kidbook - Parc Saint Léger

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Parc Saint Léger ∼ Livret d’informations et d’activités pour les enfants ∼ octobre 2013 - février 2014
KIDBOOK
dans ce numéro
Gabriel Kuri, artiste mexicain ; Des objets-sculptures, des sculptures-objets, Les Transformeurs ; Giant Stuff,
Maman, j’ai agrandi des choses, Des têtes de trucs ; Les fossiles immédiats, La fabrique des fossiles ; Artistes <3
Cailloux, Le super flux du superflux.
PRÉSENTATION
GABRIEL KURI,
ARTISTE MEXICAIN
.)(., 2013
Et si on portait un regard nouveau sur les objets qui nous entourent ?
Et si on leur imaginait de nouvelles fonctions ? Et si on les mettait à l’envers, en
déséquilibre, sur un côté, puis sur un autre, jusqu’à essayer d’oublier ce qu’ils sont
dans la vie de tous les jours ?
Et si on se questionnait sur ce que représente les objets dans nos vies ?
Et si on regardait les objets du monde comme s’il ne s’agissait que de
sculptures ?
Le travail de Gabriel Kuri, que tu découvres aujourd’hui, nous invite à cet exercice.
Cet artiste mexicain (né en 1970 à Mexico) manipule les objets qui composent
notre quotidien pour qu’on leur porte un regard neuf, pour qu’on cesse de les
compter parmi nous simplement pour leur usage. Les objets vont donc subir
différents traitements : tordus, pliés, empaquetés, recouverts de goudron, accolés
à de nouveaux environnements, ils vont révéler leur véritable nature. Et cesser
d’être invisible à nos yeux.
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ART & OBJETS
DES OBJETS-SCULPTURES,
DES SCULPTURES-OBJETS
Marcel Duchamp, Fountain,
1913
Claes Oldenburg, Shuttlecocks, 1994
Marcel Duchamp, Claes Oldenburg
et Bertrand Lavier, que tu peux
découvrir dans les vignettes ci-contre,
ont un point commun : ils ont tous
les trois créé des œuvres d’art à partir
d’objets qui appartiennent à la vie de
tous les jours.
Marcel Duchamp fut le premier à
faire cela. Avec son oeuvre Fountain,
qu’il réalise en 1913, il déplace un
urinoir vers les salles du musée. Par
ce geste, il montre que la volonté de
l’artiste sert à transformer un objet
quelconque en œuvre.
Claes
Oldenburg, lui, aime
transformer des objets de la vie de
tous les jours en des œuvres très
encombrantes.
Bertrand Lavier s’intéresse pour
sa part aux objets accidentés, ou
transformés. Sa célèbre Giulietta,
créée en 1993, est une voiture de sport
en partie détruite, qui ne fonctionne
plus. Ainsi exposée, elle montre que
l’homme crée autant qu’il détruit.
Bertrand Lavier, Giulietta, 1993
Les Transformeurs
Gabriel Kuri construit ses sculptures en puisant dans notre environnement d’objets
quotidiens : mégots, poubelles, bennes, photocopieuses, etc. forment une matière première
qui parlent de notre monde.
Avec différents éléments de rebut (tickets de caisse, sacs plastiques, emballages en carton)
tu vas réaliser des constructions abstraites.
En assemblant ces formes saugrenues, tu vas redonner vie aux objets qu’on jette à la
poubelle.
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ART & OBJETS
giant stuff*
*des objets géants
Lorsqu’un visiteur pénètre dans une exposition de
Gabriel Kuri, il peut se demander pourquoi certains
objets dont il se débarrasse chaque jour sont ici
considérés comme des œuvres d’art ?
Au cours de ta visite, tu as peut-être remarqué que
des bouteilles d’eau en plastique sont montrées
dans les murs du centre d’art, ou sur le petit livre de
photographies à l’entrée de l’exposition. Elles sont
remplies d’un liquide jaune dont l’aspect n’a rien
d’engageant.
Pourquoi sont-elles subitement devenues des œuvres
d’art alors qu’elles pourraient tout aussi bien être
dans une benne en attendant d’être recyclées ?
Gabriel Kuri, bottled water P.d.S. 1 et 2, 2013
Dans une exposition de Gabriel Kuri, on peut
également se demander pourquoi certains objets
sont si grands ?
Gabriel Kuri, Waiting, giving,
spent, 2012
Gabriel Kuri, Superama I, II, III,
2003, 2004, 2005
Les allumettes sont de la même hauteur qu’un chien,
les cartes bancaires découpées sont plus hautes qu’un
bureau, bref : ce qui d’habitude tient dans une poche
est devenu très encombrant. Mais pourquoi cela ?
Et bien parce que Gabriel Kuri aime regarder les
objets comme des sculptures, et parce qu’il aime
se mesurer à eux. En modifiant leur taille réelle,
ces objets perdent leur fonction. Quand seule leur
forme reste, on peut regarder avec un œil neuf
chaque chose.
Gabriel Kuri, bottled water E.d.E. 2, 2013
Gabriel Kuri s’interroge sur l’usage que l’on fait des
choses que l’on consomme. L’eau que l’on boit, avant
d’être une marchandise, est une ressource nécessaire
à toute vie sur terre. Ces bouteilles devant nous,
qui se différencient simplement par leurs formes et
leurs marques, prouvent que l’eau, même si elle est
indispensable à tous, est aussi un produit que l’on
vend.
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Maman, j’ai agrandi des choses
Extrait du film, Walt Disney, 1989
En 1989, un film incroyable est sorti : Chérie, j’ai rétréci les
gosses ! L’histoire est très amusante : un savant un peu loufoque
réduit toute sa famille avec une de ses inventions. Ses enfants
ont alors la taille de minuscules insectes.
Dans certaines installations de Gabriel Kuri, les choses sont
tellement agrandies, qu’on a l’impression d’êtres tout petit à
côté d’elles... Notre monde devient alors très bizarre.
À ton avis, quels objets de notre quotidien serait-il amusant de voir agrandis ? Tu vas te poser
cette question avec quelques camarades de classe, et tu vas ensuite essayer de créer un objet
géant. Pour cela, il te faut des matériaux de grande taille, comme par exemple du carton.
Observe bien l’objet que tu veux agrandir et recréée le. Utilise des couleurs pour les détails, afin
que l’on retrouve bien les caractéristique de l’objet de départ.
Tête de trucs
Parmi les six choses ci-dessous, certaines ont un visage. Trouve-les.
Essaye maintenant, en regardant autour de toi, de trouver un objet qui pourrait avoir un visage.
Et dessine-le.
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arrêter le temps
les fossiles immédiats
Les meubles recouverts de goudron que l’on peut voir dans l’enceinte
de verre du pavillon des sources semblent désormais figés dans le
temps. On les reconnaît uniquement par leurs contours, les arrêtes, les
creux, les plis, etc. qui rappellent les fonctions et la forme générale de
l’objet recouvert.
Face à ces objets qui se fossilisent, qui se figent comme s’il était pris
sous l’œil implacable de la Méduse (connais-tu la Méduse ? Cette
femme dont les cheveux sont des serpents et qui, dans la mythologie
grecque, avait le pouvoir de transformer d’un regard un être humain
en statue de pierre), que peut-on penser ? C’est comme si l’on observait
les ruines du travail de bureau. Comme si tous ces objets qui font
partie de notre quotidien n’étaient plus utiles, transformés en pierres
lourdes pour qu’on ne puisse plus rien en faire.
Gabriel Kuri, bottled water P.d.S. 3 et 4, 2013
La fabrique des fossiles
Tu vas créer des fossiles à partir d’objets cassés (téléphones, walkman, télécommandes…
Assure-toi auprès de tes parents que tu peux les transformer avant de commencer ton travail).
Tu vas voir c’est hyper simple.
Avec des feuilles de papier et un crayon, tu vas tracer les contours de l’objet que tu souhaites fossiliser.
Pose-le sur la feuille et laisse simplement ton crayon suivre la forme. Fais cela pour chacune des
faces de l’objet.
Découpe ensuite les formes à l’aide d’une paire de ciseaux. Pense à garder un espace d’environ 1cm
entre ton trait et la découpe, cela te permettra de bien recouvrir toute la surface de l’objet.
Sur un plan de travail dégagé et qui ne craint pas l’eau, tu vas ensuite recouvrir intégralement
de peinture ces différents morceaux de papier. Utilise de la peinture noire, grise ou marron pour
rappeler la couleur de la pierre. Attention, il faut mettre beaucoup d’eau sur ton pinceau pour que le
papier soit bien mouillé. Ajoute un peu de sucre à ton mélange pour que ce soit bien collant.
Tant que les papiers sont humides, positionne-les bien soigneusement à l’endroit de l’objet dont tu
as fait le contour.
Recouvre en t’appliquant tout l’objet. En séchant, l’eau et le papier vont créer une sorte de coque
rappelant un fossile.
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arrêter le temps
ARTISTES <3 CAILLOUX
Jimmie Durham, un artiste américain d’origine
Cherokee (descendant des Indiens d’Amérique),
utilise très régulièrement les cailloux dans ses
œuvres. Ils lui servent à détruire des objets créés
par l’homme. Dans son travail, la nature semble en
conflit avec l’humain, elle lui adresse un message
d’avertissement dans sa quête éternelle de progrès
(une des victimes préférées de Durham, ce sont les
voitures).
Gabriel Kuri, bottled water E.d.E. 1, 2013
L’espace central du Parc Saint Léger est occupé
par deux grosses pierres qui tiennent chacune en
équilibre une plaque de métal pliée, posée sur une
feuille de papier très large. Pour réaliser cette œuvre,
Gabriel Kuri a fait venir des pierres volcaniques de
Volvic (une autre ville thermale !).
Mais Gabriel Kuri n’est pas le seul artiste à avoir
amené dans l’espace d’une galerie, ou d’un musée, de
grosses pierres. Certains artistes, comme Urs Fischer,
dont tu peux découvrir le travail sur cette page, ont
même creusé le sol pour faire apparaître la terre en
dessous du lieu d’exposition.
Jimmie Durham, Still life with stone and car, 1999
Enfin, l’artiste coréen Lee Ufan utilise les cailloux
de manière beaucoup plus douce. Ses compositions,
comme celles de Gabriel Kuri, mélangent les objets
créés par l’homme à ce que l’on peut extraire de la
nature, comme ces grosses pierres qu’il emmène
avec lui dans l’espace d’exposition. Ici, le naturel
et l’artificiel sont intimement connectés. L’artiste
s’attache à réunir ces deux mondes pour exprimer
une forme d’harmonie.
Urs Fischer, Funambulism, 2007
Pour quelles raisons ? Et bien pour créer une nouvelle
situation dans ce lieu qui accueille du public. Ici, les
gens risquent bien de salir leurs chaussures en venant
voir une exposition !
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Lee Ufan, Relatum - Dialogue, 2008
Le super flux du superflu
Le monde dans lequel on vit on est rempli de choses transformées ou inventées par l’homme.
Mais parmi ce qui est disponible à la consommation, tout n’est pas vital.
Repère dans la grille d’images ci-dessous quatre éléments essentiels à la vie puis écris leur nom
sur les pointillés en bas de la page.
Ne remarques-tu pas un point commun entre ces quatre élément ?
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