pre_sentationhumaniste - Usine à Chapeaux / MJC
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Le courant humaniste ou le « réalisme poétique » 1930-1945-1960 … Geneviève PICHOT Jean-Paul HENNION On appelle photographes humanistes ceux qui témoignent, par leurs images, de la dignité de l'homme. L'humanisme est un courant de pensée philosophique occidentale qui, depuis la Renaissance, croit en l'homme. Cette approche a touché la photographie, notamment dans les années 30 (la grande crise économique) jusqu'au début des années 1960 et même encore de nos jours. Bruegel « noce paysanne » 1568 La photographie humaniste célèbre le travail, chante le bonheur simple, de se mêler aux bals populaires, montre le charme du passé et elle témoigne aussi de la pauvreté et des luttes sociales. Le 14 juillet 1936 Willy Ronis Reportage Illustration HUMANISTES Sociale Humanitaire En France les trois fondateurs sont Henri Cartier-Bresson, Robert Doisneau et Willy Ronis. Edouard Boubat Brassaï Henri Cartier-Bresson Jean Dieuzaide Robert Doisneau Louis Stettner Janine Niepce Marc Riboud Willy Ronis Sabine Weiss Dominique Darbois JP Charbonnier Robert Capa Dorothea Lange Helen Levitt Sebastiao Salgado Raymond Depardon Marion Poussier Le cirque Esztergom, Hongrie, 1920 - Kertész Bruxelles, 1932 – Henri Cartier-Bresson Mon frère Jenö, Hongrie 1920 - Kertész Mexique, Indien Otomi 1958 – Dominique Darbois La photographie humaniste désigne un courant privilégiant la personne humaine, sa dignité, sa relation avec son milieu Robert Doisneau Le décor est si spécifique de la photographie humaniste que celle-ci se passe parfois de la présence de l’être humain. Une des icônes de Janine Niepce évoque le métier de concierge sans l’image de l’intéressé, simplement suggérée par le panonceau qui surmonte la porte de sa loge, son balai et son chat. Le chat de la concierge, rue de Tournon Janine Niepce - 1957 « Les petites scènes de tous les jours deviennent des décors improvisés du théâtre de la vie » selon Edouard BOUBAT Square du vert Galant 1950 - Doisneau Rue sombres et mystérieuses, peuplées de silhouettes en contre-jour, effets de lumière sur les pavés humides, atmosphères pluvieuses, neigeuses ou brumeuses … Paris, contre-jour 1953 - Sabine Weiss Les photographes humanistes ont posé un regard ébloui sur cette ville qui nourrissait leurs espoirs et leurs rêves de liberté. Ils ont largement contribué à l’image de ce Paris pittoresque. R. Doisneau Petite fille aux feuilles mortes Edouard Boubat 1946 Gilberte-Paulette et André Les enfants – Henri Cartier-Bresson 5, rue Haute-feuille-Paris IZIS - 1951 La maîtresse et son élève Doisneau - 1935 devant un mur de plâtre L’information volant au secours de la mémoire Doisneau - 1956 « Quand je serais grande, je serais maîtresse d’école pour emmerder les mômes » La petite fille au lapin - Portugal Jean Dieuzaide - 1954 La petite fille à l’ours – Saint-Tropez Janine Niepce - 1943 Petite fille triste – Corse Sabine Weiss - 1956 Alaska-Kotzebue – 1955 Jean-Philippe Charbonnier Le petit parisien Willy Ronis - 1952 France, Aubervilliers – 1948 - Stettner Jean DIEUZAIDE La gitane Grenade, Espagne 1951 Brassaï Sur un banc, boulevard St Jacques - 1932 Dans un petit café, place d’Italie - 1932 Le baiser de l’hôtel de ville - 1950 Baiser Blotto - 1950 Passerelle des Arts Willy Ronis - 1955 Les bords de Seine IZIS - 1949 Les amoureux de la Bastille - Willy Ronis - 1957 Policiers Au chat qui pelote – Brassaï - 1939 Serveurs Paris, resto – Janine Niepce - 1957 Menuisier Bucherons Cinq membres d’une scierie Dorothea Lange Le menuisier et la petite fille Doisneau - 1947 La forge, usines Renault Willy Ronis - 1950 Chaine de montage de l’usine Renault Doisneau - 1947 Bouchers des Halles Doisneau - 1947 Willy Ronis - 1945 Cheminot La Pacific 231, Gare du Nord Willy Ronis - 1938 Dame âgée et son oie Marché de Cahors Boubat - 1960 Le berger des Pyrénées Jean Dieuzaide - 1952 Vendeurs de muguet 1er Mai 1950 Place Victor-Basch PARIS IZIS Le peintre de la Tour Eiffel Marc RIBOUD 1953 Son profil comme une réclame, avec en arrière plan le photographe fantôme … Edouard BOUBAT La Môme Bijou bar de la Lune Brassaï - 1932 Café Noir et blanc Robert Doisneau 1948 Chez Victor – 1955 Willy Ronis Paris - 1969 Henri Cartier-Bresson Le clochard représente l’homme libre. Il est très présent dans la photographie humaniste. Il incarne , par sa nature insouciante, la liberté intérieure, le refus des normes et des conventions. Le baron William et son valet Doisneau, 1955 « En traînant la savate sur les quais, en reniflant l’odeur du cèleri des halles, en perdant ses nuits dans les bistrots de Maubert, on vous raconte un Paris que vous ne pouvez connaître » Doisneau Izis Clochard by the Seine, Paris Port de Passy Izis - 1948 IZIS disait : « J’aurais aimé être un clochard, ne pas avoir de responsabilités et passer mon temps à rêver Manifestation du Parti communiste Robert Doisneau La jeune fille au drapeau, La Bastille Janine NIEPCE – Mai 1968 Elle a suivi les activités du MLF et faisait des reportages sur l’évolution de la vie des femmes Willy RONIS Dans l’atelier de sellerie des usines Citroën cette militante CGT exhorte ses camarades à la poursuite de la grève Grève à Lens – 1951 Distribution de tracts devant le carreau de la mine Rose Zehner - 1938 Willy RONIS Campeurs sur les coteaux de Limay 1938 Le pneu crevé - 1945 Henri Cartier-Bresson Au bord de la Marne - 1938 Pêcheurs quai de la Râpée Paris - 1946 Willy Ronis Izis Pêcheur, quai des Tuileries Au cœur du silence Et de la pensée L’œil au bout du fil Que sa patience Soit récompensée Puis … ainsi soit-il ! Poème de : Maurice Fombeure Le club du Vieux Colombier Robert Doisneau - 1951 Willy Ronis - 1949 BRASSAÏ Soirée de gala chez Maxim’s - 1946 Wanda - 1950 Janine NIEPCE Bal champêtre Cité Universitaire Paris - 1962 Janine NIEPCE Deux grands amateurs de Tintin Le père et le fils de J. Niepce À Rully en 1952 Aragon et Henri CartierBresson Jacques Prévert et Izis Blaise Cendars et Robert Doisneau "Lorsque Robert Doisneau travaille à la sauvette, c'est avec un humour fraternel et sans aucun complexe de supériorité qu'il dispose son miroir aux alouettes, sa piègerie de braconnier et c'est toujours à l'imparfait de l'objectif qu'il conjugue le verbe photographier". Le peintre Giacometti et son modèle Sabine WEISS 1954 La photographie humaniste a été jugée « bavarde, sentimentale, petite-bourgeoise, poésie d’un monde vieillot et réactionnaire. » (Barthes) Au thème du travail, d’ amour, d’amitié, de fête ou d’enfance a succédé la photographie humanitaire. Avec, la catastrophe, la pénurie et la souffrance. Brasserie Lipp. 1969 Cartier Bresson Le groupe des XV Fondé en 1946, ce groupe comprend Willy Ronis, Robert Doisneau, Marcel Bovis, René Jacques, Lucien Lorelle, Pierre Jahan, … Agence RAPHO Fondé en 1933 par Charles RAPHO avec Emile Savitry, Ergy Landau, Ylla et Brassaï. Réactivé en 1946 par Raymond Grosset, elle regroupe des photographes tels que Robert Doisneau, Jean Dieuzaide, René Maltête, Janine Niepce, Sabine Weiss, Willy Ronis, … Agence MAGNUM Créé en 1947 à New York par Robert Capa, Henri Cartier-Bresson, Georges Rodger, William Vandivert et David Seymour (Chim) Les magazines LIFE LOOK -//life.time. Edouard BOUBAT UN NOUVEL AMOUR LELLA LIFE LES PHOTOS DE SES VACANCES EN BRETAGNE Paris is so nice ! Saint Valentine’s Day 1953 February 14th « Chacun va vers l’image qu’il porte en lui-même » Boubat Photo Reportage Aux Etats-Unis en 1936, Dorothea Lange a montré la pauvreté et les conséquences de la Grande Dépression. Dorothea Lange Dorothea Lange (1895 - 1965) était une photographe documentaire américaine et une photo-journaliste. Enfants du delta du Missippi, 1936 Helen Levitt Elle inventera son propre monde, arpentant sans a priori les quartiers populaires de New York, vite rénovés en confettis poétiquement mystérieux. Helen Levitt Pas de message social, pas d’état des lieux, mais une empathie certaine. Helen Levitt a su imposer avec force sa vision d’un New York d’en bas H. Cartier-Bresson En quatre décennies, Freelens a fédéré de grands acteurs du photojournalisme : Henri CartierBresson, Raymond Depardon, Gisèle Freund, Marc Riboud, Sebastião Salgado. Robert Capa tenta de prendre l’instant où l’Homme fait face à la vérité, au danger et parfois à la mort. Mort d’un milicien républicain Espagne 1936 Nuremberg Une famille allemande au milieu des ruines fumantes (Robert Capa, 1945) 1947. Il fonde, avec ses amis Henri Cartier-Bresson et David Seymour, l'agence de photos Magnum, la 1ère coopérative internationale de photographes autonomes. Sur la route de Nam Dinh au Viêt-Nam, le 25 mai 1954. C’est la dernière photo prise par Robert CAPA Avant d’être tué par une mine. Salgado : photographie pour dénoncer la misère et les conditions de travail dégradantes. Il travaille toujours en noir et blanc, avec une saturation minimale et observe la vie de ceux qui vivent et qui travaillent dans des conditions difficiles : migrants, mineurs, victimes de la famine… Dans un camp en Ethiopie 1984 Salgado Le succès de l’exposition « The Family of Man » en 1955 sera comme le chant du cygne de l’humanisme. Dès les années 1960, les grands idéaux sociaux et humanistes sont en crise. Avec la concurrence de la télévision et suite aux horreurs de la guerre au ViêtNam, le rôle informatif de la photographie d’actualité est remis en question. Robert Frank et Raymond Depardon, illustrent différentes phases de cette « ère du doute » traversée par le reportage. R. Depardon 1983 Les héritiers Raymond Depardon Que ce soit par un retour à la terre, dans la capture d’un moment de solitude volé aux people ou dans celle d’une seconde historique, le photographe et cinéaste humaniste s’intéresse avant tout à la vie des autres. Marion Poussier Révélée par Raymond Depardon lors des Rencontres d'Arles de 2006, Marion Poussier publie un ouvrage éblouissant de maîtrise sur l'adolescence. Lauréate du Prix de Photographie 2010 de l'Académie des Beaux Arts 1950 1980 Belleville-Ménilmontant - Avenue Simon Bolivar - Willy Ronis CONCLUSION Le remorqueur du champ de Mars Doisneau 1926 Nous avons dit plus haut que la photographie humaniste disparaissait à la fin des années 1960. Mais a-t-elle vraiment disparu ? On peut considérer en effet que la photo humaniste ne disparaîtra jamais, en raison de l’éternelle actualité de l’humain.