérieur, impossible de percevoir l’ensemble car la caméra est toujours au niveau des personnages. Il n’y a pas d’issue. Wendy (Ariane) initie Dany (Thésée) au mystère de ce labyrinthe de verdure. Ce qui permettra au petit garçon de trouver la sortie à la fin. Jack regarde la maquette. Il peut saisir l’ensemble. Mais son point de vue est-il vraiment omniscient? Les angles de vue de la maquette du labyrinthe laisse penser qu’un autre personnage se tient aux côtés de Jack lorsqu’il regarde la maquette. Cette séance peut être évaluée ou renforcée par l’étude d’un groupement de textes. Par exemple, celui que vous trouverez dans la NRP n°4 de décembre 1999 : Minuit, l’heure fantastique Document 1 : TRANSPARENT RÉTROPROJECTEUR DOCUMENTS SUPPORTS Le symbole du double L’émissaire du diable Le labyrinthe