republique de guinee-bissau
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REPUBLIQUE DE GUINEE-BISSAU MINISTERE DES FINANCES Comité National de Politique Economique PROGRAMME PLURIANNUEL DE CONVERGENCE, DE STABILITE, DE CROISSANCE ET DE SOLIDARITE 2015 – 2019 Novembre 2014 INTRODUCTION.........................................................................................................................................................3 I. SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DE LA GUINEE-BISSAU EN 2013 .......................................5 I.1 Evolution du PIB et des prix ...............................................................................................................................5 I.2 Finances publiques .............................................................................................................................................6 I.3 Secteur extérieur ...............................................................................................................................................10 I.4 Situation monétaire ...........................................................................................................................................11 I.5 Situation de la convergence en 2013 ..............................................................................................................12 II- LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DE LA GUINEE-BISSAU EN 2014 ...............................13 II.1 Secteur réel et le prix .......................................................................................................................................13 II.2 Finances publiques ..........................................................................................................................................14 II.3 Secteur extérieur ..............................................................................................................................................17 II.4 Secteur monétaire ............................................................................................................................................17 II.5. Situation de la convergence en 2014 ..............................................................................................................18 III. OBJECTIFS ET STRATEGIE DE CONVERGENCE POUR LA PERIODE 2015-2019 ..................................19 IV. RESULTATS DES PROJECTIONS .....................................................................................................................22 IV.1 Secteur Réel ....................................................................................................................................................23 IV.2 Finances publiques et dette publique .............................................................................................................25 IV.3 Secteur extérieur .............................................................................................................................................28 IV.4 Secteur monétaire ..........................................................................................................................................28 IV.5 Profil de convergence sur la période du programme....................................................................................29 IV.6 Risques potentiels sur les perspectives ...........................................................................................................30 CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS ..........................................................................................................30 2 INTRODUCTION L'élaboration du Programme Pluriannuel de Convergence (PPC), qui s'inscrit dans le cadre du Pacte de Convergence, de Stabilité, de Croissance et de Solidarité, est un exercice d'analyse macroéconomique, rendu obligatoire par le pacte de surveillance multilatérale en vue de : favoriser la convergence des économies des Etats membres ; conforter la stabilité macroéconomique ; accélérer la croissance économique ; approfondir la solidarité entre les Etats membres. Le PPC est un document qui analyse la situation économique et financière récente du pays et présente les objectifs de développement dans un horizon de cinq ans. Le présent document qui porte sur la période 2015-2019, s'appuie les programmes et réformes prévues par l'Etat et prend en compte les principales évolutions et les perspectives au niveau international et régional qui peuvent impacter l'activité économique en Guinée-Bissau. Au cours des dernières années et plus particulièrement depuis 2008, malgré un environnement international marqué par une série de crises, la croissance économique a repris en Guinée-Bissau, favorisée par l'amélioration des fondamentaux de l'économie à la faveur des réformes engagées dans le cadre notamment du Programme d'Urgence Post-Conflit. La consolidation de la démocratie avec la tenue des élections législatives et présidentielles de 2008 et 2009 a aussi contribué à cette tendance. Ce contexte de normalisation progressive de la situation économique et financière a constitué une des plus fortes espérances de consolidation des réformes structurelles et d'amélioration des conditions sociales du pays. En 2010, le pays a négocié et signé avec le FMI, un Programme économique au titre des Facilités de Crédit Elargi [Extended Credit Facility] (ECF), en vue de consolider les actions entreprises depuis la mise en place du programme Post-Conflit en 2008. L'exécution satisfaisante du programme en 2010 a permis au pays d'atteindre à fin décembre 2010, le point de conclusion de l'initiative PPTE et de bénéficier des mesures d'allègement de la dette publique. En 2011, à la faveur d'une bonne campagne de commercialisation de la noix de cajou, la Guinée-Bissau a atteint un taux de croissance du PIB réel de 9,0%. L'Etat 3 comptait poursuivre ces réformes dans le cadre du programme économique ECF conclu pour la période 2010-2012. Toutefois, le coup d'Etat militaire intervenu le 12 avril 2012 a paralysé le fonctionnement des structures publiques durant près d'un mois, induit un comportement d'attentisme auprès des opérateurs économiques, notamment ceux du secteur bancaire, et ralenti les activités de la campagne de commercialisation de la noix de cajou. Par ailleurs, certains partenaires au développement notamment, l'Union européenne et la BAD, ont suspendu l'exécution des projets publics qui dépendaient de leur financement. La transition mise en place avec l'appui des Institutions Communautaires a permis une reprise des structures publiques et des activités économiques. Durant cette période de transition, les cours de la noix de cajou, principal produit d’exportation du pays, se sont inscrits en baisse, passant de 1350 $/tonne en 2011 à 980$/tonne en 2012 et 800$/tonnes en 2013, accentuant les difficultés du pays. Ainsi, l’activité a ralenti de 2,2% en 2012 avant d’enregistrer une faible reprise en 2013 avec un taux de croissance du PIB réel de 0,9%. Avec l’organisation des élections présidentielles et législatives en 2014, la normalité constitutionnelle a été restauré, permit la reprise de la coopération avec les principaux partenaires au développement, notamment le FMI, la Banque Mondial et l'Union Européenne. C'est dans ce contexte général que le présent Programme Pluriannuel pour le Pacte de Convergence 2015-2018 a été élaboré. Il s'appuie sur les principaux programmes de développement adoptés par l'Etat, en l'occurrence le DENARP II ainsi que sur les différents programmes sectoriels définis dans les domaines de l'énergie, des infrastructures et des secteurs sociaux. 4 I. SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DE LA GUINEEBISSAU EN 2013 L'économie de la Guinée-Bissau demeure fragile et vulnérable aux chocs externes. La croissance est principalement tirée par l'agriculture, le commerce et le transport, avec un rôle moteur du secteur de la noix de cajou, dont les évolutions ont des impacts importants sur ces différents secteurs. En 2013, une reprise encore très timide de l'activité a été enregistrée dans le secteur industriel dans un contexte marqué par une détérioration de la situation des finances publiques, une baisse des prix au producteur de la noix de cajou, un recul des prix à l'exportation de la noix de cajou et des retards dans l'exécution des projets publics. I.1 Evolution du PIB et des prix Le taux de croissance du PIB réel a été estimé à 0,9% contre 3,5% initialement prévu et -1,5% en 2012. Dans le secteur primaire, le taux de croissance ressortirait à 3,1% contre -0,1% en 2012, en rapport avec l'amélioration de la production vivrière et la hausse d’activité dans l’élevage, la pêche et la sylviculture. Dans le secteur secondaire, l'activité a enregistré une hausse en termes réels de 1,9% contre 2,4% en 2012, en rapport avec une amélioration de l'activité dans l'industrie manufacturière. Dans le secteur tertiaire, la croissance ressortirait négative avec la détérioration de la situation des finances publiques dans un contexte marqué par une faible mobilisation des appuis budgétaires et l'accentuation des contraintes de trésorerie de l'Etat. Dans le secteur commercial, seul le secteur de commercialisation de la noix de cajou a enregistré de bonnes performances qui sont par ailleurs limitées par le recul des prix à l'exportation. Au niveau du secteur bancaire, les institutions financières n'ont pas soutenu l'activité de commercialisation de la noix de cajou du fait des difficultés enregistrées en 2012. Au total, l'activité dans le secteur tertiaire connaîtrait un recul en termes réels de 1,1% après une baisse de 6,2% en 2012. Du côté de la demande, la consommation enregistrerait une hausse de 2,3%, résultant d'une hausse de la consommation privée et d'un recul de la consommation publique. L'investissement serait en hausse de 12,6% après le recul de 10,2% enregistré en 5 2012. Les exportations enregistreraient une hausse de 5,0%, en rapport avec la progression du volume de la noix de cajou exporté. Les tensions inflationnistes ont été maîtrisées en 2013. Le taux d'inflation, en moyenne annuelle, est estimé à 0,7% en 2013 contre 2,6% en 2012. L’inflation a été plus faible en 2013 du fait principalement de l'atonie de la demande et du recul des prix des produits pétroliers et alimentaires. I.2 Finances publiques La gestion des finances publiques au titre de l'année 2013 a été menée dans un contexte économique national peu favorable, marqué notamment par la baisse des recettes et une faible mobilisation des appuis budgétaires. Evolution des recettes totales et dons A fin décembre 2013, les recettes totales et dons ont été mobilisés à hauteur de 61,3 milliards de francs CFA contre 74,0 milliards de francs CFA à la même période en 2012, soit une diminution en valeur absolue de 12,7 milliards de francs CFA et de 17,2% en valeur relative. Cette évolution est imputable aussi bien aux recettes courantes (-10,8%) qu’aux dons (-28,2%). Graphique 1 : Evolution des recettes totales et dons de 2009 à fin 2013 (en milliards de FCFA) 6 Source : MF Les recettes budgétaires Les recettes budgétaires, en fin décembre 2013, ont été évaluées à 41,2 milliards de FCFA contre 46,0 milliards de FCFA à la même période de l’année passée, soit une baisse de 4,8 milliards de FCFA, résultant d’un recul de 8,9% des recettes fiscales et d’une baisse de 18,3% des recettes non fiscales. Graphique 2 : Evolution des recettes fiscales et non fiscales mobilisées de fin 2009 à fin 2013 (en milliards de FCFA) Source : MF Les recettes fiscales se sont situées à 35,4 milliards de FCFA à fin décembre 2013 contre 38,9 milliards à fin décembre 2012, soit une baisse de 9,2% (-3,6 milliards de FCFA), sous l’effet de la contraction des impôts sur la consommation et des impôts sur les revenus et les bénéfices. Les recettes douanières en particulier se sont situées à 19,2 milliards de FCFA à fin décembre 2013 contre 20,5 milliards de FCFA à la même période de l'année 2012, soit une baisse de 1,4 milliard de FCFA. Cette contre performance enregistrée en 2013, pourrait être expliquée par les difficultés dans la collecte des recettes de certains opérateurs intervenant dans la commercialisation de combustibles, notamment ceux qui ont un accord de fourniture de carburants avec l'Etat pour le compte de l'entreprise de production d'eau et d'électricité. Ces opérateurs faisant parfois des compensations entre les taxes à payer et leurs créances sur l’Etat. 7 S'agissant des recettes des impôts, elles sont situées à 16,2 milliards de FCFA en fin décembre 2013 contre 18,4 milliards de FCFA à la même période de l'année 2012, soit une baisse de 2,2 milliard FCFA, en rapport avec la baisse des impôts sur la contribution industrielle. Les recettes non fiscales sont évaluées à fin décembre 2013 à 5,8 milliards de F CFA contre 7,1 milliards à la même période en 2012, soit une diminution de 1,4 milliards en valeur absolue et de 18,3% en valeur relative, en rapport avec le recul des taxes perçues dans le secteur de la pêche. Les dons A fin décembre 2013, les appuis extérieurs ont été mobilisés à hauteur de 20,1 milliards de FCFA contre 28,1 milliards de FCFA en 2012 à la même période, soit une baisse de 7,9 milliards de FCFA. S’agissant des dons projets, ils ont enregistré une hausse de 1,7 milliards de francs CFA pour atteindre 17,6 milliards de franc CFA en 2013 contre 15,9 milliards de francs CFA l’année passée. En revanche, les appuis budgétaires ont diminué de 9,6 milliards de francs CFA, en passant de 12,1 milliards de francs CFA en 2012 à 2,5 milliards de francs CFA en 2013. Evolution de dépenses totales et prêtes nets A fin décembre 2013, les dépenses totales et prêts nets se sont élevés à 82,2 milliards de francs CFA contre 84,3 milliards de francs CFA à fin décembre 2012, soit une diminution de 2,1 milliards de francs CFA, en liaison avec le recul des dépenses courantes. Les dépenses courantes Les dépenses courantes à fin décembre 2013 se sont chiffrées à 52,4 milliards de francs CFA contre 62,6 milliards de francs CFA à fin décembre 2012, soit une baisse de 10,2 milliards en valeur absolue et de 16,3%. Cette baisse s’explique par le recul des transferts (21,8%), des dépenses de biens et service et des autres dépenses ordinaires (30,4%). • les dépenses de personnel se sont situées à fin décembre 2013 à 24,4 milliards 8 de francs CFA, soit au même niveau que l’année passée. • les dépenses de transferts se sont situées en fin décembre 2013 à 12,9 milliards de francs CFA contre 16,5 milliards de francs CFA à la même période de 2012, soit une diminution de 21,8% • les autres dépenses à fin décembre 2013 par rapport à la même période en 2012 ont enregistré une baisse de 34,1%. Elles se situent à 6,0 milliards de francs CFA contre 9,1 milliards de Francs CFA. • Les dépenses de biens et service se sont situées à 8,9 milliards de francs CFA à fin décembre 2013 contre 12,4 milliards de francs CFA à la même période de l’année passée justifiée par la difficulté de trésorerie. Graphique 3: Evolution des dépenses courantes engagées de fin 2009 à fin 2013 (en milliards de FCA) Source : MF Les dépenses en capital A fin décembre 2013, les dépenses en capital se sont situées à 29,8 milliards de FCFA contre 21,7 milliards de FCFA à fin décembre de 2012, soit une hausse de 8,1 milliards de FCFA en valeur absolue et de 37,3% en terme relative. Les principaux projets réalisés ou en cours d'exécution en année 2013 sont notamment, le projet d'appui à la sécurité alimentaire (BOAD), la réhabilitation et l'élargissement de la route MansoaFarim ( BOAD), le projet de promotion de la riziculture (BOAD), la construction du siège de la Commission de l'UEMOA, la réhabilitation du palais présidentiel (Chine), les 9 projets de santé qui ont été poursuivis par la Banque Mondiale et le projet de réhabilitation des voiries urbaines de Bissau financé par la BOAD. Les soldes budgétaires caractéristiques Au total, il se dégage à fin décembre 2013, un déficit du solde global base engagement de 20,9 milliards de FCFA contre un déficit de 10,3 milliards de FCFA à la même période de 2012. En ce qui concerne le solde global base engagement hors dons, il est ressorti à -41,0 milliards de FCFA contre -38,3 milliards de FCFA l'année précédente. Dette Publique Le stock de la dette extérieur de la Guinée-Bissau se situe à 162,1 milliards de FCA à fin 2013 réparti comme suit : Créancier multilatéraux – 75,5 milliards de FCA Créanciers bilatéraux – 85.1 milliards de FCA Dette commerciale - 0.5 FCA En ce qui concerne les décaissements, quelques projets financés par la BOAD et l’IDA ont bénéficié de décaissement à hauteur de 9,2 milliards de FCFA. I.3 Secteur extérieur Le secteur extérieur serait caractérisé par une amélioration de l'excédent du solde global qui se situerait à 10,3 milliards en 2013 contre -33,2 milliards en 2012, en rapport avec la réduction du déficit des comptes des transactions courantes et de capital et l’accumulation nette d’engagements extérieurs plus importante. Balance Courante La balance courante enregistrerait une amélioration en raison de la baisse du déficit commercial et de la balance des revenus primaires. Le déficit du compte de biens se situerait à 19,9 milliards en 2013 contre 25,7 milliards en 2012, en rapport avec la hausse de la valeur des exportations et la baisse des importations. La hausse des exportations s'expliquerait par l'accroissement du volume des exportations de la noix de cajou dont l'impact serait atténué par le recul des prix à 10 l'exportation. La baisse des importations serait liée à l'atonie de la demande. La balance des services afficherait un déficit de 23,7 milliards en 2013 contre un déficit de 25,9 milliards en 2012. Le déficit du compte des revenus primaires se fixerait à 7,5 milliards en 2013 contre 19,7 milliards en 2012, en rapport avec le recul des bénéfices rapatriés notamment dans le secteur de commercialisation de la noix de cajou. Le compte des revenus secondaires présenterait un excédent de 24,2 milliards en 2013 contre 26,0 milliards en 2012, en rapport avec la baisse des appuis budgétaires. En revanche, les transferts privés nets seraient en hausse. Le compte de capital et le compte financier Le solde du compte de capital présenterait un excédent de 17,9 milliards en 2013 contre un excédent de 15,9 milliards en 2012, en raison de la hausse des aides projets. Le déficit des comptes courants et de capital serait financé par une accumulation nette d’engagements extérieurs à hauteur de 7,0 milliards contre 3,5 milliards en 2012, en rapport avec la hausse des emprunts publics, des IDE et du taux d’encaissement des recettes d’exportation de la noix de cajou. I.4 Situation monétaire La situation monétaire à fin décembre 2013 par rapport à fin décembre 2012 a été marquée par un renforcement des avoirs extérieurs nets, une hausse de l’encours du crédit intérieur et une expansion de la masse monétaire. Avoirs Extérieurs Nets Les avoirs extérieurs nets des Institutions Monétaires sont estimés à 94,8 milliards de FCFA à fin décembre 2013 contre 84,5 milliards de FCFA à fin décembre 2012, soit une amélioration de 10,3 milliards de FCFA, qui s'explique principalement par la hausse des recettes d'exportations de la noix de cajou. Crédit intérieur L’encours du crédit intérieur a augmenté de 2,6 milliards de FCFA en 2013, ressortant à 88,3 milliards de FCFA contre 85,6 milliards de FCFA à fin décembre 2012, imputable 11 principalement aux crédits à l'économie. Les crédits à l’économie se sont accrus de 2,3 milliards, ressortant à 66,5 milliards de FCFA à fin décembre 2013 contre 64,2 milliards de FCFA un an auparavant, en rapport avec l'accroissement des crédits ordinaires dont l'impact a été atténué par le remboursement partiel du reliquat des crédits de campagne de l'année 2012. La PNG s'est établie à 21,7 milliards de FCFA à fin 2013 contre 21,4 milliards de FCFA à fin 2012. Masse monétaire et base monétaire Comparée à son niveau à fin décembre 2012, la masse monétaire a enregistré une hausse de 24,1 milliards de FCFA, ressortant à 186,9 milliards de FCFA à fin décembre 2013 contre 162,8 milliards de FCFA l'année précédente. L'expansion de la masse monétaire est en rapport avec l'amélioration des avoirs extérieurs et la hausse de l'encours des crédits. Les dépôts en banque ont progressé de 15,9 milliards de FCFA et la circulation fiduciaire a enregistré une hausse de 8,2 milliards de FCFA. I.5 Situation de la convergence en 2013 En ce qui concerne les critères de convergence, deux critères ont été respectés. Le taux de pression fiscale reste faible alors que la masse salariale demeure très élevée par rapport aux recettes fiscales. Au total, le déficit budgétaire global est légèrement au dessus des normes. Tableau 2 : Etat de la convergence à fin décembre 2013 (voir dette) Norme UEMOA 2013 Respecté/non respecté CRITERES DE PREMIER RANG Solde budgétaire global dons compris/PIB <=-3% -3,7 Non Respecté Taux d'inflation annuel moyen <=3% 0,7% Respecté Encours de la Dette intérieure et extérieure <=70% 63 Respecté CRITERES DE SECOND RANG Taux de pression fiscale (en %) >=20% 6,2 Non respecté Masse salariale/Recettes fiscales (en %) <=35% 68,9 Non respecté Source : CNPE 12 II- LA SITUATION ECONOMIQUE ET FINANCIERE DE LA GUINEEBISSAU EN 2014 Le pays a bénéficié d'un contexte plus favorable en 2014 avec l'organisation réussie des élections présidentielles et législatives et la hausse des prix à l'exportation de la noix de cajou. L’émission réussie des bons du Trésor en juillet 2014 constitue un signal positif et marque le retour progressif de la confiance des investisseurs sur les perspectives économiques du pays. II.1 Secteur réel et le prix Les prévisions réalisées par l’Institut National de Statistique indiquent un taux de croissance de 2,9% du PIB réel (3,0% initialement prévu) contre 0,9% en 2013. La révision à la baisse du taux de croissance est liée également à la reprise très timide de l'investissement public au cours des trois premiers trimestres de l'année 2014 bien qu'une accélération des travaux de réhabilitation des voiries de Bissau est attendue au cours du quatrième trimestre 2014. Graphique 1: Evolution du taux de croissance économique de 2008 à 2014 Source : INE Dans le secteur primaire, le taux de croissance est estimé à 2,3%, en rapport avec la hausse de production vivrière et celle de la noix de cajou. Le secteur secondaire 13 enregistrait une croissance de 2,9%, soutenue par la hausse de la production d'électricité et l'accroissement de la demande intérieure. Le taux de croissance dans le secteur des BTP est prévu à 12,0%, en rapport avec la hausse de l'investissement public, avec notamment les travaux de réhabilitation des voiries de Bissau. Dans le secteur tertiaire, l'activité a été soutenue par la hausse des prix à l'exportation de la noix de cajou. Le taux de croissance est estimé à 3,5%. Le taux de croissance des services non marchands est estimé à 5,0%, sous l'impulsion des dépenses courantes. Du côté des emplois, la consommation total devrait croître de 5,8% en 2014 contre 2,3% en 2013. Les exportations de biens et services non facteurs augmenteraient de 11,3%, sous l'effet de la hausse des prix à l'exportation de la noix de cajou. L’investissement enregistrerait une croissance de 12,0%. Le taux d’inflation ressortirait négatif en 2014 pour s’établir à -0,9% en moyenne annuelle contre 0,7% en 2013. Cette situation serait liée à la baisse des cours de produits alimentaires importés et à une moindre tension sur les prix des produits énergétiques. II.2 Finances publiques Ressources et dépenses Le budget de l'année 2014 a été adopté le 23 septembre 2014 par l'Assemblée Nationale Populaire en même temps que le programme économique du nouveau Gouvernement. La situation des finances publiques à fin septembre 2014 par rapport à la même période de l'année 2013, a été marquée par une hausse des recettes budgétaires et des dépenses courantes. A fin septembre 2014, les ressources totales ont enregistré une hausse de 16,1 milliards par rapport à la même période de l'année précédente pour atteindre 59,3 milliards de FCFA. Cette progression est imputable principalement aux dons programmes qui sont passés de 2,5 milliards à fin septembre 2013 à 16,6 milliards à fin septembre 2014, en rapport avec les ressources reçues dans le cadre du financement des élections présidentielles et législatives. En revanche, les dons projets ont enregistré 14 une baisse de 1,3 milliard, se situant à 7,0 milliards contre 8,3 milliards à fin septembre 2013. Les recettes budgétaires ont augmenté de 3,3 milliards, soit 10,3%, résultant d'une hausse de 2,6 milliards des recettes non fiscales et de 0,7 milliard des recettes fiscales. Graphique 1 : Recettes totales et dons à fin septembre 2011 et à fin septembre 2014 Les dépenses totales à fin septembre 2014 affichent une hausse de 14,4 milliards de FCFA par rapport à la même période de l'année précédente, soit une progression de 27,9%, pour se situer à 65,9 milliards. Cette situation est en rapport avec l'augmentation de 14,5 milliards des dépenses courantes (+35,5%), en liaison avec les dépenses effectuées dans le cadre de l'organisation des élections législatives et présidentielles. En outre, les traitements et salaires sont passés de 18,0 milliards de FCFA à fin septembre 2013 à 22,0 milliards de FCFA à fin septembre 2014, en rapport avec le renforcement des effectifs dans les secteurs de la santé et de l'éducation. Graphique 3: Evolution des dépenses courantes engagées de fin septembre 2009 à fin septembre 2014 15 Selon les prévisions effectuées sur la base des réalisations à fin septembre 2014, les recettes budgétaires devraient se situer à 43 milliards en 2014, en hausse de 4,4% par rapport à 2013. Cette hausse proviendrait aussi bien des recettes fiscales que des recettes non fiscales. Les appuis budgétaires sont prévus en forte hausse et pourraient atteindre 24,1 milliards contre 2,5 milliards en 2013. Cette forte hausse s'explique par les appuis reçus dans le cadre de l'organisation des élections présidentielles et législatives (9,0 milliards). Les autres ressources proviendraient du Timor Leste (3,0 milliards), de la Banque Mondiale (4,6 milliards) et de l'union Européenne (6,5 milliards). Les dons projets sont prévus à 17,4 milliards contre 13,8 milliards en 2013. Les dépenses publiques devraient fortement augmenter pour se situer à 105,3 milliards en 2014 contre 82,0 milliards en 2013, en rapport avec la hausse des dépenses courantes et des dépenses en capital. Ainsi, les dépenses courantes (y compris celles réalisées dans le cadre des élections législatives et présidentielles) se situeraient à 76,6 milliards contre 52,4 milliards en 2013. Les dépenses d'investissement au titre de l'année 2014 sont prévues à 28,7 milliards contre 20,1 milliards en 2013. Les principaux projets pour l'année 2014 sont notamment, le projet d'appui à la sécurité alimentaire PASA, le projet de promotion de l'oriziculture (PPRFJ), le projet de sécurité alimentaire (PSA), le projet de construction et manutention des voiries de Bissau, le projet de construction du palais de justice et le projet de urgence pour l'amélioration de l'approvisionnement en eau et électricité. Dette publique Selon les informations disponibles pour l'année 2014, le service de la dette extérieure honoré par l’État s'est situé à 0,3 milliard de FCFA, sur la période janvier et septembre 2014, alors que les tirages sur emprunts extérieurs ont atteint 6,3 milliards de FCFA sur la même période. A fin décembre 2014, le stock de la dette publique devrait se situer à 385,6 milliards dont 190,6 milliards au titre de la dette extérieure. 16 II.3 Secteur extérieur Le secteur extérieur serait caractérisé par une amélioration de l'excédent du solde global, qui se situerait à 12,1 milliards en 2014 contre 10,3 milliards en 2013, en rapport avec la réduction du déficit des comptes des transactions courantes et de capital. Balance Courante La balance courante enregistrerait une amélioration en raison de la hausse de l’excédent de la balance des revenus secondaires atténué par la hausse du déficit commercial. Le déficit de la balance des revenus primaires afficherait une relative stabilité. Le déficit commercial se situerait à 32,3 milliards en 2014 contre 19,9 milliards en 2013, en rapport avec la hausse des importations plus importantes que celle des exportations. La balance des services présenterait un déficit de 25,4 milliards en 2014 contre un déficit de 23,7 milliards en 2013. Le déficit du compte des revenus primaires se fixerait à 6,8 milliards en 2014 contre un déficit 7,5 milliards en 2013. Le compte des revenus secondaires présenterait un excédent de 42,4 milliards en 2014 contre 25,5 milliards en 2013, en rapport avec la hausse des appuis budgétaires avec les ressources reçues dans le cadre de l'organisation des élections présidentielles et législatives. Le compte de capital et le compte financier Le déficit des comptes courants et de capital serait financé par une accumulation nette d’engagements extérieurs à hauteur de 17,0 milliards en 2014 contre 17,8 milliards en 2013. II.4 Secteur monétaire La situation à fin septembre 2014 par rapport à fin décembre 2013 serait caractérisée par une amélioration des avoirs extérieurs nets, en rapport avec la hausse de la valeur des exportations de noix de cajou et du taux d’encaissement des recettes. Les crédits nets à l’Etat affiche une relative stabilité et les crédits à l’économie enregistrent une baisse de 4,0 milliards. En rapport avec ces évolutions, la masse monétaire enregistre une hausse de 37,4% par rapport à la situation à fin décembre 2013. 17 Au titre des perspectives réalisées en fonction des réalisations à fin septembre 2014, les avoirs extérieurs nets à fin décembre 2014 par rapport à fin décembre 2013, enregistreraient une amélioration de 12,1 milliards. L’encours du crédit intérieur se situerait à 104,2 milliards de F CFA à fin décembre 2014, en hausse de 15,9 milliards de F CFA par rapport à la situation à fin décembre 2013, en liaison avec une détérioration de 5,6 milliards de la PNG et une hausse de 10,3 milliards des crédits à l’économie. La masse monétaire à fin décembre 2014 enregistrerait une progression de 15,0% par rapport à son niveau à fin décembre 2014, s’établissant à 231,7 milliards de F CFA. II.5. Situation de la convergence en 2014 Critère de premier rang Le Ratio du déficit budgétaire global, dons compris, rapporté au PIB nominal se situerait en 2014, légèrement au dessus de la norme de 3,0% à 3,5% ; Le taux d'inflation moyen annuel resterait dans les normes. Il est prévu à -1,4% en 2014 contre 0,7% en 2013. Le ratio de l'encours de la dette intérieure et extérieure rapporté au PIB nominal resterait inférieur 70% pour se situer à 65,3% en 2014. Ce ratio reste élevé malgré l’allègement obtenu par la pays en 2010 du fait principalement de l’importance du stock de la dette interne constitué de la dette vis-à-vis des institutions communautaires en cours de rééchelonnement et des arriérés et autres dettes internes cumulés depuis 1974. Critères de second rang Le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales, resterait largement audessus de la limite de 35%, en rapport avec la faiblesse structurelle des recettes fiscales ; Le taux de pression fiscale resterait largement en dessous du seuil de 20,0%. 18 III. OBJECTIFS ET STRATEGIE DE CONVERGENCE POUR LA PERIODE 2015-2019 Avec la restauration de la normalité constitutionnelle et de la coopération avec les différents partenaires bilatéraux et multilatéraux, les conditions d'une croissance plus forte et durable sont réunies avec de meilleures perspectives de mobilisation des capitaux publics et privés nécessaires à la mise en valeur du potentiel productif du pays qui est important dans les secteurs tels que la pêche, le tourisme, les mines et l'agroindustrie. Le Document de la Stratégie Nationale de la Réduction de la Pauvreté (DENARP II) est le principal document de référence du pays, pour l'élaboration et la mise en œuvre des stratégies et politiques de développement économique et social. L'objectif principal du DENARP II est de réduire de façon significative la pauvreté dans ses multiples dimensions en créant plus d'opportunités de revenus, d'emplois et en améliorant l'accès aux services publics de base de qualité dans un Etat de droit renforcé. Le programme du nouveau Gouvernement pour la période 2014-2018, récemment présenté à l'Assemblée Nationale Populaire, s'inscrit dans cette perspective et précise les orientations générales qui vont guider l’action gouvernementale. Il comporte deux composantes à savoir un volet d'urgence pour gérer les difficultés actuelles du pays et des réformes structurelles pour inscrire le pays sur un sentier de croissance forte et durable. Dans le cadre du programme d'urgence, l'Etat a inscrit au rang de ses priorités, l'apurement sans délai des arriérés de paiements des fonctionnaires. Ainsi, les ressources mobilisées en juillet 2014 sur le marché financier régional, ont permis d'apurer les quatre mois d'arriérés de salaires des fonctionnaires (salaires sur la période de mars à juin 2014). L'Etat a également pris des mesures pour améliorer l'offre d'électricité et les exportations de bois ont été suspendues pour accélérer les exportations de noix de cajou au vu des contraintes actuelles du port de Bissau. Par ailleurs, le gouvernement a exigé que tous les contrats signés par l’État et qui sont en litige soient analysés et rendus publics pour accroître la transparence et la responsabilisation de l'administration publique. L'Etat compte procéder à l'évaluation 19 des contrats de recherche et d'exploitation des ressources naturelles (phosphate bauxite et sable Lourd). Il est également prévu l'audit des processus de privatisation et des fonds autonomes (notamment Funpi, Fonds routier, Fonds du tourisme, Fonds minier). Le programme de développement est pour sa part axé sur trois domaines que sont les infrastructures afin d'accroître la productivité et la compétitivité du pays ; l'industrialisation, dans le but de diversifier la base productive ; et l'urbanisation. L'amélioration de l'environnement des affaires est également une priorité pour le gouvernement qui considère le secteur privé comme un partenaire clé pour le développement de la Guinée-Bissau. Conformément aux orientations du DENARP II, l’Etat compte accélérer les réformes et la mise en œuvre de projets créer un environnement macro-économique stable et incitatif et de promouvoir un développement économique inclusif et durable. Pour assurer un environnement macro-économique stable et incitatif, les actions ciaprès sont prévues : améliorer les fondamentaux macro-économiques et la gestion des finances publiques en vue de permettre de créer les meilleures conditions de relance de la croissance économique et d'attrait des investissements étrangers ; promouvoir le développement du secteur privé par i) l'amélioration du cadre juridique et administratif des affaires, ii) le développement du système financier afin de l'orienter vers un meilleur soutien aux opérateurs économiques, et en tenant compte des différences homme/femme en terme de statut social de fait ; et iii) le développement du partenariat public-privé en vue d'améliorer la gestion de certains services économiques (port, aéroport, développement urbain, etc.) ; En vue de promouvoir un développement économique inclusif et durable, les principales priorités seront : appuyer et accompagner le développement des filières porteuses dans le secteur agricole, de la pêche et de l'élevage ainsi que le tourisme. Ces secteurs bénéficieront d'investissements prioritaires concernant les infrastructures agricoles et 20 les services d'encadrement des activités productives ; accélérer la mise en place des infrastructures économiques de base ; promouvoir l'emploi, particulièrement chez les jeunes, dans le cadre d'une politique nationale de l'emploi et de la formation professionnelle et un plan d'actions pluriannuelles et ciblées ; mettre en place les capacités institutionnelles, techniques et financières qui permettront à la Guinée Bissau de prendre les mesures rapides pour faire face aux catastrophes climatiques qui peuvent entraver l'atteinte des objectifs de développement. Dans le cadre spécifique de la gestion des finances publiques, le gouvernement s'est engagé à réduire au minimum l'utilisation des dépenses non-titularisé (DNT). Par ailleurs, le gouvernement s'emploiera à rééchelonner sa dette vis-à-vis des créanciers restants du Club de Paris, qui sont en suspens depuis le point d'achèvement de l'Initiative pour Pays Pauvres Très Endettés (le Brésil, la Russie et le Portugal). Le gouvernement compte également élaborer une stratégie à moyen terme pour moderniser la gestion des finances publiques, avec l'appui technique du FMI et les partenaires internationaux. De même, le gouvernement procédera à une vaste étude visant à identifier toutes les exonérations fiscales applicables dans le pays. Le gouvernement s'engage à résoudre, en temps opportun, la question des arriérés intérieurs dont le stock est assez important. Ces arriérés comportent trois composantes. La première se réfère aux années 1974 et 1999, la seconde aux années 2000 et 2007, et la troisième se réfère à la période 2008-2013. La première a été auditée et le gouvernement et une partie validée. La seconde a également été auditée, mais le gouvernement estime qu'il a encore des doutes sur la légitimité de certaines dettes et prévoit de recourir à un audit international pour vérifier la situation. La troisième parcelle n'a pas été auditée et exige un audit externe pour évaluer la situation. Une fois que les audits sont faits, le gouvernement ira formulé un plan leur apurement. Les résultats provisoires situent l’encours de cette dette à 103 milliards de FCFA. La mise en ouvre de ce programme sera favorisé par le retour à la normalité constitutionnelle et la conclusion d'un programme économique avec le FMI. 21 IV. RESULTATS DES PROJECTIONS Les projections sur la période 2015 - 2019 ont été réalisées sur la base d'hypothèses relatives aux facteurs fondamentaux susceptibles d'impacter les équilibres macroéconomiques. Elles concernent à la fois la conjoncture internationale et l'environnement interne. Au plan international, les éléments ci-après ont été pris en considération : un raffermissement de la croissance économique mondiale. un contexte plus porteur pour la demande mondiale de matières premières ; une quasi-stabilité du taux de change de l'euro vis-à-vis du dollar des Etats-Unis ; une atténuation des tensions sur les prix des denrées alimentaires importées et les produits pétroliers. Au plan interne, les principales hypothèses ci-dessous ont été considérées: la consolidation de la stabilité sociopolitique ; la gestion efficiente de dette publique ; un déroulement normal des campagnes de commercialisation de la noix de cajou et la diversification des exportations ; la poursuite des efforts engagés dans le cadre de l'amélioration du recouvrement des recettes internes et de la maîtrise des dépenses ; le déroulement satisfaisant de la réforme de l'Administration et de la Défense et Sécurité ; le renforcement de la production locale de riz, sous l'effet des actions engagées avec l'appui de la BOAD, dans le cadre du projet de promotion de l'oriziculture, ce qui permettrait de réduire les importations de produits alimentaires ; Programme Pluriannuel de Convergence 2015-2019 de la Guinée-Bissau Page 22 l'amélioration du climat des affaires permettant une hausse des investissements directs étrangers ; la poursuite des projets de réhabilitation des infrastructures de base ; la mise en œuvre effective des réformes structurelles susceptibles de relancer la dynamique de la production en vue de jeter les bases d'une croissance saine et durable, permettant de lutter contre la pauvreté. Les projections ne prennent pas en compte le potentiel de croissance important dans le secteur minier dont l'exploitation efficiente placerait le pays sur un sentier de croissance beaucoup plus élevé. IV.1 Secteur Réel L'activité économique devrait se redresser sur la période 2015-2019, avec le retour à la normalité constitutionnelle en 2014 qui va favoriser une mobilisation importante de ressources extérieures pour financer les projets d'infrastructures, les actions prévues dans le PNIA et les réformes de l'administration et de la sécurité. Ainsi, l'Investissement public devrait s'accroître prenant en compte les projets déjà en cours et la reprise de ceux financés par la BAD, la Banque Mondiale et aussi l'Union Européenne. La croissance serait tirée par tous les secteurs à la faveur de l'amélioration de l'environnement des affaires, de la hausse de la demande et de l'investissement public et privé. Sur cette base, le taux de croissance est prévu à 4,7% en 2015 contre 2,9% en 2014. Du côté de l'offre, la hausse de l'activité serait portée par tous les secteurs. Ainsi, le secteur primaire enregistrerait une croissance de 4,3% contre 2,3% en 2014, en rapport avec la hausse de la production vivrière et de noix de cajou. En vue de diversifier la production agricole, un protocole d'accord a été signé en 2013 avec des investisseurs chinois qui interviendront dans la production du coton dans la région de Bafata et procéderont à la réhabilitation l'usine de traitement de coton fibre de Bafata. Dans le cadre du Programme National d'Investissement Agricole (PNIA 2012-2015), la BOAD s'est engagé à hauteur de 20,0 milliards sur la période du programme dont 10,0 milliards dans le cadre du projet de riziculture Programme Pluriannuel de Convergence 2015-2019 de la Guinée-Bissau Page 23 en faveur des jeunes. Ces actions devraient soutenir la croissance dans le secteur primaire, qui contribuerait à hauteur de 1,8% à la croissance économique en 2014. Le secteur secondaire enregistrerait une croissance de 4,8% contre 2,9% en 2014, soutenue par l'agro-industrie et les BTP qui bénéficieraient de la poursuite des projets publics de réhabilitation des infrastructures de base. La contribution du secteur secondaire à la croissance du PIB serait de 0,6% en 2014. Le secteur tertiaire enregistrerait une croissance de 4,4% contre 3,5% en 2014, en rapport avec la hausse d'activité dans le secteur du commerce (4,4% contre 3,0% en 2014), des transports et communications (4,1% contre 3,1% en 2014) et des banques et assurances (4,0% contre 3,0% en 2014). La contribution du secteur tertiaire à la croissance du PIB serait de 1,7% en 2014. Du côté des emplois, la croissance économique en 2014 serait impulsée par l’investissement public et privé ainsi que par la consommation et les exportations dans une moindre mesure. Avec la poursuite des projets de réhabilitations des infrastructures de base, la réforme des secteurs de l'énergie, de l'administration et de la sécurité ainsi que le renforcement des actions visant l'amélioration de l'environnement des affaires et le développement du secteur financier, le taux de croissance du PIB réel devrait se situer à 4,9% en 2016, 5,0% en 2017, 5,2% en 2018 et 5,6% en 2019. Sur la période 2015-2019, le secteur primaire serait le principal moteur de la croissance avec une contribution moyenne de 45,1% contre 34,7% pour le secteur tertiaire et 13,1% pour le secteur secondaire. Le taux d'inflation moyenne devrait se situer dans les limites de 3% sur la période du programme, avec les perspectives de production céréalières plus favorables. Toutefois, un niveau élevé des cours du pétrole et des produits alimentaires sur le marché international constituerait un facteur significatif de risque inflationniste. Programme Pluriannuel de Convergence 2015-2019 de la Guinée-Bissau Page 24 IV.2 Finances publiques et dette publique Dans le cadre de la mise en œuvre du programme 2015-2019, le gouvernement entend, entre autre, accélérer le rythme de mobilisation des recettes budgétaires et améliorer la productivité des dépenses publiques, à travers la poursuite des reformes structurelles engagées. Les principales hypothèses retenues portent sur la poursuite des actions visant l'amélioration de la performance des régies financières et la maîtrise des dépenses courantes, à travers l'amélioration du dispositif de contrôle interne au niveau des structures publiques et le recours au canal bancaire pour le paiement des salaires et des services rendus à l'Administration publiques. Le FMI a d’ores et déjà marqué son accord pour l'envoi d'assistants techniques à la Direction des Impôts et de la Direction des Douanes pour les appuyer dans la réalisation des réformes permettant d’accroître la collecte des recettes. Sur cette base, les recettes budgétaires sont prévues en hausse de 41,5% en 2014, en rapport avec une progression de 4,6% des recettes fiscales et une forte hausse des recettes non fiscales avec de la compensation financière au titre des accords de pêche suspendus à la suite des événements de 2012. Pour atteindre les objectifs de recettes fiscales en 2015, le Gouvernement mettra en œuvre les mesures suivantes : accroître l'efficacité des régies fiscales avec l’appui technique notamment du FMI ; limiter les exonérations douanières ; maintenir les prix de référence proches de ceux des cours internationaux, avec une révision trimestrielle ; D'autres initiatives seront également menées pour promouvoir la mobilisation des recettes en 2015. Il s'agit notamment de l'enregistrement dans l'Unité des Grands Contribuables de tous les commerçants dont le volume des importations ou exportations annuelles dépassent 40 millions de FCFA. Programme Pluriannuel de Convergence 2015-2019 de la Guinée-Bissau Page 25 Sur la période du programme, les recettes totales et dons devraient s’inscrire à la hausse, en passant de 89,0 milliards de francs CFA en 2015 à 114,7 milliards de francs CFA en 2019. Les recettes fiscales passeraient de 42,5 milliards de franc CFA en 2015 pour atteindre 64,1 milliards de francs CFA en 2019. Tableau 8 : Projection de l'évolution des recettes totales et dons (en milliards de francs CFA) Rubrique 2015 2016 2017 2018 2019 89,0 92,3 99,3 106,8 114,7 Recettes courantes 60,9 62,6 67,8 73,4 79,8 Recettes fiscales 42,5 47,9 52,8 58,1 64,1 Recettes non Fiscales 18,4 14,7 15,0 15,3 15,7 28,1 29,7 31,5 33,4 34.9 Recettes totales et dons Dons Source : MF Les dépenses totales et prêts nets publiques devraient croître de 6,9%, en moyenne sur la période de programme sous l'effet d'une reprise de l'investissement public dans un contexte de maîtrise des dépenses courantes. Ils passeraient de 101,6 milliards de FCFA à 132,4 milliards de francs CFA en 2019. Les dépenses courantes passeraient de 64,4 milliards de francs CFA en 2015 à 86,1 milliards de francs CFA en 2019. Les dépenses d'investissement qui se situeraient à 37,2 milliards en 2015 devraient atteindre et 46,3 milliards en 2019 en rapport avec les projets de réhabilitation des voiries de la capitale, la poursuite de la réforme du secteur de l'énergie et l'exécution des projets dans le secteur agricole. Programme Pluriannuel de Convergence 2015-2019 de la Guinée-Bissau Page 26 Tableau 9: Evolution projetée des dépenses totales et prêts nets (milliards francs CFA) Rubrique Dépenses totales et prêts nets Dépenses totales Dépenses courantes Charge de la dette Dépense en capital sur financement interne 2015 2016 2017 2018 2019 101,6 108,7 114,5 122,1 132,4 101,6 108,7 114,5 122,1 132,4 64,4 69,0 73,2 79,3 86,1 2,4 3,8 3,8 3,8 3,5 37,2 39,7 41,3 42,8 46,3 1,7 1,9 2,0 2,2 4,3 Source : MF Dette publique L'encours de la dette publique par rapport au PIB devrait rester en dessous du seuil de 70%, en rapport avec les annulations enregistrées suite à l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative PPTE. Tableau 10 encours de la dette publique de 2015 à 2019 en milliards de FCFA Encours de la Dette Publique Extérieure (en milliards de FCFA) Intérieure (en milliards de FCFA) Exportation des biens et services PIB (en milliards de FCFA) Encours de la dette/PIB Source : Service de la dette,BCEAO 2015 397,6 230,1 167,5 86,0 631,4 62,97 2016 398,8 231,3 167,5 89,1 669,4 59,58 Programme Pluriannuel de Convergence 2015-2019 de la Guinée-Bissau 2017 400,1 232,6 167,5 91,1 701,6 57,03 2018 402,3 234,8 167,5 93,1 734,2 54,79 2019 406,6 239,1 167,5 96,1 756,1 53,78 Page 27 IV.3 Secteur extérieur En 2015, le secteur extérieur serait caractérisé par une amélioration de l'excédent du solde global qui se situerait à 13,7 milliards en 2015 contre 12,1 milliards en 2014, en rapport avec une accumulation nette d'engagements extérieurs plus importante. La balance courante enregistrerait une détérioration imputable principalement à la balance commerciale dont le déficit passerait de 22,1 milliards de FCFA en 2014 à 33,0 milliards de FCFA en 2015, en rapport avec la hausse des importations sous l'impulsion de l'investissement public. La balance des services afficherait un déficit de 26,5 milliards en 2015 contre un déficit de 25,4 milliards en 2014, sous l'effet du fret. Le déficit du compte des revenus primaires se fixerait à 5,6 milliards en 2015. Le compte des revenus secondaires présenterait un excédent de 30,1 milliards en 2015 contre 42,4 milliards en 2014. la dégradation du compte des revenus secondaires s’explique par les appuis exceptionnels reçus en 2014 dans le cadre du financement des élections présidentielles et législatives. Le déficit des comptes courants et de capital serait financé par une accumulation nette d'engagements extérieurs à hauteur de 28,4 milliards contre 17,4 milliards en 2014, en rapport avec l'accroissement des investissements directs dans le pays et les décaissements prévus dans le cadre du financement des projets publics. Sur la période 2016-2019, le solde global se renforcerait, passant de 14,6 milliards en 2016 à 19,0 en 2019 en rapport avec la bonne tenue des exportations, une maîtrise des importations et une mobilisation des ressources extérieures pour le financement des projets publics. Le déficit de la balance courante par rapport au PIB devrait se réduire, passant de 5,2% en 2015 à 3,9% en 2019. IV.4 Secteur monétaire Les avoirs extérieurs nets devraient se renforcer de 13,7 milliards en 2015, sous l'hypothèse d'un déroulement satisfaisant de la campagne de commercialisation de la noix de cajou et de la mobilisation des ressources extérieures pour financer les projets publics. La PNG se fixerait à 27,3 milliards en 2015 alors que les crédits à l'économie sont projetés en hausse 10,1% en 2015, sous l'effet de l'amélioration du climat des affaires. La masse monétaire devrait croître de 10,0% Programme Pluriannuel de Convergence 2015-2019 de la Guinée-Bissau Page 28 en 2015 contre 14,9% en 2014. L'accroissement de la masse monétaire serait en ligne avec le renforcement des avoirs extérieurs nets et la hausse du crédit intérieur. Sur la période 2016-2018, les avoirs extérieurs nets devraient se renforcer en ligne avec le solde global de la balance des paiements. Les crédits à l'économie devraient s'accroître sous l'effet de l'amélioration de l'environnement économique et des réformes prévues pour améliorer le climat des affaires. IV.5 Profil de convergence sur la période du programme Le profil des indicateurs de convergence devrait s'améliorer sur la période du programme. Au niveau des critères de premier rang, tous les critères seront respectés. Pour les critères de second rang, le taux de pression fiscale et le ratio relatif à la masse salariale devraient s'améliorer tout en restant largement en dehors des limites. Critères du premier rang Le Ratio relatif au solde budgétaire global, dons compris, rapporté au PIB nominal se situerait dans les limites fixées à partir de 2015. Il passerait de 2,0% en 2015 à 2,3% en 2019. Le taux d'inflation moyen annuel resterait inférieur à 3,0% pendant l'exécution du programme sous l'hypothèse d'une évolution maîtrisée des prix du pétrole et des produits céréaliers sur les marchés internationaux. Le pays a déjà engagé des actions pour accroître la production locale de riz, ce qui contribuerait à réduire sa vulnérabilité face aux chocs sur les marchés céréaliers. Le ratio de l'encours de la dette intérieure et extérieure rapporté au PIB nominal resterait inférieur 70%, nonobstant les décaissements prévus notamment auprès de la BOAD pour le financement des projets publics. Critères du second rang Le ratio de la masse salariale sur les recettes fiscales enregistrerait des améliorations pendant la période d'exécution du programme tout en restant Programme Pluriannuel de Convergence 2015-2019 de la Guinée-Bissau Page 29 au-dessus des normes. Il devrait passer de 69,6% en 2015 à 58,5% en 2019, sous l'effet des reformes prévues pour accroître les recettes ; Le taux de pression fiscale s'améliorerait, sous l’effet des réformes. Toutefois, le niveau des recettes fiscales resterait faible par rapport aux normes tout au long du programme. IV.6 Risques potentiels sur les perspectives Au titre des risques potentiels, les perspectives économiques en Guinée-Bissau sur la période du programme seront tributaires de la consolidation de la stabilité sociopolitique ainsi que de la capacité des autorités à mener à terme les réformes engagées dans les secteurs tels que l'énergie et de l'Administration. La réalisation des prévisions dépendrait aussi de l'état d'exécution des mesures visant l'amélioration du cadre des affaires et la promotion du secteur privé. La conduite satisfaisante des réformes dans le secteur de la défense et sécurité sont également importantes pour garantir l'atteinte des objectifs fixés dans les projections. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS Les conditions d'une croissance plus forte et durable sont réunies, avec la restauration de la normalité constitutionnelle et de la coopération avec les différents partenaires bilatéraux et multilatéraux, qui va favoriser la mobilisation des capitaux publics et privés nécessaires à la mise en valeur du potentiel productif du pays notamment, dans les secteurs tels que la pêche, le tourisme, les mines et l'agro-industrie. L’aide de la communauté internationale et régionale sera le principal catalyseur du renouveau de l’économie de la Guinée-Bissau. La reprise de coopération aussi bien bilatérale que multilatérale, permettra au pays de disposer des ressources nécessaires pour financer son développement. Les perspectives de développement au cours de la période du Programme sont encourageantes tant au niveau des mesures à mettre en œuvre qu’au plan des appuis techniques et financiers à bénéficier. La solidarité internationale et régionale va permettre à la Programme Pluriannuel de Convergence 2015-2019 de la Guinée-Bissau Page 30 Guinée-Bissau de poursuivre la consolidation de sa démocratie et d’envisager l’institution de la bonne gouvernance. La Guinée-Bissau regorge d’énormes potentialités dans les secteurs tels que l’agriculture, le tourisme et les mines. La stabilité sociopolitique et l’application de politiques macroéconomiques cohérentes et adaptées permettront d’élever le potentiel de croissance du pays, d’accélérer le processus de convergence et d’améliorer le profil des indicateurs sociaux. Pour garantir les respects des critères de convergence, l’Etat devrait accorder une priorité particulière à la mobilisation des recettes internes du fait du faible taux de pression fiscale, qui ne dépasse pas 7,0% actuellement. Des réformes d’envergure devraient être engagées pour accroître progressivement le taux de pression fiscale, ce qui permettrait à l’Etat de dégager une épargne budgétaire et d’accroître ainsi la contribution interne au financement du Programme d’Investissement public. Par ailleurs, il est recommandé à l’Etat de poursuivre les actions suivantes : consolider la stabilité sociopolitique et réunir les conditions de succès des réformes économiques, en vue d'assurer un réengagement durable de la communauté financière internationale pour appuyer les efforts de redressement économique ; mettre en place un programme à long terme de développement de filières structurées autour de la valorisation des potentialités offertes par les productions agricoles locales ; poursuivre les appuis au développement de la production vivrière ; améliorer les circuits de distribution des produits de grande consommation, de manière à réduire les risques liés aux effets spéculatifs ; renforcer le réseau de routes et pistes rurales pour faciliter l'écoulement des produits vivriers ; amplifier les efforts d'amélioration de la qualité de l'environnement des affaires; mettre en œuvre une stratégie d'organisation Programme Pluriannuel de Convergence 2015-2019 de la Guinée-Bissau cohérente et de Page 31 développement de la filière halieutique, en vue d'accroître leurs contributions aux exportations. Promouvoir la diversification de la base productive en vue de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des exportations de la noix de cajou. Programme Pluriannuel de Convergence 2015-2019 de la Guinée-Bissau Page 32