Mademoiselle Julie De August Strindberg Me. 18 mars 2015, 20h15

Transcription

Mademoiselle Julie De August Strindberg Me. 18 mars 2015, 20h15
Mademoiselle Julie
August Strindberg
Mise en scène Gian Manuel Rau
Me. 18 mars 2015, 20h15
A L’Heure bleue
De
©Mario del Curto
Mademoiselle Julie est suivie de Julia, adaptation brésilienne de la
pièce de Strindberg. Une programmation en forme de diptyque.
Une occasion unique de voir deux versions très différentes d’une même
œuvre.
Mademoiselle Julie
« Ce soir, Mademoiselle Julie est folle, complètement folle ». Ce sont les premiers mots
de la pièce de Strindberg, dramaturge de
l’impossible union entre hommes et femmes,
de l’irréconciliable et tragique guerre du couple.
Tout se passe pendant cette nuit de la
Saint-Jean, une nuit où comme lors du carnaval le monde est cul par-dessus tête. Le comte
est absent et Mademoiselle Julie, sa fille, joue
avec le feu, avec la tentation érotique et la
transgression sociale. Elle lance ses banderilles
sur Jean, son domestique, initiant un jeu de
séduction qui tourne vite au duel pervers,
dans lequel domination et sujétion s’aiguisent
jusqu’au heurt fatal.
Dans cette version contemporaine du metteur en scène Gian Manuel Rau, Julie est
incarnée par Berdine Nusselder, une actrice à
la beauté fragile, capable de s’abandonner aux
multiples facettes du personnage. Une danse
de mort qu’elle mènera avec Roland Vouilloz,
pour révéler l’intime monstruosité de ce
chef-d’œuvre.
Tragédie naturaliste
La pièce d’August Strindberg a suscité de nombreuses controverses et provoqué un violent
débat critique. Mademoiselle Julie a d’abord
été interdite ou censurée dans toute l’Europe
de la fin du XIXe siècle. On pensait que les
situations et les postures traitées étaient
moralement et socialement subversives. On
trouvait inconvenant et inconcevable que la
fille d’un aristocrate pût séduire le valet de son
père qui, à son tour, la contraignait à se suicider.
La première réaction fut donc immédiatement
négative ; la condamnation de la pièce générale, fanatique et indignée. Mademoiselle Julie
symbolisait toute la corruption et les dangers
d’un monde gagné par le modernisme.
Au début du XXe siècle, l’aspect moral de
la pièce s’estompe au profit d’analyses d’ordre
littéraire et artistique. Il s’agit alors de comprendre ce que August Strindberg entend par
tragédie naturaliste.
Montrer des impressions
« Le naturalisme ne décrit pas vraiment ce qui
se passe sur scène, mais si on prend l’auteur
au sérieux, il faut plutôt regarder du côté des
expériences qu’il a menées sur son cerveau et
son corps. Elles ont commencé avant l’écriture
de cette pièce, et trouveront leur apogée en
1890 avec la rédaction en français de l’Inferno. Il essaye de se manoeuvrer dans un certain
délire psychique et intellectuel pour mettre une
situation catastrophique sur un plan qui
dépasse largement le réel. Le naturalisme chez
Strindberg est à chercher dans les expériences
qu’il mène sur scène, dans ce dispositif expérimental où il met en contact les éléments les plus
extrêmes et étudie leurs réactions, comme par
exemple de mettre le serviteur et la maîtresse
sur une île la nuit de la Saint-Jean. En ce qui
concerne la cuisine, dont il donne une longue
description au début de la pièce et qui tend
à conférer à l’ensemble une couleur réaliste,
je m’appuie sur la préface de l’auteur. Il parle
déjà de la tentation de dépasser la représentation réaliste pour montrer des impressions, des
sensations, des éléments découpés, montrés
comme des extraits. Fragmentation du décor
que nous avons déjà fait dans Le Pélican, où la
scénographie se limite aux éléments nécessaires pour montrer ou faire allusion au plus grand
délire possible. »
Gian Manuel Rau
Extrait d’un entretien accordé à Delphine de Stoutz
Durée
1h30
Mise en scène
Gian Manuel Rau
Avec
Caroline Cons
Berdine Nusselder
Roland Vouilloz
Traduction
Laurence Calame, François Chattot, Matthias Langhoff, Philippe
Macasdar, Nicola Rudnitzky et
Martine Schambacher
Assistante à la mise en scène
Anne Schwaller
Scénographie
Anne Hölck
Lumières
Gian Manuel Rau
Costumes
Gwendolyn Jenkins
Son
Bernard Amaudruz, Graham
Broomfield et Manu Rutka
Production
et production déléguée
Théâtre de Carouge — Atelier de
Genève
Gian Manuel Rau
Gian Manuel Rau étudie les littératures allemande et française à l’Université de Zurich. En parallèle, il monte Beckett et Botho Strauss avant
d’être engagé comme assistant de Ruedi Hausermann au Theater am
Neumarkt de Zurich et de Thomas Ostermeier à la Schaubühne de
Berlin. Le Zurichois présente l’essentiel de ses spectacles en Allemagne
avant de conquérir la scène francophone avec des pièces de Harold
Pinter présentées au Théâtre de la Bastille puis Le Pélican de Strindberg
à Vidy, dans une mise en scène minimaliste et violente, encensée par
la critique. Dans un autre registre, comique, il fait souffler un vent de
modernité audacieuse sur la Comédie­Française pour une adaptation
de l’œuvre de Georges Feydeau.
Le metteur en scène orchestre avec talent sa prédilection pour les
névroses familiales, les failles et dérives conjugales. Récemment, il crée
avec succès plusieurs pièces de jeunes auteurs suisses dont Lukas Bärfuss, Anne-Sylvie Sprenger et la Chaux-de-Fonnière Valérie Poirier.
A venir
Julia
D’après Mademoiselle
Julie
August Strindberg
Mise en scène Christiane Jatahy
Me. 25 et je. 26 mars 2015, 20h15
A Beau-Site
De
Spectacle en portugais surtitré en français
De la pièce de Strindberg, Christiane Jatahy, metteure en scène brésilienne, garde la trame affûtée : un corps-à-corps social et érotique dans
lequel basculent les rapports de force. Mêlant le théâtre et le cinéma,
les images enregistrées et la caméra directe, elle met à nu les rouages
de la société du Brésil d’aujourd’hui. Julia est un spectacle qui bouscule: on en sort décoiffé.
C’est quoi ce genre ?
De novembre à mars, sept
spectacles de la saison offrent une
matière sensible pour dialoguer
autour de questions telles que
l’identité masculine et féminine,
la maternité, les rapports hommesfemmes et les stéréotypes.
Prochains rendez-vous :
Théâtre débat
Je. 26 mars 2015, 21h30
A Beau-Site
A l’issue de la représentation
de Julia. Animé par Eglantine
Jamet-Moreau et Sigolène
Chavane (Association SEM).
Avec Christiane Jatahy
(Metteure en scène de Julia)
Atelier d’analyse dramaturgique
Sur Mademoiselle Julie
Me. 25 mars 2015, 14h
A Beau-site
Animée par Danielle Chaperon
et Lise Michel (Université de
Lausanne).
Inscrivez-vous avant le lu. 23
mars 2015 : [email protected]
Entrée libre
Beau-Site
Rue de Beau-Site 30
2300 La Chaux-de-Fonds
L’Heure bleue et
la Salle de musique
Av. Léopold -Robert 27
2300 La Chaux-de-Fonds
Billetterie
Av. Léopold-Robert 27
2300 La Chaux-de-Fonds
+41 (0)32 967 60 50
Tarifs
CHF 30.−, 20.−, 15.−
Le TPR — Centre neuchâtelois des arts vivants remercie chaleureusement tous ses partenaires et donateurs de leur confiance et de leur
soutien. La Saison 2014 — 2015 est soutenue par :
Les activités du TPR — Centre neuchâtelois des arts vivants sont
subventionnées par la Ville de La Chaux-de-Fonds, le Canton de
Neuchâtel, la Ville du Locle et la Ville de Neuchâtel, et soutenues par :
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