La bonne utilisation du médicament vétérinaire

Transcription

La bonne utilisation du médicament vétérinaire
M
VENDREDI 30 JANVIER 2009
ELEVAGE
VENTE DE BÉLIERS
DE VILLE-EN-VERMOIS
Demande soutenue
malgré le contexte
Près de 300 professionnels ont
fait le déplacement à Ville-enVermois le 5 décembre dernier
pour la traditionnelle journée
ovine régionale. Certains de très
loin d’ailleurs, puisque des
éleveurs allemands, belges et
luxembourgeois ont participé.
La partie technique de la
matinée a été assurée par
Grégory Juppet, technicien au
GDS 54 qui a parlé de la fièvre
catarrhale ovine, et notamment
de l’obligation de vacciner les
moutons. «La vente aux
enchères des béliers Est à Laine
Mérinos a permis à 22 animaux
sur 28 présentés de trouver
preneurs» rapporte Laurent
Keller, conseiller ovin à la CDA
54. L’après-midi était réservée à
la vente de béliers de sept races
bouchères. 91 béliers ont été
vendus sur 177 présents,
poursuit-il. Au final les
professionnels sont sortis
satisfaits de ces échanges. 113
béliers ont été vendus, soit une
augmentation de 14 % par
rapport à l’année précédente. Le
prix moyen s’affiche
sensiblement en baisse de 3 %.
«Malgré un contexte difficile, les
éleveurs continuent à investir
dans des béliers de qualité,
contribuant à garder une
production ovine dynamique
dans notre région» conclut
Laurent Keller.
FORMATION
La conduite
alimentaire
de la truie
L’interprofession porcine régionale ALIPORC propose une formation sur «la conduite alimentaire de la truie». La journée se
déroulera mercredi 11 février,
de 9h30 à 17h, au siège de la
CAPVL, Corvée Moutarde à Villeen-Vermois (54). L’intervenante
sera Nathalie Quiniou, de l’IFIP.
L’angle d’approche sera l’adaptation des apports de gestation
aux objectifs d’état à la mise
bas afin de préserver la carrière
des truies et d’améliorer la
vigueur des porcelets à la naissance.
•Gérer les réserves de la truie :
niveau de rationnement pour
objectif d’épaisseur de lard à la
mise bas.
•Améliorer la vitalité des porcelets nouveaux-nés : adaptations
du plan d’alimentation de la
truie gestante ; modification de
la nature de l’énergie allouée à
la truie.
•Préserver la truie allaitante
pour une meilleure longévité.
Le coût de la formation, repas
et documents compris est de
20 euros TTC. L’inscription préalable est obligatoire avant le 7
février ; soit par fax au
03.83.96.31.40. ou par mail à :
[email protected].
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CONDITIONNALITÉ
La bonne utilisation
du médicament vétérinaire
Le médicament vétérinaire n’est pas un produit de consommation
banal. Son utilisation en élevage est réglementée et soumise
à des contrôles dans le cadre de la conditionnalité. Détails.
l est essentiel que tous les
éleveurs se positionnent comme de véritables acteurs de la
santé publique afin de
répondre aux exigences du
consommateur : sécurité des produits, bien-être animal, respect
de l’environnement. Une utilisation adéquate du médicament
permettra aux éleveurs de gagner
en rentabilité et de renforcer le
partenariat éleveur vétérinaire.
Le soin des animaux malades
est réalisé au minimum six fois
sur dix par l’éleveur. La meilleure des préventions étant l’observation, les Groupements de
Défense Sanitaire lorrains
conjointement avec les Groupements Techniques Vétérinaires
organisent depuis quatre ans des
journées de formations «Eleveur
Infirmier de son troupeau» ayant
pour but de former les éleveurs à
l’examen des bovins malades, à
la pharmacie vétérinaire, à la
santé du veau, au bien-être…
Un examen préalable des animaux malades doit être systématiquement réalisé par l’éleveur,
en cas de doutes ou d’incertitudes sur la pathologie, celui-ci
doit faire appel à son vétérinaire.
Une fois la pathologie identifiée
par l’éleveur ou le vétérinaire, il
s’agit de respecter scrupuleusement les règles de bon usage du
médicament : respect des indications mentionnées sur les ordonnances ou sur la notice des médicaments (posologies, durées de
traitement, délais d’attente….).
Les contrôles conditionnalité
concernent le registre d’élevage,
l’absence d’un placard réservé
au stockage des médicaments
vétérinaires, l’absence d’un local
ou équipement spécifique réservé à l’entreposage des aliments,
l’absence de stockage séparé des
aliments médicamenteux.
I
Prescription-délivrance :
le bilan annuel
Un nouveau texte (arrêté du 24
avril 2007) permet de légaliser la
prescription de médicament par
le vétérinaire sans examen systématique des animaux. Cette
réglementation permet aux éleveurs qui le souhaitent de réaliser avec leur vétérinaire un bilan
sanitaire annuel. Au cours de
cette visite, des protocoles de
soins seront définis en fonction
des pathologies présentes sur
l’exploitation.
Le protocole de soin définit :
- Les actions devant être
menées par l’éleveur pour améliorer les conditions sanitaires de
l’élevage.
- Les affections habituellement
rencontrées dans l’élevage et
pour lesquelles un traitement
préventif peut être envisagé.
- Les affections auxquelles
La pharmacie doit se trouver près du lieu de soin des animaux à
l’abri des variations importantes de températures.
l’élevage a déjà été confronté et
pour lesquelles des traitements
peuvent être prescrits sans examen préalable des animaux.
- Les actions devant être
menées par le détenteur des animaux pour la mise en œuvre des
traitements.
- Les informations devant être
transmises par le détenteur des
animaux à l’attention du vétérinaire.
- Les critères d’alerte sanitaire
déclenchant la visite du vétérinaire.
Ces informations doivent être
mises à jour au minimum une
fois par an lors d’une visite du
vétérinaire. Au même titre que le
carnet des enregistrements sanitaires, le protocole de soin est à
conserver cinq ans dans le
registre d’élevage.
Le vétérinaire qui réalise le
bilan n’est pas forcément le vétérinaire sanitaire, il doit être celui
désigné par l’éleveur et celui qui
réalise les soins réguliers de
l’élevage, autrement dit le vétérinaire traitant.
Une pharmacie ordonnée
et organisée
Avant leur Autorisation de
Mise sur le Marché (AMM), les
médicaments vétérinaires font
l’objet de tests d’efficacité, d’innocuité, de résidus, et écotoxicités, comme pour les médicaments utilisés en médecine
humaine. Les produits utilisés
par les éleveurs sont donc des
produits chers et de haute technicité. C’est pourquoi leur bonne
conservation est importante.
La pharmacie doit se trouver
près du lieu de soin des animaux
à l’abri des variations importantes de températures. Elle doit
pouvoir se fermer à clef ou être
dans un local clos (hors de portée des enfants). Afin de ne pas
les altérer, les médicaments doivent toujours être conservés au
sec et à l’obscurité (pour cela, il
est conseillé de les laisser dans
leurs emballages en cartons).
Le matériel de base doit être
regroupé et facile d’accès : thermomètre, gants de fouille, gants
protecteurs, bracelets, crayon
marqueur, trocart ou tuyau pour
les météorisations, bandes,
rénettes, sonde lactée, antiseptique, alcool, test CMT....
Le matériel d’injection doit être
regroupé, sans risque de blessures pour les intervenants. Il est
préférable d’utiliser du matériel
à usage unique, le matériel à usage multiple doit être renouvelé
fréquemment et doit être rincé
abondamment après sa désinfection pour ne pas altérer les produits suivants.
Exemple d’équipement : seringues de 2, 10 et 60 ml, aiguilles
à usage unique de 1,2 et 1,6 mm
de diamètre.
Ensuite, les fournitures en antibiotiques et anti-inflammatoires
dépendront des pathologies de
l’exploitation (le choix de ces
produits est à raisonner avec le
vétérinaire). L’éleveur laitier
aura toujours en stock un minimum de tubes intra mammaires
pour le traitement des mammites,
des produits de tarissement,
éventuellement de l’ocytocine et
des flacons de calcium pour la
prévention des fièvres vitulaires.
Il n’est pas nécessaire de stocker trop de médicaments qui ne
se conserveront pas longtemps.
Aucun médicament périmé ne
doit être présent dans la pharmacie, cette anomalie (souvent présente dans les élevages !) peut
être sévèrement sanctionnée par
la réglementation.
Un coin de la pharmacie doit
être réservé aux médicaments de
premiers soins du veau (désinfectant ombilical, réhydratants,
déclencheurs de respiration, pansements intestinaux…).
Les vaccins devront toujours
être conservés au réfrigérateur
(T° comprise entre + 2 et + 7°C)
et utilisés dans les heures qui
suivent l’ouverture du flacon.
En période de vêlages, les éleveurs peuvent conserver du
colostrum de vaches multipares
(qualité à contrôler au pèse
colostrum) plusieurs mois au
congélateur, environ une semaine au réfrigérateur.
Chaque fois qu’une intervention est réalisée, l’éleveur ou le
vétérinaire doit renseigner le carnet d’enregistrement sanitaire.
Les informations doivent être
chronologiques et conservées
pendant cinq ans (comme les
ordonnances). Les enregistrements par informatique doivent
être édités une fois par trimestre
(le vétérinaire devra alors signer
ses traitements).
Plus le carnet sanitaire est près
de la pharmacie, plus il est facile
de le remplir, il trouvera sa place
dans la pharmacie avec les
ordonnances en cours. Pour faciliter les enregistrements dans le
carnet et pour éviter d’utiliser
des flacons ouverts depuis trop
longtemps, il est conseillé d’inscrire sur le flacon le numéro de
l’ordonnance ainsi que la date de
première ouverture du flacon.
Il est important d’identifier les
animaux malades (bracelets, ou
crayons marqueurs) et de disposer d’un tableau pour le passage
des consignes lorsque plusieurs
intervenants s’occupent des traitements.
Les médicaments vétérinaires
sont considérés comme Déchets
d’Activités de Soins à Risques
Infectieux (DASRI). Ces déchets
sont soumis à une réglementation particulière. A ce titre, les
GDS des quatre départements lorrains proposent aux éleveurs une
solution de collecte adaptée. Ne
pas hésiter à se renseigner auprès
des GDS départementaux.
Antoine DUMONT
pour le Réseau Lorrain Inter
organismes de Conseil Agricole
Une collecte appropriée des
déchets d’activités de soins à
risques infectieux (photo d’archives).