À Boulogne-Billancourt, la première pierre de la future « maison d

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À Boulogne-Billancourt, la première pierre de la future « maison d
À Boulogne-Billancourt, la première pierre de la future « maison
d’Église et maison des familles » a été posée
Cabinet d’architectes Brenac et Gonzalez
La future maison d’Eglise et maison des familles dans son environnement
« Habituellement, quand ils voient un quartier s’agrandir, les catholiques pensent “il faudrait une
église”. Mais alors, ils pensent à eux. Cette fois, nous avons voulu partir de ceux qui vont habiter
ce quartier, peut-être catholiques, ayant des contacts épisodiques avec l’Église, ou ne la
connaissant pas. » Pour ces futurs habitants du Trapèze, à Boulogne-Billancourt (Hauts-deSeine), quartier en plein aménagement des rives de la Seine sur le terrain des anciennes usines
Renault, Mgr Gérard Daucourt, évêque de Nanterre, et la petite équipe diocésaine qui l’entoure,
ont conçu l’Espace Saint-François-de-Sales.
À la fois « maison d’Église », à la disposition des quatre paroisses du doyenné de Boulogne, et
« maison des familles », « ouverte à tous », du diocèse de Nanterre, le bâtiment abritera une
grande salle modulable, un oratoire « qui pourra s’agrandir », des salles de réunion et salons
d’accueil et enfin une salle à manger. La première pierre en a été posée vendredi 23 novembre,
au cours d’une petite célébration organisée sous un chapiteau planté au milieu des grues et des
parpaings.
L’Espace Saint-François-de-Sales, dont la construction a démarré en réalité en mars, devrait
recevoir ses premiers visiteurs en mars 2014. Le projet, d’un coût de 4,5 millions d’euros, est
financé par les Chantiers du Cardinal.
ANCIENNES FRICHES RENAULT
C’est en 1992 que les usines Renault ont fermé leurs portes, a rappelé le maire de BoulogneBillancourt, Pierre-Christophe Baguet. En 2008, le conseil municipal a voté la mise à disposition
de l’Église catholique d’un terrain, au moyen d’un bail emphytéotique de 75 ans. « Comme il l’a
fait pour les autres communautés religieuses », a-t-il pris soin de préciser, rappelant qu’un
« centre culturel et cultuel musulman » a ouvert ses portes l’an dernier et qu’un centre
communautaire juif, doté d’une synagogue, est également en projet.
Dans ce nouveau quartier, qui devrait accueillir 12 000 habitants d’ici deux à trois ans, « je crois
qu’il était utile et nécessaire de trouver un édifice religieux, a reconnu Pierre-Christophe Baguet.
Religieux mais pas seulement, puisqu’il sera ouvert à tous, convivial, accueillant notamment aux
familles en difficultés, aux enfants désireux d’occuper leur mercredi et leurs vacances… Des
projets comme ceux-ci peuvent, sans bruit, faire des miracles ».
En pratique, la maison d’Église offrira ses espaces aux activités des quatre paroisses du doyenné
– célébrations hebdomadaires « tôt le matin ou dans la soirée », pour ceux qui travaillent, groupes
de discussion par métier « sur le modèle de ceux proposés par Notre-Dame de Pentecôte à La
Défense », expositions, conférences ou encore échanges œcuméniques et interreligieux – mais
aussi à l’aumônerie étudiante, la pastorale de la santé et au pôle solidarité.
« BELLE ET BONNE LAÏCITÉ »
De son côté, mais dans le même bâtiment, la « maison des familles, au pluriel », a insisté la
déléguée diocésaine Marie-Agnès Tixier, aura pour mission d’offrir un « accueil inconditionnel »
aux familles, notamment celles qui ne sont « pas soutenues par une famille élargie, qui sont
isolées ». Là encore, des partenariats sont prévus avec la fondation Apprentis d’Auteuil, le Cler, le
Secours catholique ou les Associations familiales catholiques.
« Il y a une belle et bonne laïcité qui vise, non pas seulement à garantir la liberté de culte, mais
qui comprend que les religions, quand elles vivent le message qui est le leur, contribuent à la paix
sociale », s’est félicité Mgr Daucourt, décrivant le projet comme un « cadeau » aux habitants, mais
aussi aux paroisses de la ville, les « empêchant de vivre en circuit fermé ». « Cette maison sera
ouverte à toutes les personnes qui vivent une réalité familiale, je pense qu’on me comprend. Nous
les accueillerons avec nos convictions concernant le couple et la famille, partagées je pense par
beaucoup quant au rôle social de la famille. »
« LE DON D’AMOUR DU CHRIST POUR TOUS »
Décrivant le logo du projet – un bâtiment habillé de couleurs chaudes, coiffé d’un clocher, et
entouré de deux personnages stylisés, bras en croix – l’évêque de Nanterre a noté que « quand
des gens se comprennent, se rencontrent, quelque chose se passe dans leur cœur. Pour nous
chrétiens, cette source est le Christ lumière du monde ».
Au passage, il a souligné combien il a apprécié, lors de sa visite ad liminaà Rome cette semaine,
le passage du discours de Benoît XVI concernant les « initiatives que soutiennent les évêques »
de France en direction des familles. « Je voulais lever la main et lui dire “Saint-Père, vous parlez
de Boulogne-Billancourt !” »
Bien entendu, a-t-il conclu, « des temps de prière, des célébrations eucharistiques » se
dérouleront dans ce futur Espace Saint-François-de-Sales. « Mais nous ne partons pas de là.
Nous nous adressons à celles et ceux qui ont besoin d’être aidés dans leur vie familiale et
professionnelle, sans qu’ils se sentent tout de suite membres de la communauté, accaparés par
elle. » Peut-être y découvriront-ils « le don d’amour du Christ pour tous ».
Fin 2009, une maison des familles s’est ouverte à Seyssins (Isère), dans le diocèse de Grenoble.
En partenariat avec le Secours catholique et les Apprentis d’Auteuil, elle propose des ateliers, des
échanges à des familles précaires, souvent monoparentales. À Lyon, c’est le service de la
pastorale des familles du diocèse qui est à l’origine de la transformation de la maison paroissiale
Sainte-Blandine en « maison des familles » qui leur propose accueil, écoute, information et
formation, prière et soutien spirituel. Enfin, le diocèse de Versailles porte lui aussi un projet de
maison des familles.
Anne-Bénédicte HOFFNER

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