première générale
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FICHE METHODE 3 L’exercice du commentaire composé vous demande d’analyser un texte et de proposer votre étude sous une forme soigneusement structurée. Il s’agit donc de procéder à une recherche sur le texte et de montrer que les choix de l’auteur sont motivés par une volonté précise (faire passer une idée, une émotion, une vision du monde…). Il faut montrer que vous comprenez le texte mais il ne faut pas le raconter ! (l’examinateur sait lire). Tâchez donc toujours de prendre du recul sur ce qui est raconté pour vous mettre à la place de l’auteur. A. Réflexion préalable 1. Analyse du texte Après avoir lu le texte (et ce qui l’entoure : le chapeau, les notes, la référence), assurez-vous que vous le comprenez en tâchant de le résumer en quelques mots (une phrase par paragraphe ou strophe par exemple). Puis posez-vous les questions suivantes : (attention, parfois la réponse n’est pas facile, parfois pas intéressante) A quel genre appartient ce texte ? Quelle forme particulière a été choisie ? Est-il essentiellement argumentatif, descriptif, narratif ou explicatif ? Quel est le thème et/ou la thèse de ce texte ? Suit-il ue évolution ? Peut-on repérer un mouvement, une suite logique ou chronologique des paragraphes ou strophes ? Le passage est-il situé au début ou la fin d’une œuvre ? Quel est l’intention de l’auteur ? Quels sentiments naissent chez le lecteur ? Quel(s) registre(s) ? Le texte est-il construit sur un procédé : comparaison ? opposition ? exagération ? … 2. Formuler la problématique A partir de toutes ces recherches vous pouvez décrire le texte en une phrase du type : Ce texte est un monologue tragique qui cherche à faire comprendre au lecteur la souffrance de Médée. Ce texte est le récit ironique de Candide au milieu d’une guerre : cela permet à l’auteur de la dénoncer. Et cela vous aide à former la problématique et le plan : Qu’est-ce que l’auteur cherche à nous faire comprendre dans ce monologue ? I. Médée souffre : c’est une femme trahie et abandonnée II. Médée est prise au piège des Dieux : ce monologue est tragique Comment l’auteur parvient-il à dénoncer la guerre ? I. L’auteur raconte le récit de Candide au milieu de la guerre II. L’auteur dénonce la guerre par l’ironie Vous remarquerez que l’on se demande toujours ce que l’auteur fait ou cherche à faire. Vous remarquerez, de même, que les grandes parties correspondent à des réponses possibles à la problématique. B. Justifier et structurer l’étude 1. Plan et procédés Il vous faut à présent trouver comment l’auteur a développé chaque aspect de son texte. Etudiez les spécificités du genre (versification, focalisation, double énonciation ou argumentation), la ponctuation, le vocabulaire (mélioratif / péjoratif ? familier / soutenu ?), les temps ou modes verbaux. Ensuite, cherchez les figures de substitution, rapprochement, opposition, exagération ou atténuation. Il ne s’agit pas d’être exhaustif mais d’aller à l’essentiel. Questionnez les points importants et ne perdez pas de temps. Placez chaque procédé dans la partie qui semble le mieux convenir et regroupez les figures qui ont un objectif commun. 2. Rédaction Votre devoir commence par une introduction qui présente le contexte, le texte, amène progressivement à la problématique puis propose le plan. Chaque partie doit être claire et annoncée : vos projets doivent être présentés avec simplicité et nuance. A l’intérieur de chaque partie il faut regrouper les idées qui ont le même effet en sous-parties. Ces sousparties doivent aussi être annoncées (et précédées d’un alinéa). Votre développement doit contenir des idées générales (sur le genre, le registre, le thème, le type de discours…) mais aussi des analyses précises (citations, procédés et commentaires) A la fin de chaque partie, il faut proposer une conclusion qui résume l’idée démontrée. Votre devoir doit se terminer par une conclusion qui résume l’étude (et non texte) et ouvre votre recherche sur une question plus large : à un autre genre, l’ensemble de l’œuvre, le registre… Voici un exemple de développement rédigé : à partir du texte « La bicyclette » de J. Réda (Retour au calme) Passant dans la rue un dimanche à six heures, soudain, Au bout d’un corridor fermé de vitres en losange, On voit un torrent de soleil qui roule entre des branches Et se pulvérise à travers les feuilles d’un jardin, Avec des éclats palpitants au milieu du pavage Et des gouttes d’or — en suspens aux rayons d’un vélo. C’est un grand vélo noir, de proportions parfaites, Qui touche à peine au mur. Il a la grâce d’une bête En éveil dans sa fixité calme : c’est un oiseau. La rue est vide. Le jardin continue en silence De déverser à flots ce feu vert et doré qui danse Pieds nus, à petits pas légers sur le froid du carreau. Parfois un chien aboie ainsi qu’aux abords d’un village. On pense à des murs écroulés, à des bois, des étangs. La bicyclette vibre alors, on dirait qu’elle entend. Et voudrait-on s’en emparer, puisque rien ne l’entrave, On devine qu’avant d’avoir effleuré le guidon Éblouissant, on la verrait s’enlever d’un seul bond À travers le vitrage à demi noyé qui chancelle, Et lancer dans le feu du soir les grappes d’étincelles Qui font à présent de ses roues deux astres en fusion. Après un alinéa présentation du I : métamorphose d’un objet quotidien Dans un premier temps nous allons montrer comment le poème décrit la métamorphose d’un objet quotidien. Pour commencer, il s’agit d’établir les circonstances A la suite, la deuxième phrase présente le 1. du I : des circonstances quotidiennes quotidiennes dans lesquelles l’objet est aperçu par le poète. Le poème présente les éléments Le paragraphe se construit autour d’une seule idée : le vélo est aperçu dans des circonstances banales, il attire toutefois le regard du poète. circonstanciels de lieu « dans la rue » et de temps « un dimanche à six heures » précisent le L’idée est soutenue par : des citations, le nom des procédés grammaticaux, et elles sont expliquées dans des phrases très simples et courtes. Une phrase conclut le paragraphe et rappelle l’idée. Elle présente succintement l’idée qui va suivre. Après un alinéa, la première phrase reprend le 1. du I et annonce l’idée du 2. = la lumière joue un rôle important dans la métamorphose. qui entourent la rencontre avec la bicyclette dès le premier vers : les compléments verbe au participe présent « passant ». La situation semble banale. Mais l’objet attire toutefois le regard, comme le laisse sentir l’adverbe « soudain » mis en valeur à la rime. L’objet est d’abord nommé par un vocabulaire très simple : « vélo », « un grand vélo noir ». La familarité de ces mots confère à l’objet une dimension très concrète et commune. La description de ce vélo est encadrée par des éléments extérieurs insignifiants : « la rue est vide », « parfois un chien aboie ». Mais l’objet ne semble pas si banal, il paraît même réagir à l’intérêt du poète, comme l’indique l’adverbe « alors ». La bicyclette semble se mettre en mouvement sous son regard. C’est donc dans une situation très banale que le poète va transformer un simple vélo en objet d’admiration, et c’est essentiellement par un jeu de lumière qu’il va y parvenir. Nous venons de voir que la bicyclette était perçue dans un contexte tout-à fait ordinaire. C’est l’observation de la lumière et de ses reflets qui va conférer à cet objet un pouvoir poétique. Dans ce poème le vélo est immobile. Cependant dès le début du texte, il apparaît dans un chatoiement de rayons du soleil. La présence de la lumière est présente en particulier dans deux passages du texte. Dans le premier passage, le lumière est comparée à Le 2. est construit autour du rôle de la lumière dans le poème et ne parle que de cela. Une fois de plus les phrases sont le plus possible courtes et claires. Les citations sont commentées très simplement. un torrent dans une métaphore filée : « un torrent de soleil », « des gouttes d’or ». C’est ce qui dirige le regard du poète dans la direction du vélo. La présence de cette lumière met en valeur l’objet et donne un nouveau sens à l’expression « aux rayons d’un vélo ». On ne peut en effet s’empêcher de penser aux rayons du soleil. A la fin du texte, on retrouve la présence chaleureuse de cette lumière : « Éblouissant », « lancer dans le feu du soir les grappes d’étincelles / Qui font à présent de ses roues deux astres en fusion. » La métaphore devient céleste. Elle est plus forte, il ne s’agit plus d’une lumière humide mais de la puissance du feu. Le mouvement de la lumière s’est en quelque sorte transmis à la bicyclette. La transformation A la fin, on rappelle l’idée de chaque paragraphe pour clore la partie. est accomplie. C’est donc la lumière qui a permis à une simple bicyclette cette métamorphose poétique. Dans un contexte quotidien, un objet ordinaire est transformé grâce à un jeu de lumière ou plutôt grâce à la vision particulière, au langage particulier du poète. Il ne s’agit que du I : on n’a pas encore parlé de l’impression de rêverie liée au sens (vue, ouïe), de la métaphore de l’oiseau, de l’absence de subjectivité, de la forme très libre du poème… Voici l’exemple de paragraphe présenté ci-dessus commenté Le début du paragraphe présente les idées. Dans un premier temps nous allons montrer comment le poème décrit la métamorphose d’un objet quotidien. Pour commencer, il s’agit d’établir les circonstances quotidiennes dans lesquelles l’objet est aperçu par le poète. Le poème présente les éléments Les procédés sont parfois de simples remarques grammaticales : CCL, CCT, partcipe présent, adverbe, vocabulaire familier… qui entourent la rencontre avec la bicyclette dès le premier vers : les compléments circonstanciels de lieu « dans la rue » et de temps « un dimanche à six heures » précisent le verbe au participe présent « passant ». La situation semble banale. Mais l’objet attire toutefois le regard, comme le laisse sentir l’adverbe « soudain » mis en valeur à la rime. L’objet est d’abord nommé par un vocabulaire très simple : « vélo », « un grand vélo noir ». La familarité Les citations sont courtes de ces mots confère à l’objet une dimension très concrète et commune. La description de ce Le commentaire joue sur les synonymes : banal, concret, commun, insignifiant, simple… vélo est encadrée par des éléments extérieurs insignifiants : « la rue est vide », « parfois un Le paragraphe contient un mouvement : Vélo banal mais qui attire le regard ! chien aboie ». Mais l’objet ne semble pas si banal, il paraît même réagir à l’intérêt du poète, comme l’indique l’adverbe « alors ». La bicyclette semble se mettre en mouvement sous son regard. C’est donc dans une situation très banale que le poète va transformer un simple vélo en objet d’admiration, et c’est essentiellement par un jeu de lumière qu’il va y parvenir. Nous venons de voir que la bicyclette était perçue dans un contexte tout-à fait ordinaire. C’est l’observation de la lumière et de ses reflets qui va conférer à cet objet un Les procédés sont parfois peu nombreux : une métaphore filée, une expression Les citations sont séparées pour montrer que cette métaphore filée mérite trois commentaires différents Le commentaire n’analyse que la lumière mais lui prête divers qualité : éclairage, chaleur, puissance, mouvement… Le paragraphe contient un mouvement : l’objet immobile se met en mouvement ! pouvoir poétique. Dans ce poème le vélo est immobile. Cependant dès le début du texte, il apparaît dans un chatoiement de rayons du soleil. La présence de la lumière est présente en particulier dans deux passages du texte. Dans le premier passage, le lumière est comparée à un torrent dans une métaphore filée : « un torrent de soleil », « des gouttes d’or ». C’est ce qui dirige le regard du poète dans la direction du vélo. La présence de cette lumière met en valeur l’objet et donne un nouveau sens à l’expression « aux rayons d’un vélo ». On ne peut en effet s’empêcher de penser aux rayons du soleil. A la fin du texte, on retrouve la présence chaleureuse de cette lumière : « Éblouissant », « lancer dans le feu du soir les grappes d’étincelles / Qui font à présent de ses roues deux astres en fusion. » La métaphore devient céleste. Elle est plus forte, il ne s’agit plus d’une lumière humide mais de la puissance du feu. Le mouvement de la lumière s’est en quelque sorte transmis à la bicyclette. La transformation est accomplie. C’est donc la lumière qui a permis à une simple bicyclette cette métamorphose poétique. Dans un contexte quotidien, un objet ordinaire est transformé grâce à un jeu de lumière ou plutôt grâce à la vision particulière, au langage particulier du poète.