Le porc, hôte intermédiaire pour l`apparition de virus influenza
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Le porc, hôte intermédiaire pour l`apparition de virus influenza
revue Virologie 2010, 14 (6) : 407-22 Le porc, hôte intermédiaire pour l’apparition de virus influenza réassortants à potentiel zoonotique Gaëlle Simon Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Anses, Laboratoire de Ploufragan-Plouzané, Unité de virologie et d’immunologie porcines, Laboratoire national de référence virus influenza porcins, BP 53, 22440 Ploufragan, France <[email protected]> Résumé. Des virus influenza A de sous-types H1N1, H3N2 et H1N2 sont devenus enzootiques chez le porc dans toutes les régions à forte densité porcine. Les virus influenza porcins (SIV) sont issus d’introductions, chez le porc, de virus influenza humains ou aviaires, ou résultent de réassortiments entre virus de ces différentes espèces. Ainsi, de nombreuses lignées génétiques différentes existent-elles au sein de chaque sous-type viral. Les SIV sont à caractère zoonotique. L’infection humaine à SIV est généralement bénigne, mais quelques cas graves ont été rapportés. Le virus pandémique (H1N1) 2009 présente une constellation inédite de gènes de SIV et a acquis un potentiel de transmission interhumaine très efficace. L’espèce porcine étant ellemême très sensible à ce virus, on peut craindre qu’il ne s’y adapte, avec le risque de futurs réassortiments. Les facteurs limitant la transmission et l’adaptation des virus influenza d’une espèce à une autre apparaissent multigéniques mais sont encore largement incompris. Il apparaît donc indispensable, tant d’un point de vue de la santé animale que de la santé publique, de renforcer la surveillance des virus influenza chez le porc et d’accentuer les efforts de recherche pour mieux évaluer le rôle du porc comme hôte intermédiaire pour l’adaptation de virus aviaires à l’hôte mammifère et/ou la génération de virus réassortants à potentiel zoonotique. Mots clés : grippe, influenza, porc, zoonose, pandémie, réassortiments doi: 10.1684/vir.2010.0326 Abstract. Swine influenza, due to swine influenza viruses (SIV) H1N1, H3N2 and H1N2, has become enzootic in densely pig-populated areas worldwide. Several genetic lineages can be distinguished within each subtype, as pigs are susceptible to both avian and human influenza viruses and can generate reassortant viruses. SIV is a zoonotic pathogen. Transmission to humans is usually without symptoms, but some cases of severe infections have been reported. Pandemic virus (H1N1) 2009 contains a new gene constellation originating from several SIVs and has acquired an efficient inter-human transmission capacity. Pigs being also very susceptible to this pandemic virus, it could adapt to swine and further reassort with other influenza viruses. This emergence again poses the question about the role played by pigs as an intermediate host for the adaptation of avian viruses to mammalian hosts and the generation of new reassortant viruses. Thus, it is necessary to reinforce surveillance of SIV for Public Health and Animal Health issues. Factors that limit interspecies transmission and adaptation to a new host are polygenic but poorly understood as yet. Key words: flu, influenza, pig, swine, zoonosis, reassortment, pandemic Tirés à part : G. Simon Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 407 revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Rôle du porc dans la transmission interespèces des virus influenza A Chez le porc, la grippe est une maladie aux conséquences économiques importantes. Elle est due à des influenzavirus A, famille des Orthomyxoviridae, devenus enzootiques dans toutes les zones de forte production. On entendra par virus influenza porcin ou SIV pour swine influenza virus, un virus influenza de type A isolé à partir d’un prélèvement biologique de suidé (porc ou sanglier). Bien que le spectre d’hôte des virus influenza A soit généralement restreint à une espèce donnée, des événements de franchissement des barrières d’espèces sont régulièrement observés et le schéma de la transmission interespèces n’a cessé de se complexifier au cours des dernières années (figure 1). Les oiseaux aquatiques sauvages, notamment les canards, constituent le réservoir de la diversité génétique des virus influenza A. Les virus influenza aviaires se répliquent préférentiellement dans les cellules épithéliales du tractus gastro-intestinal des oiseaux sauvages, entraînant des infections subcliniques avec excrétions virales à hautes concentrations dans les fientes. Les virus libérés dans l’eau et propagés du fait des migrations saisonnières peuvent occasionnellement être transmis aux oiseaux domestiques. Les virus aviaires, issus d’oiseaux sauvages ou de la volaille, peuvent être transmis à des espèces mammifères. Ainsi, des virus se sont-ils adaptés aux espèces humaine, porcine, équine et canine, entraînant des infections à tropisme respiratoire plus ou moins sévères. Le porc peut être infecté par des virus aviaires, des virus humains et Figure 1. Place du porc dans le schéma de la transmission interespèces des virus influenza A. Les flèches indiquent les transmissions documentées de virus influenza A d’une espèce donneuse vers une espèce receveuse. Les flèches rouges concernent la transmission des virus influenza A vers et depuis l’espèce porcine. L’épaisseur des flèches donne une indication relative quant aux fréquences apparentes de transmissions. Les flèches en pointillés indiquent que l’hypothèse de la transmission interespèce repose uniquement sur des investigations sérologiques et non virologiques. 408 Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. revue même des virus équins (voir plus loin). Inversement, les SIV peuvent être transmis à certaines volailles, comme la dinde et la caille, entraînant alors des chutes de ponte chez les animaux reproducteurs, et des segments génomiques de SIV ont été retrouvés chez des canards sauvages, illustrant l’ampleur des échanges pouvant exister dans la nature [1-4]. Les SIV peuvent également être transmis à l’Homme (voir plus loin), et il a été rapporté l’infection de visons par un SIV [5]. Dès le milieu des années 1980, l’hypothèse était avancée selon laquelle l’espèce porcine constituerait un maillon d’importance dans la génération de virus à potentiel pandémique, car permettant, d’une part, l’adaptation de virus aviaires à l’espèce mammifère, d’autre part des échanges de matériel génétique entre virus de lignages différents et donc la génération de nouveaux virus réassortants [6-10]. Les analyses de virus pandémiques avaient montré qu’il s’agissait de virus réassortants humain/aviaire [6, 11], et le porc est le premier mammifère domestiqué chez qui on a retrouvé à la fois des récepteurs pour virus aviaires et des récepteurs pour virus humains [7]. Cependant, le virus H2N2, responsable de la pandémie de 1957, n’a jamais été isolé chez le porc. Par ailleurs, les premières détections, chez le porc, des virus H1N1 et H3N2 responsables des pandémies de 1918 et 1968 respectivement, n’ont pas précédé mais suivi l’émergence de ces virus chez l’Homme. Par ailleurs, des cas d’infections humaines par des virus aviaires de sous-types H5, H7 et H9 ont été rapportés depuis 1997, sans intervention d’hôte mammifère intermédiaire [12]. Certains de ces virus ont ponctuellement été détectés chez des porcins mais ne s’y sont pas adaptés. Des inoculations expérimentales ont en outre montré la faible susceptibilité de ces animaux aux infections par des virus humains ou aviaires, même hautement pathogènes [13-20]. Des anticorps sont détectés dans le sérum des animaux inoculés, mais les virus se multiplient peu efficacement dans le tractus respiratoire supérieur. Ils ne provoquent pas de signes cliniques et ne sont pas transmis aux porcs contacts. L’ensemble de ces observations constitue autant d’arguments en faveur d’une barrière d’espèce forte et a pu conduire à minimiser, voire controverser, le rôle du porc comme hôte intermédiaire potentiel et « creuset de mélange » pour la génération de virus réassortants à caractère zoonotique [21]. L’émergence, en avril 2009, du virus réassortant H1N1, responsable de la première pandémie du XXIe siècle, a relancé le débat, puisque tous les segments génomiques de ce virus proviennent de virus influenza A préalablement adaptés à l’espèce porcine. Variabilité des SIV Le génome des SIV, comme celui des autres influenzavirus A, est composé de huit segments uniques d’ARN Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 P P 5’-c ORF c -3’ ARNv 1 PB2 PB1 PA HA NP NA M NS 2 3 4 5 6 7 8 Produit(s) d’expression PB2 Protéine basique 2 PB1 Protéine basique 1 PB1-F2 N40 PA HA M1 M2 NA NP NS1 NEP Protéine acide Hémagglutinine Protéine de matrice 1 Canal ionique Neuraminidase Nucléoprotéine Protéine non structurale 1 Protéine d’export nucléaire Figure 2. Organisation génomique des virus influenza A et produits d’expression des ARN viraux (ARNv). ORF : phase ouverte de lecture. 5’-C et 3’-C : séquences nucléotidiques non codantes, conservées aux extrémités des huit segments d’ARNv et pour toutes les souches de virus influenza A. P : séquences nucléotidiques impliquées dans l’empaquetage des ARNv. monocaténaire de polarité négative, de 890 à 2 341 nucléotides de long (figure 2). Les segments 1, 3, 4, 5 et 6 codent chacun une protéine virale, à savoir respectivement, la protéine basique 2 (PB2), la protéine acide (PA), l’hémagglutinine (HA), la nucléoprotéine (NP) et la neuraminidase (NA). Les segments 7 et 8 produisent deux ARN messagers par épissage différentiel et codent ainsi chacun deux protéines différentes : la protéine de matrice M1 et le canal ionique M2 pour le segment 7, la protéine non structurale NS1 et la protéine d’export nucléaire NEP pour le segment 8. Enfin, le segment 2 code la protéine basique 1 (PB1), mais chez certaines souches, une deuxième phase ouverte de lecture permet aussi de coder un petit polypeptide nommé PB1-F2, voire une troisième protéine, N40, correspondant à la protéine PB1 tronquée en N-terminal. Les sous-types sérologiques sont définis par la nature des deux glycoprotéines de surface HA et NA, antigènes viraux impliqués dans l’induction d’une immunité protectrice. Comme pour les autres espèces cibles des influenzavirus A, l’émergence chez le porc de « nouvelles » souches virales, i.e. antigéniquement différentes des souches circulant précédemment dans l’espèce, peut résulter de divers mécanismes : – le transfert in toto d’un virus d’une autre espèce animale, en l’occurrence l’espèce aviaire ou l’espèce humaine, les cellules de l’arbre respiratoire du porc exprimant les récepteurs des virus influenza aviaires et/ou les récepteurs des virus influenza humains ; – le réassortiment génétique, dû au fait que le génome viral est segmenté. Lorsqu’une cellule est co-infectée par deux virus différents, il peut se former, lors de 409 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. revue l’assemblage et du bourgeonnement, un virus réassortant ayant emprunté des segments génomiques à l’un et l’autre des virus originaux. Quand le réassortiment concerne les gènes codant HA ou NA, il entraîne une cassure antigénique, i.e. le remplacement d’un antigène majeur. Le réassortiment peut parfois correspondre à l’émergence de souches de pathogénicité accrue. Chez le porc, il apparaît que la fréquence des réassortiments a augmenté au cours des dernières années (voir plus loin) ; – le glissement antigénique, sous-tendu par des modifications génétiques ponctuelles dues à l’infidélité de l’ARN polymérase ARN-dépendante virale, enzyme dépourvu de mécanisme de relecture et d’activité de correction. Les modifications non silencieuses introduites dans les séquences des gènes peuvent, si elles affectent un site antigénique, contribuer à l’échappement du virus à l’immunité spécifique de l’hôte. On notera que le glissement antigénique des virus influenza A s’opère sur des périodes plus longues chez le porc que chez l’Homme et que les souches évoluent donc différemment dans les deux espèces. Ainsi, il existe peu de relations antigéniques entre les souches humaines saisonnières et les SIV de mêmes sous-types, même ceux ayant acquis, à un moment donné, des HA d’origine humaine [22-24]. Dans les populations de porcs, l’apparition d’un nouveau sous-type viral ou d’un nouveau variant au sein d’un sous-type donné n’entraîne pas toujours la disparition du ou des virus précédemment en circulation. Historique des différents lignages de SIV Tous ces mécanismes ont contribué à la situation épidémiologique actuelle des SIV. Trois sous-types, H1N1, H3N2 et H1N2, circulent simultanément de manière enzootique depuis plusieurs années chez le porc dans toutes les régions à forte densité porcine. Cependant, la nature et l’origine de ces trois sous-types varient en fonction des continents, et il faut distinguer les souches circulant en Europe de celles affectant les porcs du continent nord-américain et de celles affectant les porcs du continent asiatique (figure 3A, B, C). La grippe porcine fut pour la première fois observée, en 1918, pendant la pandémie de grippe espagnole, mais le virus responsable ne fut isolé et identifié par Shope qu’en 1930 [25]. Ce virus de sous-type H1N1, descendant du virus pandémique de 1918, devint le prototype d’un lignage dénommé classical swine H1N1. Ces virus circulent encore aujourd’hui chez les porcs des continents américain et asiatique. Ils ont, en revanche, disparu des élevages européens dans les années 1990, ayant été peu à peu supplantés par un virus H1N1 de canard sauvage, dit avianlike swine H1N1, introduit in toto chez le porc, en 1979 [26]. Ce virus a diffusé dans les élevages asiatiques en 1993, don410 nant naissance au lignage Eurasian avian-like swine H1N1 [27], mais n’a jamais été isolé sur le continent américain à ce jour [28]. En Asie, on isole également des virus d’origine humaine dits human-like swine H1N1 [29, 30]. Suite à la pandémie de Hongkong en 1968, le virus humain H3N2 fut retrouvé chez le porc, auquel il s’est adapté [31]. Les virus de ce lignage human-like swine H3N2, généralement responsables d’infections asymptomatiques, circulent encore en Asie [32]. Les virus H3N2 humains saisonniers seraient d’ailleurs régulièrement transmis au porc [33]. En Europe, l’expression clinique des infections à virus H3N2 n’est vraiment apparue qu’en 1984, suite à un réassortiment entre la souche human-like swine H3N2 et le virus avianlike swine H1N1 [34]. Ce nouveau variant dit European reassortant human-like swine H3N2 a acquis les gènes HA et NA du virus H3N2, les six autres segments génomiques provenant du virus H1N1. En Asie, on décèle également un sous-type avian-like swine H3N2 résultant de la transmission totale d’un virus H3N2 depuis la volaille [35]. Les premiers virus H1N2 ont émergé dans la population porcine mondiale suite aux réassortiments de la souche human-like swine H3N2, avec la souche classical swine H1N1 au Japon, en 1978 [36] ; avec la souche avian-like swine H1N1 en France, en 1987 [37]. Ce dernier a cependant peu diffusé en Europe, ayant été supplanté en 1994 par un autre variant H1N2 apparu au Royaume-Uni, dit human-like reassortant swine H1N2 et issu du réassortiment entre la souche European reassortant human-like swine H3N2 et une souche H1N1 d’origine humaine apparentée au virus responsable de l’épidémie russe de 1977 [38]. Seul le gène HA du virus H3N2 fut échangé, mais cette modification génomique conduisit à l’apparition de souches d’antigénicité différente. À la fin des années 1990, plusieurs autres générations de virus réassortants sont apparues en Amérique du Nord. Des virus H3N2 issus du mélange entre une souche H3N2 humaine saisonnière et le virus classical swine H1N1 ont émergé en 1998, mais ce sont des virus H3N2 triple réassortants, virus ayant en outre acquis des segments génomiques d’une souche aviaire, probablement de sous-type H9N2, qui se sont adaptés et ont acquis un fort potentiel de diffusion au sein de l’espèce [39]. Ces virus triple réassortants présentent une constellation très particulière de gènes internes qui semble s’être stabilisée et qui a été dénommée cassette TRIG (pour triple reassortant internal gene) : les gènes PB2 et PA sont d’origine aviaire, le gène PB1 d’origine humaine et les gènes NP, M et NS d’origine classical swine (figure 4). Dès 1999, ont ensuite été isolés des virus H1N2 résultant du réassortiment entre le triple réassortant H3N2 et le virus classical swine H1N1. Depuis, les virus triple réassortants nord-américains ont gagné l’Asie, notamment des virus H1N2 [32, 40, 41] mais n’ont jamais été isolés en Europe [42]. Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. revue Figure 3. Historiques simplifiés des virus influenza porcins (SIV). A : Historique simplifié des SIV en Amérique du Nord. B : Historique simplifié des SIV en Europe. C : Historique simplifié des SIV en Asie. Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 411 revue Cassette TRIG (triple reassortant internal genes) Classical swine H1N1 Human H3N2 (1998) Avian H9N2 (1998) Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Figure 4. Composition de la cassette TRIG (triple reassortant internal genes) des virus triple réassortants nord-américains. En Amérique du Nord, de nombreux autres virus réassortants H1N1, H1N2 et H3N2 ont été décrits au cours des dix dernières années, issus de mélanges des premiers triple réassortants H3N2 et H1N2, avec le virus classical swine H1N1 ou avec des virus humains saisonniers contemporains [43-47]. Les gènes HA et/ou NA sont échangés, mais les nouveaux virus maintiennent tous la cassette TRIG. La phylogénie des gènes HA de sous-type H1 des virus H1N1 et H1N2 nord-américains est aujourd’hui devenue si complexe, qu’il a été convenu de les classer selon quatre clades : α pour les gènes H1 des virus H1N1 de la lignée initiale classical swine H1N1, β pour les gènes H1 des virus H1N1 issus de réassortiments entre virus porcins (rH1N1), γ pour les gènes H1 des virus H1N2 triple réassortants et enfin δ pour les gènes H1 de virus H1N1 ou H1N2 ayant acquis une HA de virus humains saisonniers [47] (figure 5). En 2007, il a été mis en évidence, aux États-Unis, une nouvelle génération de virus triple réassortants H1N1 comportant cette fois un gène HA du clade γ, un gène NA de la lignée classical swine H1N1 et une cassette TRIG [48-50]. Ces virus ont été responsables de syndromes respiratoires aigus en élevages porcins dans l’Ohio et le Kansas en 2007 et caractérisés comme étant « hautement virulents » suite à des inoculations expérimentales (rH1N1/07 HV) [50]. Au cours des dix dernières années, d’autres virus réassortants H1N1, H3N2 et H1N2 ont également été caractérisés chez les porcs des deux autres continents producteurs. En Asie, ont été décrits des virus H3N2 issus de réassortiments entre le virus human-like swine H3N2 et les virus avian-like swine H1N1 ou classical swine H1N1 [32]. Un réassortiment entre virus avian-like swine H1N1 et virus classical swine H1N1 a été décrit en Thaïlande, en 2005 [51]. En Chine, ont été isolés, entre 2006 et 2009, plusieurs SIV ayant acquis des gènes de virus aviaires H5N1 et H9N2 [41], et il vient d’être décrit, pour la première fois, un virus H1N1 issu d’un réassortiment entre virus de la lignée Eurasian avian-like swine H1N1 (ayant fourni HA, NA et M) et un virus triple réassortant H1N2 à cassette TRIG (ayant fourni les cinq autres segments) [52]. En Europe, ce sont essentiellement des réassortiments entre virus porcins qui ont été décrits. En Allemagne, des SIV H3N2 et H1N2 contemporains ont échangé leurs gènes Clade swH1-α cH1N1 1930 Clade swH1-β rH1N1 2001 Clade swH1-γ H1N2 1999 Clade swH1-δ hu-like H1N1 et H1N2 2003 -2001 H1N2 2003 rH1N1 HV 2007 Figure 5. Classification des virus influenza porcins nord-américains comportant des gènes HA de sous-type H1. 412 Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. revue NA [53, 54]. En France, ce sont des SIV H1N1 et H1N2 qui ont ponctuellement échangé leurs gènes HA, respectivement d’origines aviaire et humaine, générant des virus réassortants antigéniquement très différents des virus parentaux [24, 42]. Des virus réassortants H1N2 portant une HA d’origine aviaire ont également circulé en Italie entre 1998 et 2005, ont investi la population porcine au Danemark depuis 2005 et ont ponctuellement été isolés en Suède [24, 42, 55-57]. Les prévalences respectives des sous-types H1N1, H3N2 et H1N2 varient d’un pays européen à l’autre [58]. Des données sont surtout disponibles pour les pays de l’Europe de l’Ouest, la surveillance virologique et sérologique du SIV étant plus limitée à l’est [42]. La prévalence du sous-type H3N2, très forte au début des années 1990, reste élevée en Italie, en Espagne, en Belgique et en Allemagne, mais tend à diminuer en Grande-Bretagne et surtout en France où aucune souche H3N2 n’a plus été isolée depuis 1999 [42]. La prévalence du sous-type H1N2, en revanche, n’a cessé d’augmenter au cours des dernières années, principalement dans les pays où le virus H3N2 tend à disparaître [24]. En France métropolitaine, une enquête de séroprévalence à l’abattoir, menée en 20082009, a montré que près de 50 % des élevages sont touchés par la grippe et que les prévalences respectives des soustypes H1N1, H3N2 et H1N2 sont de 28, 0 et 33 % respectivement, confirmant les résultats de la surveillance virologique. Quarante-trois pour cent des élevages touchés connaissent des épisodes successifs d’infections par des virus H1N1 et H1N2, illustrant la cocirculation des souches et les possibilités de réassortiments. D’autres sous-types viraux ont été isolés chez le porc, mais contrairement aux virus H1N1, H3N2 et H1N2, ils ne se sont pas adaptés à l’espèce. Certains de ces virus ont été associés à des épisodes cliniques, mais d’autres ont été caractérisés chez des porcs non malades, au hasard de la surveillance. Parmi les virus entièrement d’origine aviaire, ont été isolés des virus de sous-types H4N6, H3N3 et H1N1, au Canada [59, 60] ou encore de sous-types H9N2, H5N1 (HP) et H5N2, en Asie [18, 61-63]. Des études sérologiques ont montré que le virus H7N7 HP responsable d’une épizootie chez des volailles aux Pays-Bas, en 2003, a été transmis à des porcs. Un virus H1N7, probablement issu du réassortiment entre une souche humaine H1N1 et une souche équine H7N7, a été identifié en Angleterre, en 1992 [64, 65]. Récemment, diverses souches de sous-type H3N1, issues de réassortiments entre virus porcins, aviaires et/ou humains, ont été isolées aux États-Unis, en Corée et en Italie [66-69]. Un virus H2N3, issu du réassortiment entre plusieurs virus aviaires et un virus porcin triple réassortant, a été isolé aux États-Unis à deux reprises [70]. Enfin, une équipe chinoise a rapporté l’isolement du virus H3N8 équin chez le porc [71]. Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 La grippe porcine est une zoonose Les SIV peuvent infecter l’Homme. L’infection étant probablement généralement asymptomatique, ou la symptomatologie restant similaire à la grippe saisonnière, on ne connaît pas la fréquence réelle de transmission des SIV à l’Homme. Ce sont des cas aux conséquences graves (grippe sévère, voire pneumonie aiguë ayant entraîné des décès), dus pour la plupart à des SIV de sous-type H1N1, qui ont permis de se rendre à l’évidence du passage interespèces et qui ont conféré à la grippe porcine son caractère zoonotique [42, 72, 73]. Parmi les quelques cas pathologiques qui ont été recensés, on dénombre des enfants, des personnes immunodéprimées ou encore une femme enceinte, mais également de jeunes adultes en bonne santé n’appartenant pas, a priori, à des catégories de patients dits à risque au regard de facteurs d’aggravation de la grippe. Les investigations épidémiologiques ont montré que plusieurs des personnes touchées avaient été en contact direct avec des porcs (malades ou non), mais l’origine de l’infection n’a pas toujours pu être déterminée. Dans la plupart des cas, le virus transmis n’a pas acquis la capacité pour une transmission interhumaine efficace. Elle a tout de même été mise en évidence dans le New Jersey, en 1976, lorsque le virus classical swine H1N1 a provoqué une épidémie parmi les soldats de l’enceinte de Fort Dix [74]. Treize militaires furent gravement malades, un décès fut enregistré et quelques 500 militaires furent déclarés séropositifs vis-à-vis de la souche responsable. Une transmission interhumaine limitée a également été suspectée à plusieurs autres reprises [42, 72, 75]. Les rares études sérologiques réalisées ont révélé une plus forte prévalence d’anticorps anti-SIV chez les personnes fréquentant régulièrement les élevages de porc, par rapport à une population citadine, confirmant le risque d’infection pour ces personnes [73, 76-78]. En 1991, il était rapporté que 76 % des personnes ayant visité un élevage au moment où les porcs présentaient un syndrome grippal avaient séroconverti vis-à-vis de la souche incriminée [79]. Au vu de l’évolution très rapide des SIV sur le continent américain depuis la fin des années 1990, de la complexité phylogénique résultant de nombreux réassortiments successifs, de la remarquable stabilité de la cassette TRIG et des cas réguliers de transmission à l’Homme au cours des dernières années, des auteurs ont tenté de convaincre les communautés scientifiques, vétérinaires et médicales de la nécessité de surveiller les SIV et d’inclure les personnes travaillant au contact des porcs dans les programmes de surveillance et de vaccination préparés dans le cadre des plans d’urgence en cas de pandémie [77, 80]. Début 2008, le CDC (Centers for Disease Control and Prevention) des États-Unis demandait aux cliniciens d’investiguer et de déclarer les cas de transmission de SIV à l’Homme 413 revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. [81]. De plus en plus de cas, dus principalement à des virus triple réassortants H1N1, ont alors été rapportés [82]. On relèvera que le virus rH1N1/07 HV a été responsable de syndromes grippaux chez 26 personnes ayant été au contact de porcs malades lors d’une foire agricole dans l’Ohio, en août 2007 [48]. Par ailleurs, des virus H1N1 réassortants comportant la cassette TRIG des SIV nord-américains et les gènes HA et NA du virus H1N1 humain saisonnier ont été isolés, en juin 2009, chez trois ouvriers d’un même élevage canadien [83]. Origines du virus pandémique (H1N1) 2009 et zoonose réverse C’est dans le cadre du programme de surveillance des virus influenza humains qu’ont été déclarés en Californie, le 21 avril 2009, les deux premiers cas d’infection d’enfants par un nouveau virus influenza A de sous-type H1N1, ce, quelques jours seulement avant l’annonce d’une épidémie sévissant au Mexique et due à un virus similaire [84, 85]. Ce nouveau virus humain a été qualifié de virus « d’origine porcine ». Les premières reconstructions phylogéniques ont en effet montré que les huit segments génomiques du nouveau virus humain proviennent de virus influenza A préalablement adaptés à l’espèce porcine [86, 87]. Ce virus a acquis un potentiel de transmission interhumaine très efficace, qui lui a valu, le 11 juin 2009, d’être déclaré responsable de la première pandémie du XXIe siècle par l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La plupart des cas humains répertoriés sont associés à un syndrome grippal sans gravité particulière, et l’infection peut même être asymptomatique. Cependant, des formes graves et des complications sont également observées. Elles peuvent survenir chez des personnes ayant une pathologie pulmonaire, des asthmatiques, des immunodéprimés, des femmes enceintes, des diabétiques, des obèses mais également chez des enfants et de jeunes adultes (entre 20 et 45 ans) sans aucun problème de santé préalable [88, 89]. Le 10 août 2010, l’OMS déclare la fin de la pandémie, un peu plus d’un an après l’émergence du virus pH1N1/09 qui aura été associé à près de 18 500 décès dans 214 pays (http:// www.who.int/csr/don/2010_08_06/en/index.html). La constellation de gènes de ce virus est inédite (figure 6). Ils proviennent très probablement de deux SIV différents. L’un appartient à un des lignages « triple réassortant » d’origine nord-américaine et a fourni les gènes HA, PB2, PB1, PA, NP et NS. L’autre appartient au lignage Eurasian avian-like swine H1N1 et a fourni les gènes NA et M. Ainsi, tous les gènes internes, à l’exception du gène M, sont similaires à ceux constituant la cassette TRIG, mêlant gènes d’origines classical swine, humaine et aviaire (voir plus haut). Sur la base des données de séquences actuellement disponibles, le virus triple réassortant donneur American triple reassortant swine, clade SwH1-γ Eurasian avian-like swine H1N1 (1979) Europe/Asie H1N2 (1999) Amérique Nord/Asie Date ? Hôte ? Lieu ? ou ? rH1N1 HV (2007) Amérique Nord PB2 PB1 PA HA NA Classical swine H1N1 (1930) Human H3N2 (1998) Avian (1998) Avian H1N1 (1979) pH1N1/09 NP M NS A/California/04/2009 Figure 6. Origine des segments génomiques du virus pandémique H1N1 2009 (pH1N1/09). 414 Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. revue pourrait être dérivé des virus H1N2 apparus en Amérique du Nord, en 1999 et ayant par la suite diffusé en Asie, ou bien des virus rH1N1/07 HV ayant eux-mêmes été responsables d’infections chez l’Homme en 2007. Le gène HA du virus pH1N1/09 appartient en effet, comme les gènes HA de ces deux types viraux, à la clade γ des gènes de type H1 [48]. La date, l’espèce et le lieu du réassortiment génétique ayant été à l’origine de cette émergence virale restent pour l’instant non élucidés. De même que les reconstructions phylogéniques menées sur les virus responsables des pandémies de 1918, de 1957 et de 1968 suggèrent que des précurseurs aient circulé pendant de longues périodes avant que ne soient identifiés les virus pandémiques [90], il est probable qu’un précurseur du virus pH1N1/09 ait circulé, chez l’Homme ou le porc, avant d’être identifié au travers de cas humains pathologiques [87]. Cependant, aucun virus similaire n’a jamais été isolé à partir de prélèvements porcins avant d’avoir été détecté chez l’Homme. On ne peut donc affirmer que le réassortiment ait eu lieu chez l’animal, même si c’est l’hypothèse qui semble la plus probable. Aucun virus du lignage Eurasian avian-like swine H1N1 n’ayant jamais été détecté (ni chez le porc, ni même chez l’Homme) sur le continent américain [28], le réassortiment viral aurait-il eu lieu sur le continent asiatique où circulent des SIV des deux lignages donneurs ? En effet, les SIV d’origine européenne avian-like swine H1N1 ont diffusé en Asie à partir de 1993, et des virus H1N2 triple réassortants d’origine américaine ont été isolés à plusieurs reprises depuis le début des années 2000 dans cette région (voir plus haut). Des reconstructions phylogéniques incluant des isolats chinois récemment caractérisés montrent une grande homologie de séquences entre les gènes du virus pH1N1/09 issus du lignage « triple réassortant » et les gènes correspondants de virus H1N2 triple réassortants isolés à Hongkong puis en Chine, depuis 2002. De même, les gènes N1 et M du pH1N1/09 sont-ils très proches de ceux d’isolats chinois isolés en 2008-2009. À ce jour, aucun rapport n’a fait état d’un réassortiment entre ces deux lignages avant l’émergence du virus pH1N1/09. Mais le premier isolat du genre, datant de janvier 2010, a été décrit en Chine, confortant l’hypothèse que le réassortiment entre ces deux lignages peut avoir lieu chez le porc [52]. Seul son gène HA, hérité au lignage avian-like swine H1N1, le distinguerait du virus pH1N1/09 qui, lui, doit son gène HA au lignage « triple réassortant ». Tous les gènes du virus pH1N1/09 provenant de SIV, il a été craint, dès l’annonce de son émergence, qu’il n’ait la capacité de transgresser facilement la barrière d’espèce entre l’Homme et le porc. Début mai 2009, un premier élevage porcin était d’ailleurs déclaré infecté au Canada [91, 92]. Au Mexique, d’où l’épidémie a pris de l’ampleur en avril 2009, un élevage aurait été touché à cette époque Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 là (www.OIE.int). Un an après l’émergence du virus pH1N1/09 chez l’Homme, une vingtaine de pays ont déclaré l’infection d’élevages porcins (www.OIE.int) [93-95]. En Europe, le virus pandémique a, tour à tour, été détecté chez des porcs en Grande-Bretagne, en Irlande, en Islande, en Norvège, en Allemagne, en Italie, au Danemark, en Russie. La Norvège, jusque-là indemne de grippe porcine, a été particulièrement touchée, avec 23 foyers déclarés en trois semaines [96]. En France métropolitaine, le virus pH1N1/09 a été isolé pour la première fois au mois d’octobre 2010 dans les sécrétions nasales de porcins symptomatiques. Dans la plupart des cas, les porcs touchés ont développé un syndrome grippal commun (apathie, hyperthermie) sans gravité, n’entraînant pas de mortalité. Le virus a également été détecté aux États-Unis et en Corée du Sud chez des porcs ne présentant aucun syndrome grippal, suggérant la possibilité d’infections asymptomatiques. Bien que les investigations épidémiologiques n’aient pas toujours pu démontrer que l’Homme soit à l’origine de l’infection des animaux, la zoonose réverse a été suspectée dans plusieurs élevages. À noter que des vétérinaires norvégiens mal protégés ont eux-mêmes contracté le virus après avoir travaillé au contact de porcs malades. Des études expérimentales d’infection ont démontré et confirmé la susceptibilité de l’espèce porcine au virus pH1N1/09 [97-100]. Les porcs inoculés ont présenté de l’hyperthermie, de l’apathie, des difficultés respiratoires et des lésions pulmonaires caractéristiques de la plupart des infections monovalentes à virus influenza A chez le porc. Du virus a été retrouvé dans les sécrétions nasales jusqu’à dix jours postinfection et a été transmis à des porcs contacts, sur les trois cycles testés [98]. Aucun porc, inoculé ou contact, n’a présenté de virémie, et le virus n’a pas été retrouvé dans le muscle ou les organes internes [101]. À noter qu’un variant du pH1N1/09 isolé chez le porc semble moins virulent que le virus humain parental, ce qui pourrait signifier une atténuation au fur et à mesure des passages chez le porc [92]. Un certain degré d’immunité croisée pourrait s’exercer et protéger en partie les porcins précédemment infectés par des SIV de sous-type H1 [100, 102, 103]. Cependant, on peut craindre que le virus pandémique ne s’adapte au porc et circule dans l’espèce, peut-être de manière quasi asymptomatique, notamment dans les régions précédemment indemnes de grippe chez le porc. On notera qu’un premier réassortant entre SIV et virus pH1N1/09 a été détecté en janvier 2010 à Hongkong, dans le cadre d’un programme de surveillance mené à l’abattoir [104]. Ce virus H1N1 comporte une HA issue du lignage Eurasian avian-like swine H1N1, une cassette TRIG (des virus H1N2 triple réassortants ayant gagné l’Asie) et le gène NA du virus pH1N1/09. 415 revue Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Déterminants moléculaires du spectre d’hôte et réassortiments chez le porc Les travaux d’identification des déterminants moléculaires du spectre d’hôte des virus influenza ont pour l’instant essentiellement concerné les virus aviaires et humains. Ils ont révélé qu’il s’agit d’un déterminisme multigénique et complexe, un même tropisme pouvant être défini par plusieurs constellations distinctes de gènes viraux [105]. Chez le porc, peu de travaux spécifiques ont pour l’instant été dédiés à la recherche des déterminants moléculaires de la transmissibilité et de l’adaptation des virus influenza à l’espèce, à la compréhension des mécanismes de réassortiments ou à l’identification des facteurs de virulence. Déterminants moléculaires de la restriction d’hôte portés par les glycoprotéines d’enveloppe Un des déterminants de la spécificité d’hôte des virus influenza A réside dans l’affinité de HA et de NA pour des acides sialiques (AS) membranaires, interactions assurant, respectivement, l’adsorption du virus à la membrane cellulaire et la libération des virions néoformés. En fonction de la nature de HA et de NA, les virus interagiront préférentiellement avec un AS de type acide N-acétylneuraminique (NeuAc) ou acide N-glycolylneuraminique (NeuGc), AS lui-même lié en α2,3 ou en α2,6 au sucre sous-jacent, un galactose (Gal) le plus souvent [106]. La distribution des types d’AS variant elle-même d’une espèce animale à l’autre, il a été émis l’hypothèse que la nature du site de fixation au récepteur contribue à la restriction d’hôte des virus influenza [105]. Ainsi, il est admis que les virus aviaires se lient préférentiellement aux ASα2,3Gal majoritairement exprimés à la surface des cellules épithéliales intestinales des oiseaux, tandis que les virus humains se lient préférentiellement aux ASα2,6Gal majoritairement exprimés à la surface des cellules non ciliées du tractus respiratoire supérieur de l’Homme [107]. Les tissus de l’arbre respiratoire porcin contiennent les deux types d’AS, NeuAc et NeuGc [9]. Ils pourraient donc être réceptifs à une plus grande diversité virale que les tissus humains qui ne contiennent que de très faibles quantités de NeuGc. Cependant, des études d’affinité menées in vitro à l’aide de sialylglycopolymères synthétiques suggèrent que les récepteurs NeuGc ne sont pas essentiels pour la multiplication des SIV chez le porc [108]. C’est en 1998 qu’il était montré, pour la première fois, que l’arbre respiratoire porcin contient à la fois des ASα2,6Gal et des ASα2,3Gal, confortant l’hypothèse que le porc puisse servir de marmite de mélange pour la génération de virus réassortants humain/aviaire [7]. Cependant, ce n’est que récemment que des travaux visant à localiser plus précisément les différents types de récepteurs le long du trac416 tus respiratoire du porc ont montré que les ASα2,6Gal sont prédominants à la surface des cellules épithéliales de l’arbre respiratoire supérieur (trachée et bronches), tandis que les ASα2,3Gal sont préférentiellement exprimés dans les zones subépithéliales de ces régions [109]. Les ASα2,3Gal sont de plus en plus fréquemment exprimés au fur et à mesure de la descente dans le tractus respiratoire inférieur, inversement aux ASα2,6Gal. Ainsi, les taux d’expression des deux types d’AS seraient-ils équivalents dans les alvéoles, tandis que les ASα2,3Gal deviennent prédominants à la surface des cellules pulmonaires. Il semblerait donc que les distributions respectives des différents types d’AS-Gal soient finalement assez similaires chez l’Homme et chez le porc. En accord avec cette distribution tissulaire, la plupart des SIV, comme les virus humains, ont une préférence pour les ASα2,6Gal [110], ce qui serait un atout pour le franchissement de la barrière d’espèce porc/homme. Le SIV avian-like swine H1N1 a acquis des caractères de spécificité (i.e. des mutations d’acides aminés dans les sites de fixation au récepteur) pour les ASα2,6Gal, illustrant l’adaptation de ce virus aviaire à l’espèce mammifère [111]. On notera cependant que des SIV ayant une HA d’origine aviaire ont maintenu une certaine affinité pour les ASα2,3Gal [108, 111]. L’analyse d’autres virus d’origine aviaire isolés chez le porc, mais ne s’étant pas a priori adaptés à l’espèce a révélé le maintien d’une affinité préférentielle pour les ASα2,3Gal [44, 112]. Inversement, certains virus aviaires, notamment de sous-type H9N2, présentent in vitro une certaine affinité pour les ASα2,6, ce qui constituerait une des explications au fait qu’ils aient été détectés chez le porc [112]. Suite à des inoculations expérimentales, il a été montré qu’un virus aviaire non adapté à l’espèce porcine se multiplie préférentiellement au niveau pulmonaire, tandis que le virus avian-like swine H1N1 adapté à l’espèce et ayant acquis une affinité pour les Asα2,6Gal se réplique efficacement dans le tractus respiratoire supérieur [19]. De la même manière, des essais de multiplications virales dans des explants tissulaires ont montré qu’un virus aviaire H2N3 se réplique moins efficacement que le SIV avian-like swine H1N1 dans des cellules de trachée [113]. On relèvera cependant que les deux types viraux, aviaire d’une part et porcin d’origine aviaire d’autre part, se multiplient de manière similaire dans les cellules alvéolaires pulmonaires et que ces cellules peuvent en outre coexprimer plusieurs types de récepteurs, ce qui constitue une prédisposition à la co-infection et donc à la génération de réassortants. L’affinité des virus pour les récepteurs cellulaires, ainsi que leur pouvoir infectieux, peuvent être modulés par le nombre et la position des sites de glycosylation sur HA. Il a été montré que des SIV de sous-type H1 contenant de nombreux sites de glycosylation sur HA1 sont plus Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. revue sensibles à une inhibition par la protéine antivirale pSP-D (porcine surfactant protein D) que des virus dont la HA porte peu de sites de glycosylation [114]. Ainsi, par exemple, la perte du site de glycosylation en position 246 contribuerait à augmenter la résistance du virus à cette protéine [16]. Le clivage du précurseur HA0 en HA1 et en HA2 par les protéases extracellulaires est également une étape clé du processus d’infection. Il est probable que le pouvoir infectieux des virus influenza chez le porc dépende également de l’efficacité des protéases pulmonaires en fonction de la nature du site de clivage, mais peu de travaux ont concerné ces questions [115]. L’introduction d’une séquence d’acides aminés multibasiques au site de clivage, permettant une infection systémique chez les oiseaux et conférant aux virus influenza aviaires leur caractère HP, n’est pas, en tout cas, un déterminant de l’efficacité de multiplication des virus aviaires chez le porc, puisque les infections de porcins par des virus aviaires HP restent cliniquement inapparentes, sans transmission intra-espèce [14, 116]. Déterminants moléculaires de la restriction d’hôte portés par les protéines internes Le pouvoir infectieux des virus influenza chez le porc dépend très étroitement de la nature de HA et de NA, mais, comme montré pour les virus aviaires et les virus humains, des déterminants moléculaires de la restriction d’hôte sont également certainement portés par les protéines internes. Cependant, très peu de travaux ont pour l’instant concerné l’étude des gènes internes des SIV. Des expériences d’inoculation de porcs par des virus réassortants porcin/ humain obtenus par génétique inverse soutiennent cette hypothèse [16]. Il a également été montré qu’un virus aviaire H5N2 ayant acquis une partie de la cassette TRIG (gènes PB2, PA, NP et M) d’un SIV se transmet de porc à porc, contrairement au virus aviaire parental [18]. La température corporelle moyenne du porc étant comprise entre 38,7 et 39,7 °C, il est supposé que la température de réplication des virus influenza dans le tractus respiratoire des suidés se situe autour de 36-37 °C. Ainsi, les virus influenza se répliqueraient-ils chez le porc à une température plus proche de la température de réplication des virus aviaires chez les oiseaux (37-40 °C dans le tractus intestinal) que de celle des virus humains chez l’homme (aux alentours de 33 °C dans le tractus respiratoire supérieur). La nature de l’acide aminé 627 de PB2, qui diffère entre virus aviaires et virus humains (E627K), est l’un des déterminants de la sensibilité des complexes polymérases à la température [117, 118]. Il se pourrait donc que les gènes PB2 d’origine aviaire confèrent un avantage aux virus influenza A pour la réplication chez le porc. En effet, les gènes PB2 de tous les SIV à cassette TRIG sont d’origine Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 aviaire, de même que les gènes PB2 des SIV européens, et tous ces virus ont conservé un acide glutamique en position 627. Cependant, les trois sous-types de SIV européens présentent tout de même des différences de sensibilité à la température, laissant supposer l’implication d’autres déterminants dans ce phénomène [119]. PB2 est également un déterminant connu de l’efficacité de transcription/ réplication des virus influenza A dans les cellules de mammifères. Ainsi, un virus H5N1 HP ayant acquis le gène PB2 d’un virus avian-like swine H1N1 se répliquet-il efficacement chez le porc, contrairement au virus aviaire parental [120]. L’origine et la nature de PB1 joueraient également un rôle important pour l’efficacité de la réplication des virus influenza chez le porc. La cassette TRIG des virus triple réassortants nord-américains a acquis le segment PB1 d’un virus humain saisonnier (lui-même descendant du virus pandémique H3N2/68). Il a été émis l’hypothèse, suite à l’identification au Canada de virus classical swine H1N1 ayant eux aussi acquis le segment PB1 d’un virus humain, que celui-ci devait conférer un avantage réplicatif au virus porcin [121]. Le gain d’efficacité de la polymérase virale hétérotrimérique retrouvée au sein des cassettes TRIG, constituée d’un gène PB1 d’origine humaine et de gènes PB2 et PA d’origine aviaire, serait à évaluer. Des déterminants du spectre d’hôte sont également portés par la protéine NP, impliquée dans la régulation des activités de la polymérase mais jouant aussi un rôle essentiel dans l’interaction du virus avec la machinerie cellulaire d’import nucléaire. Des reconstructions phylogéniques ont montré que les séquences des gènes NP se classent en lignages hôte-dépendants, et des mutations ont été observées dans ce gène après transmission d’une souche humaine au porc [122]. Comme suggéré pour des virus aviaires et humains, il a été rapporté que la protéine NS1 du SIV H3N2 triple réassortant nord-américain joue un rôle important dans la virulence de ce pathogène chez son hôte naturel, notamment en interférant avec la production d’interféron de type I déclenchée lors de la réponse immunitaire non spécifique [123]. On relèvera également que les SIV du lignage classical swine H1N1, comme les virus humains isolés depuis 1950, expriment un polypeptide PB1-F2 tronqué, tandis que 58 % des SIV européens H1N1, H1N2 et H3N2, lesquels ont hérité d’un gène PB2 d’origine aviaire, exprimeraient une protéine PB1-F2 de plus de 78 acides aminés de long, comme les virus aviaires [124]. La protéine PB1-F2 exprimée par ces SIV européens interagirait avec les protéines mitochondriales, mais ses propriétés pro-apoptotiques chez le porc n’ont pas été investiguées. 417 Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. revue Génération de virus réassortants Les mécanismes sous-jacents aux préférences de réassortiments entre virus influenza A seraient liés à l’empaquetage des ARN viraux lors de la formation des nouveaux virions. Des signaux spécifiques sont portés par chacun des segments d’ARNv (figure 2), et les mécanismes d’empaquetage impliqueraient des interactions entre les segments, mais ils restent pour l’instant non élucidés [125]. Une étude statistique portant sur l’analyse des séquences des huit segments génomiques de 150 souches de SIV a montré que ce sont les gènes HA et NA qui s’échangent le plus fréquemment [126]. Cependant, au sein d’un sous-type donné, c’est le segment PB1 qui ferait le plus souvent l’objet de réassortiments. Après co-inoculation expérimentale de porcs par un virus « triple réassortant H3N2 » et un virus classical swine H1N1, plusieurs combinaisons de virus réassortants comportant la cassette TRIG ont pu être isolés des porcs infectés, confirmant l’hypothèse de l’avantage fourni par cette constellation de gènes internes pour les échanges de HA et de NA [127]. Cependant, seuls les virus parentaux « triple réassortant H3N2 » ont été transmis aux porcs contacts, ce qui signifierait que certaines combinaisons de HA et de NA bénéficient d’avantages, en termes de transmission et de maintien, par rapport à d’autres. Conclusion La diversité et la complexité phylogénique des SIV identifiés aujourd’hui dans les différentes populations porcines du monde soutiennent l’hypothèse que le porc est un hôte, chez qui, des réassortiments entre SIV, virus humains et virus aviaires peuvent s’opérer, cela indépendamment de l’adaptation apparente préalable des virus donneurs à l’espèce. Il semblerait que le phénomène de réassortiment se soit accentué au cours des dernières années chez le porc, suite à l’apparition des virus à cassette TRIG en Amérique du Nord. Sans que l’on sache encore pourquoi, cette constellation particulière de gènes a visiblement favorisé la génération d’une grande variété de virus se distinguant par la nature de leurs glycoprotéines de surface HA et NA. Les connaissances actuelles sur les déterminants moléculaires de la spécificité d’hôte sont encore très peu fournies et nécessitent des travaux de recherche accentués, mais il semble que la barrière entre les espèces porcine et humaine puisse être assez facilement franchie par certains virus influenza A. Même si le nombre de cas d’infections humaines à conséquences graves par des SIV reste un événement très rare au vu du nombre de personnes travaillant quotidiennement au contact des porcs dans le monde, il est probable que de nombreuses infections humaines à SIV ne sont pas identifiées, car asymptomatiques ou similaires à une grippe saisonnière. On ne connaît donc pas la 418 fréquence réelle de transmission des SIV à l’Homme, ni d’ailleurs la fréquence de transmission des virus influenza humains au porc. L’adaptation, des virus influenza humains à l’espèce porcine est probablement favorisée lorsque la pression d’infection est très forte, comme ce fut le cas après les pandémies de 1918 et de 1968, mais l’application de règles de biosécurité en élevage porcin devrait permettre de réduire les risques de transmission, tant du porc vers l’Homme que de l’Homme vers le porc. Une étude actuellement menée au Canada au sein d’une communauté huttérite permettra peut-être d’acquérir de nouvelles connaissances sur la transmission des virus influenza entre l’Homme et le porc et sur la genèse de virus réassortants humain/porcin [128]. L’émergence chez l’Homme, en 2009, du premier virus pandémique du XXIe siècle, virus constitué de huit segments génomiques provenant de SIV et ayant acquis un potentiel de transmission interhumaine très efficace, ne fait que confirmer la nécessité de surveiller et d’étudier les SIV. La grippe porcine n’étant pas une maladie de la liste A de l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), elle n’est pas réglementée. Généralement, la surveillance des SIV relève donc davantage d’initiatives ponctuelles de recherche plutôt que de programmes d’épidémiosurveillance à long terme. On ne peut donc affirmer avoir une connaissance exhaustive des lignages en circulation dans toutes les régions du monde et/ou des virus réassortants générés chez le porc. L’analyse rétrospective des génomes entiers de virus isolés au cours des dernières années et l’alimentation des banques de séquences permettront peut-être de mieux retracer la genèse du virus pH1N1/09. Ce virus s’est révélé généralement peu pathogène pour l’Homme, mais s’est distingué des virus influenza humains saisonniers en induisant des formes graves de pneumonie chez des personnes jeunes préalablement en bonne santé. Il présente en outre des caractères de résistance à l’amantadine et à la rimantadine en raison de l’origine de son gène M [129]. Un an après son émergence, il apparaît que ce virus a été transmis aux porcins dans de nombreux élevages du monde entier, parfois de manière quasi inapparente. Le renforcement des actions de surveillance des SIV est aujourd’hui nécessaire afin de savoir si ce virus s’est adapté et circule chez le porc. Si tel était le cas, quel nouveau rôle jouerait le porc dans l’écologie des virus influenza A ? De nombreuses questions se posent aujourd’hui, tant d’un point de vue de la santé animale que de la santé publique. On peut en effet craindre que le porc, chez qui, la dérive antigénique est plus modérée que chez l’Homme, ne serve de réservoir à cette souche qui pourrait alors être un jour retransmise à une population humaine devenue naïve. Par ailleurs, quels seraient les risques de réassortiments, chez le porc, du virus dérivé du pH1N1/09 avec les SIV actuellement enzootiques, avec des virus influenza humains saisonniers, Virologie, Vol. 14, no 6, novembre-décembre 2010 revue voire avec des virus influenza aviaires dont les virus HP ? En fonction des réassortiments, quels caractères de virulence, de résistance aux antiviraux ou encore de transmission interespèces, puis intraespèces pourraient acquérir les virus néoformés ? Conflits d’intérêts : aucuns. Copyright © 2017 John Libbey Eurotext. Téléchargé par un robot venant de 78.47.27.170 le 08/02/2017. Références 1. Hatchette TF, Walker D, Johnson C, Baker A, Pryor SP, Webster RG. Influenza A viruses in feral Canadian ducks: extensive reassortment in nature. J Gen Virol 2004 ; 85 : 2327-37. 2. Andral B, Toquin D, Madec F, et al. Disease in turkeys associated with H1N1 influenza virus following an outbreak of the disease in pigs. Vet Rec 1985 ; 116 : 617-8. 3. 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