neurinome acoustique

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neurinome acoustique
INFORMATIONS MEDICALES AVANT REALISATION
DE L'EXERESE D'UN NEURINOME DE L'ACOUSTIQUE
(SCHWANNOME VESTIBULAIRE)
Madame, Monsieur,
Vous présentez une tumeur du nerf cochléovestibulaire,
nerf de l'audition et de l'équilibre, appelée neurinome de
l’acoustique ou schwannome vestibulaire. Les risques de
son évolution nécessitent son ablation. Les autres
possibilités de prise en charge de votre neurinome
(surveillance, radiothérapie), ont été discutées avec votre
ORL.
Afin que vous soyez clairement informé du déroulement
de cette intervention, nous vous demandons de lire
attentivement ce document d'information. Votre
chirurgien est à votre disposition pour répondre à toutes
vos questions.
N'oubliez pas de dire à votre chirurgien les traitements
que vous prenez régulièrement, et en particulier de
l’aspirine ou des anticoagulants qui augmentent le risque
hémorragique postopératoire. N'oubliez pas de signaler
si vous avez déjà présenté des manifestations
allergiques, en particulier médicamenteuses. Enfin
n'oubliez pas d'apporter, lors de l'hospitalisation, les
documents médicaux en votre possession : prises de
sang, examens de l’audition et de l’équilibre, examens
d’imagerie (scanner, IRM…) notamment.
BUT DE L'INTERVENTION
Le neurinome est une tumeur bénigne, non cancéreuse.
Les risques évolutifs de cette tumeur sont liés à sa
situation profonde entre l'os du rocher où se situe
l'oreille, d'une part, le cerveau et le cervelet, d'autre part.
Surdité, acouphènes (sifflements ou bourdonnements
d’oreille) et troubles de l'équilibre sont les principales
manifestations initiales de la tumeur. A moyen ou à long
termes peuvent apparaître des signes liés à la
compression
du
cerveau
ou
d'autres
nerfs,
principalement le nerf trijumeau (sensibilité de la face) et
le nerf facial (mobilité du visage). Compte-tenu de ces
menaces, l'intervention chirurgicale vous est proposée
pour confirmer la nature de la lésion par un examen
anatomopathologique et éviter une compression
cérébrale ou nerveuse.
Le but de l'intervention est de retirer la tumeur, tout en
préservant l'ensemble des structures cérébrales et les
nerfs au contact de la tumeur. Dans certains cas,
l’exérèse tumorale pourra être incomplète pour préserver
le tronc cérébral ou les nerfs atteints, en particulier le nerf
facial, impliquant ultérieurement un suivi clinique,
radiologique
et,
éventuellement,
un
traitement
complémentaire postopératoire.
REALISATION DE L'INTERVENTION
L'intervention peut être réalisée soit par l'oto-rhinolaryngologiste, soit par le neurochirurgien, soit en double
équipe
par
l'oto-rhino-laryngologiste
et
le
neurochirurgien, en fonction des caractéristiques de la
tumeur, de son extension vers le cerveau et dans le
conduit auditif interne vers l’oreille interne.
Plusieurs voies d'abord peuvent être utilisées. Le choix
de la voie d'abord est essentiellement fonction du volume
de la tumeur, de l'importance de la surdité, de la
possibilité de conserver une audition utile, et du risque de
paralysie faciale lui-même lié au volume et au siège de la
tumeur.
L'intervention s'effectue sous anesthésie générale et sera
suivie d'une phase de surveillance post-opératoire
spécialisée. Il est de la compétence du médecinanesthésiste-réanimateur,
que
vous
verrez
en
consultation préalable à l'intervention, de répondre à vos
questions relatives à sa spécialité.
Quelle que soit la voie d'abord, l'intervention comporte
une incision cutanée dans le cuir chevelu, au-dessus et
en arrière de l'oreille, une ouverture de l'os et des
espaces méningés pour atteindre le neurinome dans
l’angle pontocérébelleux.
L'intervention est réalisée sous microscope opératoire,
qui permet une dissection très fine pour libérer la tumeur
du cerveau, du cervelet et des autres nerfs crâniens,
notamment le nerf facial qui est toujours accolé à la
tumeur. Une surveillance électrique de votre nerf facial
est effectuée pendant l'intervention.
Dans certains cas, le comblement de la cavité opératoire
est réalisé par du tissu graisseux ou musculaire pris sur
la paroi de l'abdomen ou sur la cuisse, avant la fermeture
cutanée, pour assurer l’étanchéité de la voie d’abord et
éviter des fuites de liquide céphalorachidien.
Les soins post-opératoires et la durée d'hospitalisation
vous seront précisés par votre chirurgien.
RISQUES POST-OPERATOIRES
Une paralysie faciale peut apparaître après l'opération, le
plus souvent dès le réveil. Elle peut être partielle ou
totale. Quand elle persiste totalement, une intervention
peut être envisagée pour corriger les manifestations liées
à l’immobilité de l’hémi-face.
Des troubles de l'équilibre peuvent exister dans les
premières semaines post-opératoires. En cas de
persistance, ces troubles de l’équilibre pourront
bénéficier de soins spécifiques, en particulier d’une
rééducation spécialisée.
La surdité, du côté opéré, est totale, définitive,
obligatoire, lorsque la voie d'abord choisie passe au
travers de l'oreille interne (voie trans-labyrinthique).
Quelle que soit la voie d’abord une perte d’audition
partielle ou complète peut être observée.
L'acouphène, souvent présent avant l'intervention, peut
persister en post-opératoire, ou survenir après
l'opération.
Un trouble de la sensibilité de la face peut persister ou
apparaître après ablation d'une tumeur de volume
important.
COMPLICATIONS GRAVES ET/OU
EXCEPTIONNELLES
Tout acte médical, investigation, exploration, intervention
sur le corps humain, même conduit dans des conditions
de compétence et de sécurité conformes aux données
actuelles de la science et de la réglementation en
vigueur, recèle un risque de complication.
Les risques hémorragiques à type d'hématome intracrânien nécessitent une réintervention d'urgence.
Les lésions neurologiques, par atteinte vasculaire ou
spasme artériel, sont très exceptionnelles et seront
prises en charge en milieu spécialisé.
L'ouverture des espaces méningés peut être responsable
d'une méningite et d’un écoulement de liquide céphalorachidien au niveau de la cicatrice ou par le nez. Des
traitements locaux, la mise en place d'un drain lombaire
ou une réintervention de comblement de la cavité
opératoire seront mis en œuvre selon le siège et
l’évolution de l’écoulement.
Des crises comitiales (épilepsie) à distance de
l'intervention ou des troubles de l'élocution (aphasie) sont
exceptionnels.
D'une manière générale, les risques post-opératoires
sont proportionnels au volume de la tumeur ; ils ne sont
jamais totalement absents même si la tumeur est petite.
Comme pour toute intervention intracrânienne et bien
que minime, le risque de complication grave, pouvant
mettre en jeu le pronostic vital, de séquelle, en particulier
neurologique, ne peut être totalement exclu.

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