Première Rencontre des sages

Transcription

Première Rencontre des sages
Première Rencontre des sages-femmes du Nunavik
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Rencontre des aînées et des sages-femmes
Inukjuak (Nunavik)
Novembre 2005
RAPPORT FINAL
« Les connaissances de
nos aînés et de nos
jeunes peuvent nous
aider à devenir une
ressource encore plus
riche pour notre peuple. »
– Une sage-femme du
Nunavik
Rédigé pour les sages-femmes du Nunavik
par Patricia McNiven, Sage-femme autorisée, PhD
janvier 2007
Première Rencontre des sages-femmes du Nunavik
1.0 Résumé du rapport
Partenaires :
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Carrières en santé RSC, CSPNI - Santé Canada
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Centre de santé Inuulitsivik, Nunavik (Québec)
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Voir la liste détaillée des soutiens dans l’annexe A
Objectifs :
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Constituer un forum où les sages-femmes, les aînées et les jeunes femmes du Nunavik
puissent partager leurs connaissances et planifier l’avenir de la profession de sagefemme.
Relever les défis du maintien de services de maternité au Nunavik.
Renforcer nos communautés en honorant le passé, en célébrant nos succès et en
inspirant l’avenir.
Partager et documenter les connaissances traditionnelles des Inuits et leurs approches
de l’accouchement.
Activités :
Une rencontre des aînées des communautés du Nunavik a eu lieu à Inukjuak pour raconter de
nouveau leurs histoires concernant l’accouchement et la profession de sage-femme chez les
Inuits. Une série de sessions a été organisée pour les aînées afin de partager leurs expériences.
Toutes les sessions se sont tenues en inuktitut et ont été filmées en vidéo pour être conservées.
On a également discuté des futures orientations de l’accouchement et de la profession de
sage-femme au Nunavik. Deux médecins d’Inukjuak ont participé à une session consacrée à
la collaboration avec d’autres professionnels de la santé.
Résultats :
Toutes les sessions ont été enregistrées en vidéo et archivées. Un vidéo résumé sera également
préparé. Une Association des sages-femmes du Nunavik a été créée (Annexe B). Les sagesfemmes des communautés de Puvirnituq (PUV), Salluit et Inukjuak, avec le soutien des aînées,
ont convenu qu'un programme de formation de sages-femmes devrait être mis sur pied à
Kuujjuaq.
1
TABLE DES MATIÈRES
1.0 RÉSUMÉ DU RAPPORT ......................................................................................................................... 1
2.0 RÉSUMÉ DU PROJET............................................................................................................................. 3
2.1 BUT GÉNÉRAL ...........................................................................................................................................3
2.2 OBJECTIFS ................................................................................................................................................3
2.3 PARTICIPANTS ...........................................................................................................................................3
2.4 RÉSULTATS DU PROJET .................................................................................................................................4
2.5 PARTENARIATS ET SOUTIENS DU PROJET (VOIR ANNEXE A) .............................................................................4
3.0 CONTEXTE ........................................................................................................................................... 4
3.1 SITUATION ACTUELLE DES ACCOUCHEMENTS AU NUNAVIK ..............................................................................4
3.2 LA PROFESSION DE SAGE-FEMME AU NUNAVIK ..............................................................................................5
3.3 LES EXPÉRIENCES DES AÎNÉES .......................................................................................................................6
4.0 RÉSUMÉ DES DISCUSSIONS................................................................................................................. 6
4.1 PROGRAMME DE LA RENCONTRE ................................................................................................................6
4.2 LES AÎNÉES ONT LA PAROLE .........................................................................................................................7
4.3 LES SAGES-FEMMES DES COMMUNAUTÉS DU NUNAVIK ..................................................................................2
4.4 LA COLLABORATION AVEC L’ÉQUIPE MÉDICALE ...........................................................................................3
5.0 PRINCIPALES RÉALISATIONS ET RECOMMANDATIONS ..................................................................... 4
5.1 RÉALISATIONS ...........................................................................................................................................4
5.2 CRÉATION DE L’ASSOCIATION DES SAGES-FEMMES DU NUNAVIK ...................................................................4
5.3 ACTIVITÉS DU COMITÉ DE SAGES-FEMMES ....................................................................................................4
5.4 LES SOINS DE MATERNITÉ SUR LA CÔTE D’UNGAVA ........................................................................................5
6.0 COMMUNICATION AUTOUR DU PROJET .......................................................................................... 5
7.0 RÉSUMÉ ET CONCLUSIONS ................................................................................................................ 6
7.1 CONCLUSIONS ..........................................................................................................................................6
9.0 LISTE DES ANNEXES ............................................................................................................................ 8
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2.0 Résumé du projet
2.1 But général :
Améliorer et augmenter les soins de maternité dans les communautés du Nunavik où des
sages-femmes inuites et des stagiaires procurent des soins de maternité tout en intégrant les
connaissances traditionnelles et culturelles.
2.2 Objectifs :
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Donner aux aînées l’occasion de partager leurs connaissances et leur expérience des
soins aux femmes enceintes et à leurs bébés.
Inciter les jeunes femmes à s’intéresser à la profession de sage-femme.
Enregistrer et conserver les pratiques traditionnelles décrites par les aînées.
Chercher dans nos racines l’inspiration et un plan pour l’avenir.
Rassembler les sages-femmes communautaires actuellement en exercice afin de
discuter de thèmes communs tels que :
- la satisfaction des besoins de la communauté ;
- la création d’un modèle durable de la profession de sage-femme ;
- les défis de la collaboration avec l’équipe médicale;
- les défis de l’intégration des pratiques traditionnelles et de soins médicalement
appropriés.
Examiner la formation des sages-femmes au Nunavik.
Entamer le travail fondateur de mise sur pied d’une association des sages-femmes du
Nunavik.
Renforcer le réseau, au Nunavik, des personnes inuites intéressées par la promotion et la
défense de la profession de sage-femme pour améliorer les soins de maternité.
Partager le modèle de pratique et de formation de la profession de sage-femme
communautaire avec des représentants de toutes les communautés du Nunavik.
Influencer les décideurs afin qu’ils donnent la priorité au modèle
d’enseignement/apprentissage utilisé dans les pratiques de la profession de sagefemme.
Être la voix du Nunavik sur la profession de sage-femme et les soins de maternité, afin
de contribuer à un forum national sur les soins de maternité à distance.
2.3 Participants
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Des aînées de diverses communautés qui ont été des sages-femmes traditionnelles ou
ont des connaissances sur l’accouchement traditionnel.
Une autre participante de chacune des 14 communautés du Nunavik (y compris des
adolescentes).
Les sages-femmes des communautés de Puvirnituq, Inukjuak et Salluit.
Une aînée du Nunavut.
Voir la liste détaillée des communautés invitées à l’annexe C et celle des participants à
l’annexe D.
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2.4 Résultats du projet
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Les aînées se sont rassemblées et ont échangé leurs expériences de l’accouchement
avec des sages-femmes communautaires et des jeunes femmes.
Un DVD a été préparé et sera distribué à tous les participants.
L’Association des sages-femmes du Nunavik a été créée.
2.5 Partenariats et soutiens du projet (voir annexe A)
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Gouvernement régional de Kativik ; CNV (local community council / conseil
communautaire local - PUV)
Santé Canada, Carrières de santé - Direction de la Santé des Premières nations et des
Inuits
CLSC Inuulitsivik (local community service centre / centre local de services
communautaires - PUV)
Conseils communautaires du Nunavik
Air Inuit
Makivik Corporation
Bureau foncier d’Inukjuak
Fédération des coopératives du Nouveau Québec (FCNQ)
Santé Canada : Santé des Premières nations et des Inuits – Siège
Santé Canada : Santé des Premières nations et des Inuits – Bureau régional du Québec
Pensions
Mairie d'Inukjuak
Conseil régional des services de santé et des services sociaux du Nunavik / Nunavik
Regional Board of Health and Social Services (NRBHSS)
Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA) – Centre Ajunnginiq (Inuit)
(soutien technique)
Université McMaster, Programme de formation de sages-femmes (rapport)
3.0 Contexte
3.1 Situation actuelle des accouchements au Nunavik
Le Nunavik est situé dans la partie arctique du Québec, et comprend 14 villages nordiques le
long des côtes de la baie d’Ungava, du détroit d’Hudson et de la baie d’Hudson. C’est une
vaste zone du point de vue géographique, mais elle est très peu peuplée. Cependant, la
population augmente rapidement, car le taux de natalité est le plus élevé au Canada. Il y a
deux hôpitaux dans la région : un à Puvirnituq et l’autre à Kuujjuaq. D’autres communautés
possèdent des centres de santé qui dépendent du système d’évacuation sanitaire des
habitants si leur état de santé devient critique. Des maternités ont été établies à Puvirnituq,
Inukjuak et Salluit, et qui ont été très bien acceptées par les communautés. Elles ont
considérablement amélioré l’accessibilité et la qualité des services aux femmes enceintes
dans ces communautés mêmes et dans les communautés voisines. Depuis son ouverture en
1986, la maternité Inuulitsivik a réussi à réduire les taux d’évacuation, de prématurité et
d’intervention dans la région. La mortalité et la morbidité périnatales sont comparables à
celles de l’ensemble de la province de Québec.
4
3.2 La profession de sage-femme au Nunavik
Les sages-femmes communautaires du Nunavik procurent des soins culturellement et
médicalement appropriés aux mères et aux nouveaux-nés, au sein de leurs propres
communautés. Elles améliorent aussi l’accès aux possibilités de carrière des femmes locales.
Un modèle de soins communautaires locaux a été défini; il réduit le coût du déplacement des
femmes pour accoucher et le stress imposé à leurs familles par leur évacuation vers le Sud. Les
pratiques des sages-femmes de Puvirnituq (PUV), Inukjuak et Salluit ont amélioré l’accessibilité
aux services pour les femmes enceintes, ainsi que leur qualité. Elles augmentent aussi la
représentation des fournisseurs de soins de santé Inuit au Nunavik. La sage-femme
communautaire peut assurer la continuité des soins aux femmes dans leurs propres
communautés et intégrer les pratiques traditionnelles et les soins médicaux, de façon
culturellement sensible.
L’activité de sage-femme au Nunavik a été reconnue au niveau national et international. Elle joue
un rôle important dans l’assistance aux communautés du Nunavik et dans la préservation de la
culture inuite. Ceci a été reconnu par la Commission royale sur les Peuples autochtones et
l'Organisation nationale pour la santé autochtone. L'Organisation Mondiale de la Santé a salué
Inuulitsivik en tant que modèle pour la promotion de la santé maternelle dans les zones
circumpolaires et les communautés éloignées. L’expérience des trois maternités a été partagée
avec des associations nationales et internationales de sages-femmes et de médecins comme,
entre autres : l'Association canadienne des sages-femmes; la Société des obstétriciens et
gynécologues du Canada; l'American College of Nurses-Midwives; la Confédération
Internationale des sages-femmes. De plus, les ·sages-femmes communautaires du Nunavik ont été
consultées pour la mise au point de la nouvelle législation concernant la profession de sagefemme dans les Territoires du Nord-Ouest, au Nunavut et au Manitoba.
5
3.3 Les expériences des aînées
Dans toutes les communautés du Nunavik se trouvent des aînées capables d’expliquer
l’accouchement selon les méthodes traditionnelles, mais elles sont de moins en moins
nombreuses. En les rassemblant, il sera possible de partager leurs histoires et de les
documenter. Dans ces communautés, de nombreuses sages-femmes traditionnelles ont eu
ainsi l’occasion de partager leur expérience avec la jeune génération. Les Inuits ont une très
longue tradition orale. La rencontre a constitué un forum où les aînées ont pu transmettre leurs
connaissances à la jeune génération. Les communautés inuites du Nunavik et les sagesfemmes communautaires ont estimé qu’il était essentiel que la sagesse des aînées soit
partagée avec les sages-femmes praticiennes et les personnes plus jeunes.
4.0 Résumé des discussions
4.1 Programme de la rencontre
Lundi 21 novembre
Soirée
Arrivée, installation dans les logements.
Cérémonies d’ouverture
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Mardi 22 novembre
9 h 00 – 10 h 30
10 h 30 – 11 h 00
11 h 00 – 12 h 00
12 h 00 – 13 h 30
13 h 30 – 15 h 00
15 h 00 – 15 h 30
15 h 30 – 16 h 30
16 h 30 – 17 h 00
Les aînées ont la parole : elles racontent leur expérience
Pause
Questions aux aînées
Déjeuner
La profession de sage-femme communautaire au Nunavik : sagesfemmes de PUV, Inukjuak et Salluit
Pause
Discussions en petits groupes : Les besoins des communautés et le
développement de la profession de sage-femme
Présentations des petits groupes à tous les participants
Mercredi novembre 23
9 h 00 – 10 h 30
Les aînées ont la parole : Les soins aux femmes enceintes,
l’accouchement, la mère et le bébé
10 h 30 – 11 h 00
Pause
11 h 00 – 12 h 00
Questions aux aînées
12 h 00 – 13 h 30
Déjeuner
13 h 30 – 15 h 00
Discussion en petits groupes sur la profession de sage-femme
• questions familiales, sociales et communautaires concernant la profession
de sage-femme
• la formation des sages-femmes
• comment donner un aspect durable à la profession de sage-femme
15 h 00 – 15 h 30
Pause
15 h 30 – 17 h 00
Réflexion avec l’équipe médicale : médecins du CLSC d’Inukjuak
(session en inuktitut et en anglais)
Jeudi 24 novembre
9 h 00 – 10 h 30
Comment intégrer la tradition avec la profession moderne de sagefemme : créer une profession de sage-femme avec un profil spécifique
pour le Nord
10 h 30 – 11 h 00
Pause
11 h 00 – 12 h 00
La formation des sages-femmes pour l’avenir
12 h 00 – 13 h 30
Déjeuner
13 h 30 – 15 h 00
Création d’une association des sages-femmes du Nunavik
18 h 00
Cérémonie de clôture et dîner
4.2 Les aînées ont la parole
Les aînées ont parlé des valeurs et des croyances traditionnelles concernant la grossesse et
l’accouchement. Elles ont raconté les accouchements auxquels elles ont participé, ce que
leur en avaient dit leur mère et ce qu’elles retenaient de la profession de sage-femme. Une
aînée a dit : « L’accouchement n’était pas agréable. Mes bébés étaient très gros, surtout le
tout premier ». De nombreuses aînées ont rappelé que la grossesse et l’accouchement sont
des évènements auxquels participe tout le village. Elles ont régulièrement rappelé que les
femmes enceintes recevaient des soins spéciaux, sous forme de nourriture particulière et plus
abondante, fournie par tous les membres de la communauté, même les enfants. Une aînée a
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indiqué : « Tout le monde au village s’occupait très bien des femmes enceintes. Aujourd’hui
nous ne sommes pas impliquées dans la grossesse et nous ne les entendons pas raconter leurs
accouchements. Nous ne sommes mises au courant que quand nous les voyons avec un
bébé. Nous devrions toutes bien nous occuper des femmes enceintes, et nous devrions aimer
les bébés ».
Les aînées ont indiqué que, dans la tradition, les femmes enceintes recevaient un meilleur
traitement, plus personnel. « [Les sages-femmes traditionnelles] savaient quoi faire sans être
allées à l’école. Toute la communauté s’occupait des femmes enceintes ». Presque toutes les
aînées se rappelaient les conseils prodigués aux femmes enceintes, par exemple :
• Ne fais pas de grands gestes pour attraper des objets ; le cordon risquerait de
s’enrouler autour du bébé
• Si tu marches trop, ton sang va get too big??
• Fais beaucoup de nettoyage et joue beaucoup avec l’eau; alors ton bébé aimera
le nettoyage
• Si tu manges beaucoup de lagopède, tu auras un bébé rapide
• Si tu manges beaucoup de renard, tu auras un accouchement rapide
• Si tu manges trop de morue, tu auras un accouchement lent
• Don’t stretch your food??, pour ne pas avoir de douleurs dans le haut du ventre
• Endors-toi immédiatement après t’être couchée
• Ne dors pas trop
• Ne marche pas trop
• Ne prends pas le bébé dans tes bras s’il est en train de dormir
• Lève-toi dès que tu te réveilles, et ne reste pas trop longtemps assise; tu auras un
accouchement rapide
• Ne travaille pas trop ou le placenta pourrait ne pas être expulsé
• Ne rote pas pendant l’accouchement
• Après l’accouchement la femme doit boire de l’eau chaude ou du bouillon, et il
faut la faire manger, même si elle ne veut pas.
• Ne passe pas les portes à reculons ou le bébé naîtrait par l’arrière
• Ne passe pas les portes lentement, ou ne t'arrête pas dans l'embrasure d'une porte
ou ton accouchement sera long
• L’accouchement est naturel; ce n’est pas une maladie
• L’huile de phoque soigne les infections et les plaies
• Lèche ton assiette et tu auras un bébé très mignon
• Il faut proposer de la nourriture au bébé aussi, à sa naissance. Même s’il ne mange
pas, ça porte bonheur et il n’aura jamais faim
Les aînées ont parlé de leur expérience de l’accouchement dans leurs communautés
traditionnelles, d’abord dans des igloos puis dans des maternités.
« Avant l’arrivée des gens du Sud, nous n’accouchions qu’avec une sage-femme inuite. Puis
les infirmières sont arrivées et se sont chargées de tout. Il y avait beaucoup de petits camps à
cette époque, et en cas de complication au cours d’un accouchement, l’infirmière allait au
camp. La sage-femme inuite apprenait tout aux jeunes. Elle voulait que la communauté
enseigne les choses. Mais quand les Blancs sont arrivés, ils se sont chargés de tout ». Une autre
aînée a dit : « J’ai été surprise une fois en voyant une femme en train d’accoucher, parce
qu’elle était couchée. ».
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Des participantes plus jeunes ont décrit le changement dans la façon d'accoucher, entre les
centres de naissance et les évacuations systématique vers le Sud. Elles ont indiqué que c'était
très stressant pour les femmes et leurs familles. Les jeunes femmes ont décrit leur
accouchement au sein de leurs communautés, entourées de leurs proches. Toutes les
participantes ont décrit la joie partagée au sein d’un village à la naissance d’un bébé, en
disant que c’était un événement important pour la communauté.
« Un accouchement est une occasion d’être davantage ensemble. À l’époque, chacun
venait voir le bébé et féliciter les parents. Maintenant, nous ne savons même pas qui a
accouché. Je suis très heureuse que grâce aux sages-femmes, les accouchements se fassent
de nouveau chez nous. Maintenant, les Inuits ont des rapports plus étroits avec leurs cousins et
leurs familles ».
L’évacuation de routine a été décrite comme un événement très stressant, voire effrayant.
Les femmes envoyées au Sud et attendant d’accoucher étaient seules et sans nourriture de
chez elle, sans personne parlant leur langue, et leurs chambres étaient si petites qu’elles
ressemblaient aux cellules d’une prison. Leur famille leur manquait, et quand elles revenaient
après l’accouchement leurs enfants étaient déséquilibrés et leur maison était en désordre.
« On nous a dit qu’on était plus en sécurité en allant accoucher au Sud, mais moi, je ne me
suis pas sentie en sécurité ». Une femme a décrit la naissance de son dernier enfant à PUV en
ces termes : « C’était rapide et simple : j’avais mon mari avec moi pour l’accouchement et
quand je suis rentrée chez moi, la maison était impeccable ! ».
Il y a eu de nombreux commentaires sur le rôle de la communauté dans les soins aux femmes
enceintes. « Les femmes enceintes doivent toujours avoir les meilleurs morceaux de viande. »
Les aînées ont décrit les soins aux femmes pendant la grossesse et à l’accouchement comme
une responsabilité de la communauté plutôt que d’un seul médecin. Elles ont toutes
mentionné qu’il était important que tous les membres d’une communauté (y compris les
enfants) partagent leur nourriture avec les femmes enceintes. Une femme s’est remémoré une
anecdote : on avait dit à son frère, encore tout petit, de partager sa nourriture avec une
femme enceinte. Comme il avait faim, il a dit, en montrant du doigt le ventre de la femme :
« Pourquoi est-ce que je dois partager avec elle ? Elle est déjà pleine ! »
Plusieurs aînées ont exprimé leur préoccupation à propos des grossesses d’adolescentes :
« Maintenant, les adolescentes sont enceintes plus jeunes. Ce n'est pas bon pour le
développement du corps. » La communauté prodigue aux femmes enceintes des conseils de
santé, par exemple : ne pas marcher trop longtemps ni trop vite, ne pas passer les portes trop
lentement, ou ne pas manger trop de bleuets. Elles pensent qu’il est bon de partager des
connaissances sur la grossesse et l’accouchement.
De nombreuses aînées ont exprimé l’opinion que les soins de maternité dans le Sud ne
tiennent pas assez compte de leur culture. Elles étaient favorables à ce que les femmes inuites
suivent une formation de sages-femmes car c’est elles qui seraient les plus qualifiées pour
assurer des soins de maternité culturellement appropriés. Elles pensaient également que les
travailleuses en soins de maternité ont été utiles dans les petites communautés. Une aînée a
indiqué : « Nous pouvons maintenir les traditions si nous les appliquons davantage. »
Il y a eu une discussion sur le rôle traditionnel de la marraine ou Sanajik. « Parfois la Sanajik dit
au bébé comment il sera quand il sera grand…et parfois c’est vrai. » La Sanajik, est quelqu’un
qui a un lien avec le nouveau-né. Sur la Côte d’Ungava, c’est elle qui coupe le cordon, et elle
dit au bébé comment il sera : ses traits de caractère et ses qualités. Du côté de la Baie
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d’Hudson, elle ne coupe pas le cordon mais elle met des vêtements sur le bébé et lui parle; là
aussi, elle lui dit comment il sera, et avec quelle personnalité et quelles qualités. La Sanajik
n'est pas exactement comme une marraine, mais il y a une relation spéciale entre l’enfant et
l’adulte. La Sanajik appelle le bébé Arnaliak si c’est une fille, et Angusiak si c’est un garçon.
C’est un mot spécial qui exprime la relation particulière qu’ils gardent plus tard. La première
prise de l’enfant (à la pêche ou à la chasse) ou le résultat de la première occasion de
n'importe quelle autre activité, est donné à la Sanajik; ainsi, croit-on, la fois suivante, il réussira
encore mieux. La Sanajik peut dire à un garçon qu’il sera par exemple un grand sportif ou un
grand chasseur, et elle dit des choses parallèles si c'est une fille. Un enfant a une seule Sanajik,
mais on peut être Sanajik de plusieurs enfants. Ils échangent des cadeaux aux anniversaires et
à Noël. Quand l’accouchement a lieu dans le Sud, cette relation importante et ce lien
communautaire ne peuvent s’établir.
Toutes les aînées ont fait des commentaires très positifs sur la profession de sage-femme et la
formation de sages-femmes inuites. Une aînée a déclaré : « L’activité des sages-femmes est
très importante. La baie d’Hudson, le détroit d’Hudson et Ungava doivent collaborer et se
soutenir mutuellement pour disposer d’un service de sages-femmes . » Toutes souhaitaient qu’il
y ait des services de sages-femmes dans tout le Nunavik et même au Nunavut.
4.3 Les sages-femmes communautaires du Nunavik
Jennie Stonier, sage-femme autorisée, a expliqué aux aînées l’histoire des maternités de
Salluit, Inukjuak et PUV. Avant 1986, toutes les femmes étaient évacuées dans le Sud trois
semaines avant la date d’accouchement prévu. Un groupe de femmes Inuit très opposées à
cette pratique a contacté plusieurs sages-femmes de Montréal, qui avaient effectué des
accouchements non réglementés à domicile. Ces sages-femmes ont été invitées à venir au
Nunavik pour partager leurs connaissances et leurs compétences en matière de soins aux
femmes qui choisissaient d’accoucher chez elles. Un centre d’accouchement soutenu et
financé par le Centre de santé inuit Inuulitsivik fut établi à Puvirnituq. Annie Tulugak, la
directrice du centre, finança les services de sage-femme sur le budget normal, sans allouer de
fonds spéciaux aux soins de maternité. Elle parvint à faire venir des sages-femmes du Sud qui
acceptaient de former les femmes inuites en tant que sages-femmes. À cette époque,
l’exercice de la profession de sage-femme n’était légalisé nulle part au Québec. Selon
Jennie, « c’est à ce moment qu’est apparue l’activité de sages-femmes au Nunavik, assurée
par des femmes des villages. »
Jennie, alors sage-femme dans le Sud, trouvait que ce point de vue méritait d’être partagé.
Elle pensait que cela conviendrait très bien parce qu’elle aimait l’idée d’un échange de
connaissances. Mais elle se souvient aussi qu’on lui a dit avec fermeté : « Si vous croyez que
vous allez venir dire aux femmes inuites comment s’y prendre, ce n’est pas la peine. »
Les femmes inuites qui allaient être formées au métier de sage-femme furent choisies dans la
communauté par un groupe constitué de membres de la communauté, de sages-femmes du
Sud et d’autres travailleurs de santé.
En juin 1999, le Québec adopta la Loi sur les sages-femmes, qui reconnaissait et agréait
officiellement les sages-femmes dans le cadre du système de soins de santé. Il y eut
initialement cinq sages-femmes inuites formées dans la communauté et agréées. Cependant,
depuis 1999, de nombreuses autres sages-femmes ont achevé leur formation mais ne
2
parviennent pas à se faire agréer par l’Ordre des sages-femmes du Québec. Il n'y a
actuellement aucun moyen pour les sages-femmes formées dans les communautés d’être
agréées au Québec. Les sages-femmes communautaires non autorisées continuent à être
employées par Inuulitsivik et jouent un rôle important dans les soins de maternité au Nunavik.
Pour avoir plus de détails sur cet important effort, voir l’annexe E : Ramener les
accouchements au sein des communautés, c’est y ramener la vie (ne figure pas dans
cette version électronique).
Quand la maternité de Puvirnituq a ouvert, les femmes de la côte d’Ungava ont reçu les soins
de médecins. Le succès de la maternité de Puvirnituq a conduit à la création de maternités à
Inukjuak et à Salluit. On dispose de données fiables comparant les résultats en termes
d’obstétrique de ces maternités, au centre d'Ungava et au reste du Québec. Les résultats
étaient comparables à ceux du Sud du Québec, et meilleur que ceux faisant intervenir une
évacuation de routine. De plus, les résultats sur le plan psychosocial sont nettement meilleurs
pour l’accouchée, sa famille et la communauté. On pourra consulter les résultats détaillés à
l’annexe F.
« Le programme des maternités
Inuulitsivik est un exemple pour nos
voisins, dans le monde entier. »
– Une sage-femme du Nunavik
4.4 La collaboration avec l’équipe médicale
Les docteurs François Prévost et Mélanie Cossett-Gagnon ont participé à la rencontre pour
partager leur expérience du travail avec les maternités du Nunavik . Ils ont été très positifs en
ce qui concerne le retour des accouchements au sein des communautés de Puvirnituq,
Inukjuak et Salluit. Ils ont indiqué que ce processus avait été passionnant et s'était déroulé
dans la bonne humeur. Les sages-femmes, les infirmières, les médecins et autres intervenants
peuvent ainsi collaborer avec la communauté pour assurer des soins d’obstétrique modernes
de façon culturellement appropriée. Les femmes des petits villages de la côte d’Hudson
doivent encore aller dans une des maternités avant leur date prévue d’accouchement, mais
cela est nettement moins traumatisant que l’évacuation, à une grande distance, vers
Montréal. Dans les maternités, les parturientes bénéficient de leur propre culture, leur
nourriture traditionnelle et leur langue. Il est plus facile et moins cher pour les membres de leur
famille de les accompagner. Les trois maternités ont donc été avantageuses pour tous les
villages de la côte d’Hudson.
Un Comité périnatal interdisciplinaire a été mis en place. Il élabore des politiques et des
protocoles, et se réunit chaque semaine par téléconférence. Les soins prodigués à chaque
femme sont passés en revue à la 34e semaine de grossesse par le comité. Ceci aide à évaluer
les risques, à lancer des enquêtes et à déterminer s’il convient de prévoir l’accouchement
dans les maternités éloignées. Du fait des distances importantes, il faut faire un dépistage
soigneux et une évaluation des risques de manière à assurer des soins de maternité sans
danger. Un médecin est de garde pour les villages; il peut effectuer des consultations
d’obstétrique en dehors des heures normales, par téléphone. Par ailleurs, chaque femme
enceinte rencontrera un médecin au moins une fois pendant sa grossesse. Les médecins
n’assistent pas aux accouchements mais une infirmière autorisée de garde peut y assister s’il
n’y a pas deux sages-femmes disponibles.
3
Les deux médecins ont décrit de nombreux exemples de collaboration. Ils ont mentionné
entre autre le partage d’information sur la contraception. Comme les jeunes femmes
sollicitent souvent de nouvelles méthodes de contraception, elles doivent acquérir beaucoup
de connaissances sur le sujet. Un protocole a été élaboré en commun, sur la façon de
recueillir une anamnèse simple et le moment où on peut commencer la contraception. Les
·sages-femmes communautaires ont été de très bonnes ressources et cette collaboration a
nettement amélioré la qualité des soins. Les deux médecins ont indiqué qu’ils espéraient que
les ·sages-femmes communautaires deviennent encore plus autonomes.
5.0 Principales réalisations et recommandations
5.1 Réalisations
La première réalisation a été de rassembler autant de remarquables participantes : aînées et
·sages-femmes communautaires. Des jeunes femmes sont aussi venues écouter les histoires
des aînées et s’en inspirer pour entreprendre une carrière de sage-femme. En outre, des
étudiantes du secondaire ont assisté aux sessions consacrées aux aînées pour écouter leurs
histoires et saisir l’importance de la préservation de leur culture. Le partage de ces
connaissances et de cette expérience a été inestimable : la portée de cet évènement ne
peut pas être exprimée dans un rapport écrit.
5.2 Création de l’Association des sages-femmes du Nunavik
Les participantes unanimes ont estimé nécessaire la création d'une Association des sagesfemmes du Nunavik. Les trois communautés qui ont créé des maternités et des équipes de
sages-femmes communautaires doivent avoir la possibilité de se rencontrer pour examiner les
défis communs et étudier les stratégies permettant d’améliorer les soins de maternité. Elles ont
discuté des statuts de l’Association, et sa création a été annoncée peu après la rencontre
(voir à l’annexe B). On a nommé une présidente et une secrétaire, et on a fixé des dates de
réunion. L’Association abordera les points suivants :
•
•
•
•
•
Adhésion des personnes formées parmi les sages-femmes communautaires
Création d’une maternité dirigée par des sages-femmes, sur la côte d’Ungava
Coordonner les éventuels problèmes des sages-femmes communautaires
Fournir une porte-parole pour s'adresser aux organisations politiques
Définition des besoins continus des maternités de leurs communautés.
Un important travail est nécessaire pour essayer d’obtenir une reconnaissance officielle de la
formation communautaire des sages-femmes (voir l’annexe B).
5.3 Activités du Comité de sages-femmes
Le groupe de travail des sages-femmes du Nunavik met en place un comité de sages-femmes
dirigé par des aînées du Nunavik, familières avec les accouchements. Le groupe de travail et
le comité auront pour tâche de :
• recueillir de l'information sur les accouchements chez les Inuits, ainsi que sur les valeurs
et croyances qui y sont liées.
• impliquer les jeunes dans le travail des sages-femmes locales.
4
•
•
•
•
5.4
impliquer les aînées et les jeunes dans le partage, la planification et la relance des
pratiques traditionnelles inuites en matière d’accouchement.
(à travers ces activités), dynamiser les points forts de la culture inuite qui ont presque
été perdus.
incorporer les connaissances et expériences des aînées dans la pratique des sagesfemmes.
élaborer des moyens de transmettre les connaissances et les pratiques
correspondantes aux femmes enceintes.
Les soins de maternité sur la côte d’Ungava
L’hôpital de Tulattavik, sur la côte d’Ungava, a eu de la difficulté à conserver son service de
maternité. Les femmes peuvent accoucher à l’hôpital de Tulattavik mais sans bénéficier de
soins de sages-femmes. Il n’existe pas de programme de formation de sages-femmes
communautaires pour les femmes inuites; si elles veulent devenir sage-femme, elles doivent
déménager à Inukjuak ou à PUV pendant une longue période (plusieurs années). Par ailleurs,
les femmes de la côte d’Ungava n’ont pas la possibilité de recevoir les soins d’une sagefemme formée dans la communauté. Les participantes de la rencontre ont appuyé les
initiatives visant à fournir des soins de sages-femmes à Kuujjuaq et dans les communautés
environnantes. Les participantes estiment qu’il est temps de partager le travail des maternités
avec l’ensemble de la collectivité inuite du Nunavik.
6.0 Communication autour du projet
6.1
•
•
•
•
•
•
Plan de communication :
Un communiqué de presse, annonçant la rencontre, a été envoyé aux médias du Nord
et aux conseils communautaires du Nunavik (octobre 2005).
Un communiqué de presse sera diffusé une fois que le rapport sera achevé (janvier
2007).
Un résumé du rapport peut être mis sur le Irnisuksiiniq -- site Web du Réseau des sagesfemmes inuites.
Une copie du rapport sera envoyée à toutes les participantes et intervenants de la
rencontre.
Le vidéo sera distribué à toutes les participantes et intervenants.
Une présentation de la rencontre peut être préparée par l’organisatrice, B Epoo, en
prévision de présentations futures lors de réunions et de conférences :
ƒ
Conférence annuelle de l’Association canadienne des sages-femmes, octobre
2006, à Ottawa Ontario, novembre 2006.
ƒ
Rencontre des sages-femmes autochtones canadiennes, octobre 2006, à
Ottawa.
ƒ
International Midwifery Congress, Glasgow 2008.
ƒ
Réunion annuelle de la SOGC, juin 2007.
5
6.2
Liens avec d’autres activités :
•
•
6.3
25-27 avril 2005 – Table ronde sur la santé des femmes et jeunes filles autochtones – une
réunion nationale organisée par l’ONSA et Santé Canada, à Ottawa, avec des sagesfemmes inuites et d’autres sages-femmes autochtones.
19 mai 2005 – Soins de maternité dans le Nord – planification d’une réunion nationale –
organisée à Ottawa par Sara Tedford Gold, ses partenaires de recherche et la
Fondation canadienne de la recherche sur les services de santé.
Liens futurs :
•
•
•
•
Un nouveau réseau de sages-femmes inuites; l’ONSA lui apporte des ressources
techniques, de l'information et certains services de coordination.
Une rencontre au Nunavut, sur les connaissances culturelles et traditionnelles liées à la
profession de sage-femme
Une réunion sur la profession de sage-femme et les soins de maternité dans le Nord,
avec des représentants de toutes les régions inuites
Une réunion nationale/internationale sur les soins de maternité à distance et la
profession de sage-femme.
7.0 Résumé et Conclusions
7.1 Conclusions
Il est clair que le retour des accouchements au sein des communautés du Nunavik, sur la côte
d’Hudson, a eu un impact significatif non seulement pour les femmes enceintes et leurs
familles mais aussi pour les sages-femmes et toute la communauté villageoise. Les aînées ont
indiqué qu’il était important que la communauté soit au courant de la naissance d’un enfant
et y soit impliquée. Les avantages sociaux et culturels de l’accouchement au sein de la
communauté sont appuyés par d’excellents résultats obstétricaux. Les communautés du
Nunavik, qui ont pris l’initiative de ramener les accouchements chez elles, sont devenues des
leaders au Canada et dans le monde :
• dans la formation de fournisseurs locaux de soins de santé
• dans l'intégration des pratiques médicales modernes et des soins traditionnels
• pour les excellents résultats obtenus
• dans les soins culturellement appropriés
• dans la reconnaissance du rôle important de la famille et de la communauté.
Cependant, cette reconnaissance n’a pas facilité l'accès direct à l’agrément pour les sagesfemmes formées dans les communautés. Elle n’a pas non plus entraîné l'ouverture d’une
maternité dirigée par des sages-femmes, sur la côte d’Ungava. Ces problèmes ont été
signalés par tous les participants, lors de la rencontre. Le modèle de formation des sagesfemmes communautaires pourrait être un exemple pour les autres professions qui veulent
intégrer des pratiques culturellement appropriées et des normes médicales modernes. Ce
modèle aide les étudiantes à apprendre en utilisant diverses méthodes de formation et
d'expériences pratiques. La profession de sage-femme contribue à la solidité de la
communauté et de la culture et fait partie de l’effort des Inuits pour atteindre une plus grande
autonomie. Les femmes inuites ont une attitude très favorable et ont recours plus tôt aux
6
services de soins de maternité quand le fournisseur de soins est membre de leur propre
communauté. De plus, les sages-femmes communautaires sont une ressource importante
dans l’équipe de soins de santé parce qu’elles possèdent à la fois connaissances et
compétences médicales et sensibilité socioculturelle.
L’évacuation des femmes pour les faire accoucher dans des hôpitaux du Sud est considérée
comme vexante et nocive pour les femmes elles-mêmes et leur famille. De nombreux rapports
abordent ce problème et soulignent l’importance du rétablissement des accouchements
dans la communauté. B. Epoo et V. Van Wagner écrivent que : « Les naissances au sein des
communautés sont vues comme une façon de restaurer les compétences et la fierté et de
bâtir les capacités des communautés. La participation aux naissances renforce les relations
familiales et communautaires, le soutien et l’apprentissage intergénérationnels. Elle peut faire
partie à la fois de la réinuitisation par la promotion du respect pour le savoir traditionnel et
l'enseignement de compétences transculturelles, à la fois au sein de la communauté locale et
des fournisseurs de soins de santé non locaux. » (annexe F).
Les aînées ont indiqué que, pendant de nombreuses générations, les femmes avaient
accouché dans des villages éloignés; elles ne pensent pas que cette pratique soit
spécialement risquée et se réjouissent de la tendance de retour des accouchements au sein
des communautés. Grâce au rassemblement des aînées, des sages-femmes actuelles et des
jeunes femmes intéressées par la profession, cette rencontre a permis d’élaborer un plan
global pour l’avenir des soins de maternité au Nunavik.
8.0
Coordonnées :
8.1
Organisation de la première rencontre de sages-femmes au Nunavik :
21 – 24 novembre 2005
Brenda Epoo, Sage-femme communautaire, Inukjuak
Conseil régional de services de santé et services sociaux du Nunavik
Nunavik, Québec
Téléphone : (819) 254-0172
Télécopie : (819) 254-0172
8.2
Rapport soumis à :
Diane Bilodeau, Coordonnatrice régionale adjointe - Regional Coordinator Assistant
Programmes Communautaires – Community-Based Programs
Carrières Santé - Health Careers
RSC*-CHR DGSPNI - Santé Canada,
CSPNI, Santé Canada
Téléphone : (514) 283-6196
Télécopie : (514) 283-8067
Courriel : [email protected]
8.3
Rapport soumis par :
Patricia McNiven, Sage-femme autorisée, PhD, Professeure adjointe
Programme de formation au métier de sage-femme
Université McMaster
12h00 Main St W, MDCL 3103
7
Hamilton ON L8N 3Z5
Téléphone : (905) 525 9140 x 26654
Télécopie : (905) 523 6459
Courriel : [email protected]
8.4
Administration :
Les fonds locaux ont été administrés par :
Caroline Naqtairaaluk, Secrétaire et trésorière
CNV d’Inukjuak
Inukjuak, Québec, J0M 1M0
Les fonds fédéraux ont été administrés par :
Pierre Beaulieu, Chef des finances
Centre de santé Inuulitsivik
7750 rue Bombardier
Montréal, Québec, H1J 2G3
Téléphone : (514) 486-4314 Poste 234
Télécopie : (514) 486 5527
Courriel : [email protected]
9.0 Liste des Annexes
A
B
C
D
E
F
Liste des partenaires et parrains de la rencontre
Annonce de la création de l’Association de sages-femmes du Nunavik
Liste des communautés du Nunavik invitées à participer
Liste des participants
Ramener les accouchements au sein des communautés, c’est y ramener la vie (ne
figure pas dans cette version électronique)
Epoo, B & Van Wagner, V. : Retour des naissances au sein des communautés : La sagefemme dans les villages inuits du Nunavik (ne figure pas dans cette version électronique
– voir http://www.naho.ca/inuit/midwifery/Articles.php
8
Annexe A : Parrains de la rencontre
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
•
Gouvernement régional de Kativik ; CNV (4200 $ pour les aînées)
Makivik (5 000 $)
Conseils communautaires du Nunavik (contributions aux frais de déplacement
aérien et de logement/repas de leurs déléguées)
Air Inuit (réduction de 30 % sur le tarif des billets pour tous les participants; fret aérien
gratuit)
CLSC Inuulitsivik (salaires des sages-femmes : 10 000 $)
Bureau foncier d’Inukjuak (3000 $)
FCNQ - Fédération des coopératives du Nouveau Québec (nourriture pour les
pauses)
Santé Canada : Santé des Premières nations et des Inuits – Siège
Santé Canada : Santé des Premières nations et des Inuits – Bureau régional du
Québec
Pensions diverses (réductions sur le logement ou les billets)
Mairie d’Inukjuak (mise à disposition d’un centre communautaire pour les réunions)
Conseil régional des services de santé et des services sociaux du Nunavik / Nunavik
Regional Board of Health and Social Services (NRBHSS)
Organisation nationale de la santé autochtone (ONSA) – Centre Ajunnginiq (Inuit)
(soutien technique)
Université McMaster, Programme de formation à la profession de sage-femme*
(rapport)
9
Annexe B : Annonce de la création de l’Association des sages-femmes du Nunavik
Maternité d’Inukjuak
Inukjuak, Nunavik
J0M 1M0
25 novembre 2005
Jeannie May
Directrice exécutive
Conseil régional des services de santé et services sociaux du Nunavik
Kuujjuak, Nunavik
Ulukut
Nous avons le grand plaisir et le grand honneur de vous informer de la création de
l'Association des sages-femmes du Nunavik à l'occasion de la première rencontre des
sages-femmes, le 24 novembre 2005. Les participantes ont fixé les objectifs et les
conditions d’adhésion à l’Association et ont élu un comité exécutif.
Les principaux objectifs de notre nouvelle association sont :
-
offrir aux sages-femmes du Nunavik un forum de discussion des questions
concernant leur profession
-
représenter les sages-femmes du Nunavik aux Conseils de santé du Nunavik
et dans les comités et conférences provinciaux, nationaux et internationaux
-
œuvrer à la reconnaissance officielle des services Inuulitsivik de sagesfemmes, du Programme de formation Inuulitsivik des sages-femmes et du
modèle Inuulitsivik d’apprentissage et le financement approprié associé à
cette reconnaissance
-
intégrer les connaissances et compétences traditionnelles et modernes dans
l’ensemble de la formation des sages-femmes au Nunavik
-
appuyer la mise en place de services de sages-femmes partout au Nunavik.
Le montant initial de la cotisation est de 50 $ par an pour les sages-femmes du
Nunavik, les étudiantes se préparant à devenir sage-femme et toutes les personnes
intéressées et désireuses de contribuer au développement de la profession de sagefemme au Nunavik. Les organisations peuvent devenir membres associés pour 150 $
par an. L’adhésion est gratuite pour les aînées (65 ans et plus).
10
Le comité exécutif est élu par les membres pour une période renouvelable de deux
ans. Le premier comité exécutif représente les trois régions : baie d’Hudson, détroit
d’Hudson et baie d’Ungava. Il est composé de :
Brenda Epoo – coordonnatrice
Kimberly Moorhouse – secrétaire-trésorière
Ellasuk Pauyungie – représentante du détroit d’Hudson
Maggie Tayara – représentante du détroit d’Hudson
Lizzie Epoo York – représentante la baie d’Ungava
Martha Creige – représentante de la baie d’Ungava
Maina Amaamatuak – représentante de la baie d’Hudson
Aileen Moorhouse – représentante de la baie d’Hudson
Annie Tukalak – représentante de la baie d’Hudson
Lizzie Palliser – représentante de la baie d’Hudson
Nous essaierons d'inscrire notre association comme une organisation à but non lucratif,
pour pouvoir recevoir des dons. Je sais que l'Association des sages-femmes du
Nunavik jouera un rôle actif de leadership dans le développement de la profession au
sein de nos communautés.
Je vous remercie de votre aide constante et
Je vous souhaite une grande réussite.
Brenda Epoo
Coordonnatrice par intérim des Services périnataux d’Inuulitsivik
Coordonnatrice de l’Association des sages-femmes du Nunavik
CC : Conseil d’administration d’Inuulitsivik
Conseil d’administration de Tulativik
Guylain Allie
Diane Bilideau, Santé Canada
Catherine Carry, ONSA
11
Annexe C :
Communautés invitées*
Communauté
Maire
Accepté
Kuujjuaraapik
Lucassie Inukpuk
Inukjuak
Andy Moorhouse
√
Akulivik
Eli Allaluk
√
Salluit
Michael Cameron
Eva Alaku
√
Quartaq
Johnny Oovaut Sr
√
Aupaluk
Johnny Akpahattaq
√
Kuujjuaq
Michael Gordon
Sanikiluaq
Annie Amittuq
√
Umiujaq
Robbie Tookalook
√
Puvirnituq
Allie Novalinga
√
Ivujivik
Peter Eyaittuq
√
Kangirsujuaq
Charlie Alaku
√
Kangirsuq
Joseph Annahatak
√
Tasiujaq
Willie Cain
Kangirsualujjuaaq
Elijah Imbeault
√
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Annexe D :
Liste de participantes de la rencontre
Puvirnituq :
Maina Amamatuaq, sage-femme communautaire
Annie Tukalak, étudiante sage-femme
Annie Tukalak, Aînée
Akulivik :
Maggie Aliqu, Aînée
Laina Anautaq, adolescente
Ivujivik :
Nutaaq Ainalik, Aînée
Piatsi Lamereux, adolescente
Salluit :
Elashuk Pauyungie, Aînée
Maggie Tayara, étudiante sage-femme
Kangirsujuaq :
Inuluk Qisiiq, Aînée
Dora Tirtiluk, adolescente
Kangirsuk :
Parsha Grey, Aînée
Lizzie Putulik, adolescente
Quartaq :
Susie Aloupa, Aînée
Christina Putulik, adolescente
Tasiujaq :
Christina Arnatuq, Aînée
Christina Anahatak, adolescente
Kuujjuaq :
Martha Greig
Lizzie Epoo York
Arviat :
Annie Napayuk – sur son propre budget
Inukjuak :
Brenda Epoo, Sage-femme communautaire
Uli Nastapoka, Sage-femme communautaire
Aileen Moorhouse, Sage-femme communautaire
Kim Moorhouse, étudiante sage-femme
Margaret Mina, étudiante sage-femme
13

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