Les Affiches Parisiennes
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Les Affiches Parisiennes
Journal bi-hebdomadaire d’annonces légales et d’information juridique Du 26 au 28 août 2015 • n°68 - 1,40 € DROIT ALIMENTAIRE Quand le palais est de justice © D.R. Page 6 Droit mondial, européen ou national, les aliments tombent sous les coups de normes bien souvent insoupçonnées. Lors de Campus 2015, Jean-Paul Branlard, spécialiste du droit alimentaire a tenu conférence sur ce sujet qui pose, depuis quelques années, de vraies questions de droit. UNIVERSITÉ D’ÉTÉ DU MEDEF Des solutions concrètes pour le climat en bord de Seine PARIS La mairie lance l’événement « Paris de l’Avenir » en exposant sur les berges de la Seine des solutions écolos. Page 4 Page 3 P © A.P. © A.P. Pierre Gattaz : « Bâtir les Trente audacieuses » GRAND PARIS Appel à projets « Réussite apprentissage » La Direccte Île-de-France lance un appel à projets pour la mise en place du parcours Réussite apprentissage, qui permet l’accompagnement, vers ce dispositif, de jeunes résidant principalement dans des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). C et appel à projets s’inscrit dans les priorités 2015 mises en place par le gouvernement. Les projets proposés devront viser : • Un périmètre territorial urbain intégrant un ou des quartiers prioritaires de la politique de la ville ; • Le développement de l’apprentissage et une complémentarité avec les dispositifs régionaux existants ; L’appel à projets est ouvert aux PARIS P missions locales et aux associations agissant dans le domaine de l’insertion professionnelle des jeunes en Île-de-France. Le contexte, le cadre financier, les critères de sélection des projets, et les modalités de constitution et de dépôt des projets sont détaillés dans le document téléchargeable sur www.idf.direccte.gouv.fr. Les porteurs peuvent prendre contact avec la Direccte afin d’échanger sur leur projet dès maintenant. 46e Festival de l’Orangerie de Sceaux Cette 46e édition du festival de l’Orangerie de Sceaux est placée sous le signe de la nuit et de la découverte avec le Quatuor Vogler, le Trio Owon, La Symphonie de Poche… À l’occasion du festival, le Département des Hauts-de-Seine propose également des visites aux chandelles du Musée du Domaine départemental de Sceaux les 5 et 12 septembre, à l’issue du dernier concert. La Ville obtient d’Airbnb la collecte de la taxe de séjour aris, première destination touristique mondiale, est aussi la première ville pour les locations d’hébergements entre particuliers. Si ce service innovant s’avère complémentaire de l’offre hôtelière, la Ville de Paris s’est mobilisée pour qu’il réponde aux mêmes exigences que les professionnels en matière de collecte de la taxe de séjour par mesure d’équité. La loi ALUR et la loi de finances 2015 ayant donné le cadre juridique nécessaire à cette collecte, Bruno Julliard, premier adjoint à la maire de Paris, avait profité en février dernier de la visite à Paris du co-fondateur d’Airbnb, Affiches PARISIENNES S.A. au capital de 576 000 € RCS PARIS 572 227 593 Siège social : 15, rue du Louvre 75038 Paris cedex 01 Tél : 01 42 60 36 78 2 Les dossiers de réponses à l’appel à projets devront être reçus au plus tard le 10 septembre à 18 heures. > Par courrier Direccte Île-de-France, Bâtiment 3 Département Politiques de l’Emploi, 19-21 rue Madeleine Vionnet 93300 Aubervilliers > Par mail [email protected] (en tête : AAP2015, dossier [nom de la structure]). HAUTS-DE-SEINE © Festival de l’Orangerie de Sceaux ÎLE-DE-FRANCE Bryan Chesky, pour l’appeler à « passer aux actes ». La société américaine s’était alors engagée en ce sens. Suite à la publication, début août, du décret d’application, Airbnb annonce qu’il procédera à cette collecte à partir du 1er octobre prochain, de façon simple et automatisée, et qu’il étendra progressivement ce dispositif aux autres villes de France. D’un montant de 0,83 euro par nuit et par voyageur, cette taxe correspond à la catégorie « meublés touristiques non classés » telle qu’elle a été définie par le Conseil de Paris. « Nous saluons cette avancée, que nous Fax : 01 42 61 27 84 www.affiches-parisiennes.com email : [email protected] Président-directeur général : Éric Berthod Directeur général délégué : Thierry Jolly Principal associé : Rivoli Participation Directeur de la publication : Éric Berthod Directeur juridique et directeur de la rédaction : Boris Stoykov demandions de longue date », souligne Jean-François Martins, adjoint à la maire de Paris en charge du tourisme. « Nous espérons maintenant pouvoir avancer avec Airbnb sur le respect des conditions de mise en location saisonnière », poursuit l’élu, car des abus sont constatés comme la dissimulation de meublés touristiques en logements d’habitation. Rédacteur en Chef : Jean-Paul Viart Journaliste rédactrice : Anne Moreaux Rédacteur : Olivier Vagneux Secrétaire de rédaction - maquettiste : Émilie Bousquet Impression : SIEP, ZA Les Marchais, 77590 Bois-le-Roi N° de commission paritaire : 0715 I 86 209 ISSN : 0998-481 Affiches Parisiennes - Du 26 au 28 août 2015 - n°68 Abonnement Tarifs TTC 6 mois............................ 37€ 1 an............................... 75€ 2 ans.............................. 150€ Des solutions concrètes pour le climat en bord de Seine PARIS À l’aube de la COP21, Paris continue sa lutte contre le réchauffement climatique et le montre à travers son événement « Paris de l’Avenir » exposant sur les berges des solutions écolos concrètes. Du parc à vélos électriques en libre-service au compteur intelligent, la transition énergétique est à portée de main pour les entreprises et les collectivités ! Soyons plus écolos, montrons l’exemple ! Notre capitale a mis depuis plusieurs années un pied dans la transition écologique. Pionnière dans l’expérimentation, elle rénove des logements et des écoles pour les rendre moins consommateurs en énergie, renforce la place de la nature et de l’eau en ville, développe les mobilités douces et propres. En témoignent, les succès des Vélib, d’Autolib, et de la dernière disposition facilitant la circulation à vélo avec l’introduction cet été des panneaux cédez-le-passage cycliste au feu rouge. La maire de Paris, Anne Hidalgo rappelle d’ailleurs que la mobilisation pour la COP21 doit être « exemplaire » et la plus large possible. C’est pourquoi la ville lumière a mobilisé des acteurs privés, des universitaires, des associations qui construisent chaque jour des solutions pour lutter contre le dérèglement climatique afin de donner à voir au grand public les solutions pour un Paris de l’Avenir. La Ville de Paris devient ainsi la vitrine mondiale des savoir-faire français et internationaux dans les domaines de l’innovation et de la transition énergétique. Cet automne, près de 100 partenaires y présenteront leurs solutions d’avenir. Une quinzaine d’entreprises hexagonales exposent déjà leurs solutions intelligentes pour le climat sur les berges de la rive gauche. Après Anne Hidalgo, Célia © A.P. C ette année, notre cher pays la France a été choisi pour accueillir la COP 21, la Conférence des Parties sur les questions climatiques organisée par les Nations unies. Cet événement doit permettre aux dirigeants de trouver un accord pour contenir le réchauffement climatique en deçà de 2 degrés d’ici à la fin du siècle. Nous accueillerons donc au Bourget, du 30 novembre au 11 décembre, près de 50 000 acteurs et délégués internationaux du secteur de l’écologie, dont Présentation du Jetbaïk, un tricycle électrique. 3 000 journalistes. Blauel et Patrick Klugman, adjoints en charge de l’environnement, du développement durable, de l’eau et du plan climat pour la première, et des relations internationales et de la Francophonie pour le second, sont allés à la rencontre d’une série de démonstrateurs de prototypes de mobilité électrique intelligente, d’outils de production d’énergies renouvelables ou encore de nouveaux procédés de recyclage. Focus sur des solutions vertes à portée de main Entre quelques solutions de gestion intelligente de l’énergie (proposées par Engie, Qinergie et ERDF) nous retiendrons le compteur communicant Linky d’ERDF qui, avec des fonction- Affiches Parisiennes - Du 26 au 28 août 2015 - n°68 nalités innovantes, permet d’optimiser sa consommation d’électricité. À noter que ce nouveau compteur intelligent est disponible gratuitement et a permis de créer 10 000 emplois en France. Quant à l’avènement de la petite reine, nous avons été séduits par le service temporaire de vélos électriques SolarGo par Green On et le Shelter, un abri à vélos moderne. Ces deux solutions sont autonomes, transportables et modulables et donc parfaitement adaptées à une utilisation en entreprise ou en collectivité. Du côté de l’énergie solaire, la Solaire Box proposée par Scitior est une solution immobilière pratique, standardisée et rentable à moyen terme qui promet, tandis que la Smart Flower d’EDF (générateur solaire conçu comme un tournesol géant, offre une possibilité aux particuliers, mais surtout aux collectivités et entreprises, de rationaliser leur consommation d’électricité. Anne Moreaux [email protected] 3 GRAND PARIS ÎLE-DE-FRANCE / UNIVERSITÉ D’ÉTÉ DU MEDEF Pierre Gattaz : « Bâtir les Trente audacieuses » Sous le thème « Formidable jeunesse », l’université d’été du Medef s’est ouvert dans un élan positif. Ces trois demi-journées sont l’occasion entre autres d’évoquer les réformes à mener dans l’Hexagone afin d’offrir aux jeunes Français les meilleurs chances de réussite. 4 Pierre Gattaz veut bâtir les Trente audacieuses Pour sortir des « Trente Piteuses », Pierre Gattaz souhaite s’appuyer sur la diversité et l’excellence française des jeunes « avenir et futur de la France ». Il a dressé trois constats : premièrement que la France décroche (1 % de croissance, 10, 3 % de chômage, 25 % chez les jeunes, une dette proche du PIB). Deuxièmement, malgré cela, la France possède des atouts formidables comme une jeunesse créative (50 % des jeunes voudraient être entrepreneurs). Il a alors qualifié ces derniers de « héros de la nation » et précisé qu’il préférerait un gouvernement qui dise d’abord qu’il aime les entrepreneurs. Troisièmement que la jeunesse avait la chance d’un monde qui bouge et d’une mondialisation de l’économie. Il n’y a plus cinq mais 150 pays en concurrence et surtout un monde Pierre Gattaz, président du Medef. à équiper. De nouvelles générations d’entreprises veulent relever le défi d’inventer le futur, à l’image des vainqueurs des WorldSkills. Pour Pierre Gattaz, « le monde attend la France », et ce n’est pas pour rien qu’il y a 30 000 à 50 000 ingénieurs français dans la Silicon Valley. Il est possible de retrouver entre 2 et 5 % de croissance et d’atteindre le plein-emploi (en dessous de 6 % de chômage), au bout du chemin. Pierre Gattaz a ensuite développé son concept du « management du changement » en « 5 V » : • V pour vision ; la vision collective d’une France à construire, la vérité des statistiques qui révèlent que les marges des entreprises françaises sont en moyenne de 29,5 % contre 39 % en Europe. La France perdrait 3 à 4 % de PIB de croissance chaque année à cause de la complexité d’environnement de business. • V pour vérité des statistiques qui renforceraient l’urgence de réformer le modèle social et permettraient d’inverser la fiscalité Affiches Parisiennes - Du 26 au 28 août 2015 - n°68 © A.P. d’être 6e. Les lauréats ont avoué avoir été fiers de témoigner de la French touch. Cet événement leur a donné l’occasion de créer du lien et de les passionner davantage. « C’est génial, ça nous a construits », a témoigné la jeune porte-drapeau française. © A.P. C ette année encore, Pierre-Antoine Gailly, président de la CCI d’Île-de-France, a accueilli l’université d’été dans les locaux d’HEC à Jouy-en-Josas. Rappelant la force de l’alternance – 17 000 apprentis en Île-de-France – il a réclamé que l’on fasse plus confiance à la jeunesse. Puis Pierre Gattaz, président du Medef, a invité les Français champions du monde WorldSkills, les olympiades des métiers, qui ont eu lieu cette année au Brésil et qui mettaient 59 pays en compétition. En 2015, la France est arrivée 8e avec 9 médailles dont 2 en or (en peinture et en carrelage) et 4 en argent. Applaudis par les participants, ces jeunes ont mis en avant l’énergie saine qui émanait de la compétition et la force d’engagement et d’humanité qui s’était dégagée pendant les 45 jours des championnats. Pierre Gattaz a qualifié ces jeunes de « vitrine vivante de l’excellence par l’apprentissage dans 50 métiers ». À la fin, il a été proposé à ces jeunes pour l’année prochaine de challenger la Suisse, actuellement meilleure pour l’industrie et les technologies du futur et de se fixer l’objectif Pierre-Antoine Gailly, président de la CCI - Île-de-France. actuelle. Cette dernière taxerait alors davantage la consommation que les revenus et le capital. Elle permettrait de baisser la dépense publique (57 % en France, 45 % en Allemagne, 44 % au Royaume-Uni, 49 % Europe) et refléterait au mieux les besoins des entreprises créatrices de richesses et d’emplois. • V pour valeurs et pour réhabiliter le travail (effort, mérite, estime de soi) et l’esprit d’équipe Youssou N’Dour, ministre sénégalais. © A.P. Mohed Altrad, entrepreneur. aînés. Un atelier Twitter permettait d’apprendre à s’en servir et à en exploiter toute la puissance. Trois conférences-débats étaient organisées : « les jeunes dans un monde de vieux » en présence de Jean-Louis Borloo notamment, pour réfléchir à l’avenir par rapport à l’évolution de la démographie mondiale, en diminution au Nord et en augmentation au Sud. Une autre intitulée « Ultrabranchés » s’intéressant aux digital natives. Une dernière portant sur « Ni Dieu ni maître » essayait de comprendre les motivations actuelles des jeunes. La planète des jeunes En parallèle se déroulait également une grande conférence intitulée « La planète des jeunes » portant sur le climat à trois mois de la COP21 en vue de laquelle le Medef a publié un manifeste en dix points. Il y reconnaît les difficultés mais des prises de conscience existent, explique Bruno Lafont, au conseil d’administration de Lafarge-Holcim. Thierry Mandon, Secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur, insiste sur la nécessité de l’accord. Or, la France doit diviser ses émissions de CO2 par quatre. François-Xavier Bellamy, philisophe insiste sur le fait que c’est la première fois qu’on pense à la nature. Maud Fontenoy propose une vision modérée et pragmatique de l’environnement. Leslie Tourneville, de Youngo annonce que les jeunes sont très pessimistes vu l’importance des défis. Julien Dumas, chef bio, propose des circuits courts. Laurence Tubiana, déléguée de la France pour la COP21 parle d’un degré de préparation optimale. Chaque conférence permet des progrès colossaux : « On ne nie plus le changement climatique », dit Jean-Pascal Tricoire, P.-D.G. de Schneider Electric. Youssou N’Dour appelle la jeunesse à être positive Autre invité d’honneur de cette université d’été : le chanteur sénégalais Youssou N’Dour, aujourd’hui ministre, qui venait porter un appel dans une France qui doute : « La diversité est une richesse. » Il demande de passer de la pensée à l’action. S’inspirant de la devise française, il souhaiterait la voir compléter : liberté d’entreprendre, égalité – que chacun, dans la diversité, ait sa chance –, fraternité – que l’on retrouve l’esprit de l’équipe de France de football de 1998. Il poursuit : « Il y a trop d’État en France. Il faut changer le système. » Il reproche aux Français de ne plus être assez fous et de ne plus faire rêver. Où sont les TGV, Concorde, Louis de Funès ? Pour lui, l’Afrique va bien et elle a changé. Elle est à construire et les jeunes veulent participer à sa construction. L’Afrique d’aujourd’hui n’est plus celle d’hier. Il précise : « Une Afrique faible, c’est une France faible. Une Afrique forte, c’est une France forte. » Or, selon lui, la place de la France recule en Afrique. Sur l’immigration clandestine, il réclame des assises. Lui-même est à la tête d’une fondation franco-africaine pour la croissance. Concernant le développement de l’Afrique, il affirme que « ce ne sont pas les États seuls qui doivent porter la croissance mais la société civile et économique », avant de terminer par un mix a capella de ses principaux succès. Un autre invité d’honneur, Mohed Altrad, fondateur du groupe Altrad, entrepreneur mondial 2015, a raconté son parcours. Parti de rien depuis la Syrie où il était berger, il est Affiches Parisiennes - Du 26 au 28 août 2015 - n°68 © A.P. basée sur le respect. Mais aussi l’autorité, l’exemplarité et la générosité du chef. • V pour volonté, de mettre « du ciment et du liant » dans les entreprises. Que l’on puisse exécuter et demander ce qu’on veut sans retenue. • V pour victoire qui marque la réussite de nos entreprises. Au cours de son discours, Pierre Gattaz a réclamé également qu’à la tête des administrations, on place un binôme composé d’un haut fonctionnaire et d’un chef d’entreprise. Il regrette qu’il y ait trop de « réflexes doctrinaires » et une fiscalité qui ne soit pas assez « convergente » ni « incitative ». Il a appelé à retrouver l’espoir et la confiance avec un dernier V, celui de la vitesse : « Les jeunes, allez-y, foncez. Restez optimistes, restez audacieux, n’ayez pas peur. Foncez, continuez de nous secouer, nous les vieilles générations. » Aux plus âgés, il a demandé d’innover, d’intégrer les jeunes, de les rendre employables. Concluant sur le fait qu’on puisse compter sur le Medef, il a annoncé le temps de l’offensive. Ailleurs sur le campus, plusieurs ateliers et conférences étaient aussi au programme de cette première journée. Tous avaient pour but de comprendre les grandes mutations, les jeunes, leurs valeurs et leurs codes pour un nouvel avenir, de penser les perspectives, de réfléchir à comment les inciter à être plus courageux que leurs aujourd’hui leader du marché du matériel en bâtiment : « En France, on peut créer avec les moyens qu’on a ! » Il appelle à plus de solidarité pour un avenir commun car nous voulons optimiser nos intérêts. De son côté, Thone Niang, très impliqué parmi les jeunes démocrates américains, appelle à imiter le Royaume-Uni et les États-Unis. Mohamed Hiber, violoniste international de 20 ans, plaide pour la réussite par le travail. Maryam Salehi, directrice de NRJ, milite pour la réussite à la française ; la méritocratie : « Nous avons la chance d’avoir une jeunesse connectée. » En 1997, 80 % voulaient être fonctionnaire et seulement 3 % des jeunes souhaitaient devenir entrepreneurs. En 2015, ils sont 30 % à vouloir créer leur entreprise, sur le modèle des Zuckerberg ou des créateurs de Snapchat. Zaineb Lazreq, entrepreneuse au Maroc, illustre la volonté de son pays, dans lequel l’État propose des aides spéciales pour l’entrepreneuriat des femmes. Moussa Camarra, président de l’association Agir pour réussir, basée à Cergy, est un de ces jeunes qui a pu foncer grâce au Medef. Le syndicat lui a financé une formation à « l’envie d’entreprendre » pour 15 jeunes dont la plupart étaient présents afin d’évoquer leur parcours. Il a cité Gandhi : « Quand tu veux changer le monde, commence par te changer toi-même. » Olivier Vagneux [email protected] 5 À LA UNE DROIT ALIMENTAIRE Quand le palais est de justice Droit mondial, européen ou national, les aliments tombent sous les coups de normes bien souvent insoupçonnées. Lors du Campus 2015, Jean-Paul Branlard, spécialiste du droit alimentaire, a tenu conférence sur ce sujet qui pose, depuis quelques années, de vraies questions de droit. © A.P OMS 6 duits alimentaires sont soumis à une réglementation. Et bien que cette dernière soit de plus en plus développée, le droit alimentaire reste difficile à maîtriser. Ainsi, il est structuré en trois niveaux. Un niveau mondial, régi par l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et le codex alimentarius, un niveau européen fait de directives et de règlements et un niveau français constitué de normes précises issues bien souvent des textes sur les fraudes et les falsifications datant du 1er août 1905. (Voir encadré page 8). « Le droit alimentaire est une spécificité de notre pays, affirme Jean-Paul Branlard. La France est la seule à avoir cette densité de droit. C’est un des rares pays où l’on a autant de décisions en la matière, au niveau du matériel de cuisine, sur la manière de cuisiner ou encore sur la façon dont un chef doit s’habiller », poursuit l’enseignant. Il est en effet étonnant pour nos voisins d’aller jusqu’au Conseil d’État afin de distinguer un oignon d’une échalote. » Pourquoi une telle jurisprudence s’enseigne depuis peu ? La vigne Affiches Parisiennes - Du 26 au 28 août 2015 - n°68 et le vin s’étudient en droit depuis très longtemps. En termes alimentaires, la crise de la vache folle, dans les années 1990, a interpellé les juristes sur la question. Quant à la gastronomie, (gastro : estomac et nomie : la norme, la loi en grec) elle fait preuve d’intérêt depuis à peine une dizaine d’années. À la table du monde L’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui s’occupe des règles régissant le commerce international entre les pays, est un cadre de négociation t t t D « ans notre assiette, il y a 95 % de droit », explique JeanPaul Branlard, enseignant en droit alimentaire à l’université Paris IV - Sorbonne. Tout ou presque est réglementé. Dans nos habitudes alimentaires se trouvent des notions de droit, de religion, de géographie et de terroir. Excepté quelques produits qui ne sont pratiquement pas tombés dans les filets du droit, tels que la gambas ou encore le poireau, la quasi-totalité des pro- À LA UNE seule et même recette historique, avec la croûte, preuve d’un long affinage et d’un savoir-faire ancestral. Une fraude sur le sol français vint bousculer l’ordre établi. Des producteurs français de meules sans croûte (méthode plus économique) ont été épinglés par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF). L’affaire arrive en cour de justice européenne (CJCE), qui estime que la recette du codex l’emporte sur la française. L’histoire change donc le décret français qui introduit les deux recettes, l’une avec croûte (traditionnelle) et l’autre sans. Pour Jean-Paul Branlard, ce cas est « un parfait exemple de nivellement par le bas de la tradition gastronomique française ». À la table de l’Europe Les règlements communautaires sont de plus en plus nombreux. Le règlement n° 1782002 correspond à la « charte alimentaire » de l’Europe. De même, l’information des consommateurs sur les denrées alimentaires, le règlement européen INCO, est en application depuis peu de temps. Le droit européen prévaut sur le droit national. Les pays membres (28) peuvent être condamnés s’ils ne respectent pas les normes européennes. La France comme l’Italie, qui ont depuis fort longtemps des règles bien établies en la matière, sont les pays européens les plus souvent verbalisés. Un délit de fraude, tromperie ou de falsification expose à 2 ans de prison et 300 000 euros d’amende. Cette obligation donne parfois lieu à certaines situations qui semblent en complète contradiction avec les traditions culinaires des pays. En France par exemple, le veau est abattu à 6 mois. D’autres pays le font à 8 ou même 12 mois. Curriculum Vitae © D.R. se résoudre à payer une somme de dédommagement fixée par l’ORD : 116 millions d’euros pour les États-Unis et 11 millions pour le Canada. Sommes payées au détriment de certains producteurs français dont leurs produits, inscrits sur une liste noire, comme le roquefort, ont été taxés à 100 % au passage des douanes américaines. Cette situation, pour le moins délicate, a finalement conduit l’Union européenne à accepter une viande dite de « haute qualité », « supposée sans hormones », précise l’orateur, provenant des pays nord-américains dans le but de mettre un terme à cette situation. À l’international, il existe aus« Sardine » si le codex alimentarius ou « type sardine » créé par l’Organisation La sardine pilchardus est la seule des Nations unies pour l’alimentaà porter la mention « sardine » sur tion et l’agriculles conserves contrairement à la sagax ture (FAO) et pêchée dans les eaux d’Amérique du l’Organisation Sud. Celle-ci n’étant pas considérée, par mondiale de la les règles alimentaires de l’Union européenne, comme une vraie santé. Sa comsardine, se trouve affublée de la mission est mention « type sardine ». l’organe exécutif où siègent près de 200 pays. Elle est chargée d’élaborer des normes alimentaires, des définitions et des critères applicables R. D. © aux aliments. Elle joue donc un rôle important dans la normalisation alimentaire dans le que « les règles de l’OMC inter- monde. Ce grand livre de la fèrent directement dans nos as- cuisine mondiale a déjà délivré siettes », souligne alors cette des- quelque 300 normes. Jusqu’en cription par la mise en lumière 1994, ce programme n’avait audu cas le plus célèbre : les bœufs cun poids juridique. L’OMC l’a américains et canadiens aux hor- donc reconnu cette même année considérant ses normes comme mones de croissance. L’Union européenne s’est oppo- une règle. Le codex alimentarius sée à cette importation qu’elle fait donc référence depuis, en téconsidérait comme un risque moigne l’histoire de l’emmental. d’atteinte à la santé publique. Le codex stipule deux recettes N’étant pas en mesure de don- de ce fameux fromage, l’une ner des preuves d’un quel- avec croûte et l’autre sans. La conque danger, l’Europe a dû France, de son côté avait une Jean-Paul Branlard • Maître de conférences (Hors-classe), Enseignantchercheur à la faculté de Droit d’Économie et de Gestion Jean Monnet à Sceaux (Université Paris Sud) • Docteur d’État (Paris II) • Diplômé de l’Institut d’études judiciaires (Paris II) • Diplômé et Lauréat de l’Institut de criminologie (Paris II) • Responsable pédagogique et conférencier à l’Institut des Hautes Études du Goût de la Gastronomie et des Arts de la Table (D.U. Université de Reims) • Membre actif de l’Association professionnelle des chroniqueurs et informateurs de la gastronomie et du vin (APCIG) • Membre de l’Académie française du chocolat et de la confiserie (fauteuil n° 40) • Conseiller auprès de l’Institut de la Gastronomie française et auprès de La Guilde des Terroirs • Membre du Conseil scientifique Editions Lamy : Option-Qualité t t t où les gouvernements membres (plus de 150) essayent de résoudre leurs problèmes commerciaux. La première étape consiste à discuter. Ces négociations demandent des moyens importants pour être efficaces (juristes, experts, etc.). L’OMC s’est dotée d’un « pouvoir judiciaire ». Les pays qui s’estiment lésés peuvent porter plainte auprès de l’Organe de règlement des différends (ORD). Celui-ci présente la particularité d’avoir un fonctionnement proche de celui d’une juridiction, statuant sur une conciliation par nature non-juridictionnelle. Jean-Paul Branlard qui estime Affiches Parisiennes - Du 26 au 28 août 2015 - n°68 7 t t t À LA UNE « C’est une vraie cacophonie, explique Jean-Paul Branlard, cela met en avant une concurrence déloyale. » L’Union européenne décide alors de fixer une norme. Jusqu’à 8 mois, il s’agit bien d’un veau mais entre 8 et 12 mois, c’est un jeune bovin. Mais si la France tuait ses veaux à 6 mois c’était pour de bonnes raisons (rythme biologique de l’animal, possible apparition de maladies au-delà de cet âge…). Certains producteurs ont pu écarter ces conditions (6 mois) en obtenant des AOC et des AOP, suivant un cahier des charges. Parfois, des lois spéciales dérogent aux lois générales. À la table de France La France a une histoire culinaire séculaire. Cette exception se confirme non seulement dans les mets mais aussi dans le domaine de la justice, en témoigne le nombre de procès en la matière. Depuis très longtemps, la France a créé ses propres règles faisant ainsi sa réputation alimentaire. C’était sans compter sur l’Union européenne et ses nouvelles exigences qui ont quelque peu modifié les savoir-faire français et les habitudes des producteurs. Grâce à la « dénomination de vente », certains produits échappent à cette normalisation européenne toujours galopante. Cette dénomination constitue la définition d’un produit. Elle est distincte de la marque sous laquelle ce dernier est commercialisé. Selon l’article R112-14 du code la consommation, la dénomination de vente d’un produit préemballé doit « Daura Daurade é de » ou « Dorad être « celle fixée par la récri e » daurade ro t « AU » sous-enten glementation en vigueur d une y a le alors écrit avec ou par les usages comun « O » s que la dorade ignifie une gorie gris c e merciaux ». Quand il n’y restaurate des plus banales. atéS u i r a pas de réglementation, elle doit ê vous sert une dau un tr ra e de, o b la dénomination peut ligatoirem si ce n’est ent royale p a s , le se faire selon des codes cas, celuiinfraction ci est en . P o u r é v it d’usage issus des traer d’être a de trompe c ri de prison e (condamnation à cusé ditions locales et réet 300 000 2 ans euro il vaut mie gionales comme l’anux pour lu s d’amende), id douillette de Troyes orthograp ’être bon en he. ou le quatre-quarts breton. Cette dénomination doit également « être cemment modifié. suffisamment précise pour Et même si certaines exceptions permettre à l’acheteur d’en sont légion, les règles commuconnaître la nature réelle et de la nautaires font foi au nom d’une distinguer des produits avec les- harmonisation qui ne fait pas quels elle pourrait être confon- toujours sens dans les subtilités due ». Il existe une soixantaine de la gastronomie française. de codes d’usage, des confiseurs à celui de la charcuterie en pasEmilie Bousquet sant par celui de la quenelle ré- [email protected] Les petites histoires qui font la grande La réglementation française en matière alimentaire ne date pas d’hier. Pour preuve ces faits historiques marquants faisant de la France une exception. 1. a inventé le mot gastronomie, Grimaud de la Régnière devint le père de la critique et des guides gastronomiques et enfin Jean Anthelme Brillat-Savarin qui va faire de la gastronomie une science grâce à son ouvrage Physiologie du goût. ce qui explique le plein de règlements de la France et le grand nombre de procès. 2. 1905 : la loi sur les fraudes et les falsifications pose un principe : chaque produit alimentaire sera défini par des règlements d’application. Depuis cette date, des arrêtés (1 052) et des décrets (350) définissent une multitude de produits : la chantilly, les pâtes alimentaires, etc. C’est 3. La Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), la police alimentaire a un .R. D © rôle de prévention mais peut aussi verbaliser et mettre en demeure. Cette administration française s’assure du respect des nombreuses lois qui font le droit alimentaire. © D.R. Tout commence par de grands hommes qui ont bousculé le domaine. Un certain Boulanger, dit C hantoiseau, s’oppose à la corporation des traiteurs. En 1782, il ouve un établissement de bouillon où les gens viennent se restaurer (origine du mot restaurant). Les traiteurs l’attaquent pour atteinte à leur monopole. En 1786, le Parlement de Paris lui donne raison par un arrêt. Chantoiseau ouvre ainsi le premier restaurant au nom de la liberté de commerce et par la même occasion la voie aux restaurateurs. Les grands cuisiniers de la noblesse ont ainsi trouvé une reconversion tout indiquée. S’en suivent trois grands juristes qui ont apporté leur pierre à l’édifice. Joseph Berchoux 8 Affiches Parisiennes - Du 26 au 28 août 2015 - n°68 L’ESSENTIEL Programme de compliance, facteurs de réussite et pièges à éviter La mise en place d’un programme de compliance devrait être perçue comme un outil de développement pérenne de l’entreprise. Compliance ne rime pas avec exercice de pointage. Pour être réel et robuste, le programme de compliance doit inclure un volet de prévention, de détection (surveillance continue) et de réaction. Mais de quoi s’agit-il concrètement ? Quels facteurs de succès et quels pièges éviter ? business, mais aussi la culture du pays, etc. En coordination avec le Corporate, les dirigeants des structures locales s’assureront de l’adéquation des procédures et méthodes aux besoins locaux. Quant aux formations, leur taux de participation doit être pris en compte lors de l’évaluation annuelle, y compris pour les cadres dirigeants et le management intermédiaire. Ils sont eux-mêmes IMPLICATION DE TOUS exposés à des risques et doivent Comment faire pour que les donner l’exemple concernant leur programmes de compliance de- engagement en matière de comviennent l’affaire de tous alors pliance. que les collaborateurs les considèrent souvent comme une COMMUNIQUER charge de travail additionnelle, ET SANCTIONNER inutile, voire handicapante ? Or, Risquer de perdre un appel pour être robuste, la compliance d’offres ou un contrat, refuser un doit relever d’un travail d’équipe partenariat dans le cadre d’une où la coordination entre le dé- joint-venture ou d’une opération partement juridique, de la com- de fusion-acquisition ne sont pas pliance (s’il existe), l’audit et le envisageables pour les cadres dicontrôle interne, la gestion des rigeants qui subissent une presrisques, la stratégie, est nécessaire. sion importante quant à l’atteinte Par ailleurs, un lien doit être établi d’objectifs financiers ambitieux. avec le conseil d’administration, Comment concilier alors perqui demandera des comptes à la formance et intégrité ? La comdirection générale sur le dispositif pliance est souvent vue comme de compliance. Pour que la com- un frein aux activités dans une pliance soit perçue comme per- lutte inégale au profit des entinente par les collaborateurs de treprises non intègres. La coml’entreprise, celle-ci doit les res- pliance est un état d’esprit, une ponsabiliser, en prenant en consi- nouvelle façon d’opérer et de dération l’organisation des struc- faire des affaires, où l’intégrité est tures et filiales dans lesquelles ils garante de la pérennité de l’entreopèrent, leurs contraintes liées au prise. Il en découle l’importance Affiches Parisiennes - Du 26 au 28 août 2015 - n°68 Par Antoinette Gutierrez-Crespin © D.R. des agents commerciaux, mais il est tout autant important de vérifier son application et de s’assurer qu’une prestation n’est pas masquée par un autre type de contrat. Or, une très grande majorité des amendes émises par la SEC/DOJ (Securities and Exchange Commission/Department of Justice) concernent des faits de corruption commis par un tiers à l’égard de l’entreprise. Elle est associée au sein de la ligne de services Fraud Investigation & Dispute Services d’EY France. Elle accompagne de grands groupes en France et à l’international dans la conception, le design, le déploiement et/ou le renforcement de leur dispositif de compliance anti-fraude et anti-corruption. * www.ey.com pour les entreprises de mettre en avant une communication positive sur le partage des bonnes pratiques, de développer une approche pédagogique aux différentes strates de l’organisation sur le besoin de suivre des règles de conduite claires et appliquées par tous et sur les risques t t t A vant tout, l’entreprise doit être capable d’identifier et de hiérarchiser correctement les risques pour mesurer son niveau d’exposition. C’est une étape essentielle et bien souvent négligée. En effet, c’est en fonction des risques identifiés que l’entreprise peut mettre en place les outils efficaces pour y pallier. Ainsi, la cartographie des risques de fraude et de corruption développée au niveau Corporate permettra d’identifier des situations à risque liées aux pressions financières, à l’environnement et l’organisation du groupe, à la nature des produits, etc. En outre, cette cartographie devra être déclinée dans toutes les filiales du groupe car les problématiques et les enjeux pratiques y sont opérationnellement différents. L’aspect géographique des opérations, les caractéristiques des partenaires commerciaux, entre autres, et, de façon plus générale, les modalités selon lesquelles la filiale opère, sont le socle sur lequel le programme de compliance doit être adapté. Lorsque ces critères ne sont pas pris en compte, les moyens mis en œuvre pour prévenir la fraude et la corruption s’avèrent inefficaces car déconnectés du business. À titre d’exemple, il est indispensable de créer une procédure de gestion des tiers, en particulier 9 t t t L’ESSENTIEL liés aux comportements déviants, notamment en matière de conséquences financières et pénales, mais aussi de conséquences liées aux actifs immatériels de l’entreprise dont la réputation fait partie. Sanctionner les comportements déviants et communiquer sur le nombre de sanctions infligées envoient un message fort aux collaborateurs. Gagner de nouveaux marchés avec intégrité envoie un message encore plus fort. Comment la compliance peut-elle aider à gagner des contrats ? La compliance et l’éthique sont de plus en plus considérées comme des facteurs différenciants permettant d’éliminer des concurrents « indignes ». L’absence ou la défaillance du programme de compliance peut en effet avoir des conséquences néfastes, comme l’interdiction pour l’entreprise de 10 participer à des appels d’offres (nationaux ou internationaux) ou encore une réserve de la part des clients à travailler avec une entreprise dite « non éthique ». Aujourd’hui, les autorités de régulation attendent de l’entreprise qu’elle puisse démontrer avoir mis en œuvre les moyens nécessaires et proportionnés aux risques de corruption. LA PRÉVENTION NE SUFFIT PAS L’allocation des ressources pour déployer dans la durée un programme de compliance digne de ce nom reste cependant un exercice difficile. Les fonctions compliance ont souvent des moyens limités et ne peuvent faire face, seules, à toutes les situations identifiées, aux nombreuses diligences nécessaires pour évaluer le risque tiers, etc. La coordination entre les autres départements est nécessaire pour accroître les leviers d’action. La technologie a aussi un rôle essentiel : l’utilisation de l’analyse de données permet de cibler et d’analyser les opérations atypiques. La capacité de l’entreprise à détecter des comportements non éthiques permet d’évaluer la robustesse du dispositif de compliance. Une fois ceux-ci détectés, l’entreprise doit être en mesure de les investiguer et d’y remédier. Le piège à éviter est d’investir uniquement dans la prévention. Une détection efficace s’accompagne de la mise en place d’un système de surveillance continue (continuous monitoring). Les comportements potentiellement frauduleux seront examinés en Affiches Parisiennes - Du 26 au 28 août 2015 - n°68 détail puis analysés aux bornes du groupe pour s’assurer qu’il s’agit d’un fait isolé. En termes de reporting, une bonne pratique pour informer le conseil d’administration, le comité des risques ou de l’audit, consiste à expliciter, d’une part, l’étendue du programme de compliance et les outils de détection déployés, d’autre part, de synthétiser les cas analysés en détail. L’AFJE est la première organisation professionnelle des juristes d’entreprise en France qui réunit plus de 4 300 adhérents. Sa mission depuis 45 ans : promouvoir des directions juridiques et la profession de juriste d’entreprise. * www.afje.org TEMPS LIBRE VIENT DE PARAÎTRE n Les neuf cercles Petites scènes capitales Tout en évocations lumineuses, Petites scènes capitales s’attache au parcours de Lili, née dans l’aprèsguerre, qui ne sait comment affronter les béances d’une enfance sans mère et les mystères de la mort. Si l’énigme de son existence ne cesse de s’approfondir, c’est en scènes aussi fugitives qu’essentielles qu’elle en recrée la trame, en instantanés où l’émotion capte l’essence des choses… « L’amour, ce mot ne finit pas de bégayer en elle, violent et incertain. Sa profondeur, sa vérité ne cessent de lui échapper, depuis l’enfance, depuis toujours, reculant chaque fois qu’elle croit l’approcher au plus près, au plus brûlant. » * De Sylvie Germain, vient de paraître au Livre de Poche. BONNE TABLE n 1974. Vétéran du Vietnam, John Gaines a accepté le poste de shérif de Whytesburg dans le Mississippi. Un jour, on découvre, enterré sur la berge de la rivière, le cadavre d’une adolescente, Nancy Denton, disparue vingt ans plus tôt. Le corps a été préservé par la boue, mais le cœur a été remplacé par un panier contenant la dépouille d’un serpent. Déjà traumatisé par la sale guerre du Vietnam, John est à nouveau confronté à l’horreur. Il va ainsi repartir au combat et devra faire face aux secrets et aux vérités cachées de cette petite ville tranquille. Vingt ans après le crime, c’est une nouvelle traversée des neuf cercles de l’enfer qui attend John. * De R. J. Ellory, vient de paraître au Livre de Poche. Les Crocs des Halles : « spécial carnivores » Les Halles avaient les crocs. Le quartier à présent de quoi se rassasier avec la nouvelle table carnivore où se côtoient viandes maturées et large choix de vins… Galice… Les prix aux 100 g sont affichés et permettent de composer une assiette sur mesure, selon ses désirs et les conseils du boucher. La viande est accompagnée d’une purée montée au beurre, d’une suggestion de légumes du jour ou de frites maison. La carte des desserts suggère quelques incontournables, du baba au rhum au Paris-Brest praliné chocolat chaud. Au sous-sol, le bar à vins propose les quelque 400 références d’une cave riche et hétéroclite. Un fumoir plein de charme est également à découvrir. Jean-Paul Viart © Photos : Les Crocs des Halles F orts du succès de leurs premiers établissements – L’Ogre et Les Crocs de l’Ogre –, les frères Bauche et Nicolas Berengier, viennent d’investir les Halles avec leur passion quasi monomaniaque pour la viande. Celle-ci est donc, inévitablement, la star des lieux, rigoureusement sélectionnée, mûrie sur place. Elle est issue de deux sources à l’inaltérable réputation : les Boucheries nivernaises et Marguerite. Les charcuteries leur emboîtent le pas sur le chemin de la qualité. Les légumes frais sont, quant à eux, livrés quotidiennement pour une fraîcheur optimale. Le pain est celui du génial Jean Luc Poujauran, avec sa belle croûte brune. Au rez-de-chaussée des Crocs des Halles, le mûrissoir vitré laisse entrevoir les merveilles carnées en pleine maturation. Chacun peut ainsi savourer des yeux et jeter son dévolu sur un morceau choix. L’étal propose les grands classiques – côte de bœuf filet, bavette, entrecôte, faux-filet selle d’agneau… – et quelques pièces plus rares, issues du Wagyu, du bœuf de [email protected] * 49 rue Berger (1er ardt) Du mardi au samedi de midi à 14 h 30 et de 19 h à 22 h 30. Brunch le dimanche de midi à 16 h. Tél. : 01 40 28 00 00.