Vol. 7, No. 3 - Sécurité publique Canada

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Ministry Library
Adviser
'also;
A MONTHLY JOURNAL FOR THE CRIMINAL JUSTICE SYSTEM
LE COURRIER MENSUEL DE LA JUSTICE PÉNALE
Feeling Good Inside
Un sentiment de bien-être intérieur
A Journalist Observes the System
Le système vu de l'intérieur par une
ex-journaliste
Police and Community Join Forces
Police et collectivité unissent leurs
efforts
Young Offenders Act Introduced
Le projet de loi sur les jeunes
contrevenants est déposé
'Vol. 7, No. 3, March/mars 1981
LIBRARY
M INISTRY OF THE SOLICITOR
GENERAL
APR
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Feeling Good Inside
A prison should be a place where people
can learn to feel good about themselves.
François Truffaut
My heart sank as the heavy steel doors clanged shut
behind me. I was trapped — trapped as surely as any
other criminal sentenced to do time in a provincial
institution.
That's how I'd planned to begin this article when the
warrant for my arrest arrived in Ottawa a week before
I vvas due to turn myself in at the Prince Albert Correction Centre. Certainly, I'd had plenty of time to ponder
the joys of such a sojourn — the loss of freedom, the
boredom of days locked in a solitary cell — and
wonder, like so many before me, just how I'd managed
to get myself into this situation. And all because I'd
been found guilty of "... ignorance of the Saskatchewan correctional system."
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2
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Un sentiment de bienêtre intérieur
«Une prison devrait être un endroit où
les gens peuvent apprendre à éprouver un
sentiment de bien-être intérieur.»
François Truffaut
Un sentiment de découragement m'envahit lorsque les
lourdes grilles d'acier se refermèrent derrière moi
avec un bruit de métal. Je me suis sentis coincée —
aussi coincée que tout criminel condamné à purger
une peine dans un établissement provincial.
Voilà comment j'avais prévu de commencer le présent article lorsque mon mandat d'arrestation est arrivé
à Ottawa une semaine avant le jour où je devais me
présenter au Centre correctionnel de Prince-Albert.
Certes, j'avais eu tout le temps de songer aux joies
d'un tel séjour — la perte de liberté, l'ennui des journées passées dans une cellule solitaire — et de me
demander, comme bien d'autres avant moi, comment
j'en étais arrivée à me retrouver dans cette situation.
Et tout cela parce que j'avais été trouvée coupable
... d'ignorance du système correctionnel de la
Saskatchewan».
Exterior of the new prison with chapel in right
background
I'd felt that any article dealing with incarceration
should inevitably begin with despair and a clanging
door. Yet as I waited outside the spanking new institution in the 40 below zero weather hoping that someone
would soon allow me in, the idea seemed suddenly
inappropriate.
Partly it was because I couldn't imagine that seethrough glass door "clanging" shut behind anybody,
and partly it was because, half frozen as I was, the
brightly painted interior looked singularly inviting.
Apart from me, the forty or so "offenders" due to be
processed that evening were all senior Saskatchewan
correctional personnel assigned to try out the new
facilities and share their perceptions of the philosophy
behind the new institution.
L'extérieur de la nouvelle prison, avec la chapelle
à l'arrière, à droite.
J'avais décidé que tout article traitant d'incarcération
devait inévitablement commencer par des sentiments
de désespoir et le bruit métallique d'une grille. Pourtant, en attendant à l'extérieur du bâtiment tout neuf,
par une température de moins 40 degrés, tout en espérant qu'on veuille bien m'y laisser entrer bientôt, je
trouvais soudain l'idée impropre.
C'était en partie parce que je n'arrivais pas à m'imaginer cette porte de verre transparent se refermant
derrière qui que ce soit «avec un bruit de métal» et, en
partie, parce que, à demi gelée que j'étais, les murs
intérieurs aux couleurs vives me paraissaient singulièrement invitants.
En plus de moi, la quarantaine de «détenus» devant
se soumettre aux modalités d'admission ce soir-là
étaient tous des cadres supérieurs des Services correctionnels de la Saskatchewan qui devaient mettre
à l'essai les nouvelles installations et dire comment ils
percevaient les principes sur lesquels le nouvel
établissement était fondé.
3
Alex Nixon admitting Terry Thompson
Alex Nixon accueille Terry Thompson
Like any of the inmates to follow, we were duly
processed, searched and fingerprinted, then led across
the quadrangle to one of the six "normal" living units
which will, in the future, house 13 inmates.
4
Comme tout détenu qui viendrait par la suite, nous
avons dû nous prêter à toutes les formalités d'usage, y
compris les fouilles et les empreintes digitales, puis
on nous a conduits à travers la cour vers l'une des six
unités résidentielles «normales» qui, à l'avenir,
logeront 13 détenus.
My anticipated solitary cell turned out to be a rather
pleasant single room, carpeted, as was the whole unit,
and containing a single bed, a dresser and chair, an
open cupboard, a window from which to view the world,
and a windowless wooden door that insured privacy
from the hall without. A lounge area with TV and bathroom facilities completed the upper floor, while downstairs we found a well-equipped kitchen, a laundry
room and a pool room.
Ma cellule solitaire anticipée s'est révélée une
chambre simple plutôt agréable, recouverte d'une
moquette, comme toute l'unité d'ailleurs, et elle
contenait un lit simple, une commode, une chaise, un
placard ouvert, une fenêtre qui donnait sur l'extérieur et une porte de bois sans fenêtre qui protège des
regards indiscrets du couloir. Il y avait une salle de
télévision et une salle de bains à l'étage tandis que le
rez-de-chaussée abritait une cuisine bien équipée,
une salle de lavage et une salle de billard.
"Not bad at all," we concluded as we gathered round
the kitchen table for a light snack. Like the regular inmates who would later live in this unit, we were responsible for our own wake-up call, for breakfast within the
unit and for our arrival at the main building at a given
time.
«Pas mal du tout», faisons-nous en nous rassemblant
autour de la table pour prendre une collation. A l'instar des détenus réguliers qui viendraient habiter cette
unité, nous étions responsables de notre propre
réveil le matin, du petit déjeuner pris dans l'unité et
de notre arrivée à l'immeuble principal à l'heure dite.
It's called "making the inmate responsible for his
own behaviour," the philosophy by which the innovative
new $10 million complex will be run. And according to
Saskatchewan Director of Corrections, Terry Thompson, himself an "inmate" in this exercise, it's not just
another new theory, but an approach that the province
has been testing out successfully for quite some time.
C'est la philosophie de «rendre le détenu responsable de son propre comportement» qui est à la base
du nouveau complexe innovateur d'une valeur de
10 millions de dollars. Et d'après Terry Thompson,
directeur des Services correctionnels de la Saskatchewan, et lui-même «détenu» pour la circonstance, il
ne s'agit pas seulement d'une autre théorie nouvelle,
mais d'une approche qui, d'après les tests faits par
la province, s'avère une réussite depuis un bon moment
déjà.
T-7
Ralph Crawford points out security features to Marjorie
Heath and Dennis Chub.
Ralph Crawford explique les mesures sécuritaires à
Marjorie Heath et Dennis Chub.
"Our move to the living unit concept in this institution," he told me, "is based on other successful experiences we've had, not on theories we've picked up
out of books. In planning this facility, and the Saskatoon
Correctional Centre, we looked to our other operations
where we had broken inmates up into natural living or
working groups and where we'd had great success. In
our community training residences, for instance, we
found that the dozen or so inmates behaved much more
responsibly than they did in the conventional prison.
They related differently, both to staff and to each other,
and the focus seemed to be on how to make it in
society rather than on how to be a smart con in a prison.
"We also looked at our work camps and noted that
through 15 years of experience in the '70's, our inmates
and staff seemed to get along better; the escape rate
was virtually nil, the inmates did productive work; they
learned skills; and though they still suffered the loss of
freedom in terms of being incarcerated, they felt they
were being productive people; they began to feel good
about themselves as people who could contribute something, rather than just sitting in prison.
1•1111
«Notre adoption du concept des unités résidentielles
dans cet établissement, leur raconta-t-il, est attribuable à d'autres expériences heureuses que nous
avons vécues, et non à des théories que nous avons
glanées dans des livres. En planifiant cette installation,
la deuxième au Centre correctionnel de Saskatoon,
nous avons tenu compte de nos autres établissements
où nous avons réparti les détenus en groupes de
travail ou suivant leurs affinités naturelles et où nous
avons remporté beaucoup de succès. Par exemple,
dans notre résidence de formation communautaire,
nous avons découvert que les quelque 12 détenus faisaient preuve d'un comportement beaucoup plus
responsable que dans les prisons conventionnelles.
Ils ont établi des rapports différents, tant avec le
personnel que l'un envers l'autre, et ils semblaient
chercher comment réussir dans la société plutôt
que bien jouer les escrocs en prison.»
«Nous avons aussi examiné les résultats de notre
camp de travail et remarqué que sur une période
de 15 ans qui s'est terminée dans les années 70, les
détenus et le personnel semblaient mieux s'entendre,
le taux d'évasion était à peu près inexistant, et les
détenus faisaient un travail utile et apprenaient un métier. Même s'ils étaient forcément privés de liberté,
ils s'estimaient néanmoins des gens productifs, et ils
se sont mis à éprouver un sentiment d'utilité puisqu'ils pouvaient offrir une contribution quelconque,
plutôt que de se contenter de passer le temps.»
"I think that's an area where we've done rather well,"
Thompson pointed out. "Enabling people to be responsible suggests their having the ability to make decisions, to make choices. For example, as we insisted
with you "inmates", the regular inmates will have to be
responsible for getting themselves around in the morning. If they don't own an alarm clock themselves, they're
going to have to contract with a buddy to wake them up.
Staff will not say, "Get out of your room now and go to
your shop placement. It's like going to work, you have to
choose to go to work and if you don't, you suffer the
consequences, such as a loss of privileges or lock up."
New facilities will replace these cells in the old
institution.
Les nouvelles installations remplaceront ces cellules
du vieil établissement.
«C'est là un domaine où nous avons assez bien
réussi», de faire remarquer Thompson. «Le fait
d'amener les gens à prendre leurs responsabilités
suppose qu'on leur accorde la liberté de prendre
des décisions, de faire des choix. Par exemple, tout
comme nous l'avons fait avec vous, nous insisterons pour que les détenus réguliers soient responsables
de toute l'organisation entourant leur lever. S'ils ne
possèdent pas eux-mêmes un réveil-matin, ils devront
trouver un copain qui acceptera de les réveiller. Les
employés éviteront de dire: «Quittez votre chambre
maintenant et présentez-vous aux ateliers.» C'est
comme aller travailler, il faut choisir d'y aller et si on
n'y va pas, il faut en supporter les conséquences,
comme perdre des privilèges ou être enfermé dans
sa cellule.»
lnherent in the concept is acceptance of the "justice
model" propounded by Dr. David Fogel. Fogel, who
spoke to "inmates" at the two-day colloquium, feels
that while our system does make an honest attempt to
mete out justice in the courts, it breaks down completely once the penitentiary doors close behind an offender.
He loses, not only the freedom for which he was sentenced, but many of his rights as a human being. "For
justice to be done, a person must be treated as an
individual with rights," Fogel believes.
Since an institution is an almost impossible place for
democracy to flourish, Dr. Fogel stresses that the key
to any hope of justice within its walls lies in the attitude
of the correctional workers, who, because of their
tenure within the penitentiary, are often even more
"institutionalized" than the inmates themselves.
Ralph Crawford, director of the new Prince Albert
centre, echoes Fogel's belief. "All that counts is what
transpires between the correctional worker and the
inmate, so it's important that the guard understand the
goals and work toward them, and that they and the inmates ... see each other and treat each other as
individuals rather than as guards and cons," says
Crawford.
Terry Thompson, for his part, notes that Saskatchewan has, for a number of years, been moving toward
the justice model in the operation of its prisons. "Most
of us," he pointed out, "have read widely on the justice
model ... but we have needed the opportunity to focus
discussion on certain policy issues, such as an inmate
discipline process and an inmate complaint process.
Having Dr. Fogel as a guest here provided a natural
focus to look at the impact of allowing an inmate to call
a witness, versus not allowing him to do so. It dealt with
the so-called justice method of conducting a disciplinary panel as opposed to the so-called treatment method,
or, as Fogel used the simulation exercise, a behaviour
adjustment panel approach where, in my opinion, the
excuses, or the treatment excuses for behaviour, were
predominant rather than the justice.
"... That helped corrections managers to focus on some
of the pros and cons of various approaches and will
assist us enormously in making our final decisions and
recommendations to government in terms of the type of
discipline we should adopt."
In addition to the 11-week basic custodial course, all
correctional staff, men and women, in the two new
centres will receive a five-week course relating to the
living unit concept, the teaching of group dynamics and
interpersonal skills.
The buzzword in all of this is "normalization,"
simulating as far as possible a normal lifestyle, so that
the inmate will be to the greatest extent possible prepared to assume responsibility for his own life outside
the institution. "We are attempting to normalize our
living unit," Thompson reflects, "so that people who are
successful in living in those places can also be successful living in the community. As such, the problems they
learn to solve in their units and in their everyday lives
in jail, ought to, as closely as possible, approximate the
problems they will have to solve on the street.
Le concept tient à l'acceptation du «modèle judiciaire» avancé par David Fogel qui s'est adressé aux
«détenus» pendant le colloque de deux jours.
M. Fogel est d'avis que même si notre système essaie
véritablement de donner justice par l'intermédiaire
de nos tribunaux, il s'écroule complètement une fois
que les portes du pénitencier se referment derrière
le détenu. Celui-ci perd non seulement sa liberté, mais
aussi nombre de ses droits en tant qu'être humain.
Selon M. Fogel, «pour que justice soit faite, un détenu
doit être traité comme une personne ayant des
droits». Comme il est presque impossible d'exercer
la démocratie dans un pénitencier, M. Fogel souligne que la clé de tout espoir de justice à l'intérieur
des murs tient à l'attitude des travailleurs correctionnels qui, étant donné leur expérience au sein du
pénitencier, sont même souvent plus «institutionalisés» que les détenus eux-mêmes.
Ralph Ciawford, directeur du nouveau centre
de Prince-Albert, entérine le point de vue de M. Fogel.
«Tout ce qui compte, c'est ce qui transpire entre le
travailleur correctionnel et le détenu; il importe que le
garde comprenne les buts et cherche à les atteindre, et
que gardes et détenus se traitent comme des personnes humaines, plutôt que comme des gardes et des
détenus», de dire M. Crawford.
Quant à Terry Thompson, il signale que depuis
nombre d'années, le fonctionnement des prisons de
la Saskatchewan s'inspire de plus en plus du modèle judiciaire. «La plupart d'entre nous, signale-t-il,
avons beaucoup lu sur le modèle judiciaire, mais il
nous fallait avoir l'occasion d'axer la discussion sur
certaines questions de principe, comme le processus de discipline et le processus de règlement des
griefs des détenus. Le fait d'avoir M. Fogel comme
conférencier nous a permis de discuter tout naturellement des conséquences qui découlent de la possibilité de permettre à un détenu de convoquer un témoin,
plutôt que de ne pas le lui permettre. La question
portait sur la méthode dite judiciaire d'organiser un
comité de discipline par opposition à la méthode
dite de traitement ou, comme M. Fogel nous l'a fait
comprendre, un comité de justification du comportement où, à mon avis, les excuses ou les prétextes
de traitement du comportement prédominent sur la
justice. Cette séance a permis aux administrateurs des
services correctionnels d'examiner certains avantages et inconvénients et nous aidera beaucoup à présenter nos dernières décisions et recommandations
au gouvernement en ce qui a trait au genre de discipline
à adopter.»
En plus du cours de base de 11 semaines qui est
donné aux gardes, tous les employés correctionnels,
hommes et femmes, des deux nouveaux centres
bénéficieront d'un stage de cinq semaines portant sur
le concept des unités résidentielles et l'enseignement de la dynamique de groupe et de la sociabilité.
7
"Inmates" enjoy new gym facilities.
Les "détenus" au gymnase.
Ma vis Kainz prepares for the day.
Ma vis Kainz se prépare pour la journée.
Brian Grain ger demonstrates computer facility.
Brian Grain ger explique le fonctionnement de
l'ordinateur.
Alex Nixon processing inmates Tony Lund, Jocelyn
Marshall and Dick Till.
Alex Nixon et les détenus
Tony Lund, Jocelyn
Marshall et Dick Till.
Simone Denis in living unit.
Simone Denis dans une unité résidentielle.
Jim Schneider and Tony Lund make breakfast.
C'est au tour de Jim Schneider et de Tony Lund à faire
le petit déjeuner.
Betty Trout being fingerprinted by Floyd Lavallee
Floyd La vallée prend les empreintes digitales de
Betty Trout,
Living in an attractively furnished living unit is not,
he believes, a luxury when to many inmates something
as mundane as not butting your cigarette on the carpet
is a learning experience.
All meals will be eaten within the living unit, either
prepared at breakfast by the inmates themselves or
sent over from the main building and reheated. Because all nneals are in the unit, there is, Thompson
feels "... the potential to deal with whatever comes up
in a natural environment, much as you do in your family
and I do in mine. That type of natural grouping around
mealtime is very important.... Also, there will be
regular meetings, at least weekly, where groups in the
units will meet to discuss specific things about how
their units operate and what rules it has on certain
issues.
"We expect the inmates to set a lot of their own
standards and rules in the living unit and to use this
positively," Crawford points out. "They will be expected
to do a full and meaningful day's work (and will be paid
a wage for it)."
Officials want to define clearly the difference between
work and leisure — again, as closely as possible
approximating the conditions on the street. This means
that while a variety of classes and hobbies will be made
available, many within the nearby community, they will
be offered in the evening rather than as alternatives
to work during the day.
10
Le mot-clé dans tout cela est la «normalisation»,
recréant dans toute la mesure du possible un mode de
vie normal, de manière à ce que le détenu puisse se
préparer le mieux possible à assumer la responsabilité
de sa propre vie à l'extérieur du pénitencier. «Nous
essayons de normaliser nos unités résidentielles, de
dire Thompson, afin que les gens qui réussissent
dans ces endroits-là puissent également faire de leur
vie un succès dans la collectivité. Comme telles, les
difficultés qu'ils doivent apprendre à résoudre dans
leurs unités et dans leur vie de tous les jours en prison
devraient ressembler, dans toute la mesure du
possible, aux problèmes qu'ils auront à régler dans
la collectivité.»
D'après Thompson, le fait de vivre dans une unité
résidentielle aménagée avec goût n'est pas un luxe,
lorsque quelque chose d'aussi banal que de ne pas
éteindre sa cigarette sur le tapis représente pour de
nombreux détenus une expérience d'apprentissage.
«Tous les repas se prennent à l'intérieur de l'unité
résidentielle et ils sont soit préparés le matin par
les détenus eux-mêmes, soit apportés de l'immeuble
principal et réchauffés.» D'après Thompson, «cela
permet de régler dans un milieu naturel les questions
qui surgissent, tout comme vous le faites dans votre
famille et moi dans la mienne. Le fait de se regrouper
ainsi naturellement autour d'une table est très important; il y a aussi des réunions régulières, au moins
hebdomadaires, où des groupes des unités examinent
des choses particulières concernant la façon dont
fonctionnent leurs unités et les règles qu'elles imposent
à certains égards.
Existing shop facilities will continue to be used.
On se servira encore de certaines installations
existantes.
"The other theme that runs through the entire philosophy behind our correctional centres," Thompson observes, "is that inmates should be able to learn to feel
good about themselves as individuals. That doesn't
mean that they should feel good about the crimes
they've committed or about having a criminal identity,
but we want people to have the opportunity to feel they
are worthy as people; that they have some dignity.
"If they can get rid of the anger they hold, perhaps
towards themselves, they will have gotten rid of the
anger they hold towards other people and I think
society will be much better protected by people who
have a feeling of peace rather than a feeling of hatred
and violence."
by Jocelyn Marshall
«Nous laissons aux détenus le soin d'établir une
bonne partie de leurs propres normes et règles dans
l'unité résidentielle et de les utiliser à bon escient,
de faire remarquer Crawford. On compte qu'ils feront
une bonne journée de travail (qui sera d'ailleurs
rémunérée).»
Les dirigeants veulent définir clairement la différence
entre travail et loisirs — de nouveau, pour que cette
réalité corresponde le plus étroitement possible aux
conditions de vie de tous les jours. Cela veut dire
que bien que diverses classes et divers passe-temps
soient offerts, dont beaucoup dans la localité avoisinante, ils seront donnés le soir plutôt que comme
solution de rechange au travail le jour.
«L'autre thème qui sous-tend toute la philosophie de
nos centres correctionnels, précise Thompson, c'est
que les détenus devraient pouvoir éprouver un sentiment de bien-être en tant qu'individu. Cela ne
veut pas dire qu'ils doivent s'enorgueillir des crimes
qu'ils ont commis ou de l'identité criminelle qu'ils
ont acquise, mais nous voulons que les détenus aient
l'occasion de ressentir qu'ils ont une valeur, qu'ils
ont une certaine dignité.
«S'ils peuvent arriver à se débarrasser de la colère
qu'ils éprouvent, peut-être envers eux-mêmes, ils
se seront débarrassés du même coup de la colère qu'ils
nourrissent envers d'autres personnes et je pense
que la société se portera mieux si elle est protégée
par des personnes qui sont animées d'un sentiment
de paix plutôt que d'un sentiment de haine et de
violence.»
par Jocelyn Marshall
11
Outside/Inside:
A Journalist Observes the System
"Society can be extremely punitive to
people who break its rules. We've somehow got to put a face on the inmate, show
him in every other respect than how he
broke the law as a full human being and
treat him accordingly."
Le système vu de
l'intérieur par une
ex-journaliste
«La société est souvent sans pitié pour
ceux qui enfreignent ses lois. Il faut
en arriver à accoler un nom sur le visage
du détenu, à lui faire comprendre qu'il
est un être humain à part entière malgré sa
faute et à le traiter en conséquence.»
West Coast journalist and author, Lisa Hobbs, well
known for her forthright editorials on political and
sociological issues, is discussing how her perceptions
of the criminal justice system, and of inmates in particular, have changed in the three years she has been
a member of the Parole Board.
"As a society," she observes, "we tend to stereotype
inmates the way we stereotype the elderly, the poor,
and the handicapped. They don't fit into our image of
"normal" — of the upwardly mobile, attractive, vivacious, healthy young or middle aged person we try to
emulate."
Hobbs believes we've been brainwashed by the
media over the last 40 years to the point where we are
uncomfortable with anyone who doesn't fit our image
of success, whereas in reality the attractive people we
so admire are a very small segment of the population.
We try to "forget" the hundreds of thousands of people
who are unwell or old or not well off financially, but who
basically have the same emotions as we, the same
desire to be attractive and loved.
"On the Parole Board, we meet people who don't live
that way," Hobbs comments, "people for whom failure,
confusion, rejection, helplessness and inability to cope
are normal life conditions. One becomes painfully
aware that once you break away from the successful
upwardly mobile middle class stream, life is very
different."
As a sociologist, Lisa Hobbs has long been interested
in why certain people become criminals. "I've always
believed that people are a product of the society that
shapes them," she reflects, "but now my perceptions
have greatly clarified. I see the majority of offenders as
victims of our society because so many of them were
born into situations where they didn't have a chance
from the day they were born. Many of them come from
totally disturbed alcoholic homes. Some have very low
I.Q.s. Others are simply socially disadvantaged; the
turmoil in their home has been such that they virtually
stopped learning from Grade 2 on.
"In all this, I'm not denying people's capacity to learn
by their mistakes, either to get out of crime or make a
clear decision to commit an offense," Hobbs remarks.
"I don't take from them the responsibility for their own
lives. But I am saying that they are, on the whole,
victims, and that we use prisons to contain all the social
problems we can't solve outside — to get rid of people
who are really just nuisances, or embarrassing, or who
can't cope and haven't any other means of living except
through crime.
"I'm not romanticizing the criminal. Some have come
from good homes but are violent and vicious. But I
meet the others all the time — young men and old who
don't know how to navigate their way normally through
society because they've never learned it at home."
Having two grown sons of her own has, Lisa Hobbs
believes, helped her gain a better insight into the
normal longings and dreams and needs of young men.
"I think that a lot of kids who are in trouble are really
more confused than criminalized," she says.
Mme Lisa Hobbs, auteur et journaliste de la côte ouest
bien connue pour ses éditoriaux directs sur des questions politiques et sociologiques, explique comment sa
perception du système de justice pénale et en particulier des détenus a changé en trois ans, depuis qu'elle
est membre de la Commission nationale des libérations conditionnelles.
«En tant que société, dit-elle, nous avons tendance à
penser aux détenus en termes de stéréotypes, tout
comme nous le faisons pour les personnes âgées, les
pauvres et les handicapés. Ces gens ne correspondent pas à l'idée qu'on se fait d'une «personne
normale», soit une personne jeune ou d'âge mûr,
attrayante, pleine de vie et en bonne santé, qui gravit
aisément les échelons de la société et que l'on se
donne comme modèle.»
D'après Mme Hobbs, depuis quarante ans, les médias
nous ont saturés à un point tel que nous nous sentons mal à l'aise en compagnie de gens qui ne correspondent pas à l'idée que nous nous faisons d'une
personne qui a réussi dans la vie alors qu'en réalité,
les personnes séduisantes que nous admirons tant
ne représentent qu'un très faible pourcentage de la
population. Nous essayons «d'oublier» les centaines de milliers de gens qui sont malades, âgés ou
sans ressources financières, mais qui, fondamentalement, ressentent ce que nous ressentons, et
qui, comme nous, veulent se sentir séduisants et aimés.
«En tant que membres de la Commission nationale
des libérations conditionnelles, nous rencontrons
des personnes qui n'ont pas ce mode de vie, des personnes pour qui l'échec, le rejet, un sentiment de
confusion et d'impuissance, et l'impossibilité de s'adapter sont des réalités quotidiennes. Il est pénible de
constater que lorsqu'on s'éloigne de la classe moyenne
où la réussite est monnaie courante, la vie est très
différente.»
En tant que sociologue, Lisa Hobbs a toujours cherché à savoir pourquoi certaines personnes choisissent
le crime. «J'ai toujours cru que les gens étaient un
produit de la société, dit-elle songeuse, mais ma perception de tout cela a bien changé; maintenant je
vois plus clair. J'estime que la plupart des infracteurs
sont des victimes de notre société, car à cause de
certaines circonstances un grand nombre d'entre eux
n'ont jamais eu de chance. Beaucoup viennent d'un
foyer totalement perturbé par l'alcoolisme. Certains ont
un quotient intellectuel très bas tandis que d'autres
sont tout simplement socialement défavorisés; à la maison, le bouleversement était tel qu'ils ont pratiquement cessé d'apprendre à partir de leur deuxième année à l'école.
«Tout cela ne veut pas dire qu'ils ne peuvent tirer
profit de leurs erreurs et cesser toute activité criminelle
ou choisir, en pleine connaissance de cause, de commettre un crime, fait remarquer Mme Hobbs. Je ne veux
pas dire qu'ils ne sont pas responsables de leur
propre vie. Mais je crois qu'en général, ils sont des
victimes et que nous nous servons des prisons
pour contenir tous les problèmes sociaux que nous
ne pouvons pas régler dans la collectivité, pour
nous débarrasser des gens qui sont tout simplement
une source d'embêtement ou de gêne ou qui sont
dépassés par les événements et dont le seul mode de
subsistance est le crime.
13
Do inmates try to manipulate Board members? Well,
of course. But Hobbs is quick to add, "Sonnetimes it
seems to me they're caught between the frying pan and
the fi re. They're told to do this, that and the other. They
do it and they they're told they're manipulative.
"Most people are manipulative. Some of the best-selling
books of the last ten years have been on how to negotiate. How to get your own way without feeling guilty.
Manipulation is one of the keystones of business
success.
"Yet when an inmate tries it, it's frowned upon and we
say that it's insincere. I think we often have very unreal
expectations of the inmate."
A lot of inmates, Hobbs observes, would have been
quite successful had they known how to act legally. If
they'd known what kind of manipulation was acceptable, they'd never have been behind bars.
"It's not that they're so much different from other
people," she contends. "While they do commit criminal
acts, most of their behaviour is not always that much
different from what other people do. That is, 90 percent
of their behaviour is just like anyone else's as are their
needs and feelings. Their criminality, although a critical
difference, is still just a part of the overall person."
Hobbs does feel very positive about the Parole
Board's role within the system. "Parole itself," she
points out, "is built on the concept that until they die,
human beings are capable of change. We know from
experience in ordinary life that sometimes something
will happen that makes overything come together and
we just go into a different plateau.
"The same is true with inmates. It's very difficult to
say when someone will change, or why, but meeting
with the inmate is, I think, a very enlightened way of
keeping track of change. Hopefully of catching him at
the optimum moment in his life when he's received all
the tenefits' he can from incarceration, when he's
maybe learned a trade, when he's had time to cool his
heels and think about the way his life's going."
Hobbs and other Board members are ruled by very
specific guidelines in judging a person's eligibility for
parole. Will his release constitute an undue risk to
society? Has he obtained the maximum benefit from
incarceration? Will it help him to reenter society if he
is released at this time?
«Je n'excuse pas les criminels. Certains, venus
de bonnes familles, sont pourtant violents et méchants.
Mais je rencontre continuellement les autres: des
jeunes et des moins jeunes qui ne peuvent fonctionner
normalement dans la société car on ne le leur a
jamais appris.»
Mère de deux garçons maintenant adultes, Lisa
Hobbs croit comprendre les aspirations, les rêves et
les besoins des jeunes. «Je crois que beaucoup de
ceux qui ont des démêlés avec la justice sont, en réalité, davantage des jeunes angoissés que de véritables
criminels.»
Les détenus essaient-ils de manipuler les commissaires? «Evidemment, mais, s'empresse d'ajouter
Mme Hobbs, il me semble quelquefois qu'ils sont pris
entre deux feux. On leur dit de faire ceci et de faire
cela. Ils le font et ensuite on leur reproche de manipuler les gens.
«La plupart des gens cherchent à manipuler. Un bon
nombre de livres qui se sont le plus vendus depuis
dix ans portent sur la façon de négocier, d'obtenir ce
qu'on veut sans se sentir coupable. La manipulation
est la clef de voûte de la réussite en affaires.
«Mais quand un détenu tente d'y recourir, il se fait
taper sur les doigts et se fait dire que c'est malhonnête.
Je crois que nos attentes, en ce qui concerne les
détenus, sont souvent très peu réalistes.»
Mme Hobbs observe qu'un bon nombre de détenus
auraient réussi dans la vie s'ils étaient restés dans
les limites de la légalité. «S'ils avaient recouru au type
de manipulation acceptable, ils ne se seraient jamais
retrouvés derrière les barreaux.
«Ce n'est pas qu'ils sont tellement différents des
autres, soutient-elle. Bien qu'ils commettent des actes
criminels, leur conduite générale ne diffère pas tellement de celle des autres. Autrement dit, 90 p. cent de
leur conduite ressemble à celle des autres, tout
comme leurs besoins et leurs sentiments. Quoique
capitale, leur criminalité n'est qu'une partie de leur
personnalité.»
Mme Hobbs a une attitude très positive à l'égard du
rôle de la Commission nationale des libérations conditionnelles au sein du système. «La libération conditionnelle en soi, signale-t-elle, est fondée sur le concept
selon lequel les êtres humains sont capables de
changement jusqu'à leur mort. Dans la vie de tous les
jours, il nous est tous arrivé quelque chose qui a
changé notre perception et nous a fait passer à un
niveau différent.
«Il en est de même pour les détenus. Il est très difficile de dire exactement quand quelqu'un changera, ou
pourquoi, mais je crois que le fait de rencontrer le
détenu peut nous aider à nous tenir au courant des
changements qui se produisent chez lui et peutêtre à le saisir au meilleur moment, lorsqu'il a tiré tous
les «avantages» possibles de son incarcération,
lorsqu'il a peut-être appris un métier et qu'il a eu le
temps de se calmer et de songer à l'orientation
que prend sa vie.»
14
Mrs. Hobbs with Claude Bouchard at Leclerc
penitentiary.
Madame Hobbs avec Claude Bouchard au pénitencier
Leclerc.
If he can't make it and loses his good time, then he's
in a worse situation," Hobbs points out. "So you're not
only assessing for society, but also for the inmate himself whether he can be successful or not and you try to
determine his chances for a successful parole by looking at his daily behaviour inside the institution, his
attitudes, the way he relates to other people and his
capacity to accept orders.
Lorsque Mme Hobbs et les autres membres de la
Commission cherchent à déterminer si un détenu peut
être libéré conditionnellement, ils doivent se soumettre à des lignes de conduite très précises. Cette
libération menacera-t-elle indûment la société?
Le détenu a-t-il profité au maximum de son incarcération? Sa libération facilitera-t-elle sa réintégration
sociale?
"Has he shown any real insight into his own behaviour? I think in most cases, it's possible to make a
very fair assessment of whether he has gained the insight and techniques necessary to stay out of trouble
in the future.
«S'il manque son coup et perd sa remise méritée de
peine, sa situation est encore pire qu'elle ne l'était
auparavant, signale-t-elle. Alors, nous prenons une
décision non seulement pour la société, mais
également pour le détenu. Nous essayons de déterminer ses chances de succès en étudiant son comportement quotidien au pénitencier, ses attitudes, ses
relations avec les autres et sa capacité d'accepter
des ordres.
"Some few people have to be put away," Hobbs
believes. "We should just face that fact and stop trying
to save everybody. But there's no reason why these
people can't spend their lives in the most humanitarian
way possible — that such people could not, have a little
apartment, a compound with a garden and pets. Visits
by family if they wish to visit. No reason that I can see
why such a person could not have everything except his
liberty."
One of the facts that has struck Hobbs most forcibly
in her three years as Parole Board member is that the
majority of offenses, whether they're committed by
whites or natives are alcohol-related. "My attitude
toward alcohol has changed dramatically since I became a Member," she admits. "I really regard it as
poison because it's connected with so much human
suffering. I never thought I'd take a Wonnen's Temperance League view, but I now see alcohol as the
single most identifiable agent in the formation of almost
every one of these offenders.
«Il y a des gens qui doivent être gardés à l'écart de
la société, ajoute-t-elle. Nous devrions tout simplement accepter ce fait et cesser d'essayer de sauver
tout le monde. Je ne vois pas du tout pourquoi
ces gens, incarcérés pour le reste de leur vie, ne pourraient pas être traités le plus humainement possible,
avoir un petit appartement, un jardin et des animaux
domestiques et recevoir la visite de leur famille. Je ne
vois pas pourquoi ils ne pourraient pas avoir tout
ce qu'ils désirent, sauf la liberté.»
Au cours de ces trois années au sein de la Commission, elle a été particulièrement étonnée de constater
que la plupart des infractions, qu'elles soient commises
par des blancs ou des Autochtones, sont liées à
l'alcool. «Mon attitude envers l'alcool a complète-
15
"I've also been terribly impressed with the dedication
of the people in the parole service. It's absolutely
astounded me to see this army of mostly young people
across the country who are so involved, so dedicated
to working with inmates. Very often they have very real
human relationships with their clients and it is through
such contacts, I think, that the client finally develops.
I just don't know where these people draw their strength
from."
Probably the single thing that has struck Lisa Hobbs
most forcibly as she travels across the country and
talks with inmates "... is that there's a world in Canada
which is never reflected in the media — a large part of
our society that has no face and no voice — and that's
the hundreds of thousands of the truly poor and
confused.
"Even the so-called Successfur people I see returning on the plane on a Friday night are under such stress
that they are drinking too much," Hobbs observes.
"Now, if you take people who watch the same TV, the
same movies, who see all the goodies out there and
have no idea of how to get hold of them, the stresses
they endure psychologically, which come right out of
their childhood with its unexpected violences, the confusion, the lack of regular meals, the strange faces, the
tumult in which many of them were raised, the number
of foster homes and placements that some of those
kids have been through, is it so extraordinary that they
reach out illegally for what they want? Or that they turn
to alcohol or drugs? What is extraordinary to me is that
so many of them can stay away from it for so long. I
think we put tremendous expectations on people.
"The difficulty we have with inmates is the same that
we have with the aged. There simply are not enough
really caring people. When you look outside the North
American society to what one would call 'primitive'
society, where one is very close to the land, you realize
with a shock how rich human relationships still are.
How much concern there is for the aged, for a relative
who is alone, for the sick neighbour down the street.
"I know it may sound `bleeding heart', but what I feel
is needed is an army of really well developed human
beings who can absorb the failures and the demands
— because many of these guys are very demanding,
their expectations distorted in the sense that if you
don't get what you want as a child, you're going to
whine, however long it takes before you grow up. You
might be whining in your twenties and thirties and lots
of the men I see as inmates still are because their
`needs' have never been resolved."
ment changé depuis que je suis devenue commissaire, avoue-t-elle. A mon avis, c'est un poison, car il
donne lieu à tant de souffrances. Je n'aurais jamais
cru que j'adopterais le point de vue antialcoolique, mais
j'estime maintenant que dans la plupart des cas
l'alcool est la cause la plus évidente du comportement criminel.
«De plus, j'ai été extrêmement frappée par le dévouement des employés du Service national des libérations conditionnelles. Je n'en reviens pas de voir cette
armée presque entièrement composée de jeunes
qui donnent tant d'eux-mêmes et qui sont si dévoués
à leur travail avec les détenus. Très souvent, leurs
relations avec les détenus qui leur ont été confiés sont
très humaines et c'est grâce à ces contacts que les
détenus peuvent vraiment, à mon avis, se développer.
Je ne sais pas où ces gens-là prennent leur énergie.»
Alors qu'elle parcourait le pays et discutait avec des
détenus, ce qui a probablement le plus frappé Lisa
Hobbs c'est «... qu'il existe un autre monde au Canada,
un monde dont les médias ne parlent jamais — une
foule anonyme et silencieuse, des centaines de milliers
de gens démunis et désemparés.
«Même ces gens qui ont «réussi» dans la vie et qui
prennent l'avion le vendredi soir pour rentrer chez eux
sont soumis à tellement de stress qu'ils se mettent
à boire, fait-elle remarquer. Prenons maintenant des
gens qui écoutent les mêmes émissions de télévision, vont voir les mêmes films, se laissent tenter par
tous ces produits de consommation qu'ils ne savent
pas du tout comment obtenir, et qui sont soumis à un
grand stress psychologique qui provient directement de leur enfance et de ses moments inattendus de
violence, de leur enfance confuse, tourmentée, peuplée de visages inconnus, désorganisée et caractérisée
par de nombreux foyers nourriciers. Est-il donc surprenant qu'ils aillent chercher illégalement ce qu'ils
désirent? Ou qu'ils prennent de l'alcool ou de la
drogue? Ce qui est étonnant à mon avis, c'est qu'un
si grand nombre peut y résister si longtemps. Je
pense que nous attendons trop des gens.
«Les difficultés que nous éprouvons à l'égard des
détenus sont les mêmes que celles que nous rencontrons à l'égard des personnes âgées. Il n'y a tout
simplement pas suffisamment de gens qui se soucient des autres. Si nous oublions un moment la société
nord-américaine pour diriger notre attention vers
une société dite «primitive», encore très près de la
terre, nous sommes surpris de voir combien les
relations humaines sont encore extrêmement riches,
combien ses membres s'occupent des personnes
âgées, d'un parent qui est tout seul ou d'un voisin
malade.
«Je sais que certains me traiteront de «coeur
tendre». J'estime que ce qu'il nous faut, c'est une
armée d'êtres humains bien adaptés qui peuvent
faire face aux échecs et aux exigences, puisque plusieurs de ces détenus sont très exigeants, car
n'ayant pas eu, enfants, ce qu'ils voulaient, ils continuent de se plaindre parfois jusque dans la vingtaine, voire la trentaine, tant qu'ils n'ont pas atteint la
maturité voulue. Plusieurs des détenus que je vois
sont ainsi, leurs aspirations n'ayant toujours pas été
satisfaites.»
16
Young Offenders Act
Introduced
Noting that the 73 year-old juvenile Delinquents Act was seriously out of date and
has long been inadequate to meet the
problems of young people in conflict with
the law, Solicitor General Bob Kaplan
last month introduced new legislation
(Bill C 61) designed to make sweeping
changes to our juvenile justice system.
-
Administrative and policy changes instituted by the
provinces in recent years have underscored the need
for new federal legislation. Three areas of the present
law have been of particular concern to practitioners
and legislators:
— The Juvenile Delinquents Act contains offenses
for which only juveniles could be charged. For example,
teen-aged girls have been particularly vulnerable to
charges of sexual immorality, something for which an
adult could not be charged. Such "status offenses" —
which would be abolished by the Young Offenders Act
— are often levelled with little supporting evidence.
—The intention of legislators, who adopted the law
now in force, was to enshrine a philosophy of flexibility
and informality in the case of wayward juveniles. But
over the years, this philosophy has devolved into an
unspecific mode of treatment characterized by a lack
of standardization and insufficient guarantees for
juvenile rights to equitable treatment before the law,
especially when liberty is at stake.
— Because the Juvenile Delinquent Act stresses
treatment, the dispositions, or sentences, which a youth
court may give are frequently open-ended, on the
grounds that when a juvenile is sufficiently "treated"
the authorities will end the sentence. However, once
sentenced, the juvenile passes out of the court's jurisdiction and into the care of provincial authorities,
who administer the act. The juvenile is then in
large measure subject to administrative
decisions on the length of his sentence. The
present law contains no legal redress for
the juvenile or his parents to challenge the administrator's decision.
Le projet de loi sur les
jeunes contrevenants
est déposé
C'est en faisant remarquer que la Loi sur
les jeunes délinquants, vieille de 73 ans,
est vraiment désuète — et depuis longtemps insuffisante pour faire face aux problèmes des jeunes ayant des démêlés avec
la justice — que le Solliciteur général du
Canada, M. Bob Kaplan, a déposé le mois
dernier le projet de loi (Bill C 61) qui modifiera radicalement le système canadien de
justice applicable aux jeunes.
-
D'ailleurs, les changements apportés ces dernières
années à l'administration et aux politiques par les provinces ont souligné le besoin d'une nouvelle loi fédérale. Trois points de la loi actuelle intéressaient particulièrement les praticiens et les législateurs:
— La Loi sur les jeunes délinquants prévoit des délits
dont seuls des jeunes peuvent être accusés. Ainsi, les
adolescentes étaient tout spécialement exposées aux
accusations d'immoralité sexuelle, ce dont ne pouvait
être accusé un adulte. Et souvent, il n'y a que peu de
preuves pour étayer les accusations relatives à ces
«délits de situation», qu'abolirait la Loi sur les jeunes
contrevenants.
— Les législateurs qui ont adopté la loi actuelle
voulaient que le traitement des jeunes délinquants
rebelles ait un caractère souple et officieux. Toutefois,
avec les années, ce caractère est devenu un mode de
traitement imprécis, dépourvu d'uniformité et de garanties suffisantes pour assurer aux jeunes l'égalité devant
la justice, surtout lorsque leur liberté est en jeu.
— Comme la Loi sur les jeunes délinquants met
l'accent sur le traitement, les décisions ou les sanctions
que peut prendre un tribunal pour jeunes sont fréquemment d'une durée indéterminée sous prétexte que lorsqu'un jeune aura été suffisamment «traité», les autorités
lèveront la sanction qui lui a été imposée. Cependant,
une fois la sentence prononcée, le jeune passe de la
juridiction du tribunal à celle des autorités provinciales,
qui sont chargées de l'application de la Loi. Son avenir
dépend alors dans une large part des décisions
d'ordre administratif qui seront prises au sujet de
la durée de sa peine, d'autant plus que la loi
actuelle ne prévoit aucun recours permettant
au jeune ou à ses parents de contester la
décision des administrateurs.
17
By contrast, under the proposed legislation, the youth
court will retain jurisdiction over the juvenile's disposition in order to ensure that sentencing remains relevant,
that the juvenile's rights are protected and that everyone involved
parents, juveniles and adnninistrators
can initiate a review. The protection of society is
also an important consideration to be taken into
account in the review process.
—
—
The creation of checks and balances is an important
new feature of the Young Offenders Act, says Judge
Orner Archambault, who has headed up the Ministry of
the Solicitor General's efforts in drafting the legislation
and consulting with the provinces. "In the interests of
protecting society and the individual, we have endeavoured to blend the two approaches, one which
argues that the administrator should have complete
flexibility in handling the juvenile and the other which
holds that sentencing and matters of freedom and
liberty are strictly judicial decisions. The new law
should bring about a system where both sides will have
equal input."
Another pivotai feature of the proposed law is its
progressive sentencing options. Under the new law,
the judge's sentencing options remain wide and flexible.
None, however, are open-ended and the long strides
made in the last decade with alternatives to incarceration and the formal court process are recognized and
"In appropriate cases, alternative measures to the
formal court process may be used, particularly in those
cases involving less serious offenses. To this end the
proposed legislation contains provisions that will
sanction screening and diversion. Although it will
provide provinces considerable flexibility in implementing such program measures, the Act does nevertheless
contain a number of basic protections and safeguards
for young persons who might become involved in the
diversion process," notes Judge Archambault. The
dispositions which would be available are:
— an absolute discharge;
— a fine of up to $1,000;
— a restitution or compensation order for loss of or
damage to property, loss of income, or special
damages which arose because of personal injury
to the victim of the offense. A judge who is considering such an order will take into account the
young offender's ability to pay or earn;
— an order of compensation in kind or by way of
personal service to the victim of the offense;
— a community service order, which would require
the young offender to perform a specified amount
of work for the community;
— a probation for up to two years;
— committal to intermittent or continuous custody
for up to two years;
18
Deputy Solicitor General André Bissonnette , Judge
Orner Archambault and Solicitor General Bob Kaplan
Au contraire, la loi proposée laisse au tribunal pour
jeunes sa juridiction sur la décision prise à l'égard d'un
jeune afin qu'il veille à ce que la peine demeure pertinente, à ce que les droits du jeune soient protégés et
à ce que toutes les personnes concernées, soit le jeune
lui-même, ses parents et les administrateurs, puissent
demander le réexamen du cas. La question de la protection de la société est également un élément important à prendre en considération lors du processus de
réexamen.
Selon le juge Orner Archambault, qui a dirigé au
ministère du Solliciteur général la rédaction du projet
de loi et les consultations avec les provinces, il y a
dans la Loi sur les jeunes contrevenants un élément
nouveau et important: l'équilibre. «Afin d'assurer la
protection de la société et du jeune, nous nous sommes
efforcés de combiner deux façons de voir les choses:
l'une qui soutient que l'administrateur doit avoir toute
latitude pour s'occuper du jeune, et l'autre qui affirme
que la détermination de la peine et les questions relatives à la liberté ne doivent relever que des tribunaux.
La nouvelle loi devrait mettre en place un mécanisme
qui permette à chacun de jouer un rôle équivalent.»
Une autre caractéristique essentielle de la future loi
est de prévoir des peines modernes. Le juge disposera
en effet d'un éventail large et flexible de peines. Aucune,
cependant, n'est de durée indéterminée et toutes tiennent compte du processus judiciaire officiel et des
progrès marquants réalisés au cours de la dernière
décennie concernant les solutions de rechange à l'incarcération. En outre, «dans les cas appropriés, on peut
recourir à des mesures autres que le processus judiciaire officiel, notamment lorsqu'il s'agit de délits peu
graves. A cette fin, la loi proposée contient des dispositions qui entérinent la sélection et la déjudiciarisation.
Bien qu'elle laisse une marge de manoeuvre considérable aux provinces dans l'application de ces mesures,
elle prévoit néanmoins pour les jeunes qui participeront
au processus de déjudiciarisation un certain nombre
de garanties et de dispositions de protection essentielles», remarque le juge Archambault. Les dispositions
qui pourront être prises à l'égard d'un jeune sont les
suivantes:
—
accorder un acquittement total;
— imposer une amende d'au plus $1 000;
— imposer une ordonnance de dédommagement ou
d'indemnisation pour des pertes ou des dommages matériels, pour une perte de revenu ou
pour des dommages spéciaux survenus à la suite
de lésions corporelles subies par la victime de
l'infraction. Le juge qui envisage de rendre une
telle ordonnance doit tenir compte de la capacité
du jeune contrevenant de payer ou de toucher un
salaire;
— ordonner un dédommagement en nature ou par des
services personnels à la victime de l'infraction;
— imposer une ordonnance de services communautaires selon laquelle le jeune contrevenant doit
exécuter une quantité précise de travaux pour la
société;
— imposer une période de probation d'au plus
deux ans;
Tom Sterritt
— additional conditions which the judge considers
in the best interests of the young offender or
society, such as the surrender of illegal goods, or
a prohibition against the possession of firearms;
— any combination of these dispositions, as long as
the combination does not exceed two years in
duration for any one offense.
"We are giving judges a wide range of options, so
we hope they will act in the spirit of the legislation and
use the many alternatives to custodial dispositions,
leaving custody as a last resort," comments Judge
Archambault.
"Custody will be defined much more strictly," adds
policy analyst Tom Sterritt, who has worked closely with
Judge Archambault on the new legislation. "Under the
new act, the judge will make the final decision to refer
juveniles into custody. But custody does not necessarily
mean bricks and mortar. If one wants to restrain a
young person whom the court feels is a threat to the
community, it might be equally applicable to send him
to a community residential centre or a wilderness
camp, for example."
What about programming to implement such non-
custodial dispositions? "There is no question the
greater the resources the province is prepared to
allocate to such options, the wider range the sentencing
tribunal will have to consider their increased use.
Creative judges can serve as catalysts in program
development. Remember, in some respects this law is
only catching up with what a number of provinces have
already done in the field of sentencing alternatives,"
notes Judge Archambault.
The new law is also catching up with progress in the
area of children's rights, says Sterritt. "The present law
is extremely vague on the subject. The proposed legislation recognizes that young persons should have the
same rights as are guaranteed for adults involved in
criminal proceedings; particularly the right of young
persons to be legally represented at all stages of the
proceedings."
— ordonner un placement sous garde continue ou
discontinue pour une période maximale de deux
ans;
— imposer des conditions supplémentaires qui,
selon le juge, sont dans l'intérêt du jeune contrevenant ou de la société, comme la confiscation de
biens détenus illégalement ou l'interdiction de
posséder une arme à feu;
— rendre toute forme combinée de ces décisions,
pourvu que la durée n'excède pas deux ans à
l'égard de quelque infraction que ce soit.
«Nous donnons aux juges la possibilité de choisir
entre une vaste gamme de décisions, dans l'espoir
qu'ils respecteront l'esprit de la loi et recourront aux
nombreuses mesures de rechange à la détention,
n'imposant celle-ci qu'en dernier ressort», commente
le juge Archambault.
«La détention sera définie avec plus de rigueur»,
ajoute Tom Sterritt, analyste des politiques, qui a travaillé au projet de loi en étroite collaboration avec le
juge Archambault. «En vertu de la nouvelle loi, c'est le
juge qui prendra la décision finale d'imposer une peine
de détention à un jeune. Toutefois, la détention ne
signifie pas nécessairement que le jeune sera derrière
les barreaux. Pour limiter la liberté d'un jeune que le
tribunal considère comme une menace pour la collectivité, on peut, par exemple, l'envoyer dans un centre
résidentiel communautaire ou dans un camp en pleine
nature.»
Au sujet de la mise en oeuvre des décisions non
privatives de liberté, le juge Archambault déclare
qu'«incontestablement, plus les ressources que les
provinces sont disposées à affecter à des mesures
seront importantes, plus la variété des décisions à la
disposition des tribunaux sera grande. Les juges à
l'esprit créateur peuvent servir de catalyseurs à la mise
sur pied de programmes. Il ne faut pas oublier qu'à
certains égards, ce projet de loi ne fait que se mettre
au diapason des mesures de rechange adoptées par un
certain nombre de provinces.»
19
Highlights
Points saillants
• minimum age of criminal responsibility raised
to 12 years from 7;
• juveniles given the right to legal representation
at all stages of proceedings and the right to
appeal court decisions;
• sanction the use of diversion for less serious
• L'âge minimal de la responsabilité pénale passe
de sept à 12 ans.
• Les jeunes ont maintenant le droit d'être représentés par un avocat à toutes les étapes de la
procédure et d'en appeler des décisions du tribunal.
• Le recours à la déjudiciarisation dans le cas
des infractions peu graves est entériné.
• Les délits de situation, comme «l'immoralité
sexuelle ou toute autre forme de vice de ce
genre», sont abolis.
• Les jeunes sont tenus davantage responsables
de leurs actes.
offences;
• abolition of status offences such as "sexual
immorality or any similar form of vice";
• juveniles to be held more accountable for their
actions.
Another significant change to be implemented will
be the separation of delinquent and neglected juveniles.
In some cases, it can be argued that both have the same
needs, but too often a blurring of the distinction has
led to serious injustices, with kids who are a problem
for social welfare authorities being treated in much the
same fashion as those who have transgressed the
criminal law. "Having the new law restricted to federal
offences is going to make everyone more accountable
and responsible," says Judge Archambault. "We won't
be able to use the force of the criminal law to intervene
lightly in a child's life."
The new law would also remove the in camera provision for youth courts so that court proceedings will
be in full view of the public. The judge retains the right,
however, to close the court if he feels it is in the public
interest to do so or that information being presented
could be "seriously prejudicial or injurious" to any
young person present. The news media will have to
respect the anonymity of any young person involved,
whether he or she is the accused, the victim or the
witness.
Judge Archambault feels also that explicit rules
governing the use and maintenance of juvenile court
records will encourage the juvenile to be more responsible. Under present law, it is possible for the individual
to carry the label "delinquent" for life. The new law will
stipulate that when a young offender has completed
his sentence and committed no further offense for a
qualifying period, the record will be destroyed, giving
the young person an incentive to stay straight. Unauthorized disclosure of youth records will be an
offense.
An information booklet, The Young Offenders Act —
Highlights, February, 1981, is available free by writing
to the Communication Division, Programs Branch,
Ministry of the Solicitor General, 340 Laurier Ave. W.
Ottawa, MA 0P8.
Selon M. Sterritt, la nouvelle loi rattrape également
les progrès réalisés dans le domaine des droits des
enfants. «Alors que l'actuelle loi est extrêmement
vague sur ce sujet, la loi proposée reconnaît que les
jeunes doivent jouir des mêmes droits que les adultes
engagés dans des poursuites criminelles, et notamment
le droit d'être représenté par un avocat à toutes les
étapes des poursuites.»
Un autre changement important qu'entraînera la
future loi sera l'établissement d'une distinction entre le
jeune qui est délinquant et celui qui est négligé. Dans
certains cas, on peut soutenir que tous deux ont les
mêmes besoins, mais trop souvent le manque de distinction entre eux a suscité de graves injustices. En
effet, des enfants qui posaient un problème aux autorités des services de bien-être social recevaient à peu
près le même traitement que ceux qui avaient enfreint
le droit pénal. «Comme la loi proposée se limite aux
infractions aux lois fédérales, chacun devra assumer
une plus grande part de responsabilités, précise le juge
Archambault.»
La future loi lèvera également le huis clos qui entoure
les audiences des tribunaux pour jeunes et ces audiences pourront alors se dérouler en public. Toutefois, le juge conservera le droit d'ordonner le huis clos
s'il estime qu'il est dans l'intérêt public de le faire ou
que les renseignements qui seront fournis pourraient
«porter un préjudice grave» à tout jeune présent à l'audience. Par ailleurs, les médias d'information devront
respecter l'anonymat de tous les jeunes concernés,
qu'ils soient accusés, victimes ou témoins.
Le juge Archambault est d'avis que les règles explicites qui régissent l'usage et le maintien des casiers
judiciaires des jeunes délinquants encourageront ces
derniers à se montrer plus responsables. En vertu de
la loi actuelle, un jeune peut porter l'étiquette de
«délinquant» toute sa vie. Le projet de loi prévoit que
lorsqu'un jeune aura purgé sa peine et n'aura commis
aucune autre infraction pendant une période donnée,
son casier judiciaire sera détruit, ce qui l'incitera à
rester dans le droit chemin. D'autre part, la divulgation
non autorisée d'un casier judiciaire constituera une
infraction.
On peut obtenir gratuitement une brochure d'information intitulée La Loi sur les jeunes contrevenants —
Points saillants, février 1981, en écrivant à la Division
des communications, Direction des programmes,
Ministère du Solliciteur général, 340 ouest, avenue
Laurier, Ottawa MA 0P8.
20
Police and Community
loin Forces in
Restigouche Family
Crisis Program
It's the call that even the case-hardened
policeman dreads, the one that the neighbour or friend avoids like the plague. It's
potentially the most dangerous call an
officer can respond to, the one he is most
loath to answer because of the timehonoured taboo against intervening in
"private" matters.
Tradition dictates that what happens next door is somehow settled by that family within their own closed doors.
So, despite obvious violence, family crises are all too
often ignored by the outside world.
Finding an alternative to the inadequate, conventional
approach to family violence is the goal of New
Brunswick's Restigouche Family Crisis Interveners
program in which police work directly with
community volunteers to get to the root of the
problem and provide a mechanism through which
friends, family and neighbours can show their concern.
Police et collectivité
unissent leurs efforts
au sein du Programme
d'intervention dans les
différends familiaux
de Restigouche
Les différends familiaux constituent le
genre de situation que même les policiers
endurcis par l'expérience redoutent et
que voisins ou amis évitent comme la peste.
C'est peut-être aussi la situation qui
présente le plus grand danger pour l'agent
de police et celle dans laquelle il répugne
le plus à intervenir, les affaires «privées»
des gens étant un tabou séculaire.
La tradition veut que ce qui se passe chez les voisins
ne concernent qu'eux seuls. C'est pourquoi, en
dépit des violences qui s'exercent manifestement dans
des familles, on ferme trop souvent les yeux sur les
différends familiaux.
"The Interveners is one of the most exciting community responses I've been involved with," declares
Dan Stote, Maritime Regional Consultant for the
Ministry's Consultation Centre, which is financing the
two-year pilot project. Stote feels that "... as a demonstration project, the Restigouche County program could
well serve as a model for other rural communities."
21
Gerald Daigle
The program was born of the maxim, "Necessity is
the mother of invention," when Dalhousie's Chief of
Police, Bob Acheson, lamented in a chance remark to
probation officer Jean Depuis, that the police received
little help from the social services when they were
evenings and weekends.
needed most
—
"Wouldn't it be great," he remarked, "if we had some
way of getting help in cases of family violence." H is
force didn't have the time or the manpower (and many
would argue, the mandate) to provide follow-up and to
counsel the families which time and again were involved in crisis situations.
Taking the initiative, Acheson and Depuis called
together all the agencies involved with family violence.
Crown counsels, psychologists, clergymen, doctors and
social workers all met, a citizens' committee was
formed, and in May of 1980, criminologist Gerald Daigle
was hired to get a program started.
A family crisis back-up unit for police is not without
precedent. An intervention program has been operating
successfully in London, Ontario, since 1972. (See
Liaison, Jan. 1977.) In London, however, the unit is
made up of professional social workers and psychologists who are part of the staff of the police department,
a model which Daigle felt was untenable for the
Restigouche area. It was decided, therefore, that lay
volunteers, paid an hourly wage when involved with a
dispute, would be used.
Two problems at first threatened to confound the
program. First, the project wouldn't be dealing with one
police force, but five, in outpost communities separated
by bush and farmland. Four of the communities are
served by the R.C.M.P., while the town of Dalhousie has
its own police.
22
Sgt. Ben St. Onge
Trouver une solution de rechange aux mesures conventionnelles et inadéquates employées pour faire face
à la violence dans les familles au Nouveau-Brunswick,
voilà le but du Programme d'intervention dans
les différends familiaux qui est appliqué à Restigouche et dans le cadre duquel la police s'efforce,
de concert avec des bénévoles de la collectivité, de
déceler le siège du mal et d'élaborer un mécanisme qui permette aux amis, aux parents et aux voisins de montrer qu'ils ne sont pas indifférents.
«Le Programme d'intervention est l'un des programmes les plus passionnants auxquels il m'ait été
donné de participer», affirme Dan Stote, conseiller
régional, dans les Maritimes, du Centre de consultation
du Ministère, qui finance ce programme pilote d'une
durée de deux ans. Stote estime d'ailleurs que «... le
programme pilote du Comté de Restigouche pourrait
fort bien servir de modèle à d'autres localités rurales».
Nécessité étant mère d'industrie, comme dit le
proverbe, le programme a vu le jour après que le Chef
de police de Dalhousie, Bob Acheson, a mentionné
à Jean Depuis, un agent de probation, que la police
recevait peu d'aide de la part des services sociaux
lorsqu'elle en avait le plus besoin, c'est-à-dire le soir
et la fin de semaine.
«Ne serait-il pas merveilleux, déclarait-il alors, si
nous pouvions compter sur de l'aide dans les cas de
violence dans les familles?» Son service ne disposait ni du temps ni de l'effectif (et nombreux sont ceux
qui ajouteraient: ni du mandat) nécessaires pour
s'occuper des familles maintes et maintes fois aux
prises avec des différends et pour les conseiller.
S/Sgt. Roy Rushton
Secondly, each town and district is an enclave with
its own peculiarities, not the least problematic being a
distrust of "interference" by outsiders.
It was therefore decided to make up four teams of
volunteers, one each for the towns of Campbellton,
Dalhousie, St. Quentin and Jacquet River. Moreover,
the volunteers for each area would be drawn fronn that
district in order that disputants in family crises would be
dealing with neighbours whom they would know. It
was a unique solution to a unique problem.
Daigle enlists volunteers (there are 16 so far) by word
of mouth, still probably the most reliable communication
in a small connmunity. "We don't look for people with a
social service background, although one of our interveners is a psychologist. We want concerned, caring
members of the community. We look for human qualities, the ability to handle pressure, to be diplomatic
and objective," he stresses.
Volunteers are interviewed by a screening committee,
composed of Daigle, the Chief of Police for the area in
question, and a representative of the citizens' committee. Given a hypothetical situation, they are
questioned about how they would handle it.
Successful candidates are next involved in a two-day
training session which acquaints him/her with the
agencies available to help, techniques that can be used
to encourage a client to seek help, and the down-toearth practicalities of filling out forms and reports.
The "typical intervention" involving a volunteer
(Daigle says no two situations are alike) begins after
police have restored order in the home. If the police
think that mediation with an intervener might be beneficial and the parties concerned agree, an intervener is
called. Usually a team of four interveners take turns
being on call 24 hours a day, seven days a week.
Gerald Daigle
Jean Depuis
Prenant l'initiative, Acheson et Depuis ont tous deux
communiqué avec les organismes s'intéressant à la
violence dans les familles. Des avocats de la Couronne,
des psychologues, des membres du clergé, des médecins et des travailleurs sociaux se sont réunis, un
comité de citoyens a été créé, et, en mai 1980, on
engageait le criminologue Gérald Daigle en lui confiant
le mandat de lancer un programme.
Ce service d'intervention dans les différends familiaux, qui prête assistance à la police, n'est pas le
premier du genre. En effet, on applique avec succès,
depuis 1972, un programme d'intervention à London
en Ontario (voir le numéro de janvier 1977 de Liaison).
Toutefois, le programme de London se compose de
travailleurs sociaux et de psychologues, ce qui, selon
Daigle, ne peut convenir à la région de Restigouche.
On y a donc décidé de faire appel à des bénévoles de
la collectivité, qui seraient rémunérés à un taux horaire lorsqu'ils interviendraient dans un différend.
Au départ, deux problèmes risquaient de compromettre le succès du programme. D'une part, ce
dernier ne traiterait pas avec un seul service de police,
mais bien avec cinq, dans des localités où des
broussailles et des terres agricoles tiennent lieu de
frontières. De ce nombre, quatre localités sont desservies par la G.R.C.; tandis que la ville de Dalhousie
dispose de sa propre force de police.
D'autre part, chaque ville ou district est un noyau
qui possède ses caractéristiques propres, dont
l'une, et non la moindre, est de ne pas apprécier
«l'ingérence» d'étrangers.
23
Il a donc été décidé de former quatre équipes composées de bénévoles, une dans chacune des villes
de Campbelltown, Dalhousie, St. Quentin et Jacquet
River. Qui plus est, ces bénévoles viennent du district même où ils travaillent, ce qui permet aux parties
en litige d'avoir affaire à des gens qu'ils connaissent.
On apporte ainsi une solution unique à un problème
unique sur le plan administratif.
Daigle recrute les bénévoles (au nombre de 16
actuellement) de bouche à oreille, sans doute encore
le meilleur moyen de communication dans une petite localité. «Nous ne cherchons pas des personnes
ayant de l'expérience dans le domaine de l'assistance sociale, bien que l'un de nos intervenants soit
psychologue. Nous voulons des membres de la
collectivité intéressés, et nous recherchons chez eux
l'humanité, l'aptitude à travailler sous pression, la
diplomatie et l'objectivité», précise-t-il.
Les candidats passent une entrevue devant un
comité de sélection, composé de Daigle, du chef de
police de la localité visée et d'un représentant du
comité de citoyens, au cours de laquelle on les met
dans une situation hypothétique afin de voir comment ils s'en sortiraient.
Jean Depuis
"Research shows that if you can talk to people soon
after the police arrive, you stand a good chance of
getting them to accept help," notes Daigle. "But after
the heat has dissipated, the success rate falls off
dramatically — at least 50 percent after 24 hours. Of
course, if the problem is alcohol, we wait until the
person sobers up."
The intervener carries with him or her (80 percent of
the volunteers are women) a di rectory of social services, so if the person needs or wants an introduction
to the sometimes frightening world of social service, he
can get a guiding hand from the volunteer. "It's a big
hurdle for many to admit they need outside help. We
do a follow-up three days later to give encouragement
and do more mediation if need be," adds Daigle.
"Follow-up is the key," comments S/Sgt. Roy Rushton, who as head of the RCMP detachment in Campbellton was one of the fi rst police chiefs to participate in
the program. "I don't have the time or the people to
keep after those in trouble, so I jumped at the idea of
the volunteer program."
The excitement with which all involved — police,
citizens, and social service agencies — espoused the
unique, precedent-setting project indicates their concern about family violence. "In a nutshell," says Depuis,
"the small size of the community made everyone aware
that an interdisciplinary approach was the best
answer."
24
Les candidats retenus assistent ensuite à un cours de
formation d'une durée de deux jours pendant lesquels
on les met au courant des organismes auxquels ils
peuvent recourir, des techniques qu'ils peuvent employer afin d'inciter une personne à demander de
l'aide et des formalités très terre-à-terre à accomplir,
soit comment remplir les formules et rédiger les
rapports.
L'«intervention type» du bénévole (bien que, selon
Daigle, il n'y ait pas deux situations exactement
semblables) commence après que la police a rétabli
l'ordre dans la maison. Si les policiers estiment
que la médiation d'un intervenant pourrait s'avérer
bénéfique et si les personnes concernées y consentent, l'intervenant entre en scène. En règle générale, des équipes de quatre intervenants se relaient
afin d'assurer la permanence 24 heures sur 24.
«Les recherches montrent que si vous parlez aux
gens peu après l'arrivée de la police, vous avez de
bonnes chances de les persuader d'accepter de l'aide»,
fait observer Daigle. «Par contre, une fois que les
esprits se sont refroidis, le taux de réussite diminue
considérablement, d'au moins 50% après 24 heures.
Naturellement, s'il s'agit d'un problème de boisson,
nous attendons que la personne se dégrise.»
L'intervenant(e) a toujours avec lui ou elle (80% des
bénévoles sont des femmes) un annuaire des services sociaux, de sorte que si la personne qu'il(elle)
rencontre désire entrer en contact avec le monde
parfois effrayant des services sociaux, elle peut bénéficier de l'aide du(de la) bénévole. «Pour certains,
le plus gros obstacle à surmonter est d'avouer qu'ils
ont besoin d'aide. Trois jours après l'intervention,
nous reprenons contact avec les deux parties afin de
prodiguer des paroles d'encouragement et de poursuivre la médiation, si besoin est», ajoute Daigle.
«L'important est d'assurer un suivi», commente le
sergent d'état-major Roy Rushton, qui, à titre de
chef du détachement de la G.R.C. à Campbelltown, a
été l'un des premiers chefs de police à participer
au programme. «Comme nous n'avons ni le temps ni
l'effectif requis pour continuer à nous occuper des
gens qui ont des problèmes, j'ai accepté tout de suite
cette idée de programme d'utilisation de bénévoles.»
La célérité dont font preuve tous ceux, policiers,
citoyens et organismes d'assistance sociale qui jouent
un rôle dans ce programme unique constituant un
précédent, traduit leur préoccupation face à la violence
dans les familles. «En un mot, dit Depuis, nous avons
tous constaté que dans une petite localité, l'approche
interdisciplinaire est la meilleure.»
Dan Stote
Such a direct link between police and community
might not be feasible in a large city, reflects Dan Stote.
"But here, the closed doors behind which family
violence takes place have been opened up. In doing so,
the police found that people weren't apathetic, they
just needed a structure to legitimize their involvement."
Making people more aware of the program has
priority for Daigle and the citizens' committee. "The
program," says Daigle, "is only scratching the surface
of the problems of alcoholism and family violence."
As a next step, Daigle and Depuis want to include
emergency shelter homes in their program so that
battered wives and abused children can be assisted.
They also hope to carry out a thorough evaluation of the
impact of the program with the aid of a hired researcher.
"Our past research on family violence has all been
done in large cities, such as Vancouver and London,"
says Gerry Léger, who as a member of the Ministry's
Research Division, has been working with Daigle and
Depuis to develop the research component of the interveners program. "Because of its rural setting and
given that the RCMP does much of its policing in small
towns and rural areas, an evaluation of this program
will be of vital interest to the Force."
It's only in the last several years that governments
have been aware of the problem of family violence and
taken the initial steps to do something about it. The
Restigouche Family lnterveners Project is a timely
beginning to an attack on the problem. "If we can help
some people to live more peaceful, secure lives, then
we have accomplished something," concludes Jean
Depuis.
Selon Dan Stote, il se peut qu'un rapport aussi
direct entre la police et la collectivité ne puisse s'établir dans une grande ville. «Mais ici, on a levé le
voile derrière lequel s'exerce la violence dans les
familles, ce qui a permis à la police de voir que
les gens ne sont pas apathiques et que tout ce dont
ils avaient besoin, c'était d'un cadre légitimant
leur intervention dans des différends.» Sensibiliser
les gens au programme est l'une des priorités de
Daigle et du comité de citoyens. «Le programme, précise Daigle, ne fait qu'effleurer les problèmes de
l'alcoolisme et de la violence dans les familles.»
D'autre part, Daigle et Depuis désirent ajouter au
programme des refuges à l'intention des femmes maltraitées et des enfants qui ont subi de la violence.
Ils espèrent également évaluer en profondeur l'effet
du programme en recourant aux services d'un
chercheur.
«Toutes les recherches que nous avons effectuées
par le passé se sont déroulées dans de grands centres,
comme Vancouver et London», déclare Gerry Léger
qui, en tant que membre de la Division de la recherche
du Ministère, a travaillé en collaboration avec Daigle
et Depuis à la mise sur pied d'un mécanisme de recherche au sein du programme d'intervention. «Comme
le programme se déroule en milieu rural et que la
G.R.C. exerce surtout sa surveillance policière dans
de petites villes et dans des régions rurales, l'évaluation de ce programme présentera un très grand
intérêt aux yeux de la G.R.C.»
C'est seulement ces dernières années que les gouvernements ont pris conscience de l'ampleur du
problème de la violence dans les familles et ont adopté des mesures préliminaires afin d'y remédier.
Le Programme d'intervention dans les différends familieux qui est appliqué à Restigouche s'inscrit fort
à propos dans les premiers efforts déployés afin de
résoudre le problème. «Si nous pouvons aider des
gens à vivre une vie plus paisible, présentant moins
de risques, nous aurons accompli quelque chose»,
conclut Jean Depuis.
25
People
26
Justice Minister Jean Chrétien and Health Minister
Monique Bégin have announced the appointment of a
special federal committee to investigate sexual abuse,
including pornography, against children. The committee, headed by Dr. Robin Badgley, a professor with
the department of behavioural sciences of the University of Toronto, is to conduct a study to determine
the adequacy of present laws protecting children and
youths from sexual offenses. The report of the committee, expected in two years, will suggest improvements in the law. By collecting and studying data on
the incidence of sexual abuse (the Hospital for Sick
Children in Toronto estimates 40 percent of battered
children are also sexually abused) the committee will
also answer long-standing concerns of the medical
community about the paucity of information on the
subject.... Although denying that they were speaking
officially top ranking criminal investigators with the
FBI believe that only law enforcement and military
personnel should be allowed to have handguns.
Charles Munroe, assistant deputy director of the FBI's
criminal investigation division and his deputy, Dana
Caro, disagree with President Reagan's position that
handgun controls would lead inevitably to restrictions
on long gun use. Munroe wants handguns outlawed
because "... they can be used quickly from a place of
concealment to kill you." Caro adds, "That line that
`guns don't kill people, people kill people' is just hogwash. Pistols should be abolished." Caro also advocates a thorough check of anyone wishing to buy a
long gun.... Outside regulation of police forces is
ineffective and even counterproductive, contends
University of Denver professor David Baley. Speaking
to the International Conference
on Police Accountability recently
in Vancouver, Baley noted,
"Police know more about what
they're doing than any group of
outsiders. A determined police
force can hide almost anything
they want from external scrutiny."
Outside regulation only forces
all police ranks to close in defence of the force, he says.
"Superiors begin to spend more
Robert Howie
time defending the organization
than in exposing its inevitable errors. Superior officers
become part of a conspiracy of silence because they
believe they must defend their subordinates in order to
be able to lead effectively." ... A private member's
bill, recommending the creation of a committee to
study the problem of wife beating and family violence,
has been adopted by the House of Commons. The
adoption of a private bill, an uncommon occurrence, is
indicative of M.P.'s concern, points out the bill's sponsor.
"The role of family violence and the law, the medical
response, the role of social agencies, and the inevitable
cycle of despondency and frustration, all invite study,"
said Progressive Conservative M.P. Robert Howie.
Several months ago, a standing Senate committee
issued a report, Child At Risk, (see Liaison, Dec. 1980)
which discussed the effects of violence on family
members and advocated the creation of a federal
Quoi de neuf?
Le ministre de la Justice, Jean Chrétien, et le ministre
de la Santé, Monique Bégin, ont annoncé la création
d'un comité fédéral spécial chargé de faire enquête sur
les délits sexuels commis contre les enfants, y compris
la pornographie. Le comité, que dirige Robin Badgley,
professeur au département des sciences du comportement de l'Université de Toronto, examinera dans quelle
mesure les lois actuelles protègent les enfants et les
adolescents contre les délits sexuels. Le rapport du
comité, qui est attendu dans deux ans, proposera des
améliorations à apporter aux lois en vigueur. Grâce à
la collecte et à l'étude de données sur les délits sexuels
(d'après le Hospital for Sick Children de Toronto, 40%
des enfants maltraités sont également victimes de
délits sexuels), le comité pourra également répondre
aux préoccupations que pose depuis longtemps à la
profession médicale le manque de renseignements sur
ce sujet.... Tout en affirmant ne pas parler à titre officiel, deux enquêteurs criminels haut gradés du FBI
sont d'avis que seuls les membres des services policiers et de l'armée devraient être autorisés à avoir des
armes de poing. Charles Munroe, sous-directeur adjoint
de la division des enquêtes criminelles du FBI, et Dana
Caro, son assistant, ne partagent pas l'opinion du Président Reagan selon laquelle l'imposition de contrôles
sur les armes de poing entraînerait inévitablement des
restrictions sur l'utilisation des armes à canon long.
Charles Munroe veut faire interdire les armes de poing
parce qu'«...on peut les dissimuler et s'en servir rapidement pour tuer quelqu'un», et Dana Caro ajoute:
«C'est pure foutaise que de dire que ce ne sont pas les
armes à feu qui tuent, mais les gens. Il faut interdire
les pistolets.» De plus, selon Dana Caro, toute personne
qui désire acheter une arme à canon long devrait faire
l'objet d'un contrôle sévère.... David Baley, professeur
à l'Université de Denver, prétend que la réglementation
extérieure des services de police est inefficace, voire
négative. S'adressant aux participants à la Conférence
internationale sur l'imputabilité policière, tenue dernièrement à Vancouver, M. Baley a déclaré: «La police
en sait plus sur ce qui se passe dans ses rangs que tout
groupe de l'extérieur. Un service de police décidé
peut dissimuler à peu près n'importe quoi lors d'un
examen de l'extérieur. La réglementation imposée de
l'extérieur ne sert qu'à amener tous les policiers à
serrer les rangs pour se défendre, dit-il. Et les supérieurs se mettent à consacrer plus de temps à défendre
l'organisation qu'à mettre au jour ses erreurs inévitables. Les agents supérieurs font partie d'une conspiration du secret car ils doivent défendre leurs subalternes, croient-ils, pour être de bons chefs.» ... La
Chambre des communes a adopté un bill privé recommandant la création d'un comité chargé d'étudier le
problème des sévices infligés aux femmes et de la
violence dans la famille. L'adoption d'un bill privé, étant
rare, témoigne de l'inquiétude des députés, signale le
député progressiste-conservateur Robert Howie, qui a
présenté le bill et qui ajoute: «Le rôle de la violence
dans la famille et de la loi, la réaction du milieu médical, le rôle des organismes sociaux et le cycle inévitable de découragement et de frustration sont tous des
facteurs qui nous incitent à faire cette étude.» Il y a
quelques mois, un comité permanent du Sénat publiait
-
institute to study domestic violence in Canada.... The
federal and British Columbia governments have joined
forces in a crime prevention program for B.C. that will
cost more than $700,000 over the next two years.
Solicitor General Bob Kaplan and British Columbia
Attorney General Allan Williams said the joint effort
would assist B.C.'s communities to take greater responsibility in preventing young people from committing
delinquent acts and would also serve as an experiment
in community-based prevention programs. The federal
contribution of $133,000 will go to provide technical
assistance in realigning existing community service
resources. The program will be managed by the
Attorney General's department of B.C. The emphasis
will be on providing expertise to encourage community
responsibility and to help develop specific procedures
for reducing the incidence of young persons in conflict
with the law.... The government of Canada has the
necessary legislation to begin prosecutions of Nazi war
criminals living in Canada, charges the Canadian
Holocaust Remembrance Association in a brief to the
federal government. Sydney Moscoe the group's legal
counsel, states that "The department of justice has
been given information on these people and has chosen
to ignore it." Moscoe estimates that there are at least
50 alleged war criminals, who have committed serious
war crimes, living in Canada. Not going after them implies
that Canada is a haven for war criminals, declares the
Association's brief.... Student drug abuse is such a
serious problem in Ontario schools that the Ontario Secondary School Headmasters Council has called for fines
of $100 to $200 for fi rst offenders and fines of $500 to
$1,000 and six months in jail for repeat offenders. The
1,200 principals and vice-principals take particular
exception to the prevailing trend among Ontario judges
to issue absolute discharges, saying that penalties
should be applied in every case. "It's absolutely essential that the legislation include minimum penalties so
that absolute discharges are made impossible," said
principal Fred Bruford, who helped write the Council's
brief to the federal government. Although the council
recommends strong penalties as a deterrent, it stops
short of recommending a criminal record for possession
of cannabis. The council, in presenting its brief, also
pointed to recent opinion in the U.S. which says that
marijuana is the biggest new health threat in that
country and that marijuana is not nearly as harmless
as the proponents of decriminalization contend.... A
ruling of the federal court of Canada asserts that RCMP
officers should be allowed to hire outside lawyers to
defend them at internal disciplinary hearings. Mr. Justice G. A. Addy of the Federal Court in Vancouver has
invalidated the section of the RCMP Act which prohibits
officers whose conduct is being investigated or who
are charged with offences, to have professional legal
counsel representing them. The decision involved a
case of two ROMP officers who quarreled. Cpl. Ted
Ridley was charged with refusing to obey a lawful command to hand over a firearm and special constable Rita
Husted was charged with disgraceful conduct in pointing a revolver at or towards a constable. Supt. Roy
Byrne of the ROMP contends that the force is not
opposed to having members hire iawyers but until
Ottawa decides to amend the RCMP Act, "We have no
alternative but to live with it," he says, adding that
ROMP officials may decide to appeal the ruling....
Deputy Chief Tom Flanagan of the Ottawa Police Force
has received the Correctional Service of Canada's
un rapport, L'enfant en péril (voir Liaison de décembre
1980), qui examinait les effets de la violence sur les
membres de la famille et préconisait la création d'un
institut fédéral chargé d'étudier la violence dans la
famille au Canada.... Le gouvernement fédéral et le
gouvernement de la Colombie-Britannique viennent
d'unir leurs forces dans le cadre d'un programme de
prévention de la criminalité qui se déroulera en C.-B.
et coûtera plus de $700 000 au cours des deux prochaines années. Le Solliciteur général, Bob Kaplan,
et le Procureur général de la Colombie-Britannique,
Allan Williams, ont dit que cet effort commun non seulement aiderait les collectivités de la C.-B. à prendre
davantage leurs responsabilités dans le domaine de la
prévention du crime chez les jeunes mais servirait
aussi à faire des expériences dans le domaine des programmes de prévention dans la collectivité. La contribution du gouvernement fédéral, qui est de $133 000,
sera consacrée à l'assistance technique nécessaire au
recyclage des ressources communautaires existantes.
Le programme sera administré par le ministère du
Procureur général de la C.-B. et s'occupera avant tout
de fournir les compétences nécessaires pour encourager les collectivités à assumer leurs responsabilités
et les aider à mettre au point des façons précises de
réduire le nombre des jeunes qui ont des démêlés avec
la justice.... Le gouvernement du Canada dispose des
lois nécessaires pour entreprendre des poursuites
contre les criminels de guerre nazis qui vivent au
Canada, soutient la Canadian Holocaust Remembrance
Association, dans un mémoire au gouvernement fédéral.
Sydney Moscoe, avocat du groupe, affirme que «le
ministère de la Justice a reçu des renseignements sur
ces personnes, mais a choisi de ne pas en tenir
compte». D'après M. Moscoe, il y a, au Canada, au
moins 50 anciens nazis ayant commis de graves crimes
de guerre. Le fait de ne pas les poursuivre laisse supposer que le Canada est un refuge pour criminels de
guerre, déclare l'Association dans son mémoire.... Le
problème de la drogue chez les étudiants est tellement
grave dans les établissements scolaires de l'Ontario
que l'Ontario Secondary School Headmasters Council
demande que l'on impose des amendes de $100 à $200
aux élèves qui en sont à leur première infraction et des
amendes de $500 à $1 000 et une peine d'emprisonnement de six mois aux récidivistes. Les 1 200 directeurs
et directeurs adjoints désapprouvent en particulier la
tendance des juges de l'Ontario à accorder des libérations inconditionnelles et sont d'avis qu'il faut imposer
des sanctions dans tous les cas. «Il est absolument
essentiel que la loi prévoie des sanctions minimales
afin de rendre impossibles les libérations inconditionnelles», de dire le directeur Fred Bruford, qui a participé à la rédaction du mémoire que le conseil a
adressé au gouvernement fédéral. Bien qu'il recommande des sanctions sévères
comme moyens de dissuasion, le
conseil ne va pas jusqu'à
recommander l'établissement d'un
casier judiciaire pour la simple
possession de cannabis. Par
contre, il fait également état,
dans son texte, d'une opinion qui
a cours depuis peu aux EtatsUnis et selon laquelle la marijuana
est la nouvelle menace la
Aik
plus terrible pour la santé des
Tom Flannagan
Américains et qu'elle est loin
111
27
award for valor from Commissioner
Donald Yeomans, after the Deputy
Harry Needham
Chief assisted in the subduing of
two parolees on mandatory
supervision who took hostages
at an Ottawa shopping mall. The
award is rarely given to persons
In the
outside the CSC
Secretariat Harry Needham has
been appointed Special Advisor,
Corporate Planning to the
Deputy Solicitor General,
P. A. Bissonnette.
d'être aussi inoffensive que le prétendent les défenseurs
de la décriminalisation.... En vertu d'une décision de
la Cour fédérale du Canada, les agents de la
G.R.C. devraient pouvoir retenir les services d'avocats
de l'extérieur pour les représenter devant les comités
de discipline internes. G. A. Addy, juge de la Cour
fédérale à Vancouver, a invalidé la partie de la Loi sur
la G.R.C. qui interdit aux agents dont le comportement
fait l'objet d'une enquête ou contre lesquels des
accusations ont été portées de se faire représenter par
un avocat. La décision portait sur le cas de deux agents
de la G.R.C. qui s'étaient querellés. Des accusations
avaient été portées contre le caporal Ted Ridley pour
refus d'obtempérer à un ordre valable et de remettre
une arme à feu, et contre l'agent spécial Rita Husted
pour mauvaise conduite, soit avoir braqué un revolver
sur un agent ou dans la direction de celui-ci. Le surintendant de la G.R.C., Roy Byrne, prétend que la G.R.C.
ne s'oppose pas à ce que les agents retiennent les
services d'avocats, mais en attendant que le gouvernement décide de modifier la Loi sur la G.R.C., dit-il,
«nous ne pouvons qu'appliquer la loi», et il ajoute que
les représentants de la G.R.C. pourraient décider
d'interjeter appel.... Le chef adjoint des services de
police d'Ottawa, Tom Flanagan, a reçu des mains du
Commissaire Donald Yeomans la mention de courage
du Service correctionnel du Canada. Le chef adjoint
avait aidé à maîtriser deux détenus libérés sous surveillance obligatoire lors d'une prise d'otages dans un
centre commercial d'Ottawa. Cette mention est rarement décernée à des personnes de l'extérieur du S.C.C.
... Au Secrétariat, Harry Needham a été nommé conseiller spécial à la planification générale, auprès du
Solliciteur général adjoint P.-A. Bissonnette.
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under the authority of the Hon. Bob Kaplan,
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général, avec l'autorisation de l'hon. Bob Kaplan,
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Canan.
Il 4,
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