Positionnement face au genre et à la génération dans les troubles
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Positionnement face au genre et à la génération dans les troubles
Positionnement face au genre et à la génération dans les troubles des conduites alimentaires chez les deux sexes Dosière Julie Master 2 professionnel « Cliniques criminologiques et victimologiques », promotion C.Balier Université de Rennes 2- Haute Bretagne [email protected] Introduction Dans le contexte sociétal actuel, l’anorexie et tout autant la boulimie continuent d’éveiller les curiosités. Depuis leurs découvertes et descriptions sémiologiques, elles ont fait l’objet de nombreuses études étiopathogéniques et thérapeutiques de références très variées. Tout aussi intrigués par la profusion de regards portés sur ces symptômes, nous voulions ainsi réinterroger certains de leurs enjeux psychiques dans notre travail de recherche. Dans notre étude, nous tentons de développer une théorisation prenant en considération aussi bien les troubles des conduites alimentaires chez les filles que chez les garçons En effet, malgré la pluralité des approches théoriques autour de ces troubles, un élément est resté constant au cours des décennies, il s’agit de la prédominance féminine (90 à 97 % des cas). Parallèlement, les garçons anorexiques, peu représentés, n’ont fait l’objet que de peu d’études approfondies qui ont pu pour certaines les marginaliser vers des entités nosographiques déjà connues telles que la psychose ou l’hystérie, rendant ainsi difficile une approche comparative avec les cas de filles. Le parti pris de l’étude est alors de « casser » cette dichotomie afin de proposer une approche théorique intégrative et non plus différentielle des troubles des conduites alimentaires chez les filles et les garçons. Considérant les TCA1 comme des troubles pluri-déterminés, nous adoptons le même type de décloisonnement opéré pour les filles et les garçons mais cette fois sur le plan étiopathogénique. L’analyse historique des thématiques interprétatives prévalentes de l’anorexie et de la boulimie a en effet permis de repérer les scissions entre des approches théoriques intéressantes, que nous considérons comme non exclusive. Nous tentons à ce titre de combiner les approches faisant du fonctionnement familial une source possible du trouble et celles qui s’interrogent sur la question de la féminité, du rapport à la mère et au sexuel. Notre approche navigue donc constamment entre le systémique et l’intrapsychique. 1 TCA : troubles des conduites alimentaires 1 Ce regard croisé nous conduit alors à nous interroger sur la question de l’identité chez les anorexiques et les boulimiques filles et garçons. La problématique centrale est qu’il y aurait chez eux un positionnement difficile face aux deux principes organisateurs que sont la différence des sexes et la différence des générations (chacun de ces principes mettant en relief les questionnements étiopathogéniques précédemment cités) Ainsi, nous centrons notre étude sur les théorisations et exemples cliniques de certains auteurs que nous globalisons dans une approche se voulant à la fois systémique et trangénérationnelle mais aussi psychopathologique et psychodynamique. La réflexion de fond de ce travail est la question d’items de repérage « théorico-clinique » dont le clinicien pourrait s’outiller afin d’explorer le rapport, problématique ou non, de l’anorexique ou du (ou de la) boulimique confronté au genre et à la génération. 1- Retour terminologique : Nous évoquons la différence des sexes et celle des générations mais nous aurions tout aussi bien pu parler de genre, d’identité sexuée et de parenté (sur le plan anthropologique) ou de parentalité dans un contexte plus psychologique Le choix terminologique s’est fait sur ces deux principes organisateurs qu’à décrit Freud pour trois raisons. La première parce que Freud les évoque de façon concomitante, ce qui était également notre souci dans cette étude, à savoir l’influence réciproque de l’un sur l’autre et plus précisement celle de la différence des sexes sur la différence des générations. Deuxièmement parce que Freud en postule le principe structurant et organisateur notamment vis-àvis de la formation de interdits et du complexe d’Œdipe (dimension structurante pas aussi évidente dans des termes telles que la parentalité par exemple). La troisième raison est que nous percevons dans ces termes de différences des sexes et différence des générations à la fois un rapport à soi, à son identité propre mais aussi un rapport à l’autre, une implication dans le lien social. En revenant à l’essence du propos de Freud, on constate que la différence des sexes et des générations sont les composantes structurantes selon lesquelles toute société humaine amène à se positionner et qui seraient les « préconditions de tout développement psychique » Concernant la différence des générations, nous savons qu’elle serait universellement constituante de la société du fait du nécessaire élevage des enfants par la mère tout au long du premier âge puis du passage dans le monde des adultes. Selon Perron2, « l’enfant serait donc toujours situé par rapport à deux instances : la mère et la seconde instance, dite « paternelle » ; Ces deux pôles, toujours situés en opposition-complémentarité, définiraient un principe « mâle » et un principe « femelle » et c’est ainsi que la différence des sexes serait reconnue et entérinée, au-delà des simples différences anatomo-physiogiques ». 2 Perron.R, Perron-Borelli.M (1994), Le complexe d’Œdipe, Paris, PUF, p 15-16 2 Ainsi, de façon concrète, il s’agit d’explorer si le symptôme anorexique (ou boulimique) ne viendrait pas mettre en question le positionnement conflictuel du sujet face à la différence des générations c' est-à-dire une difficulté de positionnement dans la trajectoire transgénérationnelle et/ou dans une configuration familiale particulière. Parallèlement, nous interrogeons, dans le symptôme, un éventuel positionnement difficile en tant que fille ou garçon ainsi que l’ensemble des représentations personnelles, familiales et sociales que ce positionnement implique, ce que nous avons référé à la différence des sexes. 2- Une clinique intégrative et exploratoire : Travaillant de façon concomitante sur les cas de filles et de garçons dans les troubles des conduites alimentaires, notre souci est de mettre en exergue des déterminants psychiques et familiaux communs exploitables dans la pratique pour le clinicien. C’est alors toute la question du repérage qui est posée : en effet, en proposant des items de repérage, nous émettons des pistes de réflexions sur le plan théorique, directement applicables dans la pratique par le biais exploratoire. Nous dégageons alors des items de repérage pour les deux sexes qui sont reliés, selon les thématiques, soit à la question de la différence des sexes soit à celle de la différence des générations. Nous les présentons ici de façon schématique et discuterons par la suite les tenants et aboutissants : Items de repérage exploratoires pour le clinicien Positionnement conflictuel face à la différence des générations Positionnement conflictuel face à la différence des sexes • Incestualité • Fonctionnement antoedipien • Enfouissement d’un des parents dans un traumatisme transgénérationnel • Défaillance de la figure maternelle • Non différenciation des rôles parentaux Troubles des conduites alimentaires chez les deux sexes • Elaboration de l’identité de genre : - confusion image femme/image mère - féminin chez l’homme • transmission des images masculines et féminines par les parents • Intégration et gestion de l’identité sexuelle 3 3- Positionnement conflictuel face à la différence des générations : Chaque item qui va suivre a pu être dégagé suite à un recueil de plusieurs théories émanant tout d’abord de la perspective transgénérationnelle. Il peut être entendu par ce terme ce qui de façon consciente ou non va être transmis, de façon descendante, à des individus reliés par des liens de filiation. Dans cette perspective, on s’intéresse souvent au sens du symptôme en rapport avec les secrets et non-dits dans la génération précédente et à ce que le symptôme peut avoir comme fonction de réalisation d’une dette familiale symbolique. On se concentre alors sur le sens du symptôme au regard de l’événement qui a été caché. Ici, l’objectif est de s’intéresser aux conséquences d’un événement traumatique dans la génération, vécu par l’un des parents de l’anorexique ou de la (ou du) boulimique, sur le mode de relation entretenu avec l’enfant, le conjoint ainsi que l’organisation des rôles parentaux induite par l’événement traumatique. Par ailleurs, et en suite logique avec la perspective transgénérationnelle, nous prenons appui sur les théories systémiciennes et notamment celle de Mara Selvini Palazzoli3. A partir de là, le souci est de comprendre les particularités de la dynamique familiale des anorexiques et boulimiques et de dégager les influences d’un vécu carentiel ou pathogène ayant eu lieu dans la famille d’origine respective des parents sur leur choix conjugal, leur positionnement en tant que parents ainsi que les caractéristiques de leur rapport duel avec chacun des enfants. Mara Selvini a en effet remarqué que « les modalités relationnelles nuisibles mises en actes par les parents au détriment de leurs enfants ont pu être appréhendées à la lumière des expériences pathogènes ou de carences vécues dans les familles d’origines respectives. Ces derniers s’obstineraient à entrer en relation avec les personnes les plus chères de leur existence sur la base de leurs propres besoins non résolus cherchant à mettre en acte les même stratégies qui les avaient, par le passé, protégés d’une souffrance dévastatrice dans leur rapport avec leurs parents et leur fratrie ». Fonctionnements compensatoires donc, à partir desquelles nous nous sommes interrogés. Après cet éclaircissement, revenons à l’explication de chaque item : Précisons que la présence de l’un n’est pas exclusive des autres mais qu’il peut exister un potentiel cumulatif et que l’on peut retrouver ces items à des degrés différents dans certaines familles. 3.1 Incestualité : un méli mélo dangereux : Le premier item est l’incestualité. Au sens de P.C Racamier, l’incestuel c’est ce qui prend place de l’inceste sans en prendre la configuration corporelle. Certains auteurs tels que D Drieu et P Genvresse4 ont en effet pu remarquer la présence d’une indifférenciation entre les générations et d’une grande interactivité5 dans les familles des anorexiques. Cette spécificité du fonctionnement familial serait pour eux la conséquence de la non élaboration de deuil à la génération des parents et induirait dans les relations, mère/enfant particulièrement, une filiation « de corps à corps » c' est-à- 3 Selvini Palazzoli M&coll (1996) Le processus anorexique dans la famille in Anorexie et boulimie : Modèles, recherches et traitements ; cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de réseaux, Bruxelles, De Boeck 4 Drieu.D, Genvresse.P (2003) Anorexie mentale et problématique familiale, L’évolution psychiatrique ; 68 5 Dans la topique interactive, l’agir remplace la pensée et le déni et clivage règnent à la place du refoulement 4 dire dans un registre narcissique où l’enfant est envisagé dans l’apport de ce qu’il peut représenter pour la mère. Pour ces auteurs, l’indistinction générationnelle rendrait impossible l’intégration du sexuel à l’adolescence. La sexualité devenant menaçante, l’anorexie aurait pour fonction de protéger le sujet contre cette position génitale dangereuse. On voit donc là déjà un pont, une influence de l’indistinction générationnelle sur des questions relatives au sexuel. Nous avons déjà souligné combien pour nous différence des sexes et différence des générations pouvaient s’entremêler. Concernant l’indifférenciation des générations, ajoutons qu’il est assez courant d’entendre qu’il n’y a pas de conflit dans les familles des anorexiques, que l’harmonie, particulièrement dans le couple des parents, règne : or, comme nous le précise Caillé,6 « cette apparente absence de dissension masque une angoisse de la différence et de la coercition. Le fonctionnement familial est alors basé sur un consensus anonyme, abstrait de toute autorité parentale et qui tend à nier les distinctions formelles entre parents et enfant ». L’anorexie apparaît alors comme une exclusion symbolique qui amène le désordre familial à se centrer sur le corps, le but étant de susciter une différenciation dans l’organisation familiale . Ce serait donc cette angoisse de la différence qui induirait un fonctionnement incestuel contre lequel l’anorexique se défendrait par son symptôme. Parallèlement, nous serions tenté d’ouvrir une réflexion sur la présence de cette incestualité dans d’autres sémiologies. Prieur évoquait la toxicomanie, qu’en est-il pour les autres ? 3.2 Fonctionnement Antoedipien ou quand le système se verrouille : Ces constatations nous permettent alors de comprendre la référence au fonctionnement Antoedipien. C’est un fonctionnement qui a aussi été décrit par P.C Racamier. Pour Caillot, qui reprend Racamier7, c’est la logique d’indifférenciation des générations qui fait naître l’Antoedipe : Ainsi, « à l’instar du délire, l’incestualité familiale ferait le lit de la boulimie et de l’anorexie, qui obtureraient alors l’accès à cette incestualité familiale (…) l’anorexie serait à la fois le dépotoir et l’obturateur de l’incestualité familiale » L’incestuel est alors pour Racamier8 l’inverse de l’Œdipe, il est dans une constellation Antoedipienne. L’Antoedipe n’est pas une structure formelle, ou un système, ce serait bien plus une construction psychique qui est destinée à pérenniser la séduction narcissique et à barrer activement la route de la psyché vers l’émergence oedipienne. Il s’agirait notamment d’une défense préventive face aux angoisses de la différence des générations notamment. On comprend alors comment la famille s’installe dans ce type de fonctionnement et comment la seule différenciation possible trouvée est le symptôme anorexique ou boulimique. 6 Caillé(1989) L’anorexique comme double message à destination multiple, in : Prieur.B (dir), L’anorexique, le toxicomane et leur famille, Paris, ESF, p 58 7 Collège de psychanalyse groupale et familiale : Anorexie et boulimie (2000) Incestualité et troubles des conduites alimentaires, Revue groupal, n°7, Paris, p 31 8 Anguerlergues.R (1997) Les fondements de la vie psychique, A propos de l’Antoedipe et ses destins, in Vermorel.H, Dufour.J, L’oeuvre de Paul-Claude Racamier: Paradoxalité, antoedipe et incestualité, Lausanne, Delachaux et Niestlé 5 Cela nous fait revenir alors à la question de l’Œdipe dans ces pathologies. Kestemberg et Decobert l’avait déjà spécifié en 19729. Se posant tout d’abord la question de l’anorexie comme une pathologie de configuration oedipienne, ces auteurs avaient pu remarquer la présence d’un Œdipe particulier, Œdipe qui aurait une double appartenance,ou plutôt qui serait dans un entre deux, entre la psychose et la névrose. En effet, l’oedipe ne serait pas livré « tout à cru » comme pourraient le faire, dans une fantasmatisation très primaire, des psychotiques mais il ne serait pas non plus livré de façon conflictuelle comme le font les névrosés. Dans sa spécificité, cette configuration oedipienne serait refoulée et induirait des modalités de régression. C’est un oedipe, « effacé par une gomme, les traits sont encore marqués sur le papier, mais dépourvus du plomb qui les rendrait sensible au regard intérieur de celui qui le porte en soi »10. Suivant ce raisonnement c’est comme si certains stades évolutifs avaient été atteints mais n’avaient pu être ancrés dans l’organisation du Moi. C’est alors que le rapport à l’objet n’est pas génitalisé, il reste partiel, l’angoisse de castration est refoulée, de même que la différence sexuelle et enfin les imagos parentales ne sont pas différenciées. Rien d’étonnant dans ce cadre que le corps, nécessitant lui aussi une sexualisation prenne la même valeur que les objets oedipiens, objet clivé, détruit par le gommage qui a eu lieu. Configuration oedipienne particulière donc mais est-elle à elle seule la source de la construction pathologique ? Kestemberg and coll, malgré leurs conceptions précédemment décrites en doutaient déjà. Plus récemment, Caillot11 suit cette logique émettant la présence, concernant les troubles des conduites alimentaires, d’organisations individuelles et familiales productives d’une pathologie agissante antoedipienne. Dans ce cadre, ce n’est pas le fantasme et le symbole qui prévaut mais, dans l’antoedipien ce serait en particulier l’agir, le non fantasmé et le non symbolisé. La confusion issue du registre familial narcissique, paradoxal et incestuel donne alors lieu à une sexualisation de la relation orale. Au regard de ces considérations, nous serions attentifs à la configuration oedipienne chez les patients anorexiques et boulimiques mais aux vues de sa spécificité et de sa présentation liminaire, la porte d’entrée que nous relevons est plutôt celle de la construction incestuelle se superposant à ce registre oedipien, allant à son encontre, bloquant toute possibilité de différenciation. C’est cette surdéfense, ce « verrouillage » comme le dit Racamier, de la famille, ce climat antoedipien que nous pourrions peut-être percé, dans le but de réécrire, et non plus de gommer, des formes d’individuation possibles et de briser la sur-défense individuelle que le patient a pu ériger dans son symptôme. 9 Kestemberg.J, Kestemberg.E, Decobert.S (1972) La faim et le corps : une étude psychanalytique de l’anorexie mentale, Paris, PUF 10 Op.Cit, p 163 11 Collège de psychanalyse groupale et familiale : Anorexie et boulimie (2000) Incestualité et troubles des conduites alimentaires, Revue groupal, n°7, Paris. 6 3.3 Enfouissement d’un des parents dans un traumatisme « transgénérationnel : l’emprise de la filiation : Loin d’être au centre de notre analyse, la mère, pourrions nous dire « fatalement », intervient dans ce repérage. Elle est particulièrement apparue dans ce que nous avons évoqué comme étant l’aspiration d’un des parents dans un traumatisme transgénérationnel. Maurice Corcos12 est un de ceux qui évoque, dans les TCA, une instabilité de l’identité maternelle que lui-même a référé à une dimension trangénérationnelle. L’accent n’est pas à mettre sur l’origine de ce « traumatisme trangénérationnel, (ajoutons tout de même qu’il s’agirait de deuils de figures de parenté chez la mère entraînant des moments de désarroi, de dépressivité…) mais plutôt sur les conséquences de ce traumatisme sur les relations mère/enfant. Nous évoquons alors un fonctionnement d’ « absence psychique », responsable d’un manque d’étayage et de pare-excitation chez l’enfant. A ce titre, le concept de mère morte d’A.Green (ou de mère mal endeuillée de J.Cournut13) est particulièrement représentatif. Pour ces auteurs, la mère morte correspond au fonctionnement de la mère qui « toujours vivante » a brutalement désinvesti son enfant à cause d’un deuil in-élaboré. En retour, celui-ci a désinvesti la mère transformant l’identification positive en identification négative c' est-à-dire identification non pas à l’objet mais laissée par le désinvestissement. Pour Corcos, ce type de fonctionnement serait responsable d’une discontinuité de présence psychique et physique envers l’enfant. Pour lui la conséquence en est notamment un contre investissement négatif de la féminité (pour les filles anorexiques, seules présentées), un fonctionnement en faux self mais surtout le développement d’une emprise narcissique par la mère comme pour contrecarrer l’affectivité en carence. Il n’y a alors aucun espace psychique pour ces patients qui trouvent dans le symptôme un moyen de s’écarter des liens de filiations et d’exercer du contrôle sur l’objet. Ajoutons que nous n’avons pas rencontré dans la littérature de situation où c’est le père qui est absorbé dans un deuil non fait mais il nous paraissait important d’évoquer les deux parents afin peut être d’enrichir ce type de données cliniques. 3.4 Et la mère entre en scène : Par ailleurs, nous avons mentionné, et ce de façon disjointe, l’item défaillance du maternel, ce qui résume le type de fonctionnement que nous venons de décrire. Si nous l’avons aussi nommé séparément c’est que dans notre optique, ce type de fonctionnement pourrait exister dans des situations exemptes de traumatisme transgénérationnel et ceci sans doute avec d’autres modalités. Quel serait par exemple, le fonctionnement induit (sur le plan familial ou vis-à-vis de la transmission des images quant aux genres) par un traumatisme sexuel (agressions sexuelles..) vécu par la mère ? 12 Corcos.M (2003) Le féminin et le maternel dans l’anorexie mentale, une passivité créatrice : ceci n’est pas une femme, Evol.Psychiatr., 68 13 Cournut.J (2001) L’ordinaire de la passion, Paris, PUF, p 157 7 3.5 Non différenciation des rôles parentaux : tu prends ma place ? Pour finir, nous avons évoqué la non différenciation des rôles parentaux. Cet item est aussi en concordance avec l’item « incestualité » mais par choix il est aussi dégagé en tant qu’entité distincte. En effet, dans la clinique que nous avons pu lire, notamment celle de D.Drieu, nous avons pu remarquer certaines particularités. Ces auteurs avaient pu observer chez certains pères une position maternelle qui, outre la composante bienveillante, tendait à faire émerger, dans un climat incestuel, entre fille et père surtout, une forme de « petit couple ». A cela pouvait s’ajouter une démission maternelle de la mère. Quelquefois, ce sont un des grands parents ou une tante qui détiennent le pouvoir parental aux yeux de l’enfant. Par ailleurs, dans l’enfance des parents de patients ou même chez les patients eux-mêmes, on a pu relever aussi une prise de position parentale envers les autres frères et sœurs. En outre, les rôles parentaux seraient confondus soit entre les parents, soit entre parents et grands parents soit, par glissement, assumés par un frère ou une sœur (qui peut être l’anorexique). Au travers de cet ensemble référé à un positionnement conflictuel face à la différence des générations , nous voyons bien l’influence des figures familiales sur le symptôme ainsi que la part importante des constructions défensives de chacun des protagonistes. Il est par ailleurs important de remarquer que souvent, la différenciation impossible que le fonctionnement familial pathogène produit sur le patient est source d’angoisse. Celle-ci ne peut être symbolisée ni exprimée envers la famille et se déplace défensivement vers ce que le patient ne peut atteindre, à savoir la sexualisation de soi et de l’objet (quasi absence de sexualité accompagnée ou non de dégoût, rejet envers les formes sexualisées, aménorrhée pour certaines filles, troubles de l’érection pour certains garçons…) Ajoutons pour finir, que dans la partie que nous venons de développer, il manque encore de données cliniques et familiales concernant le garçon et notamment sur la particularité de certaines formes fréquentes pré-pubères chez eux. 4- Positionnement conflictuel face à la différence des sexes : Passons maintenant à l’ensemble relatif au positionnement conflictuel face à la différence des sexes. Les données de la littérature ont été plus prolixes à ce sujet mais aussi plus hétérogènes. C’est aussi là que la scission entre les cas masculins et féminins a pu se dessiner, comme si chaque genre était entité autonome. 4.1 Elaboration de l’identité de genre : la question du féminin Elaboration de l’identité de genre, vaste programme à première vue, que nous référons à l’ensemble des étapes et des mutations qui permettent à chacun de se déterminer en tant que personne masculine ou féminine. Evolution bordée d’expériences d’exil14 du corps, de l’espace et du temps, surtout à l’adolescence, qui amènent continuellement à réaliser que la jouissance de 14 vocable que nous empruntons au professeur L.M Villerbu(mai 2005) Une clinique de l’apostrophe, Hors série n°0, cahiers de l’ICSH, Crises et effets de crises, p 74 8 l’homme est différente de celle de la femme et que chacun ne pourra jamais connaître la jouissance de l’autre. 4.1.1 Féminin maternel/ Féminin érotique : Dans ce cadre, nous commençons par évoquer certaines confusions existantes chez les filles anorexiques entre l’image de la femme et l’image de la mère. Cette patiente, dont le cas nous est rapporté par C.Lebodic15 nous parait relativement bien le montrer. La présentation de sa symptomatologie est tout d’abord assez polymorphique : anorexie en alternance avec de la boulimie, spasmophilie, crises d’angoisses, tentative de suicide, autres conduites addictives. Elle a par ailleurs évoqué des attouchements et une scène d’agression sexuelle à 17 ans ainsi qu’une situation de violence conjugale avec son ami. Au sein de tout cela, elle semble avoir du mal à se positionner dans le rapport femme/mère. « Ce ne serait pas de l’ordre du clivage mais plutôt d’une confusion avec une impossibilité de savoir ce qui relève de l’une ou l’autre ». La figure de sa mère à la fois idéalisé et déchue par un alcoolisme et une dépression, sa propre expérience de la maternité au travers d’une fausse couche ainsi que sa culpabilité de ne pas avoir ressenti qu’elle était enceinte et enfin son positionnement maternel avec sa sœur cadette augmentent cette confusion et la non accession à une position sexuée rassurante. On peut donc voir comment la symptomatologie peut s’emparer de cette confusion entre l’image de la femme et l’image de la mère et comment dans ce cadre, ce type d’item peut permettre une lecture plus affinée. 4.1.2 Un Féminin nécessaire : Pour ce qui est du garçon anorexique ou boulimique, il est certain que ce rapport aux deux images est moins signifiant. Il reste que pour nous la question du féminin est pour le moins prégnante. Au travers des études retenues16, essentiellement axées sur la passation de matériel projectif type Rorschach et TAT, il semble tout d’abord que l’analyse prévalente est celle qui différencie les garçons anorexiques et les garçons boulimiques. D’un côté on retrouve les garçons anorexiques, avec l’évocation quasi automatique de trouble de l’identité sexuelle « à tonalité homosexuelle passive ». Pour eux, il y aurait une identification féminine qui contrecarrerait la position identificatoire masculine mal assumée. De l’autre on retrouve les boulimiques qui seraient plus ancrés dans une double polarité identificatoire avec bisexualité conflictuelle. Chez les deux populations la mère est très présente mais le père est plus variablement soit sur-valorisé soit désinvesti et dévalorisé. 15 Cours C.Lebodic « Adolescent, pathologies de corps à l’adolescence : Anorexie, hystérie et identité », Licence 2, Université Rennes 2 16 Orgiazzi/ Biullon-Galland.I, Chappaz.M (2001) Anorexies féminine et masculine :comparaison, Cahiers de psychologie clinique, n°18, P 139 à 157, De Boeck et Fabbri.M (2003) Boulimie et féminité « au masculin » : étude au Rorschach et au T.A.T, Psychologie clinique et projective, Vol 9, Diagnostics et pronostics, pp 369-395 9 On se trouve alors avec une homosexualité ou une bisexualité, qui serait de notre point de vue plus défensive et dans laquelle ce n’est pas la position choisie qui nous importe mais plutôt la question du féminin. En effet, comme l’évoque G.Pommier17, le garçon « accède à la masculinité grâce à la fonction de la féminisation et à son lien avec la fonction paternelle(…)Passant le cap d’une féminisation obligatoire, la virilité est un combat pour échapper à la féminisation » D’ailleurs pour Pommier, l’homosexualité est empruntée de façon normale sur le chemin de l’hétérosexualité mais « il faut l’amour du père et donc la féminisation (castration) pour que la virilité s’affirme à sa suite »18 Le garçon anorexique ou boulimique aurait alors des difficultés à s’armer pour ce combat afin de s’extirper de la féminisation obligatoire. Nous voyons ainsi qu’à l’inverse de la quasi stigmatisation de la mère dans les TCA c’est la fonction du père qui est ici relevée. Fonction double, d’abord de castration (féminisation) par un père tout puissant puis de symbolisation de cette toute puissance dans la virilité (masculinité). Plus largement, il est aussi question du « deuil que l’homme ne serait pas en mesure de faire de la dimension féminine ». C’est Danon-Boileau qui nous invite à cette question dans son article19. Il n’aborde pas l’anorexie chez l’homme mais évoque différentes figures de ces troubles du féminin chez l’homme dans lequel nous retrouvons un fonctionnement qui pourrait se transposer à ces derniers. En effet, l’auteur s’interroge dans quelle dimension, narcissique ou objectale s’inscrirait ce féminin problématique chez l’homme. Il précise que « s’agissant du féminin de l’homme, la question n’est elle pas aussi la manière dont l’homme est capable de construire la bisexualité de ces objets, le masculin de la mère et le féminin de son père ? (…) dès lors, le féminin chez l’homme et son trouble n’intéresserait plus au premier chef la manière dont un homme s’y prend pour construire le féminin en lui et l’articuler au masculin (dimension narcissique), mais plutôt la manière dont il s’y prend pour construire le féminin en son père et le masculin en sa mère (dimension objectale) ». L’auteur n’évoque pas l’origine de cette impossibilité d’avoir une conception du féminin « bien triangulée », il n’en reste pas moins que cela ne permet pas une reconnaissance suffisante de la différence sexuelle des objets. En cela nous postulons une difficulté propre au garçon anorexique à ne pas construire ce féminin chez le père et le masculin chez la mère mais tout à la fois une influence des attitudes des parents, ce que nous appelons la transmission des images masculines et féminines par les parents . Ne pourrions nous pas imaginer que dans ces familles de patient(e)s anorexiques ou boulimiques, la confusion des rôles et l’indifférenciation des générations que nous repérons de façon sous jacente ne se transpose pas, sur la plan manifeste par une rigidité de la figure féminine de la mère et de la figure masculine du père ne laissant filtrer aucun élément d’une possible bisexualité « processuelle », constructive. Qui n’a pas entendu en effet les descriptions des parents des patients avec une mère très ancrée dans sa position maternelle et féminine et un père toujours au travail, très occupé, très « masculin » dirons nous. Encore une fois la clinique mériterait d’explorer ce point. 17 Pommier.G (1994) Du bon usage érotique de la colère et quelques unes de ses conséquences, Mayenne, Aubier, p42 op.cit p 152 19 Danon-Boileau L « Troubles dans le féminin de l’homme : conférence d’introduction à la psychanalyse de l’adulte », 21 Novembre 2002 sur www.spp.asso.fr/Main/ConferencesEnLigne/Items/ 18 10 Toutefois, l’intérêt majeur que nous avons relevé dans l’article de Danon-Boileau est que pour lui, le trouble du féminin chez l’homme n’est pas en soi négatif et c’est en cela qu’il rejoint Pommier. Tout serait alors une question de dosage dans la prégnance de ce trouble et l’anorexique garçon pourrait bien être un de ceux qui reste franchement troublé par cette question du féminin, tant narcissique qu’objectale. On voit donc bien comment si l’on examine les situations différemment la question du féminin peut, non pas exclure les garçons anorexiques et boulimiques mais les intégrer dans une approche plus globalisée avec les cas des filles. Approche qui n’en reste pas moins différentielle à certains niveaux comme nous venons de le voir. 4.2 Intégration et gestion de l’identité sexuelle : l’acte contre la passivité Lorsqu’il est question d’intégration et de gestion de l’identité sexuelle nous entendons la façon dont la personne s’approprie et gère les représentations associées à chacun des sexes. L’intérêt se porte alors sur deux composantes que sont la séduction et la passivité, qui sont pour J.André20 des éléments importants dans l’intégration de la position féminine et cela pour les deux sexes. Il repère la présence des représentations liées à la séduction, à l’effraction et à la position passive comme « constitutive d’une position féminine bien tempérée ». Chabert et Vibert21 s’étayant sur certaines conceptions de J.André, considèrent que c’est cet impossible accès à la position passive qui engagerait l’emprise du masochisme mortifère dans l’anorexie. C’est autour de cette passivité que nous souhaitons encore pousser la réflexion. En effet, telle qu’elle est évoquée par Freud et André, cette position passive inaccessible est directement liée à un conflit d’accès à la position féminine. Cette conception, bien qu’intéressante, ne nous apporte pas d’éléments sur le passage à l’anorexie. De ce fait, nous voulons questionner le sens de cette passivité au regard de « l’acte » dans l’anorexie, c' est-à-dire dans le passage à une position active où le sujet exerce un contrôle total. L’éclairage de Balier22 (sur des questions relatives aux agresseurs sexuels) complète bien les conceptions précédentes dans le sens où selon lui, l’angoisse de passivité23 s’originerait dans un retour à la dépendance et à la fusion avec l’objet qui provoque chez le sujet un anéantissement. En retour, les pulsions destructrices seraient utilisées dans un mouvement actif permettant d’exercer une toute-puissance. Nous voyons en cela des rapprochements possibles avec le comportement anorexique notamment du point de vue du rapport à l’objet et à la mère précisément. En effet, Balier nous explique que la mère qui passivise et menace par la fusion, est ressentie par l’enfant comme un objet sur lequel il n’est pas possible de se reposer ; Balier évoque alors que le danger de passivation devient ingérable lorsque la mère alterne entre surinvestissement et désinvestissement. Nous retrouvons là ce que nous avons évoqué à propos de certaines mères d’anorexiques, alternant un fonctionnement d’absence psychique et d’emprise. 20 André.J (1995) Aux origines féminines de la sexualité, Paris, PUF Vibert.S (2005) Anorexie mentale et féminité, Journal des Psychologues, n° 231, p 70-71 22 Balier C (1996) Psychanalyse des comportements sexuels violents, Paris, PUF, p 177-178 23 ou « passivation », terme qu’il emploie et reprend à André Green 21 11 Cette esquisse de pont entre « l’acte » dans l’anorexie et certains actes d’agresseurs nous paraît intéressant à travailler... Nous voyons en ce type de ponts, d’analogies « de finalité » des possibilités d’enrichissement clinique24. Nous voyons aussi l’intérêt de l’éclairage de Balier à savoir situer l’approche dans l’Antoedipien et pas uniquement dans la dimension narcissique. Comme nous l’avons vu tout au long de cette discussion, la question de la différence des sexes est complexe et la liste dressée nécessiterait certains exemples cliniques particuliers notamment chez les garçons. Conclusion : La clinique nous emporte mais il faut bien en terminer et laisser la place à des interrogations et énigmes qui nous l’espérons, viendront à leur tour enrichir la clinique. C’est donc au travers d’une question princeps autour du positionnement des filles et garçons anorexiques et boulimiques face à la différence des sexes, des générations et de leurs influences mutuelles que nous avons théorisé. En aval il s’agit en réalité de la question d’une clinique du repérage pour ces pathologies complexes. Et nous rappellerons brièvement les principaux objectifs que nous voyons à avoir dressé ces items de repérages « théorico-cliniques ». Un regard croisé : Tout d’abord l’intérêt de réaliser un croisement des interprétations étiopathogéniques. Il nous paraît en effet difficilement concevable, après avoir dégagé combien le genre et la génération s’influençaient réciproquement dans les questions des TCA, de revenir à des analyses directives, théorisants autour d’un seul facteur. Réaliser des interprétations pluri dimensionnelles et donc pluri référencées est à notre sens le gage pour optimiser la mise en tension de données cliniques. Une clinique « de tiroirs » : Ensuite, nous voyons en la proposition d’items de repérage la possibilité de venir interroger la clinique différemment et cela à partir d’une clinique du plein comme d’une clinique du négatif (métaphore imprégnée du fonctionnement même des patients). En réalité, en travaillant à partir des items, nous n’orientons pas vers des schémas préconçus, « nous ouvrons plutôt des tiroirs ». Chaque item est l’occasion de formuler des hypothèses en fonction de la situation du patient et par le biais exploratoire de venir déverrouiller les fonctionnements en place du point de vue du patient ou de sa famille. Par ailleurs, ce repérage peut aussi amener à tomber sur des « tiroirs vides », dans le cas où un item ne serait étayé par aucune donnée clinique. 24 nous pensons ici à E.Kestemberg qui a pu réaliser ce type de pont « osé » au travers de la relation fétichique dans l’anorexie (voir pour cela « La faim et le corps ») 12 Toutefois, c’est également dans cette « clinique du rien » que l’on peut se réinterroger et élaborer de nouvelles hypothèses en fonction de cette absence. Le rien nous parle quelque fois plus que le foisonnement ! Ellipse de l’homme : Enfin, ce repérage basé sur des déterminants exploitables pour les filles comme pour les garçons s’inscrit réellement à l’encontre d’une clinique différentielle des sexes dans le cadre de ces pathologies. Il permet notamment de venir questionner le sens du féminin chez le garçon anorexique ou boulimique sans pour autant s’en servir comme motif d’exclusion. Il serait d’ailleurs intéressant de s’interroger sur l’exclusion « symptomatique » et symbolique dont les garçons atteints de TCA ont pu faire l’objet. Faible implication numéraire dans le trouble soit mais n’a-t-on pas le sentiment que c’est dérangeant d’interroger cette question d’une pathologique dite « spécifiquement féminine » chez l’homme ? A quoi renvoie cette incapacité de raisonner sur du féminin chez l’homme ? Malaises sociaux et mise en équations structurales : Parallèlement cela nous renvoie à cet inconcevable de la criminalité féminine et à la volonté féroce d’en faire quelque chose de spécifique à la femme25 Femme, d’ailleurs actuellement omniprésente politiquement et médiatiquement. Que ce soit concernant les morts de mannequins anorexiques ou bien la question des mères infanticides, on voit bien combien aujourd’hui la tendance est à ériger la femme dans des constructions spécifiques. Dosière Julie, Novembre 2006 Article reposant sur le mémoire de Master 1 : « La question de l’identité chez l’anorexique : une approche c té cour et c té jardin », Directeur de recherche Professeur L.M Villerbu, second jury Mr Bouchard [email protected] 25 Lire à ce titre la thèse de C.Lebodic (2006) Deux paradigmes pour une rencontre manquée. Approches de la différence des sexes et leur mise en examen exploratoire en criminologie 13 Références bibliographiques : André.J (1995) Aux origines féminines de la sexualité, Paris, PUF Anguerlergues.R (1997) Les fondements de la vie psychique, A propos de l’Antoedipe et ses destins, in Vermorel.H, Dufour.J, L’oeuvre de Paul-Claude Racamier: Paradoxalité, antoedipe et incestualité, Lausanne, Delachaux et Niestlé Balier C (1996) Psychanalyse des comportements sexuelsviolents, Paris, PUF Collège de psychanalyse groupale et familiale : Anorexie et boulimie (2000) Incestualité et troubles des conduites alimentaires, Revue groupal, n°7, Paris. 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