Les étapes de la fabrication d`un vitrail Tiffany.
Transcription
Les étapes de la fabrication d`un vitrail Tiffany.
Il me semble important de lire, avant ce document, celui consacré au Vitrail. Comme pour le vitrail, les méthodes diffèrent selon les besoins, les goûts, le budget, le temps disponible, sans oublier la notion de … rentabilité, pour ceux qui en vivent. Les étapes de la fabrication d’un vitrail Tiffany. Nous partons du principe (pas du tout exhaustif) que nous travaillons avec des verres opalescents (dits « américains ». Modèle : Idem Maquette : Idem. Le tracé du cuivre remplace celui du plomb. On se réfère toujours à la maquette pour la coloration, avec quelques variantes importantes. A ce niveau, deux voies se présentent : 1/… on suit globalement la méthode vitrail. Carton : C’est la reprise de la maquette, mais à l’échelle 1, c’est-à- dire grandeur nature. Il figure le dessin exact du travail, c’est-à-dire la forme des pièces, ce qui sera le tracé de la soudure. Sur le carton, selon les habitudes et les besoins, seront mentionnés les mêmes éléments que pour le Vitrail avec quelques particularités : - le Tiffany demande quelquefois l’aide de la peinture pour des détails irréalisables en verre, mais rarement d’autres traitements. - sens de préférence pour le verre (veine ou coloration particulière dans le verre). … à noter que les terme « carton » et « calque » bien que justes, ne sont pas vraiment employés en Tiffany. Documents de travail : Du carton nous allons faire 3 copies (par carbone ou photocopie) - La première fera l’office du « calque » dans le vitrail. - la seconde servira de guide de montage - la troisième, en papier plus fort sera découpée pour le calibrage Coloration : Comme son nom ne l’indique pas …, il s’agit du choix des verres en fonction de la maquette. Cette phase se révèle plus délicate que pour le vitrail car les verres sont essentiellement bi ou multicolores. Calibrage : Dans le cas de pièces très simples, la procédure « vitrail » est applicable. Les pièces sont découpées avec des ciseaux également à 3 lames mais avec un enlevé plus fin (épaisseur du cuivre et non largeur de l’âme du plomb). 1 Coupe : Le choix de la méthode Tiffany répond à un besoin de dessin plus fouillé. Ce qui revient à dire à des pièces plus complexes. D’autre part le verre généralement employé est bien moins docile que pour le vitrail. Ces deux différences imposent donc une « dérogation » à la tradition du vitrail, c’est l’emploi d’une « rôdeuse » ou « meuleuse ». Chaque pièce est donc coupée « au mieux » soit en se guidant sur le calibre (bravo !) ou en suivant le tracé de la pièce. Rôdage (meulage) La forme de chaque pièce est affinée grâce à une meule diamant pour correspondre, idéalement , à son calibre. Peinture : Les pièces qui doivent recevoir un complément de surface : peinture, émaux, gravure, sablage, etc. sont traitées à ce moment. Bordure (sertissage) Après nettoyage des pièces (très important) celles-ci sont bordées d’un mince ruban de cuivre adhésif collé sur le chant (bord) et rabattu et serti sur les plats du verre. Montage : Après de nombreux essais, je conseille l’emploi d’un support plus tendre que le bois, avec des épingles. Le montage consiste simplement à mettre les pièces à leur place sur le « puzzle ». Les corrections sont encore possibles : mauvaise couleur, pièce trop petite …à refaire, ou trop grande …à corriger à la rôdeuse, etc. 2 Nous nous arrêtons là pour cette première façon de procéder. 2 /… C’est la manière que je propose d’adopter, pour une meilleure précision d’exécution, mais plus longue. Je m’empresse de préciser que je parle de technique. Les deux voies permettent des résultats différents, ce sont les goûts légitimes de chacun qui feront la décision. Démarrage : Un dessin au trait, précis, suffirait, mais je conseille vivement de le colorer, même grossièrement. Il est placé sur un support tendre et recouvert d’un plastique transparent quelconque, puis fixé par quelques épingles. La procédure est tout à fait différente du fait que l’on avance pièce par pièce , mais : - la précision du graphisme est bien meilleure - une modification de dessin peut être faite en cours de travail, - le choix des couleurs se fait au fur et à mesure, en fonction de ce qui est déjà en place d’où une harmonie toujours contrôlée. Les deux méthodes se rejoignent lorsque le « puzzle » est terminé. 3 Bordure (sertissage) Après nettoyage des pièces (très important) celles-ci sont bordées d’un mince ruban de cuivre adhésif collé sur le chant (bord) et rabattu et serti sur les plats du verre. Soudure : A la différence du vitrail la soudure s’effectue tout le long des cuivres sur la face visible, puis le travail est retourné et soudé sur l’arrière de la même façon. Patine : L’aspect brillant de la soudure est rarement souhaitable. D’une manière générale, le Tiffany est patiné c’est-à-dire que la soudure est teintée par simple application d’une préparation, en gris/noir, bronze ou cuivre. Nettoyage : en fonction du décapant employé pour la soudure, dans la quasi-totalité des cas un détergent vaisselle convient parfaitement. 4 Pose : Scellés, encadrés, suspendus, sous pare closes, en vitrage isolant, etc. selon les cas. Complément : ( La rapide explication qui précède concerne le travail à plat du Tiffany.) Le grand avantage de cette formule est la possibilité de réalisation d’objets en 3D, les fameuses lampes Tiffany en sont un brillant exemple. Je persiste à dire qu’il n’est pas plus difficile de faire une lampe en forme de 1000 pièces sur un moule rigide qu’un travail à plat de 5 pièces. Ce sont les facteurs « temps » et « budget » qui sont à revoir à la hausse ! Attention tout de même : Dans l’affirmation précédente, je n’inclus pas les réalisations en 3D géométriques qui demandent, elles, une certaine maîtrise de la géométrie et du sens mécanique, … ne serait-ce déjà qu’une lampe à 4 pans plats. Le Tiffany autorise un dessin beaucoup plus précis, avec des courbes, des formes plus complexes et des pièces de verre minuscules, ce qui conduit à un nombre de pièces bien plus important pour une même surface L’outillage est quelque peu différent : Rôdeuse (ou meuleuse), le poste le plus important (avec meules : standard + petite). Coupe verre. Fer à souder. Pince à croquer.(dite « Zag Zag ») Pince à ouvrir de sécurité. Pince pour petites pièces ( dite « Griffi ») Le verre est plus facile à trouver « à la coupe », c'est-à-dire en petite quantité. Texte : Michel Dubouchet Novembre 2008 5