l`industrie marocaine face au règlement REACH
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L’INDUSTRIE MAROCAINE FACE AU REGLEMENT REACH DRAFT Présenté par A. BENABDELKRIM [email protected] MAI 2008 TABLE DES MATIERES ABREVIATION ET ACRONYMES ------------------------------------------------------------------ 4 AVANT PROPOS ----------------------------------------------------------------------------------------- 5 I- APPROCHE METHODOLOGIQUE -------------------------------------------------------------- 6 II- PRESENTATION SUCCINCTE DU REGLEMENT REACH ------------------------------ 8 II.1 Enregistrement--------------------------------------------------------------------------------- 9 II.2 Evaluation -------------------------------------------------------------------------------------- 11 II.3 Autorisation ------------------------------------------------------------------------------------ 11 II.4 Restriction -------------------------------------------------------------------------------------- 11 III- OBLIGATIONS DES ENTREPRISES EXPORTANT VERS L’UE ---------------------- 13 IV- CONSEQUENCES SUR LES ENTREPRISES QUI EXPORTENT/IMPORTENT VERS/DE L’UE -------------------------------------------------------------------------------------- 14 IV.1 Conséquences au niveau des exportations ------------------------------------------------ 17 IV.2 Conséquences au niveau des importations ------------------------------------------------ 19 IV.3 Autres conséquences ------------------------------------------------------------------------- 20 V- INFORMATIONS MANQUANTES --------------------------------------------------------------- 21 VI- ANALYSE SECTORIELLE ----------------------------------------------------------------------- 22 VI.1 VI.2 VI.3 VI.4 VI.5 Industrie Chimique et Parachimique (ICP) ---------------------------------------------- 25 Industrie Agro-Alimentaire (IAA)---------------------------------------------------------- 28 Industrie Textile et du Cuire (ITC) -------------------------------------------------------- 30 Industrie Métalliques et Mécaniques (IMM) --------------------------------------------- 32 Industrie Electrique et électronique (IEE)------------------------------------------------ 33 VII- FEDERATIONS ET ASSOCIATIONS CONCERNEES PAR REACH ----------------- 37 VIII- ETAT DE PREPARATION DES FEDERATIONS, ENTREPRISES ET INSTITUTIONS PUBLIQUES FACE A REACH-------------------------------------------- 38 IX- CONCLUSIONS -------------------------------------------------------------------------------------- 39 REFERENCES BIBLIOGRAHIQUES --------------------------------------------------------------- 41 ANNEXES--------------------------------------------------------------------------------------------------- 44 M.A. Benabdelkrim 2/44 REME/GTZ-REACH Annexe 1 : Importation et exportation des substances chimiques Annexe 2 : Nomenclature des activités industrielles marocaines Annexe 3 : Liste des sociétés de l’industrie de transformation qui exportent vers l’UE Annexe 4 : Exemples de substances, de préparations et de substances dans des articles Annexe 5 : Données sur les importations et les exportations des substances chimiques Annexe 6 : Délais d’enregistrement de certaines substances chimiques exportées par le Maroc selon le tonnage exporté Annexe 7: Importation des industries de transformation Annexe 8: Liste des substances chimiques dangereuses identifiées au Maroc (enquête 2003 M.A. Benabdelkrim 3/44 REME/GTZ-REACH ABREVIATION ET ACRONYMES BPL : Bonnes Pratiques de Laboratoire CA : Chiffre d’affaires CEE : Communauté Economique Européenne CMR : Cancérogène, mutagène, toxique pour la reproduction ECHA : European Chemicals Agency GS : Gros Secteur IAA : Industrie Agro-Alimentaire ICP : industries chimiques et parachimiques IEE : industries Electriques et Electroniques IMM : industries métalliques et mécaniques ITC : industries du textile et du cuir JICA : Agence Japonaise de Coopération Internationale (Japan International Cooperation Agency) K€ : Mille Euros PME : petites et moyennes entreprises REACH : Registration, Ealuation and Autorisation of Chemicals. REME : Réseau des Entreprises Maghrébines pour l’Environnement SAMIR : Société Anonyme Marocaine de l’Industrie du Raffinage SFPZ : Société des Fonderies de Plomb de Zellidja UE : Union Européenne M.A. Benabdelkrim 4/44 REME/GTZ-REACH AVANT PROPOS Les substances chimiques jouent un rôle indéniable dans le développement économique et social des pays. En raison de leur large utilisation dans divers secteurs de l’industrie, de l’agriculture et de la santé, leur production au niveau mondial est sans cesse en progression. Malgré leurs contributions au développement de plusieurs secteurs, les substances chimiques peuvent cependant engendrer, dans certaines conditions, des effets négatifs et parfois irréversibles sur la santé des populations et l’environnement. C’est dans ce contexte que la Communauté internationale a défini la gestion écologiquement rationnelle des produits chimiques comme un des objectifs prioritaires pour le développement durable. Elle a également arrêté, dans le cadre du chapitre 19 du programme « Action 21 », les domaines prioritaires qui doivent être considérés pour l’aboutissement à une gestion écologiquement rationnelle au niveau mondial, qui respecte les principes d’un développement durable et de l’amélioration de la qualité de la vie des populations. Pour participer à la réalisation de cet objectif et dans un souci de résoudre les problèmes rencontrés dans le fonctionnement actuel de la législation communautaire relative aux substances chimiques, le parlement européen a adopté le Règlement (CE) n° 1907/2006 relatif à l' enregistrement, l' évaluation et l' autorisation des substances chimiques, ainsi que les restrictions applicables à ces substances (REACH : Registration, Ealuation and Autorisation of Chemicals). Ce règlement, entré en vigueur le 1er juin 2007, s’applique au niveau de l’Union Européenne (UE) pour la fabrication, l’importation, la mise sur le marché ou l' utilisation des substances chimiques, telles quelles ou contenues dans des préparations ou des articles. Cependant, il ne concerne pas uniquement les pays de l’UE mais a des conséquences sur l’ensemble du reste du monde en raison des liens commerciaux et des échanges de marchandises avec l’UE. En effet, pour pouvoir exporter une substance chimique vers l’UE, telle quelle ou contenu dans des préparations ou des articles, il faut procéder au préalable à son enregistrement auprès d’une agence créée à cet effet (ECHA : European Chemicals Agency). De même, certaines substances chimiques qui risquent de ne plus être autorisées par cette législation ou pour lesquelles l’application de cette législation entraînerait des coûts importants, pourraient ne plus être produites au niveau de l’UE. Les importateurs de ces produits à travers le monde seront alors obligés de chercher d’autres fournisseurs de ces substances en dehors de l’UE ou d’autres substances de substitution ou même arrêter les productions qui dépendent de ces substances. Comme les liens économiques entre le Maroc et l’UE sont étroits et par conséquent les entreprises marocaines seront touchées par cette législation, le projet GTZ/REME, dans le cadre de son assistance au secteur privé, a initié et coordonné la préparation de ce document qui porte un éclairage aux acteurs du secteur économique et du secteur public marocains sur la situation de l’industrie du pays face au règlement REACH. M.A. Benabdelkrim 5/44 REME/GTZ-REACH I- APPROCHE METHODOLOGIQUE Avant de présenter la méthodologie adoptée pour la réalisation de ce travail, il y a lieu de préciser qu’il ne s’agit pas d’une étude d’impact du règlement européen REACH sur l’industrie marocaine mais plutôt d’une consultation, à courte durée, ayant pour but de donner un aperçu sur les conséquences de cette réglementation sur ce secteur. Comme il n’a pas été prévu d’organiser des enquêtes auprès des industriels, des fédérations, des associations et des administrations publiques, la réalisation de ce travail a été basée sur les bases de données, les rapports et les études disponibles. Pour ce faire, la première phase de ce travail a été consacrée à la collecte des informations indispensables pour la réalisation de l’analyse. Les exigences de la réglementation REACH ont permis d’orienter la recherche d’informations vers les données les plus pertinentes pouvant donner un aperçu sur la situation de l’industrie marocaine face au règlement REACH. Il s’agit notamment d’informations sur : Les exportations des produits chimiques vers l’Union Européenne (produits, tonnage et valeur) ; Les importations des produits chimiques de l’Union Européenne (produits, tonnage et valeur) ; Les secteurs et les entreprises exportateurs et importateurs ; Fédérations et associations concernées par REACH ; Etat de préparation des fédérations, entreprises et institutions publiques face à REACH. Les principales sources d’informations qui ont été identifiées et utilisées pour la réalisation de ce travail sont : Données statistiques du Ministère de l' Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies (Grandeurs économiques par secteur : nombre d’entreprise, chiffre d’affaire, emploi, etc.) ; Base de données de l’Office des Changes (importations et exportation en tonne et en valeur selon la nomenclature marocaine) ; Base de données de la Douane (liste des sociétés exportatrices par secteurs d’activités) ; L’étude de l’inventaire des produits chimiques dangereux au Maroc, réalisée par la société ADS Maroc pour le compte du Département de l’Environnement ; Le Profil Chimique du Maroc ; L’étude pour la formulation d’un projet d’appui aux micros, petites et moyennes entreprise pour le renforcement de la compétitivité, réalisée par ADS Maroc pour le compte de la JICA. D’autre part, la recherche bibliographique a permis d’identifier, surtout au niveau européen, un certain nombre d’études et de références qui ont aidé à mieux comprendre les conséquences du règlement REACH sur l’industrie marocaine. M.A. Benabdelkrim 6/44 REME/GTZ-REACH Il est à signaler ici, qu’à part les actions menées par la GTZ/REME (dont la réalisation de ce travail en fait partie), cette recherche bibliographique n’a pas permis d’obtenir des informations sur des études ou travaux réalisés dans les pays maghrébins ou par rapport à ces pays1. Par contre, plusieurs travaux relatifs à l’impact du règlement REACH sur les pays de l’UE, et particulièrement sur les nouveaux membres, ont été identifiés. La liste non exhaustive des références bibliographiques, présentée à la fin de ce rapport, cite les principales références identifiées et en particuliers certains guides préparés par le « European Chimicals Agency -ECHA » (voir références N° 12 à 24) sur l’enregistrement, les monomères et polymères, l’évaluation des substances, le partage de l’information, les intermédiaires, les utilisateurs en aval, l’analyse socio-économique, etc., et qui peuvent aider les entreprises marocaines à se préparer pour faire face à REACH. Il a été procédé ensuite à une présentation succincte du règlement REACH, des obligations des entreprises exportant vers l’UE et des conséquences sur les entreprises qui exportent ou importent vers ou de l’UE. Sur la base des informations collectées et de l’analyse bibliographique ainsi que des obligations et des conséquences découlant du règlement REACH, une analyse sectorielle a été effectuée et a touché : l’ensemble des grands secteurs et secteurs (selon la nomenclature des activités industrielles marocaines) les exportations globales et celles vers l’Union Européenne les conséquences de REACH sur le secteur industriel marocain. L’analyse sectorielle a permis d’identifier les fédérations et les associations concernées par REACH, d’apprécier l’état de préparation des fédérations, entreprises et institutions publiques face à REACH et de proposer quelques actions prioritaires à réaliser en faveur et par les fédérations, les entreprises et les institutions publiques. 1 Des contacts avec l’ONUDI n’ont pas permis d’identifier des travaux réalisés par cet organisme sur REACH M.A. Benabdelkrim 7/44 REME/GTZ-REACH II- PRESENTATION SUCCINCTE DU REGLEMENT REACH2 L’objectif annoncé de ce nouveau règlement européen est d’améliorer la connaissance des propriétés intrinsèques (dangers) des substances chimiques et des risques liés à leurs usages, ainsi que l’intégration, dans un délai de 10 ans, des substances existantes et des substances nouvelles dans un même système appelé REACH. La disponibilité actuelle des données sur les substances chimiques est présentée dans la figure suivante. Figure N°1 Disponibilité des données sur les substances chimiques Informations minimums 11% Testés 3% Aucune donnée 21% Très peu de données 65% Le règlement REACH vise à assurer : un niveau élevé de protection de la santé humaine et de l' environnement y compris la promotion de méthodes alternatives pour l' évaluation des dangers liés aux substances une libre circulation des substances dans le marché intérieur européen une amélioration de la compétitivité et de l' innovation. Il se base sur l’obligation de soumettre l’ensemble des substances produites et/ou importées à des quantités supérieures à une tonne par an dans l’Union Européenne à un système d’enregistrement, d’évaluation et d’autorisation. Ce règlement implique aussi une plus grande responsabilité des fabricants, des importateurs et des utilisateurs en aval dans la gestion des risques des substances chimiques et dans la communication des informations sur la sécurité de ces substances. En effet, il incombe désormais aux entreprises de prouver l’innocuité de leurs substances et produits et non plus aux autorités d’identifier les substances dangereuses afin de les retirer du marché. Deux grandes catégories de substances chimiques sont concernées par le règlement REACH : Les substances existantes dites « anciennes », c’est-à-dire mises sur le marché européen avant le 19 septembre 1981 : Ces substances devront, entre le 1er juin 2008 et le 1er décembre 2008, faire l’objet d’un pré-enregistrement. 2 Référence 4 M.A. Benabdelkrim 8/44 REME/GTZ-REACH Les substances existantes dites « nouvelles », c’est-à-dire mises sur le marché européen entre le 19 septembre 1981 et le 1er juin 2008 : Ces substances font l’objet d’une notification et d’une inscription sur une liste européenne. Cette distinction est due au fait que depuis 1981, les nouvelles substances chimiques introduites dans le marché européen sont soumises à des contrôles très stricts alors que celles mises sur ce marché avant cette date n’ont pas subies de contrôles en vue de déterminer leurs impacts sur la santé et sur l’environnement. II.1 Enregistrement : L’enregistrement des substances chimiques auprès de l’agence « ECHA » devra se faire, selon le tonnage annuel, suivant le calendrier présenté ci-dessous. Cependant, toutes les substances chimiques dites « anciennes » devront être préenregistrées avant le 31 décembre 2008. Audelà de cette date, les substances non préenregistrées devront être enregistrées. Dans l’espace de l’UE, les fabricants et les importateurs d’une substance, telle quelle ou contenue dans une ou plusieurs préparation(s), en quantités de 1 tonne ou plus par an, doivent soumettre une demande d’enregistrement à l’Agence « ECHA ». Figure N°2 1 Substances existantes dites «anciennes», mises sur le marché avant le 19 septembre 1981 Date butoir pour le préenregistrement est le 1er décembre 2008 Quantité > 1000 Tonnes/an CMR 1&2 > 1 Tonnes/an R50 & R53 > 100 Tonnes/an Quantité > 100 Tonnes/an 2 3 4 5 Avant le 1er décembre 2010 Avant le 1er juin 2013 Avant le 1er juin 2018 Quantité > 1 Tonne/an Pas de délai d’enregistrement, car elles sont automatiquement enregistrées au 1er juin 2008 Substances existantes dites «nouvelles», mises sur le marché entre le 19 septembre 1981 et le 1er décembre 2008 Registration, Evaluation and Autorisation of Chemicals Calendrier d’enregistrement des substances chimiques selon le règlement REACH Avant leur mise sur le marché Nouvelles substances à compter du 1er juin 2008 CMR : Cancérogène, mutagène, toxique pour la reproduction. Substances R 50/53 : Très toxique pour les organismes aquatiques/peut entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique M.A. Benabdelkrim 9/44 REME/GTZ-REACH La soumission de cette demande nécessite le paiement d’une redevance à l’agence et la fourniture d’un dossier technique contenant l’identité du ou des fabricants ou importateurs, l’identité de la substance, des informations sur la fabrication et la ou les utilisations de la substance, la classification et l’étiquetage de la substance, des conseils d’utilisation de la substance, des résumés d’étude3 de la substance (propriétés physicochimiques, informations toxicologiques et écotoxicologiques), etc. Sauf quelques cas d’exception, le déclarant est le détenteur légitime du rapport d’étude complet et il est le seul autorisé à s’y référer aux fins de l’enregistrement. Cependant, le règlement autorise une soumission conjointe de données par plusieurs déclarant pour permettre la réduction des coûts d’études. Il est à signaler que les firmes qui produisent ou importent une substance chimique en quantités supérieures à 10 tonnes par an devront inclure un rapport de sécurité dans leur dossier d’enregistrement auprès de l’Agence « ECHA ». Notons aussi que certaines substances ne sont pas soumises à l’enregistrement par ce qu’elles sont hors champ d’application du règlement REACH, hors champ d’application de l’enregistrement, Exempté d’enregistrement, etc. Tableau N° 1 : Substances non soumises à l’enregistrement Désignation Substances Substances radioactives Intermédiaires non isolés Produits sous contrôle douanier Uniquement utilisé dans des produits médicaux à usage humain ou animal Uniquement utilisé comme additif alimentaire Uniquement utilisé comme matière aromatique dans les denrées alimentaires Uniquement utilisé comme additif dans les aliments pour bétail Uniquement utilisé dans l’alimentation pour animaux Substances figurant à l’annexe IV du règlement REACH (informations suffisantes disponibles) Substances couvertes par l’annexe V du règlement REACH (minéraux, minerais, clinker, gaz naturel, GPL, pétrole brut, charbon, coke, etc.) Substances réimportées Moins d’1 tonne/an Monomères non enregistrés ou autres substances présentes à moins de 2% dans les polymères (Article 6.3) Substances pour R&D axées sur les produits et procédés Polymères Déchets Hors champ d’application de REACH Hors champ d’application de l’enregistrement Exempté d’enregistrement Pas d’enregistrement obligatoire Exclus temporairement Polymères Déchets 3 L’étude de la substance nécessite la réalisation d’un certain nombre de tests qui varie de 13 à 20 tests pour les bas tonnages jusqu’à 25 à 55 tests pour les hauts tonnages (Selon l’Etude MERCER). M.A. Benabdelkrim 10/44 REME/GTZ-REACH II.2 Evaluation : L’Agence « ECHA » et les autorités nationales procéderont à deux types d’évaluation : L’évaluation du dossier : une évaluation systématique des informations reçues en général et des programmes de test en particulier. L’évaluation des substances : une évaluation détaillée de substances prioritaires devant faire l’objet d’une évaluation plus approfondie. II.3 Autorisation Certaines substances très préoccupantes ne pourront plus être utilisées, sauf si une autorisation est accordée pour une application spécifique. Cette autorisation est octroyée lorsque les risques sont (ou peuvent être) suffisamment maîtrisés. Dans le cas contraire, les avantages socio-économiques doivent l’emporter sur les inconvénients pour la santé et l' environnement. Par ailleurs, le dossier de demande d' autorisation doit intégrer une analyse des alternatives possibles, faisant état d' informations sur les activités de R&D menées. Il s' agit des substances : Cancérogènes, catégorie 1 ou 2, selon la Directive 67/548/CEE Mutagènes, catégorie 1 ou 2, selon la Directive 67/548/CEE Toxiques pour la reproduction, catégorie 1 ou 2, selon la Directive 67/548/CEE Persistantes, bioaccumulables et toxiques Très persistantes et très bioaccumulables les substances possédant des propriétés perturbant le système endocrinien ou pour lesquelles il est scientifiquement prouvé qu' elles peuvent avoir des effets graves sur la santé humaine ou l' environnement équivalent à ceux des autres substances énumérées précédemment. La liste des substances éligibles à l’autorisation (annexe XIV du règlement) est en préparation. L’identification des substances et la proposition de les soumettre à la procédure d’autorisation peuvent émaner à la fois des États membres et de la Commission européenne. On estime aujourd’hui qu’une vingtaine de substances seront inscrites chaque année à cette liste. La procédure d' autorisation ne s' applique pas : aux activités de recherche et de développement, aux utilisations déjà couvertes par une autre législation (phytopharmaceutiques, biocides, carburants), aux utilisations dans des produits cosmétiques ou des additifs alimentaires, sauf si la substance présente des dangers pour l’environnement, à l’utilisation de substances contenues dans des préparations dans certains cas. II.4 Restriction Cette disposition du règlement REACH ne permet pas la fabrication, la mise sur le marché ni l’utilisation de substance chimique, telle quelle ou contenue dans une préparation, inscrites sur la liste de l’annexe XVII du règlement, tant qu’elles ne respectent pas les restrictions précisées dans cet annexe. M.A. Benabdelkrim 11/44 REME/GTZ-REACH La liste de restriction comporte les mesures européennes existantes. Elles peuvent être complétées par de nouvelles restrictions, à la demande de la Commission européenne ou d' un Etat membre. La restriction ne s’applique pas à la fabrication, à la mise sur le marché et à l’utilisation d’une substance dans le cadre d’activités de recherche et de développement scientifique ainsi qu’à l’utilisation de certaines substances dans des produits cosmétiques définis dans la directive 76/768/CEE. M.A. Benabdelkrim 12/44 REME/GTZ-REACH III- OBLIGATIONS DES ENTREPRISES QUI EXPORTENT VERS L’UE Chaque fabricant marocain exportant vers l’UE une quantité supérieure à une tonne par an d’une substance telle quelle ou contenue dans une préparation ou un article et destinée à être libérée, doit enregistrer cette substance auprès de l’agence « ECHA ». Les obligations et les délais d’enregistrement sont présentés dans la figure 2 ci-dessus. Ce fabricant peut désigner, d' un commun accord, une personne physique ou morale établie dans l’UE pour s' acquitter, en qualité de représentant exclusif, des obligations incombant à ce fabricant en vertu de la disposition d’enregistrement. Pour pouvoir bénéficier des délais d’enregistrement prévus par la réglementation (voir figure N°2), il faut procéder à un pré-enregistrement des substances avant le 31 décembre 2008. Pour ce faire, des informations de base sur chaque substance et sur l’entreprise devront être transmises à l’Agence « ECHA ». Pour faire face à ces obligations, les entreprises concernées doivent se préparer rapidement car, compte tenu du calendrier d’enregistrement, elles n’ont plus beaucoup de temps. La figure ci-dessous présente une proposition pour la démarche à suivre relative à cette préparation. Figure N°3 PREPARATION DE L’ENTREPRISE AU REGLEMENT REACH Membres du comité ETAPE 1 Etablir un comité de suivi Désigner un coordinateur ETAPE 2 Etablir l’inventaire des substances exportées ou importées de l’UE ETAPE 3 Vérifier si ces substances sont assujetties à REACH Substances assujetties à REACH ETAPE 4 ETAPE 5 M.A. Benabdelkrim Préparer les contacts avec le représentant exclusif, les clients et fournisseur établis en UE Préparer, en rassemblant les informations, le préenregistrement pour les substances exportées en UE 13/44 Départements technique, SSE, commercial, achat et vente, communication Substances non assujetties à REACH Pas d’action -Nom de la substance - coordonnées de la personne de contact - catégorie de quantité et délai d' enregistrement -éventuellement, noms de substances apparentées -Etc. REME/GTZ-REACH IV- CONSEQUENCES SUR LES ENTREPRISES QUI EXPORTENT/IMPORTENT VERS/DE L’UE Etant donnée la part importante de l’UE dans le commerce international des substances chimiques, le règlement REACH promulgué par cette union a des conséquences, non seulement au niveau de la Communauté Européenne uniquement, mais également sur l’ensemble du reste du monde. Au niveau du Maroc et pour des raisons historiques et de proximité géographique, le commerce extérieur est fortement concentré sur l’Union Européenne. En 2006, sur des exportations globales de l’ordre de 112 milliards de dirhams, les pays de l’union absorbent plus de 73%. Le Maroc sera donc fortement touché par cette nouvelle législation européenne. Le tableau N°2 ci-dessous présente, pour l’année 2003, les principaux pays d’importation et d’exportation des substances chimiques. Sur la liste des pays de ce tableau, les pays appartenant à l’UE représentent sur le plan importation environ 4 millions de tonnes soit 23 % et au niveau des exportations environ 7,5 millions de tonnes soit 45 %. La liste des substances chimiques identifiées importées et exportées par le Maroc, pour la même année, avec une quantité supérieur à une tonne, est présentée en annexe 1 avec leurs tonnages respectifs. La figure suivante présente en pourcentage le nombre de substances exportées par seuils de tonnage par rapport au nombre total des substances exportées. Le nombre de substances dont le tonnage exporté et compris entre 1 et 100 tonnes, et qui seront le plus touchées par le règlement REACH (volumes faibles), représente 58 % environ alors que le nombre des substances dont le seuil d’exportation est supérieur à 1 000 tonnes représente 24%. Figure N°4 Pourcentage du nombre des substances chimiques exportées selon les seuils de tonnge 24% 38% 18% 20% > 1 000 M.A. Benabdelkrim 100 à 1 000 14/44 10 à 100 1 à 10 REME/GTZ-REACH Tableau N°2 - Liste des principaux pays d’importation et d’exportation des substances chimiques4 Importation Pays Exportation Quantité en tonnes Pays Quantité en tonnes ESPAGNE 900 101 ESPAGNE 2 903 778 POLOGNE 835 351 FRANCE 1 161 212 FRANCE 831 285 BELGIQUE+LUXEMBOURG 688 859 PAYS-BAS 412 880 POLOGNE 673 315 ITALIE 404 018 ITALIE 558 942 ALLEMAGNE 257 072 PAYS-BAS 457 198 U.E.B.L 216 648 ROUMANIE 224 678 195 514 GRANDE-BRETAGNE GRANDE-BRETAGNE 215 105 S/TOTAL 1 4 052 869 ALLEMAGNE 211 681 RUSSIE 3 752 740 CROATIE 198 649 ARABIE SAOUDITE 3 101 561 AUTRICHE 173 255 AFRIQUE DU SUD 2 665 139 S/TOTAL 1 7 466 672 ETATS-UNIS 1 147 471 ETATS-UNIS 2 546 284 ALGERIE 586 726 INDE 1 524 085 EMIRATS ARABES UNIS 419 771 BRESIL 1 314 916 VENEZUELA 376 903 MEXIQUE 1 048 182 UKRAINE 272 335 NOUVELLE-ZELANDE 673 327 LIBYE 227 659 INDONESIE 411 455 EGYPTE 184 521 COREE DU SUD 315 208 INDONESIE 177 462 IRAN 272 056 INDE 168 200 THAILANDE 269 720 IRAN 144 189 PAKISTAN 264 819 CANADA 142 224 CHINE 222 126 126 775 AUSTRALIE KOWEIT S/TOTAL 2 TOTAL Sources : Office des Changes 2003 13 493 676 S/TOTAL 2 17 546 545 TOTAL 218 724 9 080 902 16 547 574 A titre indicatif, les tableaux présentés en annexe 6 donnent une idée sur les délais, selon le tonnage exporté, d’enregistrement de certaines substances chimiques exportées par le Maroc5. Il est à rappeler ici que toutes les substances existantes dites «anciennes», mises sur le marché européen avant le 19 septembre 1981 doivent être préenregistrées avant le 1er décembre 2008. 4 Référence 4 Il faut vérifier que ces substances sont exportées vers l’Europe et qu’elles ne font pas parti des substances existantes dites «nouvelles», mises sur le marché entre le 19 septembre 1981 et le 1er décembre 2008. Dans le cas contraire, il n’y a pas lieu de faire l’enregistrement. 5 M.A. Benabdelkrim 15/44 REME/GTZ-REACH Le règlement RECH ne concerne pas les substances chimiques uniquement mais aussi les articles contenant ces substances. Pour rappel, un article est défini comme « un objet auquel est donné, au cours du processus de fabrication, une forme, une surface ou un dessin particulier qui sont plus déterminants pour sa fonction que sa composition chimique ». A titre d’information, l’annexe 4 présente quelques exemples de substances, de préparations et de substances dans des articles. Lorsque les substances chimiques n' ont pas été enregistrées par un acteur en amont de la chaîne d' approvisionnement, l’exportateur marocain d’articles pourra être soumis à certaines obligations sous REACH. La figure ci-dessous présente un résumé de ces obligations pour les exportateurs d’articles. Figure N°56 Chaque substance est-elle présente dans les articles dans des quantités supérieures au total à 1t/an et par producteur ? Non Oui Pas d'autre action La substance a-t-elle déjà été enregistrée par un acteur en amont pour la même utilisation? Oui Non Pas d'autre action Substance destinée à être rejetée dans des conditions normales ou raisonnablement prévisibles d' utilisation Non Oui Pré-enregistrement (à compter de juin 2008) & enregistrement Substance soumise à autorisation (extrêmement préoccupante…) ET présente dans les articles dans une concentration > à 0.1% en masse/masse Oui Non L’entreprise peut exclure toute exposition des humains et de l'environnement dans des conditions normales ou raisonnablement prévisibles d' utilisation, y compris élimination Notification à l'Agence et possibilité d’enregistrement Pas d'autre action Oui Non Pas d'autre action Outres les secteurs de la chimie organique de base et l’industrie chimique minérale, parmi les autres secteurs qui pourront être touchés par le règlement REACH, il y a lieu de citer les textiles, les produits pharmaceutiques, l’électronique, l’automobile, et les utilisateurs de spécialités chimiques (chimie fine cosmétique et pharmacie, additif pour peintures et plastiques, fabrications des produits agrochimiques, etc.). Ces derniers risques particulièrement d’être éprouvés par cette réglementation. 6 Référence 9 M.A. Benabdelkrim 16/44 REME/GTZ-REACH D’autres part, les petites et moyennes entreprises (PME), qui représentent plus de 90% de tissu industriel marocain et 50% de l’emploi, supporteront plus difficilement, que les grandes entreprises, les exigences de REACH à cause de leurs faibles capacités de production. Le plus grand nombre des PME marocaines de l’industrie de transformation est concentré dans des activités en rapport avec la chimie et la para chimie, soit près de 1 926 unités industrielles représentant ainsi 32% du nombre total des PME. Les autres PME sont réparties dans les activités de l’agro-alimentaire avec 1 619 unités, les industries du textile et du cuire avec 1 477 unités et les activités mécaniques, métallurgiques, électrique et électronique avec 1063 unités, soient 27%, 24% et 17% respectivement (voir figure N°6)7. Figure N°6 Répartition sectorielle des PMI en 1998 IAA 27% ITC 24% ICPC 32% IMME 17% Il est à noter que les PME dans le secteur chimique sont plutôt positionnées dans la chimie fine, sur des productions de petites quantités et dégageant des marges importantes. En termes de substances chimiques, elles subissent potentiellement un double désavantage par rapport aux grandes entreprises : elles produisent un plus grand nombre de substances, qui plus est, en plus petites quantités. Cela se traduit par un plus grand nombre de tests à effectuer et un « amortissement » de leur coût plus difficile, compte tenu des faibles volumes. Les PME les plus exposées de ce secteur risque d’être écarté du marché européen. Ceci représente une importante conséquence sur l’économie marocaine et l’emploi sachant que les PME représente environ 50%8 environ de l’effectif total de l’industrie du Royaume. IV.1 Conséquences au niveau des exportations Les entreprises marocaines qui exportent plus d’une tonne d’une substances chimiques telle quelle ou contenue dans une préparation ou un article et destinée à être libérée doivent procéder à l’enregistrement de cette substance. En plus de la redevance à payer à l’agence « ECHA », ces entreprises doivent supporter les frais de réalisation des tests sur la substance (tous les tests doivent être réalisés par des laboratoires BPL dont le nombre et très réduits au Maroc9). Selon une étude de MERCER Management Consulting10, Ces frais dépendent des seuils de tonnage exportés vers l’UE entre 40 et 700 K€ en hypothèse basse et entre 80 et 900 K€ en hypothèse haute. 7 Référence 3 Référence 3 9 8 laboratoires seulement son conforme aux BPL (appartenant tous au secteur public et semi-public) sur 73 laboratoires identifiés au niveau du Profil Chimique du Maroc. 10 Référence 1,2 8 M.A. Benabdelkrim 17/44 REME/GTZ-REACH En se basant sur une moyenne de ces frais et en l’appliquant à la moitié de la liste des substances chimiques exportées présentées dans l’annexe 1 (sachant que l’enregistrement peut ne pas concerner l’ensemble de ces substances), les frais des tests correspondants seront supérieurs à 1,8 millions d’Euros et ceci pour un seul enregistrement par substance. Ce montant n’est donné ici qu’à titre indicatif pour mesurer l’ampleur des conséquences de ce règlement. De plus, les entreprises marocaines ne pourront pas faire enregistrer leurs produits directement. Elles supporteront alors des frais supplémentaires par rapport aux entreprises européennes car elles doivent faire appel aux services payants d’un représentant exclusif basé sur le territoire de l’UE pour prendre en charge les procédures d’enregistrement. Ce surcoût rendra les produits plus chers et donc moins compétitifs que ceux fabriqués en UE. D’autres frais indirects viendraient s’ajouter à ces frais, notamment les frais administratifs et ceux relatifs à l’accompagnement par un expert le cas échéant. Ces frais indirects peuvent varier, selon l’étude MERCER, de 20 à 40 % des frais des tests. La figure suivante présente les conséquences du règlement REACH sur les entreprises marocaines qui exportent vers l’UE. Figure N°7 Conséquences du REACH sur les entreprises exportant des substances chimiques vers l’UE non Substance soumise au règlement REACH oui Aucune conséquence oui Substance autorisée Recherche d’un représentant exclusif Arrêt de l’exportation vers l’UE Enregistrement de la substance Augmentation des coûts non non Recherche de nouveaux clients en dehors de l’UE Réduction du CA ou arrêt de la production oui Nouvelles négociations commerciales Variation prix de vente Cette figure montre que les conséquences peuvent aller d’une variation du prix de vente, augmentation des coûts de production à une diminution du chiffre d’affaires et dans le cas extrême à l’arrêt de la production. Les PME sont le plus exposées à ce dernier cas. M.A. Benabdelkrim 18/44 REME/GTZ-REACH IV.2 Conséquences au niveau des importations Les responsables des entreprises se focalisent souvent sur les problèmes et les contraintes relatives à l’exportation et sous-estiment les conséquences du règlement REACH sur les importations des intrants nécessaires à leurs productions. En effet ces conséquences peuvent aller de l’augmentation du coût des matières premières (répercussion du coût de l’enregistrement et des études menées sur les substances) au retrait éventuel du marché de certaines substances. Si le problème des coûts peut être géré avec plus au mois de difficultés, le problème du retrait de certaines substances pose un problème grave et nécessite la recherche d’un nouveau fournisseur en dehors de l’UE et dans le cas où cette recherche est infructueuse, l’entreprise sera obligée d’arrêter la production qui dépend de cette substance avec des conséquences économiques et de pertes d’emplois non négligeables. Les fabricants de produits chimiques risquent d’arrêter la production de nombreux produits si la demande n’est pas suffisamment importante pour justifier les coûts d’enregistrement. De la même manière, certains usages, mineurs mais importants, de certains produits pourront être simplement supprimés. Les estimations du nombre de produits qui risquent d’être supprimés vont de 1 à 2 % pour la Commission, à 10 % pour l’industrie. Les conséquences de la suppression de ces produits ne devraient pas être prises à la légère. En effet, la suppression et le remplacement d’une seule substance peuvent exiger la reformulation du produit. De tels changements risquent d’être très coûteux. Le graphe suivant présente les conséquences du règlement REACH sur les entreprises marocaines qui importent de l’UE. Figure N°8 Conséquences du REACH sur les entreprises important des substances chimiques de l’UE non Substance soumise au règlement REACH non Aucune conséquence non Le fournisseur propose substance de substitution non non Arrêt de la production oui Substance autorisée oui Proposition acceptée oui Proposition de la même substance non Arrêt de la production oui Variation prix d’achat Adaptation de l’outil de production Nouvelles négociations commerciales Variation prix d’achat oui Proposition d’une substance de substitution Réduction du chiffre d’affaires M.A. Benabdelkrim Augmentation prix d’achat (due à l’enregistrement) Réduction du chiffre d’affaires Recherche d’un nouveau fournisseur Nouveau fournisseur disponible oui 19/44 Variation prix d’achat Adaptation de l’outil de production REME/GTZ-REACH Cette figure montre que les conséquences peuvent se présenter sous forme d’une augmentation du prix d’achat, d’une adaptation de l’outil de production, d’une réduction du chiffre d’affaires et dans le cas extrême l’arrêt de la production. Les PME sont le plus exposées à ce dernier cas IV.3 Autres conséquences Certaines études réalisées en Europe (notamment celle de MERCER) prédisent une délocalisation possible en dehors de l’UE de certaines PME, notamment les producteurs de métaux et d’alliage et des semi-conducteurs. Une telle éventualité, qui reste à confirmer, pourrait présenter pour le Maroc une opportunité qu’il faut exploiter pour attirer de nouveaux investisseurs européens. Cependant, il faut être vigilant pour éviter de recevoir des industries qui risquent d’engendrer des nuisances importantes pour la santé humaine et l’environnement. M.A. Benabdelkrim 20/44 REME/GTZ-REACH V- INFORMATIONS MANQUANTES Suite à des contacts avec des industriels marocains, à l’examen des informations disponibles et à la première analyse du règlement REACH, des lacunes ont été constatées et des questions relatives à ce règlement restent posées. Sur le plan national, les informations manquantes concernent principalement : Les exportations par substances chimiques, par articles vers l’UE, L’ampleur de l’impact potentiel du règlement REACH sur les exportations marocaines vers l’UE ; La capacité des PME marocaines à faire face aux charges supplémentaires découlant des obligations du règlement REACH ; Les entreprises marocaines concernées par REACH ; Les substances chimiques et les articles marocains concernés par REACH. Sur le plan du règlement REACH, parmi les points qui restent à éclaircir, il y a lieu de citer : L’obligation de confidentialité du représentant exclusif (des informations confidentielles sur le plan technique et sur le plan commercial seront fournies au représentant exclusif avec un risque de divulgation des ces informations) ; Le coût réel de l’enregistrement (les montants de redevances ne sont encore connus et on ne dispose que de quelques estimations grossières des coûts des tests à réaliser et autres coûts administratifs) ; Les critères de recrutement du représentant exclusif ; Comment savoir si l’enregistrement doit être fait par l’importateur européen ou l’exportateur marocain vers l’UE ; Comment identifier des consortiums pour partager les coûts des tests ; Pour une substance donnée, le représentant exclusif doit-il additionner les volumes exportés vers l’Europe par les producteurs étrangers qu’il représente (Influence sur les délais d’enregistrement) M.A. Benabdelkrim 21/44 REME/GTZ-REACH VI- ANALYSE SECTORIELLE Avant de se prononcer sur les secteurs industriels concernés par REACH et d’analyser à quel degré ces secteurs sont concernés par ce règlement, il est intéressant de donner un aperçu sur le secteur industriel marocain. Il faut à noter que la nomenclature des activités industrielles marocaines sera utilisée pour l’analyse sectorielle « voir annexe 2». Le secteur industriel marocain est composé de 7 880 établissements industriels employant quelques 476 000 personnes et a réalisé un chiffre d’affaires total (CA) de l’ordre de 229 milliards de DH en 2005 (voir tableau 3). La figure 9 ci-dessous montre que les grands secteurs ICP et IAA sont prépondérants et représentent environ 70% du CA total des activités industrielles de transformation, avec des parts respectives de 40 et 30%. Les contributions des grands secteurs IMM, ITC et IEE sont relativement faibles, de l’ordre de 13, 11 et 6% respectivement. A noter que ces contributions n’ont pas varié de manière notable entre 2000 et 2005. Tableau 3: Grandeurs économiques des GS de l’industrie de transformation en 2005 Nombre d'entreprises Chiffre d’affaires (kDH) Effectif IND. AGRO-ALIMENTAIRES (15-16) 1 999 69 456 183 85 578 IND. TEXTILES & DU CUIR (17-18-19) 1 908 25 626 821 207 300 IND. CHIMIQUES & PARCHIMIQUES (20-21-22-23-24-25-26) 2 281 90 630 983 102 455 IND. METALLIQUES & MECANIQUES (27-28-29-30-34-35-36-37) 1 490 29 809 682 47 989 201 13 632 422 32 741 7 879 229 156 091 476 063 Grand Secteur IND. ELECTRIQUES & ELECTRONIQUES (31-32-33) Total GS Figure 9 : Poids du CA des GS de l’industrie de transformation en 2005 IMM 13,0% IEE 5,9% IAA 30,3% ITC 11,2% ICP 39,5% M.A. Benabdelkrim 22/44 REME/GTZ-REACH Le chiffre d’affaires global des cinq grands secteurs de l’industrie de transformation est passé de 183,4 milliards de DH en 2000 à 229,2 milliards de DH en 2005, enregistrant une augmentation de l’ordre de 25% et un taux de croissance moyen de 4,7% entre 2000 et 2005 (voir figure 10). Figure 10 : Evolution du CA de l’activité industrielle de transformation Entre 2000 et 2005 (en milliards de DH) 240 220 200 180 160 140 120 100 2000 2001 2002 2003 2004 2005 La figure 11 ci-dessous montre que les chiffres d’affaires des grands secteurs industriels ont connu une augmentation progressive entre 2000 et 2004, un net accroissement en 2005 pour tous les grands secteurs, à l’exception de l’ITC qui a enregistré une faible diminution de l’ordre de 1,4% en 2005. Figure 11 : Evolution du chiffre d’affaire (en Milliard de DH) par GS Entre 2000 et 2005 100 90 CA (Milliards DH) 80 70 60 50 40 . 30 20 10 0 2000 2001 2002 ICP M.A. Benabdelkrim IAA 2003 ITC Année 23/44 IMM 2004 2005 IEE REME/GTZ-REACH Entre 2000 et 2005, le taux de croissance du chiffre d’affaires a varié entre 0,6% (ITC) et 12% (IEE). Les autres grands secteurs IMM, ICP et IAA ont enregistré des taux de croissances intermédiaires de l’ordre de 6,0, 5,3 et 3,4% respectivement (voir tableau 4). Le règlement REACH risque de réduire cette croissance. Tableau 4 : Evolution des taux de croissance annuelle moyen des GS Entre 2000 et 2005 Taux de croissance Grands Secteurs 2001-2000 2002-2001 2003-2002 2004-2003 2005-2004 2000-2005 IAA -0,1% 7,4% 2,4% 0,5% 7,1% 3,4% ITC 3,3% 3,0% -0,1% -1,7% -1,4% 0,6% ICP 3,8% -1,3% -0,9% 5,0% 21,6% 5,3% IMM 8,2% 1,9% 4,8% -0,3% 16,5% 6,0% IEE 8,0% 7,8% 23,5% 2,6% 19,6% 12,0% Total GS 3,2% 2,8% 2,1% 1,8% 13,2% 4,6% La valeur des exportations des grands secteurs des industries de transformation a atteint en 2006 une valeur de 96 110 millions de dirhams soit 86 % de l’ensemble des exportations du Maroc. La part de l’ITC est d’environ 35% alors que celle de l’ICP est de l’ordre de 22%. Les autres grands secteurs IEE, IAA et IMM ont réalisé des pourcentages de 18%, 16% et 9% respectivement. Tableau 5 : Valeur des exportations des GS de l’industrie de transformation pour l’année 200611 Grand secteur I.A.A I.T.C I.C.P I.M.M I.E.E TOTAL Exportation globale Exportation vers l’UE Pourcentage kDH kDH 15 199 224 9 543 654 63% 33 542 204 32 089 293 96% 20 909 821 7 087 709 34% 9 004 389 4 481 522 50% 17 454 316 16 386 705 94% 96 109 953 69 588 883 72% Les exportations de l’industrie de transformation vers l’UE sont de l’ordre de 69,6 milliards de dirhams, Soit 72 % de l’ensemble des exportations de cette industrie. Au niveau de l’industrie de transformation, les sociétés exportatrices identifiées en 2006 sont de l’ordre de 200 dont 180 environ qui exportent vers l’UE soit 90 % du total (voir annexe 3). 11 Référence 6 M.A. Benabdelkrim 24/44 REME/GTZ-REACH Au niveau des importations, les grands secteurs des industries de transformation ont représenté 167 milliards de dirhams en 2006 soit 80 % de l’ensemble des exportations du Maroc. La part de l’IMM est d’environ 37% alors que celle de l’ICP est de l’ordre de 31%. Les autres grands secteurs IEE, ITC et IAA ont réalisé des pourcentages de 13%, 12% et 7% respectivement. Tableau 6 : Valeur des importations des GS de l’industrie de transformation pour l’année 200612 Grand secteur I.A.A I.T.C I.C.P I.M.M I.E.E TOTAL Importation globale kDH 11 430 621 20 694 621 51 517 354 62 760 810 21 045 935 167 449 341 Importation de l’UE Pourcentage kDH 3 282 426 29% 16 067 357 78% 35 288 154 68% 37 447 908 60% 15 695 332 75% 107 781 176 64% Les importations de l’industrie de transformation de l’UE sont de l’ordre de 108 milliards de dirhams, Soit 64 % de l’ensemble des importations de cette industrie. Les données des importations globales et de l’UE par secteur d’activités sont présentées en annexe 7. Les valeurs des exportations et des importations citées ci-dessus montre l’importance des échanges économiques du Maroc avec l’UE et l’enjeu que peuvent présenter des perturbations engendrées par le règlement REACH sur ces échanges. VI.1 Industrie Chimique et Parachimique (ICP) Le grand secteur des industries chimiques et parachimiques (ICP) occupe la première place dans l' industrie marocaine. En 2005, ce grand secteur comptait quelques 2 280 établissements industriels, soit 29% de l' ensemble des unités industrielles du Royaume, a réalisé un chiffre d' affaires de plus de 90,6 milliards de DH, soit 40% du chiffre d' affaires total et a employé plus de 102 400 personnes, soit 22% de l' effectif global. Le chiffre d’affaires global de ce grand secteur a enregistré un taux de croissance de 5,3% entre 2000 et 2005. Le tableau 7 et la figure 12 ci-dessous donnent respectivement une synthèse des données économiques (nombre d’établissements, effectifs, chiffres d’affaires) des différents secteurs de l’ICP et une présentation des contributions des secteurs aux chiffres d’affaires de ce grand secteur. On relève que les secteurs de l’industrie chimique, du raffinage et de la fabrication des produits minéraux non métalliques sont prépondérants et représentent 80% du chiffre d’affaires de l’ICP sur la période 2000 – 2005. Leurs parts respectives sont de 35, 26 et 19%. 12 Référence 6 M.A. Benabdelkrim 25/44 REME/GTZ-REACH Tableau 7 : Synthèse des données économiques du grand secteur ICP Code Grand secteur Industrie Chimique et Parachimique (ICP) Etablissement Effectif Chiffre d’affaire Secteur Md Nbr Part/GS Nbr Part/GS DH Part/GS Travail du Bois et Fabrication 20 487 21% 2,3% 8 941 9% -1,6% 3,0 4% d' Articles en Bois Industrie du 21 86 4% -3,2% 5 599 5% -3,3% 4,5 7% Papier et du Carton Edition, 22 461 20% 1,4% 8 590 8% 0,6% 2,7 3% Imprimerie, Reproduction Cokéfaction, Raffinage, 23 24 1% -0,8% 3 006 3% -0,8% 28,9 26% Industries Nucléaires Industrie 24 228 10% 2,1% 26 762 26% 3,0% 30,0 35% Chimique Industrie du 25 268 12% -1,3% 13 822 13% 0,7% 5,0 6% Caoutchouc et des Plastiques Fabrication d' autres 26 Produits 727 32% 3,8% 35 735 35% -0,5% 16,4 19% Minéraux non Métalliques 2 281 100% 1,8% 102 455 100% 0,3% 90,6 100% Total du GS ICP Nbr : Nombre d’établissements ou effectif pour l’année 2005 Part/GS : Part du secteur dans le grand secteur pour l’année 2005 (moyenne sur la période 2000-2005 pour le CA) : Taux de croissance de 2000 à 2005 1,3% -1,5% 5,9% 8,9% 4,7% 1,3% 5,2% 5,3% Figure 12 : Contributions des secteurs au CA du grand secteur ICP 3,9% 19,2% 7,0% 3,2% 6,3% 25,8% 34,7% 20 . Travail du bois et fabrication d'article en bois 21 . Industrie du papier et du carton 22 . Edition, Imprimerie et reproduction 23 . Cokefaction, Raffinage, Industrie Nucléaire 24 . Industrie chimique 25 . Industrie du caouatchouc et des plastiques 26 . Fabrication d'autres produits minéraux non méttaliques Ce grand secteur a exporté en 2006 des marchandises pour une valeur de 21 milliards DH, dont plus de 76 % par le secteur de l’industrie chimique et environ 10 % par le secteur du raffinage. M.A. Benabdelkrim 26/44 REME/GTZ-REACH L’exportation vers l’UE de ce grand secteur est de 7 milliards de DH, soit 33% de ses exportations globales et presque la totalité (88%) des sociétés exportatrices de ce grand secteur exportent vers l’UE (voir tableau N° 8 ci-dessous). Notons aussi que les exportations du secteur de l’industrie chimique vers l’UE représentent 27% des exportations globales de ce secteur alors que le secteur de l’industrie du caoutchouc et des plastiques exporte 75% de ses marchandises vers l’UE mais en valeur absolue ses exportations restent faibles car elle ne représentent que 2% par rapport à l’exportation du GS ICP. Pour le grand secteur de l’ICP, les entreprises qui seront le plus affectées par le règlement REACH, en tant qu’exportatrices de substances chimiques, sont celles du secteur de l’industrie chimique (Chimie de bas, cosmétique, peintures, agrochimiques, etc.) et particulièrement les PME. Par rapport au GS de l’ICP, le secteur de l’industrie chimique représente 35 % du chiffre d’affaire, 26 % de l’emploi, 76 % des exportations et 57% des sociétés exportatrices vers l’UE. Pour les sociétés de ce secteur, le niveau des conséquences subies est plus important quand le nombre et la quantité de substances exportées vers l’UE sont élévés. Les autres secteurs, notamment les industries du papier et du carton, du caoutchouc et des plastiques subiront probablement des hausses des coûts des inputs importés de l’UE ou et peuvent être affrontés au problème d’arrêt de production au niveau de l’UE de certaines substances. Notons à ce sujet qu’une grande quantité de CMR est utilisés au niveau des laboratoires pharmaceutiques et des fabricants de peintures, de matières plastiques et de détergents. Les sociétés exportatrices vers l’UE et qui risquent d’être affectées par le règlement REACH sont présentées dans l’annexe 313. Tableau 8 : Données sur les exportations du GS ICP Secteur Nombre de sociétés exportatrices Exportation en kDH Globale vers l’UE % Globale vers l’UE Travail du Bois et Fabrication d' Articles en Bois 550 970 512 737 93% 6 5 Industrie du Papier et du Carton 801 954 239 563 30% 3 3 Edition, Imprimerie, Reproduction 109 585 25 523 23% 1 1 Cokéfaction, Raffinage, Industries Nucléaires 2 107 102 975 654 46% 1 1 15 974 086 4 255 063 27% 25 21 Industrie du Caoutchouc et des Plastiques 422 802 316 334 75% 1 1 Fabrication d' autres Produits Minéraux non Métalliques 943 321 762 835 81% 5 5 20 909 821 7 087 709 34% 42 37 Industrie Chimique Total 13 Référence 6 M.A. Benabdelkrim 27/44 REME/GTZ-REACH A titre d’exemple, la situation de certaines grandes entreprises marocaines de ce grand secteur face au règlement REACH est présentée ci-dessous : En 2003, la SAMIR, principal représentant de l’industrie pétrochimique au Maroc, qui manipule plus de 65 substances chimiques dont une quinzaines de produits pétroliers, a importé 3,5 millions de tonnes de produits pétroliers alors que ces exportations étaient de l’ordre de 460 000 tonnes constituées principalement du fuel oil, du carburéacteur et du gasoil. Elle exporte aussi, mais en plus faibles quantités, du propane, du butane, de l’essence, de la paraffine, du bitume, des huiles et des graisses. En 2006, cette entreprise a exporté principalement vers l’UE (France, Grece, Italie et Pays-Bas). L’OCP, premier exportateur marocain des substances chimiques, est directement touché par le règlement REACH. Conscient des enjeux posés par cette législation, cet Office a réagi assez tôt et il est en ce moment en phase du choix du représentant exclusif et de la préparation de l’enregistrement pour les principaux produits exportés (acide phosphorique et les engrais DAP, MAP et TSP). La SNEP est aussi concernée par le règlement REACH mais son niveau de préparation n’est pas aussi avancé que celui de l’OCP. Cette société a créé un comité de suivi pour le dossier REACH qui a été chargé d’éclaircir la situation de la SNEP face à REACH mais il n’a pas encore entamé d’actions de préparation. VI.2 Industrie Agro-Alimentaire (IAA) Le grand secteur des industries agro-alimentaires (IAA) occupe la deuxième place dans l' industrie marocaine après les industries chimiques et parachimiques. En 2005, ce grand secteur comptait quelques 2 000 établissements industriels, soit 25% de l' ensemble des unités industrielles du Royaume, a réalisé un chiffre d' affaires de près de 69,5 milliards de DH, soit 30% du chiffre d' affaires total et a employé plus de 85 500 personnes, soit 18% de l' effectif global. Le chiffre d’affaires global de ce grand secteur a enregistré un taux de croissance de 3,4% entre 2000 et 2005. Le grand secteur des industries agro-alimentaires (IAA) comprend deux secteurs : Le secteur de l’industrie alimentaire, composé de 9 sous secteurs, compte 1996 établissements industriels, emploie environ 84 000 personnes, soit 98% de l' effectif global du grand secteur IAA et réalise un chiffre d' affaires de l’ordre 60,4 milliards de DH, soit 86% du chiffre d' affaires global du grand secteur IAA (voir figure 12). Le secteur de l’industrie des tabac emploie environ 1 590 personnes, soit 2% de l' effectif global du grand secteur IAA et réalise un chiffre d' affaires de l’ordre 9 milliards de DH, soit 13% du chiffre d' affaires global du grand secteur IAA (voir figure 13). M.A. Benabdelkrim 28/44 REME/GTZ-REACH Figure 13 : Contributions des secteurs au CA du grand secteur IAA 13,6% 86,4% 15. Industrie alimentaire 16 .Industrie des Tabacs Ce grand secteur a exporté en 2006 des marchandises pour une valeur de 15 milliards de DH, dont pratiquement 100% par le secteur de l’industrie alimentaire. L’exportation vers l’UE de ce grand secteur est de 9,5 de milliards de DH, soit 63% de ses exportations globales et presque la totalité (89%) des sociétés exportatrices de ce grand secteur exportent vers l’UE (voir annexe 3 et tableau N° 9 ci-dessous). Tableau 9 : Données sur les exportations du GS IAA Secteur Industries alimentaires Industrie du tabac Total Nombre de sociétés exportatrices Exportation en kDH Globale vers l’UE % Globale vers l’UE 15 111 849 9 543 654 63 18 16 87 375 0 0 1 1 15 199 224 9 543 654 63 19 17 Sur le plan exportation, la plupart des sociétés de ce grand secteur ne seront que peut concernées par le règlement REACH car ce dernier n’inclut pas les aliments et leurs ingrédients. Cependant, il faut souligner que les emballages et les produits de nettoyage entre dans le champ d’application de ce règlement. A cet effet, les sociétés de ce secteur doivent entrer en contact avec leurs fournisseurs en ces produits afin de demander les informations requises à ce sujet et connaître les dispositions qu’elles doivent prendre vis-à-vis du règlement REACH. M.A. Benabdelkrim 29/44 REME/GTZ-REACH VI.3 Industrie Textile et du Cuire (ITC) Le grand secteur des industries du textile et du cuir (ITC) occupe la troisième place dans l' industrie marocaine après les industries chimiques et parachimiques et les industries agroalimentaires. Il comprend 3 secteurs et a réalisé un chiffre d' affaires de plus de 25,6 milliards de DH en 2005, soit 11% du chiffre d' affaires total des activités industrielles de transformation. Le chiffre d’affaires global de ce grand secteur a enregistré un très faible taux de croissance de 0,6% entre 2000 et 2005. Le tableau 10 et la figure 14 ci-dessous donnent respectivement une synthèse des données économiques (nombre d’établissements, effectifs, chiffres d’affaires) des différents secteurs de l’ITC et une présentation des contributions des secteurs aux chiffres d’affaires du grand secteur ITC. On relève que le secteur de l’industrie de l' habillement et des fourrures est le plus important secteur de l’ITC en terme de nombre d’établissements, d' effectif et du chiffre d' affaires avec des poids respectifs de 51, 73 et 56%. Tableau 10 : Synthèse des données économiques du grand secteur ITC Grand secteur Industrie Textile et du Cuire (ITC) Code Secteur Etablissement Nbr Effectif Part/GS Nbr Part/GS Chiffre d’affaire Md DH Part/GS Industrie 590 31% -1,3% 39 865 19% -1,4% 9,1 Textile Industrie 18 977 51% -1,6% 150 768 73% -1,3% 14,4 d’Habillement et des Fourrures Industrie du 19 Cuir et de la 341 18% 1,0% 16 667 8% 1,2% 2,2 Chaussure 1 908 100% -1,1% 207 300 100% -1,1% 25,6 Total du GS ITC Nbr : Nombre d’établissement et /ou effectif pour l’année 2005 Part/GS : Part du secteur dans le grand secteur pour l’année 2005 Part/GS : Part du secteur dans le grand secteur pour la moyenne des années de 2000 à 2005 : Taux de croissance de 2000 à 2005 17 35% 1,2% 56% 0,4% 8% -0,6% 100% 0,6% Figure 14 : Contributions des secteurs au CA du grand secteur ITC 8,4% 35,5% 56,1% 19 . Industrie du cuir et de la chaussure 18 . Industrie de l'habillement et des fourrures 17 . Industrie du textile M.A. Benabdelkrim 30/44 REME/GTZ-REACH Les exportations de marchandises de ce grand secteur ont atteint, en 2006, une valeur de 33,5 milliards de DH, dont 79% par le secteur de l’industrie de l’habillement et des fourrures. L’exportation vers l’UE de ce grand secteur est de 32,1 de milliards de DH, soit 96% de ses exportations globales. De même, presque la totalité (94%) des sociétés exportatrices de ce grand secteur exportent vers l’UE (voir annexe 3 et tableau N° 11 ci-dessous). Tableau 11 : Données sur les exportations du GS ITC Secteur Industrie Textile Nombre de sociétés exportatrices Exportation en kDH Globale 4 084 570 Industrie d’Habillement 26 519 267 et des Fourrures Industrie du Cuir et de la 2 938 367 Chaussure Total 33 542 204 vers l’UE % Globale vers l’UE 3 843 100 94% 24 22 25 543 027 96% 44 42 2 703 166 92% 5 5 32 089 293 96% 73 69 Le GS ITC exporte des articles qui contiennent souvent des substances chimiques généralement non destinées à être libérées, sauf dans de rares cas. Au niveau des inputs, les entreprises du secteur de l’industrie textile utilisent des produits chimiques de base (comme les sels, les sulfates peroxyde d’hydrogène, etc. qui sont surtout utilisés dans les étapes de préparation et de teinture/impression), les produits auxiliaires textiles (principalement des produits chimiques de spécialités : additifs, détergents, résines, etc. requis pour les opérations de préparation, teinture/ impression et finition) et les matières colorantes qui sont les plus importants en valeur d’achat (colorants et pigments utilisés pour la teinture et l’impression). Le problème à ce niveau est que certaines substances parmi les inputs importés de l’UE risquent de devenir plus coûteuses alors que d’autres peuvent ne plus être produites au niveau de la communauté européenne. Cette situation entraînerait des conséquences importantes sur les industriels marocains qui risquent de subir une perte de compétitivité et dans le cas limite arrêter certaines références. Le secteur de l’ennoblissement textile sera le plus touché par cette situation. Il faut aussi signaler que le secteur de l’industrie du Cuir et de la Chaussure sera aussi touché. En effet l’activité de la tannerie dont une grande partie est artisanale utilise des substances chimiques qui risquent du disparaître du marché et pour lesquelles il faut trouver des substances de substitution. Les unités artisanales seront plus affectées dans le cas de disparition de certains inputs ou d’une augmentation de leurs prix. M.A. Benabdelkrim 31/44 REME/GTZ-REACH VI.4 Industrie Métalliques et Mécaniques (IMM) Le grand secteur des industries métalliques et mécaniques (IMM) comprend 8 secteurs et a réalisé un chiffre d' affaires de plus de 29,8 milliards de DH en 2005, soit 13% du chiffre d' affaires total des activités industrielles de transformation. Le chiffre d’affaires global de ce grand secteur a enregistré un taux de croissance de 6,0% entre 2000 et 2005. Le tableau 12 et la figure 15 ci-dessous donnent respectivement une synthèse des données économiques (nombre d’établissements, effectifs, chiffres d’affaires) des différents secteurs de l’IMM et une présentation de leurs contributions aux chiffres d’affaires de ce grand secteur. Trois secteurs sont prépondérants et totalisent 81% du chiffre d’affaires de l’IMM à savoir les secteurs du travail des métaux et de la métallurgie avec des part de l’ordre de 29% chacun, et le secteur de l’automobile avec 24%. Figure 15 : Contributions des secteurs au CA du grand secteur IMM 2,5% 8,8% 0,1% 27,8% 23,7% 0,2% 28,6% 8,3% 27 . Mettalurgie 28 . Travail des métaux 29 . Fabrication de machines et équipements 30 . Fabrication de machines de bureaux et de materiel informatique 34 . Industrie automobiles 35 . Fabrication d'autres marteriel de transport 36 . Fabrication de meubles et industrie divers 37 . Récupération M.A. Benabdelkrim 32/44 REME/GTZ-REACH Tableau 12: Synthèse des données économiques du grand secteur IMM Grand secteur Industrie Métalliques et Mécaniques (IMM) Code 27 28 29 30 34 35 36 37 Secteur Etablissement Effectif Chiffre d’affaire Nbr Part/GS 5,6% 4 477 9% -2,0% Md DH 10,0 53% -0,2% 23 619 49% -1,1% 189 13% 3,8% 5 019 10% 7 0,5% 18,5% 135 87 6% 4,1% 54 4% 240 2 Nbr Part/GS Métallurgie Travail des Métaux Fabrication de Machines et Equipements Fabrication de Machines de Bureau et de Matériel Informatique Industrie Automobile Fabrication d' Autres Matériels de Transport Fabrication de Meubles, Industries Diverses 121 8% 790 Récupération Part/GS 28% 10,5% 9,3 29% 7,9% 0,4% 2,9 8% 10,1% 0% 14,7% 0,1 0,2% 15,1% 5 381 11% -2,6% 4,0 24% -6,9% -0,4% 1 847 4% 3,6% 0,6 2% 0,005 % 16% 7,7% 7 444 16% 8,2% 2,9 9% 12,5% 0,1% 14,9% 67 0% 24,9% 0,1% 12,1% 100% 6,0% 0,03 2 29,8 1 490 100% 2,1% 47 989 100% 0,1% Total du GS IMM Nbr : Nombre d’établissement et /ou effectif pour l’année 2005 Part/GS : Part du secteur dans le grand secteur pour l’année 2005 Part/GS : Part du secteur dans le grand secteur pour la moyenne des années de 2000 à 2005 : Taux de croissance de 2000 à 2005 Les exportations de marchandises de ce grand secteur ont atteint, en 2006, une valeur de 9 milliards de DH, dont 59% par le secteur de la métallurgie. L’exportation vers l’UE de ce grand secteur a atteint pour la même année 4,5 milliards de DH, soit 50% de ses exportations globales et presque la totalité (87%) des sociétés exportatrices de ce grand secteur exportent vers l’UE (voir annexe 3 et tableau N° 13 ci-dessous). Les entreprises du secteur de la métallurgie seront certainement amenées à pré-enregistrer et par la suite à enregistrer leurs produits exportés vers l’UE (l’exportation de ce secteur vers l’UE représente 34 % de ses exportations globales). Parmi les sociétés les plus concernées de ce secteur on pet citer : la CTT, la SFPZ et la SMI. La CTT est bien avancé dans le dossier de préparation à REACH et elle a adhéré à un consortium international pour le Cobalt. D’autres produits de la CTT sont concernés par REACH dont notamment le l’oxyde de zinc, nickel et l’arsenic. La SFPZ est pratiquement dans le même cas et c’est le plomb qui représente la plus grande partie de sa production. M.A. Benabdelkrim 33/44 REME/GTZ-REACH Le secteur de fabrication de machines de bureau et de matériel informatique sera aussi amené à faire face au règlement REACH, car il exporte vers l’UE des articles contenant des substances destinées à être libérées comme les cartouches d’encre. ARMOR Industries est la seule société qui a été identifiées comme exportatrices de ce type d’articles vers l’UE. Cette société est très consciente des défis qu’il faut relever et se prépare depuis un bon moment à faire face au règlement REACH. Les autres secteurs de l’IMM, comme ceux du travail des métaux et de l’industrie automobile, seront plus impactés au niveau des inputs. En effet, La mise en place de REACH peut entraîner des augmentations des prix des inputs voir des suppressions de produits chimiques et des reformulations en cascade en amont des équipementiers. Tableau 13 : Données sur les exportations du GS IMM Secteur Nombre de sociétés exportatrices Exportation en kDH Globale vers l’UE % Globale vers l’UE 5 321 865 1 821 497 34% 5 5 Travail des Métaux 394 294 236 394 60% 3 2 Fabrication de Machines et Equipements 585 960 442 551 76% 2 1 Fabrication de Machines de Bureau et de Matériel Informatique 160 625 141 052 88% 1 1 1 113 935 911 560 82% 6 6 Fabrication d' Autres Matériels de Transport 792 967 389 969 49% 4 3 Fabrication de Meubles, Industries Diverses 634 745 538 499 85% 3 3 - - - 50% 24 21 Métallurgie Industrie Automobile Récupération 9 004 389 Total 4 481 522 VI.5 Industrie Electrique et électronique (IEE). Le grand secteur des industries Electriques et Electroniques (IEE) a des participations modestes aux différents grandeurs économiques des activités industrielles de transformation : 3 % de l' ensemble des unités industrielles du Royaume, 7% de l' effectif global et 6% du chiffre d' affaires total des industries de transformation. Malgré cette faible contributions, ce grand secteur a réalisé un chiffre d’affaires de l’ordre de 13,6 milliards de DH et a enregistré le plus fort taux de croissance, soit 12% entre 2000 et 2005 (voir tableau 14 et la figure 16). M.A. Benabdelkrim 34/44 REME/GTZ-REACH Le secteur de la fabrication des machines et appareils électriques domine ce grand secteur avec une part de 85% du chiffre d’affaires de l’IEE sur la période 2000 – 2005. Tableau 14 : Synthèse des données économiques du grand secteur IEE Grand secteur Industrie Electrique et électronique (IEE) Code Secteur Etablissement Nbr Effectif Part/GS Nbr Part/GS Chiffre d’affaire Md DH Fabrication de 10,1 Machines et 31 161 80% 3,3% 26 386 81% 11,9 Appareils % Electriques Fabrication d' Equipements 32 13 6% -6,3% 5 311 16% -2,8% 1,3 de Radio, Télévision et Communication Fabrication d' Instruments Médicaux, de 33 27 13% -1,4% 1 044 3% 7,4% 0,5 Précision d' Optique et d' Horlogerie 201 100% 1,8% 32 741 100% 7,1% 13,6 Total du GS IEE Nbr : Nombre d’établissement et /ou effectif pour l’année 2005 Part/GS : Part du secteur dans le grand secteur pour l’année 2005 Part/GS : Part du secteur dans le grand secteur pour la moyenne des années de 2000 à 2005 : Taux de croissance de 2000 à 2005 Part/GS 85% 14,6% 13% -3,2% 3% 16,5% 100% 12,0% Figure 16 : Contributions des secteurs au CA du grand secteur IEE 12,7% 2,6% 84,7% 31 .Fabrication de machines et appareils éléctriques 32. Fabrication d'équipement de Radio, Télévision et Communication 33. Fabrication d'instruments médicaux , de précision d'optique M.A. Benabdelkrim 35/44 REME/GTZ-REACH En 2006, ce grand secteur a exporté des marchandises pour une valeur de 17,5 milliards de DH, dont 59% par le secteur de la fabrication de machines et appareils électriques, suivi par le secteur de la fabrication d' équipements de radio, télévision et communication avec 38% alors que la secteur de la fabrication d' instruments médicaux, de précision d' optique et d' horlogerie ne représente que 4% de ces exportations. L’exportation vers l’UE de ce grand secteur a atteint 16,4 milliards de DH soit 94% de ses exportations globales. De même, presque la totalité (94%) des sociétés exportatrices de ce grand secteur exportent vers l’UE (voir annexe 3 et tableau N° 15 ci-dessous). Tableau 15 : Données sur les exportations du GS IEE Secteur Globale Fabrication de Machines et 10 253 923 Appareils Electriques Fabrication d' Equipements de Radio, Télévision et 6 576 612 Communication Fabrication d' Instruments Médicaux, de Précision 623 781 d' Optique et d' Horlogerie TOTAL Nombre de sociétés exportatrices Exportation en kDH 17 454 316 vers l’UE % Globale vers l’UE 9 441 672 92% 21 15 6 452 030 98% 2 2 493 002 79% ND ND 16 386 705 94% 23 17 Le GS IEE exporte des articles qui contiennent souvent des substances chimiques généralement non destinées à être libérées et l’impact le plus important au niveau de ce grand secteur sera ressenti en amont. En effet, les activités de ce grand secteur utilisent des substances chimiques importées de l’UE. Dans le domaine des IEE, la concurrence est très rude et l’augmentation des pris des inputs ou leur disparition risquent de faire subir aux entreprises de ce secteur une perte de compétitivité et dans le cas limite un arrêt de certaines productions. M.A. Benabdelkrim 36/44 REME/GTZ-REACH VII- FEDERATIONS ET ASSOCIATIONS CONCERNEES PAR REACH L’analyse sectorielle présentée dans le chapitre précédent a montré que plusieurs secteurs d’activité seront touchés par le règlement REACH, soit en tant qu’exportateurs ou importateurs de substances chimiques de l’UE. Les fédérations et les associations des industriels de ces secteurs d’activités ont un rôle important à jouer dans l’information et la sensibilisation de leurs membres sur les enjeux du règlement REACH et dans l’incitation et l’encouragement de ces membres à prendre des actions communes face à ce règlement. Les principales associations et fédérations concernées identifiées sont : La Fédération de la Chimie et de la Parachimie (FCP) L’Association Marocaine des Industries de peinture, d’encres, de colles et d’adhésifs (AMIPEC) L’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX) L’Association Marocaines de l’Industrie Pharmaceutique (AMIP) Association marocaine des importateurs distributeurs de produits chimiques (AMICHIM) L’Association Marocaines des Importateurs de Produit Phytosanitaires (AMIPHY) L’Association Marocaine des Industries du Textile et de l’habillement (AMITH) Association Marocaines Pour l’Industrie et le Commerce de l’Automobile (AMICA) L’Association Marocaine de Plasturgie (AMP) Groupement des Pétroliers du Maroc (GPM) Le degré de connaissance de ces associations du règlement REACH est très variable. En effet, si la Fédération de la Chimie et de la Parachimie est très au courant du règlement REACH, suit l’évolution de ce dossier et a déjà réalisé un séminaire sur REACH (en décembre 2007, auquel ont participé plus de 120 personnes), d’autres associations comme le Groupement des Pétroliers du Maroc n’est pas au courant de ce règlement et pense que le secteur des produits pétroliers n’est pas concerné par ce règlement. M.A. Benabdelkrim 37/44 REME/GTZ-REACH VIII- ETAT DE PREPARATION DES FEDERATIONS, ENTREPRISES ET INSTITUTIONS PUBLIQUES FACE A REACH D’une manière générale, la préparation des fédérations, des associations, des entreprises et des institutions publique est relativement en retard eu égard au délai très court qui reste pour finaliser le préenregistrement des substances chimiques. Les Grandes entreprises exportatrices de substances chimiques vers l’UE (OCP, CTT, SFPZ par exemple), ont réagi assez rapidement et participe activement dans des consortiums, sont à la recherche du représentant exclusif et préparent le préenregistrement de leurs substances. Par contre, et sauf quelques exceptions (cas d’ARMOR par exemple), les PME restent très peu préparées au règlement REACH, voir très peu informées sur ce règlement et sur ses conséquences par rapport à leurs entreprises. Au niveau du ministère de tutelle des industries de transformation (Ministère de l’Industrie, du Commerce et des nouvelles technologies), il y a une conscience des enjeux que présente REACH pour les entreprises marocaines et les représentants de ce département profitent des occasions des réunions de normalisation pour sensibiliser les industriels à ce sujet. Cependant, pour mieux se préparer face à REACH et pour mieux connaître la situation de l’industrie marocaine face à ce règlement, ce département a besoin de produire certaines informations dont notamment : Les exportations par substances chimiques, par articles vers l’UE, L’ampleur de l’impact potentiel du règlement REACH sur les exportations marocaines vers l’UE ; La capacité des PME marocaines à faire face aux charges supplémentaires découlant des obligations du règlement REACH. Le Département de l’Environnement voit dans le règlement REACH une opportunité pour disposer de plus d’information sur les substances chimiques pouvant aboutir à une meilleure protection de l’environnement et de la santé humaine vis-à-vis de ses substances. Ce département suit de près les évolutions relatives à ce règlement et pense que la réussite de sa mise en œuvre aura des retombées significatives en UE et même au niveau des pays ayant des échanges commerciaux avec cette union. D’autre part, les associations sont peu préparées pour faire face au règlement REACH car, à part quelques actions ponctuelles de sensibilisation (séminaire de la FCP et un article au niveau d’un bulletin mensuel d’information de l’ASMEX), des actions comme la création d’un comité de veille et d’un comité d’aide et d’appui aux PME ne sont pas encore mises en place. M.A. Benabdelkrim 38/44 REME/GTZ-REACH IX CONCLUSIONS En conclusion, et vue la concentration importante du commerce extérieur marocain sur l’Union Européenne, particulièrement pour les industries de transformation, les conséquences du règlement REACH seront importantes, surtout pour les PME qui représentent plus de 90% du tissu industriel marocain. D’autre part, en plus des contraintes techniques et financières que va engendrer ce règlement pour les entreprises marocaines qui exportent en UE (contraintes difficilement supportables pour les PME marocaines) et de la complexité de cette législation, ces entreprises doivent faire face aux difficultés du choix du représentant exclusif résident au niveau de l’UE (des questions restent encore posées quant aux critères de son recrutement) et à la responsabilité juridique peu claire pour les différents acteurs de la chaîne de production et d’importation des produits chimiques. Pour faire face à ce règlement et à ces contraintes et pour éviter des pertes de parts de marchés des PME marocaines, des actions doivent être entreprises rapidement. En effet, il faut se focaliser, dans un premier temps, sur le préenregistrement des substances et préparer les entreprises marocaines à ce sujet pour leurs permettre de bénéficier des délais prévus relatifs à l’enregistrement selon le tonnage des substances exportées vers l’UE. Il est à rappeler ici que la fin de la phase de préenregistrement est prévue pour le 1er décembre 2008. A ce stade d’analyse, quelques actions peuvent être formulées : Réalisation d’une étude détaillée sur les industriels, les substances et articles concernés et identification des impacts attendus du REACH sur les exportations marocaines vers l’UE. Réalisation d’une analyse sur la capacité des PME marocaines à faire face aux charges supplémentaires découlant des obligations du règlement REACH. Création d’un comité ou une cellule d’aide et d’appui aux PME disposant des compétences requises pour assister les entreprises et répondre à leurs questions. Les membres de ce comité doivent avoir une grande expérience du secteur industriel avec des connaissances approfondies sur les substances chimiques, sur les réglementations relatives à ces substances, sur le commerce international de ces substances, etc. Ce comité sera constitué par des représentants de MICNT, de la FCP, des associations et de spécialistes des substances chimiques, des technologies de l’information et des réglementations du commerce extérieur. En plus de l’approfondissement des connaissances sur le règlement REACH, ce comité doit assister les entreprises pour se préparer à face à cette législation européenne, notamment en les aidant pour : la réalisation de l’inventaire des substances à enregistrer par l’entreprise l’identification de la responsabilité juridique de dans la chaîne de production et d’importation des produits chimiques l’identification de consortiums existants en Europe pour les substances ou d’entreprises au Maroc, au Maghreb ou en Europe pouvant constituer des consortiums pour échanger les informations et réduire les coûts des tests M.A. Benabdelkrim 39/44 REME/GTZ-REACH La mise en relation des entreprises marocaines avec les consortiums le choix du représentant exclusif la préparation des informations requises pour le préenregistrement de leurs substances Etc. Création un bureau d’aide et d’appui aux industriels (helpdesk) pour le préenregistrement et l’enregistrement des substances. Renforcement des capacités au niveau des départements gouvernementaux et des fédérations et associations concernés ainsi qu’au niveau des industries, et en particulier dans les domaines suivants : La toxicologie et l’écotoxicologie des substances chimiques L’outil IUCLID5 et les autres outils de technologie d’information de REACH Les volets de restriction et d’autorisation prévus par REACH Renforcement des capacités des prestataires de services (bureaux d’études et consultants) dans le domaine d’accompagnement des industriels pour l’enregistrement de leurs substances. Renforcement de la coopération des entreprises marocaines avec leurs homologues européennes et dans les pays en dehors de l’UE. Programmation d’actions d’information et de sensibilisation au niveau des industriels, des associations et des fédérations et des départements ministériels. Sensibilisation et incitation des laboratoires marocains à se conformer aux bonnes pratiques de laboratoire (les tests pour l’enregistrement ne peuvent être réalisés que par des laboratoires BPL). M.A. Benabdelkrim 40/44 REME/GTZ-REACH REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 1. Etude d’impact de la future politique dans le domaine des substances chimiques -Rapport final - MERCER Management Consulting /14 Avril 2003 2. Etude d’impact de la future politique dans le domaine des substances chimiques Étude complémentaire suite à la proposition de réglementation du 29 octobre2003MERCER Management Consulting /8 Avril 2004 3. Etude pour la formulation d’un projet d’appui aux micros, petites et moyennes entreprises pour le renforcement de la compétitivité -ADS MAROC -JICA /Mars 2000 4. Profil chimique du Maroc 5. Rectificatif au règlement (CE) N° 1907/2006 du Parlement européen et du Conseil du 18 décembre 2006 concernant REACH – Journal Officiel de l’Union Européen /29 Mai2007 6. 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