Cameroun

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Cameroun
Cameroun
Superficie : 475 439 km²
Population : 16 380 005 hab. (2006)
Langues officielles : Français, Anglais
Langues parlées : Beti, Peul, Bamileke, Yemba-nwe, Ghomala, Basaa, Bamun
Monnaie : Franc CFA
Capitale : Yaoundé
Principales villes : Douala, N'kongsamba, Maroua, Garoua, Bafoussam, Kumba,
Bamenda, Foumban
Quelques chiffres :
Cameroun
France
18,1
61,3
50,4 ans
80,7 ans
0,506
0,942
38
111
PIB par habitant ($)
2 199
30 693
Indice de fécondité
4,31
1,89
Population (millions)
Espérance de vie
Indice de développement humain
Densité (h/km²)
Source : Etat du monde 2008
Religions : catholiques : 34,7 % - animistes : 26 % - musulmans : 21,8 % protestants : 17,5 % (Source : Aide à l’Eglise en détresse)
Fiche Cameroun réalisée par l’Enfance Missionnaire (O.P.M.) – Septembre 2008
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Bonjour,
Je m’appelle Joséphine, j’habite à 118 kilomètres au sud de
Yaoundé. Je suis de l’ethnie Ewondo, je parle français et
éwondo comme la plupart des gens de mon village.
J’ai trois sœurs et deux frères. Mes grands-parents et mes
oncles habitent à côté de chez moi car en général, les
hommes restent dans le même village alors que les filles
partent dans le village de leur mari. Ici, les gens se marient
entre personnes de même ethnie. Pour le mariage, il faut
tout d’abord faire le mariage traditionnel où le garçon doit
donner une dot à la famille de la mariée. Comme les jeunes n’ont pas d’argent, ils
restent parfois plusieurs années ensemble sans se marier. Puis on va à la mairie et à
l’église. Ce sont les mariés qui se choisissent. Par contre, la dot est donnée quand la
fille et ses parents sont d’accord. Au village, pour une dot, il faut un à deux sacs de riz,
des tissus et de l’argent. Souvent c’est le père qui paye une partie de la dot. Puis on fait
un grand repas : c’est une occasion de se réunir, de se rencontrer et de faire la fête.
Dans chaque maison, il y a une radio qui est en marche une grande partie de la
journée. C’est le moyen de se tenir au courant de ce qui se passe dans le pays et dans
le reste du monde. Il faut dire que les routes sont très mauvaises et qu’en saison des
pluies, les voitures ne peuvent plus venir au village. Le marché est aussi le lieu de
rencontre où l’on prend des nouvelles de tout le monde, il se déroule d’un village à un
autre. C’est une grande animation pour tous les villages des environs.
L’école du village
Dans mon village, il y a une école. Elle se
trouve pas très loin de chez moi. On y va à
pied le matin et le soir, mais le niveau est
mauvais car il n’y a qu’un seul instituteur
pour cinq classes et beaucoup d’enfants.
Alors après 8 ans, on change d’école et on
va à l’école de la mission qui est à 6
kilomètres. Là-bas, c’est la journée
continue : on commence à 7h30 pour finir
à 15h30, car les après-midi sont trop
chaudes pour pouvoir travailler. A la
mission, l’école a un instituteur par classe, on apprend donc plus vite et l’on travaille
mieux.
Quand on rentre, on aide un peu nos parents mais ce n’est pas obligatoire. Il n’y a pas
de différence entre les garçons et les filles : on va tous chercher de l’eau, laver les
assiettes ou surveiller les plus petits.
Souvent, on joue avec les autres enfants du village. Il y a plein de jeux ici : on peut faire
des constructions et des voitures avec des bambous, on se raconte des histoires qu’on
a entendues lors des soirées ou des visites chez nos grands-parents, on chasse les
oiseaux avec nos lance-pierres puis on les fait cuire. Souvent, on va à la pêche avec
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nos amis ou nos parents. Les hommes pêchent à la ligne et les femmes pêchent avec
des nasses. Il faut te dire que dans ma région il y a plein de rivières avec beaucoup de
poissons dedans.
Le temps des cultures
Chez nous, il y a deux saisons des pluies : une grande de juillet à novembre et une
petite de mars à mai. Ce qui fait que nous pouvons faire deux récoltes par an. Tous les
enfants aident un peu au champ, surtout pendant les vacances en juillet- août. Moi, je
vais aider ma mère pour cultiver puis, quand j’en ai assez, je me mets sous un arbre et
je chante ou je raconte des histoires avec mes frères et sœurs. Mon frère qui est plus
grand travaille plus que moi, mais c’est lui qui le veut.
« Monsieur couteau »
Tous les deux-trois ans « monsieur couteau » passe. C’est comme ça que tous les
enfants l’appellent. C’est toujours le même, il va de village en village. C’est un vieil
homme qui circoncit tous les garçons qui ont entre 5 et 6ans. Le vieil homme est connu
de tous pour sa dextérité et ses valeurs morales.
Une autre personne importante est le chef de village : il est le sage qui est reconnu par
tous. Il représente le village et parle en son nom quand il y a des mariages ou des
étrangers qui passent nous voir. C’est aussi lui qui règle les conflits même s’ils sont très
importants, il évite souvent que les gens aillent devant les tribunaux. Quand il finit de
régler un problème, on tue une chèvre en signe de réconciliation, puis on la mange
ensemble pour montrer qu’on est toujours capable de manger dans un même plat.
Quand il y a un meurtre et que du sang a coulé, c’est tout le village qui doit réparer ce
qui a été fait. Un endroit est mis «tzo» c'est-à-dire qu’il est tabou (interdit) pour tous les
gens du village. Par exemple si l’endroit est une rivière, on pêche un gros poisson, on le
marque puis on le remet à l’eau en disant des incantations pour demander pardon.
Alors, il sera interdit de pêcher dans la rivière. Après 5 ou 6 ans, quand il faut lever le
tabou, on fait une grande pêche jusqu’à ce qu’on reprenne le poisson marqué.
Maintenant souvent, les gens vont voir le prêtre qui fait une cérémonie de réconciliation
et tout est fini.
La palabre est aussi un temps important chez nous. Elle se passe dans le village et
permet aux gens de se retrouver pour parler des problèmes et les régler.
Le père
Le père habite à côté de la mission. Il ne passe pas souvent dans les villages car il doit
animer près de 100 villages sur un rayon de 40 km environ. On le retrouve tous les
dimanches à la messe.
Dans ma région, les gens sont tous chrétiens. Pour rencontrer des musulmans, il faut
soit aller dans certains quartiers de la capitale, soit aller au nord du pays. Chaque
dimanche, à tour de rôle, une chorale d’un des villages est chargée de l’animation. Bien
sûr, toutes les autres chorales les accompagnent pendant la messe qui dure entre 1h30
et 2h. Les gens dansent et chantent. Au moment de la quête, ce sont les gens qui se
déplacent pour apporter leur offrande dans la corbeille qui est devant l’autel. Pour les
grandes fêtes comme Noël et Pâques, il y a une procession des offrandes où les gens
apportent en chantant et dansant des mangues, des bananes, du poisson et même des
chèvres ou des poulets vivants.
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Il y a aussi la fête patronale, qui est pour nous sainte Thérèse. Ce jour-là, on fait
une messe spéciale comme pour les grandes fêtes. La semaine dernière, j’ai demandé
à ma catéchiste de m’écrire un petit papier sur la situation de l’Eglise dans mon pays
car je ne suis pas très au courant. Pour que tu puisses mieux comprendre la situation
j’ai recopié cette lettre :
L’Eglise au Cameroun
Les premiers missionnaires furent protestants (baptistes de Londres), ils arrivèrent en
1884. Les catholiques arrivèrent en 1890. Il y a aujourd’hui une augmentation constante
du nombre de prêtres autochtones qui remplacent peu à peu les missionnaires. L’Eglise
est très appréciée par la population, même par les non-chrétiens, ceci grâce à ses
nombreux services comme les écoles, les dispensaires, les hôpitaux, les maternités et
ses projets de développement. Mais aussi grâce à son action auprès des plus pauvres
et la présence de nombreux mouvements et services d’Eglise. L’Eglise prend position
pour les plus pauvres en dénonçant la corruption, les arrestations arbitraires, la torture
des opposants au pouvoir… et en défendant les pays pauvres pour qu’une partie de
leur dette sois remise. Depuis quelques années, il y a un gros travail d’inculturation afin
que la foi chrétienne soit solidement ancrée chez les croyants.
Je crois que ceci t’aidera à comprendre un peu comment on vit dans mon pays. Toi
aussi, écoute tout ce que disent les adultes et tes copains pour m’expliquer comment ça
se passe chez toi.
Joséphine
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Le jeu de Wari
C’est un jeu très répandu dans toute l’Afrique, avec dans chaque pays, un nom différent
et des variantes au niveau des règles du jeu. Celle que je vais te présenter est la plus
simple. Elle peut se jouer sur le sol en creusant deux fois 6 trous et en ayant 48 graines
assez grosses (des haricots secs par exemple).
Principe du jeu :
Au départ, les deux joueurs placent 4 graines dans chaque trou.
Les joueurs sont situés de part et d’autre du jeu. Ils possèdent chacun une rangée de 6
trous. Puis on tire au sort pour désigner celui qui va commencer.
Celui-ci prend 4 graines dans une des alvéoles et les sème, une à une, dans le sens
inverse des aiguilles d’une montre.
Apparemment, il ne se passe rien. Cependant, le nombre de graines devient très vite
inégal dans chaque alvéole.
Dès lors, si la dernière graine semée porte le contenu de la case d’arrivée à deux ou
trois, le joueur prélève l’ensemble. Ainsi que les graines de l’alvéole précédant
immédiatement celle-ci, si elle contient 2 ou 3 graines.
La fin de la partie intervient lorsqu’il n’est plus possible de continuer de semer.
Le vainqueur est celui qui détient la plus grande quantité de graines.
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