"maria nefeli" (marie des - Copyright 2005 Phyz`n Corp.
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Angélique IONATOS ~ Dossier de Presse CONTACTS Manager : Yolande Laloum Davidas Contact : Comedit 21 rue Robert et Sonia Delaunay 75011 Paris Tel : + 33 (0) 1 42 23 45 75 [email protected] Responsable artiste Label : Naïve / Patrick Schuster 9 villa Victor Massé 75009 Paris Tel : + 33 (0) 1 56 02 20 48 / Fax : + 33 (0) 1 56 02 20 44 [email protected] Photo : Arièle Bonzon Biographie Née à Athènes, Angélique Ionatos quitte son pays en 1969 pour s'installer en Belgique puis en France. En 1972, elle enregistre en duo avec son frère Photis son premier 33 tours "Résurrection" qui obtiendra le "Prix de l'Académie Charles Cros" et marquera le début de sa carrière en France. Suivra un second 33 tours avec son frère avec des chansons en français de leur composition. En 1976, le duo se sépare et Angélique Ionatos décide de composer uniquement sur des textes de poètes grecs contemporains. Elle enregistre son 33 tours, "I Palami sou" (voix- guitare) qui obtiendra aussi le "Grand prix du Disque de l'Académie Charles Cros ", puis deux ans plus tard "La forêt des hommes" où elle met en musique des poèmes du Prix Nobel grec de littérature Odysseus Elytis. Dans cette même veine d'inspiration, elle réalisera "O Helios o Heliatoras". En 1984, elle fait la connaissance du baryton grec Spyros Sakkas et inspirée par sa voix et son charisme, se met à la composition du poème scénique de Odysseus Elytis "Maria Nefeli" (Marie des Brumes). Cette œuvre marquera la fin des tournées en solo d'Angélique Ionatos. En effet, elle demande à son compatriote et chef d'orchestre d'Amiens Alexandre Myrat l'orchestration de cette cantate à deux voix. "Marie des Brumes" sera créée au Théâtre de la Ville à Paris et l'album, enregistré en direct au Théâtre de Sartrouville, obtiendra le "Grand Prix Audiovisuel de l'Europe". 1988 : Suivra la mise en musique par Angélique Ionatos du "Monogramme" ( Sept poèmes d'amour de Osysseus Elytis) pour petit ensemble et petit chœur masculin . Cette fois-ci, l'orchestration est faite par l'argentin Gustavo Beytelmann. Dans la même période, Angélique Ionatos devient "Artiste associée" au Théâtre de Sartrouville où elle résidera jusqu'en 2000. En 1990, elle crée le spectacle "Archipel" avec Jean-François Roger aux percussions et Paul Broutin au violoncelle. C'est encore Gustavo Beytelmann qui assurera les arrangements musicaux. La mise en scène est de Joël Jouanneau. Puis elle fait une deuxième rencontre importante avec la chanteuse grecque Nena Venetsanou qui lui donnera envie de composer pour deux voix de femmes. Encouragée par son poète de prédilection, Odysseus Elytis, elle entreprend la mise en musique des poèmes de Sappho (7° siècle avant J.C) et crée en 1992 l'œuvre " Sappho de Mytilène " avec les arrangements de Christian Boissel. Les poèmes sont chantés en grec ancien ainsi que dans la traduction en grec moderne qu'en a fait Odysseus Elytis. Le spectacle, là encore, sera créé au Théâtre de la Ville à Paris et l'album obtiendra le " Grand prix du Disque de l'Académie Charles Cros ". Suivra une longue tournée en France et à l'étranger. En 1993, son nouveau tour de chant, "0 Erotas " marquera le début de la collaboration d'Angélique Ionatos avec des musiciens qui deviendront de vrais complices pour de nombreuses années : Henri Agnel (cordes et percussions) , Jean-François Roger (percussions) et Renaud Garcia-Fons (contrebasse). "O Erotas" est joué à l'Olympia pendant une semaine et parallèlement sort l'album éponyme, son dixième. En 1994, retour de son autre collaborateur et complice, Christian Boissel. Ensemble, ils enregistrent une œuvre originale de Mikis Théodorakis, "Mia thalassa" sur des poèmes de Dimitra Manda. Angélique Ionatos est accompagnée au piano par Christian Boissel, par Hélène Dautry au violoncelle et par Renaud Garcia-Fons à la contrebasse. Ce spectacle tournera pendant une année et demie et aura un grand succès, en particulier outre-atlantique. En 1995, deux nouvelles créations : "Chansons nomades" (créé à la salle Stravinsky à Montreux) et "Parole de juillet" ("Iouliou Logos") sur le poème éponyme d'Odysseus Elytis. Il s'agit d'une élégie pour petit ensemble instrumental et trois solistes. A cette occasion, elle retrouve la complicité de son ami Spyros Sakkas. Les arrangements sont d'Henri Agnel. L'œuvre est donnée en première en France au Théâtre de la Ville à Paris ainsi qu'à Thessalonique, au Théâtre de la Grèce du Nord à l'occasion de l'anniversaire de la mort du poète Odysseus Elytis. Deux ans plus tard, Angélique compose " La statue merveilleuse " d'après le conte " Le prince heureux " d'Oscar Wilde. Il s'agit d'un petit opéra pour enfants commandé par la Délégation départementale ( pour la musique) des Alpes Maritimes . La création se fait au Palais des Festivals de Cannes puis suivent trois représentations à l'Opéra de Nice avec l'orchestre de Cannes. L'orchestration est de Christian Boissel. Mise en scène Ezechiel Garcia-Romeu Puis Angélique Ionatos revient à une forme de récital plus intime. En effet, en 1998, elle joue au Théâtre des Abesses pendant quinze jours " Chansons nomades " avec pour seul compagnon son complice Henri Agnel aux cordes pincées et aux percussions. La même année sort l'album du même titre. En 1999, création au Théâtre de Sartrouville du " Sanglot des anges ", nouvel hommage à Mikis Théodorakis. Cette même année, création au Festival d'Avignon du spectacle de Wladislaw Zmorko, "Corrida" où, pour la première fois, Angélique Ionatos rejoint l'univers théâtral. En 2000, Création au Théâtre de la Ville de "D'un bleu très noir". Angélique est accompagnée par Henri Agnel, Michael Nick, Cesar Stroscio . Ce spectacle est ensuite repris pendant un mois au Café de la danse ( Paris) en 2001 puis cinq jours au Bataclan en 2002 avec comme invités : Misia, Lambert Wilson, Sonia Wieder-Atherton, et Juliette. En 2003, Angélique crée à La Maison de la Poésie "L'Alphabet de la mer" durant un mois. Ce spectacle est un hommage à ses poètes préférés Odysseus Elytis et Sappho qu'elle a traduit en français. Avec elle sur scène, un seul musicien, Michaël Nick, violoniste. La mise en scène est de Jean-Claude Feugnet. En 2003, elle enregistre l'album "Alas pa' volar" où pour la première fois elle délaisse sa langue maternelle pour chanter en espagnol des textes extraits du journal de la peintre mexicaine Frida Kahlo mis en musiques par Christian Boissel. L'album sort en octobre 2003 et le spectacle inspiré de l'album est mis en scène par Omar Porras et créé au Théâtre des Abbesses en octobre 2003. L’adaptatin des textes de Frida Kahlo est de Christine Ferarios. En 2004, pour la première fois, Angélique Ionatos sort un album regroupant ses plus grands titres : « Anthologia » (2004Naïve). En 2005, Angélique Ionatos crée « Athènes Paris Via… » au Théâtre du Châtelet à Paris. Discographie 1972 : Résurrection 1986 : Récital 1996 : Parole de juillet 1975 : Angélique et Photis Ionatos 1988 : Le Monogramme 1998 : Chansons nomades 1978 : I Palami sou 1989 : Archipel 2000 : D’un bleu très noir 1981 : La Forêt des Hommes 1991 : Sappho de Mytilène 2003 : Alas Pa’ volar 1983 : O Helios O Heliatoras 1992 : O Erotas 2004 : Anthologie 1984 : Marie des Brumes 1994 : Mia Thalassa Revue de presse Angélique Ionatos chante Mikis Theodorakis Théâtre de Béziers (programme) Dominique Darzacq Angélique Ionatos chante Mikis Theodorakis Tous deux sont du pays où s’invente la poésie. Entre Angélique Ionatos et Mikis Théodorakis, c’est affaire d’identité et de racines qui colorent pareillement leurs musiques. Ils ont une commune manière d’être dans le présent du temps sans renier la tradition, d’allier le savant et le populaire. Tous deux, il est vrai, sont du pays où s’invente la poésie. Depuis l’antique tradition des aèdes, depuis Homère, le poète et le musicien sont les passeurs d’histoires et de l’Histoire. Parce que « la poésie grecque porte en filigrane la musique et qu’elle est une suggestion permanente pour un compositeur » l’un et l’autre puisent à la source des poètes contemporains leur inspiration. Le magique écrin. Les très beaux poèmes de « Mia Thalassa » sont de la poétesse Dimitra Manda. La voix ample et profonde d’Angélique Ionatos est le magique écrin qui magnifie les chaleureuses sonorités de Théodorakis. Mia Thalassa c’est l’eau et les rêves, la mer et les corps désirés, les baisers de la nuit noire et ceux du soleil levant, c’est une suite aquatique et amoureuse pour voix et instruments. C’est l’envoûtement d’un spectacle dont la beauté se tisse de l’exceptionnelle virtuosité des musiciens et de la complicité que la chanteuse entretient avec eux. Dominique Darzacq Revue de presse Sappho de Mytilène. Extraits presse. 1991 […] L’une et l’autre mêlant leurs voix de beau métal, ou les séparant pour s’avancer individuellement, en toute noblesse, au cœur nu du verbe chanté, c’est un enchantement grave dans une langue dont la signification nous fuit mais dont le sens profond ne nous échappe jamais. […] Joël Jouanneau a conçu un rythme de halètement souple pour le tout, qui vous transporte littéralement en une contrée d’idéale beauté. Un objet rare. Jean-Pierre Léonardini – L’Humanité – 22 avril 1991 […] Ce disque, ombre sonore d’un superbe spectacle (co-produit par les Théâtre de Sartrouville, de la Ville de Paris et par la Maison de la culture de Chambéry), est d’une universalité et d’une modernité singulière. Angélique Ionatos n’a pas seulement sa voix de contralto solaire pour donner chair à Sappho, elle a aussi le « feeling » qui convient pour « actualiser » les poètes, qu’ils s’appellent Cavafis, Ritsos, Anagostakis ou Elytis. Dans ce disque elle fait appel à une complice Nena Venetsanou, chanteuse grecque à la délicieuse voix de mezzo. Un duo magique pour une musique pleine de lumière et de ces paysages égéens. Franck Tenaille – La Monde de la Musique – novembre 1991 Revue de presse Le printemps de Bourges – Le Palais des Congrès L’Humanité / Jean-Pierre Léonardini/ 1987 Angélique Ionatos au Palais des Congrès Une beauté d’arc tendu Elle chante dans sa langue les poètes de la Grèce, avec la voix d’Antigone Loin du fracas des sonos survoltées, le dimanche de Pâques nous a offert au Palais des Congrès une après-midi de ferveur (on n’ose dire d’intimité, à cause de l’ampleur du lieu, peuplé d’une foule attentive). Angélique Ionatos a la passion de l’essentiel. Elle chante les poètes de son pays, qui en a tant vu naître : Ritsos, Cavafy, Elytis… Elle est assise, simplement, dans une robe blanche. La voix qui jaillit de cette mince créature brune a des accents de bronze. C’est la voix même d’Antigone, qui rappelle aux vivants l’existence des morts de l’Histoire en sonnant le tocsin de la mémoire. Rien d’archaïque, pourtant, dans la posture. Ses doigts, sur la guitare, n’ignorent pas la virtuosité moderne. Ses brefs commentaires, avant chaque chant, témoignent d’une bonté noble, d’une sorte de fierté amicale. C’est qu’elle porte au plus haut la parole d’urgence d’un peuple aux longues racines, à qui l’humanité est infiniment redevable. Cette beauté d’arc tendu, cette force du dedans bondissant au dehors dans une langue à la fois proche et lointaine, médusent le public qui passe en un clin d’œil de l’écoute recueillie à l’ovation brûlante. L’exigence farouche saisit plus durablement le cœur que l’exhibition frivole. […] […] suite de l’article sur Paolo Conte. Revue de presse A l’Olympia (journal de l’Olympia) Angélique Ionatos O Erotas mars 93 Les chemins du ravissement – Sylvie Coulomb Il y a quelques années Angélique Ionatos, invitée sur la croisière Télérama en Méditerranée a chanté seule a capella sur la scène immense du Théâtre d’Epidaure. Elle était émue dans sa robe bleue et blanche aux couleurs de la Grèce, dans ce lieu mythique, à la fois incarnée et intemporelle Angélique Ionatos semblait nous attendre depuis quelques milliers d’années. Il était évident que je devais la retrouver un jour sur le Mont Olympia mi-prêtresse, mi-déesse, dans le temple de la chanson. Bravo à Jean-Michel Boris de l’avoir invitée. Claude Le Bihan Directeur de l’Action culturelle de Télérama Les chemins du ravissement Il se trouve que la poésie est grecque, comme elle est née au pays du commencement de la parole. C’est avec la calme exaltation qui est sa signature qu’Angélique en invente la mise en musique comme on dirait la mise en lumière ou la mise en ferveur. Sûre qu’il faut servir ainsi qu’on le fait d’une idée précieuse et humblement. Adverbe qui propose la magie, las amants le savent. Angélique Ionatos est leur complice, comme eux, se tenant posément à l’écart de l’ordinaire puisqu’il n’apporte que peu de joie. Leur offrant en revanche « O Erotas », de l’amour. Vaste programme, toujours inédit aux boucles d’Angélique emmêlé. Oui, il y a ensuite les mots des poètes à porter aussi naturellement qu’un bijou extravagant, mais reçu en héritage donc jamais déplacé. Ce n’est pas la moindre des audaces d’Angélique que de n’avoir pas résisté à la tentation de chanter : « je prends le printemps avec précaution et je l’ouvre », Odysseus Elytis se tient dans la paume ouverte d’Angélique Ionatos. Lui reste alors à inventer les sortilèges qui le souffleront jusqu’à nous. Une orfèvrerie qui est la sienne : ciseler la châsse idéale pour que luisent à leur aise ces pépites qui n’attendaient que de nous captiver : « Je prends le printemps et je l’ouvre ». Elle l’ouvre. Elle nous conduit sans faute sur le chemin du ravissement, décidément. Enfin, il y a cette voix. Basse et profonde comme le secret dont la grâce est de laisser soupçonner qu’elle saura s’envoler. Plus que sombre, plus que lente, frissonnante, un foulard de soie, si tentante. C’est une fièvre contenue dont nous aurions le bref désir d’être contaminés les yeux fermés, si le spectacle de la gorge frêle qui l’abrite n’ajoutait pas encore du plaisir au chant. Douloureuse comme les jupons de la poésie, en volutes comme les jupons des danseuses, puissante et douce, nerveuse aussi, c’est peu dire qu’Angélique donne de la voix. Littéralement comme chantent les femmes depuis le fond des temps, pour consoler un instant les hommes de l’état du monde. A sa manière vive, la voix d’Angélique disperse l’inquiétude en délivrant l’incessant message des chanteurs : il existe de la beauté, il y a de la joie à entendre la parole de ceux qui le fréquentent. Il y a de l’ardeur à capturer dans la détresse des poètes, dans leur espoir aussi. Ainsi danse la voix d’Angélique cependant que pareillement dansent ses doigts précis sur sa guitare. La guitare d’Angélique qui nous fait souvenir que l’arabe l’a inventée, qu’elle loge aussi la flamenco dans son ventre. Ainsi s’élève la musique amie de la voix d’Angélique. Le Sud est-il le ciel du lit ? Le poète le prétend. A regarder Angélique rayonner, les lumières de scène accrochées à ses cheveux noirs, prête au plaisir en cette seconde qui précède le chant, il est clair qu’elle acquiesce. Et c’est en souriant. Sylvie Coulomb Revue de presse Libération – lundi 2 mai 1983 Patrick Erouart-Siad UNE VOIX ULTRA MARINE La chanteuse grecque Angélique Ionatos est au théâtre du Forum des Halles jusqu’au 7 mai. Avec, en première partie, le jeune Portugais Fernando Marques. Une petite gerbe d’harmoniques s’échappe des cordes de la guitare. Le temps de quelques reflets sur la table de l’Ovation et la voix jusque-là en sourdine repart sur des modes plus affirmés. Du suave au rude, du vibrato à la sécheresse la plus desséchante. Angélique Ionatos est bel et bien là, sur cette scène du théâtre du Forum des Halles, dans cette présence multicolore. Pas une seconde d’emphase, pas de brio inutile ni de grandiloquence. Le talent de cette petite grande dame de la chanson est tout pétri de sobriété. Dans la vie, son autre garde-fou est l’humour. Une rire-regard sur les choses, froid et raffiné, qui étonne chez cette méridionale née à Athènes. Grecque, elle l’est, de forme et de cœur, mais se donne le droit de chanter « sa belle et étrange patrie » sans en être ni porte-voix ni porte-parole. Elle insiste. Arrivée en Belgique à l’âge de 15 ans, pour y poursuivre des études, elle n’a jamais mené de carrière dans son pays d’origine. Le duo à succès formé quatre ans après avec son frère Photis est largement francophone. Depuis leur séparation en 1977, Angélique, solo, a pris le parti de chanter exclusivement en grec. Elle fait chanter sa langue maternelle comme un chant d’exil. Tour à tour rumeur gitane ou blues bengali. Tout à fait universel en tout cas. Son parti-pris principal depuis : servir ses grands classiques de la poésie. Les Cavafy, Ritsos, Mortoyas, Elytis qu’elle nous recommande chaudement pendant le spectacle par des courtes traductions françaises. Les poètes grecs ont bien de la chance d’avoir une interprète qui partage aussi bien leur douleur, l’univers du Xe exil ! « J’ouvre la bouche et l’océan se réjouit, j’ouvre les veines et les vagues rougissent ». Mettant scrupuleusement leur prosodie en musique, elle semble pour cela avoir l’Ovation* inspirée. Sur ce jeu musical sophistiqué, l’angélique plante sa voix à reflets, grave et solide. Pour confirmer définitivement qu’elle n’est pas là pour servir un crin-crin rabâché de folkeux, elle se lance parfois dans l’aventure d’un « hard Greek rock ». « On n’est pas des sous-développés », avance-t-elle. Des textes ambitieux de grands classiques, une voix trempée, vraie et variée, prise dans les arabesques d’une guitare très travaillée, que demander de plus ? Pas trop rien, on se tient droit, on nage, on se méfie des coquillages comme dans une de ses chansons, avec un seul regret… que les mystères de l’acoustique nous laissent entendre dans les silences d’Angélique Ionatos un flux régulier de marée. Des vagues sonores. Qui ne peuvent pas être celles de la Méditerranée. Patrick EROUART-SIAD * Marque de guitare Revue de presse Le Monde – vendredi 14 janvier 2005 Patrick Labesse Musique. La chanteuse grecque a présenté à Paris son nouveau tour de chant, « Athènes-Paris, via… » Les vagabondages d’Angélique Ionatos Elle est infidèle. Angélique Ionatos a traversé la place pour aller chez les voisins d’en face. Si elle a souvent donné sa préférence au Théâtre de la Ville, à Paris, pour lancer ses précédentes créations, elle choisit cette fois le clinquant baroque du Théâtre du Châtelet pour présenter son nouveau spectacle. Sans perdre de vue l’essentiel. Angélique Ionatos est fidèle : à ses habitudes d’interprète, glissant d’une solennité de tragédienne à des attitudes franchement espiègles, à ses envies constantes de raconter, avant de les chanter, les mots de ses poètes préférés. D’Odysseus Elytis (Prix Nobel de littérature en 1979, décédé en 1996), elle reprend deux extraits du poème scénique Maria Néféli (Marie des Brumes), qu’elle avait créé au Théâtre de la Ville, 1984. Habitée, ferme et grave, la voix est parfaite, enveloppée, transportée par une musique bruissante de délicatesse. Quatre violoncelles ont été appelés en renfort des musiciens qui accompagnent la chanteuse. Ramon Lopez (percussions), Michael Nick (violon) Claude Tchamitchian (contrebasse) et César Stroscio (bandonéon) ont des talents d’aquarellistes, vibrent en sympathie avec Ionatos qui se laisse pleinement aller au plaisir de la guitare. Outre Elytis, viennent l’antique poétesse grecque Sappho de Mytilène (Asteron panton, De tous les astres), Dimitris Mortoyas, poète de la diaspora, mort à Londres à 43 ans (I palami sou, Ta paume de main), Pablo Neruda (deux textes extraits des Cien sonetos de amor que l’auteur chilien avait dédiée à sa dernière femme, Matilde Urrutia)… « des amis très chers qui sont tellement loin ». Dans la poésie, c’est comme dans les rêves, déclare la chanteuse, « personne ne vieillit ». Elle-même, avec sa silhouette menue, son ingénu sourire, ses sauts de biche quand elle rejoint ou surgit des coulisses sous les applaudissements, on lui donnerait à peine plus qu’à cette jeune fille (Charlotte Terlutte) invitée à chanter à ses côtés en début de soirée. LA MEMOIRE ET LA MER Si l’album récemment paru, Anthologia, résume ses trente ans de carrière, la nouvelle création, baptisée Athènes-Paris, via…, ressemble davantage à un carnet de bord. Aussi loin que remonte sa mémoire, dit la chanteuse, il y a la mer que prenait son père, marin. Angélique Ionatos effeuille les souvenirs d’un voyage qui l’a menée de sa Grèce natale (« le pays merveilleux que Dieu gardait pour ses vieux jours mais qu’il a fini par concéder aux grecs ») à Paris. Sa ville d’adoption, elle la célèbre en reprenant Montparis, un titre de Nougaro, un peu asséché de sa substance swing, et Siempre Paris, un tango de Virgilio Exposito, avec un César Stroscio lumineux au bandonéon. Patrick Labesse Revue de presse Les chemins buissonniers d’Angélique Ionatos Le Monde samedi 21 février 1998 – Patrick Labesse Angélique Ionatos, Récréation. Théâtre des Abbesses. Elle entre en scène d’un pas léger, gracieuse et belle dans sa veste brodée, sa jupe rouge et ample. Effet miroir. Cette tenue est exactement celle qu’elle porte sur la pochette de son nouvel album, Chansons nomades (Mélodie). Une manière de prévenir. Ce récital sera le reflet de sa récente création sur disque. Un vagabondage entre les auteurs qu’elle aime, ceux dont on la savait particulièrement éprise, les poètes grecs, tel Odysseus Elytis et Sappho, et puis d’autres, auxquels elle ne nous avait pas habitués, comme Gianni Eposito (Le Clown) ou Jean-Roger Caussimon (Le Funanbule), « un auteur qui n’a pas la place qu’il mérite dans votre panthéon », dira-t-elle. Après Parole de juillet, sa précédente création, une composition scénique rigoureuse et ambitieuse, la chanteuse et compositrice grecque, qui croit aussi aux vertus de la légèreté, s’offre une fantaisie. Un parcours singulier, contrasté, piochant ici un traditionnel judéo-espagnol, là une comptine que lui chantait sa mère, sans bien sûr oublier ses favoris. Tout au long de son récital, la chanteuse sème quelques phrases entre ses chansons, pour aider à la compréhension du sens ou souligner un hommage. Des interventions qui mettent un brin de solennité dans le spectacle. Dès qu’elle recommence à chanter, joyeuse ou mélancolique, le charme reprend. Sa voix vibrante et ample se déploie dans le silence, habillée par la broderie élégante du musicien Henri Agnel qui alterne guitare, guiterne (instrument à cordes de la Renaissance) et percussions. Si certains ont du mal à se laisser aller à une vraie complicité sur scène, ce n’est pas le cas d’Angélique Ionatos et Henri Agnel. Ils ont en totale connivence, échangent sourires et regards attendris, dialoguent avec les cordes de leurs instruments. Angélique Ionatos s’empare souvent de sa guitare. Pendant dix ans, elle a chanté avec son seul accompagnement, un peu intimidée, pas très sûre de l’émotion que l’on pouvait faire passer à travers une formule instrumentale aussi modeste. Puis un jour elle a découvert Atahualpa Yupanqui, capable de bouleverser, avec juste sa voix et une guitare. L’auteur-compositeur argentin fut un maître, un modèle pour elle. Avant d’interpréter l’une de ses compositions, elle lui rend hommage : « il portait le nom de deux rois incas. Il avait raison, un seul ne suffisait pas pour son immense talent. » Née d’un père marin, Angélique Ionatos a grandi dans le port du Pirée. Pour clore sa Récréation, elle s’autorise le luxe d’une dernière friandise, Les Enfants du Pirée, un succès universel inscrit dans la mémoire populaire grâce à Mélina Mercouri. Patrick Labesse Revue de presse D’un bleu très noir – 2001 Extraits presse Angélique Ionatos étrenne les chansons de son disque D’un bleu très noir (chez Naïve) au Café de la Danse. C’est splendide. Autour d’elle, tout un monde de gravité, d’absolus : le bandonéon doloriste du tango (César Stroscio), un violon nourri de toute la tsiganerie du monde (Michael Nick), les soleils des luths et percussions d’Henri Agnel. Tout ce qui se joue, se chante, se vit après les larmes, lorsqu’il ne reste de la douleur que la splendeur d’être vivant. La chanteuse grecque, établie depuis des lustres en France, atteint aujourd’hui des territoires affranchis de la géographie et des appartenances. Elle chante toujours ses chers poètes grecs (Elytis, Cavafy, Mortoyas, Varnalis), mais aussi une belle chanson sud-américaine ou Ma vieille branche de Léo Ferré. Dans cette chanson française, elle met un lyrisme très circonflexe, sous un ciel plus vaste mais plus proche que chez son créateur. C’est un chant du destin chez Léo, et chez Angélique des humeurs de vie rêvée – jusqu’à la douleur qu’on souhaiterait. Avant chaque chanson, elle en explique le drame dans un français magnifique. Puis dressée derrière le micro ou assise derrière le grand meuble de sa guitare, elle élève une voix un peu rêche, avec des angles blancs, des ampleurs de montagne, une voix patiente comme l’olivier, ombreuse comme une église de village. Angélique Ionatos n’est pas une chanteuse qui pose ses tripes à l’étal ou tartine sa voix de larmes. La chanson chez elle n’est pas affaire d’éclatement, de naturel, mais une parole ciselée, radieuse, et pourtant jaillissante – comme si le minerai d’or n’apparaissait pas, au fond du tamis, comme pépite, mais déjà comme médailles, monnaies, bijoux. Son récital est fait de zénith et de nuit, de flot et de lumière, de diamant et de dune. Oui, il y a dans ses sortilèges quelques chose qui évoque la magie du flamenco : après le patient raffinage, l’orfèvrerie du sentiment, un surgissement irrépressible, une fièvre subite et sublime. Un univers d’une noire gaieté. Bertrand Dicale – Le Figaro La majesté de la douleur, la splendeur du deuil, la sérénité du désespoir : l’expression entière d’Angélique Ionatos semble marquée par l’oxymoron, par le paradoxe, par cette sagesse presque sacrée de l’alliance des contraires. Il y a quelque chose de vertueux chez elle, dans le port altier du chant et de la roideur du timbre, qui exprime peut-être autant la soie que l’acier, la douceur que le tranchant – aimer cette femme ce doit être un peu la craindre. Dès ses premières notes, ce disque s’admire, comme on s’extasie devant la forme et le grain parfait du grès d’une tasse japonaise, devant l’or et la piété d’une toute simple peinture d’autel siennoise, devant la splendeur du dessin que fait dans l’air le main d’une danseuse balinaise –oui, cela n’est presque rien et c’est déjà la beauté. Bertrand Dicale – Le Monde de la Musique Revue de presse D’un bleu très noir - Février 2000 Journal Théâtre de la Ville - Franck Tenaille D’un bleu très noir Nouveau récital Sa passion pour un verbe qui transcende les époques En 1972, en duo avec son frère Photis, une certaine Angélique Ionatos enregistre un premier trente-trois tours, Résurrection. Coup d’essai, coupe de maître, le disque est primé par l’académie Charles-Cros. Puis, naviguant en solo à partir de 1976, elle va mettre en musique des poètes grecs contemporains (Mortoyas, Anagnostalis, Cavafy, Ritsos…), démarche qu’atteste l’album I palami Sou récompensé lui aussi par l’académie Charles-Cros. Parmi ces poètes, l’un, de par son rapport singulier à la langue, au mythe, à l’innocence révolutionnaire de la poésie, va particulièrement correspondre à ses attentes : Odysseus Elytis. Au fil des années son œuvre vertébrera ses créations : La Forêt des hommes (1981), O helios o heliatoras (1983), Marie des brumes (1984), Le Monogramme (1988), Parole de juillet (1996). Ce subtil dialogue avec le prix Nobel de littérature 1979 dessinant à la longue une manière d’autoportrait[1]. L’art d’Angélique Ionatos, broderie de métaphores, d’évocations, de vagabondages élégiaques, de correspondances entre poème et musique, trahissant autant sa passion pour un verbe qui transcende les époques que la quête d’une femme taraudée par les contradictions de son siècle. Sur le fil d’une inspiration à mi-chemin de la tradition et du contemporain Ce jeu de miroirs, Angélique Ionatos l’a aussi assumé avec un grand nombre de compositeurs, interprètes, musiciens. Le chef d’orchestre Alexandre Myrat fut déterminant pour Marie des brumes. De même que le baryton de renommée internationale Spyros Sakkas que l’on retrouvera dans Parole de juillet aux côtés des solistes de la maîtrise de Notre-Dame de Paris. Pour le Monogramme c’est le pianiste argentin Gustavo Beytelmann qui sera sollicité pour les compositions. Pour Sappho de Mytilène (1991), création à partir de fragments poétiques de la fameuse poétesse du VIIe siècle, c’est la voix soprano de Nena Venetsanou qu’elle associera à la sienne. O Erotas (1992) et surtout Mia Thalassa (1194) impliquant l’immense Mikis Théodorakis, celui qu’elle considère comme son « père en musique ». Son travail comptant par ailleurs avec un riche vivier de musiciens amis, du pianiste Christian Boissel (orchestrateur de Sappho de Mytilène et Mia Thalassa) en passant par le contrebassiste Jean-François Roger, le clarinettiste Bruno Sansalone, etc. Des affinités électives qui parlent en faveur de la compositrice souvent occultée par l’interprète. Ses options, qu’elles en réfèrent à la personnalité des musiciens ou aux couleurs instrumentales, aux choix d’écriture, expriment dans la durée une ligne esthétique toujours sur le fil d’une inspiration à mi-chemin de la tradition et du contemporain. Avec le temps, comme si elle avait éprouvé ses aptitudes sur les terrains rigoureux de l’écriture et de l’instrumentation, la belle voix de contralto a fait sien le plaisir d’être davantage elle-même. Elle est devenue comptable d’une simplicité scénique que, l’âge aidant, elle s’offre comme une gourmandise. Ce rendez-vous avec une liberté intérieure c’est à travers le chant et l’échange avec les musiciens qu’il s’exprime depuis quelques saisons. On se souvient, à cet égard, de Ré/création, duo en compagnie du fidèle multiinstrumentiste Henri Agnel et quelques auteurs aimés, de Sappho à Caussimon, donné il y a deux ans. Un rendez-vous dans lequel elle témoignait d’un bonheur d’expression marqué au sceau d’hypothèses romantiques en diverses langues et cultures, d’une douce humanité et d’une contagieuse connivence. Une sonate crépusculaire, mosaïque de compositions inédites, de morceaux fétiches réorchestrés Cette règle de free onirique, Angélique Ionatos la pousse plus avant aujourd’hui. Un parti pris qui va de pair avec un changement de registre atmosphérique. Car si sa précédente création nomade filait l’élégie solaire, celle-ci cible « un bleu nuit presque noir », un blues lové entre mythes et mélancolies, gravité cosmique et fatalité animiste. « Une sonate crépusculaire » précise-t-elle, mosaïque de compositions inédites, de morceaux fétiches réorchestrés (empruntés à Marie des brumes, le Monogramme, Parole de juillet) ; d’escales chez les témoins de son caravansérail intime. Parmi lesquels le métaphysique Atahualpa Yupanqui (ce sage au sang indien qui jadis la conforta dans l’idée qu’on pouvait émouvoir un public seulement avec une guitare), la fulgurante Colette Magny adaptant Rilke, le romantique Léo Férré auquel on doit cette fusée : « le bonheur c’est du chagrin qui se repose… » Un trio d’aquarellistes de première grandeur Pour cette mise en abyme, elle s’est entourée d’un trio d’aquarellistes de première grandeur. L’indispensable Henri Agnel, avec son arc-en-ciel de timbres, de cordes, de peaux, de climats (guitare, guiterne, zarb, t’bel, tambourin, oud, kamenja…). Michael Nick, belle pointure du violon et du quinton (qu’on vit aux côtés du saxophoniste Dave Liebman, du contrebassiste Claude Tchamitchian et son Lousadzak, au sein de l’Orient Moving Schnorrers…) avec son sens décisif de l’improvisation. Et César Stroscio (ex-fondateur du Cuarteto Cedron, aujourd’hui leader de La Esquina), fatal bandonéoniste et sa classe borgésienne. Soit pour cette dérive entre Eros et Thanatos, un équipage redoutablement expert en météos du cœur. Angélique Ionatos a été présentée au Théâtre de la Ville en 1982, 1984, 1987, 1991, 1994, 1996, 1998 (NDLR). [1] Un parcours qui doit aussi au fait que depuis 1989, Angélique Ionatos est « artiste associée » au Théâtre de Sartrouville. Une option courageuse, qui au vu de ce parcours, a révélé toute sa pertinence. Revue de presse Chants d’amour et d’exil – tournée 1989-1990 Programme théâtre de Sartrouville – Extraits presse Angélique Ionatos chante la Grèce et ses poètes Tournée 1989 – 1990 A sa manière ardente, le chant d’Angélique s’élèvera ainsi qu’il est d’usage soutenu par la ferveur de flamme de sa fragile silhouette. Petite hombre, sombre, femme grecque entre les femmes, sur les épaules d’Angélique, habite la poésie. » Le Matin de Paris Sa guitare contre son corps, elle va petit à petit conjurer la douleur, la sublimer jusqu’au point d’équilibre, et atteindre une fulgurante beauté d’expression, instaurant avec son public un véritable rapport amoureux. Pas d’effet à sensations ici, de la sensibilité nue. Pas d’esthétisme facile ni de communication à l’emporteclip, juste un goût de partage dans un respect jaloux du public. Révolution Ceux qui n’avaient pu découvrir cette création au Théâtre de la Ville vont, je le jure, être éblouis. C’est toute la force d’interprétation de Ionatos, la puissance d’incantation du poète Elytis qui sont ici réunies. Ordre, beauté, désespoir ailé, magnifique. Télérama Voici donc sept chants d’amour vibrants d’une ferveur qu’elle prolonge de sa voix intense. Chantée par elle, la langue grecque est si belle qu’il n’est nul besoin de comprendre. Le bonheur à l’état pur. Femme actuelle Revue de presse Parole de juillet Tout commence par un appel. Une voix qui appelle : maman! La voix est celle d’une femme enfantine, perdue dans le chaos du monde. C’est la voix d’Angélique, c’est la nôtre, c’est la vôtre. Puis, la réponse, une sorte de cri prolongé, de plainte mystérieuse de l’enfantement, ou de l’agonie peut-être. C’est fait, nous sommes au cœur des choses, la vie, la mort, notre destin d’humain né d’une mère. Et voilà l’émoi, le léger frisson de beauté qui nous saisit comme à chaque spectacle où Angélique Ionatos met les mots en musique, se fait elle-même musique. Cette fois elle n’est pas seule. Cette fois, ils sont trois, la femme, l’homme, l’enfant Parmi des draps blancs semblables aux voiles sur la mer de Crète, des draps immaculés comme des langes, frais comme des linceuls en plein midi, dans le soleil cru et la stridence des cigales. Trois à incarner les grands moments de la vie, trois à théâtraliser ces êtres qui se partagent notre Être. Tour à tour et ensemble, portés par l’entêtement et la pureté de leur propre vérité, les trois voix se cherchent, se quittent, puisse retrouvent. Elles se répondent, s’enlacent, s’entrelacent, en duo, en trio, bientôt en quatuor avec la musique qui, elle aussi a sa voix, grave de basson, mélancolique de guitare, plaintive de violon, facétieuse de xylophone, martelante de bouzouki en écho aux complaintes humaines. Entre l’homme, la femme et l’enfant, il y a la solennité de l’amour, la puérilité du jeu, l’impétuosité du désir et surtout une telle soif de fusion que, lorsque les voix sont à l’unisson, à l’apogée d’elles-mêmes, elles paraissent se confondre et trois devient un. Comment dire l’émotion contagieuse de cette élégie, de cet opéra de l’intime, si fondamentalement risqué, en équilibre sur le fil précieux, tendu de l’harmonie, où les trois chanteurs funambules dansent dans une même envolée? D’où vient que, décidément, en écoutant Angélique Ionatos, le grec devient si familier qu’il nous semble l’avoir babillé enfant. Certaines musiques sont porteuses d’âme. Parole de juillet plus que toutes, parce que c’est de l’âme qu’elle vient nous parler et à l’âme qu’elle s’adresse. Dans la magie du raffinement et de la simplicité mêlés. N’est-ce pas cela qu’on appelle la grâce? Noëlle Châtelet 18 février 1997