L S4 facolo 01-Empire colonial français, 05p

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L S4 facolo 01-Empire colonial français, 05p
L’EMPIRE COLONIAL FRANÇAIS
D’après Wikipedia
1930 : 12 898 000 km² (1930)
Cet article décrit l’empire colonial français. La France a eu des possessions coloniales de différents statuts,
depuis les premières colonisations du XVIIe siècle jusqu'aux dernières grandes colonies des années 1960.
On distingue deux périodes concernant les empires coloniaux français, le pivot étant la Révolution et l'époque
napoléonienne où la France perdit les derniers restes de sa première aventure coloniale :
•
Le Premier espace colonial, avant 1803, est constitué principalement de régions de l'Amérique du Nord,
de certaines îles des Antilles et de comptoirs en Inde;
•
Le Second espace colonial, après 1803, est constitué principalement de régions d'Afrique, mais aussi
d'Asie et d'Océanie. Ce Second empire colonial, constituait au XIXe siècle et au XXe siècle, le second
plus vaste du monde, derrière l'Empire colonial britannique. À son apogée, de 1919 à 1939, il s'étendait
sur 12 347 000 km² terrestres. Incluant la métropole française, les terres sous souveraineté française
atteignaient de 1920 à 1940 12 898 000 km², soit environ 8,6% des terres émergées. Il était contrôlé par
les Forces coloniales françaises.
Carte indiquant les deux empires coloniaux français : le premier (en bleu clair) et le second (en bleu foncé).
Aujourd'hui, les restes de ce large empire colonial est constitué par la France d'outre-mer, composée de quelques
dizaines d'îles et archipels de l'océan Atlantique, des Caraïbes, de l'océan Indien, du Pacifique sud et du
continent Antarctique, ainsi qu'un territoire continental en Amérique du Sud, ce qui fait désormais 123 150 km²
(47 548 sq. miles), soit près de 1 % de sa superficie d'apogée de 1940. Il vit dans ces territoires environ 5 850
000 personnes (source 2005). Ces populations jouissent d'une représentation politique au niveau national, ainsi
que de divers degrés d'autonomie.
Le premier espace colonial
Il est composé principalement par des possessions de la Nouvelle-France, aux Antilles, aux Indes, ainsi que des
comptoirs et d'îles parsemées.
Empire colonial français
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Les justifications de la colonisation française ont évolué avec le temps. À l'origine, la rivalité de puissance avec
l'empire austro-espagnol de Charles Quint (François Ier exigeait de voir la « clause du testament d'Adam » qui
avait laissé le monopole de l'Amérique aux Espagnols et aux portuguais lors de la signature de traité de
Tordesillas).
Deuxième justification, la propagation de la foi chrétienne (missions). Au XVIIe siècle, les établissements des
Antilles françaises vivent de contrebande et de piraterie aux dépens des colonies espagnoles et hollandaises plus
prospères.
Puis vient la justification physiocratique : les colonies doivent fournir les cultures exotiques que la métropole
n'assure pas (sucre, café, indigo). Comme les colons français sont peu nombreux, on fait venir en masse des
esclaves africains.
À la Révolution, s'opposent les partisans du réalisme économique (pas de colonies sans esclaves) et ceux des
principes égalitaires (« périssent les colonies plutôt qu'un principe »).
En Inde, les français commençèrent à vouloir s'implanter de façon significative grâce à la politique de Joseph
François Dupleix entre 1719 et 1763. Les efforts de ce dernier furent néanmoins ruinés après la conclusion du
traité de Paris en 1763.
En Amérique, après un siècle de présence, la Nouvelle-France commence à s'effriter : à la perte des territoires à
l'est du Mississippi (Louisiane occidentale) lors des traités d'Utrecht en 1713, vînt s'ajouter les territoires à
l'Ouest (Louisiane orientale), ainsi que le Canada lors du traité de Paris en 1763. La France repris la Louisiane
occidentale, grâce à Napoléon, qui la revend trois ans plus tard aux États-Unis en 1803. L'Amérique du Nord
devient alors en majorité anglophone.
En 1804, les français perdent le dernier fleuron de leur premier empire colonial : la colonie de Saint Domingue
proclame son indépendance et devient la République d'Haïti.
Après la chûte du Premier empire, la France ne conserve que quelques possessions : les cinq comptoirs des
établissements français de l'Inde, l'Île de Gorée au Sénégal, quelques îles des Antilles (Guadeloupe, Martinique,
Saint-Martin,…), ainsi que la Guyane et Saint-Pierre-et-Miquelon.
Le second espace colonial
Plus limitée, et surveillée en Europe après la défaite napoléonienne, la France se lance dans la conquête de
l'Afrique avec la campagne d'Algérie (1830-1847). Puis elle colonisera la majeure partie de l’Afrique occidentale
et équatoriale, l'Indochine, ainsi que de nombreuses îles d'Océanie.
La décolonisation diminua son Second espace colonial et, après les étapes de l'Union française, et de la France
d'outre-mer, on en arriva aux DOM-TOM.
Bilan économique de la colonisation française en Afrique
En 1960, la France avait bâti en Afrique 2000 dispensaires en état de fonctionnement, 600 maternités, 40
hôpitaux en Afrique noire et à Madagascar. De plus, la France avait construit 18 000 kilomètres de voies ferrées,
215 000 kilomètres de pistes principales utilisables en toutes saisons, plus de 50 000 kilomètres de routes
bitumées. Elle laissait également 63 ports équipés et 196 aérodromes.
La même année, en 1960, sur le plan de l'éducation dans les colonies, des efforts ont été accomplis par la
métropole et on comptait deux millions d'enfants scolarisés en Afrique noire et à Madagascar. Dans la seule
Afrique noire, 16 000 écoles primaires et 350 établissements secondaires, collèges et lycées, fonctionnaient. La
France a porté également ses efforts vers la formation puisque 96% des instituteurs étaient africains au moment
de l'indépendance. Les 4% restant sont représentés par 28 000 enseignants français exerçant dans la seule
Afrique (Afrique du Nord comprise), soit un huitième du corps professoral national.
Au niveau de la santé, de nombreuses maladies ont été éradiquées. Le docteur Jean-Marie Robic, pour lutter
contre la peste à Madagascar à la fin du XIXe siècle, et faute de temps, s'est lui-même transformé en cobaye afin
de tester le vaccin pour gagner la course contre la mort. Dans le même temps, la mortalité infantile a fortement
diminué dans toute l'Afrique noire colonisée.
Contrairement aux idées reçues, les colonies africaines n'ont pas rapporté d'argent à la Métropole. Certes,
certaines compagnies se sont enrichies et des particuliers ont fait fortune grâce à la colonisation, mais dans le
bilan final, elle a ruiné à la fois la Maison France et surtout le continent africain. Les investissements dans les
infrastructures en Afrique et les subventions aux productions agricoles des colonies ont coûté plus cher que ce
que les colonies ont rapporté à la métropole. On chiffre à 70 milliards de francs-or (courant 1913) le déficit
global de la colonisation en Afrique, soit l'équivalent de trois fois le montant de l'aide Marshall pour la France
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Empire colonial français
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(thèse de doctorat du professeur Jacques Marseille, directeur de l'Institut d'histoire économique à la Sorbonne,
Empire colonial et capitalisme français, histoire d'un divorce, 1984).
Bilan humain de la colonisation française en Afrique
Les ex-colonies françaises d'Afrique subsaharienne
Les Africains participent à la vie politique française, surtout à partir de 1946, date de l'adoption de la loi Lamine
Guèye et de la naissance de la l'Union française.
On trouve à l'assemblée nationale le sénégalais Lamine Gueye et Léopold Sédar Senghor, l'ivoirien Félix
Houphouët-Boigny, le Dahoméen Sourou Migan Apithy, le Congolais Jean-Félix Tchicaya ; Léopold Sédar
Senghor entre au gouvernement comme secrétaire d'État à la Présidence du Conseil en 1955, et Felix
Houphouët-Boigny en 1956 et « participera à la loi cadre qui prépare l'indépendance (...) de l'Afrique noire sous
domination française. »1
Les Africains subsahariens en France métropolitaine
« On peut s'appuyer sur les recensements qui font passer la population d'Afrique subsaharienne résidant en
métropole de treize mille cinq cent dix sept personnes en 1946 à dix sept mille sept cent quatre vingt dix sept
personnes en 1962. »2
Un grand nombre d'intellectuels (Sartre, Aron, Camus, Gide, Monod, Leiris, etc.) soutiennent le lancement de la
revue Présence africaine, fondés en 1947 par le sénégalais Alioune Diop. « En septembre 1956, la Presse se fait
largement l'écho du premier Congrès international des écrivains et des artistes noirs, organisé par Alioune Diop
dans l'amphithéâtre Descartes de la Sorbonne. »1
Dès l'après-guerre, on assiste à une richesse des débats parmi les afro-parisiens : Abdoulaye Sadji, Nini, 1956
(l'impasse de l'assimilation) ; Ferdinand Oyono, Une vie de boy, 1956 (les méfaits de la colonisation) ; Birago
Diop, Les comtes d'Amadou Koumba, 1947 (la découverte de la tradition orale) ; Camara Laye, L'enfant noir,
1953 (la célébration des valeurs villageoises) ; Sembène Ousmane O pays, mon beau peuple, 1957 (l'exaltation
des cultures africaines) ; Bernard Dadié, Un nègre à Paris, 1959 (l'expérience européenne des étudiants
africains). Selon les estimations du ministère de l'éducation nationale, le nombre d'étudiants africains ne cesse
d'augmenter : 250 en 1946, 800 en 1950, 2000 en 1955, 5500 en 19603.
Tout ceci concoure, écrit Philippe Dewitte, au fait que « le paternalisme existe lui aussi toujours, mais il est
incontestablement moins affirmé qu'il ne l'était dans les années 1920 et 1930, quand « le Noir » était symbolisé
par par les tirailleurs et le parler « p'tit nèg », par les pseudos « cannibales » du jardin d'Acclimatation, par les
exhibitions de l'exposition coloniale, par les spectacles de Joséphine Baker et les bals nègres où la bonne société
parisienne n'hésitait pas à s'encanailler. »4
Cependant, le racisme existe malgré tout. Alexandre Biyidi, dira dans Présence africaine : « a-t-on jamais évalué
la proportion de chances, pour un Africain, de se trouver un emploi dans ce pays ? La France n'est pas un pays
raciste ! C'est si vite dit. On ne lynche pas les gens ici ! »5
Dans L'enquête sur les étudiants noirs en France (Réalités Africaines, 1962), Jean-Pierre Ndiaye demande l'avis
des africains sur différentes questions ; il en ressort que 34,4% des enquêtes portent un jugement favorable sur
les français, parmi lesquels 14,6% en comparaisons avec les français d'Afrique6.
Les ex-colonies françaises d'Afrique du Nord
Pour ce qui concerne les ex-colonies maghrébines musulmanes, les choses se sont passées différemment et
pour plusieurs raisons. De 1940 à 1945, 500 000 maghrébins prirent part au conflit dans les forces françaises. De
1947 à 1954, le nombre d'immigrés en provenance du Maghreb dépassera le million.7 L'on ne peut que citer à ce
sujet Pascal Blanchard, Eric Deroo, Driss El Yazami, Pierre Fournié, Gilles Manceron : « Dans son étude sur les
flux migratoires venus d'Algérie, Jacques Simon rappelle8 que, pour ces « travailleurs », la venue en France
apparait comme « le seul moyen d'échapper à la misère et à l'oppression coloniale ». Pour autant, les conditions
d'hébergement sont souvent dramatiques : « des lieux parfaitement impropres à l'habitation humaine ont été
découverts à Paris, notent les services sociaux de la préfecture de la Seine, des caves, des greniers, d'anciens
abris bétonnés, des tours d'usine servant de refuge à une population misérable. » Apparaissent les bidonvilles
comme à Nanterre ou vivent près de huit mille Maghrébins9 »10
L'Empire (citations, extraits d'ouvrages)
•
Nombre d'affiches au XXe siècle utilisent le terme empire simplement, au lieu d'empire colonial,
comme dans ces légendes d'affiches, ou slogans publicitaires, extraits de l'ouvrage d'Éric Deroo,
L'Illusion coloniale) :
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L'empire se lève pour faire la guerre.
Français, vous avez un empire.
Sois marin pour garder l'Empire que tes ancêtres ont fondé.
Jeu de l'oie de l'Empire français.
Trois couleurs, un drapeau, un empire.
La quinzaine impériale.
L'empire t'attend, engage-toi dans la coloniale
L'empire réclame des hommes d'élite
À la gloire de notre empire d'outre-mer
France d'abord. Combat de l'empire. (Presse de la France libre, publiée en Afrique).
Gala de l'empire français.
Le soldat colonial, bâtisseur d'empire
De même dans les titres d'ouvrages comme :
o Jean d'Esme, Les Défricheurs d'Empires, Les Éditions de France.
o Michel Guy, Bâtisseurs d'empire, J. de Gigord, Paris.
Notes et références
1.
↑ a b Philippe Dewitte, L'immigration : l'émergence en métropole d'une élite africaine, in Pascal Blanchard et
Sandrine Lemaire, Culture impériale 1931-1961, Éditions Autrement 2004, pp. 202-203
2.
↑ Philippe Dewitte, L'immigration : l'émergence en métropole d'une élite africaine, in Pascal Blanchard et
Sandrine Lemaire, Culture impériale 1931-1961, Éditions Autrement 2004, p. 202
3.
↑ Recueil se statistiques scolaires et professionnelles, 1949-1950-1951, CNDP, Informations statistiques du
ministère de l'éducation nationale, n°29-30, mai-juin 1961. Cité dans Philippe Dewitte, L'immigration :
l'émergence en métropole d'une élite africaine, in Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, Culture impériale 19311961, Éditions Autrement 2004, p. 204. A propos de ces chiffres, Philippe Dewitte les qualifie d'« aléatoires »
4.
↑ Philippe Dewitte, L'immigration : l'émergence en métropole d'une élite africaine, in Pascal Blanchard et
Sandrine Lemaire, Culture impériale 1931-1961, Éditions Autrement 2004, pp. 204-205.
5.
↑ Alexandre Biyidi, « Problèmes de l'étudiant noir », in « Les étudiants noirs parlent ... », Présence africaine, n°14,
1953, pp 22-23.
6.
↑ Jean-Pierre Ndiaye, enquête sur les étudiants noirs en France, Réalités africaines, 1962, p.273.
7.
↑ Pascal Blanchard, Eric Deroo, Driss El Yazami, Pierre, Gilles Manceron, L'immigration : l'installation en
métropole des populations du Maghreb, in Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, Culture impériale 1931-1961,
Éditions Autrement 2004, p. 213.
8.
↑ Jacque Simon, L'Immigration algérienne en France des origines à l'indépendance, Paris-Méditerranée, 2000, et
Neil Mac Master, Colonial Migrants and Racism : Algerians in France, 1900-1962, St-Martin's, 1997.
9.
↑ Abdelmalek Sayad, Un Nanterre algérien, terre de bidonvilles, Autrement, 1995.
10. ↑ Pascal Blanchard, Éric Deroo, Driss El Yazami, Pierre, Gilles Manceron, L'immigration : l'installation en
métropole des populations du Maghreb, in Pascal Blanchard et Sandrine Lemaire, Culture impériale 1931-1961,
Éditions Autrement 2004, p. 216.
Bibliographie
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Jacques Marseille, Empire colonial et capitalisme français, histoire d'un divorce, Albin Michel, 1984.
Marianne et les colonies, une introduction à l'histoire coloniale de la France de Gilles Manceron
Jean Meyer, Jean Tarrade, Annie Rey-Goldzeiguer, Jacques Thobie, Histoire de la France coloniale, des origines à
1914, éd. Armand Colin, 1990.
Jacques Thobie, Gilbert Meynier, Catherine Coquery-Vidrovitch, Charles Robert-Ageron, Histoire de la France
coloniale, 1914-1990, éd. Armand Colin, 1990.
Olivier Le Cour Grandmaison Coloniser, exterminer : Sur la guerre et l’État colonial, Paris, Fayard, 2005
Voir aussi
Articles connexes
Au sens du colonialisme français
•
Liste des colonies françaises
•
Empires coloniaux
4
Empire colonial français
5
Au sens de l'Empire français
•
Premier Empire (1804-1814 et 1815)
•
Second Empire (1852-1870)
Liens externes
•
Jacques Morel, « Calendrier des crimes de la France outre-mer »
•
« L'impérialisme français - une analyse marxiste », revue Socialisme International n° 11
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Documents pareils