Première Rencontre des sages
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Première Rencontre des sages
Première Rencontre des sages-femmes du Nunavik —————————————————— Rencontre des aînées et des sages-femmes Inukjuak (Nunavik) Novembre 2005 RAPPORT FINAL « Les connaissances de nos aînés et de nos jeunes peuvent nous aider à devenir une ressource encore plus riche pour notre peuple. » – Une sage-femme du Nunavik Rédigé pour les sages-femmes du Nunavik par Patricia McNiven, Sage-femme autorisée, PhD janvier 2007 Première Rencontre des sages-femmes du Nunavik 1.0 Résumé du rapport Partenaires : • Carrières en santé RSC, CSPNI - Santé Canada • Centre de santé Inuulitsivik, Nunavik (Québec) • Voir la liste détaillée des soutiens dans l’annexe A Objectifs : • • • • Constituer un forum où les sages-femmes, les aînées et les jeunes femmes du Nunavik puissent partager leurs connaissances et planifier l’avenir de la profession de sagefemme. Relever les défis du maintien de services de maternité au Nunavik. Renforcer nos communautés en honorant le passé, en célébrant nos succès et en inspirant l’avenir. Partager et documenter les connaissances traditionnelles des Inuits et leurs approches de l’accouchement. Activités : Une rencontre des aînées des communautés du Nunavik a eu lieu à Inukjuak pour raconter de nouveau leurs histoires concernant l’accouchement et la profession de sage-femme chez les Inuits. Une série de sessions a été organisée pour les aînées afin de partager leurs expériences. Toutes les sessions se sont tenues en inuktitut et ont été filmées en vidéo pour être conservées. On a également discuté des futures orientations de l’accouchement et de la profession de sage-femme au Nunavik. Deux médecins d’Inukjuak ont participé à une session consacrée à la collaboration avec d’autres professionnels de la santé. Résultats : Toutes les sessions ont été enregistrées en vidéo et archivées. Un vidéo résumé sera également préparé. Une Association des sages-femmes du Nunavik a été créée (Annexe B). Les sagesfemmes des communautés de Puvirnituq (PUV), Salluit et Inukjuak, avec le soutien des aînées, ont convenu qu'un programme de formation de sages-femmes devrait être mis sur pied à Kuujjuaq. 1 TABLE DES MATIÈRES 1.0 RÉSUMÉ DU RAPPORT ......................................................................................................................... 1 2.0 RÉSUMÉ DU PROJET............................................................................................................................. 3 2.1 BUT GÉNÉRAL ...........................................................................................................................................3 2.2 OBJECTIFS ................................................................................................................................................3 2.3 PARTICIPANTS ...........................................................................................................................................3 2.4 RÉSULTATS DU PROJET .................................................................................................................................4 2.5 PARTENARIATS ET SOUTIENS DU PROJET (VOIR ANNEXE A) .............................................................................4 3.0 CONTEXTE ........................................................................................................................................... 4 3.1 SITUATION ACTUELLE DES ACCOUCHEMENTS AU NUNAVIK ..............................................................................4 3.2 LA PROFESSION DE SAGE-FEMME AU NUNAVIK ..............................................................................................5 3.3 LES EXPÉRIENCES DES AÎNÉES .......................................................................................................................6 4.0 RÉSUMÉ DES DISCUSSIONS................................................................................................................. 6 4.1 PROGRAMME DE LA RENCONTRE ................................................................................................................6 4.2 LES AÎNÉES ONT LA PAROLE .........................................................................................................................7 4.3 LES SAGES-FEMMES DES COMMUNAUTÉS DU NUNAVIK ..................................................................................2 4.4 LA COLLABORATION AVEC L’ÉQUIPE MÉDICALE ...........................................................................................3 5.0 PRINCIPALES RÉALISATIONS ET RECOMMANDATIONS ..................................................................... 4 5.1 RÉALISATIONS ...........................................................................................................................................4 5.2 CRÉATION DE L’ASSOCIATION DES SAGES-FEMMES DU NUNAVIK ...................................................................4 5.3 ACTIVITÉS DU COMITÉ DE SAGES-FEMMES ....................................................................................................4 5.4 LES SOINS DE MATERNITÉ SUR LA CÔTE D’UNGAVA ........................................................................................5 6.0 COMMUNICATION AUTOUR DU PROJET .......................................................................................... 5 7.0 RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS ................................................................................................................ 6 7.1 CONCLUSIONS ..........................................................................................................................................6 9.0 LISTE DES ANNEXES ............................................................................................................................ 8 2 2.0 Résumé du projet 2.1 But général : Améliorer et augmenter les soins de maternité dans les communautés du Nunavik où des sages-femmes inuites et des stagiaires procurent des soins de maternité tout en intégrant les connaissances traditionnelles et culturelles. 2.2 Objectifs : • • • • • • • • • • • Donner aux aînées l’occasion de partager leurs connaissances et leur expérience des soins aux femmes enceintes et à leurs bébés. Inciter les jeunes femmes à s’intéresser à la profession de sage-femme. Enregistrer et conserver les pratiques traditionnelles décrites par les aînées. Chercher dans nos racines l’inspiration et un plan pour l’avenir. Rassembler les sages-femmes communautaires actuellement en exercice afin de discuter de thèmes communs tels que : - la satisfaction des besoins de la communauté ; - la création d’un modèle durable de la profession de sage-femme ; - les défis de la collaboration avec l’équipe médicale; - les défis de l’intégration des pratiques traditionnelles et de soins médicalement appropriés. Examiner la formation des sages-femmes au Nunavik. Entamer le travail fondateur de mise sur pied d’une association des sages-femmes du Nunavik. Renforcer le réseau, au Nunavik, des personnes inuites intéressées par la promotion et la défense de la profession de sage-femme pour améliorer les soins de maternité. Partager le modèle de pratique et de formation de la profession de sage-femme communautaire avec des représentants de toutes les communautés du Nunavik. Influencer les décideurs afin qu’ils donnent la priorité au modèle d’enseignement/apprentissage utilisé dans les pratiques de la profession de sagefemme. Être la voix du Nunavik sur la profession de sage-femme et les soins de maternité, afin de contribuer à un forum national sur les soins de maternité à distance. 2.3 Participants • • • • • Des aînées de diverses communautés qui ont été des sages-femmes traditionnelles ou ont des connaissances sur l’accouchement traditionnel. Une autre participante de chacune des 14 communautés du Nunavik (y compris des adolescentes). Les sages-femmes des communautés de Puvirnituq, Inukjuak et Salluit. Une aînée du Nunavut. Voir la liste détaillée des communautés invitées à l’annexe C et celle des participants à l’annexe D. 3 2.4 Résultats du projet • • • Les aînées se sont rassemblées et ont échangé leurs expériences de l’accouchement avec des sages-femmes communautaires et des jeunes femmes. Un DVD a été préparé et sera distribué à tous les participants. L’Association des sages-femmes du Nunavik a été créée. 2.5 Partenariats et soutiens du projet (voir annexe A) • • • • • • • • • • • • • • • Gouvernement régional de Kativik ; CNV (local community council / conseil communautaire local - PUV) Santé Canada, Carrières de santé - Direction de la Santé des Premières nations et des Inuits CLSC Inuulitsivik (local community service centre / centre local de services communautaires - PUV) Conseils communautaires du Nunavik Air Inuit Makivik Corporation Bureau foncier d’Inukjuak Fédération des coopératives du Nouveau Québec (FCNQ) Santé Canada : Santé des Premières nations et des Inuits – Siège Santé Canada : Santé des Premières nations et des Inuits – Bureau régional du Québec Pensions Mairie d'Inukjuak Conseil régional des services de santé et des services sociaux du Nunavik / Nunavik Regional Board of Health and Social Services (NRBHSS) Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA) – Centre Ajunnginiq (Inuit) (soutien technique) Université McMaster, Programme de formation de sages-femmes (rapport) 3.0 Contexte 3.1 Situation actuelle des accouchements au Nunavik Le Nunavik est situé dans la partie arctique du Québec, et comprend 14 villages nordiques le long des côtes de la baie d’Ungava, du détroit d’Hudson et de la baie d’Hudson. C’est une vaste zone du point de vue géographique, mais elle est très peu peuplée. Cependant, la population augmente rapidement, car le taux de natalité est le plus élevé au Canada. Il y a deux hôpitaux dans la région : un à Puvirnituq et l’autre à Kuujjuaq. D’autres communautés possèdent des centres de santé qui dépendent du système d’évacuation sanitaire des habitants si leur état de santé devient critique. Des maternités ont été établies à Puvirnituq, Inukjuak et Salluit, et qui ont été très bien acceptées par les communautés. Elles ont considérablement amélioré l’accessibilité et la qualité des services aux femmes enceintes dans ces communautés mêmes et dans les communautés voisines. Depuis son ouverture en 1986, la maternité Inuulitsivik a réussi à réduire les taux d’évacuation, de prématurité et d’intervention dans la région. La mortalité et la morbidité périnatales sont comparables à celles de l’ensemble de la province de Québec. 4 3.2 La profession de sage-femme au Nunavik Les sages-femmes communautaires du Nunavik procurent des soins culturellement et médicalement appropriés aux mères et aux nouveaux-nés, au sein de leurs propres communautés. Elles améliorent aussi l’accès aux possibilités de carrière des femmes locales. Un modèle de soins communautaires locaux a été défini; il réduit le coût du déplacement des femmes pour accoucher et le stress imposé à leurs familles par leur évacuation vers le Sud. Les pratiques des sages-femmes de Puvirnituq (PUV), Inukjuak et Salluit ont amélioré l’accessibilité aux services pour les femmes enceintes, ainsi que leur qualité. Elles augmentent aussi la représentation des fournisseurs de soins de santé Inuit au Nunavik. La sage-femme communautaire peut assurer la continuité des soins aux femmes dans leurs propres communautés et intégrer les pratiques traditionnelles et les soins médicaux, de façon culturellement sensible. L’activité de sage-femme au Nunavik a été reconnue au niveau national et international. Elle joue un rôle important dans l’assistance aux communautés du Nunavik et dans la préservation de la culture inuite. Ceci a été reconnu par la Commission royale sur les Peuples autochtones et l'Organisation nationale pour la santé autochtone. L'Organisation Mondiale de la Santé a salué Inuulitsivik en tant que modèle pour la promotion de la santé maternelle dans les zones circumpolaires et les communautés éloignées. L’expérience des trois maternités a été partagée avec des associations nationales et internationales de sages-femmes et de médecins comme, entre autres : l'Association canadienne des sages-femmes; la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada; l'American College of Nurses-Midwives; la Confédération Internationale des sages-femmes. De plus, les ·sages-femmes communautaires du Nunavik ont été consultées pour la mise au point de la nouvelle législation concernant la profession de sagefemme dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut et au Manitoba. 5 3.3 Les expériences des aînées Dans toutes les communautés du Nunavik se trouvent des aînées capables d’expliquer l’accouchement selon les méthodes traditionnelles, mais elles sont de moins en moins nombreuses. En les rassemblant, il sera possible de partager leurs histoires et de les documenter. Dans ces communautés, de nombreuses sages-femmes traditionnelles ont eu ainsi l’occasion de partager leur expérience avec la jeune génération. Les Inuits ont une très longue tradition orale. La rencontre a constitué un forum où les aînées ont pu transmettre leurs connaissances à la jeune génération. Les communautés inuites du Nunavik et les sagesfemmes communautaires ont estimé qu’il était essentiel que la sagesse des aînées soit partagée avec les sages-femmes praticiennes et les personnes plus jeunes. 4.0 Résumé des discussions 4.1 Programme de la rencontre Lundi 21 novembre Soirée Arrivée, installation dans les logements. Cérémonies d’ouverture 6 Mardi 22 novembre 9 h 00 – 10 h 30 10 h 30 – 11 h 00 11 h 00 – 12 h 00 12 h 00 – 13 h 30 13 h 30 – 15 h 00 15 h 00 – 15 h 30 15 h 30 – 16 h 30 16 h 30 – 17 h 00 Les aînées ont la parole : elles racontent leur expérience Pause Questions aux aînées Déjeuner La profession de sage-femme communautaire au Nunavik : sagesfemmes de PUV, Inukjuak et Salluit Pause Discussions en petits groupes : Les besoins des communautés et le développement de la profession de sage-femme Présentations des petits groupes à tous les participants Mercredi novembre 23 9 h 00 – 10 h 30 Les aînées ont la parole : Les soins aux femmes enceintes, l’accouchement, la mère et le bébé 10 h 30 – 11 h 00 Pause 11 h 00 – 12 h 00 Questions aux aînées 12 h 00 – 13 h 30 Déjeuner 13 h 30 – 15 h 00 Discussion en petits groupes sur la profession de sage-femme • questions familiales, sociales et communautaires concernant la profession de sage-femme • la formation des sages-femmes • comment donner un aspect durable à la profession de sage-femme 15 h 00 – 15 h 30 Pause 15 h 30 – 17 h 00 Réflexion avec l’équipe médicale : médecins du CLSC d’Inukjuak (session en inuktitut et en anglais) Jeudi 24 novembre 9 h 00 – 10 h 30 Comment intégrer la tradition avec la profession moderne de sagefemme : créer une profession de sage-femme avec un profil spécifique pour le Nord 10 h 30 – 11 h 00 Pause 11 h 00 – 12 h 00 La formation des sages-femmes pour l’avenir 12 h 00 – 13 h 30 Déjeuner 13 h 30 – 15 h 00 Création d’une association des sages-femmes du Nunavik 18 h 00 Cérémonie de clôture et dîner 4.2 Les aînées ont la parole Les aînées ont parlé des valeurs et des croyances traditionnelles concernant la grossesse et l’accouchement. Elles ont raconté les accouchements auxquels elles ont participé, ce que leur en avaient dit leur mère et ce qu’elles retenaient de la profession de sage-femme. Une aînée a dit : « L’accouchement n’était pas agréable. Mes bébés étaient très gros, surtout le tout premier ». De nombreuses aînées ont rappelé que la grossesse et l’accouchement sont des évènements auxquels participe tout le village. Elles ont régulièrement rappelé que les femmes enceintes recevaient des soins spéciaux, sous forme de nourriture particulière et plus abondante, fournie par tous les membres de la communauté, même les enfants. Une aînée a 7 indiqué : « Tout le monde au village s’occupait très bien des femmes enceintes. Aujourd’hui nous ne sommes pas impliquées dans la grossesse et nous ne les entendons pas raconter leurs accouchements. Nous ne sommes mises au courant que quand nous les voyons avec un bébé. Nous devrions toutes bien nous occuper des femmes enceintes, et nous devrions aimer les bébés ». Les aînées ont indiqué que, dans la tradition, les femmes enceintes recevaient un meilleur traitement, plus personnel. « [Les sages-femmes traditionnelles] savaient quoi faire sans être allées à l’école. Toute la communauté s’occupait des femmes enceintes ». Presque toutes les aînées se rappelaient les conseils prodigués aux femmes enceintes, par exemple : • Ne fais pas de grands gestes pour attraper des objets ; le cordon risquerait de s’enrouler autour du bébé • Si tu marches trop, ton sang va get too big?? • Fais beaucoup de nettoyage et joue beaucoup avec l’eau; alors ton bébé aimera le nettoyage • Si tu manges beaucoup de lagopède, tu auras un bébé rapide • Si tu manges beaucoup de renard, tu auras un accouchement rapide • Si tu manges trop de morue, tu auras un accouchement lent • Don’t stretch your food??, pour ne pas avoir de douleurs dans le haut du ventre • Endors-toi immédiatement après t’être couchée • Ne dors pas trop • Ne marche pas trop • Ne prends pas le bébé dans tes bras s’il est en train de dormir • Lève-toi dès que tu te réveilles, et ne reste pas trop longtemps assise; tu auras un accouchement rapide • Ne travaille pas trop ou le placenta pourrait ne pas être expulsé • Ne rote pas pendant l’accouchement • Après l’accouchement la femme doit boire de l’eau chaude ou du bouillon, et il faut la faire manger, même si elle ne veut pas. • Ne passe pas les portes à reculons ou le bébé naîtrait par l’arrière • Ne passe pas les portes lentement, ou ne t'arrête pas dans l'embrasure d'une porte ou ton accouchement sera long • L’accouchement est naturel; ce n’est pas une maladie • L’huile de phoque soigne les infections et les plaies • Lèche ton assiette et tu auras un bébé très mignon • Il faut proposer de la nourriture au bébé aussi, à sa naissance. Même s’il ne mange pas, ça porte bonheur et il n’aura jamais faim Les aînées ont parlé de leur expérience de l’accouchement dans leurs communautés traditionnelles, d’abord dans des igloos puis dans des maternités. « Avant l’arrivée des gens du Sud, nous n’accouchions qu’avec une sage-femme inuite. Puis les infirmières sont arrivées et se sont chargées de tout. Il y avait beaucoup de petits camps à cette époque, et en cas de complication au cours d’un accouchement, l’infirmière allait au camp. La sage-femme inuite apprenait tout aux jeunes. Elle voulait que la communauté enseigne les choses. Mais quand les Blancs sont arrivés, ils se sont chargés de tout ». Une autre aînée a dit : « J’ai été surprise une fois en voyant une femme en train d’accoucher, parce qu’elle était couchée. ». 8 Des participantes plus jeunes ont décrit le changement dans la façon d'accoucher, entre les centres de naissance et les évacuations systématique vers le Sud. Elles ont indiqué que c'était très stressant pour les femmes et leurs familles. Les jeunes femmes ont décrit leur accouchement au sein de leurs communautés, entourées de leurs proches. Toutes les participantes ont décrit la joie partagée au sein d’un village à la naissance d’un bébé, en disant que c’était un événement important pour la communauté. « Un accouchement est une occasion d’être davantage ensemble. À l’époque, chacun venait voir le bébé et féliciter les parents. Maintenant, nous ne savons même pas qui a accouché. Je suis très heureuse que grâce aux sages-femmes, les accouchements se fassent de nouveau chez nous. Maintenant, les Inuits ont des rapports plus étroits avec leurs cousins et leurs familles ». L’évacuation de routine a été décrite comme un événement très stressant, voire effrayant. Les femmes envoyées au Sud et attendant d’accoucher étaient seules et sans nourriture de chez elle, sans personne parlant leur langue, et leurs chambres étaient si petites qu’elles ressemblaient aux cellules d’une prison. Leur famille leur manquait, et quand elles revenaient après l’accouchement leurs enfants étaient déséquilibrés et leur maison était en désordre. « On nous a dit qu’on était plus en sécurité en allant accoucher au Sud, mais moi, je ne me suis pas sentie en sécurité ». Une femme a décrit la naissance de son dernier enfant à PUV en ces termes : « C’était rapide et simple : j’avais mon mari avec moi pour l’accouchement et quand je suis rentrée chez moi, la maison était impeccable ! ». Il y a eu de nombreux commentaires sur le rôle de la communauté dans les soins aux femmes enceintes. « Les femmes enceintes doivent toujours avoir les meilleurs morceaux de viande. » Les aînées ont décrit les soins aux femmes pendant la grossesse et à l’accouchement comme une responsabilité de la communauté plutôt que d’un seul médecin. Elles ont toutes mentionné qu’il était important que tous les membres d’une communauté (y compris les enfants) partagent leur nourriture avec les femmes enceintes. Une femme s’est remémoré une anecdote : on avait dit à son frère, encore tout petit, de partager sa nourriture avec une femme enceinte. Comme il avait faim, il a dit, en montrant du doigt le ventre de la femme : « Pourquoi est-ce que je dois partager avec elle ? Elle est déjà pleine ! » Plusieurs aînées ont exprimé leur préoccupation à propos des grossesses d’adolescentes : « Maintenant, les adolescentes sont enceintes plus jeunes. Ce n'est pas bon pour le développement du corps. » La communauté prodigue aux femmes enceintes des conseils de santé, par exemple : ne pas marcher trop longtemps ni trop vite, ne pas passer les portes trop lentement, ou ne pas manger trop de bleuets. Elles pensent qu’il est bon de partager des connaissances sur la grossesse et l’accouchement. De nombreuses aînées ont exprimé l’opinion que les soins de maternité dans le Sud ne tiennent pas assez compte de leur culture. Elles étaient favorables à ce que les femmes inuites suivent une formation de sages-femmes car c’est elles qui seraient les plus qualifiées pour assurer des soins de maternité culturellement appropriés. Elles pensaient également que les travailleuses en soins de maternité ont été utiles dans les petites communautés. Une aînée a indiqué : « Nous pouvons maintenir les traditions si nous les appliquons davantage. » Il y a eu une discussion sur le rôle traditionnel de la marraine ou Sanajik. « Parfois la Sanajik dit au bébé comment il sera quand il sera grand…et parfois c’est vrai. » La Sanajik, est quelqu’un qui a un lien avec le nouveau-né. Sur la Côte d’Ungava, c’est elle qui coupe le cordon, et elle dit au bébé comment il sera : ses traits de caractère et ses qualités. Du côté de la Baie 9 d’Hudson, elle ne coupe pas le cordon mais elle met des vêtements sur le bébé et lui parle; là aussi, elle lui dit comment il sera, et avec quelle personnalité et quelles qualités. La Sanajik n'est pas exactement comme une marraine, mais il y a une relation spéciale entre l’enfant et l’adulte. La Sanajik appelle le bébé Arnaliak si c’est une fille, et Angusiak si c’est un garçon. C’est un mot spécial qui exprime la relation particulière qu’ils gardent plus tard. La première prise de l’enfant (à la pêche ou à la chasse) ou le résultat de la première occasion de n'importe quelle autre activité, est donné à la Sanajik; ainsi, croit-on, la fois suivante, il réussira encore mieux. La Sanajik peut dire à un garçon qu’il sera par exemple un grand sportif ou un grand chasseur, et elle dit des choses parallèles si c'est une fille. Un enfant a une seule Sanajik, mais on peut être Sanajik de plusieurs enfants. Ils échangent des cadeaux aux anniversaires et à Noël. Quand l’accouchement a lieu dans le Sud, cette relation importante et ce lien communautaire ne peuvent s’établir. Toutes les aînées ont fait des commentaires très positifs sur la profession de sage-femme et la formation de sages-femmes inuites. Une aînée a déclaré : « L’activité des sages-femmes est très importante. La baie d’Hudson, le détroit d’Hudson et Ungava doivent collaborer et se soutenir mutuellement pour disposer d’un service de sages-femmes . » Toutes souhaitaient qu’il y ait des services de sages-femmes dans tout le Nunavik et même au Nunavut. 4.3 Les sages-femmes communautaires du Nunavik Jennie Stonier, sage-femme autorisée, a expliqué aux aînées l’histoire des maternités de Salluit, Inukjuak et PUV. Avant 1986, toutes les femmes étaient évacuées dans le Sud trois semaines avant la date d’accouchement prévu. Un groupe de femmes Inuit très opposées à cette pratique a contacté plusieurs sages-femmes de Montréal, qui avaient effectué des accouchements non réglementés à domicile. Ces sages-femmes ont été invitées à venir au Nunavik pour partager leurs connaissances et leurs compétences en matière de soins aux femmes qui choisissaient d’accoucher chez elles. Un centre d’accouchement soutenu et financé par le Centre de santé inuit Inuulitsivik fut établi à Puvirnituq. Annie Tulugak, la directrice du centre, finança les services de sage-femme sur le budget normal, sans allouer de fonds spéciaux aux soins de maternité. Elle parvint à faire venir des sages-femmes du Sud qui acceptaient de former les femmes inuites en tant que sages-femmes. À cette époque, l’exercice de la profession de sage-femme n’était légalisé nulle part au Québec. Selon Jennie, « c’est à ce moment qu’est apparue l’activité de sages-femmes au Nunavik, assurée par des femmes des villages. » Jennie, alors sage-femme dans le Sud, trouvait que ce point de vue méritait d’être partagé. Elle pensait que cela conviendrait très bien parce qu’elle aimait l’idée d’un échange de connaissances. Mais elle se souvient aussi qu’on lui a dit avec fermeté : « Si vous croyez que vous allez venir dire aux femmes inuites comment s’y prendre, ce n’est pas la peine. » Les femmes inuites qui allaient être formées au métier de sage-femme furent choisies dans la communauté par un groupe constitué de membres de la communauté, de sages-femmes du Sud et d’autres travailleurs de santé. En juin 1999, le Québec adopta la Loi sur les sages-femmes, qui reconnaissait et agréait officiellement les sages-femmes dans le cadre du système de soins de santé. Il y eut initialement cinq sages-femmes inuites formées dans la communauté et agréées. Cependant, depuis 1999, de nombreuses autres sages-femmes ont achevé leur formation mais ne 2 parviennent pas à se faire agréer par l’Ordre des sages-femmes du Québec. Il n'y a actuellement aucun moyen pour les sages-femmes formées dans les communautés d’être agréées au Québec. Les sages-femmes communautaires non autorisées continuent à être employées par Inuulitsivik et jouent un rôle important dans les soins de maternité au Nunavik. Pour avoir plus de détails sur cet important effort, voir l’annexe E : Ramener les accouchements au sein des communautés, c’est y ramener la vie (ne figure pas dans cette version électronique). Quand la maternité de Puvirnituq a ouvert, les femmes de la côte d’Ungava ont reçu les soins de médecins. Le succès de la maternité de Puvirnituq a conduit à la création de maternités à Inukjuak et à Salluit. On dispose de données fiables comparant les résultats en termes d’obstétrique de ces maternités, au centre d'Ungava et au reste du Québec. Les résultats étaient comparables à ceux du Sud du Québec, et meilleur que ceux faisant intervenir une évacuation de routine. De plus, les résultats sur le plan psychosocial sont nettement meilleurs pour l’accouchée, sa famille et la communauté. On pourra consulter les résultats détaillés à l’annexe F. « Le programme des maternités Inuulitsivik est un exemple pour nos voisins, dans le monde entier. » – Une sage-femme du Nunavik 4.4 La collaboration avec l’équipe médicale Les docteurs François Prévost et Mélanie Cossett-Gagnon ont participé à la rencontre pour partager leur expérience du travail avec les maternités du Nunavik . Ils ont été très positifs en ce qui concerne le retour des accouchements au sein des communautés de Puvirnituq, Inukjuak et Salluit. Ils ont indiqué que ce processus avait été passionnant et s'était déroulé dans la bonne humeur. Les sages-femmes, les infirmières, les médecins et autres intervenants peuvent ainsi collaborer avec la communauté pour assurer des soins d’obstétrique modernes de façon culturellement appropriée. Les femmes des petits villages de la côte d’Hudson doivent encore aller dans une des maternités avant leur date prévue d’accouchement, mais cela est nettement moins traumatisant que l’évacuation, à une grande distance, vers Montréal. Dans les maternités, les parturientes bénéficient de leur propre culture, leur nourriture traditionnelle et leur langue. Il est plus facile et moins cher pour les membres de leur famille de les accompagner. Les trois maternités ont donc été avantageuses pour tous les villages de la côte d’Hudson. Un Comité périnatal interdisciplinaire a été mis en place. Il élabore des politiques et des protocoles, et se réunit chaque semaine par téléconférence. Les soins prodigués à chaque femme sont passés en revue à la 34e semaine de grossesse par le comité. Ceci aide à évaluer les risques, à lancer des enquêtes et à déterminer s’il convient de prévoir l’accouchement dans les maternités éloignées. Du fait des distances importantes, il faut faire un dépistage soigneux et une évaluation des risques de manière à assurer des soins de maternité sans danger. Un médecin est de garde pour les villages; il peut effectuer des consultations d’obstétrique en dehors des heures normales, par téléphone. Par ailleurs, chaque femme enceinte rencontrera un médecin au moins une fois pendant sa grossesse. Les médecins n’assistent pas aux accouchements mais une infirmière autorisée de garde peut y assister s’il n’y a pas deux sages-femmes disponibles. 3 Les deux médecins ont décrit de nombreux exemples de collaboration. Ils ont mentionné entre autre le partage d’information sur la contraception. Comme les jeunes femmes sollicitent souvent de nouvelles méthodes de contraception, elles doivent acquérir beaucoup de connaissances sur le sujet. Un protocole a été élaboré en commun, sur la façon de recueillir une anamnèse simple et le moment où on peut commencer la contraception. Les ·sages-femmes communautaires ont été de très bonnes ressources et cette collaboration a nettement amélioré la qualité des soins. Les deux médecins ont indiqué qu’ils espéraient que les ·sages-femmes communautaires deviennent encore plus autonomes. 5.0 Principales réalisations et recommandations 5.1 Réalisations La première réalisation a été de rassembler autant de remarquables participantes : aînées et ·sages-femmes communautaires. Des jeunes femmes sont aussi venues écouter les histoires des aînées et s’en inspirer pour entreprendre une carrière de sage-femme. En outre, des étudiantes du secondaire ont assisté aux sessions consacrées aux aînées pour écouter leurs histoires et saisir l’importance de la préservation de leur culture. Le partage de ces connaissances et de cette expérience a été inestimable : la portée de cet évènement ne peut pas être exprimée dans un rapport écrit. 5.2 Création de l’Association des sages-femmes du Nunavik Les participantes unanimes ont estimé nécessaire la création d'une Association des sagesfemmes du Nunavik. Les trois communautés qui ont créé des maternités et des équipes de sages-femmes communautaires doivent avoir la possibilité de se rencontrer pour examiner les défis communs et étudier les stratégies permettant d’améliorer les soins de maternité. Elles ont discuté des statuts de l’Association, et sa création a été annoncée peu après la rencontre (voir à l’annexe B). On a nommé une présidente et une secrétaire, et on a fixé des dates de réunion. L’Association abordera les points suivants : • • • • • Adhésion des personnes formées parmi les sages-femmes communautaires Création d’une maternité dirigée par des sages-femmes, sur la côte d’Ungava Coordonner les éventuels problèmes des sages-femmes communautaires Fournir une porte-parole pour s'adresser aux organisations politiques Définition des besoins continus des maternités de leurs communautés. Un important travail est nécessaire pour essayer d’obtenir une reconnaissance officielle de la formation communautaire des sages-femmes (voir l’annexe B). 5.3 Activités du Comité de sages-femmes Le groupe de travail des sages-femmes du Nunavik met en place un comité de sages-femmes dirigé par des aînées du Nunavik, familières avec les accouchements. Le groupe de travail et le comité auront pour tâche de : • recueillir de l'information sur les accouchements chez les Inuits, ainsi que sur les valeurs et croyances qui y sont liées. • impliquer les jeunes dans le travail des sages-femmes locales. 4 • • • • 5.4 impliquer les aînées et les jeunes dans le partage, la planification et la relance des pratiques traditionnelles inuites en matière d’accouchement. (à travers ces activités), dynamiser les points forts de la culture inuite qui ont presque été perdus. incorporer les connaissances et expériences des aînées dans la pratique des sagesfemmes. élaborer des moyens de transmettre les connaissances et les pratiques correspondantes aux femmes enceintes. Les soins de maternité sur la côte d’Ungava L’hôpital de Tulattavik, sur la côte d’Ungava, a eu de la difficulté à conserver son service de maternité. Les femmes peuvent accoucher à l’hôpital de Tulattavik mais sans bénéficier de soins de sages-femmes. Il n’existe pas de programme de formation de sages-femmes communautaires pour les femmes inuites; si elles veulent devenir sage-femme, elles doivent déménager à Inukjuak ou à PUV pendant une longue période (plusieurs années). Par ailleurs, les femmes de la côte d’Ungava n’ont pas la possibilité de recevoir les soins d’une sagefemme formée dans la communauté. Les participantes de la rencontre ont appuyé les initiatives visant à fournir des soins de sages-femmes à Kuujjuaq et dans les communautés environnantes. Les participantes estiment qu’il est temps de partager le travail des maternités avec l’ensemble de la collectivité inuite du Nunavik. 6.0 Communication autour du projet 6.1 • • • • • • Plan de communication : Un communiqué de presse, annonçant la rencontre, a été envoyé aux médias du Nord et aux conseils communautaires du Nunavik (octobre 2005). Un communiqué de presse sera diffusé une fois que le rapport sera achevé (janvier 2007). Un résumé du rapport peut être mis sur le Irnisuksiiniq -- site Web du Réseau des sagesfemmes inuites. Une copie du rapport sera envoyée à toutes les participantes et intervenants de la rencontre. Le vidéo sera distribué à toutes les participantes et intervenants. Une présentation de la rencontre peut être préparée par l’organisatrice, B Epoo, en prévision de présentations futures lors de réunions et de conférences : Conférence annuelle de l’Association canadienne des sages-femmes, octobre 2006, à Ottawa Ontario, novembre 2006. Rencontre des sages-femmes autochtones canadiennes, octobre 2006, à Ottawa. International Midwifery Congress, Glasgow 2008. Réunion annuelle de la SOGC, juin 2007. 5 6.2 Liens avec d’autres activités : • • 6.3 25-27 avril 2005 – Table ronde sur la santé des femmes et jeunes filles autochtones – une réunion nationale organisée par l’ONSA et Santé Canada, à Ottawa, avec des sagesfemmes inuites et d’autres sages-femmes autochtones. 19 mai 2005 – Soins de maternité dans le Nord – planification d’une réunion nationale – organisée à Ottawa par Sara Tedford Gold, ses partenaires de recherche et la Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé. Liens futurs : • • • • Un nouveau réseau de sages-femmes inuites; l’ONSA lui apporte des ressources techniques, de l'information et certains services de coordination. Une rencontre au Nunavut, sur les connaissances culturelles et traditionnelles liées à la profession de sage-femme Une réunion sur la profession de sage-femme et les soins de maternité dans le Nord, avec des représentants de toutes les régions inuites Une réunion nationale/internationale sur les soins de maternité à distance et la profession de sage-femme. 7.0 Résumé et Conclusions 7.1 Conclusions Il est clair que le retour des accouchements au sein des communautés du Nunavik, sur la côte d’Hudson, a eu un impact significatif non seulement pour les femmes enceintes et leurs familles mais aussi pour les sages-femmes et toute la communauté villageoise. Les aînées ont indiqué qu’il était important que la communauté soit au courant de la naissance d’un enfant et y soit impliquée. Les avantages sociaux et culturels de l’accouchement au sein de la communauté sont appuyés par d’excellents résultats obstétricaux. Les communautés du Nunavik, qui ont pris l’initiative de ramener les accouchements chez elles, sont devenues des leaders au Canada et dans le monde : • dans la formation de fournisseurs locaux de soins de santé • dans l'intégration des pratiques médicales modernes et des soins traditionnels • pour les excellents résultats obtenus • dans les soins culturellement appropriés • dans la reconnaissance du rôle important de la famille et de la communauté. Cependant, cette reconnaissance n’a pas facilité l'accès direct à l’agrément pour les sagesfemmes formées dans les communautés. Elle n’a pas non plus entraîné l'ouverture d’une maternité dirigée par des sages-femmes, sur la côte d’Ungava. Ces problèmes ont été signalés par tous les participants, lors de la rencontre. Le modèle de formation des sagesfemmes communautaires pourrait être un exemple pour les autres professions qui veulent intégrer des pratiques culturellement appropriées et des normes médicales modernes. Ce modèle aide les étudiantes à apprendre en utilisant diverses méthodes de formation et d'expériences pratiques. La profession de sage-femme contribue à la solidité de la communauté et de la culture et fait partie de l’effort des Inuits pour atteindre une plus grande autonomie. Les femmes inuites ont une attitude très favorable et ont recours plus tôt aux 6 services de soins de maternité quand le fournisseur de soins est membre de leur propre communauté. De plus, les sages-femmes communautaires sont une ressource importante dans l’équipe de soins de santé parce qu’elles possèdent à la fois connaissances et compétences médicales et sensibilité socioculturelle. L’évacuation des femmes pour les faire accoucher dans des hôpitaux du Sud est considérée comme vexante et nocive pour les femmes elles-mêmes et leur famille. De nombreux rapports abordent ce problème et soulignent l’importance du rétablissement des accouchements dans la communauté. B. Epoo et V. Van Wagner écrivent que : « Les naissances au sein des communautés sont vues comme une façon de restaurer les compétences et la fierté et de bâtir les capacités des communautés. La participation aux naissances renforce les relations familiales et communautaires, le soutien et l’apprentissage intergénérationnels. Elle peut faire partie à la fois de la réinuitisation par la promotion du respect pour le savoir traditionnel et l'enseignement de compétences transculturelles, à la fois au sein de la communauté locale et des fournisseurs de soins de santé non locaux. » (annexe F). Les aînées ont indiqué que, pendant de nombreuses générations, les femmes avaient accouché dans des villages éloignés; elles ne pensent pas que cette pratique soit spécialement risquée et se réjouissent de la tendance de retour des accouchements au sein des communautés. Grâce au rassemblement des aînées, des sages-femmes actuelles et des jeunes femmes intéressées par la profession, cette rencontre a permis d’élaborer un plan global pour l’avenir des soins de maternité au Nunavik. 8.0 Coordonnées : 8.1 Organisation de la première rencontre de sages-femmes au Nunavik : 21 – 24 novembre 2005 Brenda Epoo, Sage-femme communautaire, Inukjuak Conseil régional de services de santé et services sociaux du Nunavik Nunavik, Québec Téléphone : (819) 254-0172 Télécopie : (819) 254-0172 8.2 Rapport soumis à : Diane Bilodeau, Coordonnatrice régionale adjointe - Regional Coordinator Assistant Programmes Communautaires – Community-Based Programs Carrières Santé - Health Careers RSC*-CHR DGSPNI - Santé Canada, CSPNI, Santé Canada Téléphone : (514) 283-6196 Télécopie : (514) 283-8067 Courriel : [email protected] 8.3 Rapport soumis par : Patricia McNiven, Sage-femme autorisée, PhD, Professeure adjointe Programme de formation au métier de sage-femme Université McMaster 12h00 Main St W, MDCL 3103 7 Hamilton ON L8N 3Z5 Téléphone : (905) 525 9140 x 26654 Télécopie : (905) 523 6459 Courriel : [email protected] 8.4 Administration : Les fonds locaux ont été administrés par : Caroline Naqtairaaluk, Secrétaire et trésorière CNV d’Inukjuak Inukjuak, Québec, J0M 1M0 Les fonds fédéraux ont été administrés par : Pierre Beaulieu, Chef des finances Centre de santé Inuulitsivik 7750 rue Bombardier Montréal, Québec, H1J 2G3 Téléphone : (514) 486-4314 Poste 234 Télécopie : (514) 486 5527 Courriel : [email protected] 9.0 Liste des Annexes A B C D E F Liste des partenaires et parrains de la rencontre Annonce de la création de l’Association de sages-femmes du Nunavik Liste des communautés du Nunavik invitées à participer Liste des participants Ramener les accouchements au sein des communautés, c’est y ramener la vie (ne figure pas dans cette version électronique) Epoo, B & Van Wagner, V. : Retour des naissances au sein des communautés : La sagefemme dans les villages inuits du Nunavik (ne figure pas dans cette version électronique – voir http://www.naho.ca/inuit/midwifery/Articles.php 8 Annexe A : Parrains de la rencontre • • • • • • • • • • • • • • Gouvernement régional de Kativik ; CNV (4200 $ pour les aînées) Makivik (5 000 $) Conseils communautaires du Nunavik (contributions aux frais de déplacement aérien et de logement/repas de leurs déléguées) Air Inuit (réduction de 30 % sur le tarif des billets pour tous les participants; fret aérien gratuit) CLSC Inuulitsivik (salaires des sages-femmes : 10 000 $) Bureau foncier d’Inukjuak (3000 $) FCNQ - Fédération des coopératives du Nouveau Québec (nourriture pour les pauses) Santé Canada : Santé des Premières nations et des Inuits – Siège Santé Canada : Santé des Premières nations et des Inuits – Bureau régional du Québec Pensions diverses (réductions sur le logement ou les billets) Mairie d’Inukjuak (mise à disposition d’un centre communautaire pour les réunions) Conseil régional des services de santé et des services sociaux du Nunavik / Nunavik Regional Board of Health and Social Services (NRBHSS) Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA) – Centre Ajunnginiq (Inuit) (soutien technique) Université McMaster, Programme de formation à la profession de sage-femme* (rapport) 9 Annexe B : Annonce de la création de l’Association des sages-femmes du Nunavik Maternité d’Inukjuak Inukjuak, Nunavik J0M 1M0 25 novembre 2005 Jeannie May Directrice exécutive Conseil régional des services de santé et services sociaux du Nunavik Kuujjuak, Nunavik Ulukut Nous avons le grand plaisir et le grand honneur de vous informer de la création de l'Association des sages-femmes du Nunavik à l'occasion de la première rencontre des sages-femmes, le 24 novembre 2005. Les participantes ont fixé les objectifs et les conditions d’adhésion à l’Association et ont élu un comité exécutif. Les principaux objectifs de notre nouvelle association sont : - offrir aux sages-femmes du Nunavik un forum de discussion des questions concernant leur profession - représenter les sages-femmes du Nunavik aux Conseils de santé du Nunavik et dans les comités et conférences provinciaux, nationaux et internationaux - œuvrer à la reconnaissance officielle des services Inuulitsivik de sagesfemmes, du Programme de formation Inuulitsivik des sages-femmes et du modèle Inuulitsivik d’apprentissage et le financement approprié associé à cette reconnaissance - intégrer les connaissances et compétences traditionnelles et modernes dans l’ensemble de la formation des sages-femmes au Nunavik - appuyer la mise en place de services de sages-femmes partout au Nunavik. Le montant initial de la cotisation est de 50 $ par an pour les sages-femmes du Nunavik, les étudiantes se préparant à devenir sage-femme et toutes les personnes intéressées et désireuses de contribuer au développement de la profession de sagefemme au Nunavik. Les organisations peuvent devenir membres associés pour 150 $ par an. L’adhésion est gratuite pour les aînées (65 ans et plus). 10 Le comité exécutif est élu par les membres pour une période renouvelable de deux ans. Le premier comité exécutif représente les trois régions : baie d’Hudson, détroit d’Hudson et baie d’Ungava. Il est composé de : Brenda Epoo – coordonnatrice Kimberly Moorhouse – secrétaire-trésorière Ellasuk Pauyungie – représentante du détroit d’Hudson Maggie Tayara – représentante du détroit d’Hudson Lizzie Epoo York – représentante la baie d’Ungava Martha Creige – représentante de la baie d’Ungava Maina Amaamatuak – représentante de la baie d’Hudson Aileen Moorhouse – représentante de la baie d’Hudson Annie Tukalak – représentante de la baie d’Hudson Lizzie Palliser – représentante de la baie d’Hudson Nous essaierons d'inscrire notre association comme une organisation à but non lucratif, pour pouvoir recevoir des dons. Je sais que l'Association des sages-femmes du Nunavik jouera un rôle actif de leadership dans le développement de la profession au sein de nos communautés. Je vous remercie de votre aide constante et Je vous souhaite une grande réussite. Brenda Epoo Coordonnatrice par intérim des Services périnataux d’Inuulitsivik Coordonnatrice de l’Association des sages-femmes du Nunavik CC : Conseil d’administration d’Inuulitsivik Conseil d’administration de Tulativik Guylain Allie Diane Bilideau, Santé Canada Catherine Carry, ONSA 11 Annexe C : Communautés invitées* Communauté Maire Accepté Kuujjuaraapik Lucassie Inukpuk Inukjuak Andy Moorhouse √ Akulivik Eli Allaluk √ Salluit Michael Cameron Eva Alaku √ Quartaq Johnny Oovaut Sr √ Aupaluk Johnny Akpahattaq √ Kuujjuaq Michael Gordon Sanikiluaq Annie Amittuq √ Umiujaq Robbie Tookalook √ Puvirnituq Allie Novalinga √ Ivujivik Peter Eyaittuq √ Kangirsujuaq Charlie Alaku √ Kangirsuq Joseph Annahatak √ Tasiujaq Willie Cain Kangirsualujjuaaq Elijah Imbeault √ 12 Annexe D : Liste de participantes de la rencontre Puvirnituq : Maina Amamatuaq, sage-femme communautaire Annie Tukalak, étudiante sage-femme Annie Tukalak, Aînée Akulivik : Maggie Aliqu, Aînée Laina Anautaq, adolescente Ivujivik : Nutaaq Ainalik, Aînée Piatsi Lamereux, adolescente Salluit : Elashuk Pauyungie, Aînée Maggie Tayara, étudiante sage-femme Kangirsujuaq : Inuluk Qisiiq, Aînée Dora Tirtiluk, adolescente Kangirsuk : Parsha Grey, Aînée Lizzie Putulik, adolescente Quartaq : Susie Aloupa, Aînée Christina Putulik, adolescente Tasiujaq : Christina Arnatuq, Aînée Christina Anahatak, adolescente Kuujjuaq : Martha Greig Lizzie Epoo York Arviat : Annie Napayuk – sur son propre budget Inukjuak : Brenda Epoo, Sage-femme communautaire Uli Nastapoka, Sage-femme communautaire Aileen Moorhouse, Sage-femme communautaire Kim Moorhouse, étudiante sage-femme Margaret Mina, étudiante sage-femme 13