Sans titre - Eurantica

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 COMMUNIQUÉ DE PRESSE Eurantica Fine Art Fair 2016 : les musts de la peinture belge Pour son édition 2016, Eurantica Fine Art Fair (5-­‐13 mars 2016) quitte le plateau du Heysel et s'installe au Nord de Bruxelles, au Nekkerhal -­‐ Brussels North -­‐ Mechelen. Ce hall de 15.000 m2 composé d'un unique et grand palais est depuis peu géré par Artexis, organisateur d’Antica Namur, Art Brussels et bien d’autres foires en Belgique et en Europe. Cette année, Eurantica Fine Art & Antiques Fair propose de mettre en lumière la Peinture belge. Plus de 80 galeries belges et étrangères participent à cette nouvelle édition de la foire et réunissent pour l’occasion les plus célèbres signatures belges dont les maîtres anciens Félicien Rops (1833-­‐1898), Anna Boch (1848-­‐1936), James Ensor (1860-­‐1949), Georges Lemmen (1865-­‐1916), Léon Spilliaert (1881-­‐1946), Gustave van de Woestijne (1881-­‐2014), Rik Wouters (1882-­‐1916), Frans Masereel (1889-­‐1972), Eugène Verboeckhoven (1798-­‐
1881), Auguste Mambour (1896-­‐1968), Théo van Rysselberghe (1862-­‐1926), Henri Michaux (1899-­‐1984), Paul Delvaux (1897-­‐1994) ou encore Bram Bogart (1921-­‐2012) et Pierre Alechinsky (1927-­‐). Presque toutes les périodes de l’Histoire de la peinture belge sont représentées à Eurantica : le Romantisme, le Symbolisme, l’Ecole de Laethem-­‐Saint-­‐Martin, l’Expressionisme et surtout le Surréalisme et CoBra. Sur le marché de l’art international, la peinture belge a le vent en poupe. Les plus prestigieuses ventes internationales d’art moderne comptent de plus en plus d’œuvres d’artistes belges atteignant des côtes à la hauteur de leur talent. La scène artistique de l’après-­‐guerre, en pleine redécouverte, sera particulièrement suivie par les galeries de la foire. ième
Pour sa 35 édition, Eurantica Fine Art Fair continue son évolution : -­‐ même implantation que lors des dernières éditions, soit 10.000 m2 d’exposition pour plus de 80 exposants, avec 55% d’antiquités classiques, 10% d’art extra-­‐européen, 35 % d’art moderne et contemporain proposés par 60% de galeries belges et 40% de galeries européennes. -­‐ les organisateurs attendent 25.000 collectionneurs et amateurs d’art et d’antiquités. Le vetting (contrôle de la marchandise) réunira 25 experts de renom et se tiendra comme chaque année avant l’ouverture de la foire. Eurantica reste une foire qui fait la part belle à l'éclectisme, aux jeunes antiquaires et à l'authenticité. Elle garde son ancrage solide dans le meuble ancien et vintage, le tableau de maîtres et la peinture moderne ainsi que le bijou. Ce positionnement répond aux attentes des collectionneurs fidèles de la foire. La Ville de Malines -­‐ Musées et Patrimoine : l'art de cour et cabinet de curiosités Musées et Patrimoine (Ville de Malines) aménage actuellement un nouveau Musée de la Ville dans l'ancien e
palais de la cour de Busleyden. Au 16 siècle, Hiëronymus van Busleyden y accueillait ses invités et amis, dont Thomas More, Erasme, Matinus Dopius et Adrianus Barlandus. Ces humanistes pouvaient admirer dans sa demeure, entre autre, une riche collection numismatique et des manuscrits datant de l'époque romaine. Durant la foire Eurantica, la Ville fera revivre cet âge d'or de Malines sous la forme d'un Cabinet de curiosités. Des découvertes archéologiques de la période bourguignonne, principalement des objets provenant des collections de Musées et Patrimoine, des oeuvres contemporaines sélectionnées par le Centre culturel ainsi des trésors issus des Archives de la Ville illustreront cette époque florissante du commerce de de l'export. Des produits de luxe, mais également des objets du quotidien, des techniques et des savoir-­‐faire artisanaux provenant du monde entier ont toujours trouvé leur place dans la Ville de Malines. A l'instar de la cour de Busleyden qui était un haut lieu collection dans le passé, le nouveau musée perpétuera cette vocation. L'ouverture du nouveau musée est prévue en 2018, mais le temps de la foire, le public pourra découvrir le patrimoine prestigueux et la vie culturelle dynamique de la Ville de Malines. “Malines compte de nombreuses perles historiques. Notre Ville d'Art se distingue par la manière dont nous abordons le passé. Durant la période bourguignonne, notre Malines a joué un rôle majeur. C'est cette richesse que nous allons mettre en lumière dans le futur Musée de la Ville.” (Björn Siffer, Echevin de la Culture de la VIlle de Malines). Le collectionneur anversois, Maurice Verbaet, est également l'invité de la foire. Il présentera des pièces de sa collection de peinture belge d'après-­‐guerre dans un espace d'exposition qui lui est spécialement dédié ainsi que dans l'espace Paribas Fortis. Maurice Verbaet est le fondateur du MV Artcentrer, récemment ouvert au public au centre d'Anvers. Collectionneur dès sa jeunesse, dans les années 70, Maurice Verbaet est rejoint dans sa formidable aventure artistique par son épouse Caroline en 1989. Ensemble, ils décident de se concentrer principalement sur l’art belge de l’après-­‐guerre. Tous deux se laissent aller à des coups de cœur d’autant plus sensés et fondés que ces œuvres sont financièrement abordables. Au fil du temps, la Caroline et Maurice Verbaet Collection (c&mvC) s’étoffe : elle prend une réelle ampleur. Régulièrement sollicitées, les œuvres sont exhibées à diverses occa-­‐ sions, notamment lors d’expositions, une manière affichée des proprié-­‐ taires d’encourager la connaissance de l’art belge. Quelques trente années plus tard, en 2012, une étape est franchie au Musée d’Ixelles, à un stade que l’on pourrait qualifier de « coming-­‐out artistique ». Une collection étant une œuvre d’art disait Paul Fierens, il est intéressant de l’exposer comme telle1. C’est le choix qu’ont fait Caroline et Maurice Verbaet en confiant à Michel Draguet le soin de sélectionner plus de 200 pièces qui marquent un siècle d’art moderne en Belgique. La qua-­‐ lité de l’ensemble constitué est saluée tant par la critique que par le public. Ce rassemblement éphémère agit comme un miroir réfléchissant et amorce une réflexion encore balbutiante. Un temps de recul permet de formuler de nouvelles envies qui débouchent, trois ans plus tard, sur une décision irrévocable : celle de se séparer de toutes les œuvres réalisées avant la Seconde Guerre. Convaincus que pour être heureux il faut choisir, tout autant que rêver, Caroline et Maurice Verbaet tournent une page pour en écrire une inédite dédiée à l’art belge d’après-­‐guerre. L’option audacieuse de se défaire de pièces, chéries jusqu’alors, se formule en cohérence avec le projet que les collectionneurs mûrissent depuis un certain temps déjà, comme une saison en appelle une autre ; sans empressement. Animé d’une force tranquille et d’un tempérament optimiste, Maurice Verbaet fait du temps un allié. C’est ainsi qu’il trouve un bâtiment emblématique pour accueillir ce qui deviendra le MV Artcentrer. Il le conçoit comme un centre de compétences, orienté sur l’art belge d’après-­‐guerre. Le centre a ouvert ses portes en septembre 2016 avec l'exposition inaugurale Connexions One -­‐ Art belge 1945-­‐1975, visible jusqu'au 16 juillet 2016. A noter que le Nekkerhal est situé à 10 minutes de la gare de Mechelen où un service de taxis est accessible. Cette gare est directement reliée à Bruxelles Midi, la gare internationale de Bruxelles. [email protected] www.eurantica.be Organisation ARTEXIS EXPO sprl
Luc Darte -­‐ Exhibition Manager Antiques -­‐ T +32(0)2 740 10 31 -­‐ [email protected] Communication Sylvie Buydaert -­‐ [email protected] -­‐ T +32 (0)9 241 93 73 Contact Presse CARACAS public relations
Hélène van den Wildenberg
- T/F +32 (0)495 22 07 92 -­‐ [email protected] En pratique Lieu Nekkerhal -­‐ Brussels North -­‐ Plattebeekstraat 1 -­‐ BE-­‐2800 Mechelen -­‐ T +32(0)2/740.10.30 Dates 5 au 13 mars 2016 Preview BNP Paribas le jeudi 3 mars dès 17h. Conférence de presse le vendredi 4 mars dès 13h avec visite commentée de la foire Vernissage sur invitation le vendredi 4 mars dès 14h. Ladies’ Day le mardi 8 mars de 14 à 19h, entrée offerte aux dames Nocturne le jeudi 10 mars de 14 à 22h. Heures d'ouverture Week-­‐end: de 11h à 19h -­‐ Semaine: de 14h à 19h Nombre d’exposants 80 Nombre d’experts 25 pour le vetting, 3 pendant toute la durée du salon Prix Entrée : 20 € LES POINTS FORTS DE CETTE EDITION D’EURANTICA Les exposants qui participent une fois à Eurantica y reviennent. Le public bien informé, les bons chiffres de vente et l'ambiance conviviale sont les atouts de la foire. La grande caractéristique de cette nouvelle édition d'Eurantica est qu'elle compte principalement des visages connus. Sur le plan belge, et vu le thème de cette édition, le tableau sera particulièrement à l'honneur avec La Galerie belge (stand de 120 m2), NF Art Gallery, Dus'Art, la galerie Claeys, …. Eric Joly fera également sont retour à la foire. Ciel mes Bijoux mettra en lumière des paruriers d'exception comme Balenciaga, Chanel, Yves Saint-­‐ Laurent ou Remy van den Abeele. Parmi les nouveaux, la foire accueille cette année la galerie Art@Life (Hoogstraten) spécialisée en Haute époque et Art contemporain et la galerie Sisi Tatu (Gand) qui propose de l'art ethnographique. Dans le registre de l'art précolombien et asiatique, on note la présence de Ming-­‐k’i Gallery (Waardamme). Pour les étrangers, les galeries françaises, espagnoles, néerlandaises ou allemandes fidèles de la foire seront toutes présentes. Outre la preview organisée avec Paribas et le vernissage, une nocturne sera prévue avec le nouveau partenaire de la foire. Organisée dans ses murs, la foire bénéficiera d'une belle scénographie contemporaine qui témoigne de l’ambition qui accompagne le choix du nouveau lieu. LES PIECES LES PLUS REMARQUABLES DES EXPOSANTS La Galerie belge et ses coups de cœur En 2016, elle fêtera son dixième anniversaire. Créée par trois jeunes, passionnés, dynamiques et motivés, elle n'a qu'une seule ambition : faire rayonner l'originalité et la spécificité de l'art belge dans le monde entier. Explications de François Golenvaux. -­‐ Comment est né votre projet ? La Galerie Belge a été crée en décembre 2006 par Pierre Babut du Marès, Valéry Gillon et moi-­‐même. Nous sommes trois amis de longue date. Pierre et moi, nous nous connaissons depuis l'âge de trois ans. Nous avons connu Valéry à l'université. Le projet est né parce que Pierre et moi avons été bercé dans le monde de l'art via nos parents et Valéry a toujours eu un sens artistique intéressant. Nous nous sommes donc plongés dans ce monde des marchands d'art. -­‐ Quel était votre objectif premir ? Notre premier objectif a été de proposer des petites œuvres intéressantes des grands artistes belges de la fin du XIXème et du début du XXème, tels Constant Permeke, Louis Artan, Fernand Khnopff, James Ensor... Par la suite, nous avons étoffé la liste de grands artistes Belges et nous avons augmenté la qualité des œuvres présentées. -­‐ En dix ans, vos objectifs ont-­‐ils évolué ? Il y a trois ans, nous avons également ouvert notre champ de recherche à l'art moderne belge des années 20 et d'après guerre (après 45), qui constitue la période la plus intéressante et importante de cet art. Nous avons même ajouté un artiste contemporain, Pierre Alechinsky. Cette démarche de toujours vouloir augmenter la qualité et de vouloir élargir la gamme tout en gardant notre ligne de conduite qui est de présenter les œuvres des plus grands artistes belges, fait que nous pouvons aujourd'hui proposer des œuvres importantes de ces grands artistes des XIXème et XXème siècles (depuis 1900 à nos jours). Notre politique est très clair : nous souhaitons vendre des œuvres d'artistes belges au prix du marché de telle façon à ce que cela soit un investissement pour l'acheteur. Dès le moment où vous achetez une œuvre d'un de ces artistes au prix du marché, c'est forcément un investissement car ces artistes sont en constante progression au niveau de leurs prix. La raison est qu'ils sont soutenus par les marchands, par les musée (certains artistes ont un musée qui leur est dédié), ainsi que par des expositions à travers la Belgique, voire le monde. Tout ces éléments font en sorte que la côte est toujours en hausse. N'oublions pas, non plus, que les artistes belges (à l'exception de Magritte, Delvaux, Ensor et Alechinsky) ne rayonnent pas encore à l'international malgré leurs indéniables qualités. Tôt au tard, cela arrivera (vu le soutien dont je parlais plus haut), et à ce moment, la hausse de leur cote sera très importante. Une raison de plus d'investir. Néanmoins, cette politique est valable uniquement si vous achetez au bon prix, celui du marché actuel et non pas plus cher. Nous voulons créer une relation de confiance qui fera en sorte que notre réputation sera celle d'une galerie qui vend au bon prix. -­‐ Quels sont les artistes que vous avez envie de défendre ? Nous défendons tous nos artistes, ils ne sont pas nombreux. Lorsque je dis "les plus grands artistes belges", il s'agit de 30 à 40 maximum. En revanche, nous conseillons fortement d'investir dans les artistes modernes tel que Jean Rets, Jo Delahaut, Joseph Lacasse, Pol Bury ou Floris Jespers. Nous voulons également représenter de manière significative Pierre Alechinsky en proposant des œuvres majeures (quatre ou cinq) et en s'imposant de la sorte comme la galerie qui en possède toujours. Chose pas évidente vu les prix qu'il peut atteindre. -­‐ Vous aurez un très grand stand à Eurantica. Quels sont les œuvres phares que vous allez y présenter ? Les œuvres phares seront trois Alechinsky de grande taille et jamais vus auparavant. Nous aurons également des œuvres de Delvaux, Ensor, Permeke, Spilliaert, Rets, Delahaut, Lacasse, Magritte et beaucoup d'autres. Nous avons opté pour un stand important parce que nous restons dans notre politique de faire mieux à chaque fois. Nous devons également être crédibles et cohérents vis-­‐à-­‐vis de notre clientèle qui devient au fil du temps plus nombreuse et qui monte en gamme. NF Art Gallery -­‐ l'art belge à l'honneur Nicolas Fayt s'est jeté très tôt dans le grand bain du marché de l'art. Boulimique, il écume les musées et les galeries pour former et aiguiser son regard. En 2004, il ouvre à Anvers la NF Art Gallery et commence à se faire connaître en participant, en 2005, à la foire Lineart. Dès le début, Nicolas Fayt se spécialise dans les œuvres sur papier, sculptures et tableaux d'artistes belges reconnus internationalement dont l'œuvre traverse de manière emblématique la fin du XIXème siècle et le XXème siècle jusqu'en 1980. La NF Art Gallery participe à deux foires d'art par an et organise des expositions-­‐ventes temporaires. Parmi les noms phares qu'elle propose, on peut citer James Ensor, Paul Delvaux, Léon Spilliaert, Fernand Khnopff, l'école de Laethem-­‐Saint-­‐Martin, Théo Van Rysselberghe, Constant Permeke, Armand Rassenfosse, Paul Hoeydonck, Pierre Alechinsky ... Nicolas Fayt défend aussi des artistes moins connus mais qui le seront bientôt, tels Jean Rets, Marcel-­‐Louis Baugniet, Ferdinand Vonck ou Marc Verstockt. En 2016, le stand de NF Gallery comprendra trois parties : les classiques de l'art belge moderne 1890-­‐1920, l'art abstrait lyrique et géométrique 1920-­‐1980 et l'art surréaliste (rarement présent à Eurantica). La première section sera représentée par "Les âges de la vie", huile sur toile, c. 1896-­‐
1898, du peintre symboliste Emile Fabry (1865-­‐1966), par "Gloria in Excelsis Deo", c. 1917, crayon sur papier de Fernand Khnopff, par une aquarelle de Léon Spilliaert représentant sa fille Madeleine avec une poupée, réalisée en 1921, et par un pastel de Théo Van Rysselberghe "René Druet au violon" de 1910. Dans la deuxième section on découvrira une grande œuvre, "Composition" de 1970, de Guy Vandenbranden (1926-­‐2014), appartenant à l'école de la seconde génération des constructivistes belges et une peinture-­‐sculpture (en relief) de Ferdinand Vonck datant de 1958. Il s'agit d'une œuvre magistrale de l'artiste. Enfin, la troisième section mettra en exergue une œuvre de Félix Labisse, datant de 1942 (avant sa période bleue). Il s'agit d'une huile sur toile, "L'étrangère". Anne-­‐Catherine Simon (Dus’Art) : zoom sur Delvaux, Rassenfosse et Rops Pendant ses études de histoire de l'art, la jeune Liégeoise s'est focalisée sur l'art postmoderne puis s'est spécialisée dans la peinture et la gravure des artistes belges des XIXème et XXème siècles. Au fil du temps, ses goûts se sont affinés et précisés. Aujourd'hui, Anne-­‐Catherine Simon défend principalement trois artistes phares qui peignent la femme: Félicien Rops, Armand Rassenfosse et Paul Delvaux. "Je connaissais bien l'œuvre de Delvaux peinte après 1950, la plus commerciale. Puis, je découvert sa première période, allant jusqu'en 1940, et depuis lors je m'intéresse avant tout à cette période-­‐là qui réunit œuvres dessinées, aquarelles et encres de Chine. Rassenfosse est liégeois, peintre de la femme. J'apprécie sa douceur, sa sensualité et sa finesse. Ce qui m'intéresse chez Rops, c'est son talent de graveur. J'aime aussi ses dessins. En revanche, je trouve que sa peinture à l'huile est académique et révèle moins son talent". A Eurantica, on pourra découvrir "L'Atelier" de Paul Delvaux. Ce "tableau dans le tableau" représente, dans un atelier de peintre, quatre personnes dont une femme nue. Il s'agit d'une aquarelle et d'un encre de Chine datant du début des années 1930. L'artiste a également fait une œuvre peinte sur le même sujet mais qu'il n'a pas terminée. Elle a été exposée au Musée d'Ixelles en 2014. Les planches gravées de Félicien Rops en noir et blanc sont un autre point fort de la collection d'Anne-­‐Catherine Simon. Parmi celles-­‐ci, on épingle notamment "L'appel aux masses" avec, au premier plan, une femme représentée de dos, relevant sa robe et montrant son gros postérieur... Sans oublier les nus féminins signés Rassenfosse : des dessins et une huile. Jean Nelis : l'oeil du connaisseur La galerie Jean Nelis, spécialiste du tableaux belges, 1870 à 1970, de l'impressionnisme, fauvisme symbolisme jusqu'à l'abstraction des années 50 à 70, participe à le foire et s'inscrit totalement dans le thème de cette édition. Le stand du galeriste bruxellois traversera tous les mouvements de la peinture belge. Il présentera, entre autres, une oeuvre abstraite de Jean Rets de 1973 et un tableau signé Jean Vanden Eeckhoudt datant de 1928 intitulé "Peïra-­‐Cava : Hêtres et Pierres" qui fut exposé à la célèbre galerie bruxelloise Georges Giroux en 1934. A épingler également, une oeuvre églomisé, peinture sous verre, datée de 1933 signée Floris Jespers intitulée "Clowns dans un paysage. " Jan Muller présente une oeuvre d'après Jerôme Bosch Le panneau de 124 cm de haut sur 97,5 cm de large est constitué de cinq parties. Il représente l'Enfer et s'inspire d'un des panneaux du célèbre triptyque du Jardin des délices conservé au Prado de Madrid.. Le peintre est un suiveur flamand ou espagnol de Jérôme Bosch, d'après le commissaire de l'actuelle exposition consacrée au peintre au Pays-­‐Bas (Prof. Koldeweij, Il date l'oeuvre vers 1560. Frederik Muller: issu d'une famille d'antiquaires Frederik Muller est issu d'une famille d'antiquaires. Son grand-­‐père, mais également ses parents, son oncle et son neveu Jan ont été ou sont actifs dans le secteur. Frederik a commencé sa carrière il y a près de 20 ans en tant que restaurateur dans l'entreprise de ses parents. Depuis, il a repris l'affaire. « Actuellement, nous sommes toujours spécialisés dans l'art médiéval, » déclare-­‐t-­‐il. « Il s'agit de sculptures datant des XIV, XV et XVIe siècles. » Des pièces de ce registre sont montrées à Eurantica. « Nous participons à de nombreuses foires, comme Eurantica et nous y nouons de nombreux nouveaux contacts. Nous participons à Eurantica depuis longtemps. Je pense que cette foire a su garder son charme. Le nombre de visiteurs est élevé, les pièces sont qualitatives et l'ambiance de la foire est toujours plus internationale. De plus, la nouvelle localisation attire un nouveau public Le thème de cette édition est illustré sur le stand de Frederik Muller à travers diverses pièces, dont une petite peinture de Gillis Coignet, membre d'une famille de peintres anversois. L'oeuvre date de la première moitié du XVIIe siècle, elle est peinte sur cuivre et représente l'Arche de Noé. Un autre oeuvre, datant de la première moitié du XVIIe siècle est attribuée à l'entourage de Pierre Coeck d'Alost. On découvre également sur le stand de la galerie un paysage, peint sur cuivre réalisé par un artiste de l'entourage de Jan Brueghel l'Ancien, ainsi qu'une scène d'intérieur datant du XVIIe siècle, également réalisée sur cuivre par Christof Vander Laenen. NOUVEAUX VENUS A EURANTICA Galerie Art@Life La galerie Backker Medieval Art participe depuis une quinzaine d'années à différentes foires nationales et internationales. Elle est spécialisée dans l'art médiéval. Luc, Tin & Pieter De Backker aiment également l'art moderne et l'art contemporain. Depuis des années, dans leur galerie, ils associent ces touches actuelles de styles divers aux oeuvres anciennes. C'est sous l'appellation Art@Life qu'ils participent pour la première fois à Eurantica. Les visiteurs peuvent donc découvrir sur leur stand de l'art contemporain mais également une sélection d'oeuvres médiévales qui s'inscrivent dans la modernité. Au programme : des sculptures du couple Haringa & Olijve, composées de carton et bois, acier et matériaux plastiques. Ils sont surtout connus pour leurs sculptures transparentes en plexiglas et leurs interventions dans des lieux publics de diverses villes au Pays-­‐Bas. A noter également, l'oeuvre de l'artiste Hiroshi Harada, dont les peintures de format carré sont hautes en couleurs. Sisi Tatu La galerie Sisi Tatu est spécialisée dans l'art ethnique depuis. Elle a d'abord ouvert ses portes à Bruxelles avant de déménager à Gand en 1996. La galerie présente principalement de l'art extra-­‐européen en provenance du Tibet, de Nouvelle-­‐Guinée et d'Afrique. A travers ses contacts avec les collectionneurs d'art africain, la passion est toujours renouvelée et toujours plus forte. En 2013, la galerie est vendue afin de s'établir en dehors de la ville. Depuis lors, elle fonctionne sur rendez-­‐vous et à l'occasion d'expositions. Une partie des pièces est proposée en ligne (www.sisitatu.be). A Eurantica, Sisi Tatu présente des objets, images et textiles ethnographiques sobres comme des textiles Dogon (Mali), Dinka (Afrique de l'Ouest) ou provenant de Madagascar ainsi que des objets issus de Tanzanie. Les pièces sont choisies pour leur valeur décorative discrète, la passion des matières et les formes innovantes. Michael Marcy Michael Marcy est spécialisé dans le design vintage des années 1930 à 1970. Il a participé longtemps à Eurantica en tant qu'expert. Cette année, il est présent comme exposant. « Cela fait un certain temps que je voulais participer, c'est pratique que la foire soit installée à Malines ». Il présente sur son stand une pièce très singulière : une armoire de l'architecte Renaat Braem. « Braem n'a pas créé beaucoup de mobilier. Il a réalisé, entre autres, un banc pour le pavillon du parc du Middelheim et des tables pour l'Academie d'Anvers. Michael Marcy a deux activités, une boutique orientée vers le design vintage accessible et une galerie centrée sur les pièces exceptionnelles de niveau international (de Joe Colombo ou Gufram), Les belges y sont également présents. Il présente sur son stand une lampe originale de Willy Van Der Meeren. Existe-­‐il un intérêt croissant pour le design vintage ? « Oui, depuis quelques temps déjà. Mais le terme vintage n'est pas adapté. Il a été repris de la mode. Les gens pensent que ces pièces sont chères, mais certaines sont encore très accessibles. » AUTRES PIECES REMARQUABLES Galerie Duret Créée en 2010 à Paris, la Galerie Duret a inauguré son premier espace en Belgique en septembre 2014. Pour la troisième année consécutive, la galerie participe à Eurantica Fine Art Fair. Exposer à cet événement incontournable en Belgique est paru comme une évidence pour le galeriste Mickael Adjadj, directeur de la Galerie Duret : « Aujourd’hui, l’art contemporain conquiert de plus en plus d’amateurs de tableaux anciens et d’antiquités. Les collectionneurs s’amusent à mélanger les styles et confrontent dans leur intérieur les époques pour raconter une histoire. D’autres réservent les pièces contemporaines à leur résidence secondaire». Par exemple, il n’est pas anodin pour un amateur d’antiquités possédant un buffet argentier du XVII siècle d’y exposer au-­‐dessus une œuvre d’art contemporain pop et colorée. Pour l’édition 2016 d’Eurantica, la Galerie Duret propose une sélection d’oeuvres contemporaines des artistes de renom comme David Gerstein, Nolwenn Samson et Virginia Benedicto. Mélange des styles et des matériaux : des sculptures murales en aluminium découpés au laser ornées de peinture pour carrosserie de voiture de l’artiste David Gerstein aux techniques mixtes sur toile mêlant acrylique, encre, résine, marqueur de l’artiste Nolwenn Samson. HISTOIRE DE LA PEINTURE BELGE Des signatures belges à découvrir, entre autres, sur les stands de Jan Muller (Art ancien), NF Art Gallery (XIXeet XXe siècle), Dus’Art Gallery (Art moderne et Art wallon), ou Galerie Claeys (XIXe et XXe siècle). Riche, éclectique et fabuleusement diversifiée, la peinture belge est à l'origine de mouvements artistiques majeurs qui ont grandement influencé l'art européen. Elle connaîtra plusieurs âges d'or : la Renaissance flamande, la peinture baroque, le symbolisme, l'expressionnisme et le surréalisme. Voici les moments forts. Les Primitifs flamands ou la naissance d'un réalisme pictural Tout au long du XVème siècle, les meilleurs peintres des anciens Pays-­‐Bas affluent vers la Flandre. Les gens y savent vivre, ils comprennent et apprécient l'art. Les artistes peuvent y exprimer librement leur foi et leur amour pour l'univers et ses réalités. Ils ne cessent d'observer le réel et le restituent sur toile en formes colorées. Ils se plaisent à représenter l'homme dans son milieu, dans les champs, dans les rues, dans leur intérieur. Les scènes religieuses elles-­‐mêmes s'inscrivent dans des paysages ou dans des intérieurs et constituent les premiers "tableaux de genre". Les frères Hubert (1370-­‐1426(?) et Jan Van Eyck (1390-­‐1441(?) sont considérés comme les premiers grands maîtres de ce mouvement et comme fondateurs de "l'école de Bruges". On ne connaît quasi rien sur leurs vies, les dates de mort et de naissance sont également incertaines. Les frères Van Eyck auraient inventé le procédé de peinture à l'huile. Leur chef-­‐d'œuvre absolu, peint à quatre mains, s'appelle L'Adoration de l'Agneau mystique (se trouve aujourd'hui à la cathédrale Saint-­‐Bavon à Gand). Dans ce polyptyque somptueux, composé de 24 panneaux encadrés, les frères laissent éclater leur amour de la nature. Les paysages éblouissants sont à la fois précis, lumineux et très profonds. De son côté, Jan Van Eyck s'est rendu célèbre grâce à ses Madones (une demi douzaine) ainsi que grâce à ses magnifiques portraits, mondialement connus, dont le célébrissime Portrait de Giovanni Arnolfini et de son épouse Giovanna ou encore L'homme à l'œillet. Les frères ont eu beaucoup d'élèves et d'imitateurs. Parmi les plus célèbres, on peut citer Rogier van der Weyden (1399 ou 1400-­‐1464), peintre proche de Philippe le Bon et de la cour de Bourgogne, auteur de nombreuses commandes officielles et de portraits de cour. Cependant, selon certains spécialistes, aucun des tableaux ne peut lui être attribué avec certitude. A évoquer, également, le "doux" Hans Memling (vers 1440-­‐
1494 ou 95) dont l'art plein de sérénité est principalement tiré des Evangiles et Quentin Metsys (vers 1490-­‐
1530). Son art tire sa saveur d'un compromis entre la tradition du XVème siècle et les influences italiennes de la Renaissance. Auteur de retables monumentaux, Metsys est aussi un portraitiste fameux qui a connu, de tout temps, une grande popularité. Les XVIème et XVIIème siècles -­‐ influence de la Renaissance italienne Avec son mouvement exubérant, sa profusion décorative et ses coloris intenses, le Bruxellois Bernard Van Orley (1488-­‐1541) est l'un des premiers à témoigner du passage du Moyen Age à La Renaissance. Peintre de la cour de Brabant, il est surtout connu pour le triptyque Retable de la vertu de patience, commandé par Marguerite d'Autriche. Il ne s'agit pas d'un tableau d'église, mais d'une œuvre décorative pour une demeure princière. Ce nouveau style sera illustré avant tout par l'"école d'Anvers". En effet, dès le début du XVIème siècle, l'essor du port d'Anvers attire dans ce centre les forces vives de la peinture. Il s'y épanouit un style original qui mêle la conception artistique du gothique finissant aux éléments nouveaux de la Renaissance italienne avec une vigueur, voire une nervosité, que l'on ne retrouve pas ailleurs. D'autres maîtres de la même époque abandonnent le mysticisme de leurs prédécesseurs et se tournent vers un nouveau style qui sera illustré par "l'école d'Anvers". A Frans Snyders (1579-­‐1659) on doit de nombreux portraits et, surtout, des natures mortes : de fastueuses compositions de légumes et de victuailles. Novateur dans sa conception, très subtil dans la facture, Snyders a connu un succès rapide en Flandre et en Italie. Les Brueghel -­‐ une vraie dynastie de peintres Les Brueghel sont sept. Tous peintres avec plus ou moins de bonheur. Cette dynastie de Flamands installés principalement à Anvers et à Bruxelles a régné sur la peinture du Nord pendant près de deux cents ans ! Tout commence avec Pieter Brueghel dit l'Ancien ou le Vieux (1525-­‐1569 -­‐ ?). Ses fils prennent la relève, l'aîné Pieter, dit d'Enfer, et Jan, dit de Velours. Ils commencent leur carrière en reprenant l'atelier du père et en réalisant des copies ou des œuvres à sa manière : tableaux religieux mais traités à la flamande, pleins de vie, de fureur et de personnages pittoresques. Après quelques années de ce régime, Jan Brueghel prend une voie totalement différente : très habile dans le rendu des textures et des surfaces (ce qui lui vaudra le surnom de "Brueghel de Velours"), le cadet réalise de somptueux bouquets de fleurs peints de manière brillante et minutieuse, ainsi que les décors de plusieurs tableaux dont les personnages sont confiés à un ... certain Rubens (1577-­‐1640). Sa peinture est toujours subtile et raffinée. Pieter, en revanche, est l'auteur de nombreuses scènes de kermesse. La troisième génération, ce sont les fils de Jan I : Ambrosius, moins connu que son frère Jan II, qui aura à son tour deux fils : Jan-­‐Baptist et Abraham, lui aussi peintre de grandes natures mortes de fleurs, et qui connaîtra une gloire internationale dans la seconde moitié du XVIIème siècle. Pierre-­‐Paul Rubens (1577-­‐1640) – le peintre de cour Aucun artiste ne fut plus admiré que Rubens par ses contemporains. En cette première moitié du XVIIème siècle, sa réputation est immense. Peintre incroyablement doué, chef de file de l'école d'Anvers, illustre représentant de l'art de contre-­‐réforme, il travaille pour Marie de Médicis, pour Charles Ier d'Angleterre et pour Philippe IV d'Espagne. Marie de Médicis lui commande une grande série à la gloire de son règne pour orner la galerie de son palais du Luxembourg. Charles Ier lui confie l'ornementation du plafond de la salle de réception du château de Whitehall. Philippe IV lui demande de décorer son pavillon de chasse, la Torre de la Parada. Brillant portraitiste, paysagiste subtil, Rubens lisait le latin couramment et parlait cinq langues. Il trouva encore le temps de se constituer une importante collection de tableaux, sculptures, médailles et livres rares. On venait de l'Europe entière à Anvers voir ses trésors. Antoon Van Dyck -­‐ le plus fabuleux portraitiste du XVIIème siècle Curieusement, c'est un Flamand qui fut le créateur de l'école anglaise de portraits : en 1621, le peintre s'était rendu pour quelques mois à la cour d'Angleterre et, en 1632, il y fit un nouveau séjour, qui se prolongea jusqu'en 1640. C'est alors qu'il réalisa une longue et belle suite de près de quatre cents portraits, dont la formule sera reprise par les peintres anglais durant tout le XVIIIème siècle. Son "concept" ? Au portrait sévère de la première moitié du XVIIème siècle, Van Dyck substitue un portrait élégant, à la fois de cour et intime, le plus souvent sur fond de paysage, dont la technique surprend par son audace et dont l'inspiration fougueuse est déjà romantique. Sa peinture est ainsi le reflet sophistiqué de la noblesse anglaise et de la cour de Charles Ier. David Teniers le Jeune (1610-­‐1690) -­‐ le roi de la nature morte. Teniers le Jeune était à la fois peintre et conservateur de la riche galerie (plus de mille quatre cens tableaux) de l'archiduc Léopold Guillaume, l'un des grands collectionneurs du XVIIème siècle. Ce poste ne l'empêcha pas de peindre quelques milliers d'œuvres qui, diffusées dans toute l'Europe, lui valurent une immense popularité et une fortune considérable. Ce sont, presque toujours, des fêtes villageoises et des scènes de cabaret. Ses natures mortes, beaucoup plus rares, sont la part la plus originale de cet artiste, aujourd'hui encore très recherché des amateurs. L'art des XIXème et XXème siècles La riche production artistique s'éteignit progressivement à la fin du XVIIème siècle. Il faudra attendre la fin du XIXème siècle pour assister à une explosion de peintres belges d'immense talent. Ecole de Laethem-­‐Saint-­‐Martin, le mythe se poursuit ... C'est vers 1895 qu'une bande de jeunes artistes, emmenés par le dessinateur et le sculpteur George Minne (1866-­‐1941), les peintres Emile Claus (1849-­‐1924), Gustave van de Woestijne (1881-­‐1947) et Julius De Praetere (1879-­‐1949) quittent leurs ateliers pour le village de Laethem-­‐Saint-­‐Martin, coincé entre deux méandres de la Lys. Le bourgmestre (et peintre) Albijn "Binus" Van den Abeele leur offre l'hospitalité et un environnement paisible et reposant. En installant leurs chevalet dans la nature, les artistes veulent donner de l'air à la peinture. Mais ils vont aussi piocher leurs influences dans le passé, chez les Primitifs flamands. Cette "première vague" de l'école Laethem-­‐Sant-­‐Martin, teintée de mysticisme et de religiosité, se rattache au symbolisme. La e
"deuxième vague" surgit au début du XX siècle. Frits van den Berghe (1883-­‐1939), Gustaaf de Smet (1877-­‐
1943), Léon de Smet (1881-­‐1966), Constant Permeke (1886-­‐1952), Albert Servaes (1883-­‐1966) et Théo van Rysselberghe (1862-­‐1926 fréquentent Laethem-­‐Saint-­‐Martin mais se détachent de leurs précurseurs et produisent des œuvres marquées par l'impressionisme et le luminisme. Plus tard (suite aux contacts avec l'expressionnisme hollandais), on retrouvera chez eux un expressionnisme profondément ancré dans la culture flamande, en phase avec les revendications culturelles flamandes de l'époque. L'âge d'or de cette "deuxième vague" se situe vers 1925 et déclinera au moment de la crise économique de 1929. Depuis 1965, nombreux sont les artistes "néo" ou "post"-­‐expressionnistes qui s'installent à Laethem-­‐Saint-­‐Martin pour cultiver sa légende. Les symbolisme et le génie belge En art, le XXème siècle commence en 1890. Avec le symbolisme. En 1890, l'impressionnisme n'est certes pas mort, mais il est en retrait. A la différence de l'impressionnisme, le phénomène symboliste n'est pas spécifiquement français, mais européen. Les Belges seront parmi ses adeptes les plus talentueux : Ensor, Khnopff, Rops et Spilliaert. A l'opposé des impressionnistes qui aimaient la nature, le plein air et la lumière solaire, les symbolistes préfère le crépuscule ou la nuit, et les brumes de l'hiver. James Ensor (1860-­‐1949) -­‐ précurseur de la peinture moderne La vie d'Ensor est celle d'un solitaire. Il n'a connu ni mariage ni voyages. Les parents de "ce fils de la mer d'Ostende" exploitaient un commerce d'articles de plage et de souvenirs. Enfant, James Ensor y occupait une petite chambre à l'arrière avec vue sur mer. Il y dessinait de nombreuses vues sur le port et paysages (La table du déjeuner ou Le port d'Ostende), assez proches de ce qu'on pouvait voir alors dans le milieu artistique. Petit à petit, il s'est fait un nom, mais, lorsqu'en 1893, dans un accès de "blues", il a voulu liquider tous ses travaux pour la somme de 8 500 francs, il ne trouva aucun amateur. La suite est connu : Ensor reprend palette et pinceaux et évolue vers une vision plus sarcastique et inquiétante. Les masques et les squelettes qui hantent ses plus belles toiles, seront l'instrument principal de sa dérision. Ce reclus, sans amis et sans appuis en peinture, va se situer à l'extrême pointe de l'esprit, d'audace, d'aventure et de création. Léon Spilliaert (1881-­‐1946) -­‐ l'esprit fin-­‐de-­‐siècle Spilliaert est un cavalier seul, un précurseur d'art moderne. Il est né à Ostende où son père était un parfumeur à la mode. C'est un enfant replié sur lui-­‐même qui a peur de tout et trouve le refuge dans la lecture. Il va lire Nietzsche, Schopenhauer et Chateaubriand. Mais surtout, il dessine. Il quitte Ostende pour Bruxelles où il va travailler pour l'éditeur Edmond Deman. Celui-­‐ci accroche les œuvres de Spilliaert aux murs de sa boutique, mais sans succès. On les trouve sombres et inquiétantes. Il tente alors sa chance à Paris, toujours sans succès. Il décide alors de rentrer à Ostende. L'austérité de sa ville en hiver (sa saison préféré) réapparaît dans ses œuvres. La solitude y revient comme un leitmotiv. Ses autoportraits nous montrent un homme au regard traqué. Très indépendant et inclassable, l'artiste s'approchera du symbolisme, de l'expressionnisme et de l'abstraction. C'est sans doute cette farouche indépendance qui constitue sa modernité ... Fernand Khnopff (1858-­‐1921) -­‐ inspirateur de Gustav Klimt Sa jeunesse se passe à Bruges qui est, selon lui, "une réelle ville morte". Son père Edmond est nommé substitut du procureur du Roi et la famille s'installe dans un bel hôtel particulier. Fernand abandonne le droit (décidé par son père) et ouvre un atelier de portraits qui attire rapidement tout le gotha bruxellois. En 1888, il suit ses parents à Saint-­‐Gilles. C'est ici qu'il produira ses meilleures œuvres (qui ont pour thème la femme onirique, androgyne et lointaine) et connaîtra la gloire internationale. Quand La Monnaie lui commande les costumes et les décors de plusieurs opéras, Khnopff a l'occasion de côtoyer de jeunes cantatrices, pulpeuses et extraverties. Désormais, ses modèles sont plus charnels, décochent des œillades, se dénudent complètement ... Ses compositions baignant dans le mystère où règnent des femmes inaccessibles, plongées dans une profonde rêverie, s'imposeront rapidement comme l'incarnation du nouveau courant pictural. Lors de l'exposition de la Sécession viennoise en 1898, Khnopff fait un triomphe. Il influencera de façon déterminante l'œuvre de Gustav Klimt et ses femmes "mosaïques". Le surréalisme : quand la toile fixe les rêves Entre les deux guerres, un nombre croissant d'artistes dénonce les rigueurs du cubisme et milite pour la libération de l'imagination. Bientôt, ils occuperont le devant de la scène : les surréalistes ! Parmi eux, deux Belges ! René Magritte (1898-­‐1967) -­‐ le plus grand "inventeur" d'images Il commence en tâtonnant : impressionniste à quinze ans, futuriste à vingt ans, il penche vers le cubisme à vingt-­‐cinq ans quand il épouse Georgette Berger, une amie d'enfance retrouvée par hasard au Jardin botanique de Bruxelles. Puis, tout bascule ! La découverte de Giorgio de Chirico, l'influence du poète Paul Nougé, les amitiés nouées avec Louis Scutenaire, André Breton, Paul Eluard et Louis Aragon, ouvrent à Magritte la voie d'un art personnel, original et, comme il l'a voulu, magique. Il va s'affirmer comme l'un des plus grands "inventeurs" d'images du siècle. D'une manière toute simple. Magritte choisit des objets familiers, un bilboquet ou un rideau qu'il détourne de leur sens commun. Les bilboquets géants s'alignent comme des peupliers au bord d'une route (le Jockey perdu), le rideau s'ouvre sur des horizons jamais vus (le Village mental). Ce qu'il veut, lui, c'est manifester "le mystère absolu du présent". Magritte aimait à répéter : "Nous ne voyons jamais qu'un seul côté des choses. Or c'est justement l'autre côté que je cherche à exprimer'. Chacune des œuvres de Magritte est un dépaysement poétique. Presque un demi siècle après sa disparition, son univers n'a rien perdu de sa fraîcheur ni de sa provocante insolence. Paul Delvaux (1897-­‐1994) -­‐ témoin majeur du courant onirique. Delvaux ne partage ni l'humour, ni la provocation, ni la cruauté de Magritte. Dans toutes ses toiles, on retrouve chez lui une femme bien en chair, seins lourds, visage énigmatique, souvent multipliée à plusieurs exemplaires dans le même tableau et dont les gestes figés la situent à mi-­‐chemin entre l'être vivant et la statue. Des hommes, soigneusement vêtus, les ignorent totalement. Le charme étrange de ces personnages somnambuliques demeure, lui, bien réel. Pierre Alechinsky (1927-­‐), trait d'union entre l'expressionnisme et le surréalisme Né à Bruxelles, ce fils d'un immigré russe a une passion pour l'imprimé, le livre et l'écriture. "Je suis un peintre qui vient de l'imprimerie", aime-­‐t-­‐il à répéter. Alechinsky a suivi les cours (1944-­‐1948) de typographie et de l'illustration à La Cambre. Mais sa véritable école fut en réalité le mouvement Cobra (Copenhague, Bruxelles, Amsterdam) -­‐ connu pour son opposition à la querelle entre abstraction et figuration -­‐ qui lui a permis de développer la liberté et la spontanéité de son trait. Influencées par la calligraphie orientale, ses œuvres parfois monumentales sont souvent composées d'une image centrale entourée de vignettes (dites "remarques marginales") inspirées de la bande dessinée. Comme lui, elles explosent d'énergie et de vitalité. 

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