Bulletin Info-PQDCS Laval, volume 1 - juillet 2015
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Bulletin Info-PQDCS Laval, volume 1 - juillet 2015
Juin 2015 - Numéro 1 Info- PQDCS Laval Bulletin d’information régional réalisé par l’équipe du Programme québécois de dépistage du cancer du sein de Laval. Connaissez-vous la Classification BI-RADS? La catégorisation BI-RADS, « Breast Imaging-Reporting and Data System » se retrouve actuellement sur la plupart des rapports d’imagerie mammaire au Québec. Développée sous la supervision de l’American College of Radiology, elle a d’abord été conçue pour la mammographie, puis appliquée plus récemment à l’imagerie mammaire par échographie et par résonance magnétique1. Le système BI-RADS est constitué de trois atlas d’imagerie mammaire, un pour chaque modalité. Ces trois atlas répertorient les images, les classifient, et ils invitent le radiologiste à utiliser une séquence de lecture normalisée, de même qu’un langage descriptif commun, concis et sans ambigüités, dont il se servira pour rapporter ce qu’il voit et rédiger un compte-rendu1. La classification BI-RADS est donc utilisée pour définir les anomalies vues et permettre de savoir ce qui doit être fait par la suite, soit le retour au dépistage, soit le suivi rapproché ou la biopsie 2. IMAGERIE RISQUE DE CANCER CONDUITE 0Investigation incomplète Investigation à compléter 1 Normal 0 % Retour au dépistage 2 Anomalie bénigne 0 % Retour au dépistage 3 Anomalie probablement bénigne 4 Anomalie suspecte demandant une biopsie 5 6 < 2 % Suivi > 2 à 90 % Biopsie Anomalie fortement suspecte d’un cancer > 90 % Biopsie Cancer prouvé à la biopsie 100 % Chirurgie 1 http://www.lepatient.ca/comprendre-la-methodologie-bi-rads-en-imagerie-mammaire/ 2 http://www.depistagesein.ca/classification-bi-rads/ 1 Contrôle de qualité en mammographie Par Jean Chalaoui, M.D., FRCPC et Louise Gaudet, t.r. Malgré les nombreuses controverses entourant le dépistage systématique et la mammographie, l’utilité de la détection précoce de la néoplasie mammaire n’est plus à démontrer. Pratiquer et interpréter une mammographie exigent une expertise de toute l’équipe, mais aussi un équipement au point. Rares sont les processus qui sont soumis à un contrôle de qualité aussi rigoureux (QC- quality control). Ce texte a pour but de résumer les étapes de QC, d’en informer le praticien et le rassurer. Nous nous concentrerons sur la mammographie par capteur numérique (computed radiography – CR) ou sur la mammographie numérique directe (digital direct radiography – DR), étant donné que la majorité des examens sont actuellement effectués selon ces modalités. 1.Acquisition et mise en opération Le nombre d’appareils homologués par Santé Canada est relativement limité, ce qui concentre le choix sur l’acquisition d’appareils généralement de qualité éprouvée. La mise en opération exige un examen approfondi de l’installation et de l’environnement par un physicien médical expérimenté. Cette procédure, à laquelle est lié le permis de mise en marche, est requis par la suite 2 fois par année afin que l’ensemble de l’équipement utilisé réponde toujours aux standards. 2.Rôle de l’Association canadienne des radiologistes Au Canada, toutes les provinces délèguent à l’Association canadienne des radiologistes (CAR) le soin de s’assurer de la conformité de la formation du personnel et de la qualité des radiographies obtenues, aussi bien en milieu hospitalier qu’extrahospitalier. Le personnel doit être qualifié au départ. Les technologues et les radiologues doivent suivre par la suite un minimum de 15 heures de formation continue tous les trois (3) ans et être en mesure de les documenter. Chaque site fournit annuellement les rapports d’inspection des physiciens et de nombreux documents. L’Agrément est nécessaire à l’obtention des permis d’opération. Il exige, tous les trois ans, l’envoi à la CAR des radiographies obtenues sur un fantôme universel, trois types de seins (très denses, densité mixte et graisseuse) ainsi que plusieurs autres tests sur l’appareil. Le tout est examiné par un panel d’experts. La CAR envoie au site un capteur qui mesure les radiations émises par l’appareil sur un fantôme. Ces différents tests exigent un effort soutenu de la part de l’équipe. Quelques semaines après le début du processus, un certificat de passage est émis, ou encore des recommandations formelles sujettes à révision. Le permis d’opération est conditionnel au passage de ces tests. 2 Contrôle de qualité en mammographie (suite) 3.Rôle provincial Le programme québécois de dépistage du cancer du sein (PQDCS) et l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) jouent aussi un rôle important de soutien et de contrôle. Le PQDCS assure une formation de l’équipe du site pour l’accueil des femmes, et recommande un logiciel uniforme pour la collecte des résultats et du suivi des investigations, le cas échéant. Le nombre d’appareils homologués par Santé Canada est relativement limité, ce qui concentre le choix sur l’acquisition d’appareils généralement de qualité éprouvée. Il demande au radiologue l’interprétation minimum de 1000 examens par année afin de consolider l’expertise. Il compile les résultats obtenus par chaque radiologue, lequel reçoit ensuite une rétroaction de sa propre pratique afin de pouvoir se situer par rapport à la cohorte. Il exige un programme local continu de contrôle de la qualité. 4.Contrôle régional d’assurance-qualité Des tests réguliers d’assurance-qualité sont effectués sur chaque site par des physiciens biomédicaux et les résultats sont transmis au Ministère de la Santé et des Services sociaux et au PQDCS. Un logiciel est fourni au site afin d’effectuer ces nombreux tests. Certains sont effectués de façon quotidienne, mensuelle, trimestrielle ou annuelle sur les plaques, les images obtenues, l’analyse de la photométrie, les artéfacts, la stabilité et la qualité des moniteurs de lecture. Le temps requis pour ce processus est de l’ordre de 15 minutes par jour, d’une heure et demi pour les tests hebdomadaires et d’un maximum de 4 heures pour les tests mensuels et trimestriels. E n conclusion, nous espérons avoir résumé les différentes exigences d’agrément, de formation et d’assurance-qualité requises pour une pratique normée et standardisée de la mammographie. 3 Suivi des résultats anormaux Tel que prévu au cadre de référence du PQDCS, devoir « s’assurer que toutes les femmes positives ont été rejointes… » 3, constitue une exigence du Programme. Le plan régional de gestion du programme, élaboré par la Direction de santé publique, prévoit les responsabilités du centre de coordination des services régionaux à cet égard, dont le suivi des femmes positives. La mise à jour de la politique de suivi des femmes dans le cadre du PQDCS, publiée en octobre 2011 par le MSSS, reconnaît aux infirmières praticiennes spécialisées (IPS) le droit de prescrire et de faire le suivi des mammographies de dépistage, tel que défini par l’article 31 de la Loi médicale. Dans le cas de la prise en charge des participantes, l’IPS est considérée au même titre qu’un médecin, sous réserve du respect des paramètres applicables à sa pratique 4. Les figures 1 et 2 présentent, de façon schématisée, les niveaux de responsabilités et les différentes étapes à appliquer afin de s’assurer que le professionnel désigné (médecin ou IPS) par la participante ou que le professionnel identifié à partir d’une liste de volontaires (médecin ou IPS) prend en charge le suivi de la participante 5 : Figure 1 Programme québécois DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN Mammographie de dépistage – ANORMALE RESPONSABILITÉS MÉDICALES Prise en charge de la femme SI LA FEMME A UTILISÉ Lettre d’invitation du PQDCS signée du Directeur de santé publique Ordonnance médicale Le directeur de santé publique est réputé m médecin prescripteur de cette mammographie, selon le code de déontologie* des médecins Le médecin prescripteur assume l’entière responsabilité du suivi médical requis à la suite du résultat de cette mammographie* Toutefois, le résultat de la mammographie de d dépistage est obligatoirement envoyé au médecin identifié par la femme (ou choisi sur la liste des médecins volontaires) Vérification du transfert de responsabilité entre le directeur de santé publique et le médecin ide identifié (ou choisi sur la liste des médecins volontaires) dans un délai maximal de 45 jours de la date de la mammographie de dépistage anormale Médecin identifié par la femme Si aucune information fiable relative à l’investigation n’apparaît au SI-PQDCS dans les 45 jours ouvrables suivant une mammographie de dépistage anormale : • Vérification, par mesure de sécurité, que le médecin prescripteur a réellement procédé à la prise en charge de la participante. • Mesure, non requise au regard du code de déontologie des médecins, mais offerte par le PQDCS à titre de filet de sécurité pour les participantes. Médecin prescripteur * Code de déontologie des médecins – Code des professions L.R.Q., L R Q c. C-26, 26 a a.87; 87; 2001, 2001 c.78, c 78 a.6. a 6 Art. Art r 32 et suivants. suivants Programme québécois de dépistage du cancer du sein, CADRE DE RÉFÉRENCE. Gouvernement du Québec, Ministère de la Santé et des Services sociaux, Direction générale de la santé publique, 1996, p. 29. 4 Politique de suivi des femmes dans le cadre du PQDCS, disponible sur www.msss.gouv.qc.ca , section Documentation, rubrique Publications; Bibliothèque et Archives nationales du Québec, 2013 5 La transmission dans le système d’information du programme (ci-après le SI-PQDCS) d’un rapport de confirmation diagnostique dont le résultat s’avère « normal » ou « bénin » dégage le médecin signataire de cette obligation. 3 4 Figure 2 Programme québécois DE DÉPISTAGE DU CANCER DU SEIN Mammographie de dépistage – ANORMALE RESPONSABILITÉ CCSR Rapport de mammographie de dépistage ANORMALE envoyé au médecin identifié par la femme ou au médecin volontaire Recommandations d’examens complémentaires émises par le radiologiste au dépistage Suivi de la mammographie anormale Responsabilité du médecin identifié par la femme ou du médecin volontaire ATTENTION : • Certains CDD rappellent systématiquement les femmes pour les examens complémentaires RESPONSABILITÉ CCSR • Réception du rapport « Anormal » de la mammographie de dépistage ATTENTION – VÉRIFICATION DE PRISE EN CHARGE : • Suivi auprès de la femme Médecin identifié par la femme ou médecin volontaire : • Prescription des examens complémentaires, s’il y a lieu • Suivi du résultat des examens complémentaires • Prise en charge nécessaire auprès des femmes SAUF si le rapport transmis est « Normal » (indépendamment de la vue) • Délais < 45 jours ouvrables Formation en ligne sur la décision éclairée Afin de mieux outiller les médecins et les infirmières à soutenir les femmes ciblées par le PQDCS à prendre une décision éclairée quant à leur participation au dépistage par mammographie, une formation en ligne a été rendue disponible pour ces professionnels en octobre 2013. Celle-ci a été offerte à la suite du lancement officiel de la nouvelle brochure du PQDCS basée sur le consentement éclairé. Cette formation, à la fine pointe des données scientifiques et des principes éthiques actuels, a été développée par l’INSPQ et le MSSS, en collaboration avec plusieurs partenaires dont l’Université Laval, l’Université de Montréal, l’Ordre des infirmières et des infirmiers du Québec, le Collège des médecins du Québec, le Collège québécois des médecins de famille, l’Agence de la santé et des services sociaux de Montréal. Elle est disponible par le biais du campus virtuel de l’INSPQ et permet aux médecins et aux infirmières de cumuler des crédits de formation continue (1,75 crédit de formation continue (catégorie 1, MainPro-M1 ou section 1+ attestation de participation de 1h45). 5 Formation en ligne sur la décision éclairée (suite) Contenu de la formation Information sur les limites ou inconvénients potentiels du dépistage autant que sur les bénéfices potentiels, sur les probabilités que ces avantages et inconvénients surviennent ainsi que les incertitudes scientifiques. Définition de la prise de décision éclairée et identification des conditions favorables à sa survenue : • Relation de confiance (ouverture, respect, habilités relationnelles, écoute); • Maîtrise du sujet et des données importantes (incluant données statistiques); • Utilisation des outils de clarification (dépliant du PQDCS, schémas, diagrammes, tableaux, outils d’aide à la décision). Met l’accent, d’une part, sur le rôle du professionnel qui passe de la promotion du dépistage au soutien des femmes dans leur prise de décision éclairée : pas d’influence dans un sens ou dans l’autre par le professionnel (ne dit pas quoi faire); d’autre part sur le respect des préférences de la femme et des valeurs qu’elle accorde aux avantages et inconvénients potentiels Identifie les quatre étapes de la prise de décision éclairée : • Initier un processus de prise de décision éclairée/partagée; • Partager les informations pertinentes de façon claire et mesurée; • Favoriser la participation active de la femme à la prise de décision; • S’assurer que la femme se sent à l’aise avec sa décision. Lien pour l’accès à la formation : Site INSPQ : http://campusvirtuel.inspq.qc.ca/pages/decision-sein Site FMOQ : http://caducee.fmoq.org/ext/fmoq/accueilPublique.cnx Site OIIQ : https://mistral.oiiq.org/repertoire-formation/soutien-la-prise-de-decision-eclaireeconcernant-le-depistage-du-cancer-du-sein Une publication de la Direction de santé publique et du Centre de coordination des services régionaux du PQDCS de Laval, CISSS de Laval Info- PQDCS Laval Collaborateurs Dr Jean Chalaoui, Directeur médical, CDD RadiologiX Fabreville Dr Claude Prévost, Direction de santé publique, CISSS de Laval Pascale Merlet, Centre de coordination des services régionaux du PQDCS de Laval, CISSS de Laval Dépôt légal ISSN 1927-4882 (En ligne)