le rapport de branche 2014

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le rapport de branche 2014
Rapport
de branche
8 et 9 Octobre 2014
87220 Feytiat
1
LES INDUSTRIES DE LA METALLURGIE EN CHIFFRES
 Les industries de la métallurgie en France
 La fabrication de produits informatiques, électronique et optiques (cio)
 La fabrication d’équipements électriques (cjo)
 La fabrication de matériel médicaux
 L’emploi dans la branche
Page
de 4 à 9
4
5
6
7
8
L’INDUSTRIE DE LA MICRO & NANOELECTRONIQUE
 Zoom sur la société Texas Instruments
 Zoom sur la société Altis
10 à 18
15
17
LES SYSTEMES ELECTRONIQUES
 Zoom sur la société FCI
 Zoom sur la société Gemalto
19 à 26
21
23
LE PHOTOVOLTAÏQUE
 Zoom sur la société Photowatt
27 à 31
29
LA FABRICATION DE MATERIEL ELECTRIQUE
 Zoom sur le groupe Comeca systèmes
 Zoom sur le groupe Legrand
 Zoom sur le groupe Schneider
32 à 43
36
40
43
LE MARCHE DE L’ECLAIRAGE
 Zoom sur le groupe Philips
45 à 51
49
L’INDUSTRIE DU CABLE
 Zoom sur le groupe Nexans
52 à 57
55
2
L’ELECTROMENAGER ET PRODUITS ELECTRONIQUES GRAND PUBLIC
 Dossier : le secteur électroménager sous perfusion
58 à 66
61
LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
 Zoom sur le groupe Bull
 Zoom sur le groupe IBM
 Zoom sur le groupe HP
 Zoom sur le groupe Sagemcom
67 à 89
76
79
86
87
LE NUCLEAIRE
 Zoom sur le groupe AREVA
90 à 102
LE SECTEUR DES ASCENSEURS
 Zoom sur la société Otis
 Zoom sur La société Kone
103 à 112
106
111
LE SECTEUR DES STATIONS SERVICE DE CARBURANT
 Zoom sur la société Tokheim
113
LA MAINTENANCE ET LE DEPANNAGE CHAUFFAGE
 Zoom sur la société Savelys
117
LES ORGANISMES DE CONTRÔLE
 Zoom sur la société Apave
121
L’INDUSTRIE NAVALE
 Zoom sur la société STX
124 à 136
133
L’INDUSTRIE FERROVIAIRE
 Zoom sur le groupe Alstom
137 à 148
135
3
LES INDUSTRIES DE LA METALLURGIE EN CHIFFRES
Les industries de la Métallurgie en France, c’est :
48 369 entreprises en 2012, soit - 3 093 par rapport à 2008 (-6,4 %)
1 432 852 salariés fin 2012, soit - 148 787 par rapport à 2008 (-1,03 %)
NOMENCLATURE
NAF
Rév.2-2008
ANNEE
EFFECTIFS
AU 31 DEC
EVOLUTION
VARIATION
EN %
1997
1 708 414
1998
1 735 385
+ 26 971
+ 1, 6
1999
1 758 288
+ 22 903
+ 1,3
2000
1 813 826
+ 55 538
+ 3,2
2001
1 815 219
+ 1 394
+ 0,1
2002
1 769 190
- 46 029
- 2,5
2003
1 718 132
- 51 058
- 2,9
2004
1 679 397
- 38 735
- 2,3
2005
1 645 233
- 34 164
- 2,0
2006
1 618 466
- 26 767
- 1,6
2007
1 606 048
- 12 418
- 0,8
2008
1 578 267
- 27 781
- 1,7
2009
1 468 707
- 109 560
- 6,9
2010
1 428 572
- 40 135
- 2,7
2011
1 441 002
+ 12 430
+ 0,9
2012
1 431 774
- 9 228
- 0,6
Dans la nomenclature NAF 2008, la Métallurgie recouvre 5 codes (CH, CI, CJ, CK, CL) dans leur
intégralité, ainsi qu’une grande partie du code CM. Le total calculé ci-dessus constitue donc une
approximation des effectifs de la branche, puisque quelques activités sont répertoriées dans
divers autres codes.
Pour ce qui concerne la branche Electrique et Electronique, deux codes rassemblent la totalité de
ces activités : les codes CI (fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques), et CJ
(fabrication d’équipements électriques).
4
LA FABRICATION DE PRODUITS INFORMATIQUES, ELECTRONIQUES ET OPTIQUES (CIO)
Description du secteur
INTITULE NAF A88
31/12/2009
2 938
25. Fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques
CIO. Fabrication de produits informatiques, électronique et optiques
INTITULE NAF A64
31/12/2010
2 835
INTITULE NAF A129
NAF REV.2
C26-A Fabrication de composants
et cartes électroniques.
2611 Z à 2612 Z
C26-B Fabrication d’ordinateurs
et d’équipements périphériques.
2620Z
C26-D Fabrication de produits
électronique grand public.
2640Z
C26-E Fabrication d’instruments
et d’appareils de mesure d’essai
et de navigation-horlogerie.
2651A à 2652Z
C26-F Fabrication d’équipements
d’irradiation médicale,
d’équipements électromédicaux
et électrothérapeutiques.
2660Z
C26-G Fabrication de matériels
optique et photographique, de
supports magnétiques et
optiques.
ETABLISSEMENTS
Variation
31/12/2011
-103
2633
2670Z à 2680Z
31/12/2012
2565
Variation
-68
Nombre d’établissements de 2009 à 2012 : - 305 établissements
31/12/09 31/12/10
144 597
142 037
Variation
-2 560
EFFECTIFS CDI TOTAUX
Evolution 31/12/11 31/12/12
en %
-1,8 %
137 542
136 075
Variation
-1 467
Evolution
en %
-1,1 %
Effectifs évolution en % de 2009 à 2012 : - 8 522 salariés
Le secteur de la fabrication de produits informatiques, électroniques et optiques a perdu en 3
années (fin 2009 à fin 2012) environ 8 522 salariés. Cela correspond à - 6,2 % des effectifs. Déjà en
2007 et 2008, nous avions enregistré une perte de 8 257 salariés.
Par rapport à l’année 2007, où l’on recensait 168 435 salariés dans le secteur, ce sont plus de 32
360 emplois de perdus en cinq années, soit plus de 19,21 % de baisse des effectifs.
5
LA FABRICATION D’EQUIPEMENTS ELECTRIQUES (CJO)
Description du secteur
INTITULE NAF A88
27- Fabrication d’équipements
électriques
CJO. Fabrication d’équipements
électriques
INTITULE NAF A64
INTITULE NAF A129
NAF Rev.2
C27B-Fabrication d’autres
équipements électriques
2711Z
à
2740Z
C27AFabrication d’appareils
ménagers
2751Z
à
2752Z
C27B-Fabrication d’autres
équipements électriques
2790Z
ETABLISSEMENTS
31/12/2009
31/12/2010
Variation
31/12/2011
31/12/2012
Variation
2 312
2 266
-46
2 300
2 246
-54
Nombre d’établissements de 2009 à 2012 : - 66 établissements
EFFECTIFS TOTAUX
31/12/09
31/12/10
Variation
Evolution
en %
31/12/11
31/12/12
Variation
Evolution
en %
124 888
120 712
-4 176
-3,3 %
123 028
120 230
-2 798
-2,3 %
Effectifs évolution en % de 2009 à 2012 : -4 658 salariés
Le secteur de la fabrication d’équipements électriques a perdu en trois années (fin 2009 à fin
2012) 4 658 emplois. On peut constater que, le secteur a recruté par contre en 2011 +2 316
salariés, mais la tendance ne s’est pas confirmée l’année d’après.
Par rapport à l’année 2007, où le secteur comptait 133 964 emplois, ce sont 13 734 salariés de
moins dans le secteur en cinq années, soit - 10,8 % des effectifs.
6
LA FABRICATION DES MATERIELS MEDICAUX
Description du secteur
INTITULE NAF A64
INTITULE NAF A88
INTITULE NAF A 129
NAF REV 2
Autres industries
manufacturières
Fabrication de
matériels à usage
médical
3212Z
3213Z
3250A
3250B
3292Z
CM 32
ETABLISSEMENTS
31/12/09
6 372
31/12/10
6 286
Variation
-86
31/12/11
6 380
31/12/12
6 252
Variation
-128
Etablissements évolution en % de 2009 à 2012 : - 120 établissements
31/12/09
31/12/10
Variation
62 638
62 270
-368
EFFECTIFS TOTAUX
Evolution 31/12/11
en %
-0,6 %
62 459
31/12/12
Variation
61 936
-523
Evolution
en %
-0,8 %
Effectifs : évolution en pourcentage de 2009 à 2012 :
Le secteur des matériels médicaux a perdu en trois années 702 emplois (fin 2009 à fin 2012). On
peut constater que le secteur a recruté par contre +189 salariés en 2011, mais cette tendance n’a
pas été confirmée en 2012.
Par rapport à l’année 2007 où le secteur comptait 67 679 emplois, ce sont -5 753 salariés de moins
dans le secteur en cinq années, soit -9,2 % des effectifs.
NB. Nous ne disposons pas de détails pour le taux de recours à l’intérim et le nombre de contrats
conclus pour ce secteur, car nous avons les chiffres des « autres industries manufacturières » dont
fait partie ce secteur dans sa globalité.
7
TOTAL BRANCHE, EFFECTIFS ET ETABLISSEMENTS COMPARAISON 2008/2012
Secteurs
d’activité
Fabrication de
produits
informatiques
électroniques et
optiques
Fabrication
d’équipements
électriques
Fabrication de
matériels
médicaux
Branche
électrique
électronique
31/12/08
Etablissements
31/12/12
Effectifs totaux
31/12/08
31/12/12
Variation
Variation
3 284
2 565
-719
160 178
136 075
-24 103
2 386
2 246
-140
131 784
120 230
-11 554
6 724
6 252
-472
66 939
61 936
-5 003
12 394
11 063
-1 331
358 901
318 241
-40 660
L’EMPLOI DANS LA BRANCHE
Selon les deux derniers rapports de branche réalisés en 2006 et 2010, la branche Electrique et
Electronique employait :
Au 31 décembre 2004 : 419 929 salariés dans 13 404 établissements et le secteur
représentait 25,36 % des effectifs de la métallurgie.
Au 31 décembre 2008 : 358 901 salariés dans 12 394 établissements et le secteur
représentait 22,8 % des effectifs de la métallurgie.
Pour ce rapport de branche, l’année de référence en termes d’effectifs et du nombre
d’établissements est l’année 2012 (chiffres disponibles à ce jour, février 2014).
La branche Electrique et Electronique comptait à fin 2012 : 318 241 salariés dans 11 063
établissements :

Soit - 101 688 salariés de moins qu’au 31 décembre 2004, ce qui correspond à - 24, 2 % des
effectifs.

Soit - 2 341 sites de moins qu’au 31 décembre 2004, ce qui correspond à - 18,9 % du
nombre d’établissements.

Soit - 40 660 salariés de moins qu’au 31 décembre 2008, ce qui correspond à - 12,7 % des
effectifs.

Soit - 1 331 sites de moins qu’au 31 décembre 2008, ce qui correspond à - 12 % du nombre
d’établissements.
8
Globalement, la branche Electrique, Electronique a perdu moins d’emplois de 2008 à 2012,
qu’entre 2004 à 2008, ce qui est à prendre avec certaines réserves. Pour rappel, nous l’avions déjà
expliqué dans le rapport de 2010, le passage à la nouvelle nomenclature des activités françaises
(NAF 2008) se traduit par des regroupements très différents dans l’industrie. En effet, la
distinction par type de biens (de consommation, d’équipement et intermédiaires) n’est pas
reprise.
Sur les effectifs, il est à noter que pour le secteur d’équipement électrique, ils ont augmenté de
2010 à 2011 de +2 316 (+1,9 %), et beaucoup plus rapidement que pour l’ensemble de la
métallurgie, qui avait vu ses effectifs augmenter de + 0,9 %.
La branche Electrique et Electronique représente au 31 décembre 2012 : 22,2 % des effectifs de la
métallurgie alors qu’en 2008 elle en représentait 22,8 %.
Emplois dans la branche Electrique, Electronique
500000
450000
400000
350000
300000
250000
200000
150000
100000
50000
0
2000
2004
2008
2012
Emplois
9
L’INDUSTRIE DE LA MICRO & NANOELECTRONIQUE
LE MARCHE MONDE
L’année 2011 aurait pu être plus catastrophique. En effet, malgré la crise économique et bancaire
ainsi que l’accident de la centrale nucléaire de Fukushima au Japon, la croissance mondiale du
semi-conducteur a été en hausse et a frôlé les 300 milliards de dollars, soit + 0,4 % par rapport à
2010.
L’année 2012 n’a pas été la même. Exprimé en dollars, le chiffre d’affaires mondial est de 291,5
milliards, soit une baisse de - 2,7 %.
Après trois années consécutives de progression en 2008-2009-2010, les investissements subissent
une forte baisse de 12,14 % pour atteindre les 38,2 milliards de dollars contre 43,5 milliards de
dollars en 2011 et restent inférieurs à ceux de 2010.
Investissements en équipement en Mds de dollars
50
40
30
20
10
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Source SE
La répartition géographique de ces investissements est le reflet de celle des marchés. Ainsi, l’Asie
Pacifique et le Japon représentent à eux deux 67 % des investissements mondiaux, suivis par
l’Amérique avec 21 %, l’Europe avec 7 % et le reste du monde avec 5 %.
Investissements par Région
Asie Pacifique 57 %
Amérique 21 %
Japon 10 %
Europe 7 %
Reste du Monde 5 %
Source SE
10

Les marchés phares de 2012
Après trois années consécutives de progression, le marché des PC a connu un net recul en 2012.
Cette baisse est due à l’arrivée des tablettes, lesquelles connaissent un grand succès.
Au quatrième trimestre 2012, selon l’IDC, il s’est vendu 52,5 millions de tablettes dans le monde,
soit une hausse de 75,3 % en un an et de 74.3 % d’un trimestre à l’autre. Cette explosion des
ventes s’explique par des prix attractifs et l’arrivée de nombreux produits. De plus, les tablettes
ont été le cadeau des fêtes de fin d’année.
L’année 2012 n’aura pas été très positive pour le marché des téléphones portables ; celui-ci ayant
enregistré une baisse des ventes mondiales de - 1,7 %. En 2012, selon Gartner, il s’en est
néanmoins vendu 1,327 milliards. L’attrait pour les smartphones n’a pas su compenser le déclin
des ventes de téléphones portables « moins évolués ».

Top 20 – placement des sociétés des semi-conducteurs 2011/2012
L’année 2011 a vu, encore, Intel et Samsung dans le haut du classement des semi-conducteurs.
Texas Instruments gagne encore une place et arrive à la troisième marche du podium au détriment
de Toshiba. Rohm semi-conductors arrive en 19ème position (26ème en 2010). STMicroelectronics,
leader en Europe, se maintient à la 7ème place.
L’année 2012 a été marquée par la forte progression de la société Qualcomm qui passe de la 6ème
à la 3ème place. Intel et Samsung Electronics gardent leurs places de leaders du classement. Le
leader européen STMicroelectronics est passé de la 7ème à la 8ème place.
Top 20 - placement des sociétés des semi-conducteurs 2011/2012
Place
2011
1
2
6
3
4
5
8
7
Place
2012
1
2
3
4
5
6
7
8
10
9
9
10
Société
INTEL
SAMSUNG
QUALCOMM
TEXAS INSTRUMENTS
TOSHIBA
RENESAS
SK HYNIX
ST
MICROELECTRONICS
BROADCOM
MICRON
TECHNOLOGY
Place
2011
13
11
12
16
17
14
21
15
Place
2012
11
12
13
14
15
16
17
18
Société
SONY
AMD
INFINEON
NXP
NVIDIA
FREESCALE
MEDIA TEK
ELPIDA MEMORY
22
19
19
20
ROHM SEMICONDUCTOR
MARVELL TECHNOLOGIES
Source ISUPPLY-décembre 2012
11
LE MARCHE EUROPE
Après une chute brutale en 2009 et malgré une année 2010 très positive (+ 34,7 % en €), le
marché européen ne cesse de se dégrader. Pour la 2ème année consécutive (2010 et 2011), le
chiffre d’affaires de 33,2 milliards exprimé en dollars, a chuté de - 11,3 %.
Après le pic de l’année 2011 (4,22 milliards de dollars), les investissements en équipements
subissent une forte baisse de - 36,5 % pour atteindre 2,68 milliards de dollars. Néanmoins, l’année
2012 est quelque peu meilleure que l’année 2010, pour laquelle les investissements étaient de
2,34 milliards de dollars.
Investissements en équipements en Mds de dollars
4,5
4
3,5
3
2,5
2
1,5
1
0,5
0
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
source SEMI
 La distribution
Le marché européen de la distribution a chuté de - 10,8 % en 2012 par rapport en 2011 et a atteint
5,7 milliards d’euros. Malgré cette chute, il est important de souligner que l’année 2012 est la
seconde meilleure année dans l’histoire de l’industrie après l’année 2011 avec 6,37 milliards
d’euros.
 Le marché de l’automobile
Avec 12,5 millions de véhicules immatriculés, le marché de l’automobile européen a connu en
2012 son plus bas niveau depuis 17 ans. Il a chuté de - 8,2 % par rapport à 2011 (source
association européenne des constructeurs d’automobiles). Même la crise de 2008 n’avait pas eu
un impact aussi fort sur ce marché qui avait alors chuté de - 7,9 %. Il est à noter que cette baisse
du marché connait des disparités selon les pays européens. Seul le Royaume-Uni a su tirer son
épingle du jeu et a progressé de 5,3 %, tandis que l’Allemagne, l’Espagne, la France et l’Italie ont
baissé respectivement de - 2,9 %, - 13,4 %, - 13,9 % et - 19,9 %. Le marché européen de voitures
électriques, bien qu’encore modeste, est en plein essor (bonus, primes). Malgré des débuts plutôt
difficiles, il se fait une place dans notre pays.
12
En 2012, la France représentait 35 % des immatriculations de véhicules électriques dans l’Union
européenne (source association professionnelle pour le développement de la mobilité électrique)
suivie par la Norvège avec 15 % et l’Allemagne avec 13 %. Néanmoins, ce chiffre est à relativiser
car les immatriculations de ces véhicules ne représentent que 0,4 % du marché européen, soit
seulement 9 300 unités sur les 2,3 millions de véhicules vendus en France en 2012.
LE MARCHE FRANCE
Après un redressement notable en 2010 et son difficile maintien en 2011, le marché français en
2012 affiche un chiffre d’affaires de 1 670 millions d’euros à la baisse de - 2,5% par rapport à 2011.
Face à la crise mondiale qui impacte tous les secteurs de l’économie et au manque de visibilité, les
acteurs de l’industrie électronique sont restés prudents.
 Les circuits intégrés
Les circuits intégrés affichent, cette année encore une croissance positive de 5,3 % par rapport à
2011, du fait notamment des bons résultats enregistrés depuis trois ans par les MOS Micro qui
augmentent leur part de marché (45,4 % contre 40,4 % en 2011). Viennent ensuite les produits
analogues (21,9 %) dont le chiffre d’affaires 2012 s’élève à 230 millions d’euros, en hausse depuis
2007, abstraction faite de 2011.
Circuits intégrés par famille de produits. Total : 467,2 M€
MOS Micro 49,1 %
Analogiques 27,1 %
Digital Mos Logic 22,9 %
Digital Mos Mémoires 0,9 %
Source SITELESC Club
 Les semi-conducteurs discrets
Les trois lignes de produits des semi-conducteurs discrets se trouvent directement impactées par
la crise depuis deux années consécutives, avec 0,6 % de baisse sur 2012. Les chiffres d’affaires sont
tous en retrait par rapport à 2011.
 Les marchés
L’automotive reste leader du marché avec 26,6 % de représentativité et ce malgré une
conjoncture très difficile : les immatriculations de voitures neuves en France sont tombées sous la
barre de 1,9 million (niveau le plus bas depuis 1997). Le secteur industriel & militaire de
l’aéronautique se place toujours en seconde position (23,1 %) et continue de croître, + 0.8 % pour
2012.
Malgré le report de programmes de la Défense, de bonnes performances ont été enregistrées
dans le domaine du spatial et du médical.
13
Les « Smart Cards » (19,6 %) bénéficient du développement des marchés de l’identification, de
l’insertion de puces sur les cartes bancaires et des tablettes. C’est le seul domaine qui enregistre
une augmentation plus que respectable sur l’année 2012 : 35,1 %.
Les « Consumers & Computer » (4,5 %) affichent leurs résultats les plus bas depuis six ans (fin des
PC et marché passant essentiellement par le canal de vente que représente la distribution). Idem
pour les Telecoms qui ne représentent plus que 1,5 % du marché France.
Semi-conducteurs par segment de marché en M€
Automotive 26,6 %
Distribution 24,7 %
Industrie & Mil-aéro 23,1 %
Encarteurs 19,6 %
Grand Public & Informatique 4,5 %
Telecoms 1,5 %
Source SITELESC Club
Les sociétés du secteur Micro&Nanoélectronique sont organisées en syndicat professionnel
(SYCABEL), qui est lui-même adhérent de la FIECC (Fédération des industries électriques,
électroniques et de communication).
Les entreprises dans lesquelles FO est présente :

STMicroelectronics

Altis Semiconductor

Freescale Semiconducteurs

Soitec

Lfoundry

Atmel Texas Instruments
14
ZOOM SUR LA SOCIETE TEXAS INSTRUMENTS
FO se bat pour préserver les compétences
L’année 2014 marquera pour notre équipe syndicale FO TEXAS INSTRUMENTS, le terme de
cinquante années d’activité sur la Côte-d’Azur. En effet, la nouvelle est tombée fin 2012, le site de
Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes) va fermer ses portes. Les salariés se sont battus la rage au
ventre, sous l’impulsion de notre équipe syndicale FO majoritaire sur le site, non pas pour la survie
du site mais pour des conditions de reclassements dignes et leur permettant notamment de
préserver leurs compétences.
Déjà en octobre 2008, un plan social avait touché le site, entraînant le départ de 350 personnes
sur un effectif de 920. Motif : chute des ventes de téléphonie mobile, un secteur qui représente 50
% de l’activité du site. En octobre 2012, rebelote, le groupe texan annonce l’arrêt des activités de
microprocesseurs et de connectivité sans fil destinés aux smartphones et tablettes, autrement dit,
son retrait définitif du marché des mobiles.
La peur d’un nouveau plan social refait surface et elle se confirme le 15 novembre 2012, lorsque le
groupe dévoile un vaste plan de 1 700 postes à travers le monde. Le 18 décembre, le couperet
tombe le plan de sauvegarde de l’emploi concernera 517 emplois sur les 541 que compte le site
azuréen qui est donc promis à la fermeture. L’explication, de l’aveu même du responsable de la
division mobile de Dallas : « C’une erreur stratégique de l’entreprise ». Le gouvernement exprime
rapidement sa détermination à sauver le site, de même que les pouvoirs publics locaux, inquiets
de l’impact que la disparition de Texas Instruments pourrait produire sur la technopole de Sophia
Antipolis.
FO, organisation majoritaire sur le site avec 100 % des voix aux 1 er et 3ème collèges et plus de 60 %
au 2ème et 5 des 6 sièges du CE, se démène aux côtés des salariés avec le soutien de l’USM des
Alpes-Maritimes. Les délégués syndicaux sont décidés à ne pas se laisser faire : « Si TI ne veut plus
de nous pour des raisons économiques, nous restons persuadés que des équipes high-tech comme
les nôtres intéresseront des entreprises qui, elles, auront la volonté de s’engager et de continuer
dans la voie de l’innovation ».
En mars 2012 un accord est signé, proposant un ensemble de mesures d’accompagnement pour
les salariés, notamment une recherche de reclassement interne, un congé de reclassement,
l’assistance d’un conseiller spécialisé pour aider à la recherche d’emploi, des possibilités de
formation, une aide technique et financière à la création d’entreprise, etc.
Mais l’action ne s’arrête pas là. Les organisations syndicales de Texas Instruments ont été reçues le
10 janvier 2013 par Gilles Rabin, conseiller du ministère du Redressement productif, en présence
du secrétaire général de la préfecture, de la sous-préfète de Grasse et du commissaire au
Redressement productif pour la région PACA, à la préfecture des Alpes-Maritimes. Au moment où
se tenait la réunion à la préfecture, plus de 300 salariés se sont rassemblés pour manifester leur
inquiétude devant les grilles de Texas Instruments France.
Dans le même temps, une délégation FO Métaux conduite par Eric Keller, secrétaire fédéral, était
reçue au ministère par le ministre du Redressement productif. Notre délégation FO a exposé de
nouvelles pistes de travail, fait des propositions et pris acte des propositions qui ont été faîtes, à
savoir : la mise en place rapide d’un chargé de mission avec des connaissances financières et
15
technologiques qui sera l’interface entre les salariés, les élus, l’Etat et d’éventuels repreneurs ; la
création d’un comité stratégique de filière sur le numérique à venir dans le cadre du CNI ;
l’engagement de la réflexion sur le renforcement de l’attractivité du territoire et sa
redynamisation que notre organisation syndicale veut voir orientée vers les cadres qui sont les
plus touchés par le PSE.
Le 31 mars 2014, les sociétés Amadeus et Texas signent un compromis de vente concernant
l’ancien bâtiment de Texas situé à Villeneuve-Loubet. A cette même date :




80 % des salariés licenciés ont déjà trouvé une solution, soit 411 salariés sur 510 ;
72 % des reclassés sont mutés sur Sophia Antipolis et, plus généralement 83 % en PACA ;
11 % sont partis à l’étranger ;
12 et 15 % d’entre eux se sont orientés vers la création d’entreprise, 56 personnes sont en
recherche d’emploi et quarante salariés n’ont pas encore été licenciés.
C’est un reclassement pas encore achevé mais exemplaire. Pour rappel, nous avions mandaté le
cabinet Altedia pour ce projet de reclassement et les résultats nous donnent raison d’avoir insisté
sur les compétences des salariés et l’attractivité du territoire.
La Fédération FO Métaux avait dénoncé qu’il manquait, aux yeux du patronat, de nombreuses
compétences et que chez Texas il y avait plus de 500 cadres qui attendaient un nouveau contrat.
Défi relevé par nos équipes syndicales de chez Texas, l’USM des Alpes-Maritimes et la Fédération,
qui ont permis d’arriver à ces résultats de reclassement.
Les salariés de TI en pleine manifestation sur le site de Villeneuve-Loubet (06)
16
ZOOM SUR ALTIS, dans la tourmente encore et encore !
Altis Semiconductor, situé à Corbeil-Essonnes, fabrique des cartes à puces électroniques pour les
téléphones portables. Dans notre rapport de branche de 2010, nous avions déjà fait un « zoom »
sur cette société. Les évènements qui vont être développée ne sont pas des plus réjouissants pour
tous les salariés, comme nous l’avions craint en 2010.
En 2000, après un PSE de plus de 1 000 salariés, un second a eu lieu en 2007 avec 400 départs et le
dernier, en 2010, avec une nouvelle fois 400 suppressions de postes. Actuellement l’effectif est de
940 salariés.
L’expert-comptable du CE avait mis en avant les difficultés de baisse de charge qui étaient
prévisibles pour le 1er semestre 2012. Malgré cela, la direction a fait des dépenses somptueuses.
Des investissements de plusieurs millions d’euros ont été réalisés pour l’achat d’équipements pour
le développement et la production d’un nouveau produit « CIRRUS » à la demande de la société
ST. Le développement a été réalisé, mais la production n’a jamais été pour le site. Perte sèche
pour le site d’Altis, ce qui a entraîné en :

2012 : L’annonce de 10 jours de chômage partiel suite à la baisse de charge (400 wafers par
jour) ;

2013 : cela a été plus difficile, 21 jours de chômage et un délai de paiement (45 jours) des
prestataires multiplié par deux, voire trois ;

2014 : Le premier trimestre a démarré avec 14 jours de chômage, le second est annoncé
avec 18 jours mais la reprise, selon les dires de la direction, devrait être pour le mois de
juin.
Pour FO Altis, la direction ne doit pas réaliser des économies sur le dos des salariés pour passer la
crise. L’économie des 800 K€ sur la masse salariale est une mauvaise stratégie qui ne fait que
creuser l’écart des rémunérations entre tous les salariés.
Par contre, Altis International, maison mère d’Altis Semiconductor, a reçu, fin décembre 2012, 20
M€ dans le cadre du soutien à l’industrie venant du FSI qui s’est traduit par une prise de
participation dans le capital. Cette situation lui permet de débloquer des prêts bancaires d’une
valeur de 50 M€. Altis a donc aujourd’hui à sa disposition 70 M€. L’actionnaire confirme que les
salaires seront garantis jusqu’à fin 2014 et qu’il a besoin des syndicats pour frapper à la porte du
ministère pour obtenir des fonds publics, comme des prêts bancaires.
Face à cette situation sociale, l’équipe FO reste vigilante sur le terrain. De son côté, la Fédération
met tout en œuvre pour interpeller le gouvernement sur l’avenir de la société Altis et plus
largement pour le secteur des semi-conducteurs en France et en Europe. A la demande de toutes
les organisations syndicales, un rendez-vous a été obtenu à Bercy le 26 mai 2014. Nous avons
rappelé nos revendications, à savoir, le soutien de la BPI dans le projet d’investissement de la
société Altis. A son tour, L’Etat souhaite la participation de l’actionnaire dans ce projet industriel.
17
L’emploi chez Altis
Années
Cadres
Techniciens
Agents
Maitrise
Inscrits au 31/12
2010
377
771
296
1 444
Inscrits au 31/12
2011
334
502
140
976
Inscrits au 31/12
2012
340
463
88
891
Effectif permanent titulaire pendant
toute l’année d’un contrat à durée
déterminée et à temps complet
2010
349
679
140
1 168
2011
276
457
77
810
2012
280
421
69
770
2010
2
16
116
134
2011
17
8
44
69
2012
12
4
0
16
2010
382
777
228
1 388
2011
350
592
212
1 154
2012
336
482
100
918
Effectifs
Salariés titulaires d’un contrat de
travail à durée déterminée au 31/12
Effectifs moyens de l’année, sommes
des effectifs des 12 mois
Ouvriers
employés
Total
Répartition de l’effectif au 31/12 selon une structure de qualification
Niveau 1
Niveau 2
Niveau 3
Coef 140/145/155
Coef 170/180/190
Coel 215/225/240
Hommes
Femmes
Total
Hommes
Femmes
Total
Hommes
Femmes
Total
2010
0
0
0
103
82
185
255
37
292
2011
0
0
0
40
42
82
149
18
167
2012
0
0
0
13
25
38
134
14
148
Niveau 4
Niveau 5
Ingénieurs
Coef 255/270/285
Coef 305/335/365/395
cadres
2010
260
23
283
264
43
307
301
76
377
2011
186
15
201
168
24
192
267
67
334
2012
173
15
188
157
20
177
274
66
340
 La politique salariale chez Altis
En 2011, 2012 et 2013, il n’y a pas eu d’accord sur les négociations annuelles obligatoires, mais
trois PV de désaccord qui se sont traduits par des mesures unilatérales par la direction et la
disparition des augmentations générales pour ces trois dernières années. Des augmentations
individuelles et primes diverses ont été versées, sans pour autant satisfaire notre organisation
syndicale FO.
18
LES SYSTEMES ELECTRONIQUES
LE MARCHE MONDE
Selon le cabinet Décision, en 2012 la production mondiale de systèmes électroniques représente
un marché de 1 395 Mds € dont 226,9 Mds € pour l’Europe, soit une part de 16 %.
Rapporté aux composants électroniques actifs et passifs, celui-ci s’est élevé à 344 Mds €, affichant
une croissance moyenne de 2,5 % pour la période 2010 et 2011. La part des actifs représente 227
Mds €, celle des passifs et de l’interconnexion 117 Mds €.
Marché mondial des composants électroniques en 2012 (estimation : 344 Mds €)
Marché mondial des composants électroniques en 2012
Actifs 66 %
Interconnexion 20,9 %
Passifs 13,1 %
Source : Décision, WSTS
LE MARCHE EUROPE
La production de composants représente 37,6 Mds € en Europe, dont 11,8 Mds € pour les
composants passifs et d’interconnexion. 64 % de la production européenne en 2012 concerne des
systèmes embarqués, implantés/ enfouis (ex : textiles intelligents) contre 35 % au niveau mondial.
En 2012, l’Europe s’est bien positionnée avec respectivement 31 %, 29 %, et 27 % dans la
production mondiale, dans l’industriel, le militaire-aérospatial et l’automobile.
 Marchés porteurs
Selon le rapport d’Euripides, élaboré avec le support du cabinet Décision, les systèmes
électroniques se segmentent en 3 catégories :
Les « stand-alone », s’adressant essentiellement aux marchés informatiques, télécoms,
grand public et médical.
Les équipements embarqués, présents dans plusieurs segments de l’industrie,
l’aéronautique, la défense et l’automobile.
Les implantés/enfouis dans des marchés émergents tels que le textile, l’environnement, et
l’agriculture.
19
 Marché automobile
La production se déplaçant au gré du développement de la demande, surtout vers l’Asie, on
pourrait craindre un déclin de la production européenne. Cette tendance peut être
contrebalancée par un surcroît d’innovation. Les innovations liées au développement du véhicule
électrique, de « l’infodivertissement » et du véhicule connecté sont à considérer comme des
opportunités pour consolider le leadership européen sur les systèmes embarqués.
 Marché aérospatial et de la sécurité
Les marchés de l’aérospatial civil ont de bonnes perspectives en Europe. L’accroissement de
l’électronique embarquée dans l’avionique promet un bon positionnement à l’avenir, avec des
challenges sur l’avion électrique, connecté et intelligent. Les marchés de la sécurité s’ouvrent
lentement, tant l’offre et la demande sont complexes et hétérogènes. Malgré un savoir-faire
reconnu mondialement sur ces marchés, les parts de marchés européennes sont encore à
consolider sur la période 2012-2020.
 Marchés industriels
L’Europe est forte sur tous les segments du marché industriel, plus spécialement dans les
transports de masse, avec par exemple 24 % du marché mondial dans le ferroviaire et 31 % dans
les équipements industriels.
Dans le médical et la domotique, l’Europe occupe une position de leader avec respectivement 23,2
% et 31 % du marché mondial en 2012.
Les « metasystèmes » vont bientôt devenir une réalité et dans ce cadre, l’Internet des objets et les
villes intelligentes donneront aux Européens l’occasion de se positionner sur ces marchés
émergents.
Equipement/marché
(production en M/euros)
Monde 2012
Europe 2012
Part Europe
Taux croissance
annuel Europe
2012-2020
Automotive
120 030
32 691
27,2 %
1,7 %
Aérospatiale et défense
118 553
34 402
29 %
2,7 %
Industriels
201 562
62 448
31 %
3,4 %
Médicaux
40 526
9 403
23,2 %
3,7 %

Les principales entreprises du secteur
FCI, Eolane, Egide, Gemalto, Oberthur, Thales Microelectronics, Systronics, Morpho, Axon Cable,
Radiall, Cassidian, Secre Composants.
Ces entreprises sont toutes adhérentes au syndicat professionnel le Gixel qui est lui-même
adhérent à la FIEEC.
20
ZOOM SUR LA SOCIETE FCI
FCI conçoit et fabrique des connecteurs destinés principalement aux marchés de l’informatique,
des télécommunications et de l’électronique industrielle.
Quelques étapes importantes dans la vie du site et de FCI :

Début des années 80 : création du site à Besançon. Le site fait partie de la division Berg
Electronics du groupe Dupond De Nemours ;

1992 : Dupond De Nemours vend Berg Electronics à Hicks Muse & Co, un groupe
d’investisseurs américains ;

1998 : Hicks Muse & Co revend la division au groupe Framatome qui comporte une division
Framatome Connecteurs Industries (FCI);
La division procède et a procédé à de multiples rachats d’entreprise de connectique ;
La rationalisation du groupe commence sans tarder.

2001 : Framatome, Cogema, Technicatome et CEA Industries sont agglomérés pour former
le groupe Areva.

2005 : Areva revend le groupe FCI à Bain Capital, un fonds d’investissement américain (cofondé par Mitt Romney, candidat à l’élection présidentielle américaine de 2012) pour 1,07
Md€.
Depuis, FCI est sous LBO.
En 2011, Bain Capital qui avait acheté FCI en 2005 pour 1,1 milliard d'euros, a d'abord envisagé de
l'introduire en Bourse à l'automne dernier. Mais les conditions de marché n'étant pas réunies, le
fonds a lancé un processus de vente. Cession qui a échoué à son tour. Les deux industriels sur le
point d'acheter le groupe, l'américain Amphenol et le taïwanais Hon Hai, n'ont pas atteint les
espérances de prix fixées par Bain, voisines de 2,5 milliards de dollars. Le fonds s'est alors replié
vers une nouvelle option, la vente combinée de sa filiale de microélectronique (MIC) et celle de
connecteurs pour les équipements électroniques (soit au total 55 % du chiffre d'affaires du
groupe), en conservant les connecteurs pour l'automobile. Mais, à nouveau, le processus a
achoppé avec le séisme au Japon, une grande part des produits pour les télécoms y étant
fabriqués.
Au final, Bain Capital découpe le groupe en divisions afin de pouvoir vendre chacune séparément.
La division Microconnection est vendue (2 usines dont 1 usine française à Mantes-la-Jolie), la
division Automobile est vendue à Delphi.
Il ne reste plus que la division électronique, invendable en l’état. La société d’investissement
continue sa politique capitaliste « Downsize et distribute », rationalise, ferme les sites dans les
pays à haut coût afin de charger les usines asiatiques.
21
Au plus fort, la division comportait 18 sites de production. Avec Areva puis Bain Capital, les sites
hollandais, suédois, belge, irlandais, français (Le Mans, La Ferté Bernard, Versailles) + 4 sites
américains, sont fermés. Restent aujourd’hui : un site en Europe (Besançon), un demi site aux USA
et 4 sites en Asie.
Les résultats en chiffres pour le site de Besançon
En dix ans, l’effectif CDI de Besançon a été réduit d’environ 50 % sous la forme de : plan CASA, PSE
et départs volontaires. A chaque fois, les PSE sont suivis par une hausse de l’intérim.
600
500
400
Temporaire
300
Effectif CDI
200
100
0
2002 2003 2004 2005 2006 2007 2009 2010 2011 2012 2013
En 2002, le pourcentage femmes/hommes était de 35 % ; il n’est plus que de 18 % en 2013. Les
femmes souffrent plus particulièrement des PSE et des évolutions de l’entreprise.
Une partie de l’équipe FO FCI Besançon
22
ZOOM SUR LA SOCIETE GEMALTO
Ce groupe est né en 2006 de la fusion entre Gemplus et Axalto.

Quelques chiffres
Aujourd’hui, Gemalto emploie dans le monde (130 sites répartis dans 43 pays), plus de 10 000
salariés de 106 nationalités différentes,.
En France, Gemalto SA, ce sont 2 800 salariés sur 6 sites :
Meudon : qui est le siège monde avec 636 salariés ;
Gémenos : site de 930 salariés regroupant des activités Corporate, telles que : achats,
Qualité et HSE, marketing, relations clients, mais aussi une activité industrielle
manufacturing et de personnalisation de cartes ;
La Ciotat : site de 705 personnes incluant des activités marketing, R&D, gestion de projets,
déploiement de solution et formation ;
Pont-Audemer : 400 personnes est le site d’expertise de production des cartes SIM pour
toute l’Europe ;
Tours : site de 110 personnes regroupant à la fois une activité de personnalisation des
cartes bancaires (entre autres) et de data-center ;
Sophia-Antipolis : site de 49 personnes spécialisé dans le développement de solutions et de
services à haute valeur ajoutée.
63 % des salariés de Gemalto France sont des hommes, donc 37 % sont des femmes. Le ratio
hommes/femmes est de 50/50 pour les populations opérateurs et ETAM, alors qu’il est de 75/25
chez les cadres.
Gemalto est côté dans les Bourses NYSE, Euronext d’Amsterdam et de Paris, et est depuis
décembre 2012, une des valeurs de l’indice boursier français : le CAC 40.
Avec, pour 2013 un chiffre d’affaires de 2 384 millions €uros et une marge opérationnelle de 348
millions €uros, Gemalto a dépassé son objectif du plan stratégique 2010-2013 d’environ 40 %,
après avoir atteint la cible prévue pour 2013 dès 2012, soit un an d’avance.
Gemalto bénéficie d’une importante trésorerie qui lui permet une indépendance financière et une
rapidité dans ses prises de participation ou de rachat d’entreprise. D’ailleurs, lors de son dernier
plan stratégique 2010-2013, Gemalto a connu une croissance externe via des acquisitions afin de
compléter son offre.
23
 Une transition de la carte à puce vers les solutions et le service
Initialement connue en tant que leader mondial de la carte à puce, l’activité de Gemalto a migré
vers les solutions et services apportant plus de sécurité au monde digital. Aujourd’hui, l’activité de
Gemalto est de sécuriser la vie digitale en mettant à disposition des offres qui permettent aux
personnes de :
Rester connecter ;
Sauvegarder leur annuaire téléphonique ;
Passer les frontières rapidement et en toute confiance ;
Transporter leur vie personnelle dans leur poche ;
Piloter leur consommation d’énergie ;
Acheter en ligne ;
Partager des photos et des blogs ;
Se connecter plus facilement ;
Réduire la consommation du papier au travail ;
Sécuriser la banque à domicile ;
Profiter de la musique et de la télévision en déplacement ;
Payer en un clin d’œil ;
Pour cela, Gemalto fournit à ses clients des logiciels sécurisés, une gamme étendue d’appareils
personnels sécurisés et de services opérés offrant :
Des services mobiles personnels ;
La protection de l’identité ;
La sécurité de paiement ;
Des services d’authentification en ligne ;
Des accès sécurisés au cloud ;
L’accès à des services de transports, santé, e-gouvernement et bien plus.
Les clients de Gemalto, dont les plus grandes banques, gouvernements, opérateurs téléphoniques
et entreprises, servent avec leurs produits des milliards de clients finaux.
Appareils
sécurisés
Logiciels
Lecteurs
Services
24
Gemalto est le leader mondial numéro 1 pour :
Les cartes de paiements à puce ;
Le machine to machine, les cartes pour la téléphonie mobile SIM et IUCC, la banque en
ligne, les documents électroniques sécurisés, des processus tournés vers l’efficacité ;
L’efficacité et la rentabilité sont recherchées dans tous les services de l’entreprise, d’où la
mise en place des processus Lean ainsi que des méthodes de travail d’amélioration
continue ;
Gemalto dispose d’un processus d’innovation afin de favoriser l’émergence de nouveaux
produits, solutions ou services et d’en valider non seulement la faisabilité technique via des
incubateurs mais aussi la viabilité marché et la rentabilité financière ;
Gemalto, toujours à la recherche de solutions pour compléter son offre, peut aussi avoir
recours à la croissance externe ;
Le déploiement dans le monde se fait au détriment de la croissance dans l’Hexagone ;
La moyenne d’âge des ouvriers et ETAM chez Gemalto, en France, est actuellement de 46
ans. Pour les cadres, elle est de 42 ans.
Dans les 5 années à venir, de nombreux départs à la retraite seront anticipés et
principalement chez les ouvriers et ETAM.
Etant donnée la politique de la direction de Gemalto, qui est de ne remplacer aucun départ
à la retraite dans les usines, FO s’inquiète de la pérennité des sites industriels en France.
Pour les autres secteurs d’activité, à l’exception du développement, déploiement et
opérations de solutions, la tendance est aussi à la réduction de voilure. Tous ces secteurs
subissent des optimisations via des processus renforçant l’efficacité de chacun.
Seules les activités de développement, déploiement et opération de solutions offrent
encore des opportunités d’embauches en France.
La direction de Gemalto analyse les bénéfices de l’externalisation dans différents
domaines. Et elle a déjà passé le pas pour le support informatique, la comptabilité.
D’autres projets sont toujours l’étude.
Hors France, le nombre de salariés a tendance à croître et principalement dans les pays «
low-costs » ou dans ceux qui ont mis en place des mesures de protection, notamment les
USA avec leur politique de Homeland security qui impose, pour des raisons de sécurité, la
réalisation sur leur territoire d’un certain nombre d’opération.
FO chez Gemalto : une équipe soudée qui œuvre dans l’intérêt des salariés
FO est la 4ème force syndicale de l’entreprise. Elle est présente dans la totalité des sites
(hors siège).
FO participe activement à toutes les négociations et est force de propositions constructives
dans l’intérêt des salariés et du développement des emplois.
Les principaux sujets à traiter :
1) Le stress est devenu une problématique majeure pour Gemalto
Les principales causes de stress sont toutes très présentes dans l’entreprise : surcharge de travail
(mode projet ou task-force, astreinte, …), conditions de travail dégradées, mise en place d’outils
de travail impactant l’équilibre vie privé/vie professionnelle et impact du vieillissement des
salariés et l’optimisation des processus sur la santé physique et mentale de ceux-ci (TMS,
épuisement,…).
25
2) La parité
Malgré une position « dogmatique » de la direction de Gemalto qui affirme une égalité de
traitement entre les hommes et les femmes, FO rencontre sur le terrain de nombreuses inégalités
de traitement qui s’ajoutent au plafond de verre qui empêche les femmes d’évoluer en fonction
de leurs réelles compétences.
3) L’organisation du travail
Le télétravail.
Les accords signés ou en cours de négociation :
Stress, parité, GPEC : accords initialement signés et en cours de renégociation ;
Télétravail : en cours de négociation ;
Handicap, formation, réduction-organisation et aménagement du temps de travail :
accords signés ;
Plan d’action contrat de génération : non signé par FO.
« FO obtient des embauches ».
Pour obtenir le juste fruit de ses efforts, mais aussi pour assurer l’avenir de son entreprise face à
une direction qui raisonne à court terme, il n’est parfois pas d’autre option que de se battre. C’est
ce qu’ont fait nos militants FO de Gemalto (Pont-Audemer) avec succès, en menant une grève et
sans faille en ce début d’année 2014.
Sur le site, la population vieillit Il y a eu de nombreux départs en retraite et une cinquantaine de
plus sont attendus dans les 30 prochains mois sur les 380 salariés que compte le site.
La détermination des métallos a payé, ils ont obtenu : 12 contrats d’apprentissage, dont six seront
embauchés en CDI. La Fédération FO de la Métallurgie et toute l’organisation ont fermement
soutenu ce mouvement, dont le principal objectif était le renforcement des emplois.
La Fédération FO de la Métallurgie s’est inquiétée que Gemalto, fleuron français et dont l’Etat est
actionnaire à travers le FSI, ne soit pas plus pro-actif dans les actions visant le soutien à l’économie
française à travers des embauches.
26
LE PHOTOVOLTAÏQUE
Historique de la filière
Le photovoltaïque, l’une des filières énergétiques les plus emblématiques du « développement
durable » fournira à moyen terme, une part significative de la production mondiale d’électricité y
compris dans les pays industrialisés.
Pendant de nombreuses années, le marché de l’énergie photovoltaïque a essentiellement
concerné l’électrification rurale, aussi bien pour certaines habitations isolées ou pour des usages
professionnels (refuges, stations de mesure, etc.) que pour de nombreux villages dans les pays en
voie de développement. Depuis le milieu des années 90 et grâce à l’apparition de l’électronique de
puissance, l’utilisation du photovoltaïque pour des systèmes connectés au réseau a pris le dessus
pour représenter en 2007, plus de 90 % de la puissance photovoltaïque installée.
Ces applications ne sont généralement pas compétitives avec l’électricité délivrée par le réseau,
leur développement repose donc sur des mécanismes de soutien décidés par les États en vue de
stimuler le marché et d’accélérer ainsi la baisse des coûts vers la « parité avec le réseau ».
Le cas de la France
La stratégie française en faveur du photovoltaïque a été longtemps marquée par une grande
frilosité, alors même que son industrie disposait jusqu’au milieu des années 1980 d’une très bonne
position au niveau mondial. Concentrée jusqu’au début des années 2000 quasi exclusivement sur
l’électrification autonome de l’habitat dans les départements d’outre-mer, la France a manqué le
virage de la connexion au réseau.
Les applications raccordées réseaux ont dû attendre une dizaine d’années pour être reconnues et
admises par l’administration et par les gestionnaires des réseaux publics, malgré la réalisation sur
l’ensemble du territoire national de plusieurs centaines d’installations financées par les
programmes de démonstration de la Commission européenne (Phébus, PV Salsa, Hip Hip…),
réalisés notamment par l’association Hespul.
Une première étape a cependant été franchie avec l’instauration de l’obligation d’achat et des
tarifs règlementés par la loi du 10 février 2000 dans le cadre du « service public de l’électricité »,
suivie par l’arrêté du 13 mars 2002 fixant le tarif d’achat photovoltaïque à 15,25 c€ /kWh pour la
France métropolitaine et à 30,50 c€/kWh dans les DOM.
Ces niveaux de tarifs ne permettant pas d’atteindre un équilibre financier, des aides
complémentaires de l’ADEME et de certaines collectivités locales, notamment les conseils
régionaux, restent indispensables.
La révision des tarifs d’achat en juillet 2006 a marqué une nouvelle étape importante aboutissant
à un décollage effectif de la filière photovoltaïque en France, avec, pour la métropole, le
doublement du tarif de base à 30 c€/kWh, assorti « d’une prime d’intégration au bâti » d’un
montant de 25 c€/kWh (et un passage à 40 + 15c€/kWh dans les DOM et en Corse).
27
Bien que les 30 c€/kWh du tarif de base restent insuffisants pour obtenir un équilibre financier
pour la plupart des projets, « le tarif intégré » à 55 c€/kWh a permis pour la première fois
d’accéder à un mode de financement entièrement basé sur le seul instrument des tarifs d’achat :
comme on pouvait s’y attendre et comme le montre le graphique ci-dessous, l’effet ne s’est pas
fait attendre, puisque l’on a assisté à un doublement de la puissance raccordée dès 2007, puis un
triplement en 2008.
Puissance photovoltaique raccordée
France continentale + DOM
90
80
70
60
50
40
30
20
10
0
2002
2003
2004
Puissance annuelle
2005
2006
2007
2008
Puissance cumulée
En 2010, les tarifs d’achat ont été révisés à deux reprises (arrêtés tarifaires de janvier et août
2012) donnant lieu à une structure tarifaire complexe, avec une amplitude des tarifs de 25 à 58
c€/kWh selon la puissance des systèmes, selon l’usage et l’âge des bâtiments, et, selon le degré
d’intégration au bâti (intégration « complète » ou « simplifiée »).
Le moratoire du 9 décembre 2010 a mis à l’arrêt tous les projets dont le devis de raccordement
n’avait pas été accepté au 2 décembre. C’est à cette époque que notre syndicat Photowatt, dans le
département de l’Isère, avait dénoncé cette décision qui impactait directement la production de
panneaux photovoltaïques en France.
A l’issue des trois mois d’arrêt prévus, un nouveau dispositif tarifaire a été mis en place en mars
2011, et a depuis subi plusieurs ajustements, dont un plus important que les autres en janvier
2013.
28
ZOOM SUR LA SOCIETE PHOTOWATT
Un pionner dans le photovoltaïque
Photowatt International (PWI) a été fondée en 1979, en tant qu’organisme de recherche dans le
domaine des technologies photovoltaïques. D’abord installée à Caen (Normandie), la société a
déménagé à Bourgoin-Jallieu (Isère) en 1990 pour s’agrandir et se rapprocher des industriels des
semi-conducteurs et des centres de recherche de Lyon et de Grenoble.
Des cellules monocristallines, Photowatt est passée, à partir de 1984, au sicilium poly-cristallin
avec le procédé de fusion Polix qu’elle a mis au point et industrialisé. Photowatt a également
participé au développement des premières scies à fil qu’utilisent aujourd’hui la plupart des
fabricants de systèmes photovoltaïques. PWI était une des 5 premières sociétés dans le monde à
maîtriser la production industrielle de cellules. A la suite de son acquisition par ATS en 1997, la
capacité de production de Photowatt s’est rapidement accrue.
En 2001, Photowatt s’est dotée d’une ligne d’assemblage des modules, (résidentiels,
professionnels et centrales au sol en livrant soit des modules soit des systèmes clés en main).
Depuis maintenant plusieurs années, la société conçoit des systèmes de générations
photovoltaïques sur réseau et hors réseau, assurant tous les stades de l’étude à l’installation par
l’intermédiaire d’un réseau de partenaires professionnels. Photowatt garde une bonne notoriété
et la maîtrise des process de production des cellules, qui place PWI dans les 3 premiers fabricants
au monde pour la qualité de celles-ci (voir revue Photon).
Ainsi, Photowatt est le seul acteur intégré sur l’ensemble des technologies photovoltaïques en
France, réalisation de wafers, de cellules, de modules et de systèmes photovoltaïques.
Malheureusement, aujourd’hui, PWI n’est plus qu’un « nain dans un monde de géants ».
En 2010, Photowatt employait encore 800 salariés. En 2012 l’effectif était de 670 salariés avant
réorganisation et 430 après la mise en place éventuelle du projet de réorganisation.
La position ambiguë d’ATS vis-à-vis de Photowatt place l’entreprise dans une situation
d’attentisme et de suivisme.
ATS n’a pas accompagné le développement de PWI et n’a financé que trop tardivement
l’augmentation des capacités de production.
ATS n’a pas anticipé l’inflation des prix du silicium. En 2007, le groupe n’a pas signé de contrat
pluriannuel d’achat de silicium qui aurait sécurisé l’approvisionnement.
La forte rotation des dirigeants a été un facteur d’instabilité dans les orientations stratégiques et
la structuration d’une réelle politique commerciale.
Dans le même temps, ATS a développé une société de montage de panneaux au Canada :
Photowatt Ontario en partenariat avec Q-Cells (producteur de cellules allemand concurrent direct
de Photowatt).
Pourquoi le groupe ne fait-il pas travailler sa propre filiale ? Sachant que Q-Cells fabrique ses
cellules en Malaisie !!!
29
Alors que le groupe n’a pas hésité à investir dans le photovoltaïque au Canada, il considère
Photowatt comme un actif stratégique. Depuis 2008, ATS affiche sa volonté de céder les sites, ce
qui place Photowatt dans une situation d’incertitude continuelle.
Dès 2008, certains industriels français étaient intéressés par Photowatt. ATS n’aurait pas favorisé
la reprise. L’absence de repreneur ne tient-elle pas aux exigences financières des fonds
d’investissement actionnaires d’ATS, qui cherchent une optimisation du prix de cession ?
PV Alliance : Laboratoire de recherche, mise en place d’une filière en France et d’une
rupture technologique, seul moyen de faire face à la concurrence chinoise
Le CEA (Commissariat à l’Energie Atomique et aux Energies Alternatives), EDF, ENR et Photowatt
International ont créé en septembre 2007, PV Alliance, dont la mission est le développement de
nouveaux procédés de réalisation de prototypes photovoltaïques à haut rendement
(Hétérojonction). PV Alliance est détenue à 40 % par la société Photowatt International, 40 % par
EDF, ENR et 20 % par le CEA.
Les travaux de cette société s’articulent autour de quatre axes stratégiques : multiplier les
possibilités d’applications dans le photovoltaïque, en augmenter le rendement énergétique ;
faciliter les transferts technologiques aux industriels, et assurer la diffusion de cette énergie au
plus grand nombre.
Le processus de développement est en effet le suivant :
La R&D avancée est effectuée par le CEA, notamment dans ses laboratoires à l’INES à
Chambéry ;
PV Alliance fiabilise les procédés sur sa ligne pilote de fabrication de cellules prototypes ;
Photowatt utiliserait ces procédés par la suite.
La capacité devrait être de 25MW.
Cette approche devrait permettre à l’énergie solaire de s’implanter plus solidement et
durablement sur le marché des énergies renouvelables.
Le groupe ATS laisse planer une incertitude dans le soutien financier des efforts d’investissement
nécessaires pour accompagner le développement technologique de PV Alliance, et tout
particulièrement l’investissement de rupture que constitue l’hétérojonction (innovation de
rupture, véritable avancée technologique susceptible de constituer un avantage concurrentiel par
rapport aux produits chinois).
On ne peut que constater la perte de temps dans ce développement technologique et dans
l’affirmation d’une réelle politique industrielle française dans le secteur du Photovoltaïque, tout
particulièrement dans la région Rhône-Alpes.
En quoi EDF ENR, acteur majeur dans ce marché, peut-il favoriser le développement de PV
Alliance ?
30
Le PSE, suppression de postes et délocalisation dans les pays à bas coût, la direction du
groupe canadien cherche un repreneur !
Début 2011, la direction annonce la suppression de 195 postes de CDI et de 136 postes
intérimaires. Le projet s’appuie sur une externalisation de l’assemblage avec une délocalisation
dans les pays à bas coûts. Le groupe cherche également un repreneur pour Photowatt. Cette
réorganisation s’appuie sur une forte progression de la productivité qui repose sur une politique
d’investissements soutenue. ATS est-il prêt à s’engager dans ces investissements ? Le Comité
d’Entreprise, après avoir fait remarquer depuis de nombreuses années le manque de stratégie
commerciale, note la mise en place d’une équipe commerciale dans le cadre du projet de
réorganisation.
● Action de la Fédération FO Métaux : Rencontre au ministère de l’Industrie
Le 15 mars 2011, une délégation FO, composée de Pascal Pavageau (secrétaire confédéral), Jean
Pierre Gilquin (UD 38), Eric Keller (FO Métaux), Philippe Miklou et Karim Daifi de Photowatt a été
reçue au ministère de l’Industrie. Un rappel des faits a été présenté concernant la situation sociale
et l’avancée des négociations du PSE. Pour 195 suppressions de postes, il y aura 110
reclassements, soit une perte de 85 postes. L’activité de l’entreprise a été évoquée ainsi que le
sort des commandes en suspens du fait de l’arbitrage du Premier ministre qui a diminué de moitié
la puissance installée du photovoltaïque à l’horizon 2020 (3000MW). Pour mémoire, le moratoire
limite l’installation non résidentielle à 500MW/an. Cette décision a fait chuter l’activité de
Photowatt de 40 % en 2011. Il est évident que les aides fiscales françaises ont directement
favorisé les produits chinois. La délégation FO a rappelé qu’aucune réunion nationale n’avait été
programmée pour faire le point sur l’activité de la branche et la mise en place d’une véritable
filière industrielle du photovoltaïque.
● Le 21 février 2012, au Tribunal de commerce de Vienne, le verdict tombe !
Seule l’offre d’EDF de reprise de Photowatt reste en lice après l’élimination, pour non réalisation
des clauses suspensives, des deux autres offres encore sur la table. Ces deux offres incluaient la
nécessité de commandes de la part de l’État. Pour FO, l’avis est favorable car EDF reprend
l’intégralité des 425 emplois de l’entreprise !
Le 27 février 2012, c’est officiel, le Tribunal de commerce de Vienne confirme qu’EDF va reprendre
Photowatt dès le 1er mars 2012. 425 salariés resteront chez Photowatt et 70 seront reclassés chez
EDF.
Cependant, FO dénonce qu’en 2011, plus de 5 000 emplois ont été supprimés dans la filière
photovoltaïque et que de nombreuses PME ont fermé suite au moratoire de l’État.
31
LA FABRICATION DE MATERIEL ELECTRIQUE
Présentation du secteur
La fabrication de matériels électriques correspond à la production d’équipements de commande
et de distribution de moyenne et de haute tension tels que les disjoncteurs, les fusibles, les
contacteurs, les compensateurs de puissance, etc. Elle comprend également les appareils
d’installation électrique basse tension à l’image des interrupteurs et des prises électriques. Ces
produits trouvent des débouchés dans la construction de bâtiment, l’industrie manufacturière et
auprès des gestionnaires des réseaux de transport et de distribution d’électricité.
Le secteur est particulièrement concentré. La forte intensité capitalistique constitue en effet une
barrière importante à l’entrée. Les quatre premiers opérateurs totalisent plus de 80 % du chiffre
d’affaires du segment de la haute tension. La profession compte des spécialistes dans les
équipements électriques tels que les Français Legrand et Schneider Electric, l’Allemand Hager ou le
Suisse ABB. Face à eux, interviennent des filiales de groupes industriels diversifiés, positionnées
notamment dans la production de centrales électriques et de matériels de transport, à l’image de
l’Allemand Siemens et du Français Alstom.
PRODUCTION DE MATERIELS ELECTRIQUES
Production de matériels électriques
20%
15%
10%
5%
0%
-5%
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013
-10%
-15%
-20%
-25%
-30%
-35%
Distribution et commandes électriques
Installation électrique
Unité : % des variations annuelles en volume (source Eurostat)
32
Analyse conjoncturelle du secteur
Les exportations françaises de matériels électriques ont stagné en 2012. Pénalisée par un contexte
macroéconomique maussade, la demande émanant du continent européen (51,7 % des
exportations en 2012) s’est contractée. Ce recul a néanmoins été compensé par le dynamisme des
ventes à destination des Etats-Unis et des pays du Moyen-Orient.

Exportations françaises de matériels électriques
On peut constater que depuis 2009, le niveau d’exportations françaises de matériels électriques
est en hausse mais n’atteint pas encore aujourd’hui le niveau d’avant la crise de 2008.
Exportations françaises matériels électriques
7045,1
6658,9
6853,8
6877
2010
2011
2012
5822,7
2008
2009
Unité : millions d’euros
 Production de matériels de distribution et de commande électrique (haute tension)
Sous l’effet d’une nouvelle dégradation de leur environnement, les spécialistes de matériels
électriques (haute tension) enregistreront une diminution de leur activité en volume en 2013. Sur
la période 2002-2013, l’activité sectorielle aura ainsi reculé de près de 32 %.
Production de matériels de distribution et de commande
(haute tension)
74,6
76
80,1
80,9
86,2
72,2
72,8
70,2
68,1
2010
2011
2012
2013
61,9
2004
2005
2006
2007
2008
2009
Unité : indice de volume base 100 en 2002
33

Production de matériel d’installation électrique (basse tension)
Les fabricants de matériels électriques (basse tension) enregistreront une contraction de leur
volume de production en 2013, en lien avec la détérioration du climat dans le marché du
bâtiment. Sur longue période (2002-2012), le recul est de plus de 33 %.
Production de matériel d'installation électrique (basse tension)
100
95,4
106
113,5
109,6
82,3
2004
2005
2006
2007
2008
2009
67,9
68,1
66,7
2010
2011
2012
Unité : indice de volume base 100 en 2002
Evolution du tissu économique
Les entreprises spécialisées dans la fabrication de matériel haute et moyenne tension (code NAF
27.12Z) sont largement majoritaires au sein du secteur de la fabrication de matériels électriques.
Elles représentaient en effet plus de 80 % du tissu économique sectoriel en 2010. Les entreprises
d’installation électriques (code NAF 27.33Z) représentent les autres 20 %.
Nombre d’entreprises du secteur
Années
Matériels de distribution
et de commande
électrique (NAF 27.12Z)
TOTAL
Matériels d’installation
électrique (NAF 27.33Z)
Entreprises
Croissance
Entreprises
Croissance
Entreprises
Croissance
2009
568
nd
145
nd
713
nd
2010
544
- 4,2 %
143
-1,4 %
687
-3,6 %
2011
538
-1,1 %
133
-7,0 %
671
-2,3 %
34
Forces en présence : Panorama des groupes et entreprises leaders
● Une industrie ouverte aux capitaux étrangers
Les majors du secteur de la fabrication de matériels électriques sont en quasi-totalité détenues
par des groupes d’envergure internationale. Les structures d’origine française dominent le
secteur, à l’instar du leader Schneider Electric (propriétaire d’une multitude de filiales), d’Alstom
(Alstom Grid) ou de Legrand (Legrand France). De nombreuses filiales de groupes étrangers
figurent toutefois parmi les intervenants de premier plan. Ceux-ci sont originaires d’Europe
comme les Allemands Hager (Hager Electro) ou Siemens (Siemens Transmission et Distribution et
trench France) et le Suisse ABB (ABB France), ou bien encore des Etats-Unis, à l’image de Tyco
International (Tyco Electronics France et Tyco Electronics Simel).
● Deux grands profils d’intervenants
Deux grands types d’industriels cohabitent parmi les leaders. D’un côté, des spécialistes du
matériel électrique, à l’instar des différentes filiales de Schneider Electric, de Legrand France,
d’Hager Electro ou de Socomec. De l’autre, des filiales de groupes diversifiés, à l’image d’ABB
France, de Trench France et Siemens Transmission et Distribution ou encore Tyco Electronics
France et Tyco Electronics Simel.
● Des opérateurs positionnés sur des segments de marché
Spécialistes du matériel électrique ou groupes diversifiés, aucun intervenant ne se positionne sur
l’ensemble du marché. Legrand, Hager et Socomec fabriquent exclusivement des équipements
basse tension, tandis qu’Alstom est axé sur les produits haute tension. ABB fait figure d’exception
puisque le Suisse propose du matériel haute, basse et moyenne tension.
● Positionnement des principaux groupes opérant dans la fabrication de matériels électriques
Opérateurs
SIEMENS
ABB
SCHNEIDERELECTRIC
ALSTOM
TYCO INTERNATIONAL
LEGRAND
HAGER
CA 2012 (M€)
78 296
30 640
23 946
19 934
7 473
4 467
1 550
H-tension
●
●
●
●
B-tension
●
●
●
M-tension
●
●
●
●
●
35
ZOOM SUR LA SOCIETE COMECA SYSTEMES ET DE SON GROUPE
Historique Comeca
La société Comeca (Constructions Mécaniques et Électriques de la Croix d'Argent) a été créée en septembre
1974 pour exercer une activité de fabrication d'équipements électriques à base de composants
électromécaniques à Saint-Mathieu-de-Tréviers (Hérault).
Depuis 1994, Comeca a acquis et créé des sites de production en France et à l’international dans
les domaines d'activité stratégique de Comeca.
ARRAS
SELESTAT
St OUEN L'AUMONE
Cergy Titan/ Divisionnaire /SEFA
ORLEANS
Comeca
systémes
ANGERS
LR St Mathieu
de Tréviers
LYON
BORDEAUX
DAX
PERPIGNAN
TOULOUSE
AUBAGNE
TOULON
NICE
Acquisitions depuis 1994 par Comeca de 14 sociétés sur le territoire français dont Arras, ancien
atelier électrique de la société Santerne (Groupe GTIE, VINCI) cédé en 2002 à Comeca.
En 2005, fusion/absorption des filiales Comeca pour former la SARL Comeca Systèmes dont le
siège social est basé à Saint-Mathieu-de-Tréviers (Hérault).
Périmètre de consolidation du Groupe Comeca
COMECA SAS
Comeca
Systemes
sarl

Comeca
Application
sarl
Comeca
Transport
sarl
Comeca
EBT
Comeca
Maroc
SA
sarl
SGTE
Hazemeyer
SAS
Power
sas
AEC
SA
Comeca
Indénosi
e sarl
Guinval
sarl
IS2I
REMI
SARL
Le Groupe Comeca représentait 1300 salariés et 25 centres de production. Aujourd’hui, ils
sont 900 salariés.
36
Activités de Comeca Systèmes : tableautier
Réalisation de tableaux électriques multimarques et des tableaux spécifiques adaptés à la
demande.
Débrochables : TITAN
Fixes : TGBT (Tableau Général Basse Tension), armoires divisionnaires, armoires
d’automatismes, armoires de contrôle commande, coffrets de distribution et d’automatisme,
etc.
Depuis 3 ans, les représentants FO s’inquiètent :



De la baisse des marchés ;
De la concurrence extrêmement violente avec comme conséquence la baisse du prix du
marché ;
De la concurrence de l’Europe de l’Est et du Maghreb.
Les représentants FO sont autant plus inquiets, que la direction s’interroge sur la création d’une
entité low-cost pour répondre à des besoins spécifiques de certains clients et pour solidifier
l’activité France.
La direction met en avant le coût de la main d’œuvre avec une qualification identique à la nôtre :
3€/h en Bulgarie, 7€/h en Roumanie et 10€/h en Pologne.
Principaux fournisseurs, distributeurs et clients
37
Effectif et informations économiques
EFFECTIF
déc.-08
déc.-09
déc.-10
déc.-11
déc.-12
déc.-13
Effectif
461
435
411
285
262
225
CDI
340
399
386
271
251
211
CDD
121
36
25
14
11
14
65 461
64 156
57 156
53 707
-
-
Chiffre
d’Affaires
CA K€
Au cours des 3 dernières années : dégradation de l’effectif en raison des licenciements massifs
opérés, fermetures d’agences, sortie du périmètre et fermeture de l’agence de IS2I Vitrolles (ex.
Aubagne), l’activité OEM et de la réaffectation d’une partie de la force commerciale Groupe
Comeca dans ses filiales d’origines Comeca .
L’activité historique du groupe Comeca exercée par les équipes de Systemes évolue depuis
maintenant près de 3 ans dans un environnement dégradé.
2010 : PSE avec redimensionnement et recentrage des activités de l’entreprise, 4 agences sur 5
fermées (Toulon, Nice, Orléans et Sélestat) et 48 licenciements ; les représentants FO sauvent
l’agence de Dax (20 salariés). Aubagne se recentre sur le secteur industriel au détriment de son
activité tertiaire, les représentants FO mettent en garde la direction sur ce changement d’activité.
10 février 2011 : signature par FO de l’accord de méthode de départs volontaires de 33 salariés :
Arras/11 salariés ; Angers/9 salariés et St Ouen l’Aumône/13 salariés.
1er août 2011 : cession de l’agence de Vitrolles (Ex Aubagne) à IS2I Comeca, filiale du Groupe, 21
salariés. Suite au transfert, la direction annonce le licenciement économique de 9 salariés de la
production de l’agence IS2I Comeca ! Au 1er janvier 2012, fermeture de l’agence IS2I Vitrolles.
28 décembre 2011 : projet de licenciement économique de 9 salariés sur l’agence d’Arras.
Les représentants FO font annuler ce projet.
Juillet 2012 : annonce de la fermeture de l’agence d’Arras. Les représentants FO d’Arras se
mobilisent, la direction revient sur sa décision mais demande le départ volontaire d’au moins 7
salariés. Au total, 13 salariés vont partir. (Rupture Conventionnelle et Licenciement pour faute
grave avec transaction).
Janvier 2013 : cession de l’activité Controle Commande (LR/OEM St Mathieu), transfère de 21
salariés à la filiale Comeca Transport.
38
FO Comeca Systèmes depuis 2005 :
5 implantations FO : Arras, Angers, St Ouen l’Aumône, LR St-Mathieu-de-Tréviers et Aubagne.
Aujourd’hui, 2 implantations : Arras, Angers, perte de membres du CE et fermeture d’Aubagne.
Secrétaire du comité ? depuis 2005 et majoritaire au CE Comeca Systèmes.
2 élus au comité de groupe depuis 2009.
Représentativité FO chez COMECA
ANNEE
2005
2007
2011
FO
33,72%
65,18%
57%
L’équipe FO Comeca en assemblée générale à l’UL d’Arras en février 2014
39
ZOOM SUR LE GROUPE LEGRAND
Présentation du Groupe
Legrand est le spécialiste mondial des infrastructures électriques et numériques du bâtiment. Il est
implanté dans plus de 80 pays et en couvre près de 180 avec un effectif de 36 000 employés en
2013.
Son offre « produits » est particulièrement large puisqu’il compte dans ses catalogues,
215 000 références, réparties en 78 familles de produits. Son offre complète est adaptée aux
marchés tertiaire, industriel et résidentiel et en fait ainsi une référence à l’échelle mondiale dans
plus de 180 pays.
Legrand est en position de n°1 dans au moins une famille de produits et dans près de 30 pays.
Leader mondial dans les interrupteurs et prises de courant, (19 % du marché mondial et 15 %
pour les produits de cheminement de câbles).
Les expertises-clés de Legrand

Le contrôle et la commande de l’énergie électrique ;

Le cheminement de câbles ;

La distribution de l’énergie ;

La distribution des voix-données-images ;

Le marché de Legrand est évalué à environ 60 milliards d’euros pour les infrastructures
électriques et numériques du bâtiment.
Structure de l’actionnariat au 31 décembre 2013

Management et Salariés : 3,90 %

Auto-détention : 0,06 %

Flottant : 96,04 %
Jusqu’au 8 mars 2012, Wendel et KKR, actionnaires de référence de la Société détenaient de
concert : 11,69 % du capital et 20,21 % des droits de vote de la société.
En conséquence d’une cession par KKR d’une partie de ses titres le 8 mars 2012, la participation de
KKR a franchi à la baisse le seuil de 5 % des droits de vote de la Société et le pacte d’actionnaires
conclu le 6 avril 2011 entre Wendel et KKR, par lequel ces derniers déclaraient agir de concert visà-vis de la Société, a pris fin conformément aux stipulations dudit pacte.
Le 14 mars 2012, KKR a cédé le solde de sa participation au capital de la Société.
Le 11 juin 2013, Wendel a cédé la totalité de sa participation dans le Groupe (soit 5,4 % du capital).
Cette évolution de l’actionnariat est un point marquant dans l’histoire du Groupe Legrand.
40
Responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE)
La démarche de RSE de Legrand s’appuie sur quatre valeurs : éthique du comportement, écoute
clients, valorisation des ressources et innovation. Cette démarche est structurée autour de 3
domaines, déclinés en huit axes :
La Gouvernance
 Appliquer les engagements éthiques du Groupe au quotidien
 Intégrer les fournisseurs à la démarche développement durable du Groupe.
L’Environnement
 Développer des produits à Haute Performance Environnementale (HPE).
 Limiter les impacts environnementaux liés aux activités du Groupe.
 Promouvoir l’efficacité énergétique.
Les dimensions Sociale et Sociétale
 Investir dans les collaborateurs du Groupe.
 Développer l’accès à l’électricité.
 Agir pour l’assistance à l’autonomie.
Ces axes se déclinent eux-mêmes en objectifs et actions pour les différents métiers et entités du
Groupe. L’avancement et l’évaluation des actions menées sont consolidés notamment par le biais
d’indicateurs dont une sélection fait l’objet de revue par les Commissaires aux comptes du
Groupe. Ceci permet une déclinaison de la politique de Développement Durable et une application
à toutes les entités du Groupe. Les référentiels GRI et ISO 26000 sont également des outils
d’évaluation de la démarche du Groupe Legrand en matière de Responsabilité Sociétale des
Entreprises (RSE).
FO chez Legrand
FO est implanté dans 12 établissements sur 18.
55 élus dans les comités d’établissements.
6 titulaires au CCE, le secrétaire du CCE est issu de FO.
La représentativité de FO dans l’UES Legrand est de 18,69 %.
1 titulaire sur 10 au comité de Groupe.
1 titulaire sur 20 au comité Européen.
Une fois par an, au minimum, les délégations FO se rencontrent pendant 3 jours à la Fédération.
Cette rencontre, coprésidée par le DSC et le Secrétaire Fédéral en charge de la branche électrique
permet de tisser des liens entre tous les militants des établissements Legrand. Différents sujets
sont abordés, comme l’actualité sociale et nationale et celle du groupe Legrand en particulier. Un
point est également fait concernant les négociations en cours et les accords signés par FO. Un
groupe de travail est désigné pour travailler sur les NAO afin d’obtenir des revendications
communes. A noter que les NAO se font par établissement et que certains sujets sont négociés au
niveau du groupe.
41
Concernant le développement syndical de FO, avec l’aide de la Fédération, un plan de
développement syndical a été engagé sur le site de Legrand d’Antibes (06), avec l’objectif de
gagner les élections sur ce site en 2015 où il y a plus de 500 salariés.
Concernant les élections professionnelles, lors du dernier cycle électoral, FO a progressé de 12 à
18,69 %. Les récents résultats électoraux sont importants pour notre représentativité et très
positifs, nous sommes sur une bonne dynamique !
Strasbourg (67), 20 février 2014, FO obtient 46,48 % des voix ;
Lagord (17), 14 avril 2014, FO obtient 71,83 % des voix ;
Sillé-le-Guillaume (72), 14 avril 2014, FO obtient 38,64 % des voix.
Une partie de l’équipe FO Legrand en coordination à la Fédération
42
ZOOM SUR LE GROUPE SCHNEIDER
27 implantations sur les 47 sociétés (filiales et maison mère) situées sur l’ensemble du territoire
français. Dans les filiales, il y a 17 implantations FO sur 28 possibles. Celles-ci sont disséminées sur
l’ensemble du territoire national.
La « maison mère » organisée en « UES » regroupe 10 établissements. Ceux-ci sont situés en
Normandie, en Poitou Charente Limousin, en Bourgogne, en Isère, en région Parisienne et un
établissement regroupant les métiers du Font office (commerce et services). Le syndicat FO est
implanté dans chacun de ces établissements.
Un bureau composé de 9 membres représentant les principales fonctions (coordonnateur, DSC, et
secrétaires des grandes instances (comité de groupe, comité central d’entreprise,…) se réunit tous
les mois à la Fédération. A cette occasion, il revisite ses processus d’amélioration interne, examine
la situation de l’entreprise, prépare les dossiers de négociations, examine la politique à tenir face
aux restructurations permanentes du Groupe.
L’ensemble des Délégués syndicaux se réunissent à minima deux fois par an pendant 2 jours à la
Fédération. Ils en profitent pour faire un point sur l’actualité du Groupe et débattre des positions à
prendre. En complément des formations Fédérales, nous organisons des formations spécifiques
pour les militants de Schneider. Ces formations permettent de tisser des liens entre tous les
militants issus de diverses régions. Cela permet également de centrer les débats sur les
problématiques propres à Schneider.
Tous les 4 ans, un congrès est organisé regroupant l’ensemble des syndicats de l’entreprise. Le
dernier s’est tenu en Normandie (octobre 2011) en présence de Frédéric Homez et Eric Keller, plus
de 150 élus avaient répondu présent.
Mais FO Schneider c’est avant tout :
Plus de 200 élus et mandatés ;
La majorité au CCE avec 8 titulaires sur 17 ;
8 titulaires sur 30 au comité de Groupe ;
2 titulaires sur 6 au comité Européen ;
Les secrétaires du CCE et du Comité de Groupe sont issus des équipes FO.
Dans l’UES, FO est le premier syndicat avec 29 % des voix.
Dans le Groupe, FO est deuxième avec 23 % des voix.
Pour Schneider, l’année 2014 est marquée par de nombreuses restructurations, entraînant
notamment la fermeture d’un des sites ; celui de Dijon. Des transferts de production de site à site
sur le territoire français sont également prévus. L’ensemble de ces restructurations,
principalement au sein de la supply chain (usines et centres logistiques), fait partie d’un Plan de
sauvegarde de l’emploi (PSE). Le calendrier social chez Schneider est particulièrement intense
depuis déjà quelques années. Les différents accords de GAEMC signés par FO arrivent à leur
terme. Ils ont permis d’anticiper les changements ou la crise économique.
Notons également, que l’entreprise comme d’autres du CAC 40, vient d’adopter le statut très
particulier de Société européenne. A ce jour, nous ne pouvons pas en mesurer les impacts sur les
institutions représentatives du personnel tout comme un déplacement du siège.
43
Réunion FO du groupe Schneider à la Fédération
10ème coordination des syndicats FO Schneider Electric en Normandie
44
LE MARCHE DE L’ECLAIRAGE
Contexte du secteur
Aujourd’hui, les grands acteurs historiques du marché de l’éclairage se trouvent confrontés à une
nouvelle concurrence, essentiellement issue du monde de l’électronique. La fin programmée des
ampoules à filament a rebattu les cartes sur le marché de l’éclairage. Les grands acteurs
historiques de ce marché Osram (Siemens), General Electric et Philips (pour l’Europe) se
retrouvent en 2012 confrontés à une nouvelle concurrence, et à de nouveaux produits qui les
obligent à repenser leur modèle économique au détriment des emplois rattachés au secteur, car
les gains de productivité et réductions des coûts passeront par-là !
En 2012, les LED ne représentaient que 8 % d’un marché mondial de l’éclairage estimé à 75
milliards de dollars. En 2020, selon le cabinet McKinsey, elles devraient représenter 75 % des 100
milliards de dollars du chiffre d’affaires généré par cette industrie. Philips, qui détient 31 % du
marché mondial de l’éclairage, a choisi dès le début des années 2000 d’investir massivement sur
cette technologie ; les LED devraient représenter 75 % du revenu de sa division éclairage en 2020,
contre 25 % aujourd’hui. Une proportion similaire à celle affichée aujourd’hui par Osram. Mais ce
dernier est surtout présent dans le secteur de l’automobile via les phares.
Général Electric a davantage tardé à investir dans les LED, leur préférant les lampes
fluocompactes. Aujourd’hui, le géant américain ne détient que 8 % de parts de marché mondial et
tente de reprendre la main par des opérations de croissance externe et en augmentant le rythme
de ses investissements.
Un défi de taille tandis que de nouveaux acteurs issus de l’électronique ont fait leur apparition sur
ce marché et s’attaquent désormais aux pays occidentaux. C’est par exemple le cas de Samsung,
LG, Panasonic, Sharp, ou encore Toshiba. Ce dernier est présent dans l’éclairage depuis plus de
vingt ans, mais ne distribue ses lampes à LED en Europe que depuis deux ans. A ces géants s’ajoute
une série de start-up, promptes à exploiter les gains technologiques.
Le marché français de l’éclairage, y compris les luminaires destinés à l’habitat, l’éclairage de
secours et les systèmes de gestion, est estimé à 2,2 milliards d’euros. Les lampes représentent 19
%, les luminaires intérieurs professionnels 29 %, les luminaires et supports extérieurs 19 %, les
luminaires d’éclairage de secours 4 %, les luminaires grand public 24 %, et les auxiliaires de gestion
4 %.
Réglementation : retrait des lampes à incandescence en Europe
L’essor des préoccupations environnementales a poussé les autorités européennes à élaborer des
normes ayant pour but de mieux protéger l’environnement. Les industriels ont été contraints
d’élaborer des produits consommant moins d’énergie et incluant des composants moins polluants.
Ils doivent en outre prendre en charge le recyclage de leurs produits (directive DEEE 2006).
45
La Commission européenne a également décidé d’interdire la vente d’ampoules à consommation
d’énergie élevée telles que les ampoules à incandescence, ce qui a abouti à la publication de deux
règlements relatifs à l’éclairage en mars 2009. Le premier concernant l’éclairage domestique et le
second portant sur l’éclairage tertiaire et public. Un calendrier s’échelonnant du 1 er septembre
2009 au 1er septembre 2016 a ainsi été mis en place afin de retirer ces produits du marché. Les
ampoules halogènes à économie d’énergie, les ampoules fluo compactes et les lampes LED
permettront de remplacer directement les ampoules à incandescence.
Echéances et produits concernés par le retrait des lampes à incandescence en Europe
1er septembre 2009
Ampoules dépolies sauf fluo compactes de classe énergétique A.
Ampoules claires de 80 W et plus (sauf les classes A,B,C).
1er septembre 2010
Ampoules à incandescence claires supérieures à 65 W sauf les classes A,B,C.
1er septembre 2011
Ampoules à incandescence claires supérieures à 45 W sauf les classes A,B,C.
1er septembre 2012
Ampoules à incandescence claires supérieures à 7 W sauf les classes A, B, C.
1er septembre 2013
Augmentation des critères de qualité.
1er septembre 2016
Ampoules de classe énergétique C.
Réglementation : retrait des lampes à incandescence en France
Dans le cadre du Grenelle de l’environnement, la France a mis en place un programme de
promotion des lampes à basse consommation avec la convention cadre sur le retrait de la vente
des ampoules à incandescence et la promotion des lampes basse consommation du 23 octobre
2008. Ce texte prévoit notamment :
Le triplement des parts de marché des lampes basse consommation pour atteindre 25 % à
fin 2009 et 35 % à fin 2010 (contre 12 % en janvier 2008) ;
La réduction des linéaires de vente des lampes à incandescence afin de proposer ¾ de
lampes basse consommation à fin 2009 ;
La réalisation d’actions promotionnelles visant à réduire le prix d’achat des lampes basse
consommation ;
Le retrait programmé des lampes à incandescence ;
Le contrôle des lampes vendues ;
L’augmentation de la collecte et du recyclage.
Cette convention a été conclue entre le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement
durable et de la Mer, la Fédération des entreprises du Commerce et de la Distribution (FCD), la
Fédération des magasins de Bricolage (F.M.B), Récylum, (éco-organisme agréé responsable des
lampes usagées), EDF, l’ADEME. Elle engage notamment douze enseignes de la distribution et
onze enseignes du bricolage.
46
Echéances et produits concernés par la convention cadre du 22 octobre 2008 en France
30 juin 2009
Retrait des ampoules à incandescence supérieures à 100 W
31 décembre 2009
Retrait des ampoules à incandescence supérieures à 75 W
30 juin 2010
Retrait des ampoules à incandescence supérieures à 60 W
31 août 2011
Retrait des ampoules à incandescence supérieures à 40 W
31 décembre 2012
Retrait des ampoules à incandescence supérieures à 25 W
Dynamique des ventes à l’étranger

Les exportations françaises d’appareils d’éclairage électrique.
Les exportations françaises d’appareils d’éclairage électrique se sont repliées en 2012, pour
retomber en dessous de 1,8 milliard d’euros. Les ventes à l’étranger sont majoritairement
destinées au marché européen. L’Allemagne, l’Italie, le Royaume-Uni et l’Espagne constituent les
principaux débouchés des producteurs installés en France.
Niveau d’exportations françaises en millions d’euros.
1950
1900
1850
1800
1750
1700
1650
1600
1550
2008
2009
2010
2011
2012
Exportations françaises en millions d'euros
Nombre d’établissements et de salariés, % des variations annuelles.
Années
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
Etablissements
581
570
588
558
555
559
530
522
491
Variation
- 1,4 %
- 1,9 %
+ 3,2 %
- 5,1 %
- 0,5 %
+ 0,7 %
- 5,2 %
- 1,5 %
- 5,9 %
Effectifs
17 791
17 783
18 711
18 028
17 810
17 046
15 840
14 505
14 128
Variation
+ 2,4 %
0,0 %
+ 5,2 %
- 3,7 %
- 1,2 %
- 4,3 %
- 7,1 %
- 8,4 %
- 2,6 %
47
En 2010, les effectifs se sont établis à 14 128 salariés, en baisse de 17,7 % en dix ans. Pour les
années 2011 et 2012, les chiffres pour ce secteur ne sont pas encore disponibles par Pôle Emploi,
mais d’ores et déjà, la baisse des effectifs continue.
Concurrence étrangère
Après le léger repli observé en 2011, les importations d’appareils d’éclairage sont reparties de
l’avant en 2012, dépassant le seuil des 2,5 milliards d’euros. Cette hausse est notamment le fruit
du regain de croissance des produits en provenance de la Chine, principal fournisseur étranger.
Importations françaises d’appareils d’éclairage électrique
2600
2500
2400
2300
2200
2100
2000
1900
2008
2009
2010
2011
2012
Importations françaises en millions d'euros
48
ZOOM SUR LE GROUPE PHILIPS
Fin 2012, le Groupe Philips comptait 118 087 salariés dans le monde dont 2 613 en France. Le
chiffre d’affaires mondial est de 24,778 milliards d’euros pour 2012.
Philips en France, à fin 2012, est constitué de 8 établissements et 1 filiale (SPID) :
Suresnes
1327 salariés
Chartres
392
salariés
siège social +
commercial
lampes automobiles
Temple mars
106
salariés
luminaires
Villeneuve St Georges
171
salariés
logistique
Dijon
27
salariés
éclairage
Miribel
338
salariés
éclairage public
Carquefou
76
salariés
médical
Lamotte
198
salariés
éclairage
SPID
11
salariés
Développement
Il y a 3 secteurs d’activité : l’éclairage, le médical et le grand public (électronique, petits appareils
domestiques ou Consumer lifestyle). Le chiffre d’affaires pour la France est de 1,566 milliard
d’euros pour 2012.
Le chiffre d’affaires global de Philips France (hors refacturations) est en baisse de - 20,0 % par
rapport à 2011 et de - 28 % depuis 2009. La société poursuit la réduction de son périmètre
industriel et commercial.
Après la fermeture du site industriel de Dreux en 2010, c’est l’ensemble de l’activité
TV qui a été cédée le 1er avril 2012. La division Consumer Lyfestyle a également
cédé en 2012 son activité « Speech Processing ». Et ce sera au tour de l’activité
Lifestyle Entertainement en 2013 (activité qui apparaît pourtant rentable).
Le périmètre industriel de la division éclairage a vu la cession des sites de Nevers et
de Châlon en 2012. Plusieurs sites industriels ont connu des transferts de
production vers l’Europe de l’Est : une partie de l’activité DPC Chartres et l’Iridium
non LED de Miribel.
En 2012, l’industrie française des lampes et d’appareils d’éclairage traverse une période difficile
avec une chute du marché de - 11 % pour les fabricants et - 4,5 % pour les négociants. La
profession a été pénalisée par la contraction de la demande de ses principaux marchés clients en
France et en Europe plus généralement.
Sur le marché des professionnels, les carnets de commandes ont principalement pâti d’un marché
du BTP atone au niveau européen et en repli en France. Ce dernier a souffert des contraintes
budgétaires des ménages, des entreprises et des collectivités locales ainsi que du durcissement
49
des conditions d’accès au financement (baisse des aides à l’accession à la propriété, restriction des
conditions d’octroi de crédits).
Du côté de l’industrie automobile, l’activité a également été plombée par un environnement
toujours défavorable (baisse du pouvoir d’achat des ménages, des entreprises sous pression
repoussant le renouvellement de leur flotte) et dans ce cadre, les fabricants ont poursuivi les
délocalisations de production en dehors de la zone Europe de l’Ouest.
Sur le marché des particuliers, les ventes (en valeur) sont essentiellement soutenues par un effet
prix lié à l’arrêt total de la commercialisation des lampes incandescentes et de l’essor des produits
fluo-compacts et LED à prix plus élevés. En volume, le marché a également souffert.
En plus d’une conjoncture dégradée, Philips France a réduit le périmètre de sa division en 2012
avec la cession de deux sites industriels (Nevers en mars et, avec un degré moindre en termes
d’impact sur 2012, Chalon-sur-Saône en décembre), ainsi que des transferts de production
(réduction de l’activité du DPC Chartres et arrêt de l’iridium à Miribel).
… mais les résultats restent corrects. Cette tendance 2012 se poursuit début 2013.
Le chiffre d’affaires de la division Lighting en France recule ainsi de -8% au total. Pour autant, les
performances restent correctes puisque l’on observe un taux d’EBIT « intégral » à 10,3 %. L’activité
lampes et luminaires professionnels réalise des performances satisfaisantes alors que le luminaire
grand public reste déficitaire. Le niveau de résultat semble ainsi bien supérieur à la division
Groupe (3,7% hors restructurations).
Les effectifs salariés baissent de - 379 personnes en un an et de - 60 personnes hors cessions (la
division compte ainsi 1 654 salariés fin 2012). L’intérim a également été réduit mais reste élevé sur
les sites de Miribel, Dijon et VSG (22 % à 26 %).
En 2013, face à un environnement qui reste dégradé (prévisions de CA à - 3,0 % sur le secteur), les
mesures de restructurations prises fin 2012 (arrêt du DPC Chartres : PDV de 55 postes) et début
2013 (transfert logistique de Templemars à VSG : variation nette - 35 postes) auront un nouvel
impact sur l’activité et les effectifs de la division.
Les prévisions 2013 indiquent une croissance de + 13 % mais apparaissent très optimistes au
regard la situation du 1er semestre 2013. Philips apparaît en effet en difficulté sur les ventes de
luminaires grand public et professionnels. En revanche, les ventes de lampes sur lesquelles l’AOP
escomptait une stabilité ont progressé sur le canal grand public sur T1.
Au niveau social, l’année 2013 sera marquée par l’arrêt de la logistique sur le site de Templemars
avec la suppression de 48 postes et l’application du plan de départs volontaires sur le site de
Chartres suite au transfert du DPC (55 postes). Sur le site de Miribel, la baisse d’activité sera
traitée par la réduction de l’intérim (+ de 100 personnes en 2012).
50
Le développement de la division Médical se heurte à un marché français des équipements
médicaux atone, mais Philips a accru ses parts de marché. Alors que certains déterminants
structurels du marché sont favorables (situation de sous équipement, besoins croissants,
exportation), l’année 2012 est marquée par un nouveau tassement des investissements des
hôpitaux et cliniques en équipements médicaux compte tenu notamment de l’abaissement du
taux de prise en charge des dispositifs médicaux et des restrictions d’investissements dans le cadre
de l’ONDAM.
Cette situation devrait s’accentuer en 2013, notamment avec la mise en place du programme
PHARE (Performance Hospitalière pour des Achats Responsables). Les difficultés du marché ont
entraîné un repli du chiffre d’affaires de Philips Médical France (- 2,7 %).
Cet environnement difficile se traduit également par une pression accrue sur les prix et par
conséquent, un niveau de marge plus bas que prévu sur l’ensemble des ventes d’équipements : le
taux de marge sur coûts des ventes France (hors frais de structure groupe, frais généraux groupe
et R&D), ressort ainsi à 25,2 % en 2012 soit un écart de - 3,5 points par rapport à l’AOP.
En mars 2014, Philips a annoncé un PSE de 75 personnes sur le site de Chartres. Selon les copains
FO du site, c’est la fin de vie du site qui s’amorce et va s’accélérer.
Les représentants FO Philips France
51
L’INDUSTRIE DU CABLE
LE MARCHE MONDE
• La production
Le marché monde est estimé à plus de 112 milliards d’euros, excluant les fils émaillés et les
faisceaux de câbles. La production mondiale de câbles se compose de quatre segments
spécifiques :




Construction
Industrie (incluant transport)
Infrastructure d’énergie
Telecom
Production mondiale en tonnes
Construction 47 %
Industrie (dont transport) 24 %
Infrastructure Energie 26 %
Telecom 3%
Source Nexans
• Un marché fragmenté
Le marché du câble est très fragmenté, le Top 10 des acteurs ne représente plus que 26 % du
marché.
En Europe, quatre acteurs se partagent entre 60 et 70 % du marché, mais de nombreux
acteurs plus petits sont également actifs ;
Dans les régions MERA et Amérique du Sud, les acteurs régionaux investissent de manière
intensive (Saoudi, EL Sewedy, Ducab, Entelsa, etc.) ;
Plus de 7 000 acteurs sont présents en Asie-Pacifique ;
L’Amérique du Nord est la seule région consolidée par des acteurs spécialisés.
Prysmian, le leader mondial ne détient plus que 5,5 % des parts de marché des câbles
isolés.
52
• Le Top 28 mondial des fabricants de fils et câbles isolés (2011)
En 2011, les 28 premières entreprises représentaient 38 % du marché mondial.
Top 7 mondial des fabricants de câbles
12000
10000
8000
6000
4000
2000
0
Prysmian
Nexans
LS
G.câble
Southwire
Sumitomo
Elec
Furukawa
Source CRU
En 2011, l’acquisition du groupe néerlandais Draka par le Groupe italien Prysmian (FO y est
implanté) a engendré une redistribution des parts de marché à travers le monde en particulier en
Europe. Suite à cette acquisition, Prysmian/Draka est devenu le leader mondial, atteignant un
chiffre d’affaires de 7,8 milliards d’euros en 2012, avec une activité répartie dans plus de 50 pays.
Aujourd’hui, la part de marché de Prysmian en Europe est :
Le double de celle de Nexans sur le segment de la construction ;
Supérieure de 50 % sur le segment de l’industrie ;
Supérieure de 400 % dans les Télécoms ;
Supérieure de 40 % sur le segment des infrastructures énergétiques.
LE MARCHE France
Le chiffre d’affaires de 2012 de la profession est de 2,7 milliards d’euros dont 43 % à l’export. C’est
environ - 8 % qu’en 2011 et - 1 % par rapport à 2010. Sur les dix dernières, la meilleure est 2008,
avec une progression du chiffre d’affaires de 1,3 % par rapport à 2007.
53
Evolution de la production de câbles (milliers de tonnes) - 2006 à 2012
4000
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
Source Sycabel
Répartition du chiffre d’affaires (Source Sycabel)
Chiffre d'affaires 2012
Câbles de communication fibres
optiques 17 %
Divers 7 %
Matériels de raccordement 11 %
Conducteurs nus 2 %
Câbles sous marins 7 %
Câbles de distribution d'énergie 18 %
Câbles d'énergie: industrie,
construction, spéciaux 38 %
• Les effectifs et les sites de production
Le nombre de sites de production de câbles et de matériels de raccordement est d’un peu plus de
45 en France, soit une diminution de 10 % du nombre de sites par rapport à 2008. Comme nous
l’avions déjà constaté lors de notre conférence de 2010, les effectifs du secteur continuent à
diminuer en 2013.
En 25 ans, les effectifs ont été divisés par deux. Aujourd’hui, on compte environ 9 000 salariés
dans le secteur : 3 700 cadres et employés et 5 300 ouvriers. Sur ces quatre dernières années, ce
sont quasiment 1 000 emplois qui ont été supprimés.
54
ZOOM SUR LA SOCIETE NEXANS
Le chiffre d’affaires mondial de Nexans a été impacté de manière importante par la crise
économique qui a débuté en 2009, enregistrant une baisse de 14 % en 2008 et 2009. Malgré une
légère reprise depuis cette période, le chiffre d’affaires demeure encore à un niveau
significativement inférieur à avant la crise.
A périmètre constant, les ventes ont pour la première fois en 2012 chuté depuis 2009, avec une
croissance organique négative de 0,3 % par rapport à 2011 (ventes à taux et cours des métaux
constants).
Dans ce contexte, Nexans est handicapé, selon la direction, par un niveau élevé des coûts fixes,
notamment en Europe, conduisant à une baisse de ses résultats consolidés, en-deçà de ses
concurrents principaux tels que Prysmian.
Afin de faire face aux enjeux de marché, financiers et opérationnels, Nexans a présenté au 1 er
trimestre 2013 une stratégie visant à :
Favoriser la croissance dans les marchés émergents ;
Restaurer sa compétitivité dans les marchés développés.
Cela s’est traduit par l’annonce de Nexans en février 2013, de son objectif de mettre en œuvre un
plan de réduction des coûts.
Ce projet pan-européen concerne Nexans France, d’autant plus que cette entité réalise environ un
tiers du chiffre d’affaires du Groupe Nexans en Europe (hors faisceaux et haute tension). La
sauvegarde de compétitivité de Nexans passe (toujours selon la direction) par une réorganisation
de Nexans France.
Nos équipes syndicales, fortes de leur 2ème place syndicale dans le groupe, avec 26 % des voix,
examinent aujourd’hui le projet de réorganisation et entendent bien se faire respecter !
Les accords signés par FO de 2010 à 2012 ont été nombreux. 11 accords signés sur 12, ce qui place
notre organisation syndicale en position de 1ère organisation apportant de véritables garanties aux
salariés par la pratique conventionnelle. Seul, l’accord d’entreprise sur le règlement du plan
d’épargne collectif pour la retraite du 23 juin 2011 n’a pas été signé par FO.
Les équipes syndicales FO se réunissent deux fois par an en coordination, dont une à la Fédération,
en présence du secrétaire fédéral en charge du secteur. A chaque réunion, nous abordons le
développement syndical et notre dernière implantation FO à Bourg-en-Bresse a renforcé nos
positions. Notre objectif est de devenir la première organisation syndicale dans le groupe et
d’atteindre le seuil des 30 % pour pouvoir signer les accords.
55
L’emploi chez Nexans France
2010
EFFECTIFS
Cadres
ATMA
Ouvriers
Total
Total au 31.12
620
827
1 462
2 909
Effectifs
permanent
577
768
1 444
2 789
Nombre CDD
10
44
5
59
HOMMES
467
523
1 310
2 300
FEMMES
153
304
152
609
EFFECTIFS
2011
Cadres
ATMA
Ouvriers
Total
Total au 31.12
629
862
1 465
2 956
Effectifs
permanent
566
760
1 401
2 727
Nombre CDD
10
69
5
90
HOMMES
472
541
1 310
2 323
FEMMES
157
321
155
633
EFFECTIFS
2012
Cadres
ATMA
Ouvriers
Total
Total au 31.12
646
857
1 434
2 937
Effectifs
permanent
584
759
1 373
2 716
Nombre CDD
13
69
13
95
HOMMES
486
530
1 289
2 305
FEMMES
160
327
145
632
Les principaux accords signés par FO chez Nexans :
Accord d’entreprise relatif aux salariés âgés signé le 3 juin 2010.
Accord d’entreprise relatif aux risques psychosociaux et à l’amélioration continue de la
qualité de vie au travail signé le 23 juin 2011.
Accord d’entreprise relatif à la prévention de la pénibilité au travail signé le 2 juillet 2012
(publié dans la Voix du métallurgiste).
Accord d’entreprise relatif à l’égalité professionnelle entre les femmes et les hommes au
sein de Nexans France signé le 2 juillet 2012.
56
Politique salariale
En 2012, FO a négocié :
2 % d’augmentation générale et 0,7 % en augmentation individuelle pour les ouvriers et
ATMA, applicable au 1er avril.
Rémunération entièrement individualisée pour les cadres, assortie d’un bonus.
En 2013, FO a négocié :
1,3 % d’augmentation générale et 0,7 % en augmentation individuelle pour les ouvriers et
les ATMA applicable au 1er février 2013.
Un budget égalité hommes/femmes de 0,15 % de la masse salariale femmes applicable au
1er juin 2013.
un budget augmentation individuelle de 2 % pour les ingénieurs et cadres applicable au
plus tard le 1er juin 2013.
Un budget égalité Hommes/Femmes de 0,15 % de la masse salariale Femmes applicable au
1er juin 2013.
Un budget minimum pour les activités sociales et culturelles gérées par les comités
d’établissements de la société Nexans France de 1 % de la masse salariale.
Une partie de l’équipe FO Nexans en coordination syndicale à la Fédération
57
LE SECTEUR DE L’ELECTROMENAGER ET PRODUITS
ELECTRONIQUES GRAND PUBLIC
ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE
Le périmètre de l’indice « commerce de détail des appareils électroménagers » de la Banque de
France couvre tous les produits électroménagers (y compris les produits bruns) distribués par
l’ensemble des circuits de distribution (grands multi-spécialistes, grandes surfaces spécialisées,
cuisinistes, magasins de proximité, hypermarchés…). Il apporte ainsi un large éclairage sur les
grandes tendances du marché.
En termes de volume, le commerce de détail des appareils électroménagers se renouvelle presque
à l’identique entre 2011 et 2012. Par ailleurs, le chiffre d’affaires en valeur de ce secteur
enregistre une baisse de l’ordre de 2,4 %. En conséquence, le différentiel valeur-volume s’établit à
- 2,5 points en 2012.
• Evolution du commerce de détail des appareils électroménagers (source Banque de France)
En volume
7%
6%
5%
4%
3%
2%
1%
0%
-1%
-2%
-3%
En volume
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
En valeur
3%
2%
1%
0%
-1%
En valeur
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
-2%
-3%
58
Marché Français des appareils électroménagers (GIFAM)
En 2012, le marché de l’électroménager s’établit à 7,6 milliards d’euros, un chiffre quasiment
identique aux deux années précédentes.
Les ventes du GEM en 2012 (en valeur)
Evolution du marché français des gros appareils ménagers
Vente GEM en 2012
6
5
4
3
2
1
0
-1
2000
2001
2002
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
-2
-3
Source GIFAM
Evolution des ventes selon la nature des produits blancs
Evolution
Volume des ventes 2012
2011/2012
en milliers d’appareils
Réfrigérateur
- 1,4 %
2 535
Congélateur
-3,4 %
690
Lave-linge
+1,1 %
2 585
Sèche-linge
+3,7 %
695
Lave-vaisselle
+1 %
1 470
Cuisinière
-3,9 %
615
Four encastré
+2,9 %
1 030
Table de cuisson
+0,7 %
1 540
Four à micro-ondes
+0,3 %
2 270
Hotte aspirante
+1,5 %
1030
Domaine d’appareils
FROID
LAVAGE
CUISSON
59
En volume, les ventes de GEM affichent une progression limitée en 2012, de l’ordre de + 0,6 % par
rapport à 2011. La demande soutenue des appareils encastrables, observée en 2012 (+ 2,7 %) a pu
compenser le faible dynamisme des appareils de pose libre (- 0,4 %).
Les volumes des ventes du « froid » s’avèrent en recul sur cette période. A contrario, les segments
« lavage » et « cuisson » connaissent une année 2012 performante, surtout pour les sèche-linge et
les fours à encastrer.
Le renouvellement du parc du gros électroménager par des produits moins énergivores, toujours
plus innovants, et la valorisation des activités liées à la cuisine restent les principaux moteurs de la
croissance du volume des ventes.
En 2012, le marché français des petits appareils électroménagers (PEM) progresse de 1,6 % en
volume à un an d’intervalle pour atteindre 42,4 millions d’appareils vendus dans l’année. Les
différents segments de PEM ont connu des évolutions de volumes de ventes contrastées. Les
ventes d’appareils liées au petit déjeuner progressent sensiblement entre 2011 et 2012.
Conséquence de la popularité des émissions de cuisine, les robots culinaires connaissent toujours
un joli succès en 2012. Autres appareils porteurs en 2012 : les rasoirs pour homme.
En revanche, les appareils de confort de la maison accusent des baisses significatives en termes de
volume.
Evolution en volume des ventes
selon la nature des petits appareils électroménagers
Evolution
Volume des ventes 2012
2011/2012
(en milliers d’appareils)
Aspirateur
-2,7 %
3 407
Fer à repasser
-9,4 %
1 796
Centrale vapeur
-2 %
1 142
Robots culinaires
+1 %
986
Friteuse
-3,6 %
1 203
Machine à pain
-30,7 %
124
Cafetière filtres
+7,1 %
4 863
Expresso
+0,9 %
1 262
Bouilloire
+7,4 %
1 968
Grille-pain
+7,9 %
1 798
Hygiène
Appareil de coiffure
-3,9 %
3 943
Beauté
Rasoir pour hommes
+2,1 %
1 716
santé
Epilateur
-1,1 %
960
Domaine d’appareils
Confort de la maison
Préparation et cuisson
des aliments
Petit déjeuner
60
Le secteur électroménager sous perfusion
En 2013, les ventes ont chuté de 5 % à 6 % en volume et en valeur. Les déboires de Fagor Brandt
interviennent sur un marché de l’électroménager qui a plongé dans le rouge en 2013, selon les
professionnels. Une première depuis une dizaine d’années. Les ventes auraient reculé de 5,7 % en
volume et de 6,3 % en valeur, après une stabilité en 2012.
Il se vend près de 15 millions de gros appareils électroménagers chaque année en France et 42
millions de petits pour un chiffre d’affaires de 7 milliards d’euros. Mais avec la crise, les
consommateurs ont remplacé leur réfrigérateur ou leur lave-linge « en choisissant les moins
chers ».
En France, les prix ne cessent de reculer depuis des années, sous l’assaut des marques de
distributeurs (MDD) et des marques premiers prix, comme Beko, qui pèseraient entre 15 % à 25 %
du secteur. Du coup, le tarif moyen pour un appareil a été ramené à quelque 350 euros. Ce qui
peut être bien pour le consommateur, mais pense-t-il que c’est au détriment des emplois en
France ? Au détriment de toute sa protection sociale, voici un des combats que nous menons à la
Fédération depuis de nombreuses années ! Défendre l’industrie et ses emplois ! Et pour cela nous
ne cessons d’intervenir à tous les niveaux, dans les ministères, à la CNI, dans les comités de filières
et notamment pour le secteur électroménager dans le Comité stratégique de filière biens de
consommations.
Un secteur électroménager qui est en souffrance depuis des années, la Fédération a d’ailleurs
interpellé à plusieurs reprises, l’État sur ce dossier, nous en parlions déjà dans notre rapport de
branche de la conférence à Poitiers en 2010.
Excepté l’américain Whirlpool, qui a encore une usine de sèche-linge à Amiens, les grands de
l’électroménager fabriquent dans les pays de l’Est, en particulier en Pologne. Ce phénomène s’est
également produit chez Fagor-Brandt, ce qui a détruit nos sites français de production. L’an
dernier, Electrolux a décidé de fermer son site de Revin, (Ardennes), spécialisé dans les lave-linge
(420 salariés). Car le gros électroménager reste un secteur de proximité : en cas de panne d’un
lave-linge, les consommateurs procèdent à un remplacement immédiat. Impossible pour les
distributeurs d’attendre des livraisons pendant deux mois d’Asie.
L’atomisation du marché complique la donne. Pas moins de 30 marques s’affrontent, avec de
nouveaux entrants. Les Coréens comme Samsung et LG sont arrivés il y a dix ans et gagnent des
points, rejoints il y a trois ans par les Chinois (Haier). Le leader dans l’hexagone ne détient pas plus
de 16 % de parts de marché, selon les produits, alors que dans d’autres secteurs, c’est plutôt
autour de 30 %.
Chez Indesit Company, FO est majoritaire (100 % des voix). Le 9 octobre 2013, l’équipe syndicale
FO se positionne sur un accord relatif à l’emploi et signe celui-ci.
Pour la 3ème fois depuis la fin de l’année 2012, des postes ont été supprimés au sein de la filiale
française Indesit Compagny. Au mois de juillet 2013, on apprenait que le groupe supprimait 1 425
postes sur 4 300 dans les trois usines italiennes, alors que le groupe continue d’ouvrir des usines
en Pologne. Le groupe avait pourtant expliqué que les sites de production sur les territoires de
l’Est étaient surtout destinés à conquérir des parts de marché dans ces pays.
61
Nos élus ont dénoncé les choix stratégiques des dirigeants du groupe, « la crise peut être une
explication à cette situation, mais quand le marché est à -10 et qu’Indesit stagne à – 40, on peut
s’interroger sur les choix ! ». Nos élus ont revendiqué et obtenu de la part de la direction des
mesures d’accompagnement importantes pour l’ensemble des salariés concernés, soit 7 postes au
siège et 21 postes sur le terrain (techniciens).
Au début de l’année 2014, c’est le groupe Fagor-Brandt qui est dans la tourmente. Il aura fallu
deux jours à l’espagnol Fagor pour passer de l’annonce, mercredi 16 octobre 2013, du « prédépôt-de bilan », une procédure ibérique qui s’apparente à un processus de conciliation, à la
fermeture effective de tous ses sites. C’est parce que les fournisseurs, face à de nombreux
impayés ont arrêté leurs livraisons que tout a été stoppé.
En France, où Fagor est implanté depuis le rachat en 2005 de Brandt, la situation est aussi
dramatique qu’en Espagne. Face à cette situation, le ministère du Redressement productif a
multiplié les tentatives de recherche de repreneurs. Un était susceptible de faire une proposition,
le groupe Cevital (algérien), mais sans garantie de reprendre tous les sites et tous les emplois. Le
18 février 2014, les salariés des sites vendéens, soit 600 personnes, ne font pas parti du projet
Cevital. La Fédération s’est saisie du dossier et a soutenu les équipes FO des différents sites
(photos et communiqués de presse pages suivantes).
Sur le secteur du petit électroménager, le groupe Seb est le champion du petit électroménager !
Leader mondial du secteur, le groupe français parvient à préserver sa production dans l’Hexagone
et ce en dépit de la concurrence des fabricants asiatiques, mais pour combien de temps encore ?
Nos équipes FO, très dynamiques sur le terrain veillent au volume et à l’éventuel transfert de
production vers la Chine, notamment pour le groupe Supor détenu par le groupe Seb.
34 % du chiffre d’affaires mondial de Seb est réalisé avec des produits sortis des 10 usines
françaises du groupe (autocuiseurs Seb, centrales vapeur Calor, robots Moulinex, poêles Tefal,
aspirateurs silencieux Rowenta, etc) tous ces produits sont issus du groupe Seb et fabriqués en
France. Leader mondial du petit électroménager, le champion français compte 10 de ses 29 sites
en France.
Chez Seb, la part réservée à la production française est avant tout marquée par l’innovation.
Quand un produit est innovant, avec une véritable rupture technologique et un gain pour le
consommateur, il peut être vendu à un prix relativement élevé, note le PDG du groupe. Les prix
des aspirateurs Rowenta ou de la friteuse sans huile Actifry (vendue à 5 millions d’exemplaires
dans le monde) sont 4 fois supérieurs aux prix moyens du marché. Alors ce n’est pas par hasard,
que le comité stratégique de filière des biens de consommation a été mis en place le jeudi 23 mai
2013 sur le site Seb de Selongey et qu’il a été présidé par le ministre du Redressement productif
en personne.
Notre organisation syndicale FO est présente dans ce comité (d’ailleurs, et il faut le souligner, elle
est la seule depuis l’installation du CSF le 4 mars 2011) et participe aux différents travaux engagés.
Tout au long du processus, nous avons été force de proposition et plusieurs de nos revendications
figurent dans le cahier des charges mis en place dans la filière comme :
62
Mieux consommer grâce « au fabriqué en France » ;
Consommer moins, consommer mieux, en faisant de la qualité le critère d’achat ; assurer
aux vendeurs une double compétence technico-commerciale afin de fournir une
argumentation dépassant le simple prix (par exemple avoir une connaissance sur les
produits fabriqués en France ;
Améliorer la fiabilité et la lisibilité des labels d’origine, pour assurer leur efficacité ;
Améliorer l’information du consommateur à travers une carte d’identité produit.
Ces revendications étaient les nôtres et nous les avons fait aboutir !
Aujourd’hui, les comités stratégiques de filières existent parce que nous les avons revendiqués
pendant des années et nous les avons obtenus pendant les travaux des États généraux de
l’industrie.
Nos délégués FO de FagorBrandt en manifestation pour sauver les emplois
le 31 janvier 2014 sur les sites vendéens.
63
FEDERATION CONFEDEREE FORCE OUVRIERE DE LA METALLURGIE
9 rue Baudoin – 75013 PARIS
tél. 01 53 94 54 00 - fax. 01 45 83 78 87
www.fo-metaux.org - [email protected]
PRESSE - INFORMATION
Oui au sauvetage de FagorBrandt !
Suite au courrier adressé le mercredi 30 octobre par la Fédération FO Métaux au ministère du
Redressement productif, notre organisation FO Métaux a participé, ce jour à 11 heures, à la table
ronde organisée par Bercy pour l’avenir du groupe FagorBrandt.
Pour FO Métaux, il est urgent d’apporter des solutions afin de répondre à la situation alarmante
dans laquelle se trouvent les salariés.
Pour FO Métaux, l’Etat doit intervenir dans ce dossier afin d’aider financièrement le sauvetage de
cette entité française du groupe basque Fagor Electrodomésticos. La priorité est de relancer les
activités pour les sites qui sont à l’arrêt depuis plus de deux semaines faute de trésorerie. Pour
sortir de cette impasse, il faudrait un premier financement de 170 millions d’euros.
Une réunion du CCE doit se tenir le mercredi 6 novembre au cours de laquelle, la direction
espagnole doit faire connaître ses ambitions pour l’avenir des 2000 salariés présents sur les cinq
sites français. Le ministère attend de connaître la stratégie de la direction espagnole pour agir sur
ce secteur.
Pour FO Métaux, dans tous les cas, les sites, les emplois, les savoir-faire et les compétences
doivent être la priorité des réflexions engagées pour l’avenir de ce secteur qui est en crise depuis
de nombreuses années.
La Fédération FO Métaux interviendra pour ce dossier comme pour l’ensemble du secteur
électroménager qui reste aujourd’hui une réelle préoccupation.
Pour FO Métaux, le secteur électroménager doit être soutenu et ne doit pas disparaître.
Paris, le 4 novembre 2013
64
Le 23 janvier 2014, la délégation FO Métaux, composée d’Éric KELLER, le secrétaire fédéral ainsi
que de Jean-Luc POIRAUD, le coordinateur FO FagorBrandt, a été reçue au ministère du
Redressement productif avec les autres organisations syndicales de l’entreprise et les élus locaux
concernés par le dossier afin d’examiner les offres de reprise du n°1 du gros électroménager
français.
Une offre a retenu l’attention : celle émanant d’un groupe industriel international diversifié.
Cependant, cette dernière ne laisse pas moins de 600 salariés sur le carreau et ne reprend pas les
sites de La Roche-sur-Yon et d’Aizenay, ce qui n’est pas acceptable pour notre organisation.
FO Métaux a donc demandé à ce que l’offre de reprise soit reformulée pour élargir son périmètre.
De plus, l’ex-site lyonnais de FagorBrandt devenu « SITL », ne doit pas être oublié, car 450 salariés
sont aussi concernés. FO demande aux pouvoirs publics de trouver une solution pour cette
entreprise dont la survie était liée à celle de FagorBrandt.
Reste également en suspens, la question de la propriété des marques françaises de FagorBrandt
(Sauter, Vedette, De Dietrich…), le seul actif détenu par la maison-mère, et dont l’acquisition
conditionne l’opération de reprise. Là encore, notre organisation demande aux pouvoirs publics de
prendre leurs responsabilités et de trouver une solution. Le temps presse, la prochaine audience
au Tribunal doit se tenir le 13 février et le pire est à craindre si la situation n’est pas débloquée
d’ici là…
65
Le 13 février 2014, le Tribunal de commerce de Nanterre ordonne le renvoi au 13 mars 2014 pour
examiner les offres de reprise des sociétés du groupe FagorBrandt.
La société Cevital est toujours candidate à la reprise des sites d’Orléans, Vendôme, Rueil et Cergy,
soit 1202 postes.
De nouvelles offres de reprise pour les sites vendéens de La RochesurYon et d’Aizenay de la part
de la société Variance (pour 60 postes) et d’un troisième candidat, la société NDC (pour 47
postes).
Le 17 mars 2014, le Tribunal de San Sebastien (en Espagne) rejette l’offre de rachat par Cevital
des marques Brandt, Sauter, Vedette et De Dietrich détenues par la filiale irlandaise du Groupe
Fagor Electrodomesticos (FED).
La décision menace directement la reprise par Cevital, seul repreneur des activités françaises, de 1
200 salariés en France et 300 en Espagne. Elle condamne les projets complémentaires liés à l’offre
de Cevital qui pourraient intervenir en Vendée afin de minimiser la casse sociale sur les sites de La
Roche et d’Aizenay qui emploient 430 salariés.
Le 27 mars 2014, le Tribunal de commerce reporte au 11 avril l’examen des offres de reprise.
Les administrateurs judiciaires et la direction de FagorBrandt indiquent que le Tribunal de
commerce de Nanterre a ordonné le renvoi au 11 avril 2014 de l’examen des offres de reprise des
sociétés françaises du groupe FagorBrandt. Ce report est lié au respect du délai d’expiration des
recours dans la procédure espagnole pour la cession des marques, nécessaire à la levée des
conditions suspensives de l’offre de la société Cevital. Dans cette attente, la société Cevital a
confirmé au Tribunal qu’elle prolongeait jusqu’au 11 avril la validité de son offre, qui porte sur la
reprise des sites d’Orléans, Vendôme, Rueil et Cergy et de 1 202 postes au global.
Le 11 avril 2014, la justice espagnole a entériné l’achat par Cevital des marques Brandt, Vedette,
Sauter, De Dietrich pour 25 millions d’euros.
C’est un immense soulagement pour les salariés de FagorBrandt. A l’issue de 6 mois d’attente,
l’ancien leader français de l’électroménager a échappé à la liquidation judiciaire. L’intervention de
l’État et le combat des équipes FO ont été déterminants dans ce dossier, mais tout n’est pas réglé.
Plus de 450 salariés seraient sans solution d’emploi à terme. Les représentants FO restent plus que
jamais mobilisés et notamment sur la reprise des sites vendéens qui ne sont pas repris par Cevital,
mais par des industriels qui auraient obtenu des accords commerciaux avec Cevital. Au total, 1 341
emplois seraient préservés dans les sociétés françaises.
66
LES TECHNOLOGIES
DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
Les notions de technologies de l’information et de la communication (TIC) et de nouvelles
technologies de l’information et de la communication (NTIC) (en anglais, information and
communication technologies, ICT ou télématique en français) regroupent les techniques
principalement de l’informatique, de l’audiovisuel, des multimédias, de l’Internet et des
télécommunications qui permettent aux utilisateurs de communiquer, d’accéder aux sources
d’information, de stocker, de manipuler, de produire et de transmettre l’information sous toutes
les formes : texte, document, musique, son, image, vidéo, et interface graphique interactive (IHM).
En ce qui concerne les NTIC, le terme tend à qualifier plus particulièrement les problématiques
résultant de l’intégration de ces technologies au sein des systèmes institutionnels, recouvrant
notamment les produits, les pratiques et les procédés potentiellement générés par cette
intégration.
● Les ordinateurs et Internet omniprésents dans le quotidien des Français
La France figure parmi les pays d’Europe où les technologies de l’information et de la
communication sont les plus présentes dans le quotidien de la population.
Sur les 27 pays de l’Union européenne la France se situe en 7ème position en matière de taux
d’équipement Internet à domicile, au 7ème rang pour l’ordinateur personnel, au 5ème rang pour le
téléphone fixe et au 18ème rang pour le téléphone mobile. Alors que, pour Internet, l’ordinateur et
le téléphone fixe, le classement de chaque pays est très lié au niveau de vie par habitant, ce n’est
pas le cas pour le téléphone mobile où Chypre, la Lituanie et la République Tchèque font partie,
avec le Danemark, des quatre pays les mieux dotés.
En France, 81 % de la population dispose d’au moins un ordinateur à domicile (+ 3 points par
rapport à juin 2011) et 35 % en ont même plusieurs (+ 4 points). Quasiment toutes les personnes
disposant d’un ordinateur ont également accès à Internet : 95 % de ceux qui ont un ordinateur ont
accès à Internet, ce qui porte la proportion d’individus connectés à Internet à leur domicile à 78 %,
soit 3 points de plus par rapport à 2011. La plupart du temps, la connexion à Internet se fait par
l’ADSL (à 88 %, contre 92 %, en 2011) mais on remarquera, cette année, la légère progression de la
fibre optique (3 %, contre 1 %).
Les équipements permettant de se connecter en mobilité se diffusent rapidement : aujourd’hui,
57 % de la population dispose d’un ordinateur portable, alors que ce n’était le cas que de 21 % des
Français en 2007 ; 8 % disposent d’une tablette tactile (+ 4 points par rapport à 2011) et 11 % sont
équipés d’une clé 3G ou d’une carte Pcmcia.
67
Internet à domicile : la France, dans le groupe de tête en Europe
Proportion des ménages disposant une connexion internet en %
Grèce
Bulgarie
Roumanie
Portugal
Hongrie
Espagne
Italie
Slovaquie
Lettonie
Chypre
Pologne
Rép.Tchèque
Malte
Autriche
Lituanie
Moyenne UE
Allemagne
Irlande
Belgique
Estonie
Slovénie
France
G.Bretagne
Finlande
Luxembourg
Danemark
Suède
Pays-Bas
0
10
20
30
40
50
60
70
80
90
100
Proportion des ménages disposant une connexion internet en %
● L’Internet sur téléphone mobile continue son accélération
L’accélération de la diffusion des usages Internet du téléphone mobile montre que certaines
innovations techniques peuvent s’épanouir malgré un climat macroéconomique morose : alors
que le pouvoir d’achat des Français n’a pas guère progressé depuis le déclenchement de la crise à
l’automne 2008, la proportion d’individus qui naviguent sur Internet avec un smartphone est
passée de 5 % en 2008 à 29 % en 2012, après avoir stagné durant les 4 années précédentes. Dans
le même temps, le nombre de personnes utilisant leur téléphone mobile pour envoyer des
courriels a été presque multiplié par six. Et en juin 2012, 21 % de la population télécharge des
applications sur leur mobile, contre seulement 7 % en 2010.
Si les Français communiquent de plus en plus par courriel avec leur téléphone mobile, ils ne
délaissent pas, pour autant, la technologie SMS : 65 % en envoient régulièrement (la proportion
était de 54 % en 2008, 57 en 2010 et 108 aujourd’hui).
68
Les nouveaux usages du téléphone mobile sont en forte expansion.
Proportion d’individus pratiquant les activités suivantes en %
Source: Credoc
29
23
21
21
7
5
6
5
6
4
5
4
6
3
6
4
12
9
7
2003
2004
2005
2006
2007
2008
2009
2010
10
Navigateur sur internet
Consulter ses courriers
16
14
2011
2012
Télécharger des applications
Taux d’équipements en ordinateurs et Internet à domicile, tablettes tactiles et clés 3G.
Proportion d’individus pratiquant les activités suivantes en %
Source : Credoc
74
66
55
36
39
19
4
1998
1999
2000
40
36
28
23
21
17
14
6
44
31
28
23
2001
2002
57
55
45
36
8
8
2003
2004
81
78
50
48
34
67
78
75
61
60
53
69
76
71
11
12
2005
2006
2007
20
2008
24
2009
27
2010
31
35
9
4
11
8
2011
2012
Au moins un ordinateur
Internet
Ordinateur portable
Plusieurs ordinateurs
Clé 3 G ou carte Pcmia
Tablette tactile
69
LES VENTES DE MOBILES ET DE SMARTPHONES, DE TABLETTES, DE PC, DE SERVEURS.
DANS LE MONDE, DONT L’EUROPE
En 2013, les constructeurs ont livré un peu plus d’un milliard de smartphones dans le monde, ce
qui représente une croissance de 38,2 % par rapport à 2012 (725,8 millions). Plus d’un téléphone
mobile sur deux écoulé dans le monde (55,1 %) est donc désormais un smartphone selon le
cabinet IDC, contre seulement 41,7 % un an plus tôt. Et sur ce marché mondial, Samsung fait
clairement office de leader avec 313,9 millions de terminaux livrés dans le monde, soit 31,3 % des
smartphones. C’est un peu plus encore qu’en 2012 (30,3 %).
● Ventes mondiales de smartphones en 2012/ 2013 en millions d’unités
Source IDC - via ZDNet.fr/chiffres-clés
350
300
250
200
150
100
50
0
Q2 2012
Q3 2012
Q4 2012
Samsung
Apple
Q1 2013
LG
Q2 2013
Huawei
Lenovo
Q3 2013
Q4 2013
Autres
● Ventes de mobiles dans le monde
Livraisons mondiales de téléphone mobiles dans le monde (millions d’unités)
Source IDC-via ZDNet.fr/chiffres-clés
1850
1200
1245
2008
2009
2010
1760
1750
1800
2011
2012
2013
En 2013, le marché mondial des téléphones mobiles continue de croître mais à un rythme modéré
de 4 % au 1er trimestre, 6 % au second et 5,7 % au 3ème, mais de seulement 0,9 % au 4ème. Sur ce
marché global des mobiles, Samsung maintient sa domination acquise au dépend du finlandais
Nokia. Ce dernier est d’ailleurs en net recul depuis le début de l’année avec des livraisons de
mobiles en déclin de 25,1 % au 1er trimestre 2013, 27 % au second, 22,1 % au 3ème trimestre et
enfin 26,5 % au 4ème.
70
● Ventes mondiales de tablettes en 2013 (millions d’unités)
Ventes mondiales de tablettes en 2013 (millions d'unités)
78
52
48
46
47
Q4 2012
Q1 2013
Q2 2013
Q3 2013
35
26
20
Q1 2012
Q2 2012
Q3 2012
Q4 2013
Depuis le lancement de l’Ipad par Apple le 3 avril 2010, les ventes de tablettes ont explosé. Elles
ont été multipliées par 6,6 entre 2010 et 2012, passant de 19,4 millions d’unités vendues à 128,3
millions. D’après les prévisions 2013 établies par IDC, le marché devrait connaître une nette
accélération pour atteindre 221,3 millions de tablettes vendues à fin 2013.
Parts de marché 2012/2013 en %
80
60
40
20
0
Q2 2012
Q3 2012Apple Q4 2012
Samsung Q1 2013 Asus
Q2 2013
Lenovo Q3 2013
Q4 2013
Doublement des ventes en un an, au 1er trimestre 2013, ce sont 49,2 millions de tablettes qui ont
été livrées dans le monde par les constructeurs, contre 20,3 millions d’unités un an plus tôt. Apple
conserve la première place des constructeurs avec 19,5 millions d’Ipad livrés, loin devant Samsung
avec 8,8 millions de tablettes.
● Le marché des PC
La crise va se prolonger au moins jusqu’en 2015. D’après le cabinet Gartner, les livraisons de PC
classiques (PC de bureau et portables) vont cette année encore, ainsi qu’en 2015, continuer de
décliner dans le monde. Entre 2012 et 2015, la taille de ce marché aura ainsi fondu de 27 %
environ estime le cabinet américain. Dès cette année, le nombre d’ordinateurs livrés (hors ultras
mobiles) dans le monde devrait tomber à 278 millions d’unités environ, soit 7 % de moins qu’en
2013 (+ 10 %), déjà une année noire pour le PC.
En ajoutant les ultramobiles, les livraisons mondiales de PC devraient cependant se stabiliser en
2014 (+ 0,2 %). Le cabinet Gartner estime que les ultrabooks et PC hybrides devraient représenter
39,6 millions d’unités en 2014, soit deux fois plus qu’en 2013 (17,1 millions). Toutefois, l’accueil
réservé jusqu’à présent à ces configurations rend cette prévision fragile.
71
Début 2013, le plongeon se poursuit. Les deux premiers trimestres de 2013 sont la droite ligne de
la fin 2012, avec un marché mondial du PC qui reste largement orienté à la baisse.
Sur les trois premiers mois de l’année, la chute est ainsi de 11,2 % selon Gartner avec 79,2 millions
de PC livrés. Au 2ème trimestre, même tendance (- 10,9 %), pour 76 millions de PC livrés. Au 3ème et
4ème trimestre, la situation du marché s’est améliorée mais reste néanmoins orientée à la baisse à
respectivement - 8,6 % et - 6,9 % avec 80,2 et 82,6 millions de PC livrés.
Parts de marché des constructeurs PC dans le monde (%)
SOURCE GARTNER-VIA ZDNET.FR/CHIFFRES -CLES
HP
LENOVO
DELL
ACER
ASUS
20
18
16
14
12
10
8
6
4
2
0
Q1 2012
Q2 2012
Q3 2012
Q4 2012
Q1 2013
Q2 2013
Q3 2013
Q4 2013
LE MARCHE EUROPEEN
La zone EMEA est celle qui contribue, négativement, le plus fortement à la chute mondiale des
ventes de PC avec des baisses répétées au-delà des 15 % : - 16,8 % au 1er trimestre 2013 et - 16 %
au 2ème, à respectivement 23,2 et 21,2 millions de PC livrés, contre plus de 25 millions en 2012. Et
aucun fabriquant n’échappe à la chute, à l’exception, une fois encore, de Lenovo dont les ventes
progressent d’une année sur l’autre. Au 2ème trimestre 2013, Lenovo ravit ainsi à Acer, qui
s’écroule toujours, la place de 2ème constructeur européen.
Pour les seuls pays d’Europe de l’Ouest, les ventes au 2ème trimestre 2013 affichent un net repli de
près de 20 % avec 10,94 millions de PC livrés, contre 13,64 millions un an plus tôt. D’après Gartner,
la fin des netbooks et l’effort des constructeurs pour réduire leurs stocks ont alimenté cette chute
du marché. Une chute qui n’épargne ni les portables ni les PC de bureau à respectivement à - 23,9
% et - 12,2 %.
Et sur ce marché en déclin, Lenovo se démarque de ses concurrents en venant conquérir des parts
de marché. Au T2 2013, les deux principaux fabricants, HP et Acer, plongent de 17,4 % et 44,7 %,
quand le Chinois grimpe à la 3ème place grâce à des ventes en hausse de 18,9 % à 1,258 millions de
PC livrés.
72
● Le marché des serveurs
2013 est à la baisse, sur les trois premiers trimestres. On constate une baisse en valeur du marché
mondial des serveurs avec une chute des revenus de 5 % en Q1 à 11,8 milliards de dollars, de 3,8
% en Q2 à 12,35 milliards de dollars et de 2,1 en Q3 à 12,34 milliards de dollars. Ce sont sur les
prix que la pression s’exerce puisque, sur la même période, le nombre de serveurs livrés dans le
monde a évolué de respectivement - 0,7 %, 4 % et 1,9 %. Sur ce marché difficile, ce sont les deux
leaders, HP et IBM, qui souffrent le plus en termes de revenus par rapport à 2012. Sauf au 3 ème
trimestre où IBM s’est effondré de 18,9 % (- 28 % en unités).
Quand HP a, au contraire, gagné 2,2 %, ce qui lui permet de reprendre à « Big Blue » la première
place mondiale des constructeurs de serveurs. A noter qu’au 3 ème trimestre, IBM a écoulé un peu
plus de 200 000 serveurs, contre 634 793 pour HP.
En 2012, la situation est compliquée pour les constructeurs de serveurs avec un marché orienté à
la baisse. IBM et HP, les deux leaders, rejouent le même scénario qu’en 2011 : au coude à coude,
du 1er trimestre au 3ème trimestre, la situation se clarifie au dernier trimestre puisque IBM, avec
un revenu de 5,09 milliards de dollars, voit sa part de marché atteindre 34,9 % tandis que celle de
HP se tasse pour finir à 24,8 % avec un chiffre d’affaires affichant 3,62 milliards.
Parts de marché des constructeurs (en %du CA)
40
35
35
30
25
27,5
29
26,5
26
25,5
24,5
20
15
25,5
25
25,5
25
18,5
17,5
15
16
17
5
5
4
3
3,5
Q1 2012
Q2 2012
Q3 2012
Q4 2012
Q1 2013
27
23
17
14
10
5
5
3
0
IBM
HP
DELL
Q2 2013
Q3 2013
ORACLE
Derrière, Dell consolide sa 3ème position ; il est le seul acteur du marché à afficher une progression
régulière de son revenu tout au long de l’année 2012, passant de 1,85 milliard de dollars au 1 er
trimestre à 2,08 milliards au quatrième. Enfin, Oracle (4ème rang) connaît une année difficile,
perdant des parts de marché tout au long des trimestres, pour finir à 4,1 % (en baisse de 1,8
point).
LE MARCHE FRANCE
● Ventes de smartphones en France (millions d’unités)
En volume, la vente de smartphones en France ne cesse de progresser depuis 2008. Il se vend en
France, plus de smartphones que de téléphones mobiles classiques. En 2013, 23,6 millions de
mobiles ont été vendus auprès des Français, dont 15,8 millions de smartphones.
73
Cette croissance rapide s’explique en grande partie par le développement de l’entrée de gamme.
Ainsi, en 2013, un smartphone sur cinq coûtait moins de 150 euros.
15
14
12
7
2,5
1,5
2008
2009
2010
2011
2012
2013
● Ventes de tablettes en France (millions)
En volume, l’évolution des ventes de tablettes en France dépasse la tendance de la croissance
mondiale. Entre 2010 et 2012, le volume a été multiplié par 9, passant de 0,4 million de tablettes à
3,6 millions. D’après les d’IDC, ce marché a connu une accélération de 41 % en 2013, atteignant les
5,1 millions d’unités vendues.
6
3,75
1,5
0,5
2010
2011
2012
2013
Pour 2013, en France, le prix des tablettes a baissé en moyenne de près de 25 %. Ce qui pousse les
constructeurs à toujours plus innover pour se saisir des parts de marché.
● Ventes de PC en France
La France freine la chute au 4ème trimestre.
Depuis le début de l’année 2013, le marché français du PC est en forte baisse, dans un contexte
global de fort recul en Europe. Néanmoins, la situation s’est améliorée au 3 ème trimestre où la
baisse n’est plus que de 10,4 % avec 2,336 millions de PC livrés, contre respectivement - 25,3 % et
- 19,1 % lors des deux précédents trimestres (1er et 2ème).
La tendance se confirme au 4ème trimestre 2013, avec un recul modéré de 1,7 % contre une baisse
en Europe de l’Ouest de 4,4 %.
74
Au 4ème trimestre, le marché français cumulait six trimestres consécutifs de baisse des livraisons de
PC. Et contrairement à la tendance observée sur l’ensemble de l’Europe de l’Ouest, c’est le
segment professionnel qui a le plus reculé (- 3,1 %), quand le segment grand public s’avère lui
presque stable pour atteindre une valeur de (- 0,5 %).
Comparée à ses deux principaux voisins européens, le Royaume-Uni et l’Allemagne, La France a
mieux résisté lors des 3e et 4e trimestres. Sur cette période, les livraisons de PC dans ces deux pays
ont en effet chuté de 21,2 % et de 12,8 % puis de 6,7 % et 5,6 %. Cela marque une inversion de
tendance puisqu’au début de l’année, c’était la France qui tirait vers le bas le marché du PC
d’Europe de l’Ouest.
Ventes des PC en France (en milliers d’unités)
Source Gartner-via ZDNet.fr/chiffres-cles
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
Q1 2012
Q2 2012
Q3 2012
Autres
Q4 2012
Lenovo
Dell
Q1 2013
Asus
Q2 2013
Acer
Q3 2013
Q4 2013
HP
Parts de marché des PC en France (%)
Source Gartner-via ZDNet.fr/chiffres-cles
30
25
20
15
10
5
0
Q1 2012
Q2 2012
Q3 2012
HP
Q4 2012
Acer
Asus
Q1 2013
Dell
Q2 2013
Q3 2013
Q4 2013
Lenovo
75
ZOOM SUR LE GROUPE BULL
Fin 2012, le Groupe Bull comptait 9 600 salariés dans le monde dont 5 762 en France.
En France, le Groupe est constitué de 13 sociétés :













Agarik
64
Amesys Conseil
375
Amesys International 17
Amesys Montpellier 105
Amesys SAS
201
Amesys RSS
70
BullSAS
4541
Elexo
22
Evidian
112
Fast connect
125
Serviware
69
Sirus
22
Trcom
39
salariés
salariés
salariés
salariés
salariés
salariés
salariés
salariés
salariés
salariés
salariés
salariés
salariés
exploitation de systèmes hébergés
sous-traitance en R&D
vente de systèmes électroniques
services informatiques
petits ensembles électroniques
sous-traitance en R&D
serveurs, maintenance et services
systèmes d’écoutes
logiciels de sécurité
Cloud
produits et services HPC
logiciel
téléphonie sécurisée
Les holdings Crescendo Industries et Potar Investissement, dans lesquelles le PDG est actionnaire,
détiennent respectivement 20 % et 3 % du capital, ce qui en fait les actionnaires de référence loin
devant France Telecom (8 %) et Nec (2 %). Le reste du capital est réparti entre de multiples
porteurs non représentés au conseil d’administration.
Alors que le Groupe perçoit plus de 50 millions d’euros de l’État par an (Cice, Cir, CEA), le FSI qui
avait pris 5 % du capital en 2011, n’a pu obtenir un siège au Conseil d’administration, ce qui a
provoqué sa sortie.
Le Groupe Bull réalise un chiffre d’affaires de 1,3 milliard d’euros. Au cours des dix dernières
années, il a acheté plusieurs sociétés : Agarik, Amesys Conseil, Amesys Montpellier, Amesys SAS et
Amesys RSS, Elexo, Fast connect, Serviware, Sirus et Trcom. Mais en 2013, il a cédé l’activité
formation dans des conditions défavorables pour les 30 salariés concernés.
85 % des salariés dépendent de la convention collective de la Métallurgie et 15 % de celle du
Syntec.
Depuis 2002, il n’y a pas eu de plan social. Bull a profité d’une moyenne d’âge élevée pour réaliser
une restructuration importante en proposant des ruptures conventionnelles par centaines,
accompagnées d’une indemnité de départ permettant d’attendre la retraite sans perte de salaire.
A la baisse les années précédentes, l’emploi a progressé en 2012. Les effectifs sont composés de
75 % de cadres et de 25 % de non cadres, dont seulement 1,5 % de salariés de niveau inférieur ou
égal au niveau 3-3 de la Métallurgie ou 2-2 du Syntec.
76
Mais l’annonce du plan stratégique « One Bull » en début d’année pourrait bien se traduire par
une baisse des effectifs. En effet, avec ce plan, la direction veut doubler la rentabilité pour la
porter à 7 %. Ainsi, elle cherche à économiser 20 millions d’euros, soit 5 % de la masse salariale, en
réduisant les embauches devant remplacer les départs en retraite et le turnover naturel.
Plus grave, elle a également annoncé l’arrêt des activités jugées insuffisamment rentables, mais
non déficitaires, pour l’équivalent de 10 % du chiffre d’affaires.
A la fin des années 2000, la direction a dénoncé les accords sur les congés et les ponts puis celui
sur la mobilité.
Dans le cadre du plan stratégique « One Bull », elle vient de dénoncer tous les accords et usages
sur le temps de travail et sur la rémunération des astreintes et des heures incommodes. L’objectif
est de gagner 4M€, soit 1 % de la masse salariale sur le coût du travail.
Sauf pour les bas salaires, pour lesquels nous obtenons des augmentations générales, la politique
salariale est totalement individualisée dans le cadre de budgets de rigueur. Chaque année, 40 %
des salariés n’ont pas d’augmentation.
Les effets de cette politique sont tels, que nos camarades ont dû demander à ce qu’aucun salarié
ne reçoive moins du salaire mini de sa classification : + 10 %. Nous avons obtenu TEGA + 3 %.
A l’annonce du plan « One Bull », plan de compétitivité pour Bull, nos camarades ont clairement
indiqué à la direction qu’ils n’accepteraient pas de travailler plus pour gagner moins. Ils ont
menacé d’organiser une mobilisation nationale si la direction ne s’engageait pas à augmenter les
salaires.
Le message a été entendu, puisque la direction vient d’annoncer dès la première réunion de
négociation, un budget de 1,9 % avec une augmentation générale dont le montant et le nombre
des salariés concernés restent à définir. Des marges de négociations existent donc, à la fois sur le
budget et ses modalités de distribution.
Alors que les organisations syndicales signataires de l’ANI, dit sur la sécurisation de l’emploi,
étaient bien silencieuses sur la politique salariale, la position intransigeante de FO sur cette
question a fait reculer la direction sur un élément constitutif de son plan de compétitivité
« One Bull ».
Que ce soit sur l’emploi, les salaires et le temps de travail, la mise en œuvre du plan stratégique
« One Bull » va constituer l’essentiel de l’activité syndicale des camarades de Bull dans les
prochains mois.
Le développement de FO dans le Groupe est une des préoccupations principales de nos
camarades.
De 5 % fin 2005, notre organisation syndicale représente aujourd’hui plus de 26 % des voix, ce qui
en fait la seconde organisation syndicale devant la CFE-CGC (21%).
77
C’est le produit d’un travail systématique d’implantations et de syndicalisation. Le nombre de nos
syndiqués a été multiplié par cinq, y compris chez les cadres, puisque 70 % de nos syndiqués sont
des cadres.
Fin 2005, nous étions implantés dans deux établissements. Aujourd’hui, nous le sommes dans tous
les établissements de Bull et dans toutes les filiales, y compris FastConnect acquise en septembre
2013.
Une partie de l’équipe FO BULL en coordination FO METAUX
78
ZOOM SUR LA SOCIETE IBM FRANCE
Définition et positionnement global
Cette société, est considérée comme le leader mondial de l’informatique ayant transformé depuis
les années 1990 son activité principale de producteur de produits (machines) vers du service
informatique, (d’où son appartenance à la métallurgie). Elle poursuit sa transformation mondiale
en termes de couverture de marchés et de rentabilité des secteurs à privilégier.
IBM accompagne les entreprises privées et publiques dans l’évolution et la transformation de leurs
systèmes d’information. La société développe et commercialise des solutions technologiques en
intégrant les services, les matériels, les logiciels et le financement.
Créé en 1911, IBM est implanté dans 170 pays dans le monde. Le siège social est situé à Armonk
dans l’État de New-York (États-Unis) ; la direction générale est assurée par Ginnie Remetty depuis
janvier 2012.
Elle emploie environ 433 000 salariés dans le monde et a réalisé pour l’année 2012, un chiffre
d’affaires de 104 milliards de dollars.
79
Activités en France et dans le monde
IBM France est désormais une composante d’IBM SAS Europe, dont le siège n’est plus à Paris mais
en Hollande. Principalement axées sur du service informatique, certaines activités comme le
matériel et le service qui lui sont rattachés (les serveurs, les ordinateurs portables…) ont été
vendues au chinois LENOVO.
Les services informatiques d’IBM se décomposent en plusieurs divisions :
GBS (Global Business Services) dédié au service conseil des projets clients ;
GBP (Global Business Partners) axé sur les activités commerciales autour des partenaires
commerciaux ;
GISF (Globally Integrated Support Functions) lié à la gestion des services clients au niveau
mondial ;
Cela regroupe des fonctions comme : support aux commerciaux, techniciens, HR, legal, finance,
etc.
STS (Sales Transaction Support) spécialisé dans l’aide à la vente depuis la proposition à la
facturation ;
ISC (Integrated Supply Chain) pour l’intégration de solutions matérielles et logicielles
(cloud…).
Cet ensemble d’activités est en régulière modification de structures pour s’adapter au marché.
IBM fait évoluer ses structures pour y répondre. Compte tenu du marché mondial et européen en
particulier, la société IBM France transforme ses services mais surtout réduit ses ressources
humaines en conséquence en suivant une stratégie mondiale définie par la maison mère
américaine. Cela est fixé par une « ROAD MAP ».
Cette feuille de route à délai 2015, a pour objectif majeur de fournir un rendement de l’action
mondiale à 20$ par action et ce par l’accroissement de son chiffre d’affaires ainsi que sa marge
brute, mais aussi par une réduction de ses coûts à l’échelle mondiale.
L’activité d’IBM France s’enregistre dans un contexte de marché déprimé où l’ensemble des SSII
du secteur devrait enregistrer un chiffre d’affaires en quasi-stagnation. [Conseil en informatique : 0,9 % ; Logiciels : +1,3 % ; Conseil en technologies : + 1 %].
Les marchés d’IBM se divisent en 2 catégories géographiques selon leur dynamique de croissance :

Les « Growth Markets », qui regroupent les marchés à la croissance soutenue et qui
représentaient en 2012, 24 % du chiffre d’affaires mondial d’IBM.

Les « Matures Markets », marchés traditionnels à plus faible croissance, principalement
l’Europe, les Etats-Unis et le Japon.
80
IBM, dans le cadre de ce modèle, s’appuie sur des centres de services mutualisés (Global Delivery
Centers) qui fournissent aux clients les meilleures solutions technologiques (intégration ebusiness, maintenance applicative, data centers,…) et répondent à ses propres besoins
fonctionnels (chaine logistique, services financiers, ressources humaines, gestion de la relation
clients…).
Les secteurs d’activité des services informatiques, du logiciel et des matériels informatiques sont
affectés par plusieurs tendances structurelles :
La croissance mondiale et européenne durablement affectée par la crise.
La concurrence devient de plus en plus vive : les nouveaux acteurs et les acteurs
traditionnels proposant des offres « low cost » à la fois sur un périmètre national et
« offshore ».
La demande des services évolue vers l’informatique cognitive, la demande s’orientant
vers le « big data » et le Cloud Computing qui lui-même entraîne une standardisation et
une réduction de la demande de services.
Les comportements des acheteurs évoluent, avec une mise en concurrence
systématique et une renégociation de plus en plus fréquente des contrats en cours.
Ces tendances se répercutent défavorablement sur les activités d’IBM, en particulier en France.
Au niveau mondial, en 2012, le chiffre d’affaires de tous les secteurs d’activité d’IBM a diminué à
l’exception du secteur des logiciels :



- 2,3 % dans le secteur des services informatiques (GTS et GBS)
- 6,9 % dans le secteur des matériels informatiques (STG)
+ 2 % dans le secteur des logiciels (SWG)
En France, le chiffre d’affaires externe des activités a également accusé une diminution de 4,5 %
entre 2011 et 2012 et en particulier pour les organisations GBS et GTS dont les revenus ont
respectivement baissé de 29 % et 2,7 % entre 2011 et 2012. Les résultats du premier trimestre
2013 confirment la tendance.
Pour rappel, en 2009, s’est confirmé au niveau mondial, un environnement marqué par une
récession historique. Le marché informatique 2010 représente un potentiel de 32 milliards d’euros
avec une faible croissance de 0,2 %.
La demande du marché s’est trouvée conditionnée à des problématiques de réduction de coûts et
de performance d’activités. L’activité basée dans le domaine du matériel et/ou du service IT
(intégration technique) a été ralentie en termes de revenu. La performance des entreprises sera
associée à leur capacité de présence sur les différents secteurs informatiques comme le
middleware, hardware et software.


Un contexte de marché déprimé en 2013 où pour la première fois, l’ensemble des SSII
devraient enregistrer un chiffre d’affaires en quasi-stagnation.
Pour mémoire, la plus mauvaise année avait été 2009, avec une croissance du marché de
+1,4 % (dont +2 % en infogérance et – 4 % en conseils et services applicatifs).
81
La demande de services évolue vers l’informatique cognitive
Depuis plusieurs années, les activités traditionnelles (dites « legacy ») de développement de
programmes informatiques stagnent. Les services d’intégration de systèmes ERP qui avaient pris le
relais de la croissance des systèmes « Legacy » pendant plusieurs années deviennent à leur tour
un marché de renouvellement en faible croissance.
Aujourd’hui, la demande de services informatiques s’oriente vers le « Big data » et les solutions de
traitement et d’analyse des ensembles de données. Ces données sont créées en temps réel et
proviennent du monde entier, de sources très variées et non structurées (téléphones, tablettes,
PC portables, téléphones mobiles) et de plus en plus nombreuses dans tous les secteurs d’activité.
Outre la croissance organique poursuivie au sein des activités existantes, IBM développe une
stratégie d’acquisition - principalement dans l’activité Sofware Group - dans le but d’adapter en
permanence son portefeuille d’offres et de services aux métiers d’avenir et d’accompagner ses
clients dans leurs propres transformations :

En 2013, IBM a acquis Star Analytics, Inc, Stored IQ, Urban Code,Trusteer, Deaja Image
System Itd, The NowFactory, Xtify, Inc Fiberlink.

En 2012, IBM a acquis les sociétés : Butterfly Sofware Ltd, Texas Memoty Systems, Kenexa,
Tealeaf Technologie, Inc, Varient Sofware, Vivisimo, Worklight, GreenHat.

Sur la période 2009-2011, IBM a réalisé 30 autres acquisitions.
82
Dans les rapports précédents, nous avions indiqué que la construction budgétaire anticipait un
recul de 1 % des ventes. Cela s’est traduit par des politiques à objectif de rendement financier et
des investissements croissants en pays « low cost » autour principalement de la Chine. Les
ressources humaines ont désormais un poids plus important en Asie qu’en Amérique, l’Europe se
trouve quant à elle réduite à l’évolution de son marché c’est-à-dire, suivant les pays, à des
réductions massives de ses effectifs.
Malgré des performances et perspectives économiques revisitées à la hausse, le chômage et la
dette pèsent sur le moral des ménages et des chefs d’entreprise, limitant de ce fait la reprise. Le
déficit public est attendu à 8,2 % du PIB en 2010 après 7,9 % en 2009. L’appareil productif ne
tourne encore qu’à 74,4 %.
Cette partie est la plus touchée par les externalisations, notamment européennes des pays de
l’Est, Espagne et le Maghreb. L’ensemble des autres activités (GBS en particulier) est externalisé
dans ses activités sur une base de 65 % vers l’Inde et la Chine.
Pour situer le contexte des sociétés équivalentes sur le marché mondial, schéma ci-dessous :
Situation sociale et économique
Les effectifs d’IBM France touchant la vente, les services et l’administratif pour la
commercialisation sur le territoire français sont de 1 900 salariés répartis principalement en région
parisienne et quelques agences.
La découpe actuelle : 2 établissements parisiens : à l’Est (Noisy-le-Grand), à l’Ouest (BoisColombes) IBM ayant quitté La Défense en 2008/2009. Pour des raisons de transport (durée), plus
de 11 sites de proximité sont répartis dans et autour de Paris (Viroflay, Le Pecq, la gare de Lyon…)
mais se réduisent progressivement.
Les autres établissements provinciaux se situent à : Nice La gaude, Bordeaux, Orléans, Nantes,
Toulouse, Montpellier, Strasbourg, Lille, Lyon et Clermont-Ferrand.
83
Beaucoup de mouvements d’effectifs sont dus aux acquisitions de sociétés et de départs sous
différentes formes :
Détachements internationaux et nationaux, démissions, ruptures conventionnelles, mises à
retraite, retraites, licenciements, etc.
Effectif : globalisé à 10 051 salariés en 2011 dont, 8 537 cadres, 851 maitrises et 663
employés.
La proportion de cadres est très forte et accentuée sur des coefficients élevés.
Sur le plan mouvement d’effectif : en 2013, un plan de sauvegarde de l’emploi a été initié avec 689
départs programmés (mesures basées sur des départs en retraite immédiats et différée, et sur des
mesures de départ volontaire).
Un autre plan de départ a été mis en œuvre en 2014 appelé PDV (plan départ volontaire) pour un
potentiel de 438 postes. Ce plan poursuit la logique de réduction de postes par des mesures de
départ volontaire (exemple : mise en disponibilité avant retraite).
La pyramide des âges montre que plus de la moitié des effectifs a + de 45 ans et au moins 15 ans
d’ancienneté. Ce qui implique un blocage de l’évolution de carrière, et la logique adoptée par
l’entreprise est de recentrer les effectifs vers les activités de services au détriment des activités
administratives.
Situation syndicale
L’établissement de Paris concentre plus du tiers des effectifs : 3 800 sur 8 700, dont la grande
majorité est «mobile» et souvent hors site (clients, domicile).
FO est la quatrième organisation syndicale au niveau national ; être représentatif est devenu un
enjeu pour tous les militants FO. Le regroupement de CE en province (11 à 7) dont le résultat a été
de fusionner plusieurs sites distants (exemple : Nantes-Orléans, Lille-Rouen- Strasbourg, NiceMarseille) nous a permis de nous maintenir sur les 2 premiers sites et de conserver une
représentativité locale. Malheureusement, les distances réduisent le contact auprès des salariés et
monopolisent l’activité syndicale autour des activités visibles du CE.
Chaque année, à l’occasion de la coordination nationale qui réunit les délégués FO et la
Fédération, nous abordons le développement syndical chez IBM. L’équipe est dynamique.
Accords signés contestés en cours
En raison de notre perte de représentativité nationale à IBM, nous sommes exclus des
négociations des accords.
Le droit syndical et la découpe des sites CE ont été signés. Quelques dispositions de représentation
mandat interne de CSC pour équivalence DSC ont été accordées.
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Un accord pour lutter contre le stress et ses effets dans l’entreprise, signé par UNSA et CGC, n’a
pas permis de réduire les « burn out ». Un autre accord, en vue de considérer le télétravail
autrement que par tolérance employeur, est en cours de négociation. Aucune avancée ni
évolution sur les NAO salaires car définie sur une politique américaine dit du mérite. Cela exclut
les augmentations générales (depuis plus de 20 ans) et, compte tenu du contexte économique
avancé, réduit la distribution des augmentations individuelles aux réajustements contractuels
(mini garanti et promotions obligatoires).
Une partie de l’équipe FO IBM en coordination nationale
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ZOOM SUR LA SOCIETE HP
HP France
Société commerciale qui regroupe la vente, les services et l’administratif. 2 500 employés contre 1
900 en 2009, principalement en raison de l’absorption de la société EDS. Les effectifs sont
principalement en région parisienne : Les Ulis, Boulogne-Billancourt pour le commercial. Il reste
quelques agences commerciales en province : Toulouse, Lille, Nantes et Strasbourg et quelques
implantations historiques de EDS (Fussy).
HP CCF (Centre de Compétences France)
Autour de 1800 employés. Les emplois à caractère international issus des anciennes implantations
industrielles de HP, COMPAQ et DIGITAL. Aujourd’hui, c’est Grenoble, mais aussi L’Isle-d’Abeau
(près de Lyon) et Sophia Antipolis qui sont touchés par les derniers plans sociaux.
Les activités de HP sont réparties en 3 domaines principaux :
La vente de PC et d’imprimantes – Division IPG
Les serveurs, le stockage, le « Cloud » et les logiciels : Division EG
Les services : Division ES principalement issu du rachat de la société d’infogérance EDS.
Les divisions IPG et EG intègrent aussi une composante Services importante : Maintenance,
Professional Services, Consulting.
HP, fondée en 1939 par Hewlett et Packard, est à l’origine une société d’instrumentation
électronique et médicale. Cette activité historique a fait l’objet d’un « spin off » pour constituer en
1999 la société Agilent. Aujourd’hui, la société HP est issue de fusions et de rachats successifs
dans le monde de l’informatique : Compaq en 2000, qui auparavant avait absorbé Digital, puis EDS
en 2008, mais aussi 3COM dans le domaine des réseaux ou PALM dans l’informatique personnelle.
Au plan social et syndical
HPF : FO a 2 élus au comité d’entreprise, 5 élus en délégués du personnel et 3 élus au CHSCT. Avec
8,5 % dans une société commerciale composée à plus de 80 % de cadres, FO a perdu sa
représentativité en 2012 et ce malgré une activité très importante jusque-là dans les négociations,
où nous étions signataires de nombreux accords. Ces résultats sont dus principalement à la fusion
de HP avec EDS : plus de 1 000 employés avec une forte représentation syndicale mais FO n’était
pas représenté, ce qui a dilué notre pourcentage.
HP CCF : à ce jour, il n’y a plus de représentation FO ; la section syndicale a été dissoute. Sans
possibilité de présenter des candidats sur cette division, FO a beaucoup perdu au niveau
représentativité au niveau national. Cette division HP CCF devient donc une cible de
développement syndical et tout est mis en œuvre pour préparer les futures élections.
Concernant l’actualité sociale, elle est malheureusement constante. Il y a pratiquement un PSE
tous les 3 ans :
En 2009 : un plan de départ volontaire a concerné environ 700 salariés sur les 3 sociétés
HPF, HP CCF et EDS.
En 2012 : il y a eu plus 400 suppressions de postes sur HPF et HPCCF – Uniquement des
départs en retraite.
Actuellement, la direction négocie à marche forcée, un accord de GPEC qui intégrerait un accord
de méthode de manière à pouvoir supprimer les emplois au fil de l’eau tout en s’épargnant la
mauvaise image véhiculée par les PSE à répétition. Aux dernières nouvelles, il s’agirait de
transformer «300 » postes par an sur les 2 sociétés.
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ZOOM SUR LA SOCIETE SAGEMCOM
Avant Sagemcom, il y a eu une société Sagem Communications issue, elle-même, des activités de
télécommunications de Sagem SA, Sagem SA ayant racheté en 2005 la Snecma pour créer le
Groupe Safran. Ces activités étaient alors regroupées dans Sagem Télécommunications.
Le 23 janvier 2008, suite à une opération de LMBO, Sagem Communications devient une SAS qui
est cédée par Safran au fonds d'investissement américain « The Gores Group » à hauteur de
57,4 %.
En 2009, Sagemcom, groupe d’électronique orienté télécommunications, comprend 2 100 salariés
en France et 3 900 à l’étranger, essentiellement en Tunisie.
Dès 2010, la société est découpée en une holding Sagemcom SAS et 3 filiales :
Sagemcom Broadband SAS, branche des produits de communication haut débit professionnel et
résidentiel destinés essentiellement aux opérateurs Télécoms, et en premier lieuà Orange.
Sagemcom Energy&Telecom, branche dédiée aux réseaux d’infrastructure cuivre et fibre optique,
plus une activité naissante « les compteurs d’énergie communicants ». Il s’agit pour la direction de
recentrer l’activité système et réseaux sur des solutions « clés en mains » en Europe et en Afrique
avec une hypothèse de croissance de +18%.
Sagemcom Documents SAS, branche reprenant l’activité historique des fax et imprimantes
Sagem, dont l’objectif est d’atteindre une taille critique sur un marché concurrentiel.
En 2010, les Systèmes Urbains qui comprennent les systèmes et feux de signalisation Sagem sont
cédés à Aximum, filiale de Colas, filiale de Bouygues. Un an plus tard, en février 2011, suite à un
PSE chez TR2S à Dinan et Tourcoing, TR2S est cédé à Cordon Electronics, groupe français spécialisé
dans la réparation de produits de communication. À l'issue de ce processus, Cordon Electronics a
repris 100 % de TR2S et Sagemcom a perdu 2 de ses 3 sites industriels métallurgiques français ;
avec comme conséquence, 500 salariés de moins le périmètre France passe à 1 674 salariés en
2011.
En août 2011, Carlyle group devient le nouvel actionnaire majoritaire à 70 %, les actionnaires
précédents (The Gores Group, CIC, Club Sagem) se retirent. Une tentative de cession à Holley
metering échoue, signe que le nouvel actionnaire désire un retour sur investissement très rapide,
montrant par-là que la direction de Sagemcom intensifie la volonté financière au détriment de la
vision industrielle.
En octobre 2011, la direction annonce un PSE à Documents supprimant 86 postes sur 502 salariés.
Dans le projet de la direction, la croissance des ventes n’est plus la priorité de la direction de
Documents. On espère des redressements de situation en 2013, voire en 2014. A la veille d’un PSE,
on a recruté massivement des jeunes et la direction n’a pas adapté ni cherché à reconvertir les
commerciaux seniors qui font les frais du plan.
Janvier 2012, Sagemcom cède son dernier site industriel français (le site historique de Bayonne),
au groupe AIAC au travers de sa filiale MSL circuits, concurrente de Jabil circuits (fabrique des
circuits électroniques pour les principaux OEM). La perte en personnel est de 299 salariés.
87
Fin 2012, la holding Sagemcom comprend 269 salariés, Sagemcom Broadband, 348 salariés,
Documents 429 salariés, Energy et Telecom 248 salariés soit un total de 1 294 salariés français au
sein de l’UES Sagemcom .
Avril 2013, la direction de Sagemcom annonce une fois de plus un PSE pour l’activité Reseaux et
Systemes (Energy et Telecom), arguant de la perte en chiffre d’affaires de 40,7 % en 4 ans, d’une
perte de 2 M€ en fin 2012 et d’une perte prévisionnelle non actée de 3,6 M€ sur 2013. Quelles
contradictions avec les annonces de 2010 où la direction disait atteindre +18 % en 2 ans et dans le
même temps annonçait qu’elle prévoyait des pertes depuis 4 ans !
Le groupe conserve à cette date, 3 300 salariés à l’étranger. Il n’y a pas eu de volonté de
redéployer des effectifs d’ingénieurs et de techniciens comme spécialistes de l’installation et de
mise en service, ce qui aurait permis de les reconvertir. Cette fois, le PSE entraîne la perte de 34
postes, avec de fait, la perte de nombreux sympathisants, adhérents et militants de FO.
Juin 2013, la présentation semestrielle de l’expert du CCE décrit la situation du groupe :
Broadband : reste trop dépendant des marchés français, il faut accélérer le développement de nos
marchés de la zone LATAM ; pour E&T, les exercices 2013 et 2014 seront difficiles en termes de
performances économiques.
Novembre 2013, la direction annonce la cession de l’activité VAR de Documents au groupe Anglais
APOGEE, qui se solde par la perte de 305 salariés sur 362 en France. Il ne reste de Documents que
57 salariés.
Fin 2013, il ne reste en France que 899 salariés, essentiellement en équipes commerciales, R&D et
fonctions transverses. En moins de 5 ans, la taille de Sagemcom en France a été divisée par 3 !
L’équipe FO n’est jamais restée l’arme au pied face à la direction de Sagemcom. Pour Documents,
lors du premier PSE, FO a mobilisé le personnel, a porté fort son appréciation de la situation en
CCE et CE, prenant à témoin les autres OS et a infléchi la direction dans les aspects relevant du
livre I des PSE pour améliorer les conditions de sélection au départ et ce, sans faire aucun
compromis sur les licenciements.
Nos sections syndicales FO, avec l’aide de la Fédération ont interpelé la DIRECCTE des Hauts-deSeine, le préfet chargé des affaires industrielles, le ministère du Redressement productif ; mais
également l’Inspection du Travail où nous avons été entendus, puis devant le tribunal de Nanterre
où nous avons été déboutés en première instance. Notre avocat a fait appel de cette décision et
nous continuons le combat avec les suites juridiques devant les Prud’hommes et nous soutenons
nos copains FO.
Activités : La Livebox (GATEWAY) est fabriquée par Sagemcom. Sagemcom conçoit, développe et
fabrique des produits dans les domaines du haut-débit professionnel et résidentiel et du
management de l'énergie : décodeurs, TV numérique, téléphones sans fil, accès haut débit (ADSL,
MODEM, ROUTEUR, GATEWAYS résidentielles, SET-TOP-BOX, compteurs monophasés et triphasés,
systèmes réseaux d'entreprise et d'infrastructures (modules GSM, terminaux radios).
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Implantations FO au sein de l’UES Sagemcom
L’UES est aujourd’hui implantée sur 2 sites :
Osny qui ne comprend que l’établissement Documents avec 55 salariés. FO n’a jamais
réussi à s’implanter sur ce site historique de la Sagem.
Rueil-Malmaison qui se compose de 4 établissements co-localisés :
o SAS qui comprend l’ancienne holding, mais surtout les services généraux,
administratifs et transversaux : 11,2 % pour FO.
o Broadband R&D et commerciaux : branche
professionnel et résidentiel : 17,2 % pour FO.
communications haut débit
o Energy&Telecom R&D et commerciaux : branche dédiée aux réseaux
d’infrastructure cuivre et fibre optique plus une activité naissante « les compteurs
d’énergie communicants » : 26,3 % pour FO.
o Campus : établissement unique des personnels des 3 filiales précitées, qui est utilisé
uniquement pour les IRP des Délégués du Personnel et du CHSCT représentant 844
salariés. Sur cet établissement Campus, qui représente le site RMM, FO est
représentative à 19,4 %.
Pour l’ensemble de l’UES, en termes de représentativité au sens officiel (puisqu’il faut prendre en
compte Documents avant sa cession), FO est représentative à hauteur de 13,8 %.
Coordination FO Sagemcom à la Fédération
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LE NUCLEAIRE
Areva fournit à ses clients des solutions pour produire de l'électricité en grande quantité avec
moins de CO2. En matière de production électronucléaire, Areva propose aux électriciens une offre
intégrée unique qui couvre toutes les étapes du cycle du combustible, la conception et la
construction de réacteurs nucléaires et les services pour leur exploitation. Le groupe développe
également des activités dans les énergies renouvelables, « éolien, bioénergie, solaire, stockage
d’énergie ».
Le groupe Areva a le statut de Société Anonyme à Conseil de Surveillance et Directoire.
Depuis la dernière conférence de la branche Electrique, Electronique et Nucléaire de la Fédération
de la Métallurgie FO en 2010, le Conseil de Surveillance et le Directoire d’Areva ont largement été
renouvelés. Une nouvelle organisation s’est dessinée.
En 2010, Luc OURSEL prend la direction du Groupe, ce qui quelques mois plus tard se traduit par la
présentation d’un plan d’action stratégique élaboré pour 5 années et la réorganisation d’Areva en
5 business Groups et une Direction Ingénierie et Projets unifiée, en vue de répondre à l’ensemble
des activités d’ingénierie du Groupe. Cette prise de fonction coïncide aussi avec les premiers effets
de la crise financière sur les grands électriciens mondiaux.
L’État français étant le premier actionnaire d’EDF, mais aussi d’Areva via le CEA, le contexte de
crise économique se fait ressentir. Il n’est clairement plus possible de solliciter cet actionnaire
pour le financement des lourds investissements d’Areva. EDF ainsi que de nombreux électriciens
dans le monde accentuent leur pression sur les prix.
Cette problématique a obligé la direction du groupe Areva à un processus de désendettement
massif et une recherche de diminution de ses coûts de fonctionnement. A notre grande déception,
le groupe Areva s’est séparé de certaines de ses filiales. Sur la période, Areva a engagé la vente de
« Canberra », sa filiale d’équipements de mesure nucléaire, cœur de métier, dans une logique
purement financière de désendettement. Finalement cette vente ne s’est pas réalisée, cela a
néanmoins déstabilisé son organisation et naturellement les salariés.
A l’heure de l’écriture de ces lignes, Areva cède sa filiale informatique « Euriware ». Les élus FO
d’Euriware, mais également ceux de toutes ses filiales, estiment que cette cession représentera
finalement un coût pour le groupe, qui reviendra plus cher que le bénéfice à court terme de cette
vente. Nos obligations de sécurité informatique nous seront facturées au prix fort, nous n’en
doutons pas. Par ailleurs, bien qu’Areva et le repreneur, se soient engagés sur un maintien de
l’emploi pendant deux ans, les salariés, dont la moyenne d’âge est plus élevée que celle d’autres
SS2I, risquent de subir de plein fouet le changement des pratiques managériales et de culture
d’entreprise.
Contexte international
Deux évènements majeurs sont venus modifier de manière importante l’environnement
d’Areva :
Le premier, c’est l’accident de la centrale de Fukushima Daiichi. L’accident, qui s’est produit
au Japon à la suite du tsunami de mars 2011, a eu pour effet d’officialiser l’abandon des
constructions de centrales électronucléaires de génération 2.
90
L’ensemble des pays a donc pris position pour la construction de centrales aux standards
équivalents à ce que propose Areva dans sa gamme (génération 3) en matière de sûreté nucléaire.
Néanmoins, dans le même temps, l’Allemagne a fait le choix d’un arrêt de sa production électrique
en provenance de centrales électronucléaires et le Japon n’a pas redémarré ses centrales avant
que son autorité de sûreté ne l’y autorise. Bien qu’ayant confirmé son intention de continuer à
utiliser l’énergie électronucléaire, début 2014, les centrales nucléaires japonaises n’avaient pas
redémarré.
Le second concerne l’exploitation des gaz de schiste en Amérique du nord.
Cette exploitation a fait chuter le prix de production de l’électricité dans cette partie du monde,
conduisant certains électriciens à décider, pour la première fois, de fermer l’exploitation de
centrales nucléaires sans que cela soit justifié par des problèmes techniques. Ainsi, sur la période
2011 / 2014, de nombreux fournisseurs d’électricité ont été confrontés aux effets cumulés de la
baisse du coût de l’énergie consécutive à l’exploitation et l’utilisation des gaz de schiste, et au
renchérissement du coût de production de l’énergie électronucléaire en raison des normes de
sûreté renforcées, à la demande des autorités de sûreté dans le monde.
Activité opérationnelle
Areva a donc évolué dans un contexte avec de nombreuses opportunités, mais où la pression sur
ses marges n’a jamais été aussi forte. Les projets de constructions neuves ont aussi été réétalés
dans le temps. Par ailleurs, au sein d’Areva, de grands projets déficitaires entraînent le groupe vers
une absence de résultats opérationnels positifs sur l’ensemble de la période, ce qui affecte nos
marges de manœuvres notamment dans le cadre des négociations salariales.
Dans ce contexte, le groupe Areva a fait des choix en matière d’évolution salariale qui se sont
traduits en 2012, par un gel des salaires pour l’ensemble du Groupe. Déjà, en 2011, les salariés
allemands et américains n’avaient pas eu d’évolution salariale. En 2013, un accord a été trouvé
pour une enveloppe d’augmentation de 3%, amenant des augmentations de 2,5% en moyenne.
Pour 2014, l’enveloppe de 2% proposée donnant une moyenne de 1,5% n’a pas permis de trouver
un accord.
En effet, l’augmentation de la charge de travail individuelle dans un contexte de changement
organisationnel et de faible évolution salariale a généré une insatisfaction sur l’ensemble des
implantations.
L’organisation d’Areva
L’organisation d’Areva repose sur cinq Business Groups, une Direction Ingénierie et Projets et des
Directions Fonctionnelles. En plus de la France, Areva dispose de trois Directions Régionales
(Allemagne, Amérique du Nord et Asie-Pacifique).
Au-delà de cette organisation, les relations sociales conservent le périmètre des sociétés qui
composent le groupe Areva, avec Areva NC, Areva NP, Areva TA. Une démarche importante de
consolidation de ces filiales est en cours, puisque leurs propres filiales sont, depuis 2013 et
jusqu’en 2015, en cours d’intégration au sein de leurs maisons mères, ce qui n’est pas sans
incidence sur la représentativité de notre organisation syndicale.
91
Une pression accrue sur les Fonctions Support
D’un point de vue transverse, Areva souhaite faire passer le coût de ses fonctions support de 15 %
de son chiffre d’affaires à 10 % sur une période de 5 ans. Ainsi, dans son dernier rapport publié en
mars 2014, le coût des fonctions support ne représente plus que 12 % du CA 2013. Cela se traduit
par de nombreuses mobilités fonctionnelles, un non renouvellement des départs en retraite sur
ces fonctions et de notre point de vue, une augmentation de la charge de travail sur les salariés
restants. Malgré l’argumentaire de la direction d’Areva soulignant que l’évolution des modes de
travail doit répondre à cette adaptation, nous considérons que cela a de nombreuses répercutions
en matière de santé au travail. Cela est inévitable dans le cadre de l’évolution des pratiques. Sur la
période, il est à noter qu’Areva a fermé son siège social (9ème arrondissement) pour réintégrer les
locaux de La Défense. Néanmoins, cette fermeture symbolique continue de peser sur la situation
financière d’Areva puisque la société est locataire de ces locaux pour plus de 20 millions d’euros
par an jusqu’en 2017 et que pour 2014, alors que les locaux sont vides, aucun sous-locataire n’a
été trouvé.
Direction Ingénierie et Projets
Depuis fin 2010, Areva a évolué vers une organisation matricielle. L’ensemble des compétences
d’ingénierie a été regroupé dans un pôle unique, réparti sur plusieurs sites dans plusieurs pays. En
France, les ingénieurs de la Direction Ingénierie et Projets (DIP, ou E&P en anglais) sont répartis
sur 5 sites : La Défense (92), Lyon (69), Saint Quentin-en-Yvelines (78), Bagnols-sur-Cèze (30) et
Equeurdreville (50), soit près de 4 000 salariés. Alors que ces sites étaient rattachés à différentes
sociétés du groupe, l’ensemble de l’activité d’E&P est regroupée au sein d’Areva NP SAS depuis
2013.
Sur la période, FO, qui était représenté seulement à La Défense, a obtenu sa représentativité à
Lyon, mais l’intégration des trois nouveaux sites nous impose de mener une démarche de
développement importante d’ici à janvier 2015.
Situation de cette activité
Alors que chacun de ces sites avait ses spécialités, le principe est aujourd’hui de pouvoir faire
porter la charge de travail sur l’un ou l’autre des sites en fonction de l’activité. E&P est donc une
unité de moyens qui doit répondre aux différentes demandes émanant du Groupe.
Cela peut présenter des avantages, comme le transfert de charge d‘un site vers l’autre. C’est le cas
pour la baisse de charge de travail en Allemagne consécutive au choix de l’Allemagne d’arrêter le
fonctionnement de son parc Electronucléaire après l’accident de la centrale de Fukushima Daiichi
au Japon.
Cependant, ce changement de fonctionnement n’est pas sans impact sur la culture d’entreprise et
sur le sens du travail. Un des problèmes qui émerge depuis la création de cette unité de moyens
est la problématique d’appartenance et de fierté au travail.
En effet, les affaires sont portées par les « business groups » qui font appel aux unités de moyens ;
Areva fait donc appel à des « ressources » sur étagères en fonction de ses besoins. Si l’anglicisme
« ressources » peut laisser penser à une symbolique positive, l’activité des ingénieurs est facturée
et le ressenti des intéressés est tout autre ; il fait émerger le sentiment que ces salariés sont
devenus un « coût » qu’il convient de limiter pour obtenir un marché, puis pour préserver les
marges financières.
92
L’intégration ponctuelle à un projet n’est pas venue compenser la perte d’appartenance à une
équipe qui assumait la réalisation quelle qu’en soit l’issue, bénéfice ou perte. Areva est donc
confronté à une problématique culturelle dont le ressenti actuel peut s’illustrer comme suit :
« Les succès sont obtenus par les « Business Groups » et les problèmes arrivent toujours à cause
des unités de moyens »
Les activités d'Areva
Elles s'organisent en cinq « Business Groups »
 Mines, exploration et exploitation des mines ;
 Amont, conversion et enrichissement de l’uranium, conception et fabrication du
combustible nucléaire.
 Réacteurs et Services, conception et construction de réacteurs nucléaires, activités de
services aux bases installées.
 Aval, recyclage des combustibles usés, services de transport, d’assainissement et de
démantèlement.
 Énergies Renouvelables, solutions dans l'éolien, les bioénergies, le solaire et l'hydrogène.
L’activité minière d’Areva
Chiffres clés : En 2013, Areva a produit 9 330 tonnes d'uranium. Il est l’un des premiers
producteurs.
Cette activité représente 19 % du CA consolidé d'Areva en 2013, pour un effectif de 5 280
personnes dans le monde.
Cependant, sur la période 2010/2014, l’achat de la société Uramin en 2007 pour 1,8 milliard
d’euros s’est révélé être un investissement réalisé en pure perte qui a lourdement affecté la
situation du groupe AREVA.
L’accident de la centrale de Fukushima Daiichi au Japon a profondément modifié la situation du
marché de l’uranium. Non seulement l’arrêt des centrales japonaises a fait chuter le besoin
mondial de cette ressource, mais la décision politique de l’Allemagne d’arrêter sa production
d’énergie d’origine électronucléaire également.
Dans le même temps, l’exploitation des gaz de schiste en Amérique du nord a conduit certains
électriciens à arrêter leurs centrales nucléaires devenues non rentables. Tous ces éléments ont fait
chuter la demande d’uranium, affectant le prix de vente et la rentabilité des investissements.
Ainsi, certains investissements, notamment au Niger, ont été étalés dans le temps. Néanmoins,
l’exploitation de la Mine du Kazakhstan s’avère rentable.
L’activité française de ce Business group est basée à La Défense et FO n’y est pas représentée.
Le Business group Amont
Chiffres clés : L’activité Amont du cycle du combustible représente :
3,7 % du chiffre d'affaires consolidé d'AREVA 2013, pour 8 555 collaborateurs dans le
monde.
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Le Business Group regroupe les activités qui se situent en amont de la production électrique
d’origine nucléaire : la conversion et les services d’enrichissement de l’uranium, ainsi que la
conception et la fabrication de combustibles nucléaires pour réacteurs à eau pressurisée (REP) et
réacteurs à eau bouillante (REB). Areva est l'un des leaders mondiaux dans l'amont du cycle
nucléaire. Ces activités ont bénéficié de forts investissements d’Areva afin l’améliorer son outil de
production.
Une nouvelle usine de conversion est sortie de terre (Comurhex 2, sur le site du Tricastin) et
devrait entrer en service dans les années à venir. Néanmoins, l’investissement nécessaire à sa
réalisation est très important. En matière d’enrichissement de l’uranium, l’usine d’enrichissement
par diffusion gazeuse, fortement consommatrice d’électricité (deux tranches nucléaires de 900
MgW étaient nécessaires à son fonctionnement) a été remplacée par une usine d’enrichissement
par centrifugation (Eurodif / Georges Besse 1 remplacée par SET / Georges Besse 2 sur le site du
Tricastin). L’investissement d’Areva dans cette nouvelle technologie semble porter ses fruits.
En matière de fabrication de combustible, Areva dispose de nombreuses usines réparties aux
Etats-Unis, en Allemagne et en France. Une démarche de développement de co-entreprises est en
cours de réalisation en Asie, notamment pour capter l’activité chinoise qui représente le plus gros
relais de croissance dans les années à venir.
Sur la période 2010/2014, Areva a mené de nombreuses actions de « rationalisation » en fermant
ou en se séparant de plusieurs usines. Ainsi, l’activité de Lynchburg (Est des Etats-Unis) a été
fermée et transférée sur l’usine de Richland (Ouest des Etats-Unis). L’usine de Dessel en Belgique,
qui fabriquait des assemblages de combustible neufs mais qui assurait aussi une partie de l’activité
de recyclage en fabriquant des assemblages de MOX (Assemblages combustibles issus du
recyclage d’éléments irradiés) a été fermée.
Seule l’activité d’assainissement du site est encore en cours. Enfin, l’usine de Duisburg (Allemagne)
qui produisait des tubes en Zirconium, a été vendue pour un euro symbolique à un repreneur au
premier trimestre 2014. Cela semble satisfaire les syndicats allemands qui ont fait part de leur
satisfaction concernant la manière dont Areva a géré ce dossier.
Les usines françaises semblent pour l’instant préservées, mais la tension sur les prix de vente
pousse Areva à réfléchir à l’amélioration de sa performance opérationnelle. Pour toutes ces
activités, les filiales de rang 2 ont vocation à intégrer les filiales de rang 1, ce qui donne lieu à la
négociation d’accords « passerelle » en vue de l’harmonisation des statuts.
Le Business Group Réacteurs et Services
Chiffres clés : 36 % du CA consolidé d'Areva en 2013, pour un effectif de 15 592 personnes dans le
monde.
Les activités de ce Business Group vont de la conception à la construction de réacteurs nucléaires
et couvrent également les activités de services aux bases installées (centrales en activité). Ce
Business Group a subi de nombreuses évolutions organisationnelles sur la période 2010/2014.
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L'activité Produits et Technologie
Elle propose et gère le développement du portefeuille de modèles de réacteurs d'Areva. En tant
qu'autorité de conception, elle définit les principes de sûreté et gère les activités de certification
de ses modèles. Elle apporte son expertise aux différentes entités du BG Réacteurs et Services, en
développant dans ses laboratoires et centres d'essais, des produits et technologies clés en réponse
aux attentes des clients.
L’activité « Grands Projets »
Elle couvre l’activité la plus emblématique d’Areva, puisque c’est elle qui a en charge la vente et la
construction des centrales neuves. Areva contribue à la construction de 4 réacteurs, un en
Finlande, un en France et deux en Chine. La première centrale de génération 3 a été vendue en
2003 pour une construction sur le site d’Olkiluoto (Finlande) ; elle concentre l’attention de tous les
acteurs.
Pour cette tête de série de l’EPR™, les pertes et les provisions passées par Areva, justifieraient à
elles seules les résultats négatifs d’Areva sur la période 2011 à 2013. Plusieurs éléments peuvent
expliquer la situation compliquée d’Areva sur ce chantier. Tout d’abord, pour vendre sa première
centrale depuis de nombreuses années, Areva a pris en charge la maîtrise d’œuvre sur l’ensemble
de la construction de la centrale, bien entendu concernant l’îlot nucléaire, mais également la
partie conventionnelle, ce qui a engendré des problématiques allant au-delà de la compétence
habituelle du groupe. Alors que la construction de chacune des têtes de série de génération 2,
lancée sur le territoire français avait pris au moins 9 ans, la construction de la centrale dite « OL3 »
(3ème tranche du site d’Olkiluoto) a été vendue avec un calendrier initial bien inférieur.
Début 2014, alors que l’avancement a dépassé les 90 % de réalisation Areva et son client TVO sont
en conflit sur un problème de contractualisation. Contrairement à l’ensemble des autres contrats
signés pour des centrales neuves, il semble qu’aucun avenant complémentaire n’a été engagé
entre les contractants depuis le contrat initial. Le litige porte sur plus de 2 milliards d’euros.
Malgré cela, les Finlandais ont demandé à Areva de concourir avec l’EPRTM à l’appel d’offres pour
la construction d’une 4ème tranche sur le site nucléaire d’Olkiluoto.
Pour les trois autres EPR en construction, Areva assure la phase de réalisation de l’îlot nucléaire et
malgré un allongement des délais initiaux, Areva tient ses objectifs tant opérationnels que
financiers. Même s’il ne revient pas au constructeur d’annoncer de date de mise en service, il
semble que la tranche 1 du site de Taïshan (Chine) sera chargée en combustible en 2015, celle de
Flamanville (France) en 2016 et Taïshan 2 (Chine) en 2017.
Au-delà de l’activité « centrales neuves », Areva gère parmi ses nombreux contrats, deux autres
grands projets difficiles, qui pèsent sur ses comptes. Ces projets relèvent de la partie gérée par
Areva GmbH en Allemagne. Bien que le tsunami du Japon, suivi de l’accident de la centrale de
Fukushima Daïachi, ont fortement réduit les perspectives de construction de centrales neuves à
court terme, de nombreux pays ont confirmé leur choix de l’utilisation de l’énergie nucléaire. Il
s’agirait donc plus d’un report et/ou d’un étalement dans le temps de nouvelles constructions que
d’un arrêt.
95
Pour Areva, début 2014, 6 projets sont sur les rails concernant les centrales neuves ; deux au
Royaume Uni avec l’EPRTM et quatre en Turquie grâce à sa co-entreprise ATMEA et son réacteur
1100 MgW ATMEA 1TM conçu en commun avec le Japonais MHI Mitsubishi Heavy Industrie. Le
Vietnam, la Pologne et l’Arabie Saoudite, pour ne citer qu’eux, ont confirmé leur choix de recourir
à la production d’électricité d’origine nucléaire.
A la suite de certaines déconvenues constatées dans la commercialisation de centrales neuves sur
quelques grands appels d’offres internationaux, l’actionnaire commun d’EDF etAreva a imposé un
rapprochement stratégique en phase d’offre pour la commercialisation des EPR TM à l’export.
Par ailleurs, EDF qui n’avait pas été impliquée dans le partenariat avec MHI lors de l’accord relatif
au lancement de la conception de l’ATMEA1TM, ne souhaite pas commercialiser ce 1100 MgW. Des
travaux sont donc en cours pour finaliser les termes d’un accord qui permettrait à EDF et AREVA
de proposer dans leur offre commune, un réacteur moins puissant que l’EPRTM, mieux adapté dans
certains pays ne disposant pas d’un réseau de distribution électrique suffisamment efficace.
L’accord à trois entre EDF, Areva et MHI semble difficile à trouver.
Enfin, toujours concernant les grands projets, Areva vient de décrocher le contrat de construction
d’une centrale au Brésil, centrale dont les principaux composants ont été livrés il y a de
nombreuses années, mais jamais construite. Il s’agit d’ANGRA 3.
La Base Installée (appelée IB en interne)
Les services à la base installée (centrales en fonctionnement) se révèlent être un relais de
croissance important pour Areva. En France notamment, où le chiffre d’affaires a doublé en 3 ans.
Ces activités sont très variées. Elles concernent par exemple des activités d’ingénierie en matière
d’augmentation de puissance et d’autorisation décennale pour l’extension des durées d’utilisation,
mais aussi des activités d’améliorations. Les positions des autorités de sûreté dans le monde,
notamment à la suite des évènements japonais, donnent lieu à des demandes d’améliorations qui
font l’objet d’offres de services de la part d’Areva.
Enfin, les interventions en arrêt de tranches, soit pour des fortuits, mais également pour des
opérations de chargement et déchargement d’éléments combustibles, font parties du cœur de
l’offre d’Areva.
Les opérations de remplacement de gros composants tels que les générateurs de vapeur
permettent le prolongement des durées d’utilisation et l’amélioration du rendement des
centrales. Cette activité représente également le savoir-faire d’Areva en matière de services.
L’ensemble de ces activités permet d’assurer un bon taux d’utilisation et de disponibilité des
centrales électronucléaires dans des conditions de sûreté optimale.
En France, le doublement de cette activité s’est fait dans un cadre de renouvellement important
des salariés en raison de départs à la retraite. Le transfert des compétences est donc un enjeu clé
pour conserver une qualité opérationnelle.
96
Le marché de Remplacement des Générateurs de Vapeur (appelé RGV), au sein de l’activité de
Services, pèse de manière importante sur le volume d’activité d’Areva. Sur la période 2010 / 2014,
Areva a obtenu la première partie du marché RGV pour les tranches de 1300 MgW pour la
période 2017/2020. Il est clair que, si AREVA n’obtenait pas la deuxième partie de la phase RGV
1300 MgW, cela aurait une incidence substantielle, non seulement sur son chiffre d’affaires et sa
rentabilité, mais également sur l’emploi, puisque le renouvellement des équipes Areva autorisé
sur la période tient d’ores et déjà compte de la charge de travail potentielle générée par cette
activité. IB est la seule activité à avoir obtenu une autorisation d’augmentation de ses effectifs en
2012 et, plus généralement, sur la période 2010/2014, même si cela se faisait majoritairement par
mobilité interne.
FO prendra toutes ses responsabilités afin que les décideurs au gouvernement en prennent
conscience, puisqu’ils représentent l’actionnariat d’EDF et d’Areva.
FO est la première organisation syndicale dans les activités de Services.
Dès 2010, une organisation matricielle a été mise en place pour ces activités, avec plusieurs
« Business Lines » faisant appel aux salariés de deux types d’Unités de Moyens. La première
appelée IBM pour « Méthode » et la second IBI pour « Interventions ». Par ailleurs, IB est aussi le
premier pourvoyeur de charge de travail pour E&P (Ingénierie et Projets) évoqué plus haut.
Comme pour E&P, le sentiment des salariés des unités de moyens IBI et IBM d’être considérés
comme un « coût » est fort. Là aussi, l’appel à des compétences « sur étagères » dans le cadre de
projets dirigés par d’autres entités pose clairement un problème d’identité.
Plateforme de production
Tout comme les autres activités du Business Group Réacteurs et Services, les activités de
fabrication des équipements nécessaires à la fabrication des centrales ont été réorganisées pour
intégrer début 2014 une plateforme de production.
Ainsi, la fonte des lingots, la fabrication des cuves et couvercles de cuves réalisées au Creusot, la
fabrication des préssuriseurs et Générateurs de Vapeur fabriqués à Saint-Marcel (les deux usines
sont en Saône-et-Loire) et la fabrication des pompes primaires et mécanismes de commande
grappes fabriqués à Jeumont (département du Nord), ont été regroupées au sein de la plateforme
de production. L’ensemble des aspects relatifs aux achats et à la commercialisation a été confié à
IB. Ces entités doivent maintenant se concentrer sur quatre items, qui sont, la sécurité, la qualité,
les coûts et les délais. La gestion du compte de résultats incombe à d’autres entités au sein
d’Areva.
Sur ces trois sites, FO est peu représenté. Il convient donc d’engager des démarches de
développement et de reconquête sur la période qui s’ouvre. Trois ans après leurs collègues des
Services, les salariés de la plateforme de production entrent dans l’organisation matricielle de
Réacteurs & Services et risquent d’être confrontés aux questions identitaires rencontrées par leurs
collègues avant eux.
Un des enjeux pour l’avenir, concerne la politique de localisation d’Areva. En effet, pour chacune
des activités de cette plateforme de production, Areva prévoit en parallèle, des solutions de
production hors de France.
97
C’est le cas pour les Générateurs de Vapeur qui peuvent être fabriqués chez le prestataire ENSA en
Espagne, mais aussi via un futur partenariat en Chine.
Une co-entreprise est également en place avec un partenaire chinois pour les composants mobiles
du site de Jeumont.
L'activité Propulsion et Réacteurs de recherche
Ces activités du BG Réacteurs et Services sont principalement rattachées à Areva TA. Cette société
est rattachée à Chimie. Au moment où nous écrivons ces lignes, FO espère reconquérir sa
représentativité, mais nous disposons tout de même d’élus dans certaines instances (CHSCT).
L'activité Propulsion et Réacteurs de recherche conçoit, développe, met en service, forme à
l’utilisation, exploite et assure le maintien des réacteurs nucléaires de propulsion navale et des
installations nucléaires de recherche. Elle conçoit également des systèmes électroniques,
d’instrumentation, de contrôle et de simulation fiables et hautement disponibles. Elle intervient
dans les secteurs de l’industrie pour lesquels la sûreté des installations, la sécurité des hommes et
la disponibilité des équipements sont indissociables.
Le Business Group Aval
Chiffres clés : 18,8 % du chiffre d'affaires consolidé d'Areva en 2013, pour 11 583 collaborateurs
dans le monde. Areva occupe une position de numéro un mondial dans le domaine de l'aval du
cycle du combustible nucléaire.
Le Business Group Aval d’Areva propose des solutions de gestion de fin de cycle des combustibles
usés : recyclage, logistique, assainissement et valorisation des sites. Il propose des solutions
industrielles permettant de réduire l’empreinte environnementale du nucléaire. Areva est
notamment leader mondial dans le domaine du recyclage, c'est-à-dire de la récupération des
matières recyclables des combustibles déjà utilisés et la fabrication des nouveaux combustibles
utilisables dans les réacteurs. Ces activités sont notamment réalisées sur les emblématiques sites
de La Hague et Melox.
Recyclage
Cette activité consiste à faire du nucléaire une énergie recyclable en récupérant les matières
valorisables (uranium et plutonium) des combustibles usés, pour les réemployer dans de nouveaux
combustibles, comme le MOX, dans les réacteurs nucléaires. Areva dispose d’une avance
technologique et industrielle très importante dans le recyclage, ce qui en fait l’acteur de référence
à l’échelle internationale dans ce domaine.
Valorisation des sites nucléaires
Cette activité consiste à piloter les opérations d’assainissement d’équipements et d’installations,
ainsi que le démantèlement d'installations nucléaires. Areva intervient sur des sites français et
étrangers, pour ses clients comme pour le démantèlement de ses groupes d’installations.
Pour la première fois dans ce domaine, le CEA, actionnaire majoritaire d’Areva, a confié un contrat
d’assainissement à une entreprise à capitaux privés, en l’occurrence à Veolia. FO, s’y est vivement
opposée, car nous considérons que ce type de prestations ne doit pas être guidé par des
contingences financières. Malheureusement ce choix a été confirmé.
98
Logistique
Cette Business Unit conçoit et fabrique les emballages destinés au transport et à l’entreposage des
matières nucléaires. Cette activité propose également des prestations de transport de matières
nucléaires comme pour des clients extérieurs.
Sur cette activité et sur la période 2010/2014, FO a retrouvé sa représentativité.
Business group Énergies Renouvelables
Si Areva conserve ses activités malgré une baisse du marché de l’ordre de 30 % de 2011 à 2013, ce
Business Group repense actuellement ses investissements.
Dans le solaire à concentration, aucun contrat n’a été décroché pour la période 2012-2014. Areva
cherche donc activement un partenariat, notamment dans les pays d’installation potentielle de
cette technologie, pour se redonner du souffle et partager les investissements nécessaires.
Concernant les Bio énergies, la problématique d’approvisionnement en bio éléments permettant
l’alimentation des centrales biomasses est un point crucial, tout comme leur disponibilité à
proximité des centrales. Dans ce domaine, le Brésil et l’Inde sont au cœur de la stratégie d’Areva.
Dans l’éolien offshore (en mer), alors même que le groupe Areva a réussi à émerger comme un
acteur de référence, la consolidation du marché n’étant pas terminée, le groupe a engagé une
démarche d’association à 50/50 avec l’espagnol Gamesa qui a plus de 20 ans d’expérience dans
l’éolien « on shore » (à terre). Ainsi, il est probable que les éoliennes Arevea ne porteront plus ce
nom à l’avenir, mais celui de la nouvelle co-entreprise. Concernant la construction d’une usine de
fabrication d’éoliennes off-shore au Havre (700 emplois), les prévisions ont été revues. Areva n’a
obtenu qu’un contrat sur cinq dans l’attribution des champs maritimes français. Officiellement,
cela n’a pas remis en cause le projet, mais il est clair qu’il faut au moins deux champs pour justifier
un tel investissement. Par ailleurs, la forte baisse du marché en 2012 et 2013 a déjà eu pour
incidence de mettre au chômage partiel les salariés de l’usine d’Areva en Allemagne. Il faudra
donc attendre que de nouveaux champs soient attribués en France ou en Grande-Bretagne pour
lancer la construction de l’usine du Havre.
Dans le domaine de l’utilisation de l’hydrogène, le marché n’est pas suffisamment mature pour
que la pile à combustible, développée par Areva puisse être vendue à grande échelle. Les piles à
combustible permettent d'assurer la continuité de la fourniture d'électricité à moyen et long
terme et ce même dans des environnements difficiles. Bien que reconnue comme une des plus
abouties et bien qu’ayant donné des résultats satisfaisants, seule ou dans des systèmes hybrides,
Areva semble pour l’instant vouloir repositionner cette solution comme une activité de R&D. Cela
devrait avoir des conséquences sur le nombre de personnes employées pour cette activité chez
Areva TA à Cadarache dans le sud de la France. Visiblement cela ne se traduirait pas par des
licenciements.
FO n’est pas représentée dans cette Business Group.
FO acteur de la négociation
Sur la période 2010/2014, malgré une remise en cause des accords négociés pendant la période
précédente, les équipes FO ont évolué vers plus de solidarité les unes envers les autres. La
coordination des équipes, rattachée à plusieurs Fédérations, s’est accrue et les équipes syndicales
les moins solides ont reçu l’appui des plus fortes dans un contexte de fraternité.
99
Au niveau du groupe, FO s’est engagé sur de nombreux accords :
Dialogue Social
FO est signataire de l’accord sur le dialogue social Areva qui prévoit notamment le poste de
coordinateur qui chapeaute les Délégués Syndicaux Centraux de chaque filiale à établissements
multiples. Au-delà des dispositions et garanties de l’accord Areva, chaque filiale dispose d’un
accord complémentaire avec des moyens spécifiques.
Mobilité
En revoyant les conditions de mobilité professionnelle et géographique, tous les salariés d’Areva,
quelle que soit leur filiale, bénéficient désormais des mêmes principes en la matière. L’accord
prévoit également les indemnités « plancher ». Cet accord a été paraphé par FO et n’a pas
empêché la signature d’accords plus favorables en matière d’indemnités dans certaines filiales.
Handicap
Deux accords relatifs au handicap ont été signés par FO. Le premier couvre la période de 2010 à
2013. Un échec ressenti concerne le nombre d’embauches en CDI inscrit dans l’accord (120), qui
n’a malheureusement pas été respecté. En effet, juste après la signature, Areva a stoppé ses
embauches pour une durée de 2 ans, ce qui a eu des conséquences pour l’ouverture de postes de
travail dans l’ensemble du groupe. Même si Areva n’a pas bloqué les embauches concernant les
personnes en situation de handicap, la situation générale du groupe a contribué à cet échec. FO a
néanmoins paraphé l’accord 2014/2016 avec de nouveaux objectifs, auxquels doivent s’ajouter les
embauches non réalisées sur la période précédente.
Couverture Prévoyance Santé
Dans ses filiales, Areva disposait de nombreuses couvertures santé et prévoyance. En 2010, une
négociation d’accord unique sur l’ensemble du groupe a permis la mise en place de la même
couverture pour toutes les filiales du groupe. Le groupe y a sans doute trouvé un intérêt majeur
pour réduire ses dépenses globales et ses frais de gestion.
Certaines filiales, dont les garanties étaient déjà de bon niveau et dont le coût de ce type
couverture était inférieur, ont été mises à contribution et leurs salariés n’ont pas toujours
apprécié cette démarche. Néanmoins, cela a permis la mise en place d’une couverture de bon
niveau dans toutes les filiales du groupe, mais aussi la mise en place d’une cotisation
intergénérationnelle afin que les personnes qui partent en retraite puissent bénéficier d’une
couverture santé à tarif contenu ; FO s’est donc engagée sur cet accord.
Par ailleurs, alors qu’un seul prestataire devait être choisi au risque de voir un assureur désigné en
lieu et place d’institutions paritaires, au final, cette négociation de près d’un an a prévu le partage
en trois de ce contrat. Un assureur et deux institutions paritaires ont donc en charge la couverture
santé et prévoyance du groupe Areva.
Qualité de vie au travail
Dès 2010, Areva a souhaité conclure un accord de qualité de vie au travail. FO souhaitait un accord
sur les risques psychosociaux.
100
Au terme d’une phase de préparation de 6 mois, durant laquelle les organisations syndicales et la
Direction d’Areva ont demandé le soutien de l’ANACT (Agence Nationale pour l'Amélioration des
Conditions de Travail) pour s’accorder sur les terminologies et le sens des travaux qu’ils
souhaitaient conduire, une négociation de près d’un an a eu lieu. Cela a conduit, en mai 2012, à la
signature par FO et deux autres organisations d’un accord « qualité de vie au travail ».
FO considère cet accord comme un outil qui doit permettre aux différents acteurs impliqués de
répondre aux problématiques, notamment celle des risques psychosociaux au travail. Un test de
télétravail une fois par semaine, pendant une durée de 6 mois, réalisé auprès de 50 personnes, a
permis de conclure un an plus tard un avenant pour étendre ce télétravail d’un jour fixe par
semaine à l’ensemble du groupe pour les salariés volontaires.
Dans cette négociation, FO a été moteur, notamment pour prendre en compte les problématiques
des salariés travaillant en zones urbaines, qui sont de plus en plus amenés à rechercher un
domicile éloigné pour des raisons de coût de logement. Il est vrai que ces dispositions sont
facilitées pour les postes tertiaires, mais FO s’est attachée à ce que toutes les catégories
professionnelles puissent y accéder. L’engagement de chaque salarié est pris pour un an et la
volonté de continuer doit être explicitement formulée pour s’assurer que les salariés sont bien
volontaires.
Sur le reste de l’accord, l’application s’avère difficile. Les réorganisations incessantes ont amené la
mise en place d’organisations matricielles, qui nous l’avons mentionné plus haut, ont pour nombre
de salariés été conduits à une perte de sens dans la réalisation de leur travail. Le pilotage du
groupe au plus haut niveau avec le développement de « reporting » et processus nombreux, a
généré une diminution des marges de manœuvre du management intermédiaire.
Dans le même temps, la politique salariale s’est tendue et les marges de manœuvre pour répondre
aux insatisfactions ont aussi été réduites. FO considère que ce n’est pas la mise en place des seules
cellules d’écoute qui peut permettre aux salariés dans le mal être de reprendre pied. Nous
sommes donc dans une phase de réflexion quant à notre positionnement sur cet accord.
Santé au Travail
Dans un contexte de réduction du nombre de médecins du travail en France, Areva a lancé une
démarche de mutualisation des moyens en vue d’instaurer la mise en place de plateforme en
matière médicale. Ainsi, plusieurs sites sont désormais couverts par des équipes communes sur de
grandes zones géographiques.
Etant donné que les activités des salariés d’Areva incluent des métiers à risques, notamment ceux
exposés aux rayonnements ionisants, nous avons poussé la négociation au plus loin de nos
arguments pour obtenir des engagements de moyens. Lorsque la direction d’Areva a indiqué
qu’elle considérait être au terme de la négociation, nos négociateurs ont estimé ne pas disposer
d’engagements suffisants. FO ne s’est donc pas porté signataire de cet accord. Nos représentants
dans les CHSCT d’établissement ont donc mené les actions nécessaires à la prise en compte des
impératifs dus aux salariés de notre groupe.
101
Négociations dans les filiales
FO s’est portée signataire de nombreux accords dans les filiales d’Areva : égalité/diversité
professionnelle, compte épargne temps, dialogue social, harmonisation des statuts, augmentation
des dotations CE, intéressement, conditions de travail, etc. Tant que ces accords permettent des
avancées, FO se porte signataire dans les filiales où nous sommes représentatifs. Le chemin vers
une harmonisation totale des statuts au sein du groupe Areva est encore long mais nous nous y
attelons.
FO revendique et obtient le 12ème comité de filière stratégique : celui du Nucléaire.
Sous l’impulsion de toute notre organisation syndicale FO, le 25 juillet 2011, le comité stratégique
de filière nucléaire est installé. Le secrétaire général de la Confédération, Jean-Claude Mailly, dans
un courrier adressé au Premier ministre le 19 avril 2011, a rappelé nos revendications :
« Depuis longtemps, FO revendique que notre pays dispose d’une industrie, de centres de
recherche et d’organismes de contrôles à caractère public avec des moyens suffisants et des
compétences adaptées à leurs missions.
Face aux risques de démantèlement et de privatisation de la filière nucléaire française, sa
sécurisation dans le cadre d’une véritable politique industrielle publique nationale ambitieuse de
l’Etat constitue un impératif. L’augmentation des efforts de recherche et d’ingénierie par la
puissance publique, le développement du contrôle par des agents publics dans un cadre
indépendant et l’impératif de la sureté et de la sécurité des personnels (sur tout le cycle de
l’activité nucléaire, civile et militaire) et des citoyens doit primer sur les questions de rentabilité.
L’industrie nucléaire comporte des enjeux spécifiques qui nécessitent de garantir sa pérennité en
la soustrayant aux aléas conjoncturels et aux marchés. Le cadre du CSFI Nucléaire le permettrait.
Des questions comme celles des budgets du commissariat à l’énergie atomique (CEA), des moyens
confiés à l’autorité de sureté nucléaire (ASN) ou de l’indépendance financière de l’institut de
radioprotection et de sureté nucléaire (IRSN) méritent également un vrai débat au sein de la
filière ».
Une partie de l’équipe FO AREVA NP avec notre secrétaire général Jean-Claude Mailly
102
LE MARCHE DES ASCENSEURS
Le marché des ascenseurs, escaliers mécaniques et trottoirs roulants comprend environ 500
professionnels. La grande majorité des intervenants fournit des prestations de services
(maintenance, réparation et modernisation). En effet, depuis l’entrée en vigueur de la loi SAE de
2003, les propriétaires de bâtiments publics ou privés ont l’obligation d’effectuer des travaux de
mise en conformité des ascenseurs et les obligations de maintenance ont été renforcées. Cette
réglementation a représenté pour de nombreux opérateurs, une opportunité de pénétrer le
marché. Un phénomène rendu plus aisé par la relative faiblesse des barrières à l’entrée (a
contrario de la fabrication).
Le marché français se caractérise par la présence d’un oligopole formé par les 4 majors mondiaux :
l’Américain Otis (près de 40 % du marché à lui seul), l’Allemand Thyssenkrupp, le Finlandais Kone
et le Suisse Schindler. Ces groupes maîtrisent l’ensemble de la chaîne de valeur, de la fabrication à
la maintenance et modernisation. A leurs côtés, se positionnent de multiples TPE-PME, axées
principalement sur des activités de services.
Chiffres d’affaires du marché français des ascenseurs
25,00%
20,00%
15,00%
10,00%
5,00%
0,00%
2006
2007
2008
2009
2010
2011
2012
2013e
2014p
-5,00%
-10,00%
Chiffres d'affaires du marché français
Unité : % des variations annuelles en valeur
Nouvelle baisse du chiffre d’affaires en 2014
Le chiffre d’affaires français des ascenseurs reculera de 2 % en 2014. Cette nouvelle baisse
s’expliquera en grande partie par la baisse des prix moyens des prestations de maintenance et des
travaux de mise en conformité des ascenseurs. Face à un marché mature, dont plus de 70 % de
l’activité est constituée par les prestations de services (entretien, réparation et modernisation), et
selon les experts du secteur, les quatre leaders (Otis, Thyssenkrupp, Kone, Schindler) seront de
nouveaux contraints de rentrer dans un processus de compétition par les prix pour conserver leurs
parcs ascenseurs en maintenance.
103
Ils doivent en effet composer avec la concurrence qu’ils se livrent entre eux et avec la pénétration
croissante du marché par des PME-TPE locales ou régionales. Il est peu probable que l’approche
de la date butoir officielle pour les travaux de la 2 ème tranche de la loi SAE 2003 (juillet 2014) se
traduise par une très forte augmentation des travaux de modernisation. En effet, un tel
phénomène ne s’est pas produit en 2013 alors que la date butoir, fixée au 30 juin 2013, avait été
annoncée comme repoussée. De plus, l’augmentation du taux de TVA applicable, qui est passé de
7 % à 14 % en janvier 2014, renforcera les pressions des clients sur les prix. Enfin, concernant les
activités d’installations d’ascenseurs (20 % du chiffre d’affaires du marché), l’année 2014 devrait
se montrer de nouveau décevante en raison d’un niveau de construction de bâtiments toujours
faible.
Avancement de la mise en sécurité du parc français d’ascenseurs (loi SAE)
2008
2009
2010
2011
2012
1ère tranche
Echéance 31/12/2010
2ème tranche
Echéance 31/12/2014
3ème tranche
Echéance 30/06/2021
60 %
75 %
85 %
92 %
95 %
35 %
39 %
50 %
52 %
60 %
15 %
16 %
17 %
19 %
20 %
Etat
d’avancement
total du parc
nd
42 %
45 %
58 %
63 %
Les TPE et PME résistent d’avantage au recul du marché
En France, les groupes Otis (Etats-Unis), Schindler (Suisse), Kone (Finlande), Thyssenkrupp
(Allemagne), réalisent plus de 80 % du chiffre d’affaires du marché et détiennent en maintenance
entre 75 % et 82 % du parc d’ascenseurs selon les estimations. A lui seul, Otis réalise environ 40 %
du chiffre d’affaires sectoriel grâce à la fois à ses activités de production et de service. Cependant,
de nombreux petits opérateurs ont fait leur apparition suite à la loi SAE. Ces dernières années, ces
PME et TPE ont pu observer une forte croissance allant de + 48 % entre 2006 et 2012 contre + 25
% pour l’ensemble du marché. Sur l’année 2014, ces sociétés devraient encore petit à petit
grignoter des parts de marché aux gros majors de la profession. En 2012, pour relancer une
certaine concurrence, les pouvoirs publics ont publié un décret permettant à un propriétaire
d’ascenseur de résilier d’une manière anticipée son contrat d’entretien en cas de grosse
réparation. Les majors ont tout de suite contre- attaqué en intégrant dans leur contrat de
maintenance des indemnités importantes en cas de rupture de contrat.
Caractéristiques structurelles, un marché concentré géographiquement
Le nombre d’acteurs a augmenté dans les activités de maintenance. Il y a un tissu dense de PME
aux côtés des 4 majors de la profession (Otis, ThyssenKrupp, Kone et Schindler). Effectivement, de
nombreux opérateurs sont apparus depuis l’adoption de la loi SAE, une évolution facilitée par la
faiblesse des barrières à l’entrée pour les activités de maintenance.
L’Ile-de-France, est le premier parc d’ascenseurs en France avec 40 % des entreprises. Les trois
premières régions d’implantation (Ile-de-France, PACA, Rhône-Alpes) abritent près des deux tiers
des sociétés de fabrication, d’installation, de modernisation et de maintenance/réparation
d’ascenseurs établies dans le pays.
104
Localisation géographique de l’activité
REGIONS
Ile-de-France
PACA
Rhône-Alpes
Alsace
Aquitaine
Autres
ENTREPRISES
202
69
63
24
23
129
510
(Unités : nombre d’entreprises et de salariés, part en % du total)
PART
39.6 %
13.5 %
12.4 %
4.7 %
4.5 %
25.3 %
100 %
Répartition du nombre d’entreprises et des effectifs
SALARIES
ENTREPRISES
PART
De 0 à 9 salariés
104
56,5 %
De 10 à 19 salariés
33
17,9 %
De 20 à 49 salariés
23
12,5 %
De 50 à 249salariés
18
9,8 %
250 salariés et plus
6
3,3 %
TOTAL
184
100,0 %
(Unités : nombre d’entreprises et de salariés, part en %).
EFFECTIFS
396
460
735
1 527
9 901
13 019
PART
3,1 %
3,5 %
5,6 %
11,7 %
76,1 %
100,0 %
Travaux sur la précision d’arrêt
La bataille est déclarée par le gouvernement, qui, contre l’avis des ascensoristes, décide en mai
2013 de reporter la date d’échéance de la 2ème phase. Il est à noter que fin 2012, seuls 60 % des
ascenseurs concernés par la 2ème tranche des travaux prévus par la loi SAE de 2003 avaient été
mis en conformité, contre 52 % fin 2011. En plus de ce report, une décision grave pour la
profession, et que la Fédération FO Métaux a combattu auprès du ministère du Logement, le
moratoire sur l’obligation de mise en place d’un dispositif de précision d’arrêt est lancé.
La Fédération et nos trois DSC ont tout de suite réagi à ces décisions pour défendre les intérêts des
salariés de ce secteur. Les différents communiqués de presse et courriers témoignent de notre
engagement dans cette bataille pour l’emploi du secteur, mais également pour la sécurité des
usagers et de tous les techniciens.
Le 11 septembre 2013, lors d’une première réunion, nous avons rappelé nos revendications en
termes d’emplois pour la profession et argumenté nos positions sur le maintien du dispositif de
précision.
Le 25 février 2014, une deuxième réunion s’est tenue au ministère du Logement. Là encore, nous
avons insisté sur nos positions sur le maintien de ce dispositif afin de préserver de préserver plus
de 1 000 emplois dans le secteur. Ce qui est absolument incompréhensible, c’est que le
représentant du ministère s’obstine malgré les acteurs présents autour de la table et qu’ils soient
tous d’accord sur le maintien du dispositif. Une telle décision serait pour la profession une
catastrophe sociale. Nos délégués syndicaux centraux, Sylvie GALUPPO (Otis), Bernard GULON
(Schindler), Cédric ZIELINSKY (Kone) ont été très actifs sur ce sujet et c’est ensemble que nous
avons construit notre cahier revendicatif.
105
ASCENSORISTE : Coordination à l’échelle mondiale
Les 8 et 9 octobre 2013, le siège genevois d’industriAll Global Trade Union a accueilli des
représentants syndicaux du secteur des ascenseurs et escalators venant des quatre coins du
globe : Allemagne ; Autriche, Espagne, Italie, Finlande, Etats-Unis, Singapour, Irlande, Chili,
Belgique, etc. Notre organisation syndicale était représentée par Cédric Zielinski. Pourquoi la mise
en place de cette coordination, qui constituait une première ? « Parce que les entreprises du
secteur, qui se sont développées du fait de l’urbanisation croissante, sont présentes dans le
monde et qu’il est devenu nécessaire de s’organiser à la même échelle pour mener un travail
syndical efficace et défendre les droits de tous les salariés, et ce quel que soit leur pays ». En
conséquence, cinq groupes de travail ont été constitués : comparaison des conditions de travail,
salaires, couverture syndicale et conventions collectives, utilisation du travail précaire, santé et
sécurité au travail.
Chacun de ces groupes couvrira sa thématique au travers des différents métiers du secteur
(fabrication, installation, entretien, modernisation) et en présentera leur particularité. Ils
commenceront par réaliser un état des lieux, ce qui doit permettre d’identifier des
problématiques communes puis ensuite mettre au point des solutions globales, notamment des
accords-cadres internationaux. Outre des réunions régulières pour effectuer ces travaux, la
coordination prévoit également de concevoir et de lancer des campagnes sur des sujets précis, tels
que le respect du droit, la liberté syndicale, l’injuste augmentation des cadences. Face aux géants
mondiaux, du côté syndical, nous construirons un cahier revendicatif à la hauteur des enjeux pour
la profession et de tous les salariés du secteur.
FO entend bien peser dans cette coordination industriAll. Numéro 1 chez Kone, 2 chez Otis et à jeu
égal avec deux autres organisations syndicales chez Schindler, nos forces sont clairement
identifiées et visibles ce qui fait de notre organisation un interlocuteur incontournable sur
l’échiquier syndical.
Au niveau de la Fédération, en plus des coordinations syndicales pour chaque entité, Kone,
Schindler et Otis, la Fédération organise, autant de fois qu’il est nécessaire, une coordination des
ascensoristes et entend bien faire remonter à industriAll, par l’intermédiaire de notre
représentant FO, les problématiques rencontrées dans chacun des groupes où FO est présent.
Coordination à la Fédération d’une partie des équipes de Schindler, Otis et Kone.
106
Le 7 février 2014, la Fédération FO Métaux adresse un courrier au ministère de l’Ecologie, du
développement durable pour défendre l’emploi dans le secteur des ascenseurs.
Objet : Moratoire sur la mise en place d’un dispositif d’arrêt pour les ascenseurs
Madame la Ministre,
Lors de la réunion du 11 septembre 2013 qui s’est tenue au sein même de votre ministère, la
Fédération FO de la Métallurgie, avec ses représentants du secteur des ascensoristes, a fait part à
vos conseillers de ses plus vives préoccupations quant au moratoire et votre décision sur le
dispositif de précision d’arrêt de la cabine pour tous les ascenseurs à l’exception de ceux installés
dans les établissements publics.
Cette décision, comme nous le craignions, a eu d’ores et déjà des effets néfastes sur l’emploi, sans
compter sur les risques pesant sur la sécurité des usagers. Dans plusieurs entreprises du secteur, les
recrutements sont gelés, les plans de formation des techniciens suspendus. Plus grave encore, des
plans sociaux sont discutés et concernent déjà plus de 450 salariés et à terme, c’est plus de 2 000
emplois qui seront concernés avec une profession en grande difficulté.
Face au fléau du chômage et au combat du gouvernement qui tend à vouloir réduire le nombre de
chômeurs en France, nous pensons qu’il est important de remédier à cette situation y compris dans
ce secteur.
Pour faire suite au groupe de travail qui a été mandaté par votre ministère, nous souhaitons que
les résultats de ce groupe soient pris en compte afin de rétablir la mesure d’une mise en place d’un
dispositif de précision d’arrêt comme prévue dans la loi "urbanisme et habitat" du 2 juillet 2003. Ce
qui nous permettra de revendiquer auprès des employeurs de la profession, l’arrêt de la spirale
infernale des destructions d’emplois.
Vous remerciant de l’attention que vous porterez à notre demande, nous restons à votre
disposition. »
107
ZOOM SUR LA SOCIETE OTIS
Nombre de salariés
Nombre
6000
5796
5757
5500
5187
5086
5000
4993
4500
2009
2010
2011
2012
2013
Année
Représentativité au sein d’Otis
FO est la première organisation syndicale chez OTIS avec 28 %
2012 : création d’une nouvelle section sur le site d’Argenteuil. Le nouveau cycle électoral
s’est déclenché en 2013 et doit se terminer en 2016 ;
2013 : bons résultats sur Portis et Gien. Nos élus confirment leur représentativité ;
2014 : création d’une nouvelle section dans l’établissement du Sud-Est ;
2015 : des élections sont prévues dans 5 établissements. Nous sommes présents dans 3
établissements, notre objectif est d’ouvrir une section dans les 2 autres.
108
Les principaux accords négociés :
2010
L’accord relatif à l’emploi des séniors a été signé le 21 octobre.
Négociation d’un accord d’astreinte sans aucune signature. Décision unilatérale de la
direction, mais pas appliqué à ce jour.
2011
Négociation sur la pénibilité : une analyse a été faite



2012
115 personnes sont touchées par le travail de nuit ;
270 personnes touchées par le travail alterné ;
70 personnes sont exposées au bruit.
Accord préretraite signé par FO le 10 décembre pour une durée de 3 ans.
Contrat de génération signé par FO le 18 septembre.
Accord égalité hommes/femmes signé par FO le 28 novembre.
2013
Accord droit syndical signé le 21 octobre précisant le fonctionnement des DSC ainsi que le
budget des frais inhérents à la fonction.
Accord prévoyance signé le 18 septembre.
Accord sur l’ICHS (instance centrale d’hygiène et sécurité) signé le 28 novembre.
Le but est de travailler en amont en central, des sujets relatifs à l’hygiène, à la sécurité, à
la santé et aux conditions de travail.
CONDITION DE TRAVAIL
FO intervient au niveau des CHSCT pour défendre les conditions de travail des salariés d’Otis.
Suite à plusieurs expertises mandatées par des CHSCT sur la charge de travail, création d’un
comité de diagnostic sur les charges de travail du technicien de maintenance. Plusieurs groupes de
travail ont été créé à l’issue de ces réunions (ex. DATI, nouvel outil technicien, véhicule, vêtements
de travail, salissures). Le comité se poursuit en 2014.
Le dossier amiante est toujours d’actualité
En 2008, la Fédération FO Métaux dépose plainte au pénal contre Otis pour mise en danger de la
vie d’autrui. En 2011, les organisations syndicales maintiennent leur plainte contre Otis.
Le 22 décembre 2013 – Article dans « Le Monde »
Des juges enquêtent sur la contamination de salariés d’Otis. Le Parquet de Paris a ouvert le 31 mai,
une information judiciaire sur l’exposition à l’amiante de salariés d’Otis pour « homicides et
blessures involontaires dans le cadre du travail » et « mise en danger de la vie d’autrui » a-t-on
appris le vendredi 20 décembre. Trois juges d’instruction parisiens enquêtent sur les maladies
contractées par des dizaines de salariés de l’entreprise lors d’interventions de maintenance des
ascenseurs.
109
Négociations annuelles obligatoires
2010
o Le salaire minimum passe de 1.450 à 1.550 euros. Cela concerne 120 personnes.
o 1 % en AG pour tout le monde.
o Après une journée de grève, nous avons obtenu 60 € de talon.
2011
o
o
o
o
Non cadres : 0,75 % en AG + 1,4 % en AI.
Cadres : 2,2 % en AI.
Le salaire minimum est valorisé à 1.580 euros.
Ticket restaurant : 7 € pour la province, 8 € pour l’IDF.
2012
o
o
o
o
Cadres et AMA : 2,1 % en AI.
Le salaire minimum est valorisé à 1.650 euros.
Salaire > 1.800 euros : 1,5 % en AG et 0,6 % en AI.
Salaire <= 1.800 euros : 1,2 % en fixe et 0,9 % au mérite.
2013
o Cadres + AMA : 1,5 % en AI.
o Pour les non cadres : 0,5 % en AG et 1 % en AI.
2014
o Cadres et AMA : 1,3 % en AI
o Non cadres : salaire > à 1.800 euros : 0,9 % en fixe et 0,4 % au mérite.
salaire <= à 1.800 euros : 0,4 % en fixe et 0,9 % au mérite.
Plan de sauvegarde de l’emploi
o 2009 : 140 postes supprimés et 29 transferts ;
o 2012 : 58 postes supprimés et la fermeture de deux établissements (Cergy et la région Est).
Les représentants FO en grève lors des NAO 2013
110
ZOOM SUR LA SOCIETE KONE
Dans le secteur des ascenseurs, des escaliers mécaniques et des portes automatiques, Kone est
une entreprise de services mondialement réputée comme un leader technologique offrant les
services et produits les plus innovants.
Kone vend, fabrique, installe, entretient et modernise des ascenseurs et des escaliers mécaniques,
et assure également l’entretien de portes automatiques. Kone fait partie de Kone Corporation,
fondée en Finlande en 1910. Les actions de classe B de Kone Corporation sont cotées à la Bourse
d'Helsinki depuis 1967.
En 2012, Kone a enregistré un chiffre d’affaires net annuel de 6,3 milliards d’euros et employait en
moyenne 40.000 personnes dans le monde.
Présent dans 50 pays, Kone possède huit unités de production réparties sur les principaux marchés
ainsi que sept centres de R&D. Son siège social se situe à Helsinki (Finlande).
Kone occupe la troisième place sur le marché mondial des ascenseurs et escaliers mécaniques.
Kone compte quelque 800 centres de service répartis dans plus de 50 pays. Outre la livraison
d'environ 30.000 nouveaux ascenseurs et escaliers mécaniques chaque année, Kone entretient
570.000 appareils ainsi que plus de 270.000 portes de bâtiments automatiques.
KONE France :

Equipements neufs
– 2 500 ascenseurs, escaliers mécaniques et trottoirs roulants neufs installés/an ;
– 1 650 portes neuves installées/an.

Maintenance et modernisation
– Plus de 100 000 ascenseurs et escaliers mécaniques sous contrat de maintenance ;
– Leader des portes automatiques avec plus de 125000 installations sous contrat de
maintenance.

Effectif au 1er janvier 2014 : 3 332 salariés dont plus de 2 200 techniciens. Une baisse de
plus 300 salariés depuis 2010.
3500
3000
2500
2000
1500
1000
500
0
2010
2011
2012
2013
2014
111
Si la loi SAE a largement boosté les ascensoristes et a généré de nombreuses embauches, la fin de
l’embellie approche. Quand Kone s’ajuste au niveau des effectifs, d’autres entreprises du secteur
ont d’ores et déjà mis en place des plans de sauvegarde de l’emploi.
Accords dans l’entreprise
Stress ; handicap ; contrat de génération ; GPEC ; égalité hommes/femmes ; participation ;
intéressement, etc.
L’ensemble des élus FO sont soudés afin de faire respecter chacun de ces accords dans
l’entreprise.
Représentativité Syndicale
FO est la première organisation syndicale avec 45 % des voix ! Depuis 6 ans, FO Kone résiste aux
attaques et reste, en 2014, la première organisation syndicale avec 45 % en représentativité
nationale pour les trois prochaines années. FO Kone s’appuie sur les 157 élus sur la France, qui
s’efforcent de défendre les intérêts des salariés et continuent à obtenir de nombreuses avancées,
tant sur les salaires que sur les conditions de travail. Notre force est le dialogue social qui a permis
de tenir plus 30 ans « sans conflit social » dans l’entreprise. Les combats de FO apportent des
résultats concrets. Ces victoires, nous les obtenons car nous représentons une Force que la
Direction ne peut pas ignorer. La Force du nombre, la Force des convictions, la Force des valeurs.
De nombreux accords ont été négociés avec FO. Dans un premier temps, la bataille du salaire : Sur
ces 4 dernières années, FO a obtenu plus 8,7 % d’évolution de salaire. FO Kone, c’est une équipe
composée d’hommes, de femmes, de jeunes, de seniors et de tous les métiers de l’entreprise. Elle
sait se renouveler à chaque élection en gardant ses valeurs, son dynamisme, tout en étant
innovante, efficace et être force de proposition.
Coordination FO Kone à la Fédération
112
LE SECTEUR DES STATIONS-SERVICE
ET
LA FABRICATION DE DISTRIBUTEURS DE CARBURANT
ZOOM SUR LE GROUPE TOKHEIM
Le groupe Tokheim, dont le siège social est situé à Paris, est implanté dans 33 pays. Il est le leader
mondial sur le marché de solutions pour la vente de carburant au détail, et offre également une
prestation qui englobe la totalité des matériels pour les stations-service. Son chiffre d’affaires est
de 643 M€. Il emploie5 400 employés en service direct pour plus de 40 000 stations et réalise 300
millions d’euros de transactions par an.
Tokheim Service Application (TSA)
Tokheim Service Application est basé à Grentheville (Calvados) et regroupe 241 salariés.
Fabrication de pompes (GPL) presque 2 000 par an, petites séries, réfection des ensembles
hydrauliques (pompes de carburant, mesureurs, pistolets, etc.) dépannage des cartes et du
matériel électronique et informatique. Gestion des pièces détachées pour TSF, pour les sociétés
concurrentes et pour l’exportation. Le marché français de la distribution de carburant reste peu
porteur compte tenu de l’érosion du nombre de stations-service, mais la bonne gestion des
problèmes de l’entreprise et des salariés a fait qu’il n’y a plus qu’un seul syndicat, FO.
Politique salariale 2012/2013
Non cadres => AG 1,4% et 0,6 % d’AI.
Cadres => AI 2 %.
Titres restaurant => nouvelle répartition des parts salariales 55/45.
Augmentation de l’indice hiérarchique pour le calcul de la prime d’ancienneté.
Tokheim Service France (TSF)
Tokheim Service France, dont le siège est situé au Plessis-Robinson (Hauts-de-Seine), regroupe 834
salariés (862 avec les intérimaires) dans 13 établissements avec un parc automobile de 673
véhicules et divisé en trois secteurs géographiques : grand Nord, grand Paris, grand Ouest. Cela a
déterminé la position des trois CE ainsi que celle des trois CHSCT, ces entités sont centralisées avec
un CCE et un observatoire des CHSCT.
Rayonnement de l’activité
Actuellement, l’entreprise doit intervenir sur 120 543 équipements (pistolet et monétique). Le
secteur d’action regroupe l’ensemble des matériels se trouvant dans une station-service :
cuves de carburant ;
tuyauteries ;
ensembles de mesurage routier ;
informatique, monétique ;
télémaintenance ;
113
et maintenant le CRIB qui concerne l’environnement de la station autre que la distribution
(éclairage, piste, etc.).
Nouvelle réglementation, nouvelle façon de travailler
Il a fallu faire face aux nouvelles réglementations concernant la métrologie. Précédemment, le
contrôle métrologique des distributeurs ne concernait que la partie qui mesurait et contrôlait le
carburant (groupe de pompage, mesureur, émetteur, calculateur). La nouvelle réglementation
veut qu’à partir du moment où une partie de la chaîne est touchée, un contrôle complet doit être
effectué : métrologique et administratif. Cela va jusqu’au contrôle de la compatibilité des organes
internes de l’appareil et cela concerne toutes les parties de l’appareil qui sont plombées ou au
contact du carburant.
Cette nouvelle réglementation a sérieusement rallongé le temps d’intervention sur site, puisqu’un
contrôle complet peut durer une heure en plus du dépannage. Il a fallu embaucher plus de
personnel pour pallier ce problème. Le poids relatif des agents de maîtrise diminue au profit des
employés
Tableau des effectifs
Effectifs moyen
2009/10
2010/11
2011/12
2012/13
N/N-1
Cadres
255
263
277
277
+0 +0%
Agents de maîtrise
332
358
353
296
-57 -16,1%
Employés
75
62
62
109
+47 +75,8%
Ouvriers
181
153
152
157
+5 +3,3%
L’érosion du prix des contrats de maintenance
L’intensification des pressions concurrentielles a énormément fait chuter le prix du contrat de
maintenance. Les clients exigent une baisse de 30% du prix pour les mêmes prestations. Il a donc
fallu trouver de nombreuses solutions pour ne pas toucher la masse salariale (rapatrier les
prestations qui étaient effectuées à l’extérieur, changement de la flotte pour des véhicules plus
petits et plus économiques, moins de stock dans les véhicules, gestion et répartition des
interventions par PDA, etc.).
Moins cher, mais sécurité maximum
Nous avons toujours « une épée de Damoclès » au-dessus de nos têtes, bien que l’usage des EPI,
l’utilisation d’outillage ADF et d’explosimètre individuelle soit de mise, le moindre accident ou
incident pourrait mettre en péril les contrats de maintenance et les installations et, par ricochet,
les emplois. Maintenant, nos clients exigent d’être mis au courant s’il se produit un accident,
même chez leurs concurrents (un blessé = contrat suspendu jusqu'à la fin de l’enquête ; un mort =
contrat résilié).
Politique salariale 2012/2013
Une enveloppe de 2,4 % pour les AI et AG ; répartie en 1,6 % AG et 0,8 % en AI.
114
Les accords signés
Les régimes d’astreinte, les contrats de génération, mise en place d’un compte épargne temps, le
temps de travail instaurant des heures de compensation sur les heures supplémentaires non
planifiées, FO est un acteur incontournable chez TOKHEIM.
Ci-après, la liste des accords négociés et signés par notre organisation syndicale FO.
décembre 2013
octobre 2013
juin 2013
janvier 2013
octobre 2012
juillet 2012
juin 2012
janvier 2011
Accord à durée déterminée ; n°9 relatif à l’aménagement du temps de travail
pendant la période allant du 1er janvier au 30 Juin 2014.
Accord relatif au contrat de génération au sein de la Société Tokheim Services France
SAS.
Accord d’intéressement TSF.
Accord portant sur les rémunérations, la politique salariale et sur les augmentations
de salaires des non cadres de la société Tokheim Services France.
Procès-verbal n°3 de la Commission de Suivi de l'avenant du 4 janvier 2013 à l’accord
à durée indéterminée du 17 décembre 2009.
Procès-verbal n°2 de la Commission de Suivi de l'avenant du 4 janvier 2013 à l’accord
à durée indéterminée du 17 décembre 2009.
Procès-verbal n°1 de la Commission de Suivi de l'avenant du 4 janvier 2013 à l’accord
à durée indéterminée du 17 décembre 2009.
Avenant à l'accord à durée indéterminée relatif à la réduction et à l'aménagement
du temps de travail au sein de la société Tokheim Services France SAS du 17
décembre 2009.
Accord pour la mise en place d'un compte épargne temps chez Tokheim Services
France.
Accord à durée déterminée relatif à la gestion prévisionnelle des emplois au sein de
la société Tokheim Services France SAS.
Accord de méthode à durée déterminée relatif au dispositif d'accompagnement dans
le cadre de difficultés structurelles au sein de la société Tokheim Services France
SAS.
Accord n° 3 portant sur la mise en place d'un régime d'astreinte au sein de Tokheim
Services France.
Avenant au contrat de désaccord portant sur les rémunérations, la politique salariale
et sur les augmentations des salaires des non-cadres et des cadres de la société
Tokheim Services France en 2012.
Avenant accord astreinte.
Avenant à l'accord d'intéressement TSF du 7 décembre 2010.
Constat de désaccord portant sur les rémunérations, la politique salariale et sur les
augmentations des salaires des non cadres et des cadres de la société Tokheim
Services France en 2012.
Avenant n°3 au premier protocole d'accord relatif à l'exercice du droit syndical au
sein de la société Tokheim Services France du 23 octobre 2008.
115
Les instances FO
Le syndicat FO Tokheim est majoritaire dans toutes les instances. En effet, le travail syndical
effectué nous a permis d’obtenir aux dernières élections, une représentativité globale de 68,22 %.
Ainsi, FO tient tous les CE, CHSCT et le CCE ; il est un acteur social incontournable. FO s’est
toujours opposé aux licenciements. Même pendant les périodes difficiles de pertes de contrats,
nous avons toujours trouvé des solutions pour ne pas en arriver à cette extrémité.
Tous les syndicats tiennent leurs assemblées générales chaque année en présence du DSC (Yannick
DOSNE) et du secrétaire fédéral (Eric KELLER) en charge du secteur.
Deux coordinations sont organisées par année, dont l’une d’entre elles, à la Fédération. Ce sont
plus de trente délégués qui se réunissent pour étudier la situation économique et sociale de
l’entreprise. Des groupes de travail déterminent les orientations et les stratégies à mener pour
faire aboutir les revendications.
Les délégués FO TOKHEIM en réunion de coordination à la Fédération FO METAUX
116
LA MAINTENANCE ET LE DEPANNAGE D’APPAREILS DE
PRODUCTION D’EAU CHAUDE ET DE CHAUFFAGE (Gaz et Fioul)
Née en 2005 de la fusion des sociétés DOMOSERVICES et CGST-SAVE, SAVELYS est aujourd’hui
filiale de GDF-SUEZ.
SAVELYS est le spécialiste de la maintenance énergétique et solutions de chauffage, de
climatisation et de ventilation (VMC : ventilation mécanique contrôlée).
SAVELYS dispose de 250 agences à taille humaine regroupées en 7 directions régionales. Toutes les
agences bénéficient d’un accueil personnalisé, de leur propre équipe de techniciens avec véhicules
équipés et d’un stock de pièces détachées.
Au-delà de son cœur de métier historique qu’est l’entretien et le dépannage de chaudières à gaz,
SAVELYS s’est adapté et a évolué en même temps que les systèmes de chauffage actuels. SAVELYS
s’adresse à un panel de clientèle vaste, principalement individuelle mais également le collectif
public (HLM) et entreprises industrielles.
SAVELYS a développé des compétences nouvelles en matière d’énergie renouvelable tels que les
pompes à chaleur, les poêles à granules, les chauffe-eaux solaire les systèmes de climatisation, etc
et a ainsi élargi la palette de ses interventions.
SAVELYS apporte à ses clients la sécurité, la tranquillité (programmation des visites, fiabilité des
rendez-vous), le respect de la réglementation en matière d’installation gaz, de l’environnement
par des travaux de rénovation et d’économie d’énergie.
Chiffres clés :






4 200 collaborateurs
250 sites
3 300 techniciens
700 agents d’accueil
1 200 installateurs partenaires
8 centres de formation
117
Répartition des effectifs
Répartition des effectifs
Cadres
A.M
Employés
Au 31 décembre 2012, il y avait 4 266 salariés contre 4 236 au 31 décembre 2011, soit une
évolution positive de 0, 71 %.
Une entreprise moderne
Tous les techniciens sont équipés d’un terminal mobile et les véhicules d’interventions d’un boîtier
de géolocalisation ainsi que d’un GPS. L’ensemble est relié à un système informatique permettant
une gestion en temps réelle des interventions en clientèle. Le but est d’améliorer la réactivité face
aux urgences et par là, de renforcer la qualité de service.
De même, à la fin de son intervention, le technicien transmet les données au système
informatique, qui enregistre l’historique des interventions. Ces techniques modernes de
communication doivent permettre une augmentation sensible du nombre d’interventions
réalisées.
SAVELYS : un géant fragile ?
Le PDA (l’informatique embarquée).
Pour notre organisation syndicale FO, la mise en place de l’outil informatique a été source
d’interrogation et d’inquiétude. En effet, dans le cadre de la recherche d’une productivité accrue,
la direction a mis en place en 2010, un objectif sur 5 ans dénommé CAP 2015. Ce projet ambitieux
avait pour objectif de doubler le chiffre d’affaires (en 5 ans) avec seulement 15 % de personnel
supplémentaire. Compte tenu du terrain sur lequel nous évoluons, cet objectif était une pure
spéculation irréaliste. Le présent nous a donné raison.
L’outil informatique embarqué, s’il a permis de voir la productivité augmenter fortement la
première année, elle est aujourd’hui retombée à un niveau proche de celle existant avant sa mise
en place. Nous constatons que les techniciens sont au maximum de leurs possibilités techniques.
Compte tenu du nombre de marques et d’appareils dans chaque marque et sur lesquelles nous
intervenons, la maîtrise des connaissances nécessaires à la réalisation des interventions devient
utopique.
Les conditions de travail
Pour les techniciens, le nombre d’interventions réalisées dans une journée permet tout juste des
entretiens à minima. Les dépannages sont quant à eux régulièrement reportés au mieux au
lendemain faute de temps, de pièces détachées et de plus en plus souvent, de connaissances
techniques.
118
Des techniciens interviennent sur des appareils contenant de l’amiante. De ce fait, ils sont
contraints de se protéger en portant des combinaisons jetables, des masques anti-poussières, des
gants et des lunettes de protection.
Les secrétaires d’agences, de moins en moins nombreux, se voient imposer un tableau d’affichage
leur indiquant en permanence leur rendement. Ce tableau rajoute donc une angoisse
supplémentaire à la prise des appels téléphoniques entrants, qui en soit, est déjà naturellement
stressante.
Les salaires
La masse salariale brute s’élève à 117,4 M€, soit une hausse de 1,54 % par rapport à 2011. 7,81 %
de la masse salariale est consacrée à la part des primes à périodicité non mensuelle.
L’année 2014 a vu le résultat d’exploitation de SAVELYS en forte augmentation, avec une hausse
de + 16 % par rapport à l’année précédente. Cette augmentation du résultat d’exploitation est due
à l’augmentation des prix de + 2 %, à la maîtrise des coûts de la main-d’œuvre, donc de la masse
salariale, d’un gain de productivité de 3,4 % (même si c’est moins que prévu) et du CICE qui
rapportera 3,8 M€.
La décision unilatérale de l’employeur de supprimer la prime de douche, l’indemnité repas et les
augmentations de salaires, ont provoqué un mouvement de grève qui a contraint la direction à
remettre en place l’indemnité repas qui sera maintenant versée moyennant un justificatif, sinon
des chèques déjeuner seront remis aux techniciens. Les agents administratifs qui avaient déjà des
chèques-déjeuner se voient de ce fait désavantagés. Sous l’impulsion de FO, les NAO régionales
devraient permettre de redresser cette situation.
La formation
Face à l’évolution du matériel et du nombre croissant de marques de chaudières et d’interventions
diverses, nous avons alerté la direction sur une baisse sensible du niveau technique des
techniciens. Cette analyse est corroborée par les animateurs des centres de formation. Pour FO, la
formation doit préserver les compétences et apporter aux salariés, l’évolution nécessaire pour
rester connecter aux innovations des machines que nous retrouvons sur le marché des chaudières.
La sécurité
Pour diminuer les accidents de travail, l’entreprise insiste avec force sur le port des E.P.I, ainsi,
chaussures de sécurité, gants anti-coupure, masques anti-poussière (FFP1, FFP2 ou FFP3) et
lunettes de protection sont à la disposition des techniciens. Il est à noter que l’entreprise
demande aux salariés victimes d’accident du travail, de renoncer aux arrêts de travail pour
travailler sur des postes aménagés. Elle échappe ainsi aux pénalités de rigueur. Notre organisation
syndicale a dénoncé cette pratique.
Des élections professionnelles doivent avoir lieu. Les dates ne sont pas encore connues du fait
d’un litige récurrent entre organisations syndicales à propos de la répartition de certains salariés
dans le premier ou le second collège. Malgré un contexte conflictuel, FO devrait conforter sa
seconde place.
119
Malgré des relations intéressantes mais relativement difficiles avec la direction, FO a toutefois
signé des accords importants, apportant de réelles avancées aux salariés. Ci-après, les accords
signés pour les années 2010, 2011 et 2012.
2010
2011
2012
Avenant n°2 à l’accord instituant un système de protection sociale « prévoyance » et « frais de
santé ».
Avenant n°2 au plan d’épargne entreprise SAVELYS institué par accord du 20 juin 2006.
Accord d’entreprise relatif à l’abondement de SAVELYS dans le cadre du plan d’épargne retraite
collectif du Groupe GDF SUEZ.
Accord d’entreprise relatif à l’abondement de SAVELYS dans le cadre du PEG GDF SUEZ.
Avenant n°4 au protocole d’accord « CGST SAVE » aménagement et réduction du temps de
travail du 22 novembre 2000 portant sur le transfert du compte épargne temps sur un
dispositif d’épargne retraite pour les salariés non cadres de SAVELYS.
Protocole d’accord pré-électoral relatif au renouvellement des comités d’établissement de la
société SAVELYS.
Protocole d’accord pré-électoral relatif au renouvellement du CE régional SAVELYS
Rhône-Alpes.
Protocole d’accord pré-électoral relatif à l’organisation des élections des délégués du
personnel SAVELYS.
Protocole d’accord pré-électoral relatif à l’organisation des élections des délégués du
personnel SAVELYS Arles.
Accord d’entreprise relatif à l’abondement de SAVELYS dans le cadre du PEG GDF SUEZ.
Accord d’entreprise relatif à l’abondement de SAVELYS dans le cadre du plan d’épargne retraite
collectif du groupe GDF SUEZ.
Accord d’intéressement.
En conclusion, SAVELYS a su se propulser sur le chemin de la modernité en déployant des outils
performants et novateurs, mais la gestion du personnel reste archaïque et l’analyse des
possibilités de développement de l’entreprise a sans doute été faussée. Compte tenu des écarts
grandissants que nous constatons entre les volontés de la direction et les réelles possibilités du
terrain. FO dénonce régulièrement cet état de fait.
Une partie de l’équipe FO SAVELYS en coordination à la Fédération FO
METAUX
120
LES ORGANISMES DE CONTRÔLE
Présentation du secteur
La vocation des sociétés de contrôle est d’aider ses clients à :
Améliorer la sécurité des hommes et des biens ;
Protéger l’environnement ;
Optimiser la performance de leurs installations.
ZOOM SUR LA SOCIETE APAVE
Les chiffres clés :
10 000 collaborateurs dont 2 000 à l’international ;
130 agences ;
143 sites de formation ;
31 laboratoires et centres d’essai ;
200 000 clients.
La société Apave est découpée en plusieurs régions : Apave Nord-Ouest, Apave Alsacienne, Apave
Parisienne, Apave sudeurope et l’Apave SA.
Description du métier
La maîtrise des risques et des environnements techniques et complexes avec une offre complète
de prestations techniques et individuelles : Cinq métiers pour une offre globale.
Inspection
Lors de la mise en service et en cours d’exploitation, Apave réalise l’évaluation de conformité des
installations techniques équipements et procédés au regard des réglementations et référentiels en
vigueur. Apave accompagne les exploitants afin d’améliorer la sécurité de leurs installations et
équipements (veille réglementaire, traitement des non conformités, diagnostics, expertises…).
Bâtiment et Génie civil
Apave intervient comme contrôleur technique de construction et/ou coordinateur SPS, comme
conseil et aide à la décision du maître d’ouvrage et du gestionnaire afin d’optimiser la
performance de son patrimoine, de relever les nouveaux défis énergétiques et environnementaux,
au regard des aspects réglementaires et techniques.
121
Formation
Apave est numéro 1 du secteur privé de la formation à la prévention, la santé et la sécurité au
travail et le management des risques. Les domaines couverts concernent la sécurité, les
techniques, compétences et expertises pour accroître la professionnalisation des collaborateurs.
270 000 personnes sont formées chaque année par les 1 750 formateurs reconnus pour leurs
compétences à la fois techniques et pédagogiques.
Essais-Mesures
Les laboratoires APAVE réalisent des missions d’analyses, d’essais et de mesures liées à la sécurité
des personnes, à la protection de l’environnement et à la sécurité des produits et équipements.
Conseil
Concilier maîtrise des risques et performances économiques des organisations, identifier les
enjeux pour proposer des stratégies d’actions performantes, accompagner pour mettre en place
des solutions pragmatiques aux résultats visibles, telles sont les spécificités du conseil APAVE.
Apave a des reconnaissances nationales et internationales :
Notifications Communauté Européenne ;
Accréditations (COFRAC, COFREND, COSAC) ;
Certifications (AFAQ, CEFRI) ;
Agréments ministériels, CND Part 145 ;
Qualifications par des compagnies d’assurance (APSAD) ;
Certifications de donneurs d’ordres (CEA-SGN-FRAMATOME).
Evolution du chiffre d’affaires
Evolution du CA (en millions d'euros)
780
760
740
720
700
680
660
640
620
600
580
2007
2008
2009
2010
2011
2012
122
Les effectifs
APAVE SA
Ingénieurs et cadres
Techniciens
Employés
APAVE NORD OUEST
Ingénieurs et cadres
Techniciens
Employés
APAVE PARISIENNE
Ingénieurs et cadres
Techniciens
Employés
APAVE SA
Ingénieurs et cadres
Employés
APAVE SUD EUROPE
Ingénieurs et cadres
Techniciens
Employés
Dactylos à domicile
TOTAL APAVE
2010
2011
2012
128
338
108
713
1 058
674
690
1 063
653
687
1 071
622
340
616
257
55
26
1 057
1 388
799
6
5 695
1 068
1 394
778
5
5 651
1 123
1 379
773
4
7 527
La présence FO à l’Apave
FO est aujourd’hui la première organisation syndicale à l’Apave Sudeurope avec 24,20 % des voix
devant les 4 autres organisations syndicales. Cependant, si nous ne renforçons pas notre présence
au niveau national, FO risque de perdre sa représentativité sur d’autres territoires. Depuis les
dernières élections d’octobre 2013, cette question est au cœur des préoccupations de l’équipe FO.
Au niveau de la Fédération, nous avons mis en place un comité de coordination afin de réunir nos
militants au niveau national.
FO Apave représente également notre organisation syndicale au COCT (Conseil d’Orientation des
Conditions de Travail). Celui-ci participe à la politique nationale de protection et de promotion de
la santé-sécurité du travail et d’amélioration des conditions de travail. Aussi, afin de lancer une
dynamique de secteur, la Fédération entend à nouveau réunir toutes ses implantations syndicales
et leurs représentants afin de développer prochainement une communication commune sur ces
conditions de travail et les positions FO sur des sujets nationaux.
123
L’INDUSTRIE NAVALE
Situation internationale
La situation internationale montre clairement que l’Europe et la France ont de grandes difficultés
pour obtenir des commandes de navires. Le fait est que les pays asiatiques se sont positionnés sur
les navires à faible valeur ajoutée, ce qui est la grande partie des fabrications. De plus, le système
de financement de construction des navires dans les pays asiatiques et plus particulièrement de la
Chine, avec la banque chinoise d’investissement, facilite grandement les négociations d’obtention
des marchés.
A contrario, la banque européenne d’investissement n’a pas hésité à soutenir le financement de
l’achat de navires commandés par un armateur grec et construits en Asie. Cela a entraîné une
forte réaction du CESA (organismes patronaux européens du secteur naval) et d’industriAll en
direction de la Commission européenne. En effet, comment accepter de voir des fonds européens
être utilisés pour financer des achats hors Europe. A la suite de ces réactions, des modifications
dans le fonctionnement de la BEI ont été obtenues.
De plus, une enquête menée par industriAll Global montre clairement que les pays qui n’ont pas
ratifié ou pire, qui ne respectent pas après les avoir ratifiées, les conventions de l’Organisation
Internationale du Travail, voient leur part de marché augmenter au dépend des pays qui, eux, les
ont ratifiées et les respectent.
Ratification des conventions internationales du travail par pays
Pays
Liberté d’association Travail forcé Discrimination Travail des enfants
C087
C098
C029 C105 C100 C111 C138
C182
EU
Turkey
→ Brazil
→ China
→ India
Indonésie
→ Japan
→ Korée
→ Malaisie
Pakistan
Philippines
→ Singapore
→ Viêt Nam
124
Source industriAll
Des actions sont entreprises par industriAll Global afin de renforcer l’adhésion syndicale dans les
pays où il apparaît bon nombre de difficultés. Par exemple, en Turquie, où il est fait état d’1 à 2
morts en moyenne par mois sur les chantiers, il est extrêmement difficile pour les syndicats de
faire valoir les droits des salariés et de leurs familles.
Situation Européenne
Industrie de la construction navale et de l’équipement marin
L’industrie de la construction navale et de l’équipement marin emploie plus de 500 000 personnes
et enregistre un chiffre d’affaires annuel moyen d’environ 72 milliards d’euros.
Elle comprend les deux branches suivantes :
Construction et réparation navales
La branche de la construction et de la réparation navales englobe, en Europe, environ 300
chantiers navals, dont plus de 80 % peuvent être considérés comme étant de petite ou moyenne
taille (construction de navires de 60 à 150 mt), les autres entrants dans la catégorie des grands
chantiers navals. Environ 90 % des commandes sont destinées aux marchés d’exportation.
Équipement marin
L’industrie européenne de l’équipement marin (propulsion, manutention du fret, communication,
automatisation, systèmes intégrés, etc.) regroupe près de 7 500 entreprises, dont la grande
majorité sont des PME. Environ 70 % de la production est destinée aux marchés d’exportation.
Activité navires de croisières
La principale activité navale en Europe concerne la construction de bateaux de croisière. On
constate une baisse générale de commandes de ce type de navire, mais ce qui est inquiétant, c’est
la baisse de commandes en Europe, ce qui tendrait à dire que les pays asiatiques ont acquis les
compétences nécessaires pour ce marché, ce qui de fait, entraînera de nouvelles difficultés pour
les chantiers européens.
125
Cependant, en fonction des pays, les situations sont très contrastées, même si globalement la
situation des chantiers européens est loin d’être satisfaisante. A fin 2013, lors de la dernière
réunion du comité de dialogue social industriAll, il est noté :

France : la situation de STX a été présentée et plus particulièrement les inquiétudes
quant à la volonté de l’actionnaire majoritaire de vendre ses parts. Cependant,
l’inquiétude majeure est actuellement liée aux négociations en cours sur un accord
de compétitivité. Certaines pistes ont été suggérées par les OS pour ne pas perdre
d’acquis sociaux en espérant qu’elles seront prises en compte. STX est en attente
d’un grand portique lui permettant de lancer les activités de construction du
nouveau navire OASIS. Le portique est actuellement en Chine et bloqué en raison
de grèves liées à un conflit social.

Ecosse : au Royaume-Uni, l’activité navale est soutenue par les constructions de
navires militaires. Inquiétude sur le plan de charge à venir dans la mesure où les
programmes porte-avions arrivent à leur terme.

Espagne : activité quasi inexistante. Une société publique du Mexique vient de
racheter un chantier naval privé, dont la volonté, tout en octroyant de l’activité, est
de récupérer les compétences et savoir-faire en vue d’une délocalisation complète
des activités au Mexique d’ici quelque temps. Pour les collègues espagnols, la
situation est extrêmement critique. Des jeunes ayant des compétences quittent
l’Espagne pour aller en Amérique du Sud afin d’obtenir du travail. Certains d’entre
eux ont accepté de partir en Hollande. Près de 40% des chantiers ont fermé. Pour
les Espagnols, l’Europe ne doit pas être source d’insécurité juridique pour les
armateurs. En effet, la Commission n’hésite pas à revenir plusieurs années en
arrière pour analyser des commandes et, in fine, pénaliser financièrement les
armateurs. Il faut un cadre qui permette de faire des investissements.
En Chine, par exemple, il n’y a pas d’enquête a posteriori.
 Allemagne : tous les chantiers ou presque se recentrent sur l’offshore. Absence de
commandes de navires passagers.
 Hollande : baisse très importante de la construction navale et recentrage sur les
EMR.
Une stratégie européenne
En 2002 (LeaderSHIP 2015), l’industrie européenne de la construction navale s’est dotée d’une
vision et d’une solide stratégie pour 2015 dans le but d’assurer «sa prospérité à long terme dans
un marché appelé à connaître une croissance dynamique». Cette vision s’articule autour de cinq
axes stratégiques majeurs :
Consolider le leadership européen dans certains segments du marché maritime ;
Continuer à promouvoir et à protéger l’innovation ;
Renforcer l’orientation vers le client ;
Améliorer la structure de l’industrie et mettre en œuvre un modèle de fonctionnement
par réseaux ;
Promouvoir l’optimisation de la production et s’orienter vers une production fondée
sur la connaissance.
126
Suite aux différentes déclarations que nous avons pu faire au niveau européen en 2009 (Berlin),
2010 (Vigo) et 2011 (Rosyth), nous avons obtenu de la Commission européenne, la mise en œuvre
pour le secteur naval, d’une stratégie industrielle élaborée de manière tripartite ; Commission
européenne, employeur et salariés (industriAll).
En effet, la crise financière et économique de 2008 a touché de plein fouet les marchés mondiaux.
En Europe, la conjoncture commerciale, s’est elle aussi brutalement dégradée: chute du volume
des ventes, effondrement de plus de 90 % des taux de fret, avec un repli de même ampleur des
commandes. Désormais, entrée dans sa sixième année, la crise continue de mettre à mal
l’industrie européenne des technologies maritimes, victime de difficultés d’accès au financement,
d’une contraction de la production et d’un déficit de confiance des entreprises.
L’expansion agressive de l’Asie a engendré des surcapacités sans précédent. Aujourd’hui, le
marché est beaucoup plus tendu qu’il y a dix ans. Dans ces conditions, il était urgent que
l’industrie européenne des technologies maritimes et les décideurs politiques européens
s’unissent de nouveau pour forger une stratégie plus actuelle et mieux adaptée. Dans le même
temps, de nouvelles opportunités voient le jour, notamment en ce qui concerne l’exploitation des
ressources offshore comme les énergies marines renouvelables (énergie éolienne en mer et
énergie océanique).
A l’heure où l’Union européenne prépare ses grandes orientations politiques et budgétaires pour
la période 2014-2020, l’avenir des industries maritimes, et notamment des chantiers navals, est au
cœur d’une réflexion sur la future stratégie de politique industrielle pour le secteur au niveau
européen. C’est l’objet de la stratégie « LeaderSHIP 2020 », fruit d’un travail collectif des parties
concernées – industrie, syndicats, Commission européenne, ONGs, et Régions maritimes – dont le
rapport final a été présenté lors d’une rencontre de haut-niveau, co-organisée par la Commission
européenne et l’association SEA Europe à Bruxelles ce 20 février 2013.
LeaderSHIP 2020
Les acteurs de la filière ont identifié les huit caractéristiques que devra afficher l’industrie
maritime européenne en 2020 pour être solide, durable et compétitive :
Stratégie : prise en compte de l’évolution de l’opinion publique et reconnaissance de
l’importance stratégique, pour l’UE, de l’industrie des technologies maritimes,
pourvoyeuse d’emplois de qualité tant pour les PME que pour les grandes multinationales
dans le domaine de la défense et de la sécurité européennes ;
Innovation: un secteur qui fournit des produits et des services technologiquement
avancés, innovants et d'un coût avantageux, grâce à une utilisation rationnelle de la RDI et
à une productivité élevée ;
Compétitivité: une restructuration réussie, synonyme d’opportunités d’emploi
intéressantes sur le long terme pour une main-d’œuvre hautement qualifiée, y compris les
jeunes travailleurs; une main-d’œuvre bien formée et capable de maîtriser un large
éventail de technologies, que ce soit dans le domaine de la fabrication, de la RDI ou de
l’entretien ;
127
Spécialisation et écologie: une industrie fabriquant des produits hautement spécialisés
intégrant des technologies de pointe sûres, «vertes» et innovantes, allant des navires
destinés aux marchés conventionnels (transport, loisirs, pétrole et gaz, etc.) aux navires,
structures et systèmes dédiés à l’exploitation durable et sécurisée des océans et des
énergies marines renouvelables ;
Prise en compte du cycle de vie complet: une filière soucieuse de l’empreinte écologique
laissée par ses produits, de la conception au démantèlement et au recyclage, en passant
par la production et l’exploitation ;
Priorité aux exportations: exportation d’une part importante des navires, structures et
systèmes maritimes construits, qualité et performance élevées dans les segments de
marché spécialisés ;
Rendement énergétique: une attention particulière accordée à la conception, au
développement des produits et à l’exploitation rentable de solutions technologiques visant
à améliorer le rendement énergétique et à réduire les émissions ;
Mondialisation: une base de production européenne solide pour les navires et les
composants vendus sur les marchés européens et mondiaux, offrant un environnement
concurrentiel réellement équitable pour tous les acteurs du secteur, fondé sur les principes
de sécurité, de durabilité et de concurrence loyale, ainsi que sur des accords commerciaux
équilibrés comprenant, au besoin, des dispositions sectorielles spécifiques.
Afin de forger les conditions d’une réussite commerciale, 4 leviers d’actions sont proposés :

Emploi et compétences ;

Amélioration de l’accès au marché et équité des conditions de marché ;

Accès au financement ;

Recherche, développement et innovation.
Comité de Dialogue Social
Ce comité se réunit 3 fois par an et regroupe les représentants patronaux du secteur regroupés au
sein de SEA Europe et les représentants des salariés regroupés au sein d’industriAll. Afin de
combattre le dumping social induit en particulier par la directive détachement et après plusieurs
années de discussion, nous avons obtenu la signature fin 2013, d’une position commune sur les
normes sociales dans le secteur européen de la construction, de l'entretien, de la réparation et de
la transformation de navires.
128
Situation française
La mer, un enjeu stratégique

Une position à développer
La France représente le deuxième domaine maritime mondial derrière les États-Unis avec
11 millions de km2 de ZEE pour seulement 300 000 km2.

Un littoral puissant
Plus de 60 % de la population mondiale vit dans la grande zone côtière. Le littoral constitue
un puissant atout pour la France, aussi bien pour le développement des échanges et de
l’industrie que pour le tourisme au niveau national et international.

La raréfaction des ressources terrestres
Les ressources marines sont une alternative et ouvrent de multiples opportunités
économiques. Il est à prévoir un développement accru des structures en mer compte tenu
de l’essor des nouvelles utilisations de l’océan, à l’image des énergies marines
renouvelables ainsi que du pétrole et du gaz offshore profonds et à terme, des
biocarburants qui, en mer, ne concurrencent pas les cultures alimentaires.
En ce qui concerne les perspectives les plus immédiates, le secteur des énergies marines
peut générer 10 000 emplois dans l’éolien posé, auxquelles s’ajouteraient 11 000 emplois
industriels des autres filières technologiques.

Le transport maritime
La France reste un acteur majeur du transport maritime par l’utilisation de ce mode pour
ses échanges internes et internationaux (72 % des importations et exportations de la
France s’effectuent par le mode maritime), par le rang mondial de ses acteurs (armateurs,
sociétés de classification…) et par ses intérêts dans la propriété de gros navires (1400
navires sont opérés par des compagnies françaises dont 700 sous pavillon français).
Le trafic maritime de marchandises des ports de commerce en France représente plus de
350 millions de tonnes transportées par an. Les entreprises maritimes françaises emploient
14 000 navigants et 15 500 personnels sédentaires dans le monde entier. Ainsi, la flotte de
commerce et de l’armement sont aujourd’hui au top mondial de la qualité et de la sécurité
maritime et qui sont ceux dont le développement devrait assurer la puissance maritime
française. Le transport maritime constitue un facteur clé de la mondialisation puisqu’il met
pour un coût modique l’Asie aux portes de l’Europe.
129
Une base industrielle forte
 Un poids économique et géographique important
En France, l’industrie navale, toutes composantes confondues, représente 8 milliards d’euros de
chiffre d’affaires et 40 000 emplois, tandis que l’industrie parapétrolière et paragazière offshore
pèse 9,4 milliards d’euros et 29 000 emplois. Cet ensemble se situe au 6ème rang mondial et au
2ème rang européen du marché global civil et militaire. Cette branche industrielle emploie 300 000
personnes. L’industrie navale est principalement présente dans quatre grands bassins : Bretagne,
Pays-de-la-Loire, PACA et l’Ile-de-France. Cependant, l’activité navale : chantiers, sous-traitants,
équipementiers est présente sur l’ensemble du territoire, qu’il soit métropolitain ou non, ce qui
rend plus complexe la structuration de cette filière.
 Des marchés à l’export importants
La filière navale est une filière fortement exportatrice : dans le secteur de la défense, les
exportations navales ont représenté la moitié du carnet de commandes de la France en 2010.
Dans le secteur civil, la France reste présente sur le marché des navires complexes face à ses
concurrents traditionnels (Allemagne, Italie), malgré un marché qui se resserre. A côté des maîtres
d’œuvre, les équipementiers contribuent largement à ces résultats à travers des exportations
directes et leur présence sur de nombreux programmes internationaux.
 Des leaders mondiaux dans des domaines d’excellence
Contrairement aux chantiers asiatiques, les chantiers français se sont spécialisés dans la
construction des unités les plus complexes (forte valeur ajoutée) : paquebots, navires à passagers,
et navires militaires. Ce savoir-faire peut aussi s’appliquer aux domaines de l’offshore, en
particulier les énergies marines renouvelables, et du nautisme. Les chantiers et équipementiers
français interviennent ainsi sur une gamme complète de navires sophistiqués.
 Des technologies innovantes et dans plusieurs domaines
La filière navale est une filière innovante et propose plusieurs projets de navires démonstrateurs
de technologie afin de réduire l’impact écologique des navires et réaliser des économies d’énergie.
Les secteurs de l’électrotechnique et du Gaz Naturel Liquéfié (GNL) constituent notamment des
pôles d’excellence français avec une conception nationale indépendante et des acteurs
internationaux incontournables. Les industriels du naval français sont positionnés sur tous les
métiers pour la construction et la réparation de navires complexes.
Une activité stratégique pour l’avenir
Devant la concurrence internationale et plus particulièrement en provenance de l’Asie, avec la
Chine, la Corée et le Japon, si la France souhaite rester indépendante en matière
d’approvisionnement de navires lui permettant d’assurer en son nom les échanges économiques
nécessaires à notre pays, elle se doit de se renforcer dans cette filière. Pour cela, à la suite des
États généraux de l’industrie, il a été décidé de la mise en place d’un Comité Stratégique de Filière
Navale (CSFN) pour lequel l’ensemble de la problématique de la filière est étudié A cela s’ajoute,
suite au Grenelle de l’environnement, la mise en place du Conseil d’Orientation pour la
Rechercher et l’Innovation pour les Chantiers et Activités Navales (CORICAN).
130
 Objectif : Consolider un modèle performant et créer en France l’environnement propice au
développement de nos entreprises industrielles.

Les enjeux et périmètre de la filière
Les acteurs du secteur naval se sont rassemblés au sein du Comité Stratégique de Filière afin de
définir une stratégie nationale et cohérente pour l’amélioration de la compétitivité de la filière,
dans la perspective du maintien et du développement de l’activité, et donc de l’emploi, en France.
Le champ de réflexion du Comité stratégique est la filière de construction et réparation des navires
de l’équipement naval, en particulier l’équipement de sécurité et aussi des structures en mer, ce
qui comprend l’exploitation du gaz et du pétrole marin ainsi que la partie marine du
développement des énergies marines renouvelables.
L’homme au cœur de la filière Navale
La situation actuelle : des besoins de recrutement de 1 200 à 1 600 personnes par an.
Le constat actuel, s’agissant des compagnons, montre que le niveau général de recrutement des
plus jeunes reste préoccupant, même lorsque ces jeunes proviennent de l’alternance. Le temps
n’est plus très loin où, au moment où seront partis les « anciens » compagnons, la possibilité
d’accès à la connaissance fine des fondamentaux navals de leur profession aura totalement
disparu. Cette situation est particulièrement critique à l’égard de certains métiers fondamentaux,
tel le soudage. Des compétences critiques sont aujourd’hui détenues par un nombre limité de
collaborateurs, souvent âgés et proches du départ en retraite. Dans ce contexte, les processus
d’apprentissage ne tiennent qu’à la condition que les tutorats soient engagés de manière
suffisamment systématique et méthodique.
Propositions pour pallier le manque de compétences :
Refondre de manière cohérente le système de formation initiale aux métiers de l’industrie
navale :
o Mettre en place une licence professionnelle "métiers industriels de la construction
navale" et étude d'opportunité sur la création de bacs professionnels "industrie
navale" à l'image de ce qui existe au sein de la filière aéronautique.
o
Maintenir /mettre en place à l’Éducation Nationale des formations diplômantes
spécialisées (soudeurs navals en particulier) compatibles avec les nouveaux
marchés émergents (ex EMR) accessibles notamment aux jeunes sans qualification
ou aux adultes en reconversion.
o Intégrer dans les cursus de formations de l'Education Nationale, des référentiels
UIMM figurant au sein des CQPM à dominante navale (certificats de qualification
professionnelle de la métallurgie).
Mettre en place un observatoire de la filière navale en partenariat avec l’Education
Nationale et le service public de l’Emploi.
Mettre en œuvre les mesures du « rapport Vivien » : liens entre les écoles et les
entreprises.
131
Imaginer avec le concours de l’État et des régions, les dispositifs aptes à maintenir les
compétences navales lors des périodes de baisse sensible d’activité.
Développer l’apprentissage et le tutorat.
Organiser la compétitivité du « fabriqué en France » dans les achats publics.
Il convient d’utiliser les achats publics comme instrument de politique industrielle. Pas toujours
mais souvent, seule la contrainte juridique est prise en compte. Il ne s’agit pas de la nier ni de
basculer dans le protectionnisme, mais que les acheteurs publics appliquent ce que l’État
recommande pour les filières dans les relations entre donneurs et sous-traitants : une
« humanisation » des rapports et, si la compétitivité générale le permet, organiser l’achat du
« fabriqué en France. ». Au bout du compte, c’est l’emploi qui est en jeu.
On constate également que, dans la transposition des directives européennes et des règles de
l’OMC en droit interne français, il y a « sur-transposition », à savoir que la directive transposée est
plus exigeante que le minimum attendu les instances internationales.
Les voies à suivre
Créer un observatoire sur la compétitivité dans les achats publics, dépendant du Premier ministre,
chargé d’observer a priori et de rapporter au-delà d’un certain montant la situation des achats
publics prévus hors de France. Cette position ne fait pas l’unanimité au sein du CSF. Pour FO, le
respect des conventions de l’OIT par les pays candidatant à des appels d’offres dans ce contexte
doit être un élément majeur à prendre en compte pour l’obtention de ces marchés.
132
ZOOM SUR LA SOCIETE STX
Compétitivité
En avril 2013, la direction décidait d’ouvrir une « négociation » sur un accord de « compétitivité »
visant à réduire les coûts salariaux de 10 %. La mesure phare de son projet d’accord était
d’instaurer le « travail gratuit » par l’augmentation du temps de travail de 20 mn par jour, non
rémunérée ! Après plusieurs mois de forte mobilisation (débrayages et grèves de 24 h), les salariés
du chantier naval, s’appuyant sur les appels de FO, empêchaient les complices de la direction
(deux autres OS) de signer cet accord, mettant ainsi en échec le projet de la direction fin août
2013.
C’est dans ce contexte que les élections professionnelles se sont tenues le 17 octobre 2013. En
plus des candidats dans les collèges ATAM et Cadres, et contrairement aux élections de 2010, la
section FO de STX y présentait également des candidats dans le collège « Ouvriers », résultat
direct de l’action déterminée de l’équipe syndicale FO contre le projet d’accord dit de «
compétitivité ».
Fait sans précédent dans l’histoire sociale du Chantier Naval, quelques jours avant ces élections, la
direction « s’invitait » dans la campagne électorale en appelant les salariés à voter pour les « bons
syndicats » … à sa botte !
Peine perdue, ces élections sont un nouvel échec pour la direction et pour ses complices ! En effet,
FO y réalise le score de 19,2 %, soit une progression de 10,7 % (voir les résultats à la de cet article).
Déstabilisée par ces résultats, la Direction décidait mi-novembre, de dénoncer la plupart des
accords d’entreprise et des usages.
Mi-décembre, la direction lançait un chantage odieux en exigeant des syndicats qu’ils acceptent
un accord de « compétitivité » pour obtenir une commande importante de 4 gros paquebots !
Entre mi-décembre et fin janvier 2014, les salariés se mobilisent à nouveau massivement à l’appel
de FO et d’une autre organisation syndicale (représentant 53% depuis les élections d’octobre)
contre ce chantage et ce deuxième projet d’accord de « compétitivité ».
Le 31 janvier, « les complices » et la direction signent l’accord de « pacte social pour la
compétitivité » qui comporte :
un gel de 50 % des jours de RTT, dont la restitution avant 2023 est conditionnée à la bonne
santé financière de l’entreprise ;
l’annualisation du temps de travail qui conduit à calculer et à payer les heures
supplémentaires au bout de 12 mois ;
la remise en cause partielle ou totale de plusieurs primes ;
la remise en cause d’une partie des congés d’ancienneté.
Ce même 31 janvier, l’assemblée générale des syndiqués FO lance un ultimatum à la direction,
accepter les trois revendications suivantes :
Restitution sans condition des jours RTT au bout de 3 ans maximum ;
Abandon de l’annualisation ;
133
Amélioration de la prime temporaire dégressive (ITDR) en cas de changement de régime
horaire, sinon FO exercera son « droit d’opposition » à l’accord de « compétitivité » !
Après une rencontre entre FO et le DRH le 4 février et la négociation salariale des 6 et 7 février, FO
obtient satisfaction. Les mesures suivantes sont inscrites dans l’accord salarial 2014 :
Les 50 % de jours RTT gelés seront restitués aux salariés, sans condition, au bout de 3 ans ;
la modulation est limitée à 8 semaines par an, le reste de l’année les mesures pour les
heures supplémentaires restent les mêmes que jusqu’à présent ;
La prime temporaire dégressive (ITDR) est améliorée significativement.
Par ailleurs, la politique salariale négociée pour 2014 comporte :
Augmentations générales : 1,4 % (dont 1 % au titre du passage de 34,65 h à 35 h par
semaine) ;
Augmentations individuelles : 1 %.
Après consultation des syndiqués et une large information auprès des salariés, la section FO de
STX décide de signer l’accord salarial 2014 qui intègre ses trois revendications et les mesures
salariales, et qui font « sauter » le « pacte social de compétitivité » !
Depuis les élections et encore plus ces dernières semaines, de très nombreux salariés nous
témoignent leur encouragement et leur confiance dans notre action syndicale. Mieux, depuis l’été
2013, le nombre de syndiqués FO a été multiplié par trois !
Carnets de commande
Depuis plusieurs mois, la section syndicale FO, avec l’appui de toutes ses instances syndicales
locales, départementales, nationales et fédérales, est intervenue à plusieurs reprises auprès du
gouvernement pour qu’il prenne toutes ses responsabilités pour garantir la pérennité du dernier
grand chantier naval français, notamment pour que les projets de car-ferries pour Brittany Ferries,
la SNCM et les paquebots pour MSC soient commandés et construits à Saint-Nazaire.
Mardi 18 mars, le Conseil de Surveillance de la SNCM a donné mandat à son Directeur général
pour signer une lettre d’intention de commande pour 2 car-ferries (plus deux en option) avec les
Chantiers STX. Bien sûr, il faut être extrêmement vigilant, puisqu’il nous paraît important que cette
lettre d’intention de commande se concrétise en une commande ferme d’ici au 30 juin. Tout
d’abord pour les salariés de la SNCM, puisque cette commande confirmerait la volonté des
actionnaires de pérenniser leurs emplois et ensuite pour nous bien évidemment.
Aujourd’hui, l’armateur MSC a signé une lettre d’intention pour la commande de deux gros
paquebots, et deux autres en option avec les Chantiers de Saint-Nazaire. Pour nous, ce sont des
nouvelles positives et très rassurantes. En effet, elles vont apporter une charge de travail
importante pour plusieurs années aux salariés du chantier naval et des entreprises sous-traitantes.
Tout ceci démontre que ce « pacte de compétitivité » a été totalement insignifiant pour
l’obtention de ces lettres d’intention de commandes ! Compte tenu de ces commandes, nous
revendiquons auprès de la direction un large plan d’embauches en CDI, notamment d’ouvriers et
de techniciens.
134
Alors que la KBD (banque publique coréenne qui contrôle le groupe STX) annonce sa volonté de
vendre les sites européens du groupe, dont ceux de Saint-Nazaire et Lorient, nous nous sommes
adressés à nouveau au gouvernement : après le soutien de l’État pour l’attribution de ces
commandes, l’heure est maintenant à la nationalisation des Chantiers STX France !
Communiqué de presse du 5 avril 2002 de la fédération de la Métallurgie FO.
« En réunion au congrès des Métaux de Saint-Nazaire et de sa région, la Fédération FO de la
Métallurgie, l'UD FO du 44 et le syndicat des Métaux de Saint-Nazaire et de sa région apportent
leur soutien à la section syndicale FO STX et à l'ensemble des salariés.
Face à la perte de la commande de deux navires de croisière, les salariés se retrouvent dans une
situation difficile et préoccupante avec toutes les conséquences que cela peut engendrer pour les
sous-traitants.
L'échec du montage financier concernant la commande de la compagnie finlandaise Viking Line
démontre l'absolue nécessité de mettre en place la revendication de FO, à savoir, la création d'une
banque nationale de l'industrie qui aurait pu répondre à cette demande.
A ce titre, la Fédération FO de la Métallurgie demande au gouvernement de passer rapidement la
4ème commande de BPC afin de maintenir une activité suffisante permettant ainsi de préserver les
emplois et de garantir l'avenir du secteur naval.
L’État doit assumer et prendre ses responsabilités. »
Résultats élections professionnelles octobre 2013
Alors que, suite à la loi liberticide d’août 2008 sur la représentativité, la section syndicale de STX
n’était plus dite représentative suite aux élections de juillet 2010, nous avons obtenu de très bons
résultats à ces dernières élections :
1er collège (Ouvriers) :
Alors que nous n’étions pas présents dans ce collège en 2010, FO a obtenu d’excellents
résultats :


Comité d’Entreprise : Titulaires : 29,9 % et 1 élu ; Suppléants : 28,9 % et 1 élu.
Délégués du Personnel : Titulaires : 25,8 % et 2 élus ; Suppléants : 27,5 % et 2 élus.
2ème collège (ATAM) :
Nous avons confirmé notre forte progression obtenue en 2010 :


Comité d’Entreprise : Titulaires : 17,6 % ; Suppléants : 17,1 %. Malgré ce bon résultat,
cela ne nous permet pas d’avoir un élu.
Délégués du Personnel : Titulaires : 18,4 % et 1 élu ; Suppléants : 17,8 % et 1 élu.
3ème collège (Cadres) :
Alors que nous avions obtenu 30 voix en 2010, FO recule légèrement :


Comité d’Entreprise : Titulaires : 18 voix soit 4,8 %.
Délégués du Personnel : Titulaires : 19 voix soit 5,1 %.
135
Total des 3 collèges :
Sur l’ensemble des collèges, FO a progressé très fortement et devient le 3ème syndicat
représentatif :

Comité d’Entreprise : Titulaires : 316 voix (+193 voix), soit 19,2 % (+10,7 %) ;
o Suppléants : 289 voix (+184 voix), soit 17,6 % (+10,4 %).

Délégués du Personnel : 296 voix (+ 163 voix), soit 18,1 % (+ 8,9 %) ; Suppléants : 285 voix
(+ 177 voix), soit 17,4 % (+ 9,9 %).
Les résultats électoraux confirment la volonté des salariés, manifestée les mois précédents, de
défendre et maintenir l’ensemble de leurs garanties sociales.
Une partie de l’équipe FO STX devant leur entreprise
136
L’INDUSTRIE FERROVIAIRE
Le secteur de l’industrie ferroviaire regroupe la fabrication de matériel roulant (trains, métros,
tramways ainsi que des voitures et engins de tout type) et équipements. Il comprend deux
catégories d’opérateurs :
Les constructeurs, spécialisés dans la production de matériel roulant et qui recourent
massivement à la sous-traitance ;
Les équipementiers, le plus souvent spécialisés dans un segment de marché de
particulier (systèmes de freinage, organes de roulement, sièges, etc…).
Le secteur est particulièrement concentré en France. Les trois premiers groupes, les constructeurs
Alstom et Bombardier et l’équipementier Faivelay se partagent environ 80 % du chiffre d’affaires
sectoriel en France.
En France, Alstom est de très loin le premier acteur où se réalise directement 60 % de l’activité du
secteur. Derrière les trois leaders, viennent des équipementiers spécialisés (GHH-Valdunes,
Compin, Freinrail, etc.) ainsi que quelques constructeurs de petite taille tels que Lohr, CFD
Bagnère ou encore AFR-Titagarh.
Chiffre d'affaires du secteur
26,20%
20,20%
12,20%
2007
-6,40%
2008
3,70%
1,40%
2009
2010
2,00%
2011
2012
2013E
2014P
-17%
Chiffre d'affaire du secteur
Unité : % des variations annuelles en valeur source INSEE
137
Principaux acteurs de la filière ferroviaire dans le monde
Siège social
Véhicules
légers sur
rail
Monorail
Groupes
Alstom
transport
Ansaldo STS
France
Bombardier
transport
CAF
Allemagne
●
Espagne
CNR
●
Matériel roulant
Voitures
Trains de
de métro
banlieue et
trains
régionaux
●
●
Trains à
grande
vitesse et
trains
interurbain
Locomotives
●
●
Italie
●
●
●
●
●
●
●
●
●
Chine
●
●
CSR
Chine
●
●
General
Electric
Hitachi
Etats-Unis
●
Japon
●
Invensys
Kawasaki
Royaume
uni
Japon
●
●
●
Rotem
Corée
●
●
●
●
Siemens
Mobility
Stader
Allemagne
●
●
●
●
●
Suisse
●
●
●
Thales
France
Intégration
des
systèmes
Signalisation
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
●
Les trois grands constructeurs qui dominent le marché ferroviaire mondial (hors Chine),
Bombardier, Alstom et Siemens, sont également les seuls présents sur la gamme entière des
solutions de transport sur rail, depuis la construction de tout type de matériel roulant (à
l’exception du monorail pour Alstom et Siemens) jusqu’à la signalisation.
Analyse de l’environnement
Pour analyser la progression du trafic ferroviaire de passagers en France, on utilise l’unité
« passager-kilomètre ». En 2013, celui-ci a reculé de 1,5 % en 2013 après s’être déjà réduit de 0,2
% en 2012. Le transport de fret par voie ferrée quant à lui a augmenté en 2013 de 3,5 % contre
une baisse de 5 % en 2012.Les fabricants français de matériels ferroviaires roulant ont bénéficié de
deux vagues de financement de projets de transports collectifs en site propre (TCSP) lancés en
2009 et 2011. C’est pour cette raison qu’il avait été fabriqué en 2012 plus de 270 tramways
Citadis, contribuant au développement d’un leadership français dans ce domaine. Cependant, le
troisième appel à projet qui a été dévoilé en janvier 2013, sera moins favorable au secteur puisque
plus de la moitié des projets concernent des lignes de bus à haut niveau de service (BHNS) et des
téléphériques urbains.
Plusieurs LGV sont actuellement en construction en France. Ce sont de très lourds investissements
qui soutiennent les ventes de matériels pour les infrastructures de transport (électrification,
signalisation, etc.) domaine où sont actifs de nombreux opérateurs de la construction de matériel
ferroviaire roulant.
138
ZOOM SUR ALSTOM TRANSPORT
1 métro sur 4 et 1 tramway sur 4 dans le monde sont d'origine Alstom
Transport :
Ce secteur a encore enregistré un bon niveau de commandes (en baisse de 9 % !), à 6,4 milliards
d’euros. Le carnet de commandes du secteur Transport atteint 23,2 milliards d’euros, représentant
quatre années d’activité. Au cours de l’exercice 2013/14, le chiffre d’affaires de Transport a
augmenté de 9 % pour atteindre 5 876 millions €. Le résultat opérationnel de Transport s’est établi à
330 millions € contre 297 millions d’euros en 2012/13, soit une augmentation de 11 %. La marge
opérationnelle est de 5,6 % en 2013/14.
Chez ALSTOM TRANSPORT, FO est représentatif à hauteur de 14 %
139
LE SECTEUR DES EQUIPEMENTS ET SERVICES DE PRODUCTION ET
DE TRANSPORT DE L’ELECTRICITE
140
Compte de résultat consolidé Alstom
Compte de résultat consolidé Alstom
Années
2011
2012
2013
2014
CA
20923
19934
20269
20269
Coûts Ventes
15938
16144
16324
16213
Frais commerciaux
902
900
952
966
Frais R&D
703
682
737
733
Frais administratifs
810
802
793
933
Résultat opérationnel
1570
1406
1463
1424
Résultat d'exploitation
764
1072
1187
1008
Trésorerie endettement
-1286
-2492
-2342
-3019
141
Le portefeuille de technologies thermiques (charbon, gaz, fioul, nucléaire) le plus large du
marché
Données organiques Thermal Power
Thermal
Au cours de l’exercice 2013/14, les commandes reçues par Thermal Power ont diminué de 2 % à
9017 millions d’euros. Au cours de l’exercice 2013/14, le chiffre d’affaires de Thermal Power a
atteint 8787 millions d’euros. Le résultat opérationnel de Thermal Power a atteint 930 millions
d’euros et la marge opérationnelle 10,6 %.
Années
2011
2012
2013
2014
Carnet commandes
17982
18741
19151
17904
Commandes reçues
7975
9366
9574
9017
Chiffre d'affaires
9725
8726
9179
8787
Résultat opérationnel
879
850
959
930
Résultat d'exploitation
558
824
915
854
Marge opérationnelle
9%
9,70 %
10,40 %
10,60 %
142
25 % de la base mondiale installée en hydroélectricité, équipements innovants en éoliennes
Renewable
Les commandes reçues s’élèvent à 2 565 millions d’euros pour l’année 2013/14, + 40 %. Le chiffre
d’affaires de Renewable Power a augmenté de 9 % sur une base comparable, pour atteindre 1
829 millions d’euros. Le résultat opérationnel du secteur pour l’exercice 2013/14 s’est contracté
de 7 % à 82 millions d’euros et la marge opérationnelle passe de 4,9 % pour 2012/13 à 4,5 % cette
année.
143
Données organiques
Renewable Power
Années
2011
2012
2013
2014
Carnet commandes
4187
4302
4569
4919
Commandes reçues
1936
2026
2029
2565
Chiffre d'affaires
1941
2027
1803
1829
Résultat opérationnel
173
150
88
82
Résultat d'exploitation
132
149
-10
2
Marge opérationnelle
8,90 %
7,40 %
4,90 %
4,50 %
Un des principaux acteurs mondiaux du marché de transport d’électricité
144
données organiques Grid
Grid
Les commandes du secteur ont diminué de 26 %, passant de 5058 M€ à 3514 M€ au cours de
l’année 2013/14. Le chiffre d’affaires de Grid a atteint 3 777 M€ en 2013/14 en hausse de 6 %. Le
résultat opérationnel de Grid a atteint 211 M€ en 2013/14 et la marge opérationnelle s’établit à 5,6
% contre 6,2 %.
Années
2011
2012
2013
2014
Carnet commandes
5131
5013
6190
5470
Commandes reçues
3434
4003
5058
3514
Chiffre d'affaires
3653
4013
3829
3777
Résultat opérationnel
218
248
238
211
Résultat d'exploitation
35
83
140
169
Marge opérationnelle
6%
6,20 %
6,20 %
5,60 %
Dossier ALSTOM
mercredi 23 avril 2014, l’agence Bloomberg rapportait :
« General Electric est en discussion pour racheter Alstom pour environ 9,4 milliards d'euros. Le
PDG, Patrick KRON, est accusé d'avoir négocié dans le dos de tout le monde et selon lui, nous n'en
sommes qu'au début du processus. Il a toujours été clair avec General Electric que le Conseil
d'administration aurait la possibilité d'examiner d'autres offres non sollicitées, dont celle de
Siemens ».
En attendant, les salariés et les instances ont été oubliés par la direction et le gouvernement.
145
Et demain : General Electric, Siemens, l’Etat … ?
La situation d’Alstom, notamment son endettement, a amené le groupe à envisager la cession
d’une partie de la branche Transport (entre 30 et 50 %) pour récupérer entre 1 et 2 milliards
d’euros.
Et puis, le 23 avril, alors que le PDG s’envolait pour les USA rencontrer les dirigeants de General
Electric, patatras la fuite de l’agence Bloomberg ! Alstom céderait l’ensemble de la partie power à
GE. Le gouvernement s’en mêle, Siemens déboule, les Fédérations syndicales sont invitées à
participer de toute urgence, le mardi 29 avril 2014 à une réunion. Pour FO, la position est claire !
Non au démantèlement du groupe ALSTOM !!
Dans ce contexte, les résultats d’Alstom ont été annoncés. Entre le 1 er avril 2013 et le 31 mars
2014, Alstom a enregistré 21,5 milliards d’euros de commandes, en baisse de 10 % par rapport à
l’année dernière. Le chiffre d’affaires de 20,3 milliards d’euros, a progressé de 4 %. Le résultat
opérationnel est en légère baisse de 3 % par rapport à l’année précédente, à 1 424 millions
d’euros, soit une marge opérationnelle de 7 %. Le résultat net est passé de 768 millions d’euros en
2012/13 à 556 millions d’euros, affecté principalement par l’augmentation des charges de
restructuration et des charges financières. Le cash-flow libre a été positif de 340 millions d’euros
au second semestre 2013/14.
146
Alstom : FO refuse le démantèlement
Depuis la révélation de l'accord imminent entre General Electric et Alstom pour la vente de la
branche énergie du groupe français, le 24 avril, notre organisation est sur tous les fronts pour
éviter que ce fleuron industriel français ne soit dépecé, avec son cortège de conséquences sur
l’emploi et l’industrie française.
Avec ses 18 000 salariés en France, Alstom est une entreprise industrielle de premier rang qui
fabrique des turbines, des alternateurs pour centrales électriques, elle est également impliquée
dans la construction des turbines pour EDF et de motrices pour la SNCF, sans oublier une activité
importante dans le domaine du nucléaire. Alstom fabrique également le TGV qui fait aujourd’hui la
fierté de la France. L’entreprise est stratégique mais de petite taille et de faible capitalisation.
Endetté, Alstom a un chiffre d’affaires de l’ordre de 20 milliards d’euros. Siemens est à 83
milliards et l’américain General Electric à 107 milliards d’euros. Pourtant, Alstom ne va pas si mal :
50 milliards d’euros de commandes, trois ans de plan de charge, une marge bénéficiaire, une
rentabilité de 4 % Pour justifier son projet de vente de sa branche énergie (70 % du périmètre du
groupe) à l’américain GE, la direction avance plusieurs raisons : un marché de l'énergie européen
durablement sous pression ; la montée en puissance de la concurrence asiatique, qui s'appuie sur
un fort marché domestique et est dotée de moyens puissants ; enfin, des clients de plus en plus
demandeurs d’un accompagnement financier. Le démantèlement serait, à en croire le PDG du
groupe, le seul moyen de relever ces défis. Pour FO Métaux, ce projet est davantage porteur de
risques que de bénéfices pour le groupe et ses salariés : « Les fonctions supports, regroupées dans
un centre partagé pour les deux activités, seraient vendues avec la branche énergie. Dans ces
conditions, quelle viabilité pour la branche transports seule ? ».
Pour les salariés du groupe et pour les savoir-faire industriels et technologiques qu’ils possèdent,
le danger est réel. Le recentrage des activités de GE ces dernières années ne s’est pas fait sans
heurts. Entre 2008 et 2011, General Electric a fermé 31 usines aux États-Unis, laissant 19 000
personnes sur le carreau. L’échec de l’acquisition de la filiale T&D d’Areva par GE en 2009, au
profit d’Alstom, a changé les relations entre les deux groupes. Et l’offre faite par l’américain de
racheter les participations détenues par deux filiales d'Alstom en Inde pour un montant de 280
millions d'euros, afin de se conformer à la législation locale après son offre de 12,35 milliards
d'euros sur les activités d'énergie du groupe français montre bien l’ambition de GE : si elle réussit,
cette opération lui permettrait de prendre indirectement 75% d'Alstom T&D et 68,6 % d'Alstom
India. A croire que l’avenir d’Alstom n’intéresse absolument pas GE, mais que ce qui intéresse GE,
c’est ce qu’Alstom peut lui apporter.
L’entrée de l'allemand Siemens dans la négociation et sa proposition de reprendre la branche
énergie d'Alstom ne change pas la donne. D’ailleurs, la solution Siemens a elle aussi de quoi
inquiéter. Voilà près de 10 ans que le groupe allemand veut mettre la main sur Alstom. Hors,
Siemens est le concurrent frontal d’Alstom et sa stratégie condamne le nucléaire. Pour de
nombreux observateurs du dossier, offrir Alstom à Siemens serait un bain de sang industriel et
social. L’option a néanmoins la faveur des pouvoirs publics, mais pas celle de notre organisation :
« Il n’est pas question pour FO de se prononcer pour l’un ou l’autre groupe ! Nous refusons le
démantèlement d’Alstom et demandons l’entrée de l’État au capital. Tout autre sujet de
discussion est prématuré et hors de propos. » D’ailleurs, le 30 avril, le Conseil d'administration
d'Alstom s'est officiellement prononcé pour un examen prioritaire de l'offre de reprise de General
Electric.
147
N’y a-t-il pas d’autres choix, d’autres stratégies industrielles à développer pour préserver nos
fleurons de l’industrie ? Pour FO Métaux et tous les syndicats FO Alstom, l’État doit venir au
secours de l’entreprise, trouver une troisième solution et se porter garant de l’avenir des 18 000
salariés de la société. Alstom ne doit pas être démantelé et le gouvernement doit tout mettre en
œuvre pour prendre le contrôle de l’entreprise. « Alstom a besoin d’un actionnariat solide et qui
investit, ce qui n’a pas été le cas ces dernières années. La Banque publique d’investissement doit
entrer en action et prouver qu’elle est bien présente pour soutenir l’industrie. » Les métallos ont
manifesté leur mécontentement et leur refus de cette vente, notamment à Belfort, et nous
essayons d’organiser pour le 22 mai un rassemblement devant Bercy, mais à ce jour, mercredi 7
mai, nous sommes la seule organisation à appeler les salariés à se mobiliser !
Entre le 29 avril et le vendredi 20 juin 2014, pas moins de six réunions ont été organisées à Bercy
avec les organisations syndicales et le ministère du Redressement productif.
Le 21 juin 2014, la société Alstom indique dans un communiqué de presse, que le Conseil
d’administration d’Alstom se prononce en faveur de l’offre de General Electric. C’est donc par la
presse écrite et la télévision et que nous avons appris que le gouvernement avait donné son aval à
l’offre de Général Electric pour l’acquisition de la branche énergie du groupe Alstom.
Nos représentants FO ont vite réagi en adressant une lettre ouverte au ministère du
Redressement productif afin d’intervenir pour bloquer les plans de suppressions de postes ainsi
que les délocalisations d’activités du groupe Alstom.
L’Etat disposant de deux sièges au Conseil d’administration de la société Alstom (suite à l’accord
de Bouygues sur l’option d’achat de ses actions), va pouvoir maintenant influer sur ce point de
l’emploi en France. En effet, dans son offre, General Electric entend créer 1 000 emplois
supplémentaires en France. Pour FO, autant commencer à ne pas supprimer les emplois existants !
Du côté de la Fédération, une réunion était organisée le 15 juillet 2014 avec les équipes syndicales
d’Alstom et de General Electric afin de coordonner nos actions syndicales et peser ensemble pour
les nouvelles échéances.
Une partie de l’équipe FO Alstom en coordination sur le site de la Rochelle en 2013
148
FEDERATION FO DE LA METALLURGIE
9 rue Baudoin - 75013 Paris
Tél. : +33 (0)1 53 94 54 00 - Fax : +33 (0)1 45 83 78 87
[email protected] - www.fo-metaux.org