Homélie du 10ème dimanche de Pâques - Gen 1,26.28-31
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Homélie du 10ème dimanche de Pâques - Gen 1,26.28-31
Homélie du 10ème dimanche dans l'année Noces d'or – 9 juin 2013 Si nous sommes réunis ce matin, c'est parce que, avec vous, chers jubilaires, nous sommes tous un peu en fête à l'occasion de vos noces de diamant et de vos noces d'or. Un anniversaire, c'est comme une halte, un temps d'arrêt qui nous permet de vous féliciter et de vous dire merci d'une part, et, d'autre part, de rendre grâce à Dieu, ensemble avec vous. Partout dans le monde, on aime célébrer les anniversaires, aussi bien d'une personne que d'un couple. Et souvent, nous le faisons sans grand discours mais plutôt par des gestes simples, tel un bouquet de fleurs, un cadeau ou des bougies à souffler sur un gâteau. Et ces gestes expriment bien nos sentiments profonds qui nous animent. Merci, chers jubilaires, d'être pour nous tous des témoins vivants de la fidélité. A des jeunes qui se demandent parfois si l'on peut encore s'engager aujourd'hui pour un amour à vie, à des gens qui ont du mal à s'entendre, vous pouvez dire, à la lumière de votre longue expérience, que le véritable amour, cela existe toujours, mais qu'il doit se bâtir chaque jour à travers des échecs et des souffrances, des joies et des peines. Ces 50 ou ces 60 années vécues ensemble n'ont pas été sans vous marquer, sans vous modeler d'une façon profonde. L'amour dont vous viviez, dont vous rêviez au temps de vos fiançailles n'a fait, au fil des années, que se purifier au contact des joies et des peines, il s'est transformé, il s'est enrichi et affiné à l'image même de Dieu. Mais nos félicitations humaines manqueraient d'authenticité, pour nous chrétiens, si nous devions oublier d'y associer et d'y inclure Dieu en lui rendant grâce. De la même façon dont vous avez déposé votre « oui » dans les mains de Dieu il y a 60 ou 50 ans, chers jubilaires, de même, aujourd'hui, vous venez lui dire merci. C'est cela une messe d'action de grâce : dire tout simplement « merci » à Dieu qui est la source de tout amour. En effet, ce que la Bible nous révèle en tout premier lieu, la Bonne nouvelle de Jésus Christ, ce n'est pas d'abord que nous devons aimer Dieu et notre prochain comme nous le pensons trop souvent puisque c'est le premier commandement. Non, la Bonne nouvelle, c'est d'abord que Dieu nous aime. Nous sommes aimés de Dieu et, par le fait même, il nous incite à aimer à notre tour. Lorsque dans les premières lignes de la Bible Dieu vient de nous dire qu'il crée l'homme à son image, il signifie par là l'homme et la femme, le couple. C'est la grandeur du couple que d'essayer d'être le symbole de l'amour de Dieu. Le couple a pour mission de révéler sur terre quelque chose sur Dieu qui est la source de tout amour. Et c'est dans la longue durée qu'un couple se crée. Ainsi, il n'a jamais fini de grandir. Il progresse en surmontant ses crises où chacun laisse un peu de son égoïsme. Et ainsi, lentement, la maison se construit. Chacun sait qu'on ne construit pas une maison sur le sable comme la parabole de l'évangile vient de nous le dire. Il faut savoir que cette parabole vient en conclusion des béatitudes où Jésus décrit la voie au bonheur. Ici, il ne vise pas les petits bonheurs fugitifs et passagers qui bien sûr sont agréables et nécessaires à la vie. La maison du vrai bonheur pour Jésus, a comme ciment l'amour vrai. En jetant un regard sur votre passé, vous pourrez dire avec St Paul que cet amour vrai est patient, généreux, désintéressé. qu'il ne s'emporte pas ! Qu'il espère tout ! Que l'amour ne passera jamais ! Avec St Paul, toute la Bible nous dit que Dieu est amour et qu'il nous crée à son image. Et vous, chers jubilaires, vous avez eu la mission d'être un peu témoin de l'amour de Dieu. Puissiez-vous, durant de nombreuses années encore, travailler dans la vigne du Seigneur en vous réalisant vous-même, tout en faisant exister l'autre. Saint Paul, El Greco, 1590 Musée de l’Hermitage, Saint Petersburg, Russie