Le Roi Lézard-Dossier artistique
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Le Roi Lézard-Dossier artistique
Présentation du projet Titre : Le Roi Lézard (rituel cérémonial) Textes : Helena Márquez (inédit) avec des citations de Aldous Huxley (1956) The Doors of Perception (traduction Ivan Marquez); Jim Morrison (1978), The Celebration of the Lizard, In An American Prayer (traduction Ivan Márquez), William Blake (1789), The Little Boy Lost, In Songs of Innocence Mise en scène : Ivan Márquez Musique : Barbara Baumann, José Guerra Genre : Spectacle expérimental/drame Durée : 50 min Contact : Ivan Márquez 71 avenue de Breteuil, 75015 Paris 06 46 28 70 60 [email protected] Distribution : Ivan Márquez Barbara Baumann José Guerra Premier Chaman Deuxième Chaman Troisième Chaman Equipe : Nom Ivan Marquez Jose Guerra Barbara Bauman Yann Apfel Fonction Metteur en scène / acteur Musicien Musicienne Technicien son Etudes Sciences Po Paris, M2 EHESS/IHEAL, M2 EICAR, BTS Résumé La mort de Jim Morrison, le 3 juillet 1971 reste de nos jours un mystère. Entre les versions officielles d’arrêt cardiaque, les rumeurs d’overdose et les théories d’une mort falsifiée, le personnage continue à faire rêver depuis l’outre-tombe. Sa mort à 27 ans ainsi que les excès auxquels il s’abandonnait l’ont fait rentrer dans le panthéon des artistes-icônes du rock. Mais Morrison s’était donné une quête plus complexe. Avant d’être chanteur, il se considérait comme poète, un guide spirituel entre les hommes ; il a longtemps cherché une vérité plus pure, plus transcendantale que celle perceptible dans notre réalité morose. Musique, drogues, rites chamaniques, poésie… tout cela n’étaient pour lui qu’un processus de recherche auquel il se livra sans réserves. Cependant, la célébrité, la vanité de l’industrie musicale et la difficulté de sa tâche ultime furent des obstacles qui le menèrent à bout. Et si son décès, qui fascine autant encore aujourd’hui, n’étais pas une fin ? Et s’il y avait une vérité mystique dans les limbes qui existent entre la vie et la mort ? Ici, un groupe de jeunes artistes tentent d’explorer cet « au-delà » possible, nonperceptible mais atteignable à travers l’art. Cette œuvre n’est pas une pièce de théâtre mais un véritable rituel pour invoquer la spiritualité qui existe dans l’art (or, qu’y a-t-il, finalement de plus théâtral que cela ?). Jim Morrison n’est pas « joué » par les comédiens, mais invité pour partager la révélation des derniers instants de sa vie. C’est une messe qui, comme toute cérémonie, met en scène un moment mystique pour tenter d’ouvrir les portes de la perception vers un espace transcendantal avec le public. Morrison, qui se faisait appeler le Roi Lézard, est une sorte de prophète spirituel qui dépasse la simple icône du rock. Les multiples facettes du personnage habitent les maîtres de cérémonie pour arriver à une synthèse sublimée de Morrison. Il devient ainsi chaman qui voulait, comme Aldous Huxley ou Antonin Artaud, trouver dans l’art une possibilité de dépassement. C’est aussi la tâche que ce rituel se donne. Note d’intention de mise en scène Genèse du projet et création Ce projet est une longue gestation (toujours pas achevée) qui laisse mûrir des images, des mots, des idées. Il s’agit d’un échange continu entre l’auteure, le metteur en scène et les musiciens. Le texte, volontairement flexible et fluide, non-fini donc in-fini, est une base de travail, une matière première que le metteur en scène et les personnes sur scène peuvent à leur guise triturer, remettre en question, tout en s’attaquant à des problématiques purement scéniques de la façon la plus concrète possible. Le projet a pour genèse l’envie de l’auteure d’écrire sur Jim Morrison et sur sa mort. Suite à des recherches et de longs moments de dialogue avec le metteur en scène, le travail prend la forme d’un monologue théâtral. À travers les recherches sur le personnage, l’auteure s’intéresse à la facette chamanique de Morrison, qui semble être son ambition première pour écrire et chanter ; mais aussi sa motivation pour s’éloigner de la scène du rock et s’installer à Paris pour écrire. Cet intérêt de l’auteure trouva de l’écho dans la recherche du metteur en scène autour de l’œuvre d’Artaud et de sa vision métaphysique du théâtre. Se nourrissant mutuellement, l’auteure et le metteur en scène arrivent à définir l’ambition de porter sur scène une réflexion de la spiritualité dans l’art portée pas la voix de Jim Morrison. Le projet a aussi pour objet d’explorer les réminiscences ritualistes du théâtre ainsi que la fonction non-psychologique du langage scénique selon le travail d’Artaud. Un an après le travail d’écriture (année de maturation de l’idée et de re-travail sur le texte), le metteur en scène demande à deux musiciens de l’accompagner sur scène pour ce projet. L’idée est de faire un véritable rituel où la musique, le corps, le texte ont tous un rôle aussi important dans la recherche d’un spectacle qui puisse éveiller les sens du public et en faire une expérience organique. Le travail de scène se fait donc intégralement avec les musiciens d’après des recherches et des expériences personnelles de rites, d’ambiances et d’univers. Le travail se fait d’avantage sur cette recherche scénique pure que sur l’interprétation d’un personnage, la réalisation d’un décor ou autres éléments accessoires. L’intention est de créer une atmosphère propice pour offrir une expérience non-commune avec des réminiscences de rites primitifs. Ce travail représente la première mise en scène d’un texte d’Helena Márquez. C’est aussi la première fois qu’Ivan Márquez travaille sur un projet où il est le seul en jeu sur scène et où il est seul dans la mise en scène. C’est un pari qui demande un grand effort de création, mais aussi un grand effort de production et de diffusion. L’univers du Roi Lézard : l’art et la spiritualité « A rose is a rose is a rose. But these chair legs were chair legs were St. Michael and all angels » Aldous Huxley, The Doors of Perception Les sources d’inspiration de ce spectacle sont très variées et nourrissent l’imaginaire du metteur en scène comme des ingrédients d’une cuisine complexe. Tous d’abord, il y a une inspiration directe du personnage de Jim Morrison dans le texte, qui est explicite par l’ajout d’extraits de ses poèmes dans le spectacle. Tout en s’écartant de l’imitation du personnage ou de la tentation de faire un « sosie » sur scène, nous avons intégré l’imaginaire de celui-ci. À cela s’ajoute la citation directe d’ Aldous Huxley auteur d’essais proches des questionnements de Morrison (essais que Morrison avait par ailleurs lu). Le metteur en scène a aussi trouvé un fort parallélisme avec les propositions théâtrales d’Antonin Artaud et son Théâtre de la Cruauté. Le metteur en scène, ayant travaillé académiquement sur cet ouvrage, a tenté de prendre en compte cette vision d’un spectacle métaphysique. Finalement, la mise en scène s’est largement nourrie d’une vaste recherche sur la ritualistique de plusieurs culture et religions. Avec quelques références à l’iconographie biblique, il y a une grande influence des rites mésoaméricains ou afroaméricains tels que la santería, le candomblé ou le chamanisme. Le but de ce mélange est d’’extraire l’essence de ce qu’est un rite pour créer une cosmogonie et un cérémonial propre et unique. Le spectacle n’imite pas ou ne met pas en scène un rituel, mais tente vraiment d’en être un. Jim Morrison n’est pas joué, mais invoqué. Les acteurs sont des véritables maîtres de cérémonie. D’après les diverses expériences rituelles vécues par les acteurs/chaman dans différents coins du continent américain, nous tentons de construire notre propre cosmogonie et les symboles qui la représentent. Un vrai travail de recherche est fait pour inscrire ce rituel dans un univers qui est offert au spectateur. Autel cérémonial au Mexique La recherche théâtrale « Je propose d’en agir avec le spectateur comme avec les serpents qu’on charme et de les faire venir par l’organisme jusqu’aux plus subtiles émotions » Antonin Artaud, Le Théâtre et son Double Le point de départ du projet est d’explorer l’idée du monologue et de la narration à partir d’un personnage véridique : Jim Morrison. La forme du monologue est-elle celle d’un discours narratif porté par un conteur ? Est-elle la mise-en-scène du personnage, peut-être même son imitation ? Nous voulons aller au-delà du rôle fictif et narratif du théâtre pour en explorer un aspect plus primitif et concret. À partir d’une des hypothèses de la mort de Morrison, le spectacle ne raconte ni la vie du personnage, ni les circonstances de sa mort, mais aborde le rôle de la spiritualité dans l’art et du dépassement des sens. De nombreux artistes se sont questionnés sur ce sujet et l’ont exploré : de Kandinsky à Beuys, de Huxley à Artaud… et Morrison. Le spectacle n’est pas un exposé des différents points de vue ou théories des artistes à ce sujet. La démarche est plutôt d’explorer l’aspect rituel qui subsiste dans le théâtre et ce, de la seule façon qui semble efficace : par l’expérimentation concrète. Et le public… Le public ? Voilà une autre question que ce projet se pose. Quelle est la capacité du théâtre à interpeller et inviter le public ? Ne pouvant pas atteindre la spiritualité par la psychologie, le rituel s’attaque au sens, au corps. En effet, le propre des rituels chamaniques d’Amérique est de produire une transe où s’éveille une réalité différente chez chacun d’entre nous. Sans aller chercher dans la superstition ou l’hypnotisme, nous croyons que le théâtre garde sa capacité à susciter une perturbation organique. Pour arriver à pousser ce questionnement, le projet devient donc au même temps une recherche avec des outils divers du langage théâtrale et scénique au sens large d’Artaud : l’espace du plateau et tout ce qui peut s’y produire. Tels les charmeurs de serpents qui utilisent les vibrations pour inférer sur l’organisme des reptiliens, nous utilisons la musique comme un élément central de la cérémonie. Les membres du rituel n’ont pas tous la même formation artistique. Il y a eu un véritable trajet pour trouver un point de rencontre entre les capacités musicales des uns, et les outils théâtraux des autres. De même, le texte y joue plusieurs rôles: la poésie de Morrison empoisonne l’air et les incantations ont pour but de provoquer quelque chose en nous. Là encore, des questions concrètes se posent : le texte est porté à la fois par son sens narratif, par sa musicalité poétique puis comme un prétexte pour percevoir la voix humaine de façon pure. Il y a aussi une volonté de mettre en avant les capacités du corps à provoquer un état de disponibilité sur le plateau, mais aussi comme élément des tableaux scéniques. Il s’agit ici du premier travail de cette troupe. Travail de recherche donc, entre quatre univers différents qui apportent chacun un ingrédient : une auteure, deux musiciens et un comédien. Travail aussi sur les outils de chacun des intégrants qui sont exposés à une création hétérodoxe. Le projet a l’ambition d’être le support d’un travail continu sans cesse renouvelé à l’aide des spectateurs, mais reste à ce jour en attente de pouvoir être confronté au public. En effet, il est difficile pour une jeune troupe sans structure financière ni de diffusion de se représenter. L’originalité du projet fait sa force, mais signifie une prise de risque pour la troupe et pour les espaces de représentation parisiens. Fiche technique Plateau Le spectacle peut se jouer sur salle (pas de division plateau/salle), en ayant le public en arc de cercle. La proximité avec le public est importante. Il est possible d’imaginer les premières rangées de spectateurs assis sur des coussins à même le sol. Une scène n’est donc pas indispensable dans ce dispositif imaginé. La pièce est néanmoins parfaitement adaptable à d’autres espaces plus conventionnels. Les régies son et lumière sont préférablement situées derrière les spectateurs. Dimensions idéales de l’espace de jeu : Ouverture : 6m Profondeur : 5m Hauteur : 3m Jauge idéale : autour de 70 personnes – proximité avec le public Rideaux, pendrillons, etc… : non-utilisés Personnes sur scène : 3 (deux musiciens, un comédien) Décors Le plateau est quasiment nu, n’ayant pas de « décors » à proprement parler, mais uniquement des éléments et objets cérémoniaux. Une cuvette de WC placée vers le centre de l’espace de jeu (dimensions normales, cuvette en céramique blanche) sera l’autel central. Il y aura des tables à l’arrière où seront déposés les objets de la cérémonie. Il y aura aussi un projecteur de diapositives qui projettera sur le mur du fond. Les éléments techniques pour la musique seront visibles (enceintes, câblages, etc…). Accessoires Utilisation de bougies et d’encens allumés sur scène. Projecteur de diapositives Une cruche d’eau. Un plateau avec quelques éléments cérémoniaux. Une bâche. Matériel son Matériel utilisé - Violon acoustique - Guitare électrique - Pédale multi-effet Boss ME25 - Percussions - Charango acoustique (petite guitare) Matériel requis - 1 microphone ambiance pour charango - 1 microphone clip pour violon - 1 microphone dynamique pour voix sans fil - Console de mixage à 6 canaux - 2 enceintes de 400W Matériel éclairage - 3 Face 2 Contre-jour (1 à hauteur, 1 rasant) 6 Latéraux (2 à hauteur, 2 rasants, 2 hauts) Contre-plongée 3 Gélats bleu 3 Gélats rouge Ou 3 projecteurs LED tricolores 3 Gélats vert 2 Douches 1 Découpe 5 Lanternes à bougie Implantation scénique NOTE : L’implantation est une proposition : le spectacle peut être joué dans une grande variété de lieux. C’est une forme idéale dans une salle sans division scène-salle, mais il y a une grande flexibilité. Plan de scène et décors - Le Roi Lézard (rituel Cérémonial) Ivan Márquez ([email protected]) 5à6m Table(s) Project eur 5m WC Public Plan de Feux - Le Roi Lézard (rituel Cérémonial) Ivan Márquez ([email protected]) Table Projecteur WC Légende : 1 : Projecteurs généraux (3 gélats + 1 sans gélat) 2 : Douche 3 : Quartz de contre-jour rasant 4 : Projecteurs sans gélats 5 : Quartz de contre-jour à hauteur