Vis ma vie de… Masseuse

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Vis ma vie de… Masseuse
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LE DESSOUS DES CARTES
Vis ma vie de… Masseuse
Avec sa collègue Maeva, Joana de Castilho arpente depuis 2009 les allées des tournois internationaux et
déploie tout son savoir-faire pour détendre des joueurs soumis à rude épreuve.
PRÉSENTEZ-NOUS VOTRE MÉTIER.
À travers notre société Massage Goldfinger, basée sur la Côte d’Azur,
nous prodiguons des massages de relaxation, que ce soit à domicile,
à l’hôtel, sur des bateaux, lors d’événements, de comités d’entreprise
et, depuis trois ans, autour des tables de poker. Depuis qu’il est
interdit de masser sur les tournois en France, on travaille principalement pour l’European Poker Tour, via la société Thee Best Hands.
Mais avec Goldfinger, nous étions aussi en octobre à Marrakech
(pour le MPO) et en septembre sur la finale du Partouche Poker
Tour à Cannes, cette fois uniquement en démonstration. Nous
serons également à l’EPT Prague en décembre et au WPT National
île Maurice en mars. Le tarif
pour une prestation d’une
heure s’élève à 100 €, la
demi-heure à 50 € et le quart
d’heure à 25 €. La durée du
massage
dépend
donc
du budget des joueurs. Sur
l’EPT, c’est au minimum une heure, tandis que sur les autres épreuves,
où les participants ont souvent un peu moins les moyens, c’est la
plupart du temps une demi-heure.
QUEL EST VOTRE PARCOURS ?
Avec Maeva, ma collègue chez Goldfinger, on possède un brevet
professionnel Esthétique. On a ensuite travaillé dans des Spas, où
nous nous sommes spécialisées dans les massages. Encore aujourd’hui,
on suit régulièrement des formations aux différentes variantes. Nos
débuts dans le poker remontent à 2009. On avait à l’époque un client
à Cannes, que l’on massait souvent les lendemains de tournois. Il avait
remarqué que ces prestations
commençaient à se développer
autour des tables, notamment
à Las Vegas et à Deauville.
On s’est du coup présentées à
Maxime Masquelier, du groupe
Partouche, pour lui proposer
Photos : MassageGoldfinger.fr
« À Barcelone, j’ai massé un joueur,
qui pensait que je lui portais chance,
pendant sept heures d’affilée. »
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LE DESSOUS DES CARTES
Photo : ACF
nos services. C’est ainsi que l’on a commencé en août, à l’occasion de
la finale du Partouche Poker Tour au Palm Beach de Cannes.
CE QUE VOUS PRÉFÉREZ DANS
CETTE ACTIVITÉ ?
Déjà, ça nous permet de voyager. Et d’une manière générale, les joueurs
de poker sont sympas et l’ambiance dans les tournois très agréable.
VOTRE PIRE SOUVENIR ?
Même si c’est relativement rare, il arrive que des joueurs que l’on
masse s’en prennent à nous tout simplement parce qu’ils perdent.
Par superstition, ils s’imaginent que la masseuse, du fait de sa seule
présence, a influencé négativement l’issue du coup. Mais c’est aussi
vrai dans l’autre sens : récemment, sur l’EPT Barcelone, j’ai massé
un joueur, qui pensait que je lui portais chance, pendant
sept heures d’affilée.
CE QUE VOUS AIMEZ MOINS ?
Peut-être le fait que ce soit un secteur un peu précaire. À nos débuts,
on était présentes sur tous les tournois Partouche mais, depuis l’interdiction, tout s’est arrêté net. Dans le poker, on ne sait pas vraiment de
quoi demain sera fait. Et même au niveau du budget des joueurs, on
ressent quand même un peu les effets de la crise: mis à part les EPT,
où les participants ont davantage de moyens, sur les plus petits tournois,
on tourne davantage en rond, les joueurs y négocient les prix…
ET LE JEU DANS TOUT ÇA ?
VOTRE MEILLEUR SOUVENIR ?
UN VŒU ?
Quand notre activité était autorisée en France ! (Rires.) On avait pas
mal de travail à l’époque, notamment au casino de Cannes, où l’on
bossait à l’année. Puis ce fut aussi un réel plaisir de travailler avec le
groupe Partouche. Quand on bougeait sur Lyon ou Aix-en-Provence
par exemple, on était toujours très bien reçues, ce qui n’a pas été le
cas dans tous les casinos où l’on a travaillé.
Clairement, pouvoir retravailler en France ! Ça fait un peu plus de
deux ans que c’est plus ou moins interdit, mais on nous a réellement
fermé toutes les portes en mai 2011. Je crois savoir que la police des
jeux s’inquiétait du fait que l’on puisse influencer le cours du jeu en
voyant les cartes des joueurs.
Interview Olivier Juret
Ça nous arrive parfois de jouer entre amis. Mais on gagne suffisamment difficilement notre argent pour le risquer comme ça derrière.
En trois ans, on a vu l’évolution du jeu et des joueurs. Et en fin de
compte, ça revient toujours au même : un coup ils gagnent, un coup
ils perdent. Je ne pense finalement pas qu’il y ait tant de vrais
gagnants dans le poker.
LivePoker 41

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