Haricot lingot sec - Chambre Régionale d`agriculture Languedoc

Transcription

Haricot lingot sec - Chambre Régionale d`agriculture Languedoc
Fiche Technique
Filière Développée en Languedoc-Roussillon
Filière Céréales
Avril 2008
Rédigée par
Gilles BOYER
Haricots Lingots secs
Christophe BONNEMORT
Chambre d’Agriculture de l’Aude
Potentiel des marchés
Production, à retenir ..
 Production
Principaux pays producteurs
Les 4/5ième de la population mondiale
puisent leurs protéines essentiellement
dans les produits végétaux dont les
légumes secs.
A l’échelle mondiale, le terme haricot sec
désigne plusieurs catégories de haricots.
Ils appartiennent majoritairement au
genre Phaséolus et à l’espèce vulgaris
(haricot commun). Ils sont cultivés
principalement en Amérique du Nord et
en Amérique du Sud, au Brésil, au
Canada et en Argentine. Même si la
Chine produit peu de haricots du genre
Phaseolus, des noirs par exemple, le
pays
exporte
presque
toute
sa
production.
On trouve des haricots de toutes les
couleurs : noir, rouge, rose, blanc et de
toutes les formes : rond, aplati, ovoïde
+/-gros.
Production en France
En France, on distingue pour cette
espèce vulgaris, 3 types de haricots
suivant le mode de récolte : le haricot
vert (flageolet), le demi sec et le sec.
Les cultures de haricots secs sont
contractualisées
dans
leur
grande
majorité. Les contrats sont signés entre
les producteurs et une coopérative, un
syndicat ou un conditionneur qui se
charge de la commercialisation. Celle-ci
se partage généralement
entre deux
débouchés : les grossistes en légumes
secs,
les
GMS
d’une
part,
les
conserveurs d’autre part ainsi que les
restaurateurs locaux.
Principaux bassins de production de
haricot blanc sec :

Coco de Paimpol (coco demi-sec) :
plus de 1000 ha

Vendée
850 ha
rouge –
mogette

Castelnaudary (lingot) : 300 ha
pour 600 tonnes – Demande d’IGP en
cours - Syndicat des producteurs de
haricots de Castelnaudary

Tarbes (gros grains) : 150 ha pour
130 tonnes – Label rouge et IGP –
Coopérative du Haricot tarbais

Nord (lingot) : 60 ha – Label rouge –
Association Lingot du Nord

Soissons (gros grains) : 5 ha –
Coopérative agricole du Haricot de
Soisson
(lingot sec et demi-sec) :
pour 1700 tonnes – label
syndicat des producteurs de
de Vendée
En effet la survie du haricot sec passe
aussi par le produit cuisiné (cassoulet,
garbure).
La production française couvre le 1/5ième
de nos besoins en légumes secs.
Les haricots que nous consommons
actuellement sont originaires du Mexique
et d’Amérique Centrale/Sud. Introduits
en Europe, ils se sont largement
développés à partir du XVIième siècle.
En
Languedoc-Roussillon,
les
producteurs se sont regroupés autours
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Rapport intermédiaire
1
Conditionnement, à retenir ..
d’un Syndicat de producteurs de Haricots
à Cassoulet (SPHC).
Un bassin de production autour de
Castelnaudary est en place et regroupe
une quarantaine de producteurs.
Une marque commerciale est déposée :
« haricot de Castelnaudary » et les
producteurs adhérent à la démarche
départementale « Pays Cathare ». Un
dossier IGP est en cours « Haricot de
Castelnaudary »
La contractualisation est obligatoire ainsi
que la traçabilité.
Le haricot doit correspondre à un certain
nombre de critères de commercialisation :
 Haricot de type lingot
 Couleur blanche uniforme
 Humidité ≤ 15,5 %
 Calibre : 1600 à 2300 grains au kilo
soit un poids de mille grains de 450 à
500 grammes
 Grains cassés ridés : maximum 2 %
 Absence d’odeurs anormales, de
moisissures, de parasites (charançon,
bruche) ou de grains parasités
 Coloration
blanche
uniforme
(maximum, 4 % de grains tachés)
 Coefficient de trempage > 2
 Organisation commerciale
Le Syndicat de producteurs délègue la
commercialisation à ARTERRIS On trouve
le haricot de Castelnaudary dans les
LISA (Libre Service Agricole) du GCO
auprès des grossistes en légumes secs
de Carcassonne, auprès des GMS
(Leclerc), dans les boutiques des
producteurs adhérents à la route du
Cassoulet de Castelnaudary.
Pour le Haricot de Castelnaudary,
plusieurs
éléments
de
conditionnement inscrit au cahier des
charges :

Pour le consommateur : en sac
papier de 10 kg, en sac toile jute de
1,5 kg, en boîte cartonnée de 750 g
ou en cassole de 500 g

Pour le grossiste (légumes secs) : sac
papier de 25 kg

Marché des conservateurs : sac
papier
de
25
kg,
sac
polypropylène de 50 kg et big bag
polypropylène de 600 à 1100 kg

Vrac à la condition d’être issu d’un
déconditionnement de sacs clos
de 10 kg ou 25kg exclusivement
(traçabilité)
 Prix
Le prix payé actuellement à l’agriculteur
est de 1200 €/tonne.
Les coûts de production sont de l’ordre
de 1400 €/ha (dont 450 € de semence,
280 € d’eau d’irrigation 400 € de frais
de récolte).
Le rendement moyen est de 1.7 à 2.4
tonnes/ha en moyenne sur ces 4
dernières années ce qui donne une
marge brute moyenne entre 800 et 900
€/ha.
 Synthèse
Le haricot entre en concurrence avec les
céréales et les autres oléo-protéagineux
dans l’assolement des agriculteurs, a des
besoins en eau et a des coûts de récolte
élevés. Cependant cette production
bénéficie d’un fort dynamisme des
organisations agricoles et d’une image
claire de produit du terroir, avec des
perspectives
d’amélioration
des
techniques culturales.
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Impact environnemental
 Impact des intrants
Peu d’intrants : deux désherbages, 100
unités/ha d’azote maxi, avec une
conduite de culture raisonnée basée sur
l’utilisation d’outils d’aide à la décision.
 Impact sur la ressource en eau
Besoins importants en eau : 1200 à
2400 m3 suivant les années
 Impact sur les paysages
Aucun
 Impact sur la biodiversité
Implantation d’une légumineuse, venant
améliorer les assolements céréales /
oléagineux.
 Synthèse
Effet environnemental : positif sur la
diversité des assolements
Contraintes
techniques
agronomiques
et
 Type de sols
Eléments défavorables
 Les sols drainant mal
 Les sols battants
 Les "terres blanches"
 Les parcelles trop caillouteuses
(battage)
 Topographie
Parcelles planes de préférence.
Eviter les parcelles très infestées en
liserons
(difficulté
d’arrachage
et
d’andainage) et morelles (salissement
des grains au battage).
 Adaptation au climat
Culture
adaptée
au
climat
méditerranéen , de par sa nature de
légumineuse à cycle court.
Il faut que la température du sol atteigne
14 ° pour pouvoir semer (à vérifier
suivant les parcelles). Le haricot doit
alors lever sous une dizaine de jours.
 Implantation de la production
Il faut impérativement limiter le nombre
de passages afin d’avoir un sol plat et
rassis au semis :
 labour en décembre / janvier,
 reprise à la herse lourde ou au
vibroculteur en février,
 reprise au vibroculteur mi-avril.
 Conduite de la production
Le semis :
 Les semis peuvent se réaliser à partir
du 1er mai
 Densité :
l’objectif de peuplement
est de 200 000 graines/ha soit 150
kg/ha. Cette quantité est à adapter
en fonction de la faculté germinative
du lot de semences de base. Prévoir
une densité linéaire de 12 grains / ml
 Matériel : semoir pneumatique
 Protection au semis : on vise
essentiellement la mouche du semis.
Les semences certifiées sont traitées
contre la fonte des semis et la
mouche grise des semis. Il faut
également surveiller les limaces.
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Le désherbage est délicat car :
 le haricot supporte mal les herbicides
 les interlignes larges et la faible
hauteur des plantes favorisent le
développement des adventices
Le cycle de la culture est court : on
dispose de peu de possibilités de
rattrapage.
La fumure :
 La fumure Phospho-potassique se
raisonne en fonction des analyses de
sol ou par défaut se limite aux
exportations de la culture : 50 à 60
unités suffisent en sols bien pourvus.
 La fumure azotée est fractionnée en
2 apports de 50 u/ha maxi pour
compléter la fixation symbiotique de
l’azote atmosphérique
La lutte contre les maladies :
 La graisse du haricot : pas de
traitement systématique
 Anthracnose, Botrytis, Sclérotinia :
pas de traitement systématique
La lutte contre les ravageurs :
 La pyrale du maïs et pucerons verts
et noirs : peu courant, à observer,
pas de traitement systématique.
Récolte :
La récolte des parcelles du programme
est gérée en fonction d’un état de
maturité des parcelles début août. Elle
se fait en deux temps : Arrachage et
Andainage
Transport chez le collecteur :
La livraison s’effectue soit en prestation
par le collecteur, soit directement par le
producteur. Elle est réalisée aussitôt
après la récolte pour être mise en
ventilation chez le collecteur. Les
transporteurs internes et externes sont
liés par un cahier des charges spécifique
qui détermine les obligations à respecter
pour l'enlèvement au champ et la
livraison chez le collecteur.
Calendrier de production
Déc-janvier
Labour
Mai
Semis
Printemps
Eté
Désherbage
Fertilisation
Phytosanitaires
Irrigation
Août
Récolte
 Irrigation
La culture du haricot ne se conçoit pas
sans irrigation dans les conditions pédoclimatiques de Castelnaudary. On note
deux périodes particulièrement sensibles
au déficit hydrique :
 la phase semis/levée (15 jours)
 de la préfloraison à la maturation des
gousses (30 à 45 jours)
L’irrigation est déclenchée à partir d’un
outil de pilotage : les tensiomètres. Un
suivi des conditions climatiques (pluie,
ETP) et du stade de développement des
plantes permet de calculer la dose et la
fréquence des irrigations. La diffusion de
l’information est assurée au travers d’un
message spécifique.
 Contrainte de main d’oeuvre
Peu de besoin car culture mécanisée
 Contrainte foncière
C’est une contrainte importante car il
faut un
parcellaire
adapté
à
la
mécanisation, ce qui n’est souvent pas le
cas des parcelles viticoles de coteaux.
Un minimum de 1.50 ha est requis de
forme rectangulaire, avec un accès pour
des engins agricoles de minimum 3 m de
large.
 Mécanisation
C’est une contrainte pour la partie
récolte qui doit se faire avec une
moissonneuse adaptée.
 Sensibilité au précédent vigne
Pas de contraintes identifiées.
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Dispositif réglementaire
production est soumise
auquel
Permet d’activer les DPU depuis 2008.
Ne bénéficie pas de recouplage.
la
Risque financier et intérêt économique
pour l’exploitant
 Résultats économiques et facteurs de
risque
Les coûts de production sont de l’ordre
de 1400 €/ha (dont 450 € de semence,
280 € d’eau d’irrigation 400 € de frais
de récolte).
Le rendement moyen est de 1.7 à 2.4
tonnes /ha en moyenne sur ces 4
dernières années.
La marge brute moyenne se situe entre
800 et 900 €/ha.
Notion de risque : la variabilité des
résultats est très forte d’une année à
l’autre, du fait en particulier de la
technicité difficile et des stress climatiques
(eau, températures excessives en été)
 Besoins de trésorerie
La production de haricot s’étale une
période courte et ne nécessite pas
beaucoup de main d’œuvre. Les charges
à avancer sont peu importantes.
 Risque financier lié aux investissements
Risques faibles si la partie récolte est
mutualisée (CUMA)et la partie tri et
calibrage assurée par l’organisme de
collecte.
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Personnes ressources
S. VIALETTE : Président du Syndicat de producteurs de Haricots à Cassoulet
G. BOYER : Chambre d’Agriculture, animateur du Syndicat
C. RECLUS : Directeur filières GCO
T. HENNINOT, GCO, Chargé de la commercialisation
Bibliographie

Syndicat de Producteurs de Haricot de Castelnaudary (SPHC) : projet dossier Languedoc –
Roussillon (2007)

SPHC : Guide de conduite de la culture du haricot (1997)

G.BOYER : Développement d’une méthode de fertilisation azotée raisonnée (1999)

G.BOYER : CR CPER (2000-2006)

FAO : statistiques

UFPLS : Union Française des Producteurs de Légumes secs

Bimensuel perspectives des céréales et oléagineux canada
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