Brainware -- BSPP

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Brainware -- BSPP
Projet BRAINWARE
La Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris
CARME Anaïs
CHARBONNIER Marion
Mars 2008
Résumé
La Brigade des Sapeurs Pompiers de Paris (BSPP) appartient à l’armée de Terre, arme
du Génie. Ses personnels sont détachés auprès du Préfet de Police pour assurer la sécurité des
personnes et des biens dans Paris et les départements de la petite couronne ; soit une
superficie de760 km² pour 7 millions d’habitants. La BSPP est structurée en 5 groupements :
3 groupements incendies, un groupement de services et un groupement d’instruction. Mais la
BSPP est également une organisation complexe qui se divise en une multitude de services et
bureaux permettant de gérer l’ensemble du personnel. Malgré le grand nombre de ses
subdivisions, chaque Sapeur-pompier de la BSPP n’effectue jamais son travail seul et est
toujours à même d’évoluer au sein de la BSPP en montant en grade ou en changeant de
bureau.
Mais la BSPP a des missions à accomplir et pour cela, elle bénéficie de matériels,
d’une tenue et de véhicules bien spécifiques. Afin de mener à bien ses missions, elle utilise
divers procédés et outils tels que les Systèmes d’Information Géographique (SIG), qui sont
pour eux bien plus qu’un outil d’aide à la décision. En effet, ces SIG apparaissent aujourd’hui
indispensables au bon déroulement des interventions des diverses tâches effectuées par la
BSPP. C’est d’ailleurs pourquoi aujourd’hui, le SIG est en pleine expansion dans le monde
pompier et plus particulièrement au sein de la BSPP.
L’utilisation de tels outils est ainsi devenue omniprésente dans la vie quotidienne de la
Brigade. En amont des interventions, avec la création d’atlas et l’utilisation d’études
préventives des risques ; durant ces interventions, avec l’utilisation des ces atlas et la
géoptimisation ; et en aval de ces interventions, grâce à des études d’analyses statistiques de
l’intervention. Ainsi, le SIG est présent dans la vie de nombreux Sapeur-pompier de Paris.
Que ce soit au niveau du traitement des appels, lors de chaque intervention, ou encore au sein
même de la cellule SIG de la BSPP : la cellule SIGAREO. Cette cellule est aujourd’hui en
pleine effervescence compte tenu des améliorations majeures que vit le SIG de la BSPP en ce
moment. Suite à un récent appel d’offre, la BSPP est en cours de passation sous GeoConcept.
Cela demande de nombreuses modifications de la base existante et renforce les conventions
d’échanges gratuits déjà établies entre la BSPP et diverses institutions tels que l’IGN (Institut
Géographique National) ou l’APUR (Atelier Parisien de l’URbanisme).
Le SIG a encore de beaux jours devant lui au sein de la BSPP. Devant les avancées
sans cesse croissantes des apports des SIG dans un monde tel que celui des Sapeurs-pompiers,
les membres déjà très actifs de la cellule SIGAREO ont de belles perspectives d’évolution. Le
rêve des membres de cette cellule serait de placer un GPS dans chaque véhicule
d’intervention afin d’améliorer encore le système de géoptimisation. Tant que les SapeursPompiers auront besoin de se déplacer pour nous secourir, ils auront besoin des SIG.
2
GLOSSAIRE
ADAGIO
ADOSSPP
APUR
ARI
BCP
BD
BEA
BEG
BEP
BIPI
BIRP
BNF
BOPE
BP
BPF
BPFB
BRH
BSPP
CA
CESD
CDE
CEM
CMF
CS
DDSC
DGA
DSM
EMAT
ERP
FNASPP
GHSC
GIPS
GPS
IGH
IGN
MAPA
NAC
NBI
PC
PS
QG
RATP
REANIME
RNIS
SAMU
SAV
Application de Diffusion de l’Alerte et de Gestion Informatisée des Opérations
Association pour le Développement des Œuvres Sociales des SapeursPompiers de Paris
Atelier Parisien de l’Urbanisme
Appareil Respiratoire Isolant
Bureau Condition du Personnel
Base de Données
Bras Elévateur Articulé
Bureau d’Etude Générale
Bureau Etudes Pilotage
Bornes et Poteaux d’Incendie
Bureau Informations et Relations Publiques
Bibliothèque Nationale de France
Bureau OPErations
Bureau Prévention
Bureau Planification Financière
Bureau de la Programmation Financière et du Budget
Bureau des Ressources Humaines
Brigade des Sapeurs-Pompiers de Paris
Camion d’Accompagnement
Camion Etaiement, Sauvetage et Déblaiement
Camionnette de Désincarcération et d’Eclairage
Cellule EMulseur
Camionnette de Manœuvre de Force
Centre de Secours
Direction de la Défense et de la Sécurité Civile
Direction Générale de l’Armement
Directeur des Secours Médicaux
Etat Major de l’Armée de Terre
Etablissement Recevant du Public
Fédération Nationale des Anciens Sapeurs-Pompiers de Paris
Groupement d’Hélicoptères de la Sécurité Civile
Graphic Interface Pilot System
Global Positioning System
Immeuble de Grande Hauteur
Institut Géographique National
Marché à Procédure Adaptée
Nouveaux Animaux de Compagnie
Nouvelle Bonification Indiciaire
Poste de Commandement
Poste de Secours
Quartier Général
Régie Autonome des Transports Parisiens
Réseau d’Accès Numérique aux Informations Médicales Extrahospitalières
Réseau Numérisé à Intégration de Service
Service d’Aide Médicale Urgente
Service Après-Vente
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SDACR
SDIS
SI
SIDACR
SIG
SMG
SNCF
SSSM
STI
SYNTIA
VEDI
VPCE
Schéma Départemental d’Analyse et de Couverture des Risques
Service Départemental d’Incendie et de Secours
Service Infrastructure
Schéma InterDépartemental d’Analyse de la Couverture des Risques
Système d’Information Géographique
Services Médicaux de Groupement
Société Nationale des Chemins de Fer français
Service de Santé et de Secours Médical
Service Télécommunications et Informatique
Système Numérisé de Transmission de l’Information d’Alerte
Vedette D’Intervention
Véhicule Porte Cellule Emulseur
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SOMMAIRE
I. Un peu d’histoire..................................................................................................................... 7
II. Organisation opérationnelle................................................................................................... 7
1. Organisation générale..................................................................................................... 7
2. Les Bureaux et Services de la BSPP ............................................................................ 10
a) Le BIRP - Bureau Informations et Relations Publiques .......................................... 10
b) Le BEP - Bureau Etudes Pilotage ............................................................................ 10
c) Le BOPE - Bureau Opérations ................................................................................. 11
d) Le BP - Bureau Prévention....................................................................................... 11
e) Les ST - Services Techniques .................................................................................. 12
f) Le BPFB - Bureau de la Programmation Financière et du Budget .......................... 13
g) Le BRH - Bureau des Ressources Humaines ........................................................... 13
h) Le STI - Service Télécommunications et Informatique ........................................... 15
i) Le BCP - Bureau Condition du Personnel ............................................................... 15
j) Le SSSM - Service de Santé et de Secours Médical ................................................ 15
k) Le SI - Service Infrastructure ................................................................................... 16
3. Evolution de carrière et rémunération .......................................................................... 18
a) Catégories et rémunérations ......................................................................................... 18
b) Promotions ................................................................................................................... 19
c) Missions ....................................................................................................................... 20
III. Interventions....................................................................................................................... 20
1. Nature des interventions............................................................................................... 21
a) Généralités.................................................................................................................... 21
b) Plans d’intervention ..................................................................................................... 22
2. Matériels utilisés .......................................................................................................... 23
a) Les vêtements............................................................................................................... 23
b) Matériel d’intervention ................................................................................................ 25
c) Matériels de transport................................................................................................... 26
3. Journée type.................................................................................................................. 42
IV. Approche SIG .................................................................................................................... 43
1. Géoptimisation ............................................................................................................. 43
a) Gestion de crise et urgence....................................................................................... 44
b) Gestion territoriale.................................................................................................... 45
2. Gestion des appels ........................................................................................................ 46
a) Organisation générale................................................................................................... 46
b) SYNTIA ....................................................................................................................... 47
c) ADAGIO ...................................................................................................................... 49
3. Cellule SIGAREO ........................................................................................................ 49
4. Gestion des rapports médicaux : REANIME ............................................................... 56
a) Description ............................................................................................................... 57
b) Exploitation des informations .................................................................................. 58
c) Apports de REANIME ............................................................................................. 58
5. Réseaux annexes .......................................................................................................... 59
V. Perspectives ......................................................................................................................... 60
5
TABLE DES ILLUSTRATIONS
I. Un peu d’histoire..................................................................................................................... 7
II. Organisation opérationnelle................................................................................................... 7
Fig.1 : Groupements d’incendie ............................................................................................. 8
Fig.2 : Organisation Opérationnelle ....................................................................................... 9
Fig.3 : Exemples de tableaux d’avancement ........................................................................ 14
Fig.4 : Organigramme de la BSP ......................................................................................... 17
Fig.5 : Grades ....................................................................................................................... 19
III. Interventions....................................................................................................................... 20
Fig.1 : Interventions de l’année 2001 en chiffres................................................................. 21
Fig.2 : Plan Rouge ................................................................................................................ 23
Fig.3 : Tenue vestimentaire d’intervention .......................................................................... 24
Fig.4 : Quelques exemples de matériels utilisés en intervention ......................................... 25
Fig.5 : Ventilateur grand débit ............................................................................................. 25
Fig.6 : Ambulance de réanimation ....................................................................................... 26
Fig.7 : Véhicule de premier secours relevage ...................................................................... 27
Fig.8 : Véhicule accompagnement santé.............................................................................. 27
Fig.9 : Fourgon d’appui........................................................................................................ 28
Fig.10 : Echelle pivotante automatique................................................................................ 29
Fig.11 : Protection éclairage et ventilation........................................................................... 30
Fig.12 : Premier secours tonne............................................................................................. 31
Fig.13 : Etaiement, sauvetage, déblaiement ......................................................................... 33
Fig.14 : Premier secours, évacuation ................................................................................... 34
Fig.15 : Premier secours, évacuation 4ème génération .......................................................... 35
Fig.16 : Camionnette de désincarcération et d’éclairage ..................................................... 36
Fig.17 : Camion d’accompagnement ................................................................................... 37
Fig.18 : Véhicule porte cellule émulseur ............................................................................. 38
Fig.19 : Vedette d’intervention ............................................................................................ 39
Fig.20 : Dragon 75 ............................................................................................................... 41
IV. Approche SIG .................................................................................................................... 43
Fig.1 : Cycle des données..................................................................................................... 43
Fig.2 : Traitement d’un appel de secours ............................................................................. 47
Fig.3 : Déploiement de ADAGIO ........................................................................................ 49
Fig.4 : Application de SIGAREO ........................................................................................ 50
Fig.5 : Organigramme et plan de charge de SIGAREO....................................................... 51
Fig.7 : Extrait du viewer SIGAREO .................................................................................... 52
Fig.6 : Etat des lieux de la production.................................................................................. 53
Fig.7 : Descriptif de la charte graphique .............................................................................. 54
Fig.8 : Planche descriptive cf .ppt !............................................. Erreur ! Signet non défini.
Fig.9 : Etat des lieux des conventions SIG 2007.................................................................. 55
Fig.10 : Exemple de fiche d’un arc de voirie ....................................................................... 56
Fig.11 : Saisie des rapports .................................................................................................. 57
Fig.12 : Capture d’écran de l’interface de REANIME........................................................ 58
Fig.13 : Description du réseau informatique de la BSPP ..................................................... 59
V. Perspectives ......................................................................................................................... 60
6
I. Un peu d’histoire
Tout commence par la fondation en 1793 de l’ancêtre de la Brigade des SapeursPompiers de Paris (La B.S.P.P.) : le Corps des gardes-pompes de la ville de Paris. Or, le 1er
Juillet 1810, lorsque le Prince de Schwarzenberg organise une soirée à l’ambassade
d’Autriche pour honorer le récent mariage de l’empereur Napoléon Ier, un terrible incendie
éclate avec une si soudaine violence que la panique désoriente une partie de l’assistance. Le
sinistre durera pendant 23 heures et une dizaine de morts sera à déclarer.
L’insuffisance du système de sécurité est mise en évidence dans le procès-verbal dressé
à la suite de ce drame. L’attention de Napoléon Ier est attirée, de ce fait, sur l’organisation de
la lutte contre le feu à Paris. Ainsi, par décret impérial du 18 Septembre 1811, il confie cette
mission à un corps militaire : le Bataillon de Sapeurs-Pompiers de Paris.
Cette unité devient 1867, le Régiment de Sapeurs-Pompiers qui est transformé en
Brigade, le 1er Mars 1967.
Enfin, le 12 Avril 1995, un décret prévoit même la promotion à titre posthume des
sapeurs-pompiers professionnels cités à l’ordre de la Nation.
Aujourd’hui, la BSPP est une unité du génie de l’armée de terre française mise à
disposition du préfet de Police (ministère de l’Intérieur, c’set une formation militaire de
sécurité civile) et est sous les ordres d’un officier général (le gouverneur général se trouvant à
St Germain en Laye). Elle est donc chargée des missions dévolues aux sapeurs-pompiers
telles que la lutte contre l’incendie, la prévention, le secours à personne ou encore le
sauvetage.
Ainsi, les 7000 personnes que comprend la BSPP, soit 114 pompiers pour 100 000
habitants (sachant que la moyenne nationale est de 382 pompiers pour 100 000 habitants),
interviennent 24/24h, 7/7j sur Paris et la petite couronne (Hauts-de-Seine (92), Seine-SaintDenis (95), Val-de-Marne (94)) avec de courts temps d’intervention. La BSPP réalise 430 000
interventions par an, soit une toutes les 70 secondes.
II. Organisation opérationnelle
1. Organisation générale
La BSPP comprend 81 casernes dont 77 centres de secours et est organisée en 3
groupements d’incendie :
• 1er groupement d’incendie : Nord-est de Paris et 93 (poste de commandement implanté
à Montmartre) ;
• 2ème groupement d’incendie : Sud-est de Paris et 94 (PC implanté à Masséna, Paris
XIII) ;
• 3ème groupement d’incendie : Ouest de Paris et 92 (PC implanté à Courbevoie-laDéfense).
7
Fig.1 : Groupements d’incendie
Chaque groupement d’incendie se compose de 8 compagnies et d’un service médical.
A cela s’ajoute le groupement d’instruction, situé au fort de Villeneuve-Saint-Georges,
Val-de-Marne, et le groupement des services, comprenant lui-même 3 compagnies :
compagnie quartier-général, compagnie hors-rang et compagnies des services.
8
GPT
INSTRUCTIONS
81 CASERNES
77 CENTRES DE
SECOURS
SERVICES
COMPAGNIES
QG
Hors rang
Services
8 compagnies incendie et 1 service médical
8 compagnies incendie et 1 service médical
8 compagnies incendie et 1 service médical
Fig.2 : Organisation Opérationnelle
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2. Les Bureaux et Services de la BSPP
a) Le BIRP - Bureau Informations et Relations Publiques
Rattaché directement au général, ce bureau dont la création remonte à 1952, permet de
répondre aux besoins, sans cesse croissants, de l’information et des relations publiques
(médias, sociétés de production, agences de presse, institutions, etc.). Il a également en charge
l’impression des documents en vigueur, la couverture photo et vidéo des interventions et de
diverses activités de la BSPP (cérémonies officielles, reportages, etc.).
De plus, la photothèque assure l’archivage et la vente du fond iconographique réalisé
par l’équipe ciné-photo.
La conception et la maquette du mensuel « ALLO Dix-Huit » ainsi que la mise à jour
du site internet sont également réalisées par le BIRP.
b) Le BEP - Bureau Etudes Pilotage
Placé sous l’autorité du chef d’état-major, le BEP constitue l’organe de réflexion et de
synthèse du commandement dont l’action est d’autant plus nécessaire que le corps traverse
une période de fortes mutations technologiques, organisationnelles et humaines.
Il doit proposer au Général, le panel le plus exhaustif de possibilités aboutissant à
l’évolution à long terme de la physionomie de la Brigade.
Ses principaux domaines d’actions sont :
• La prospective générale et la définition d’un modèle de la Brigade à
l’horizon 2010 ;
• Le pilotage du plan de modernisation de la Brigade ;
• La réalisation d’études ponctuelles à la demande du général ou à la suite
d’évènements particuliers ;
• La veille technologique dans le domaine des équipements, des matériels et
des concepts opérationnels ;
• Le suivi et la mise à jour de la documentation.
De plus, il travaille en relation étroite avec la Préfecture de Police, la Direction de la
Défense et de la Sécurité Civile (DDSC) et l’État-Major de l’Armée de Terre (EMAT).
Depuis 1996, son effort principal constitue la rédaction de projets et de décrets
concernant l’organisation de la Brigade, grande unité militaire dont la base juridique
remontant à Napoléon Ier était morcelée dans des textes déjà anciens, insuffisants et parfois
sujets à interprétation. Il a donc fallu élaborer un document, instrument juridique unique afin
que l’action de la BSPP puisse se développer dans un cadre réglementaire, à la fois cohérent
et clair prenant en compte les évolutions intervenues ces dernières années dans le domaine de
la sécurité civile.
Organe d’aide à la décision, le BEP a pris une nouvelle dimension avec l’accélération
des réformes internes doctrinales et techniques, recherchant en permanence les gains de
productivité et la réduction du risque au plus bas niveau possible.
10
c) Le BOPE - Bureau Opérations
Il dépend directement Colonel sous-chef Emploi et contrôle toutes les activités
opérationnelles de la Brigade. Il suit l’évolution des risques et celles de la couverture
opérationnelle. Sa mission générale est de coordonner et de contrôler toutes les actions qui
concourent à l’accomplissement des activités opérationnelles de la Brigade. De plus, il
participe aux études prospectives relatives à l’évolution des risques et à la couverture
opérationnelle de la zone de responsabilité de la Brigade. Enfin, il définit les conceptions
générales d’engagement des moyens et est le gardien de la doctrine opérationnelle de la
Brigade.
Cependant, il a aussi des missions particulières telles que la conception des études et
des directives concernant le service d’incendie et de secours, le montage et la préparation
d’exercices ou manœuvres à l’échelon de Brigade, la mise sur pied de détachement
opérationnel, l’élaboration et la mise à jour de documents ayant trait aux opérations, la liaison
avec les organismes extérieurs en ce qui concerne les opérations, les travaux statistiques, et le
contrôle des rapports et leur exploitation.
d) Le BP - Bureau Prévention
L’une des trois composantes de la division emploi à l’État-Major de la Brigade, il a en
charge la prévention des risques d’incendie, d’explosion et de panique, et ainsi permettre et
faciliter l’action des services de secours en cas d’intervention.
Ses missions couvrent donc :
• L’étude et la rédaction d’avis sur tous les dossiers transmis par
l’Administration (15 000 dossiers par an en moyenne) ;
• Le contrôle, à l’achèvement des travaux et en cours d’exploitation, des mesures
réglementaires imposées dans les établissements recevant du public (E.R.P.) et
dans les immeubles de grande hauteur (I.G.H.), contrôles exécutés au sein des
commissions de sécurité (4800 visites par an) ;
• Le contrôle, à l’achèvement des travaux, des mesures constructives
réglementaires imposées pour les bâtiments d’habitations collectifs (2600
immeubles contrôlés chaque année) ;
• Des enquêtes ponctuelles, in situ, à la demande de l’Administration, suite à des
courriers reçus par les mairies ou par les préfectures, concernant les bâtiments
d’habitation ou des installations pouvant présenter des risques et des nuisances
pour les tiers ou pour l’environnement ;
• La planification des visites des commissions de sécurité (4800 par an) ;
• La réception et le conseil aux maîtres d’ouvrages sur des projets importants
ainsi que les réponses posées par téléphone par les particuliers ;
• L’exploitation des revues techniques et des textes officiels (aspect prévention)
pour diffusion aux personnels de la BSPP sous la forme d’un bulletin de
documentation ;
• La participation, au niveau national ou européen, aux projets de textes
réglementaires ou normatifs et aux commissions nationales d’interprétation ;
• Le signalement aux autorités administratives, communales ou départementales,
des anomalies aux règles de sécurité constatées en intervention, au cours
d’exercices ou de visites ;
• La formation « prévention » des personnels de la BSPP et des collectivités
territoriales ;
11
•
•
•
•
La participation à la formation des sapeurs-pompiers professionnels ;
La gestion opérationnelle des bouches et poteaux d’incendie (30 000 appareils
installés sur le domaine public et 5 000 sur des domaines privés) ;
Le contrôle pour qualifier les personnels permanents des services de sécurité
privés des établissements recevant du public et des immeubles de grande
hauteur ;
L’assistance technique opérationnelle, dans les incendies importants, du
commandant des opérations de secours.
e) Les ST - Services Techniques
Sa principale mission consiste à veiller à ce que le service d’incendie et de secours
dispose en permanence des divers véhicules, engins, et matériels, ainsi que
l’approvisionnement en carburants et en émulseurs. Pour ce faire, ils disposent d’une
organisation rationnelle, de spécialistes multi techniques au sein d’une dizaine d’ateliers,
d’une formation adaptée et d’un cursus de promotion professionnelle spécifique.
Ainsi, ils ont en charge :
•
•
•
•
•
•
La Réparation : maintenance de l’ensemble des véhicules, engins, matériels ou
équipements (flux de 41 véhicules ou engins par semaine. 75 engins en
permanence) ; aménagement, équipement et réalisations diverses.
Les Matériels et l’Approvisionnement : définition des besoins en matériels,
étude et rédaction de marchés, gestion de budgets, réalisation de commandes et
analyse et gestion de stocks.
L’Instruction : formation des conducteurs d’engins pompes (écheliers), aides
mécaniciens d’entretien, caristes, conducteurs de camions grue ; mise à jour de
la documentation de formation technique (1 326 stagiaires, 5 294 journées de
stage).
La Production : contrôle de gestion, maintenance du réseau informatique,
recherche de la qualité et de la productivité, analyse des coûts et comptabilité
analytique.
La Station d’essais : contrôles de conformité aux normes des véhicules et
matériels et réception technique des matériels de lutte contre l’incendie.
Une formation adaptée et un cursus de promotion professionnelle spécifique :
Quelque soit son niveau scolaire ou professionnel initial, les services
techniques offrent des possibilités de formations qualifiantes au sein
d’organismes militaires ou civils ainsi que la reconnaissance des acquis
professionnels antérieurs et des diplômes civils permettant d’intégrer la chaîne
de maintenance et de profiter d’un avancement spécifique dans son domaine de
spécialités tout en gardant l’état d’esprit de cette prestigieuse unité militaire
qu’est la BSPP.
12
f) Le BPFB - Bureau de la Programmation Financière et du Budget
Dès 1980, il est envisagé de remplacer l’ancien quatrième bureau datant de 1952 par
un service financier autonome. Ses objectifs sont d’une part de réduire les dépenses entraînées
par l’accroissement du nombre et la diversité des interventions ; et d’autre part, de faire face à
une conjoncture économique peu favorable par une organisation plus adaptée. En 1981,
profitant de la réorganisation de l’État-Major, le commandement de la Brigade crée le service
financier, avec ses structures propres, ses méthodes adaptées et son langage particulier. Cette
mutation imposée par les circonstances, n’est pas une simple clause de style. La conception
comptable du budget qui prévalait jusqu’à lors, fait place à une conception économique : la
rationalisation des choix budgétaires et le contrôle de gestion. Cette méthode consiste à mettre
en place des tableaux de bords prévisionnels ; à élaborer des programmes d’équipements et à
s’assurer que les ressources nécessaires sont obtenues et utilisées avec efficacité et
productivité pour réaliser les objectifs que se fixe la Brigade.
Le 1er Octobre 1995, l’évolution des impératifs de gestion et la mise en cohérence des
différentes structures et applications au sein de la Brigade avec les textes en rigueur, tant
civils que militaires, imposent une modification de l’organisation et de l’appellation de
certains bureaux et services. Ainsi, le service financier devient à cette date le Bureau
Planification Finance (BPF).
A compter du 1er Juillet 2001, pour être en concordance avec le document unique
d’organisation le BPF devient le BPFB, sous la tutelle du chef d’État-Major de la BSPP.
g) Le BRH - Bureau des Ressources Humaines
Ses missions consistent à mettre en œuvre la politique de gestion du personnel de la
Brigade. Ainsi, son action vise trois domaines principaux : une action de communication
accrue pour le recrutement, la poursuite de la féminisation, et la montée en puissance de la
réserve opérationnelle. En effet, l’augmentation annuelle d’effectifs de 125 personnels
jusqu’en 2007 a imposé un effort de recrutement important dans une période sui n’était pas
favorable ; cependant, ces deux dernières années ont vu une stabilisation et une légère
remontée du taux de sélection. Parallèlement, le taux d’attrition a baissé notablement par
rapport à 2001, favorisant le recrutement des effectifs supplémentaires consentis.
La communication pour le recrutement, inscrite dans le chemin directeur de la
Brigade, est une action prioritaire qui a bénéficié de moyens budgétaires qui ont permis
d’acquérir des matériels de communication supplémentaires et d’engager des actions
beaucoup plus nombreuses dans les médias ainsi que dans les salons et forums de la France
entière, avec un effort marqué sur la région parisienne. A l’échelon des unités, des actions
décentralisées ont été menées, principalement dans les établissements scolaires et pour la
réalisation de journées « portes ouvertes ». Ses actions se sont traduites par une augmentation
très nette des « contacts utiles » avec les recrues potentielles.
Décidée en 2001, la féminisation a commencée en janvier 2002. Si le volume annuel
ouvert de soixante recrues féminines n’a pas été atteint, celles qui ont franchit le pas, malgré
la difficulté réelle que représente l’atteinte du niveau physique minimum, ont en majorité été
admises au service d’incendie et de secours et affectées en unité d’incendie. Ainsi, sur 35
jeunes filles recrutées, 12 sont en formation, 12 en unité, 4 ont échoué et 4 ont été réorientées
vers la voie de spécialité. Trois ont choisi de quitter l’unité bien qu’ayant été admises au
service incendie. La féminisation des unités d’incendie s’est faite au prix de quelques
13
adaptations dans le domaine de la formation et du contrôle des aptitudes physiques, sans
remettre en cause l’aptitude globale à servir dans ces unités.
Comme prévu dans le rapport de 2001, l’effort de montée en puissance de la réserve
opérationnelle s’est poursuivi durant ses deux dernières années. Le rodage du système de
convocation est maintenant terminé et donne globalement satisfaction ; les effectifs ont crû au
cours de l’année 2006 avec 272 réservistes opérationnels, mais l’objectif de 761 réservistes
est encore loin d’être atteint. L’effort de recrutement auprès des personnels partant en retraite
ou en fin de contrat sera intensifié cette année. L e recrutement direct de spécialistes de haut
niveau est quant à lui terminé. La mise en place de bulletin unique de transport dès le mois de
janvier 2003, moins avantageux que le système antérieur, grèvera d’autant le budget affecté à
la réserve opérationnelle. Cette réforme imposera sans doute un resserrement géographique
des origines des réservistes opérationnels, centré sur la région Île de France.
Quant aux avancements des officiers, sous-officiers et militaires du rang ils ont été,
cette année encore, très satisfaisants pour l’ensemble des catégories des personnels. La
poursuite de l’augmentation pyramidée des effectifs donne des perspectives positives dans le
domaine de l’avancement pour les années à venir.
Fig.3 : Exemples de tableaux d’avancement
14
h) Le STI - Service Télécommunications et Informatique
Directement rattaché à la division logistique de la BSPP, ce service a pour mission de
concevoir et d’élaborer des systèmes de communications et d’alerte, des systèmes de
traitement automatique de l’information et de conseiller techniquement le commandement.
Pour assurer sa mission, le service dispose de 79 personnels (5 Officiers, 22 sous-Officiers et
51 militaires du rang) et est commandé par un officier supérieur du grade de LieutenantColonel. Totalement impliqué dans la mission opérationnelle de la BSPP, ce service met en
œuvre tous les moyens dont il dispose pour faciliter le travail du sapeur-pompier en
intervention. Les trois composantes opérationnelles, secourues et maintenues 24h/24 par les
personnels de garde du service, sont : l’Informatique, la téléphonie et la radio.
i) Le BCP - Bureau Condition du Personnel
Ce bureau a pour mission d’offrir à tous les personnels en activité de service, aux
anciens, et à leur famille un éventail de prestations dans le cadre de la détente et des loisirs. Il
bénéficie du concours permanent d’une équipe composée d’une Conseillère Socio-éducative
d’encadrement et de quatre Assistantes Sociales détachées de la Préfecture de Police (sousdirection des Affaires Sociales). La couverture financière des actions sociales est assurée par
l’Association pour le Développement des Œuvres Sociales des Sapeurs-Pompiers de Paris
(ADOSSPP).
Il a également pour mission :
• D’apporter des aides matérielles ou financières sous forme de : prêts
(d’honneur ou sociaux), secours ou allocations (orphelins, hospitalisation
longue durée, Noël, handicapés).
• D’apporter une aide dans la recherche d’emploi pour tous les personnels
appelés à quitter le service actif.
• D’assurer par des publications périodiques et des circulaires d’information la
liaison entre la Brigade et la Fédération Nationale de Anciens SapeursPompiers de Paris (F.N.A.S.P.P.).
• D’appréhender, pour les résoudre au mieux, les difficultés d’ordre familial ou
personnel susceptibles de perturber gravement et durablement la capacité à
servir.
j) Le SSSM - Service de Santé et de Secours Médical
La BSPP s’est dotée d’ambulances de réanimation depuis 1967. Elle devient ainsi le
véritable précurseur de la médecine préhospitalière. Les médecins, infirmiers et conducteurs
qui composent l’équipage d’une ambulance rouge sont tous pompiers et la devise du sapeurpompier s’y mêle intimement avec le serment d’Hypocrate. Il ne s’agit pas juste de transporter
une victime à l’hôpital mais bien de mettre à profit toutes ces précieuses minutes pour
commencer à ma soigner sur place. A chaque départ, l’équipe emporte avec elle un mini
hôpital pour pouvoir répondre à n’importe quel cas de figure et le sac de l’infirmier est à lui
seul une véritable pharmacie ambulante de plus de 15 kg.
Le service santé de la Brigade compte des officiers (médecins, pharmaciens-chimiste,
ingénieurs biomédical), des sous-officiers (cadres infirmiers) et des militaires du rang
(infirmiers, kinésithérapeutes, secrétaires, conducteurs). Il assure quatre missions essentielles :
15
•
•
•
•
Une mission de médecine de soins et d’expertise, au profit de l’ensemble des
personnels du corps et de leur famille ;
Une mission d’enseignement au profit des personnels de la brigade
(secourisme, prompt secours, médecine d’urgence, médecine de catastrophe,
hyperbarie), des personnels du Service de Santé des Armées et au profit
d’organismes extérieurs (Instituts de Formation en Soins Infirmiers,
enseignement postuniversitaire en France et à l’étranger…) ;
Une mission de médecine d’urgence au profit de la population parisienne :
coordination médicale de prompt secours, armement de sept unités mobiles de
réanimation (AR) et pratique de l’oxygénothérapie hyperbare au moyen d’un
caisson mobile multiplace.
Une mission de Direction des Secours Médicaux lors d’évènements
entrainant de nombreuses victimes (Plan Rouge).
k) Le SI - Service Infrastructure
Rattaché à la division logistique de la BSPP, ce service a trois missions majeures :
• Améliorer et renouveler l’infrastructure existante.
• Entretenir les casernements.
• Gérer le parc de logements en caserne et en ville.
Pour y parvenir, ce service, commandé par un Lieutenant-Colonel, dispose de 126
personnels (4 officiers, 22 sous-officiers et 100 militaires du rang), répartis en trois cellules :
la cellule travaux neufs, la cellule conservation du patrimoine et la cellule logistique.
16
Bureau d’études pilotages
Général
Commandant la Brigade
Cabinet
Colonel Adjoint
Bureau Information
Relations Publiques
Chef d’État-major
Division
Emploi
Division
Logistique
Division
Ressources
Humaines
Division
Administration
Finances
Service Santé
et de Secours
Médical
Bureau
Opérations
Services
Techniques
Bureau
Ressources
Humaines
Bureau Audit
Interne
Chefferie
Santé
Compagnie
Support
Bureau
Formation
Instruction
Service
Infrastructure
Service
Social
Bureau Affaires
Juridiques de la
Commande
Publique
Service
Médical
d’Urgence
Centre de
Formation des
Cadres
Bureau
Prévention
Administration
Générale
Service
Télécommunications
et Informatique
État-major
du 1er
Groupement
Bureau de la
Programmation
Financière et du
Budget
État-major
du 2ème
Groupement
État-major
du 3ème
Groupement
Groupement
Formation
Instruction
Centre
d’Instruction
des Recrues
Fig.4 : Organigramme de la BSP
Groupement
Des Services
3. Evolution de carrière et rémunération
a) Catégories et rémunérations
On distingue différentes catégories de Sapeurs-Pompiers dont les rémunérations
mensuelles vont de pair avec leurs catégories. Cependant, l’avancement est possible et ce
dernier peut être d’échelon ou de grade. L’avancement d’échelon est fonction de l’ancienneté
et de la valeur professionnelle des fonctionnaires mais est également appréciée selon quatre
critères fixés limitativement. L’avancement de grade est lui spécifique à chaque catégorie :
les sapeurs-pompiers de deuxième classe peuvent avancer au grade de
sapeurs-pompiers de première classe. Les avancements sont alors prononcés
parmi ceux justifiant en cours d’année du tableau, d’au moins un an de services
effectifs dans leur grade. Le traitement mensuel brut d’un sapeur-pompier de
deuxième classe s’élève à 1274,13 euros au 1er échelon et à 1609,67 euros au
11ème échelon.
les sapeurs-pompiers de première classe peuvent avancer au grade de
caporal. Les avancements sont alors prononcés parmi ceux qui justifient d’au
moins deux ans de services effectifs dans leur grade et ont acquis les unités de
valeur prévues par arrêté ministériel (arrêté ministériel du 5 Janvier 2006 à
compter du 1er Janvier 2007, sauf dérogation transitoire prévue à l’article 27 de
l’arrêté ministériel du 5 Janvier 2006). Le traitement mensuel brut d’un sapeurpompier de première classe s’élève à 1283,20 euros au 1er échelon et à 1668,61
euros au 11ème échelon.
les caporaux peuvent avancer au grade de sergent. Les avancements sont
prononcés au choix, après tableau d’avancement, parmi les caporaux ayant
accompli 5 ans de services effectifs au moins dans leur grade et ayant acquis
les unités de valeurs fixées par arrêté ministériel (arrêté ministériel du 5
Janvier 2006 à compter du 1er Janvier 2007, sauf dérogation transitoire prévue
à l’article 27 de l’arrêté ministériel du 5 Janvier 2006). Le traitement mensuel
brut d’un caporal s’élève à 1292,27 euros au 1er échelon et à 1777,44 euros au
11ème échelon.
les sergents peuvent avancer au grade d’adjudant. Les avancements sont
prononcés au choix, par voie d’inscription à un tableau d’avancement, parmi
les sergents ayant accompli 6 ans de services effectifs au moins dans leur grade
et justifiant des unités de valeurs définies par arrêtés ministériel (arrêté
ministériel du 5 Janvier 2006 à compter du 1er Janvier 2007, sauf dérogation
transitoire prévue à l’article 27 de l’arrêté ministériel du 5 Janvier 2006). Le
traitement mensuel brut d’un sergent s’élève à 1509,91 euros au 1er échelon et
à 1949,74 euros au 6ème échelon.
les adjudants dont le traitement mensuel brut s’élève à 1509,91 euros au 1er
échelon et à 1949,74 euros au 6ème échelon.
Notons que les caporaux, sergents et adjudants qui justifient de trois ans de services
effectifs au moins dans leur grade reçoivent respectivement l’appellation de caporal-chef,
sergent-chef et adjudant-chef.
Chaque catégorie se symbolise par un certain nombre de barrettes de couleur
spécifique.
Fig.5 : Grades
Toutefois, les sapeurs-pompiers non officiers peuvent bénéficier, en raison de leurs
fonctions, d’une nouvelle bonification indiciaire (NBI). Les membres du cadre d’emplois
peuvent bénéficier de primes et d’indemnités liées à leurs fonctions ou sujétions particulières.
A ce titre, ils peuvent percevoir l’indemnité de feu, l’indemnité de responsabilité, l’indemnité
de spécialité, dans certaines conditions, l’indemnité de logement, l’indemnité horaire pour
travaux supplémentaires ou l’indemnité d’administration et de technicité.
b) Promotions
Le nombre maximum de fonctionnaires pouvant bénéficier d’un avancement de grade
est déterminé par l’application d’un taux de promotion à l’effectif des fonctionnaires
remplissant les conditions requises. Ce taux est fixé par l’assemblée délibérante, après avis du
comité technique paritaire. Le dispositif du taux de promotion a été instauré par l’article 49 de
la loi n°84-53 du 26 Janvier 1984 dans sa version modifiée, avec effet au 22 Février 2007, par
la loi n°2007-209 du 19 Février 2007.
19
Les adjudants peuvent accéder par promotion interne au choix ou après examen
professionnel, au cadre d’emplois des rédacteurs territoriaux pour une durée de 5 ans à
compter du 1er Janvier 2005.
Le décret du 12 Avril 1995 prévoit la promotion à titre posthume des sapeurspompiers professionnels cités à l’ordre de la Nation. Ainsi, les sapeurs-pompiers de deuxième
et de première classe sont promus respectivement aux grades de sapeur-pompier de première
classe et de caporal ; les caporaux et les sergents sont quant à eux promus respectivement aux
grades de sergent et adjudant ; enfin, les adjudants sont promus au grade de major.
c) Missions
Les sapeurs-pompiers professionnels non officiers exercent leurs fonctions dans les
services d’incendie et de secours départementaux, communaux ou intercommunaux pour
l’accomplissement des missions définies à l’article L.1424-2 du code général des collectivités
territoriales. Les sapeurs-pompiers participent à ces missions en qualité d’équipier.
Les caporaux peuvent diriger une équipe de sapeurs-pompiers, effectuer des tâches
d’équipier et remplir des fonctions de chef d’agrès de moyen de secours engageant une
équipe.
Les sergents et les adjudants exercent les fonctions de chefs d’agrès. Ils coordonnent
les interventions entrant dans le champ des missions de service public, de service d’incendie
et de secours. Les sergents peuvent exercer les fonctions de chef d’équipe et effectuer des
tâches d’équipier. Les adjudants peuvent exercer les fonctions de chef de groupe.
L’ensemble des membres du cadre d’emploi participe aux activités de formation et
peut se voir confier les tâches de gestion administrative et technique du service.
III. Interventions
Le secteur opérationnel des Sapeurs-Pompiers de Paris est interdépartemental, soit 124
communes réparties sur 760 km². Ce sont donc 6 200 000 habitants, 3 000 000 de franciliens
en transit quotidien et quelques 20 000 000 de touristes annuels qui sont protégés par les
7 000 sapeurs-pompiers de Paris. Il est important de préciser que le ratio « sapeurs-pompiers
par habitant défendu » sur le territoire opérationnel de la BSPP est le plus bas de France avec
1,1 sapeur-pompier pour 1 000 habitants.
L’implantation des casernes est décentralisée, ce a qui permet d’avoir un réseau de 77
centres de secours répartis de façon homogène sur le territoire d’intervention. Dès l’alerte
donnée au « 18 », grâce à la dispersion de ces casernes et la liaison par réseau informatique, le
véhicule de secours adapté à la situation intervient en moins de 10 minutes sur tout point de
son secteur. Cette performance unanimement reconnue par la population est le gage d’une
remarquable efficacité. Cette large territorialité a aussi deux avantages de taille. Tout d’abord
elle permet de mutualiser les moyens entre les 4 départements et d’assurer une équité de
réponse quelque soit l’origine géographique de l’appelant. Mais elle permet également au
centre opérationnel de renforcer une zone démunie de secours en affectant temporairement
des engins d’incendie provenant d’une zone calme. L’objectif est de toujours disposer d’une
couverture opérationnelle équilibrée de manière à répondre à une soudaine sollicitation.
20
1. Nature des interventions
a) Généralités
La caractéristique majeure des Sapeurs-Pompiers français est les interventions pour
incendies représentant en moyenne 4,5 % des 450 000 sorties de secours annuelles (cela
représente environ 19 000 feux).
La majeure partie des interventions concerne donc le secours à victime (65 %
environ). Sous cette appellation générique se regroupent les interventions telles que les
secours aux blessés par armes à feux ou armes blanches, les pendus, les noyés, les
électrocutés, les asphyxiés, les intoxiqués, les personnes tombées sous le train ou le métro, les
personnes prises de malaise respiratoire ou cardiaque, les parturientes ainsi que toutes les
tentatives de suicide. Cette liste non exhaustive, montre parfaitement que les SapeursPompiers de France sont devenus le plus sûr recours devant les agressions de la vie moderne.
Fausses alertes
10 093
Incendies
18 932
Accidents de circulation
38 915
Secours à victime
289 643
Assistance à personne
18 491
Faits d’animaux
1 878
Eau, gaz et électricité
28 049
Protection des biens
4 675
Pollution
610
Reconnaissances et recherches 44 746
Fig.1 : Interventions de l’année 2001 en chiffres
L’évolution du nombre d’interventions de secours à victime a progressé très
rapidement : en 1986 la BSPP est intervenue 97 201 fois pour secours à victime alors qu’en
2001 elle est intervenue 289 643 fois soit une progression de 297 % en 15 ans ! Un tel
accroissement est dû, en grande partie, au fait qu’à Paris dans les années 1980, la Police, qui
avait en charge le secours à personne, s’est progressivement détachée de cette mission pour la
confier à la BSPP. Pour faire face à cette forte évolution, la BSPP a adapté son parc de
véhicules opérationnels et a mis en place une stratégie de formation poussée dans le domaine
du secourisme.
Une autre évolution des interventions des Sapeurs-Pompiers liée à celle de la société
concerne les faits d’animaux. Si, autrefois, il était traditionnellement fait appel à leurs services
pour détruire un nid de guêpes dans un volet ou libérer un chat sur un toit, les interventions se
sont fortement accrues du fait des nouveaux animaux de compagnie (N.A.C.) : environ 5
sorties de ce type par jour. Les Sapeurs-Pompiers doivent faire face à de multiples situations
souvent très délicates, c’est pourquoi ils se sont adjoint les services de 2 vétérinaires chargés
de l’évaluation des risques lors de ces interventions et leur formation à la prévention. Il faut
en effet que l’intervention soit effectuée en toute sécurité tant pour les sauveteurs que pour
l’animal.
Un autre avantage de taille de la BSPP : elle dispose de son propre service de santé et
de secours médical d’urgence doté d’ambulances de réanimation (cette mission est dévolue au
21
SAMU dans les autres départements français). Dès l’appel, si une notion de gravité est
ressentie par l’opérateur du «18 », le médecin coordinateur du centre de traitement de l’alerte
peut d’emblée renforcer les engins traditionnels de prompts secours avec un vecteur
médicalisé. Ainsi, rapidement sur les lieux, les Sapeurs-Pompiers secouristes peuvent entamer
les manœuvres de réanimation avec le matériel adapté (tous les véhicules de première
intervention de la BSPP sont dotés de défibrillateurs semi-automatiques) en attendant
l’arrivée sur les lieux de l’ambulance de réanimation ayant à son bord un médecin sapeurpompier et un infirmier urgentiste.
Les Sapeurs-Pompiers de Paris sont donc engagés à tous les niveaux de la chaîne de
secours, des soins de prompt secours en passant par la médicalisation des victimes, la lutte
contre le sinistre, la mise en condition et l’évacuation des victimes et blessés. Bien entendu,
d’autres services tels que le SAMU ou les moyens associatifs (Croix Rouge et Protection
Civile) prêtent main forte à ceux-ci, mais la direction des services médicaux est toujours
assurée par un médecin militaire de la BSPP (le DSM : Directeur des Secours Médicaux). Le
SAMU a la charge de réguler les places disponibles dans les hôpitaux. Cette polyvalence de la
BSPP facilite la coordination et la gestion des moyens engagés sur les interventions
importantes.
De plus, la BSPP et les forces de Police coopèrent parfaitement facilitant ainsi le
travail de la « chaîne de secours sapeur-pompier » en établissant des périmètres de sécurité, en
assurant la protection des itinéraires d’accès et en éloignant les nombreux curieux et badauds.
Cette organisation nécessite cependant une sévère formation permanente et polyvalente des
Sapeurs-Pompiers. Cette instruction pluridisciplinaire est dispensée quotidiennement entre les
phases de sortie de secours laissant aux Sapeurs-Pompiers très peu de temps disponible dans
leur journée de garde.
b) Plans d’intervention
•
Le Plan Rouge
Lorsqu'un accident catastrophique entraînant-ou susceptible d'entraîner de nombreuses
victimes se produit sur le secteur de compétence de la Brigade, un plan d'urgence dénommé
"Plan Rouge" est mis en place. Déclenché par le Préfet du département concerné, après
évaluation de la situation par les services d’incendie et de secours déjà engagés sur le terrain,
ce plan a pour objet :
-
La rapidité de la mise en place des moyens ;
L’organisation rationnelle du commandement ;
L’emploi de moyens suffisants et adaptés ;
La coordination dans la mise en œuvre de ces moyens et une bonne
organisation de la régulation médicale.
22
Fig.2 : Plan Rouge
•
Le Plan Chute d’avion
•
Le Plan Inter-fer : interventions sur le réseau ferré.
•
Le Plan Pollutec : en cas de pollution.
•
Le Plan Piratox : en cas d’attaque terroriste
•
Le nouveau plan de secours sous les tunnels à risques
2. Matériels utilisés
a) Les vêtements
Les sapeurs-pompiers possèdent une tenue anti-feu constituée de :
- Des bottes ininflammables avec ou sans lacets,
- Un pantalon ininflammable et sur-pantalon ininflammable,
- Ceinturon,
- Un polo et un col de feu, un pull et un pardessus de cuir,
- le casque à double visière,
- des gants ininflammables,
- un appareil respiratoire isolant.
23
Fig.3 : Tenue vestimentaire d’intervention
Détaillons certains éléments :
Le casque, élément de protection de couleur chrome, très important pour le
pompier. Il est porté lors de feux urbain et industriel, d’accidents de la
circulation, lorsque la mission comporte des risques d’explosion ou
d’effondrement mais également lors de manifestations officielles. Ce casque
possède deux visières rabattables, l’une transparente utilisée lors d’un
déblaiement, pour casser une vitre, autrement dit dès qu’un danger de
projection est présent, tandis que l’autre visière de couleur « jaune or » servira
uniquement lors de la lutte contre un incendie. Certains casques ont des
attaches sur le côté afin de pouvoir fixer des minis- lampes pouvant être très
utiles dans la fumée. La bande de couleur entourant l’arrière du casque signifie
le grade du pompier (rouge : homme du rang, jaune fluo : sous-officier et
officier).
La cagoule, élément recouvrant la tête et le cou, résistant à la fois à la chaleur
et au feu.
Le ceinturon de feu, élément permettant d’attacher lampe torche, tricoise et
gants.
La veste, une sorte de veste est utilisée pour l’ensemble des interventions alors
que la veste de feu n’est employée que pour la plupart des feux grâce à sa
résistance à la chaleur.
Le pantalon, élément de couleur noire, muni de bandes rouges sur les côtés et
de bandes réfléchissantes sur les chevilles, résistant à la chaleur.
Les bottes, éléments utilisés lors de toutes les interventions et composés de
semelles anti-feu, d’huile et d’anti-perforation.
24
b) Matériel d’intervention
Fig.4 : Quelques exemples de matériels utilisés en intervention
•
Le ventilateur grand débit
Fig.5 : Ventilateur grand débit
Engin spécial destiné à assurer la ventilation des grands volumes (parcs de
stationnement, tunnels, etc.) indifféremment en aspiration ou en refoulement. Ce matériel
n'est pas conçu pour être utilisé en atmosphère explosible. Un dispositif de refroidissement et
de dilution des fumées par l'eau peut être mis en œuvre.
Dotation : 1 par groupement d'incendie.
25
Équipements :
• Moteur Ventilateur
• diamètre de l'hélice 1250 mm
• Performances : 85000 m3/h à 55 mm CE de pression totale.
c) Matériels de transport
•
L’ambulance de réanimation
Fig.6 : Ambulance de réanimation
Equipements sanitaires :
• un brancard avec chariot porte-brancard
• une chaise d'escalier
• un matelas immobilisateur à dépression
• un sac portoir adulte
• un sac pédiatrique
• 5 bouteilles d'oxygène de 5 litres
• un dispositif de vide portable et rechargeable
• un plateau brancard pour matériel médical
• un moniteur de défibrillation multiparamétrique
• deux pousse-seringues double voies
• un respirateur volumétrique
• un moniteur de surveillance (tensiomètre/thermomètre à sonde buccale)
• un oxymètre de pouls avec imprimante
• un capnographe (représentation graphique des variations de la concentration en CO2 dans
les gaz respiratoires)
• un thermomètre électronique
• un pantalon hémodynamique
• un photomètre pour la mesure de l'hémoglobine
• un analyseur de glycémie
• un analyseur d'oxyde de carbone
La liste est non exhaustive et ne prend en compte qu'une partie du matériel spécifique
et les nouveaux produits de l'ambulance de réanimation. La dotation en matériels,
médicaments et consommables est trop conséquente pour pouvoir tout énumérer.
26
•
Le véhicule de premier secours relevage
Fig.7 : Véhicule de premier secours relevage
Equipements sanitaires :
• un brancard avec chariot porte-brancard ;
• une civière de relevage à lamelles ;
• une chaise d'escalier ;
• un matelas immobilisateur à dépression ;
• un sac à prompt-secours ;
• 3 bouteilles d'oxygène de 5 l;
• une centrale fixe de vide (portable et rechargeable).
Domaines d’application :
Engin effectuant les secours à victime.
•
Le véhicule accompagnement santé
Fig.8 : Véhicule accompagnement santé
Equipements :
• 20 brancards,
• 2 kit d'oxygénation pour 10 victimes,
27
• 2 bouteilles d'oxygène de 20 litres,
• 2 respirateurs autonomes,
• des caisses de renfort en matériels de mise en condition de victimes,
• du matériel d'éclairage de zone.
Equipage : 2 hommes (un chef d’agrès et un conducteur)
Domaines d’application :
Véhicule de soutien logistique destiné à l’acheminement du matériel médical
nécessaire aux interventions comportant de nombreuses victimes.
•
Le fourgon d’appui
Fig.9 : Fourgon d’appui
1. A.R.I. (Appareil Respiratoire Isolant)
intégrés au dossier
2. support de bouteilles d’air coulissant
3. marchepied escamotable
4. réserve d’émulseur (240 L)
5. pompe à régulation électronique de pression
(2000 L/min)
6. marchepied pivotant
7. 2 coffres de 200 m de tuyaux de 110mm
8. coffre aspiraux
9. échelle 3plans
10. Tonne 1000 L
11. Aspiraux latéraux
12. cabine profonde avec toit surélevé
Équipements :
• SIDES carrosserie en profilé d'aluminium concept OSIRIS
• Pompe : SIDES tri-cellulaire à amorceur en ligne.
Principaux matériels emportés lors d'interventions :
• lance du dévidoir tournant, 80 m de tuyaux de 22 mm
28
• 2 dévidoirs normalisés de 200 m de tuyaux de 70 mm chacun
• 400 m de tuyaux de 100 mm roulés en écheveaux
• 240 litres d'émulseurs ;
• échelles à coulisse 3 plans (15 m), grand modèle (8 m) et petit modèle (6 m)
• échelle à crochets, lots de sauvetage, matériel de secours à victimes.
Domaines d'application :
C'est un engin polyvalent multifonctions, équipé d'une pompe 2000 l/min, particulièrement
adapté, couplé au camion d'accompagnement (CA), à l'attaque :
• des feux d'hydrocarbure par la mise en œuvre d'une lance canon-mousse,
• des feux classiques à fort potentiel calorifique.
•
L’échelle pivotante automatique
Fig.10 : Echelle pivotante automatique
Equipements :
•
•
•
•
échelle pivotante automatique à nacelle de 32 mètres à quatre plans,
un A.R.I avec ses bouteilles de rechange,
des madriers pour le franchissement des tuyaux,
quelques longueurs de tuyaux avec leurs lances et des pièces de jonction.
Equipage : 2 hommes
Commentaires :
Cette échelle pivotante semi-automatique peut être développée à plus de 31 mètres.
Deux hommes peuvent prendre place dans la nacelle à partir de laquelle il est possible de
commander toutes les manœuvres.
Enfin l'inclinaison de la nacelle est variable grâce à une correction automatique du
dévers. Ce qui lui permet de pouvoir recevoir un brancard amovible, pour permettre
l'évacuation d'une victime en position horizontale comme le faisait le Bras Elévateur Articulé
(BEA) de 1973.
29
Cette nouvelle échelle possède également quatre stabilisateurs pouvant fonctionner en
simultané ou encore indépendamment les uns des autres. Les stabilisateurs peuvent même
passer sous les véhicules en stationnement.
•
Protection éclairage & ventilation
Fig.11 : Protection éclairage et ventilation
1. Bâches
2. gaines de refoulement
3. cônes d’adaptation et de réduction, cônes
d’adaptation avec gaine d’aspiration
4. gaines d’aspiration
5. plateforme escamotable d’accès au coffre
6. ventilateur extracteur 380 V antidéflagrant
7. enrouleurs électriques de 25 m et 50 m
8. pompes immergées électriques
9. projecteurs à iode 220/500 W
10. groupe électrogène portable 220/380 V
11. coffres latéraux gauches, outils, moyens
d’épuisement, vide-cave, tuyaux d’aspirateur
12. tableau de commandes électriques
13. échelle modulable (6 éléments)
Equipage : 3 hommes
Équipements :
• Boite de transfert entraînant le générateur
• Générateur
Principaux matériels emportés lors d'interventions :
• Bâches, poubelles
• Pompes immergées 380 V et 220 V
30
• Aspirateur à eau ou pompe de refoulement
• 2 ventilateurs antidéflagrants électriques 11000 m3/h
• 8 baladeuses 100 Watts
• 4 projecteurs 500 Watts
• 1 groupe électrogène portable 8cv / 5.2 kW / 380/220 Volts
• Mât télescopique à 2 projecteurs
• 645 m de câble électrique sur tourets.
Domaines d’application :
• Protection
• Eclairage
• Ventilation
• Epuisement et assèchement
•
Premiers secours tonne
Fig.12 : Premier secours tonne
1. portes de coffres intérieurs formant marchepied
2. réserve d’émulseur
3. commandes pneumatiques régulées
électriquement
4. pompe à régulation automatique de 1500 L/min
sous 15 bars (assure une pression constante
quelque soit le débit demandé)
5. 2 dévidoirs armés de 200 m de tuyau de 70 mm
6. tableau de commande et de contrôle
7. dévidoir tournant électrique à moteur intégré dans
l’axe
8. rideau
9. aspiraux
10. tonne en polyester de 3000 L à visualisation
électrique de niveau
11. 4 grilles d’aération par coffre
12. 2 ouïes d’aération permettant la ventilation
naturelle forcée des coffres
13. A.R.I. intégrés aux dossiers
31
Equipage : 5 hommes
Équipements :
• carrosserie en profilés d'acier
• panneaux d'aluminium et polyester
• pompe à amorceur débrayage automatique à anneau d'eau, autorégulée délivrant 1000
l/min à 15 bars. Elle présente l'originalité d'un nouveau dispositif d'amorçage sans eau. (Il
s'agit d'un amorceur à pistons (pompe à vide), qui est entraîné par une courroie pendant
toute la phase de mise en dépression de la pompe et de la ligne d'aspiration. Une fois que
l'eau a atteint la pompe, la pression de refoulement provoque le mouvement d'un vérin qui
agit sur le tendeur de la courroie, provoquant sa détente, donc son débrayage. Ce système
est particulièrement adapté aux pays où le gel est un problème courant pour les sapeurspompiers)
• un fourgon-pompe-tonne léger disposant d'une citerne
• une rampe arrière de signalisation à huit feux oranges se révélant être des atouts
supplémentaires lors des missions autoroutières
Principaux matériels emportés lors d'interventions :
•
•
•
•
lance du dévidoir tournant, 80m de tuyaux de 22 mm
2 dévidoirs normalisés de 200 m de tuyaux de 70 mm chacun
240 litres d'émulseurs ; capacité de la tonne : 3000 litres d'eau
échelles à coulisse grand modèle (8 m) et petit modèle (6 m) : astucieuse échelle d'accès
au platelage conçue sur le principe du parallélogramme déformant, qui repliée présente un
encombrement réduit, et déployée offre une plate-forme intermédiaire particulièrement
sûre
• supports ARI
Domaines d’application :
•
•
•
•
Feux
Secours à victime
Sauvetage
Assistance à personne
32
•
Etaiement, sauvetage, déblaiement
Fig.13 : Etaiement, sauvetage, déblaiement
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
13.
14.
15.
16.
17.
18.
19.
cabine approfondie 4 portes
tronçonneuse électrique et marteau-piqueur
ensemble de coussins de levage
scie
étais métallique et étrésillons à vis
appareil de localisation
cric
scie circulaire et tronçonneuse
étais métalliques, cales
compresseur
couloir central
plateforme relevage permettant d’atteindre le
coffre de toit (madriers)
échelle modulable
coffre à bastaings coulissant vers l’arrière pour
permettre le levage de la cabine, on y accède par
un vide central.
groupe électrogène
étagère droite : 2 rouleaux de câbles électriques et
6 casiers amovibles
compresseur
poste oxy-découpage
coffre latéral droit
Equipage : 4 hommes destiné à remplir les missions d'étaiement, de sauvetage et de
déblaiement soit seul, soit dans le cadre du groupe de recherche et de sauvetage déblaiement,
renforcé d'un engin-pompe et de l'équipe cynophile.
Équipements :
Le CESD tracte en permanence :
• un compresseur remorquable 75 l/s sous 8 bars
Il transporte :
• une centrale hydraulique
33
Principaux matériels emportés lors d'interventions :
• matériel d'étaiement : bastaings, étais, lot de charpentier, etc.
• matériel de recherche et de localisation : détecteur à 2 et 4 capteurs, casques F2, etc.
• matériel de forage : marteau pneumatique avec aiguille, bêche, etc.
• matériel de manœuvre de force : coussins pneumatiques, vérins hydrauliques, etc.
• matériel de coupage : scies électriques et hydrauliques, poste oxy-découpage,
coupe-boulon, etc.
• matériel : groupe 3.5 kVa, projecteurs, baladeuses, etc.
•
Premiers secours, évacuation
Fig.14 : Premier secours, évacuation
1.
2.
3.
4.
5.
6.
7.
8.
9.
10.
11.
12.
Communication avec la cabine
aspiraux
porte accordéon
tonne d’eau de 600 L
bidons d’émulseur
cellule monobloc en résine polyester moulée
pompe 1000 L/min
dévidoirs mobiles de 120 m de tuyau de 70 mm
bâti télescopique supportant le brancard
brancard
accès à la cellule sanitaire
une échelle à coulisses, une échelle à crochets et
une gaffe (longue tige en bois utilisée pour faire
tomber des parties de plafonds potentiellement
dangereux).
13. dévidoir tournant de 80 m de tuyau de 22 mm à
rembobinage électrique
14. matériel de prompt secours, matelas coquille
15. coffre à matériels
34
Equipage : 5 hommes
Équipements :
• Pompe 1000/10
• tonne de 600 litres
• lance du dévidoir tournant de 82 m.
Domaines d'application :
Engin destiné à traiter seul tous les types d'intervention du niveau du 1er départ ou
dans un système comprenant plusieurs engins du même type et/ou des moyens de
renforcement.
Commentaires :
A titre expérimental, le PS (Poste de Secours) n°110 est équipé d'un dispositif de
dosage d'émulseur type Caméléon.
• Composé d'une pompe volumétrique mue par un moteur électrique,
• d'une réserve de 38 litres d'émulseur,
• et d'un boîtier électronique de régulation.
Cet équipement permet notamment de produire de la mousse avec la lance du dévidoir
tournant.
•
Premiers secours, évacuation 4ème génération
Fig.15 : Premier secours, évacuation 4ème génération
Equipage : 5 hommes
35
Pompe :
• monocellulaire en bronze
• 1000 L sous 15 bars
• alimentation de la pompe : 1 raccord de 100 mm, ligne d'aspiration 5 tuyaux de 110 mm x
2m
• alimentation directe de la citerne : 1 raccord de 50 mm
• refoulement : 1 LDT de 25 mm, 2 raccords de 50 mm, 1 raccord de 100 mm
Equipements sanitaires :
• Dimensions de la cellule : longueur 2,51 m, Largeur 1,41 m, Hauteur sous mains courantes
1,87 m
• 3 places assises
• 1 brancard
• 1 chaise-portoir
• 1 planche
• 1 matelas immobilisateur à dépression
• 1 sac de prompt secours
• 2 bouteilles O2 de 5 litres
• 1 aspirateur à mucosités électrique
• 2 modes de chauffage possibles :
- chauffage fonctionnant au gas-oil ;
- fonctionnement électrique à céramique, véhicule remisé et raccordé au secteur 220V.
Domaines d'application :
Engin destiné à traiter tous types d'interventions, fuite d'essence, feux, secours à victime,
accident de circulation, effondrement...
•
CDE : Camionnette de désincarcération et d’éclairage
Fig.16 : Camionnette de désincarcération et d’éclairage
36
Equipage : 3 hommes
Equipements :
Outillages de désincarcération et d'éclairages.
Matériel de désincarcération comprenant:
- un ensemble d'alimentation hydraulique pour un écarteur, une cisaille écarteur et deux
vérins;
- un lot de secours pour matériel RATP et SNCF ainsi que deux lorries.
- des coussins pneumatiques pouvant lever des charges de 11 à 30 tonnes, des scies, des crics,
des perceuses etc;
- un groupe de découpage plasma (découpe de tôle d'une épaisseur maximum de 9 mm) qui
associe 'air comprimé (4,5 bars à 100 l/mn) pour le refroidissement à un arc électrique à
haute fréquence (25 000 hertz sous 40 ampères), un treuil de 3,5 tonnes sur le véhicule lui
même.
Matériel d'éclairage comprenant:
- 12 projecteurs halogènes de 500 W, 22 enrouleurs de câbles électriques de 50 mètres
chacun (de diamètre différent).
- un mât d'éclairage 4 x 500 W d'une hauteur maximum de 6 mètres.- une génératrice de 25
KVA.
Domaines d'application :
Ce véhicule ne ressemble en rien à la Camionnette de Manœuvre de Force (CMF).
Outre ses missions de désincarcération, la CDE peut assurer l'éclairage d'une intervention. Il
part pour les accidents de la circulation, mais aussi à la demande du Commandant des
Opérations de Secours, notamment sur des incendies pour le forcement de rideaux
métalliques.
Commentaires :
Actuellement 4 CDE sont en service.
•
CA : Camion d’accompagnement
Fig.17 : Camion d’accompagnement
37
Equipage : 2 hommes
Equipements :
• Deux réservoirs de 1000 litres d'émulseur,
• 1600 mètres de tuyaux de 110 mm,
• deux injecteurs,
• divers pièces de jonctions,
• deux tenues d'approche,
• une lance canon portable.
Pompe : une motopompe volumétrique pour l'émulseur
•
VPCE : Véhicule porte cellule émulseur
Fig.18 : Véhicule porte cellule émulseur
Equipage : 2 hommes dont un travaillant à la cellule matériel
Equipements :
• Des caisses de rangement en plastiques avec des raccords de réduction 50.25mm, 100.50
mm
• 2 divisions 50 x2 x 50,
38
• 1 collecteur d'alimentation,
• 2 polycoises,
• 1 tricoise de 100 mm,
• 1 clé de barrage pour les PI et 1 clé de barrage pour les BI,
• 2 paires de gants pour hydrocarbure,
• 2 tuyaux d'aspirations translucides 55 mm x 2 m, 3 de 55 mm x 3 m et 2 de 70 mm x 20 m,
• 6 cônes.
Pompe : motopompe de transvasement
Citerne : six cuves de 1000 litres d'émulseur
Commentaires :
Depuis le 25 janvier, la Brigade dispose de deux cellules émulseur (CEM 1 et CEM 2)
et d'un véhicule porte cellule (VPCE 1) en remplacement de la remorque émulseur (REM).
Composé de deux berces dotées de six cuves de 1000 litres chacune, la réserve mobile
émulseur Brigade passe ainsi de 9000 litres à 12000 litres. Même si sur intervention, à
l'instant ((T)), la réserve est moindre de 3000 litres par rapport à la situation précédente, la
modularité et la rapidité d'emploi de ce concept apporte une efficacité supérieure.
Basé au centre de secours de Gennevilliers, la CEM 1 a l'avantage d'être toute proche des
grands dépôts d'hydrocarbures du nord-ouest de Paris. La CEM 2 est quant à elle stationnée à
Voluceau, remisée sur son porteur, prête à intervenir. Parmi les diverses missions
opérationnelles qu'assurent les Services Techniques, ils ont la responsabilité d'acheminer sur
intervention du matériel bien spécifique comme l'émulseur. De garde 24 h/24, son équipage
est composé de 2 hommes.
•
VEDI : Vedette d’intervention
Fig.19 : Vedette d’intervention
Véhicules : Vedettes d'interventions (Ile de France et Ile de la Cité)
Equipage : 3 hommes
39
Equipements :
• Cinq tenues de plongeurs,
• un générateur de mousse,
• une motopompe d'épuisement,
• deux groupes vide cave,
• un hydro - éjecteur,
• une lance canon eau/mousse 2000 litres/mn sous 8 bars,
• un groupe motopompe indépendant 4000 litres/mn sous10 bars ou 2000 litres/mn sous 15
bars,
• une rampe d'alimentation à 4 orifices de 100/110 mm,
• deux tuyaux de 110 mm x 40m,
• quatre tuyaux de 70mm x 40 m, et six tuyaux de 45mm x 20 m,
• deux lances à débit variable 500 litres/mm,
• un dévidoir tournant avec 30 mètres de tuyaux de 22 mm et lance à débit variable eau et
mousse de 120 litres/mn
Commentaires :
Dès 1987 le commandant de la Brigade, conscient de la précarité de santé du Lutèce,
décide d'étudier la définition des moyens nautiques de remplacement. La mission est confiée
au Bureau d'Etude Générale qui procède à l'étude des risques statiques et dynamiques
inhérents aux 100 km de voies navigables de la zone de responsabilité de la Brigade et à
l'élaboration d'un cahier des clauses techniques particulières nécessaire à la construction d'un
bateau destiné au sapeurs pompiers de Paris. Après étude et visite détaillées des sites
navigables le BEG a listé les missions et actions possibles des futurs moyens fluviaux. Ce
bateau doit pouvoir effectué des sauvetages individuels voir collectifs (recherche, repêchage
et soins), et des évacuations. Pour les grands feux, les feux de rives, les nappes enflammées, il
doit pouvoir faire des attaques direct, faire l'alimentation en eau des engins pompes en relais,
faire des attaques en complément des engins terrestres. Pour les missions antipollution,
protection prioritaire des usines de traitement des eaux, mise en place de barrage flottant,
récupération de produits .Pour les missions d'assistance à bateau, aide à l'amarrage, à
l'accompagnement, assèchement de voie d'eau, colmatage de brèche, et évacuation de
l'équipage. Pour les inondations faire des missions de reconnaissances, des mises en sécurité
et des sauvetages. De cette liste des divers opérations, il était possible de voir les méthodes
d'intervention avec ou sans moyens nautiques, et parmi ces derniers quel type de bateau serait
utile (embarcation lourde ou légère). Et c'est l'embarcation légère qui a été retenu.
Cette vedette a une coque en matière composite capable de résister aux agressions des
pollutions aquatiques, le pont est revêtu d'antidérapant. Le pilotage se fait de l'intérieur, la
timonerie offre une large visibilité, elle est habillée de matériaux M0 ou M1.
Le poste de commande regroupe les installations de commande, de contrôle et de navigation.
Elle accueille aussi deux postes radio et le tableau de commande du groupe motopompe. Le
poste d'équipage comporte une banquette formant couchettes, un local de toilette avec
sanitaire, une penderie pour cinq combinaisons de plongée et un point d'eau sur évier inox. La
protection incendie du compartiment des moteurs est assurée par une installation fixe
d'extinction au halons. La base de plongée est constituée par une plate forme fixe, et d'une
échelle perroquet pour plongeur.
40
•
Dragon 75 (hélicoptère)
Fig.20 : Dragon 75
Véhicules : Hélicoptère Sécurité Civile - BSPP (DRAGON 75 )
Equipage : 2 hommes, un pilote et son mécanicien.
Equipements :
Il peut recevoir quatre brancards et deux places assises pour deux médecins.
Domaines d'application :
En région parisienne Le DRAGON 75 sert aux évacuations sanitaires de blessés
graves, aux opérations de surveillances et de reconnaissances et à l'hélitreuillage.
Commentaires :
La cabine a une surface de 4.20 m2 et un volume de 5.00 m3, pour un usage médical,
sans compter l'espace de la cabine de pilotage. Il possède un réservoir de carburant de 640
litres et peut avoir des réservoirs auxiliaires (une cabine de 215 litres ou un réservoir de soute
de 190 litres).
Le Groupement d'Hélicoptères de la Sécurité Civile (GHSC) gère l'emploi de 34
hélicoptères répartis sur tout le territoire dans 20 bases permanentes et quelques détachements
saisonniers. Il utilise les services de 140 pilotes et mécaniciens - sauveteurs - secouristes
présent dans ces bases. 30 administratifs et techniciens exercent par ailleurs leur activité en
région parisienne à Issy-les-Moulineaux pour la maintenance et à Levallois-Perret pour le
commandement opérationnel.
41
3. Journée type
Voici un petit exemple de ce à quoi peut ressembler une journée classique d’un
sapeur-pompier en l’absence d’intervention :
6h : Réveil, une lumière les aveugle
6h30 – 7h : Petit-déjeuner
7h30 : Douche
8h : Rassemblement
8h15 – 9h15 : Nettoyage de la caserne
9h20 : Préparation du matériel
10h : Activités sportives
12h : Douche
12h30 : Déjeuner
13h30 : Nouveau nettoyage de la caserne
14h30 : Rassemblement
15h : Vérification du matériel
17h – 19h voire 20h : Sport
20h : Encore une douche !
20h30 : Dîner suivi d’une éventuelle garde de nuit.
De plus, les pompiers suivent quotidiennement deux entraînements sportifs où le chef
choisit le type d’exercice : course, escalade, gymnastique (barres parallèles)… Ils doivent en
effet être capables de monter sur une planche avec leur équipement par la seule force de leurs
bras et abdominaux. Il est évident que la moindre intervention met fin immédiatement à ces
entraînements.
Le nombre annuel de gardes à assurer est de 130 pour les pompiers mariés et 150 pour
les pompiers célibataires.
42
IV. Approche SIG
La BSPP utilise des données aux origines diverses grâce à des conventions. Ces données
doivent ensuite être normalisées selon la charte graphique afin d’être implémenter dans la
base de données SIG.
Fig.1 : Cycle des données
1. Géoptimisation
La géoptimisation est l’utilisation conjointe de l’information géographique et
d’algorithmes d’optimisation pour améliorer les performances des organisations et des
entreprises.
La géoptimisation est utilisée pour divers domaines tels que :
-
-
le géomarketing c’est à dire l’optimisation du choix d’implémentation des magasins,
les méthodes de prospection, les distributions de courrier non adressé, la sectorisation
commerciale, …
la logistique qui consiste à optimiser les tournées de distribution, de ramassage,
d’acheminements de matériaux ou colis, les messageries, …
l’optimisation des forces commerciales pour les rendez-vous clientèles, les tournées de
prospection, les déplacements, …
l’optimisation des techniciens mobiles pour les tournées de maintenance, les rendezvous de Services Après Vente (SAV), les chantiers de pose, …
43
et ce qui nous intéresse tout particulièrement,
-
la gestion de crise et l’urgence c’est à dire l’optimisation et la préparation de missions,
le suivi en temps réel, etc.
la gestion territoriale optimisant la gestion des réseaux, du cadastre, des transports
scolaires, etc.
a) Gestion de crise et urgence
De plus en plus de pompiers utilisent le SIG dans la gestion opérationnelle de crise
comme un véritable outil d’aide à la décision. Bien plus qu’un outil de représentation et
d’analyse cartographique, le SIG permet aux pompiers de mieux appréhender la crise et de
géoptimiser les ressources sur le terrain.
L’information géographique est une des composantes majeures dans la gestion de
crise. De plus en plus de Services Départementaux d’Incendie et de Secours (SDIS) sont
équipés de SIG, bien souvent pour mieux connaître leur territoire dans le cadre de la
prévision.
En effet, dans les domaines de l’urgence, la connaissance de l’information
géographique est un point fondamental. L’exploitation de ces données en contexte
opérationnel permet une meilleure prise de décision et optimisation des ressources.
Aujourd’hui, il est indispensable pour les acteurs de l’urgence d’avoir les outils et les moyens
de réagir face aux différentes situations rencontrées.
De la réalisation d’Atlas à la prise d’appel, en passant par la cartographie embarquée,
la donnée géographique devient un atout considérable dans la prise de décision. A tous les
stades du processus, les cartes apportent une vraie valeur ajoutée :
-
Avant la crise : pour définir les atlas, identifier les zones à risques, répertorier les
établissements recevant du public, analyser des populations touchées, préparer des
missions, diffuser l’information sur tout le territoire...
-
Pendant la crise : pour gérer et faciliter le traitement de l’appel (les appels reçus par la
cellule de traitements d’alertes seront géolocalisés, - c’est le géocodage - , et les lieux
des sinistres seront représentés sur la carte. L’opérateur peut ainsi prendre les mesures
nécessaires pour gérer la crise et affecter les meilleures ressources en fonction du lieu
et du type d’incident), suivre en temps réel l’évolution de la crise, optimiser les prises
de décisions et l’affectation des ressources, coordonner les équipes sur le terrain,
mesurer la population touchée ainsi qu’optimiser les PC de crise.
En effet, Si les véhicules sont équipés de GPS, le CODIS peut suivre leur évolution
sur le terrain en temps réel (Tracking). L’incident et son environnement sont
clairement visualisables sur la carte facilitant la prise de décision. Les véhicules et le
personnel sur le terrain sont également localisés en temps réel, améliorant ainsi leur
sécurité.
Mais bien au delà du suivi d’un incident particulier, le CODIS peut visualiser tous les
sinistres en cours sur l’ensemble du département, ainsi que les moyens affectés et leur
évolution. Il peut par exemple décider du déplacement de certain moyen sur un autre
44
groupement en renfort temporaire pour pallier un manque lié à une crise
exceptionnelle.
Les Postes de Commandement (PC) mobiles peuvent également être équipés d’un
poste SIG. S’ils sont reliés au CODIS, ils bénéficient des mêmes informations en
temps réel.
-
Après la crise : prendre les mesures nécessaires pour éviter la reproduction d’une
situation de crise, rejouer les missions, simuler les prises de décisions, analyser et
représenter les statistiques…
Aujourd’hui, l’utilisation des outils SIG et leur application dans ces métiers a fait ses
preuves ; ils se généralisent dans les services d’urgence, facilitent et optimisent le traitement
des alertes et la gestion des crises.
En effet, avoir une solution adaptée et opérationnelle permet de mieux anticiper, mieux
connaître son territoire, mieux évaluer les ressources... Il est indispensable pour ces acteurs
d’avoir la meilleure connaissance et représentation possible de leur territoire, de prendre les
meilleures décisions, de faciliter le travail des opérateurs et des intervenants sur le terrain
mais également de leur apporter la plus grande sécurité lors des interventions...
Ces éléments constituent les fondements de la géoptimisation de crise, conceptualisés
grâce à des logiciels tels que GeoConcept SA.
b) Gestion territoriale
Les pompiers sont traditionnellement de fervents utilisateurs de cartes papiers.
L’information géographique leur est précieuse et depuis quelques années, l’arrivée des SIG au
sein des SDIS leur permet d’aller encore plus loin dans la prévision de la crise. En couplant
l’exploitation dynamique des données géographiques avec l’optimisation des ressources par
rapport à leur territoire, les pompiers ont intégré l’univers de la géoptimisation.
Les pompiers, s’ils connaissent particulièrement bien leur territoire, utilisent
traditionnellement les cartes papiers pour se déplacer et se rendre sur les lieux du sinistre.
D’ailleurs, tous les véhicules sont équipés d’atlas géographiques sur leur zone d’intervention.
Grâce aux SIG, les services des SDIS peuvent désormais gérer plus facilement les
mises à jour et l’édition des atlas. Leur usage premier de l’information géographique est
grandement facilité : ils sont en mesure de fournir des cartes plus précises, gérées
dynamiquement, améliorant considérablement le travail des pompiers sur le terrain.
Une seconde étape consiste à équiper les véhicules d’outils de cartographie
embarquée : la carte est visible dans sa version numérique sur un matériel nomade équipé de
GPS et permet aux forces sur le terrain de se situer rapidement et dynamiquement par rapport
à un sinistre ou aux autres forces présentes.
Mais les apports des SIG ne s’arrêtent pas là. Ils permettent aussi aux pompiers de :
-
-
référencer et géolocaliser leurs besoins matériel et infrastructurels tels que les
hydrants, les établissements recevant du public ou les plans ; afin d’en avoir une
meilleur connaissance et d’en assurer une meilleure gestion,
réaliser le SDACR (Schéma Départemental d’Analyse et de Couvertures des Risques)
avec des cartes mises à jour et représentatives de la réalité,
analyser les risques : prévoir et organiser les ressources et les moyens en fonction de
ceux-ci, gérer les moyens disponibles ou nécessaires sur leur territoire, préparer les
45
scénarii d’intervention, définir les zones d’intervention de chaque groupement et
caserne, s’assurer que les zones définies soient bien équilibrées et couvrent bien
l’ensemble du territoire et enfin simuler des situations en tenant compte des
contraintes géographiques (altitude, bassin versant…).
2. Gestion des appels
a) Organisation générale
Tous les appels 18 et 112 de Paris et des trois départements de la petite couronne
(6 500 000 habitants et 3 500 000 abonnés) sont acheminé sur l’unique standard téléphonique
(composé de 8 à 10 opérateurs 24h/24 et 7j/7) situé à Champerret (Etat-major de la BSPP) qui
traite environ 4 000 appels par jour. Depuis le 27 avril 1994, le STI a mis en place la
reconnaissance de l’appelant (affichage du numéro de l’abonné sur la console du stationnaire)
qui a permis une diminution significative des faux appels. La Brigade dispose d’un réseau
interne téléphonique de type RNIS (Réseau Numérisé à Intégration de Service) basé sur 82
auto-communicateurs et 7 000 postes téléphoniques.
Une fois l’appel réceptionné, la radio de la Brigade devient le principal moyen de
communication mis en œuvre sur les interventions. En effet, cela permet de passer des
messages de renseignements, et de faire des demandes de moyen. La Brigade dispose, pour
accomplir ses missions, d’un réseau géré en diversité d’espace avec un émetteur principal : la
Tour Eiffel, et d’environ 70 récepteurs répartis sur les différents points hauts de Paris et de sa
banlieue. De plus, 3 émetteurs/récepteurs de secours peuvent être activé à tout moment.
Chaque groupement d’incendie dispose de 2 canaux radio (généralement un canal intramuros
et un canal extramuros). Les canaux Etat-major et coordination médicale sont accessibles sur
toute la couverture opérationnelle de la Brigade. Lors des grosses interventions, un canal
tactique peut également activé. Le chef d’agrès dispose d’un poste radio portatif (600 au total,
soit un par engin opérationnel). Il existe aussi un réseau de transmissions de données
alphanumérique permettant l’envoi de message sur un des 100 récepteurs de type alphapage
de la Brigade. Ce réseau interne fonctionne à partir d’un émetteur situé à Champerret et de 3
relais répartis sur la couverture opérationnelle de la Brigade. D’autre part, ce système assure
la surveillance 24h/24 du système informatique.
46
LE TRAITEMENT D’UN APPEL DE SECOURS
Appel du témoin
1
Centre de traitement
de l’alerte
2
112 depuis un mobile
18 depuis un fixe
Arrivée sur les
6
lieux
Départ
3
Centre d’Incendie
et de Secours
4
5
Fig.2 : Traitement d’un appel de secours
1. Acheminement de l’appel sur le standard de Champerret
2. Reconnaissance de l’appelant, prise de l’appel et sélection
3. Envoi des moyens sur le centre de secours concerné
4. Réception de l’ordre de départ
5. Mise à jour de l’état des engins et suivi d’intervention
6. Début de l’opération : demande de moyens (radio), message de renseignements
(radio, téléphone) et mise à jour de l’état des engins (informatique)
S’en suivent alors les rapports de sortie de secours et l’établissement de statistiques.
Deux applications développées en interne vont permettre aux structures
opérationnelles de gérer le risque, au sens générique du terme, de la manière la plus efficiente
possible.
b) SYNTIA
La préparation des missions et des interventions de la Brigade se faisait sur des plans
papier. Il existait alors 77 plans parcellaires, c'est-à-dire un par centre de secours en plus de
deux autres pour Roissy et Orly. Au total ce sont plus de 2 300 feuillets à gérer et à mettre à
47
jour. Chaque centre opérationnel était responsable de cette mise à jour, ce qui donnait lieu à
d’énormes problèmes de normalisation. De plus, cette mise à jour se faisait à la main, donnant
lieu à de longues séances de coloriage, collage… .
Or, actuellement, la Brigade dispose d’un module de système de gestion automatisé
des départs de secours : SYNTIA, le SYstème Numérisé de Transmission de l’Information
d’Alerte. Il permet de réceptionner l’alerte, de l’évaluer et de transmettre le plus rapidement
possible l’ordre d’intervention au vecteur opérationnel. Cette application, propriété exclusive
de la BSPP, a été mise en service en 1933 et assure la gestion de toutes les données
alphanumériques gravitant autour de la gestion des moyens d’intervention pour Paris et les
trois départements de la petite couronne.
De plus, c’est un outil d’aide à la décision permettant de traiter un appel en environ 1
minute et 20 secondes. Ce temps inclut :
•
•
•
la prise de contact téléphonique,
la sélection de l’engin adapté le plus proche du lieu de l’intervention et
l’envoi d’un ordre de départ pour le(s) centre(s) de secours concerné(s).
Lors d’une intervention il faut impérativement que l’équipe qui part connaisse le motif
de départ, il existe 137 motifs d’envoi de secours possibles, il faut aussi connaître l’adresse et
un accès vers le lieu de l’intervention. Afin de répondre à ces exigences, le système SYNTIA
est associé à une base de données répertoriant :
•
•
•
38 500 voies avec leur sens de circulation et leurs numéros de début et de fin
ainsi que le secteur de compétence auquel elles sont affectées,
36 000 bouches et poteaux d’incendie adressés et contrôlés tous les deux mois,
12 800 établissements dits « sensibles » : ministères, musées, ambassades, etc.
Le système repose sur une architecture Serveur-Serveur (réplication partielle de base
avec transmission de messages de mise à jour des données).
L’utilisation du parcellaire papier a posé de nombreux problèmes :
•
•
•
•
•
•
Aucun moyen de contrôle de cohérence entre les informations,
Incohérence des mises à jour : une voirie créée sur un plan parcellaire ne l’est
pas toujours dans la base de données,
Aucune charte graphique unifiée,
Décalage de la mise à jour,
Monopolisation excessive de ressources humaines,
Aucun moyen de normalisation.
Pour résoudre tous ces problèmes, la Brigade, et plus particulièrement le centre de
coordination des opérations et des transmissions sous l’impulsion du Capitaine Jean-Luc
RUBOD, a décidé de mettre en place le SIG SIGAREO, géré par la cellule SIGAREO.
48
c) ADAGIO
Un nouveau module particulier pour le logiciel interne de traitement des appels 18/112
baptisé ADAGIO (Application de Diffusion de l’Alerte et de Gestion Informatisée des
Opérations) est en cours de déploiement, celui permettra une visualisation géographique des
rues, etc. Le système actuel est basé sur un listing des rues via un écran alphanumérique.
Fig.3 : Déploiement de ADAGIO
3. Cellule SIGAREO
Dans le cadre de ses missions, la BSPP utilisait un outil SIG dont l’éditeur (IBM :
logiciel Graphic Interface Pilot System) a cessé la commercialisation en 2005. La BSPP ne
disposait donc plus de maintenance ni d’aucune mise à jour. Au terme d’un MAPA (Marché
A Procédure Adaptée qui remplace l’appellation « Appel d’offres » dès lors que le montant
estimé du besoin est inférieur à 210 000€ HT pour les fournitures des collectivités
territoriales) lancé en 2006 pour la fourniture d’un SIG complet, la BSPP a ainsi choisi en
septembre 2007, GeoConcept, qui a construit sa réponse en partenariat avec la Générale
d’Infographie. Ce spécialiste du développement et de l’intégration de solutions « métier »
basées sur les SIG, permet notamment d’apporter aux logiciels cartographiques de
GeoConcept des modules spécifiques au métier des Sapeurs-Pompiers.
Le SIGAREO, conçu pour mettre en pratique les principes d’identification de la
problématique de l’utilisateur, de la mise en œuvre de la solution opérationnelle technique
adaptée, mais aussi de prévision de toutes les procédures opérationnelles. Ces dernières
permettant d’agir de façon efficiente lorsque l’accident est survenu. Enfin, SIGAREO permet
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d’exploiter un retour d’expérience de manière à affilier les solutions opérationnelles. C’est
pour cela, en collaboration avec l’ensemble des gestionnaires de réseaux publics ou privés,
que SIGAREO :
•
•
•
•
Identifie et localise par couches et réseaux les risques par types,
Fournit toutes les informations au traitement opérationnel,
Facilite l’aide à la décision lors de l’éclosion de l’incident,
Archive les évènements et cartographie les zones à risques.
Fig.4 : Application de SIGAREO
En termes d’effectifs, la cellule stratégique SIGAREO, dépendant du secteur
prévention du bureau des opérations, se compose de 10 personnes :
• 1 chef de projet SIG
• 1 responsable des BD (Bases de Données)
• 1 responsable de production
• 6 opérateurs SIG prenant en charge les trois groupements
• 1 responsable de la mise à jour.
Le chef de projet a pour rôle de :
• Gérer l’équipe
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•
•
•
•
•
•
Fournir les documents de référence (une description précise des fonctionnalités
du SIG)
Gérer les contacts et les conventions de partenariats
Gérer le viewer VPC développé par GeoConcept, permettant de visualiser la
cartographie et l’orthophotographie sur le terrain, ainsi que la saisie des
périmètres de sécurité
Etablir des documents prévisionnels
Etablir le cahier des charges SIG
S’occuper de la mutualisation avec la Préfecture de Police.
Fig.5 : Organigramme et plan de charge de SIGAREO
Concernant l’architecture du module SIGAREO, les données qui constituent le
référentiel géographique du SIG sont celles de l’APUR (Atelier Parisien d’URbanisme).
Celles-ci datant de 2003, elles doivent continuellement être mises à jour. Ce travail est réalisé
à partir d’orthophotographie (InterAtlas). Les données métiers principales sont les bouches et
poteaux d’incendies, les colonnes sèches, les établissements répertoriés, etc. Ces données sont
renseignées par les anciens atlas et par les centres de secours connaissant le terrain.
SIGAREO comprend ainsi 30 couches thématiques et 70 réseaux. Chaque objet portant un
identifiant faisant le lien avec la base de données SYNTIA, ce qui permet d’avoir ses attributs
sémantiques. La base de données est sous Oracle 9.
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Fig.7 : Extrait du viewer SIGAREO
L’exploitation concomitante de ces deux systèmes permet de mesurer en permanence
le niveau de sollicitation des moyens, la montée en puissance de l’intervention, la localisation
et les zones de concentration des évènements. Ces outils informatiques de gestion du risque,
qu’ils soient naturels, technologiques ou de la vie courante, permettent aujourd’hui de
répondre en des temps records à toute sollicitation et de répartir de façon homogène la charge
opérationnelle sur les ressources.
Avant, les sapeurs-pompiers ne travaillaient qu’avec des cartes papiers munies d’index
découpés en mailles de 200 mètres de côté contenant les bornes et poteaux d’incendie (BIPI)
ainsi que les bâtiments à risques tels que la BNF, mairies, ministères et autres sites à risques
culturels, ministériels ou touristiques. Depuis 2001, l’activité de cette cellule SIGAREO
consiste en la diffusion et la mise à jour de parcellaires au format A3 (atlas) auprès des 76 CS
(Centres de Secours). Ceci nécessite une période de transition s’étalant jusqu’à 2009 où la
production des 2222 atlas nécessaires (une moyenne de 30 exemplaires par atlas) sera
achevée.
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Fig.6 : Etat des lieux de la production
Ces atlas bénéficieront des fonds géographiques de 2002 issus de la convention avec
l’APUR auxquels s’ajouteront les modifications de la BSPP. Cette transition s’effectuera
selon 2 phases :
Quantitative :
CS (15 jours environ) : envoi d’un exemplaire de l’atlas annoté des nombreux
défauts remarqués.
Cellule SIG (15 jours environ) : apport des correction et renvoi de la version
modifiée au CS.
Qualitative :
CS (15 jours environ) : vérification afin de pallier les éventuels oublis puis renvoi
de l’atlas à la cellule SIG
Cellule SIG (15 jours environ) : finalisation puis mise en service de l’atlas ainsi
corrigé incluant un suppression des anciens exemplaire et une migration vers une
production externe (imprimerie).
Tous les engins d’incendie et de commandement de la BSPP en sont équipés. Ces
atlas sont tous disponibles en format GeoConcept et sont soumis à une charte graphique.
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Fig.7 : Descriptif de la charte graphique
Ils sont composés d’un index, d’un tableau d’assemblage, d’un mode d’emploi et de
nombreuses planches concernant le centre de secours considéré et ses proches voisins.
La mise à jour de ceux-ci, s’effectue en coordination avec l’IGN mais également grâce
à des conventions basées sur l’échange de données.
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Fig.9 : Etat des lieux des conventions SIG 2007
Le SIDACR (Schéma InterDépartemental d’Analyse de la Couverture des Risques),
signé du Préfet de Police, renseigne la BSPP sur des domaines variés tels que la démographie,
l’aménagement urbain ou le réseau de transports. A ceci s’ajoute la représentation graphique
des interventions et des engins associés. Cet ensemble donnant lieu à des cartes thématiques
mises à jour tous les 2 à 3 ans.
L’anticipation d’étude, celle-ci s’effectue lors des grandes manifestations telles que la
coupe du monde de rugby ou la fête de l’Humanité et tout autre événement majeur parisien.
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Fig.10 : Exemple de fiche d’un arc de voirie
4. Gestion des rapports médicaux : REANIME
L’augmentation importante du nombre d’interventions traitées par la BSPP ces
dernières années a entraîné une réflexion globale sur les technologies permettant d’optimiser
le traitement des informations relatives aux opérations. Le système REANIME (REseau
d’Accès Numérique aux Informations Médicales Extrahospitalières), informatique embarquée
pour la gestion des rapports médicaux, a pour but principal de saisir de manière fiable et
rapide des rapports d’interventions des médecins de la BSPP afin d’obtenir une base de
données complète sur l’activité de médecine d’urgence. Il est rapidement apparu que
l’utilisation de terminaux informatiques embarqués deviendrait une nécessité. La fragilité des
matériels grand public et le coût prohibitif du développement d’une plate-forme dédiée
avaient jusqu’) lors empêché la mise en place d’un système de gestion de l’intervention
utilisant des ordinateurs de terrain.
Au cours de l’année 2000 sont apparus de nouveaux types de matériels réunissant les
caractéristiques nécessaires à la généralisation de l’emploi de terminaux mobiles sur
intervention : robustesse, taille/poids suffisamment bas, ergonomie suffisamment élevée,
système d’exploitation compatible à la programmation sous Windows et à coût abordable.
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Grâce au financement de la DGA (Direction Générale de l’Armement), dans le cadre de la
mission « Innovation » du Ministère de la Défense, que les premiers ordinateurs de poche
furent achetés avec leurs accessoires. Ces appareils ont permis de valider ce concept
d’informatique embarquée.
a) Description
Le système REANIME a été intégralement conçu et mis en place par le SSSM et le SI
de la BSPP. Il est structuré en deux parties : la saisie des rapports d’intervention sur les
terminaux mobiles et l’exploitation de la base de données sur de PC de bureaux.
Fig.11 : Saisie des rapports
Le SSSM étant découpé géographiquement en trois zones principales, les trois
groupements d’incendies, les ambulances médicalisées (ambulances de réanimation) sont
rattachées aux trois Services Médicaux de Groupement : SMG1, SMG2 et SMG3.
Chaque SMG possède trois ambulances de réanimation. Le SSSM du troisième
groupement en possède une de plus. Au total, 10 sont équipées du système REANIME depuis
décembre 2002. L’équipement de chaque ambulance de réanimation est constitué de : un
terminal mobile, une base véhicule pour ce terminal et une imprimante à jet thermique et sa
base véhicule. Le terminal s’utilise comme un assistant numérique personnel, il peut être tenu
à la main, porté en bandoulière, placé sur sa base véhicule ou encore posé sur une table.
L’impression papier se fait à l’arrivée à l’hôpital, permettant alors de donner une copie du
rapport à l’accueil des urgences. Le terminal doit alors être placé sur sa base véhicule.
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Le logiciel de saisie des rapports médicaux a été développé en interne par le capitaine
Thomas avec le compilateur Microsoft Embedded Visual C++. L’interface de ce logiciel
respecte l’ergonomie des applications traditionnelles sur PC de bureau.
Fig.12 : Capture d’écran de l’interface de REANIME
La saisie des rapports se fait soit avec un stylet permettant de sélectionner des valeurs
proposées dans la liste déroulante soit avec le clavier pour l’insertion de texte plus élaboré.
Les infirmeries de groupements sont équipées de bornes de communication permettant
de relier le terminal au réseau informatique interne. Une fois la transmission effectuée vers le
serveur (5 à 10 secondes), les données deviennent alors immédiatement exploitables dans le
système d’information de la Brigade.
b) Exploitation des informations
Les données collectées par le système REANIME sont exploitables par tous les
acteurs concernés par le système depuis n’importe quel ordinateur connecté au réseau intranet
entre 1h et 24h après l’intervention.
Les utilisateurs du système sont : les médecins traitant l’intervention, les médecins
chefs supervisant l’activité opérationnelle médicale, le médecin coordinateur du Centre de
Coordination des Opérations et des Transmissions, les personnels du SSSM chargés de
superviser le fonctionnement technique du système, les médecins chargés de l’exploitation
des statistiques et les médecins chargés des recherches médico-légales.
Les outils d’exploitation ont été développés par le Sous-lieutenant Lecomte et le
Sergent Seredine.
c) Apports de REANIME
Le système REANIME de gestion des Fiches d’Observations Médicales est
essentiellement basé sur l’informatique embarquée. Les aspects nouveaux dans la saisie de
rapports d’intervention sont :
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•
•
•
•
•
La réduction importante (à terme la suppression) de la circulation du papier ;
L’assistance à la gestion de l’intervention ;
La fiabilité de l’information (saisie immédiate, sur le terrain) ;
La rapidité de disponibilité de l’information ;
Renseignement rapide du commandement.
De plus, plusieurs opérations de communication à la presse ont été organisées. Ceci a
permis de faire connaître au grand public et aux professionnels ce produit et ainsi la capacité
du SSSM et du SI de la BSPP à concevoir et réaliser seul un système opérationnel innovant.
En fait, l’informatique nomade, associée ou non à des moyens de transmission radio,
optimise le travail du praticien par l’assistance apportée par l’appareil sur le terrain et le
travail des gestionnaires grâce à la rapidité de l’acquisition et la fiabilité de l’information. Les
technologies de transmission radio à grande échelle, de cartographie, de géolocalisation, et de
transmission d’images constitueront probablement les prochaines étapes de l’utilisation de
l’informatique embarquée en milieu opérationnel.
5. Réseaux annexes
Fig.13 : Description du réseau informatique de la BSPP
Le réseau informatique est composé d’un réseau local Ethernet avec :
• 13 serveurs situés à Champerret (Paris 17ème)
• 104 serveurs (400 terminaux passifs) répartis sur les 78 sites de la Brigade.
Les postes tournent sous Unix et le système est doublé avec des enregistrements sur
DVD. Tous les deux mois, mes pompiers donnent leurs mises à jour à l’APUR.
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V. Perspectives
Le SIG optimal envisagé nécessite encore deux apports majeurs :
- l’ajout d’un 2e écran cartographique affichant le SIG pour chaque opérateur du centre
de traitement des appels
- des GPS et des viewers (actuellement seuls 6 véhicules de commandement bénéficient
de PC portables où GeoConcept est installé en local) embarqués dans chaque engin en
vue d’une meilleure gestion de la flotte, à l’image des méthodes employées par les
pompiers du sud de la France pour les incendies.
D’un point de vue opérationnel, le SIG permettra :
- le traitement des alertes (géocodage des appels 18/112),
- les calculs d’itinéraires (affectation du véhicule le plus proche de l’appel)
- la gestion de la couverture opérationnelle (réaffectation des véhicules en fonction de
leur disponibilité au moment de l’appel).
D’un point de vue prévisionnel, il permettra de générer :
- des atlas,
- des plans muraux,
- des statistiques,
- des guides opérateurs,
- ou encore des cartes liées aux dispositifs prudentiels réalisées notamment en amont
d’évènements spéciaux.
La phase de déploiement de ce SIG complet doit se poursuivre jusqu’en 2009 mais
cependant, l’utilisation des GPS et de viewers embarqués n’est qu’au stade de projet (manque
de fonds) même si elle permettrait de choisir l’engin le plus adapté en terme de distance et de
parcours en cas d’appel, ainsi qu’un gain en équipements et matériels puisqu’elle réduirait les
achat et optimiserait l’existant. De plus, les viewers permettraient aux conducteurs d’engin de
se positionner de manière plus rapide et plus précise sur le lieu d’intervention (à coté d’un
borne ou d’un poteau incendie par exemple).
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