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LE JOURNAL DE L’ PÉRIODIQUE DU SECRÉTARIAT NATIONAL 20, rue de l’Association 1000 BRUXELLES T: 02/ 219 68 88 - FAX: 02/ 219 39 72 E-mail: [email protected] Site web: http://www.arc-culture.org N° d’entreprise : 418.719.207 NE PARAÎT PAS EN JUILLET-AOUT BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X N° d’agrément : P701161 BIMESTRIEL L’éditorial N°96 En se penchant sur la presse quotidienne d’un pays, on a très vite une image du développement démocratique de celui-ci. Elle peut être engagée, dynamique comme la presse d’investigation et d’opinion ou alors glamour voire sucre d’orge comme la presse people et de marché. Elle peut former et construire une opinion publique mais aussi détruire très vite ce qu’elle a fait adorer. La presse constitue un véritable quatrième pouvoir. Cependant, sa mission de base rencontre bien les objectifs et les soucis d’une organisation d’éducation permanente comme la nôtre : c’est, en effet, à travers son regard que l’on peut entrer en contact avec la réalité, l’analyser avec esprit critique, découvrir la pluralité des appréciations et en débattre. Dans les périodes d’emballement médiatique que nous connaissons, génératrices de confusion, elle permet les temps d’arrêt, de réflexion, d’appropriation personnelle. Elle nécessite, cependant, plus d’investissement personnel : en effet, lire un journal exige plus de concentration que suivre une émission de télévision… Aujourd’hui, la presse quotidienne doit faire face à des combats nouveaux. Son lectorat s’effrite progressivement. Rien que sur le marché belge francophone, les extrapolations sur les titres payants font état d’une perte de plus de 5.000 lecteurs en 9 mois. Les grands quotidiens annoncent une chute de 13 à 15% de leur volume de ventes publicitaires. Internet se révèle un adversaire (ou un partenaire) redoutable et le marché des quotidiens gratuits est en concurrence avec les médias payants même si nous sommes, dans la partie francophone, encore près de 465.000 à lire un quotidien traditionnel. Depuis 1974, la Communauté française répartit des aides à la presse (un peu plus de 7 millions d’euros) et soutient l’opération “Ouvrir mon quotidien” qui touche près de 45.000 élèves du primaire et 230.000 étudiants du secondaire. Mais est-ce suffisant face aux importants enjeux démocratiques de ce dossier ? Quel sera le visage de cette presse demain ? Sera-t-elle toujours indépendante et interpellante ? Sa défense doit, en tous cas, engager chacun de nous. Jean-Michel DEFAWE Président Activités de l’ARC Pour vous tenir informés de l’ensemble de nos activités, consultez notre site Internet : www.arc-culture.org Belgique-Belgie P.P. Bruxelles X 1/6083 ACTION ET RECHERCHE CULTURELLES ASBL MARS - AVRIL 2008 MEDIAS Futur e-médias Quelle presse quotidienne pour demain ? Internet opère des changements majeurs au sein de la presse écrite. Un nouveau paysage de l’information se dessine et de nouveaux médias numériques apparaissent. La presse quotidienne, en difficulté résurgente, vit ces mutations tantôt avec angoisse, tantôt avec succès. Sur le Web, elle enregistre des chiffres de fréquentation en constante progression mais sa situation, sur support traditionnel, reste délicate et son avenir incertain. Le baromètre de la presse quotidienSur la toile pertexte (l’article dans sa longueur) -, gratuitement à Bruxelles ! Aujourne indique un temps variable. BourLa refonte la plus significative s’est suppose de nouveaux apprentissad'hui, devenu le vilain petit canard rasques et éclaircies se succèdent effectuée sur le Web. Les plus-values ges. Le découpage de l'information de la presse écrite, le gratuit se voit trop rapidement pour que l’on puisse y sont réelles : capacité de stocker et la rupture de la linéarité exigent accusé, au fur et à mesure de l'augémettre une prévision à long terme. des quantités d’informations illimiune certaine pratique. Ne plus se mentation de ses tirages, de tous les Ce n’est un secret pour personne : la tées, réactivité à l’information imsouvenir du début et du pourquoi maux dont souffrent les payants. Acpresse traverse une crise de confimédiate, interactivité, apports multid'une lecture et se perdre dans la cusations un rien sommaires et cerance. Abandonnée par son jeune lecmédias divers, liens hypertextes et multiplicité infinie des liens propotainement commodes. Bien que son torat, elle tente de le regagner via ses diffusion optimisée. Les défauts de sés demandent tout autant d'accoutumode de fonctionnement et son proéditions en ligne. S'il semble que ce ces qualités n’en sont pas moins némance. Sur son blog(2), Jacques Franjet éditorial soient le plus souvent en soit avec une certaine réussite, le gligeables : rythme de réactualisaçois, enseignant en communication opposition avec la culture de la prix à en payer est celui de la gration intense (assumé ou subi), culture marketing à l’ULB, rapporte les propresse payante de qualité, le gratuit a tuité. Le lecteur régulier pour mérite de (re)poser cervieillit et rares sont ceux qui taines bonnes questions : à achètent encore plusieurs quoi sert la presse ?, à quoi titres quotidiennement. Pour sert l'info ?, pour quelle(s) reconquérir son lectorat, la raison(s) achète-t-on un quopresse belge quotidienne tidien d'information ? quelles aura, ces dernières années, sont les fonctions (les mismultiplié ses efforts sans sions ?) d'un journal d'inforcompter. Il n'est pas exagéré mation ? de parler désormais d'une péDemain, on rase gratis riode de refondation. Ainsi, Récemment, un quotidien a-t-on vu les formats des français lançait une action de journaux évoluer vers des dicommunication ayant pour mensions plus réduites, les slogan “Le 11 avril, Libéramaquettes retravaillées (il tion est gratuit. Lisez-le, reste beaucoup à faire) et les vous comprendrez pourquoi suppléments démultipliés (ils il est payant” et son directeur sont trop souvent consacrés à général, Denis Pierrard, de la promotion et à la (sur)conpréciser : “Libération, pour sommation). D’une certaine une journée, aura la puismanière, ces évolutions ont sance d'un gratuit avec sa eu pour effet une tendance à la “magazinification” du conqualité habituelle.” La pierre tenu des quotidiens. jetée dans le jardin de la Un homme se reflète sur une vitre alors qu’il est en train de lire les quotidiens sur un panneau d’affichage de rue à Pékin, le 11 décembre 2007. Reporters sans Frontières (RSF), l’organisation internationale de dépresse gratuite traduit, au fense de la liberté de la presse, a annoncé le 10 décembre 2007 qu’elle avait été interdite de séjour en Chine Aux prises avec la baisse des delà de l’opération markecontinentale,après avoir déclaré le pays comme étant la plus grande prison de journalistes du monde. recettes publicitaires, les réting, cette suspicion fréquenSource : Association Mondiale des Journaux - AFP photo / Ten Eng Koon dactions ont également enrite à son encontre. Le même chi leurs parutions de proslogan publié dans les pages duits culturels vendus avec du journal Métro, n’a pas pos de Benoît Grévisse, professeur à un supplément de prix (livres, DVD, de la vitesse (de la précipitation ?), manqué de provoquer de vives réacl'école de journalisme de Louvain : CD, …) Ces “plus-produits” appevérification des contenus avant putions au sein de la rédaction de ce lés “terza gamba(1)” en Italie - où ils blication parfois sommaire, écrits “Internet, c'est le modèle de la boudernier. La formule publicitaire du pullulent -, ont quant à eux renforcé plus concis pour s’adapter aux diffiteille sans fond : tu n'as jamais la saquotidien Libération, très mal acceple côté commercial du journal au décultés de lecture sur un écran, multitisfaction de l'avoir bue jusqu'au tée – faut-il le dire ? - par la rédactriment de son identité... Et quel que plicité des procédés pour accéder à bout.” Et Jacques François d’ajouter, tion de Métro, traduit la fracture soit le succès économique de la forl’information (liens, chat, blog, podtrès justement : “Il faut être amateur entre les différents modèles de jourmule, il est peu probable que cela apcast, fils RSS, espace payant et nonde vin pour comprendre : quand on nalisme actuels. porte quoi que ce soit de durable au payant, …) ainsi que d'autres apports ne boit que du coca, c'est peut-être regard des difficultés que traversent multimédias souvent proches de différent ...!” D’un côté, une presse toujours plus les quotidiens. Quant à la valeur l’amateurisme (images, sons). Cette confiante dont l’objectif est d’inforajoutée culturelle de ces offres, elle refonte renouvelle autant le travail La refonte des médias passe égalemer gratuitement et rapidement ses varie en fonction du degré d’engagedu rédacteur que le mode de lecture ment par l'apparition et le succès nombreux lecteurs et qui, en très peu ment et de sérieux des rédactions de l’internaute. La mise en ligne en grandissant des quotidiens gratuits. d’années, a chambardé les codes de (quand elles sont associées aux “iceberg” des articles, - une partie Une tendance forte et beaucoup la presse payante. De l’autre, une choix de ces produits). Soit à boire et émergée sur la page d’accueil (un moins récente qu'il n'y paraît. Le presse fragilisée depuis un certain à manger pour un lecteur relégué au titre et quelques lignes) et une partie Soir, dès sa parution en 1887, et durang de consommateur lambda ! submergée accessible par un lien hyrant plus de dix années, fut distribué > Suite page 3 1 MÉDIAS Être en ligne ou ne pas être Philippe Laloux est chef d’édition au Soir. Il est important de spécifier au Soir, et non chef de l’édition en ligne du Soir, parce que, bien qu’il s’occupe spécifiquement de l’édition électronique du quotidien, le titre de sa fonction traduit l’organisation et la direction communes des éditions papier et Web. Le site lesoir.be est le fruit du travail de l'ensemble des journalistes de la rédaction. Rencontre avec l’un des acteurs de la presse en ligne. Concrètement, comment l'information est-elle traitée pour l'édition en ligne ? Notre première mission est relative à notre capacité de réaction par rapport à l’évènement. Les agences de presse y contribuent mais c’est tout l’ensemble de la rédaction du Soir qui a une fonction d’alerte et d’alimentation en première ligne. Ensuite, nous avons une mission de créativité, c’est la valeur ajoutée que l’on va apporter à cette information de base. Cette valeur ajoutée est très importante pour se distinguer d’autres sites Internet qui se limiterait à cette seule couche de réactivité. Cette créativité va se traduire par différents apports dont des compléments audio et vidéo. Nous enrichissons aussi le traitement de l'info par une autre de nos missions majeures : l’interactivité entre nous et nos lecteurs. De façon plus générale, une bonne partie de mon travail consiste à réinventer l’édition papier en édition destinée au Web. 2 Essentiellement, qu'est-ce qui différencie l'édition papier et Web ? Ce que nous tentons à mettre en place, ce sont des flux éditoriaux, une manière de travailler qui permet de n’avoir sur le papier que ce qui peut exister sur ce support et de n’avoir sur Internet que ce qui peut également y exister. Nous tenons à espace sans limite ! Une fois le journal distribué, le lecteur pourra encore obtenir les derniers développements sur notre site. Il pourra aussi réagir à chaud et proposer son propre développement, c’est l’étape de l’interactivité qu’offre l’évolution technologique et pratique du Web 2.0. Quelle que soit l’importance des verte... Est-ce que c’est le cas ? Je n’en sais rien ! Quelle est l’importance du nombre de visiteurs quotidiens sur votre site Web ? Par rapport à la vente de l'édition papier, qu'est-ce que cela représente ? Une des particularités du Web, c’est Rédaction du Soir - Photo : Le Soir / D. Rodenbach Hormis le choix rédactionnel du Soir, la presse papier et la presse en ligne ne sont-elles pas deux écoles distinctes de journalisme ? C’est une très vaste question qui est au cœur des enjeux actuels. Le défi qui est le nôtre est de faire en sorte qu’il n’y ait pas deux écoles différentes. C’est le parti pris qui a été adopté au Soir. Je ne dis pas qu’il est partagé par toutes les rédactions. Au Monde.fr, la rédaction est totalement distincte de l’édition papier ce qui n’empêche pas le site d’être une référence… C’est un euphémisme ! Ailleurs, neuf rédactions sur dix ont choisit l’option de l’intégration. En ce qui nous concerne, ce choix a été adopté il y a un an et ce fut un moment très important qui nous a conduit à nous définir en tant que “bi-média”. Cela signifie que le Soir est décliné sur deux supports, un support papier avec une édition quotidienne et un support électronique avec des éditions réactualisées en permanence. L'important est qu'il s'agisse du même journal, des mêmes journalistes et que le contenu reste l’élément dominant. La presse en ligne n’est pas une révolution journalistique, c’est une évolution. Au niveau rédactionnel, tout l’enjeu est d’être le plus rapide possible sans jamais tomber dans l’excès de vitesse. Notre métier a besoin de temps et on lui en enlève de plus en plus d’où l’importance que j’accorde à une formation journalistique pointue et rompue à l'utilisation des outils multimédias. Le journaliste, plus que jamais avec Internet, doit revenir à ses racines et aux principes de base qui font ses qualités. L'évolution se fera en préservant les fondamentaux du métier, voire en les renforçant. L'attachement à ces principes qui ont fait la presse de qualité est plus que jamais indispensable afin de nous différencier des grands portails, à l'image de Yahoo et MSN, devenus aussi fournisseurs d’informations. éviter au maximum les copier-coller entre les deux supports afin de réserver à l’un et à l’autre des traitements spécifiques. L’édition électronique et l’édition papier sont des services et non des produits, deux services d’information de qualité à l'attention de nos lecteurs. L’édition en ligne du Soir n’est donc pas une simple excroissance de l’édition papier… Surtout pas ! Même si ce fut effectivement le cas par le passé. Aujourd’hui, nous ne raisonnons plus en terme de support mais en terme d’information. Il était indispensable de compléments multimédia, il est bon de rappeler que le Soir en ligne reste avant tout un média écrit. C’est très important de le souligner ! Cette édition en ligne a-t-elle une identité particulière ? Elle est, ce que nous espérons tous ici, fidèle à l’identité du journal c’est-à-dire un pôle de référence et de qualité. Si on veut défendre sa peau sur Internet, cette exigence est vitale. Je suis rassuré sur le sérieux de notre travail et notre identité quand, lors de pics d’actualité, les internautes choisissent plutôt notre site Web qu’un autre. Circonstancier, “ Aujourd’hui un journal sans site Internet est clairement un journal menacé, entre autres, parce qu'il n’offre pas de services en rapport avec l’attente de ses lecteurs” prendre conscience que celle-ci existe avant, pendant et après le travail des rotatives. Elle nécessite, au long de son évolution, différentes formes de traitements. Aujourd'hui, lorsqu'une information tombe, elle est immédiatement et brièvement traitée sur le site. Elle est ensuite développée d’une certaine manière pour l’édition papier du lendemain et durant ce temps, en ligne, nous greffons toute une série d’archives, de repères et d’éléments multimédia afin de l’enrichir. Là, l’électronique nous offre un avantage précieux : un contextualiser et nuancer l’info est notre priorité. C’est la manière de traiter l’information qui est essentielle et qui définit notre identité. Quel est le profil de votre lectorat en ligne ? Comme c’est le cas pour l’édition papier, je dirais qu'on a le lecteur, l’internaute, que l’on mérite… Notre mission de journaliste est de nous mettre en permanence à sa place, en l’idéalisant en quelque sorte. Personnellement, je vois cette personne, c’est une personne cultivée et ou- que tous les jours, on dispose des chiffres de la veille concernant le nombre de visites enregistré sur les sites d’information. Ces résultats sont publics et communiqués par le Centre d’Information sur les Médias, une association d'études médiamétriques. En terme de visiteurs uniques, le nombre de personnes qui viennent se connecter une fois sur la journée, lesoir.be est leader et est en très forte progression. L’évolution actuelle du lectorat de la presse en ligne est très impressionnante. En ce qui nous concerne, on en était, en mars 2007, à 45.000 visiteurs uniques en moyenne quotidienne sur une base mensuelle. Aujourd’hui, nous en sommes à plus de 75.000 ! Voire 95.000 visiteurs uniques par jour certains lundi, c’est-à-dire autant que d’acheteurs du journal ! Le deuxième site qui nous talonne de près, et qui suit la même courbe de progression, est celui de La Dernière Heure, viennent ensuite rtlinfos.be et lalibre.be. Comment vous situez-vous par rapport à la presse en ligne étrangère ? Par rapport aux Etats-Unis, l’Europe comble son retard. A l’échelle européenne, la Belgique était, il y a quelques années encore, en bonne position sur le plan de son avancée en matière de conception de sites d'information. Malheureusement, elle s’est très vite fait dépasser. Aujourd’hui, des sites comme ceux du Guardian ou du Monde ont clairement 10 longueurs d’avance par rapport à l’ensemble des sites francophones belges. Nous sommes en présence de moyens gigantesques en terme d’investissements technologiques bien que ceux-ci dépassent très clairement les revenus que l’on peut en tirer aujourd’hui. La presse en ligne est un pari sur l’avenir mais l'évolution actuelle du nombre de visiteurs en ligne tend à prouver que c'est un pari réfléchi. L’audience explose et les revenus publicitaires suivront cette progression. Au risque de mettre votre propre édition papier en danger ? Certains accusent la presse en ligne d’être, sur ce plan et sur d’autres, proche de la presse papier gratuite… Les difficultés de la presse écrite ne datent pas de l'arrivée de la presse sur le Web, cela fait plus de 20 ans que les journaux connaissent une érosion tant au niveau de la diffusion qu’au niveau des revenus publicitaires. Il est vrai qu’un journal est vendu deux fois, une première fois à la publicité - grosso modo plus de 50% de ses revenus viennent de ce secteur - et une seconde fois au lecteur. Sur ces deux plans, les difficultés sont récurrentes. Par rapport au gratuit, je dirais que oui, clairement, c’est la tendance adoptée par un très grand nombre de sites d’information. La presse en ligne, concernant la diffusion gratuite de l'information, est à l’image du média radio. Quand à savoir si l’édition en ligne va concurrencer l’édition papier, je dirais qu’aujourd’hui un journal sans site Internet est clairement un journal menacé entre autres parce qu'il n’offre pas de services en rapport avec l’attente de ses lecteurs. La formule “bi-média” demande, il est vrai, des réflexions constantes et approfondies sur son évolution. Internet est une occasion unique de réinventer le papier, il faut que l’on réfléchisse aux manières actuelles de traiter l’information sur ce support. Le papier a des avantages que jamais Internet ne pourra s’approprier, à commencer par sa sensualité. Il y a une façon de mettre en page l’information sur le papier qui ne pourra jamais être copiée par le Web. Il y a une vision panoramique, un début, un développement, une fin spécifiques. Sur Internet, il n’y a pas de développement linéaire, c’est un développement rhizomatique et cela peut être perturbant si on ne s’adapte pas à ce type de logique. Quelle que soit ma passion pour Internet, je continue à dévorer avec le même plaisir les journaux. Dans quelle mesure, l’édition papier du Soir est-elle consultable sur votre site Web ? Cet accès est-il payant ou gratuit ? L’ensemble de l’édition papier est disponible sur le site Web du Soir, cependant via des canaux différents. En ce qui concerne notre page d’accueil, entre cinq et dix articles de l’actualité “chaude” de l’édition papier sont mis en ligne dès la veille de > Suite page 4 > Quelle presse quotidienne pour demain ? A bout de souffle ? Hors la problématique de la gratuité, les épines dans le pied de la presse quotidienne sont multiples. Pour en citer quelques-unes, pêle-mêle : les interrogations qui pèsent sur sa dépendance avec les pouvoirs économique et politique, la chute des recettes publicitaires, la baisse du lectorat, la réduction significative du nombre de journalistes au sein des rédactions, la marchandisation de l’information et l’autocensure. Dès janvier 2OO5, Ignacio Ramonet, dans un article paru dans les colonnes du Monde Diplomatique, déplorait la domination d’un journalisme de bienveillance au détriment d’un journalisme critique : “On peut même se demander si, à l’heure de la globalisation et des mégagroupes médiatiques, la notion de presse libre n’est pas en train de se perdre.” Le quatrième pouvoir serait-il condamné à une lente et irrémédiable usure ? Moins qu’il n’y paraît, là encore. Si une certaine presse se meurt, une autre voit le jour sur Internet. Elle a la volonté de réincarner ce contre pouvoir et elle force la presse papier à se réinventer et à affirmer ses valeurs. En quelques années, outre les sites dépendants de titres de presse, de nouveaux sites d’informations et d'investigations ont vu le jour, en France notamment. Rue89, MediaPart ou Bakchich(4) ne sont rattachés à aucun titre papier et se définissent comme des journaux d'information numériques, indépendants et participatifs. Ils ont en commun la volonté de transformer la façon de faire du journalisme en établissant une relation constante avec l’internaute. Pour ces pionniers, la toile est un nouvel eldorado, un territoire qui garantit de nouvelles perspectives d’indépendance. Preuve qu’il n’existe pas forcément de fracture entre professionnels de la presse d’hier et celle d’aujourd’hui, on trouve au sein de ces rédactions des journalistes venus de quotidiens papier. Rue89 a été créé par d'anciens journalistes de Libération qui souhaitaient inventer un média qui marie journalisme professionnel et culture de l'Internet. Le contenu du site, à l’image de leur slogan “l'info à trois voix”, résulte d’un travail commun entre les journalistes de la ré- critiques à l’encontre des médias traditionnels, fréquemment qualifiés de consensuels et standardisés. Les journaux n’ont pas toujours bonne presse… Mais la Toile ne bénéficie pas d’un crédit supérieur ! Loin s’en faut ! Selon un sondage réalisé, à la mi-janvier 2008, par le quotidien La Croix, la confiance des citoyens français vis-à-vis d’Internet, quant à la manière dont un sujet d’actualité est relaté, ne dépasse pas 31% des personnes interrogées. Pour 57% à la radio, 49% à la presse écrite et 46% à la télévision. La coproduction de l’information Qu'elle soit électronique ou papier, tions et, en aval, de corrections, de commentaires et de contextualisations apportées par les journalistes des rédactions en ligne. On l’aura compris, ici également, un modèle reste à inventer et l’anonymat, pratique courante sur le Net, n'y aide pas. La rédaction de MediaPart, consciente de ce travers, ne donne accès aux espaces participatifs qu’aux seuls abonnés ainsi identifiés et impliqués dans son projet éditorial. Une manière parmi d’autres de décourager certains contributeurs inopportuns et/ou sans intérêt et de hausser la qualité des propos, au détriment, il est vrai, de la parole libre… C’est là que le bât blesse ! Photo : Marc Thomas temps, parfois anémique, fustigeant une réussite commerciale fondée sur ce qu’elle qualifie de copier-coller de dépêches d’agence de presse et d’information au rabais. Deux écoles irréconciliables ? Deux confrères ennemis à jamais ? Certainement moins qu’il n’y paraît ! Ainsi, la presse payante n’a-t-elle pas, en intensifiant sa présence sur le Web, adopté en majorité le modèle de la gratuité de l’information ? La presse gratuite, jusqu’ici critiquée pour l’absence de traitement de l’information et la brièveté de ses articles, n’est-elle pas appelée à évoluer vers des modèles aussi différents que ceux que l’on trouve au sein de la presse payante ? N’y a-t-il pas, aujourd’hui déjà, des synergies entre presse payante et gratuite qui contribuent à gommer les divergences entre l’une et l’autre ? A titre d’exemple, on citera le cas du quotidien Directmatin(3), distribué gratuitement en île-de-France et dans les pages duquel on trouve des articles signés par des journalistes des rédactions du Monde et du Courrier International. Il y a fort à parier qu’une concurrence plus étoffée entre gratuits généralistes se produira et qu’elle ne pourra se faire en l’absence d’une participation de la presse de référence. Assurément, cette dernière ne pourra encore longtemps se passer d’un modèle qui a fait la réussite des quotidiens gratuits et qui consiste à aller vers le lecteur au lieu d'attendre qu'il vienne aux médias. (suite de la page 1) L’Histoire de la presse écrite belge débute à Anvers, en 1605, par la publication d’un organe bimensuel intitulé “Nieuwe Tijdinghen.”Au début du siècle dernier, c’est plus d’une centaine de quotidiens aux tendances idéologiques et politiques très contrastées qui paraissaient chez nous. Malheureusement, on n’en compte plus, aujourd’hui, qu’un peu plus d’une quinzaine et la disparition de la presse d’opinion est presque totale. daction, un cercle de spécialistes et les internautes. MediaPart date de mars 2008 et a été lancé par Edwy Plenel, ex-directeur de la rédaction du Monde. Sa formule va à l'encontre de la culture de la gratuité qui règne habituellement sur les sites d’information, l’accès aux articles, aux sons et aux vidéos est payant et réservé aux seuls abonnés. Ces derniers sont invités à rédiger des articles et ainsi à agir en faveur “d'une presse libre et nouvelle, sans lourdeurs ni dépendances, sans corporatisme ni élitisme, sans censure ni autocensure” selon Edwy Plenel. Un ambitieux programme… dont la viabilité est incertaine tant le choix du payant sur le Web semble un challenge risqué. Bakchich.info, lui, est né en mai 2006 et se dit aussi indépendant qu’impertinent. Qualifié par ses confrères de “Canard déchaîné du Web”, il use d'un ton à l’image des propos de son Président du Comité éditorial, Philippe Labarde, ancien patron des rédactions du Monde et de La Tribune : “Ce que nous aimons, nous autres journalistes, c’est nous pencher sur un événement, en nous demandant : c’est quoi au juste tout ce bordel ?” Si l’accès aux articles du site est gratuit, la version hebdomadaire du vendredi est, elle, payante. Enquêtes, informations et mauvais esprit sont au programme. En règle générale, cette nouvelle presse, s’est créée en réaction aux la presse quotidienne cherche un modèle sans le vouloir homogène. Si économiquement, il reste à inventer, sa forme sera - elle l’est déjà - profondément influencée par la culture du Net. La contribution des internautes à la presse en ligne actuelle en est l’exemple le plus significatif. La tendance est au participatif et à l’interactif à tous les étages et elle n’est exempte ni de dérives, ni de bêtises. Dans un récent article du Journal de l’ARC(5), Roland Gerlier s’interrogeait sur la pertinence de la place donnée à l’auditeur roi, appelé à s’exprimer sur tout et rien à longueur de certains programmes radiophoniques. Le doute au sujet de ce manque d'à-propos est tout aussi fondé lorsque l’on fréquente un bon nombre d’espaces réservés aux internautes sur les sites d’information, ce compris sur les meilleurs d’entre eux… L’émergence de nouveaux citoyens journalistes, voire citoyens reporters, aussi légitime et démocratique qu’elle soit, n’en nécessite pas moins une vigilante et permanente modération. Mais le constat est là : la liberté d’expression et d’opinion n’est plus le monopole des journalistes et il faut s’en réjouir. Sur la toile, le point de vue, la critique, le jugement sont à tout le monde, à tout moment, sans qu’ils soient cependant à la portée de chacun sur tout sujet. D’où la nécessité, en amont, d’un tri sélectif en rapport avec la qualité des contribu- La création et l’animation de communautés de nouveaux acteurs de la sphère journalistique est l’un des nombreux défis à relever par les médias en ligne. Entre aire de défoulement et espace de dialogues, des choix s’imposent tant au bénéfice du lecteur que du rédacteur professionnel. Le journalisme conçu comme un enseignement a vécu et il est bon de rappeler que “la liberté de la presse n’est pas un privilège des journalistes, mais un bien collectif. (…) l’exercice par les médias d’une fonction critique dans la société ne les met pas eux-mêmes à l’abri de tout regard critique.(6) ” Le temps du courrier des lecteurs, sous la forme d’un espace exigu, et généreusement accordé à la parole d’un petit nombre d’élus, est révolu. Celui des lettres de reproches sitôt reçues, sitôt froissées puis jetées avec indifférence, l’est tout autant. La presse quotidienne papier, à l'image de la presse en ligne, doit maintenant s’ouvrir davantage et mieux dialoguer avec ses lecteurs. En quelques années, le statut officiel du journaliste aura changé, le nouveau média dominant, Internet, l’aura précipitamment repositionné à hauteur de son lectorat. Audimat mon amour Parmi la pluralité des défis qu’elle a à relever, la presse quotidienne est, depuis son arrivée sur le Web, sou- mise au contrainte de l’audimat, à l’obligation de “faire du chiffre.” Affre moderne du monde des médias contemporains, cet impératif d’audiences fortes annonce le plus souvent quelques pratiques de séduction douteuses voire certains dérapages fâcheux. La gratuité et la publicité étant les modèles économiques dominants, la course à l’accroissement du nombre de visites d’internautes en est le prix à payer pour assurer sa survie. Si la richesse et la qualité du traitement de l’information peut amener le publicitaire à porter son choix sur des sites de référence, il y a fort à craindre que certaines rédactions soient tentées de passer de la réactivité à l’hyperréactivité, plus ou moins contrôlée, afin d’accroître leur audience et par conséquent leurs recettes. La récente publication du SMS de Nicolas Sarkozy à l’attention de son ex-femme, sur le nouvelobs.com, en est un exemple parmi d’autres. Les annonceurs étant friands de ce type d’ “information” - vérifiée ou non, mais quelle importance ? -, on peut prévoir une irrésistible montée en puissance du journalisme people dans les années à venir. On peut aussi craindre de fréquents franchissements des bandes blanches des codes de déontologie qui régissent la profession. Codes malheureusement “très généraux, souvent datés et surtout pluriels : chaque pays, chaque média, chaque rédaction ayant le sien.(7)” Un autre enjeu pour la presse en ligne sera de se différencier des “pures players(8)” du type MSN, Google ou encore Yahoo qui tentent de s’imposer en tant que médias alternatifs en s’accaparant une part considérable des revenus publicitaires. A l’avenir, qui, des règles du marché publicitaire ou de celles de l’éthique de l’information, dominera l’autre ? L’information-spectacle au service d'une audience servira-t-elle de modèle ? Et s’il ne s’agit pas de remettre en question la diffusion gratuite de l’information, il apparaît cependant nécessaire que les pouvoirs publics garantissent, et les citoyens soutiennent et défendent, une presse payante, ambitieuse, indépendante et pluraliste. La bonne santé de nos états et débats démocratiques en dépend. Il est vital de prendre conscience que la production d’une information de qualité a un coût (souvent élevé), n’en déplaise aux chantres de la gratuité et de l’open access(9) à tout crins ! Marc Thomas (1) troisième jambe (2) http://jacfran1.skynetblogs.be/tag/1/diffusion (3) http://directmatin.directmedia.fr/ (4) www.rue89.com, www.mediapart.fr, www.bakchich.info (5) “La radio, ici et là-bas”, in Le Journal de l’ARC n° 95, janvier-février 2008 (6) Cornu Daniel, “Pour un journalisme loyal” in Le Monde, 23-24 mars 2008 (7) Maurus Véronique, “Pour un journalisme loyal” in Le Monde, , 23-24 mars 2008 (8) Entreprises exerçant uniquement leurs activités sur Internet (9) Concept du libre accès 3 > Être en ligne ou ne pas être Cette gratuité accrue est à l’image de l’évolution que l’on observe aux Etats-Unis… Tout à fait, le New York Times qui, jusqu'il y a peu, faisait payer un certain nombre d'accès sur son édition en ligne a, depuis septembre, très largement étendu son offre de gratuité. C’est également ce que fait La Libre et La DH depuis 2000. Certains grands titres font exception à cette évolution : au Tijd, à L’écho ou encore au Monde, les espaces abonnés et non-abonnés restent clairement définis. En ce qui concerne Le Monde, la formule est plus qu’une réussite puisqu’on compte plusieurs centaines de milliers d'abonnés à 6 euros/mois pour bénéficier de l’intégralité du journal, de différents services interactifs et de newsletters quotidiennes. En observant la nouvelle maquette du quotidien Libération, on contate que l’édition en ligne commence à influencer l’édition papier tant sur le fond que sur la forme… Je pense, qu’actuellement, la presse en ligne n’influence pas encore suffisamment l’édition papier ! Il n'y a pas que l’édition Web qui doit se réinventer, il y a aussi et surtout l’édition papier. L’importance éditoriale accordée aux sujets dans l’édition papier est l’une de ses forces mais le traitement - le fond et la forme - doit évoluer profondément. Libération a réalisé une forme graphique que je trouve réussie et qui rappelle effectivement un peu l’univers numérique. prime son avis, critique le contenu des articles et hiérarchise lui-même l'information. Sur le fond, je pense que la place accordée au factuel doit drastiquement et vigoureusement diminuer dans les journaux papier parce que la radio, la télévision et Internet se sont déjà appropriés ce traitement de l'information. Ce que l’on faisait il y a quelques années dans l’édition papier : un grand article qui rappelait les faits puis un reportage et un témoignage sur place, le tout greffé d'un petit épinglé est dépassé ! Aujourd’hui, le petit épinglé doit devenir le résumé factuel, informant brièvement le lecteur sur des faits, au cas où, la veille, il n’aurait eu accès ni à Internet, ni à la radio, ni à la télévision. Par contre les reportages, les enquêtes, les témoignages et tout ce qui fait la sensualité du papier doivent prendre de l’ampleur. qui nous différencie des sites d’informations du type Yahoo, MSN et aux espaces interactifs qu'ils offrent, c’est notre responsabilité éditoriale. Cela dit, concrètement, on accorde de trois manières différentes des espaces d’interventions aux personnes extérieures à la rédaction. D’abord, via notre espace forum où l’internaute peut s’exprimer sur des sujets initiés par lui-même ou la rédaction du journal, chacun réagit alors dans cet espace de rencontre et une modération a lieu avant la publication. Deuxième possibilité, nous consacrons un espace aux réactions suscitées par la parution des articles de la Quelle(s) place(s) lui offrez-vous sur votre site Web ? Tout d’abord, je dois préciser que ce rédaction. C’est un registre totalement différent, c’est une forme d’interactivité brève, un genre de partie de ping-pong. Dès que l’article est retiré, les réactions le sont aussi. Troisième possibilité, ce sont les “chat” ou conversations que nous organisons régulièrement avec un journaliste du Soir ou un invité. Dans le cas, des réactions aux articles, la modération se fait par l’équipe du forum du Soir, la rédaction et surtout par les internautes eux-mêmes. Nous avons lancé cette formule d’interactivité au mois d’octobre 2007, il faudra compter deux à trois ans pour qu'elle mûrisse. A l'avenir, toute tentative de prise de pouvoir par le journaliste est condamnée à aller droit dans le mur. C’est un réflexe papier, une relation verticale avec le lecteur qui est désormais obsolète. C’est là une véritable révolution mentale à la fois pour le journaliste et pour le lecteur. Mon souhait, pour aller vraiment plus loin en termes d'interactivité, serait de donner plus de pouvoir à l'internaute, qu'il puisse choisir et organiser lui-même, en fonction de ses propres centres d'intérêts, les informations que nous mettons à sa disposition. tons désormais la radio : à la carte et via la baladodiffusion… Absolument ! Maintenant, ce qui est intéressant, c’est que la hiérarchisation de l'information par des journalistes professionnels demeure en tant que référence. L’internaute sera libre et maître de ses choix, tout en ayant la possibilité de se dire : “Tiens, au Soir, au Monde, ils organisent la hiérarchisation de quelle manière ? Tiens, je n’aurais pas pensé à ça, ni à cette manchette, ni à ce lien ! Finalement, les journalistes de ces rédactions font bien leur boulot…” A l'avenir, les journalistes devront laisser la possibilité à leurs lecteurs de personnaliser l’information en ligne, d'agir sur son contenu. L’internaute fera sa place, selon son vécu culturel et social et il sera libre de construire son Soir en ligne. Propos recueillis par Marie-Hélène Boulanger et Marc Thomas Un peu à la manière dont nous écou- L’ARC Général présente leur parution. Le jour de parution, la même proportion d’articles plus “froids”, dans le domaine culturel par exemple, sont également mis en ligne. D'autre part, si vous surfez sur le site via notre moteur de recherche, vous avez accès aux archives. En tapant un mot, vous accédez ainsi à tout article du journal en rapport avec votre recherche, que cet article ait paru le jour même ou précédemment. Ce service était jusqu'à présent payant mais, et vous êtes les premiers à qui je le dis (NDLR : l’interview date du 1er avril), il sera gratuit dans le courant du mois de mai. Toutes les archives, depuis 1989, seront alors accessibles gratuitement. Enfin, l'internaute peut également avoir accès aux articles de l’édition papier via l’édition en format pdf, il s’agit alors d’un copier-coller du journal qui respecte sa forme graphique. C’est un service facturé un euro mais qui est gratuit pour tout abonné à l'édition papier. (suite de la page 2) L’émergence de blogs non-professionnels et l’interactivité engendrent également des changements importants en rapport avec le statut des journalistes… Là, il y a une révolution majeure. La place et le statut occupés jusqu’à présent par les journalistes est remise en question. Le rapport distant et plutôt vertical entre celui qui écrit et celui qui lit a vécu. Les dérives professorales de journalistes donneurs de leçons aussi. Clairement, Internet, c’est une perte de pouvoir pour le journaliste. C'est une nouvelle réalité qu'il doit intégrer quelle que soit sa génération. Aujourd'hui, le journaliste ne décide plus seul de la hiérarchisation de l’info. Avec les développements de la presse en ligne et du Web 2.0, on assiste à la naissance d'un nouveau lecteur qui ex- CINQ LIENS POUR EN SAVOIR PLUS > International > Citoyenneté > Liberté > Agréation AgoraVox est un site Web d'actualités alimenté par des rédacteurs volontaires et non professionnels. Le site se présente comme représentatif d’un journalisme “citoyen”. La politique éditoriale, telle qu'elle est définie en ligne, prône la “publication d'informations thématiques inédites, détectées par les citoyens.” En mars 2007, près de 10 000 volontaires s’y sont inscrits en tant que rédacteurs. Une version anglophone existe également. Fondée en 1985, Reporters sans Frontières milite pour la liberté de la presse dans le monde. Cette association internationale soutient les journalistes emprisonnés, torturés ou persécutés en informant les médias et l’opinion publique via des campagnes de sensibilisation. Elle agit également pour améliorer leur sécurité en zones de conflit. Les recherches sont organisées par zones géographiques et/ou par thèmes. L’Association Générale des Journalistes Professionnels de Belgique (AGJPB) remplit diverses missions légales (dont la participation à la Commission d’Agréation officielle au titre de journaliste professionnel), elle défend les intérêts de ses membres et joue un rôle important dans l’autorégulation déontologique de la profession. En Belgique, près de 5000 journalistes sont agréés au titre de journaliste professionnel. Le guide des meilleurs journaux du Net. En plus des 769 journaux francophones sélectionnés ! 3 000 références en librairie complémentaires et 10 000 journaux internationaux ! Giga Presse vous invite à découvrir toute la presse mondiale. Le site propose des liens assistés pour obtenir la traduction automatique en français de ces journaux ! Un excellent moyen de découvrir un autre point de vue sur l'actualité mondiale. www.wan-press.org www.agoravox.fr http://rsf.org www.agjpb.be www.giga-presse.com Editeur responsable : Eric Znamensky : 20, rue de l’Association - 1000 Bruxelles - Tél.: 02/ 219 68 88 - Fax: 02/ 219 39 72 - E mail: [email protected] - Responsable de rédaction : Marc Thomas Rédacteurs : Jean-Michel Defawe, Marie-Hélène Boulanger - Graphisme : Marc Thomas - L’ARC est soutenu par la Loterie nationale et reconnu par la Communauté française Tout courrier : [email protected] - Imprimerie : Van Ruys - Membre de l’Association des Journalistes de la Presse Belge et Etrangère et de l’Organisation Mondiale de la Presse Périodique 4 > Grand angle Fondée en 1948, l’Association Mondiale des Journaux ( World Association of Newspapers) rassemble 72 associations nationales, les directeurs de journaux de 100 pays, 13 agences de presse et neuf associations régionales de presse. C’est une organisation non gouvernementale, sans but lucratif, qui défend de la liberté de la presse. Au total, l’Association représente plus de 18 000 publications des cinq continents.