Actualité de Walter Benjamin - Maison des Sciences de l`Homme
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Actualité de Walter Benjamin - Maison des Sciences de l`Homme
Actualité de Walter Benjamin - Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord • La relation à l’image, dans la pensée de Benjamin, est tellement centrale qu’on peut la dire intrinsèque : il n’y a pas, d’un côté, la pensée de Benjamin, qui, à titre d’objets, privilégierait les images, mais il y a la pensée de Benjamin qui, en tant que telle, se déploie au sein d’images – mieux, s’informe comme image. De ce point de vue, la notion d’image dialectique, par exemple, ne réfère pas secondairement à une image effective, mais prend consistance au sein d’une fulguration d’ordre visuel – ce qui conduit les concepts benjaminiens à s’articuler immédiatement selon une irréductible dimension spatiale, nécessitant le recours à une véritable topologie, en vue de cerner une image de sa pensée. Il s’ensuit que des objets aussi centraux dans sa réflexion que le cinéma, la photographie, ne peuvent être considérés comme des objets quelconques pour sa pensée ; l’homogénéité de ces objets vis-à-vis de la forme même de cette pensée appelle bien sûr une réflexion remettant en cause la relation sujet/objet : la pensée de Benjamin nous éclaire peut-être autant sur la nature des images techniques, que ces dernières sur la forme et les ressources de sa pensée. Dès lors, le projet pour cette année consiste à interroger le potentiel images/concepts dont la pensée de Benjamin est riche, notamment en cherchant à former des images inédites de sa pensée, sous un angle double : à la fois à travers un déplacement de sa réflexion vers des terrains nouveaux, ou du moins vers des objets qu’il n’aurait pas véritablement thématisés (quelle image peut-on former du capital, par exemple, à partir de la pensée de Benjamin ?) ; mais aussi à travers une interrogation relative aux ressources propres aux images techniques elles-mêmes (de quelles conceptions les nouvelles technologies de l’image, notamment, sontelles riches ?). « Politiques » de l’image doit donc s’entendre à l’écart de toute instrumentalisation de l’image, celle-ci n’ayant précisément pas, chez Benjamin, le statut de moyen (pédagogique, ou politique en un sens restreint) ; « politiques » de l’image doit donc s’entendre comme ce qui pose aussi la question de la politique - celle-ci, inanticipable à partir d’un moindre propre, se recevant tout autant de l’image elle-même. • Programme mardi 9 octobre 2012 Alain Naze, Un cinéma des passages – les fantasmagories du cinéma de Jacques Demy 13 novembre 2012 1/3 Actualité de Walter Benjamin - Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord Roman Jimenez Dominguez, Test et violence : Benjamin et Ozu face à la caméra 27 novembre 2012 Denis Skopin, L'URSS, l'an 1937: la photographie de groupe et la question de la communauté politique 11 décembre 2012 Muriel Van Vliet, « Aby Warburg, Ernst Cassirer et le “symbolisme rituel” : éléments pour une anthropologie de l’homme en mouvement » 15 janvier 2013 Susan Buck-Morss, titre à préciser séances annulées le 5 et le 19 février 2013 12 mars 2013 Emmanuel Dreux, titre à préciser 26 mars 2013 Jean-Louis Déotte, « La forme plastique chez Walter Benjamin » 16 avril 2013 Philippe Roy, « L’innervation gestuelle de la perception » 23 avril 2013 Sylvie Rollet, « Filmer la figure humaine “au milieu” des choses : le cinéma selon Béla Tarr » Ce qui caractérise l’univers de Béla Tarr, c’est le traitement du temps dont ses films nous font faire l’expérience : un présent sans bornes, sans passé et sans avenir, bien que suspendu dans une attente indéfinie. Ses films participent en ce sens d’une histoire dont ils sont les contemporains : celle d’une époque qui a vu la destruction définitive de l’expérience sur laquelle pouvait autrefois se fonder le récit. Cela se traduit par une tension permanente entre ce que j’appellerai la loi du Texte (c’est-à-dire 2/3 Actualité de Walter Benjamin - Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord la structure destinale du récit) et la loi des corps (rendue sensible par la résistance des « rythmes » hétérogènes qu’assemble le plan). Les rythmes désaccordés, sans fable et sans transcendance, des vivants et des choses requièrent, pour être rendus palpables, une position radicalement « empiriste ». Si Béla Tarr rejoint la pensée benjaminienne, c’est d’abord ici : en usant du cinéma non comme un moyen d’expression, mais comme une technique d’exposition des « choses » elles-mêmes. À l’encontre de la forme dominante, c’est-à-dire narrative-représentative, des films, son œuvre mobilise ce qui relève en propre de l’appareil cinématographique : sa puissance « rythmique » et l’expérience « tactile » que la projection nous fait faire. 30 avril 2013 Sandrine Amy, « Assumer, entretenir, remanier, rejeter ; Walter Benjamin lecteur de Kant » 14 mai 2013 Sarah Margairaz, « De l’image fantasmagorique à l’image dialectique : théorie et pratique de la fantasmagorie originaire chez Walter Benjamin » 7 mai 2013 Adolfo Vera, « Walter Benjamin et Jacques Derrida : violence, trace et spectralité » Pour une date restant à déterminer (et sous réserves) Andrew Benjamin, « La moralité, le droit et la place de la critique : La signification du temps dans le monde moral, de Walter Benjamin » 3/3